Matéria
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Matéria
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Jadis à l'aube des temps il y a bien longtemps, dans une contrée lointaine, jadis recouverte de forêts. En ce temps-là l'esprit de la nature veillait sur le monde sous la forme d'animaux gigantesques, hommes et bêtes vivaient en harmonie, mais les siècles passant, l'équilibre se modifia, les rares terres que l'homme n'avait pas saccagées furent alors protégées par des animaux immenses qui obéissaient au grand esprit de la nature. C'était le temps des Dieux, et le temps des démons. le monde tout entier était en proie au chaos, au malheur et au désespoir. Un démon impitoyable ravageait la surface de la Terre, tuant et détruisant tout sur son passage. Ce monstre à l'apparence d'un loup à la fourrure d'argent fut défié d'innombrables fois, sans jamais perdre un seul combat. Les hommes le voyaient tel un fléau que les Dieux leurs avaient infligé en guise de châtiment répondant à leur désobéissance et à leur déloyauté.
Mais il n'y eu pas lieu d'une quelconque infidélité commise envers eux, les hommes se savaient innocents, ils ignoraient ce qui avait réellement pu déclencher leur fureur. Ils prièrent leurs divins protecteurs de leur venir en aide et le temps s'écoulait, les journées passaient, les années se succédaient et les humains souffraient encore.
La terreur perdurait, les grands Créateurs semblaient rester sourds aux funestes appels de leurs prêtres. Cependant, un évènement allait les faire changer d'avis et resterait à jamais gravé dans les mémoires. Une enfant pénétra dans le grand temple où l'on vénérait les divinités, elle alla jusqu'à l'autel où elle s'immola sous le regard des Dieux.
Sensibles au geste de l'enfant qui venait de se sacrifier sous leurs yeux pour sauver son village, de l'autel ensanglanté de leur temple, ils firent jaillir un magnifique arbre vert aux longues branches parsemées de merveilleuses fleurs blanches. Au pied de cet arbre sacré on vint préparer les funérailles de Matéria, la fille cadette du grand prêtre qui, à l'heure où celle-ci venait d'offrir sa vie, n'avait que 10 ans. Le grand arbre fut appelé désormais par le nom de Matéria en son honneur et en hommage à sa personne et à sa mémoire.
25 000 ans plus tard, ...
L'histoire se déroule dans le monde d'Eärendil au sein d'Eldarion, un village reculé dans les montagnes, où la paix est menacée par la guerre qui se prépare entre deux pays sur le point de s'affronter. La sécurité du village est en péril et une jeune fille devra faire un choix difficile entre partir pour sauver sa vie ou rester et mourir.
Selon une ancienne prophétie, la sauvegarde d'Eärendil dépendra d'une enfant élue par les Dieux pour sauver le monde de la menace qui pèse sur lui car derrière le conflit guerrier actuel se dresse un danger plus grand encore ...
- Spoiler:
Dernière édition par Draco le Jeu 11 Oct - 21:07, édité 6 fois
Draco- Cœur de dragon
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Re: Matéria
Salut, et bonne chance pour ta fic.
Alors déjà, j'aime beaucoup les histoires qui commencent par une légende, donc mon intérêt fut immédiat puis j'ai été déçu qu'elle soit aussi courte et qu'il n'y ai pas le 1e chapitre.
Ensuite pour ton titre, c'est une bonne chose que tu n'ai pas parler de Gilgalahad dans l'introduction, sa donne envie de savoir se que c'est. Mais je pense que c'est un nom que t'as inventé et inspiré de Gilgamesh.
Sinon tu n'as pas dis où a été planté l'arbre commémoratif du sacrifice de Matéria. Et je ne croit pas se soit là où elle s'est sacrifié, en plein dans le temple. :p
Voilou, j'ai hâte de voir la suite pour me faire une véritable idée d'ensemble de ton histoire.
Alors déjà, j'aime beaucoup les histoires qui commencent par une légende, donc mon intérêt fut immédiat puis j'ai été déçu qu'elle soit aussi courte et qu'il n'y ai pas le 1e chapitre.
Ensuite pour ton titre, c'est une bonne chose que tu n'ai pas parler de Gilgalahad dans l'introduction, sa donne envie de savoir se que c'est. Mais je pense que c'est un nom que t'as inventé et inspiré de Gilgamesh.
Sinon tu n'as pas dis où a été planté l'arbre commémoratif du sacrifice de Matéria. Et je ne croit pas se soit là où elle s'est sacrifié, en plein dans le temple. :p
Voilou, j'ai hâte de voir la suite pour me faire une véritable idée d'ensemble de ton histoire.
karas- Shichibukai
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Re: Matéria
salut draco
voila une bonne introduction !
je suis adepte à ce genre d'histoire .
Bref il est un peut trop tôt pour donner mon avis mais je trouve que l'histoire commence très bien !
J'ai hâte de pouvoir lire la suite . !
Bonne continuation
voila une bonne introduction !
je suis adepte à ce genre d'histoire .
Bref il est un peut trop tôt pour donner mon avis mais je trouve que l'histoire commence très bien !
J'ai hâte de pouvoir lire la suite . !
Bonne continuation
tawaii- Vastolorde
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Re: Matéria
Chapitre I : Eärendil et Silacaladhiel.
A l'horizon le jour se leva, les rayons du soleil transperçèrent le voile ténèbreux de la nuit. Le froid cèda sa place à une douce chaleur et la nature s'éveilla peu à peu tandis que la rosée du matin vint humidifier les champs verdoyants. Au loin le soleil s'éleva au firmament jusqu'à ce qu'il domina la terre et les cieux et, inondées de lumières, les fleurs libérèrent alors leurs parfums tous divers et variés. Ce fut l'aube.
Aux premières lueurs du jour les montagnes furent recouvertes d'un voile doré, les vertes prairies accueillèrent les animaux en leur sein. Dans une atmosphère paisible, un jeune chat sauvage était allongé au pied d'un vieux chêne à l'abri de la lumière, il dormait encore d'un sommeil profond tandis qu'au-dessus de lui un écureuil roux perché sur une branche mordillait un gland fraîchement cueillit. Au sommet de l'arbre, un aigle royal atterrissait silencieusement après un long vol au coeur de la chaîne de montagnes qui se dressait à l'horizon. D'un oeil perçant, il observa attentif les alentours, restant constamment aux aguets. Une légère brise matinale caressa les verts pâturages, un profond silence règnait sur les vastes plaines endormies, le vent souffla dans les branches du chêne faisant ainsi virevolter ses feuilles dans les airs. Les cascades dévalèrent les parois des montagnes pour former des lacs à leurs pieds, l'eau des fleuves et des torrents, des rivières et des ruisseaux se jetèrent dans la mer. Les aigles et les faucons ainsi que les condors volèrent vers les cîmes des montagnes et allèrent planer au-dessus des nuages, puis retournèrent enfin dans leurs nids respectifs.
Tout n'était que calme et tranquilité jusqu'au moment où une ombre était apparue et s'avançait dans une allée boisée dont le chemin était jonché de feuilles, de branches cassées et de glands rongés ou mordillés par les rongeurs de la région. L'ombre habillée d'un long manteau noir et coiffée d'un capuchon continuait de marcher sur la route, pas-à-pas jusqu'aux portes d'un village reculé, isolé dans les montagnes. L'aura mystérieuse qui se dégageait de cette obscure silhouette semblait effrayer la faune de la forêt qui se trouvait là. Quant elle fut arrivée aux portes du village, les deux sentinelles qui les gardaient, sans même pouvoir dire un seul mot, furent soulevés dans les airs par une force invisible qui les étreignaient comme par enchantement et deux craquements sourds se firent entendre. L'ombre qui venait d'arriver là venait de tuer les deux hommes sans même avoir levé le petit doigt, puis, elle fixa les deux lourdes portes qui interdisaient l'accès au village et celles-ci s'ouvrirent comme par magie devant elle.
L'ombre, toujours calme et muette, entra lentement dans le village puis les portes de celui-ci se refermèrent derrière elle. Elle poursuivi d'un pas lent son chemin dans les ruelles qui séparaient les maisons et les bâtisses jusqu'au moment ou elle s'arrêta soudainement au coin d'une hutte tendue près d'un arbre qui se dressait le long du mur lézardé de ce qui semblait avoir été une habitation qui n'était désormais plus qu'une ruine solitaire ... Qui en fait, n'était pas si déserte qu'elle paraissait l'être car l'ombre senti une présence en ces lieux. Elle s'avança quelque peu de l'entrée de la demeure en ruines ou avait été montée la hutte et observa minutieusement ce qui se produisait. Une jeune fille blonde aux yeux bleus sorti de sous son abri et grimpa jusqu'à la cime de l'arbre puis elle regarda aux alentours pour surveiller le village endormi, enfin, elle fit un saut de l'ange jusqu'au tas de foin qui se trouvait juste en-dessous d'elle et où elle atterrit sans mal. Après en être ressortie et s'être dépoussiérée, elle se dirigea discrètement dans les écuries qui étaient à proximité des vestiges où elle avait dressé le camp, puis elle colla son oreille contre les poutres de bois avec lesquelles ont été construites les écuries pour entendre la conversation que trois hommes entretenaient dans la pénombre à la lueur d'une bougie. L'enfant et l'ombre qui continuait de la guetter écoutaient attentivement les gaillards qui discutaient là au beau milieu de la nuit.
<< Alors c'est vrai, il va vraiment y avoir une guerre ? >> Dit l'un dont la voix était emplie de crainte.
<< Ne panique pas, et parle moins fort, tu vas nous faire repérer idiot ! >>
<< J'ai reçu un message de mon informateur, après qu'il soit passé dans la capitale et qu'il ai fait le tour des tavernes où se trouvaient des larbins et des soldats complètement ivres, selon lui les dirigeants du pays hésitent, ils ne savent pas quoi faire. Le gouverneur du pays ennemi quant à lui semble vraiment vouloir nous mettre le couteau sous la gorge et rien ne le fera changer d'avis apparemment ! >>
<< Il nous a fichu la paix durant tout ce temps, pourquoi veut-il nous attaquer maintenant ? >>
<< Et le bon à rien qui est à la tête de notre patrie, que fait-il donc ? Que va-t-il décider ? >>
<< J'en sais f***re rien ! Mais ce que je sais, c'est que nos ennemis, s'ils veulent nous rentrer dans le lard, ce qui est le cas, ne se dérangeront pas ! Et je ne tiens pas a être la quand ça se produira alors autant vous prévenir maintenant, je vais partir d'ici durant les prochaines heures et si vous tenez à m'accompagner il vaudrait mieux que vous ne tardiez pas ! >>
<< Hm, et l'enfant qu'Eldarion nous à confié, qu'est-ce qu'on va en faire ? Allons-nous la laisser ici ? N'avions-nous pas promis de ... >>
<< Elle a aucune chance de survivre ici, dès demain, à l'aube, je lui donnerai des vivres et la mettrai sur un cheval puis elle partira. Si elle reste elle mourra, alors autant faire en sorte qu'elle survive, car comme tu l'à si bien dis vieille branche, on a donné notre parole ... Même si les circonstances font que nous n'allons pas pouvoir pleinement la respecter. >>
Toujours adossé discrètement contre le bois d'un box des écuries, la jeune fille leva les yeux au ciel d'un air désespéré puis, elle retourna silencieusement dans son abri où elle s'allongea et s'endormi. L'ombre qui était toujours là, noyée dans les ténèbres de la nuit, en avait assez entendu et disparu en laissant alors l'enfant seule.
Le lendemain matin, à l'aube, le soleil n'était pas encore levé. Le rosée matinale avait arrosé la terre et tout ce qui s'y trouvait, aucune brise de vent, aucun son ne se faisait entendre, le calme plat. Mais le silence matinal fut brisé par le hennissement d'une jument au galop dont les sabots frappèrent le sol qui trembla à son passage, elle portait sur son dos la jeune fille de la veille qui était équipée de la tête aux pieds. La jument au poil marron et à la crinière blanche s'arrêta au début d'un chemin de montagne tapissé d'herbe, de feuilles et de plantes, elle se cabra puis la jeune fille qui était sur son dos regarda avec regret le village où elle avait habité durant toutes ces années, son visage était mouillé par les larmes qui perlaient le long de ses joues rougies par l'émotion. Elle devait quitter son village natal, elle venait de l'apprendre, c'était décidé et au petit matin elle avait sellé sa jument et avait préparé toutes les affaires qui lui auraient été nécessaires et elle était partie, partie pour se sauver mais elle venait par la même occasion d'abandonner les habitants de son village dans lequel elle avait grandi.
Désormais, elle était seule avec sa jument, seule dans un monde qui serait très bientôt enflammé par la guerre, et au loin sur un promontoire rocheux se dressait l'ombre qui continuait de la suivre et qui ne la quitterait vraisemblablement plus des yeux ...
Quelques heures plus tard en pleine après-midi, de nouveau au galop suite à une longue pause, la jeune fille et sa jument étaient encore sur la route montagneuse et elles atteignirent une roche sur laquelle était gravée le nom d'un hameau située non loin de là ...
<< Epona, regarde ! nous sommes presque arrivés, encore un effort et nous y serons ! >>
La jument cogna le sol montagneux de son sabot et poussa un léger hennissement comme pour appuyer les mots de sa cavalière, elle se cabra puis elle repartie au grand galop jusqu'à la petite bourgade où elles arrivèrent très rapidement.
Devant elles, des constructions de toutes sortes se dressaient à l'horizon, certaines se trouvaient plus en hauteur étant donné le relief montagneux des lieux. Des chaumières, des cabanes, des tipis, des huttes, des tentes, des grottes et des maisons taillées dans la paroi rocheuse, les habitants du hameau vivaient comme ils pouvaient dans ces habitations de fortune construites avec les éléments naturels disponibles ça et là. Des animaux divers et variés courraient les chemins et les rues, les chats chassaient les rongeurs et les chiens poursuivaient les félins qui se hérissaient et miaulaient et montraient les griffes et les crocs.
Les quelques rares chevaux qui se trouvaient là étaient solidement attachés et jalousement surveillés par leurs maîtres car ils représentaient un véritable luxe que seuls les plus chanceux pouvaient se permettre, posséder un cheval était signe de noblesse et de richesses. Dans les prairies, il y avait des bergers et des fermiers qui s'occupaient de leurs bétail respectif, moutons, brebis, chèvres, vaches, boucs, agneaux et béliers broutaient paisiblement dans les verts pâturages tandis que plus loin les chiens se disputaient les restes des repas de leurs maîtres dont plusieurs os sur lesquels il restait encore de la viande laissée là exprès en guise de récompense pour le travail effectué dans les enclots.
Non loin d'un muret construit près des champs, la cheminée de ce qui semblait bel et bien être une forge fumait abondemment, la jeune fille et sa jument s'en approchèrent.
Elle posa le pied à terre puis elle alla frapper à la lourde porte de bois de la forge, une voix grave et forte l'interpella.
<< C'est pour quoi ? Qui est-ce qui vient me déranger ?! Je suis occupé ! >> Gronda l'homme à la voix rauque qui s'approcha d'un pas lourd près de la porte pour l'ouvrir.
<< Bonjour, excusez-moi de vous déranger, vous êtes le forgeron de ce village ? >> Demanda-t-elle avec prudence.
<< Qui d'autre selon toi ?! Ici c'est une forge, pas une crèche, alors retourne chez ta mère ! >> Lui répondit-il sèchement.
<< Ma mère est morte ! Je n'ai plus de famille, et j'ai quitté mon village car nous allons être bientôt attaqué par un seigneur ennemi et son armée arrivera dans peu de temps ! >>
<< Et alors ?! Que veux-tu que j'y fasse ? Tout le monde dit ça depuis des mois déjà et pourtant personne n'est venu ici depuis sauf toi, alors guerre ou pas guerre, tant qu'il n'y a pas de déclaration officielle je ne bouge pas d'ici ! >> Fanfaronna l'homme trapu aux bras musclés et velus.
<< Vous devriez prendre cette histoire plus au sérieux, le seigneur qui désire nous attaquer moi j'en aie tendu parler, il s'agit du roi Kurutemaka VII et il n'est pas du genre à attendre que ceux qu'il considère comme ses ennemis soient prêts pour entamer les hostilités ! >>
Insista obstinément l'adolescente.
<< Je sais qui il est et c'est un couard, contrairement à ses prédécesseurs, il n'osera jamais passer à l'acte malgré toutes ses menaces ! Nous n'avons rien a craindre de lui, enfin, pas moi en tout cas ! Encore une fois, va voir ailleurs si j'y suis ! >> Se moqua-t-il, inflexible.
<< C'est un dialogue de sourd, inutile de tenter de le raisonner ... >> Pensa-t-elle. << Je suis venue vous voir pour des armes. >> Reprit-elle.
<< Qu'est-ce qu'une gamine telle que toi ferait de mes armes, qui plus est tu ne sais même pas t'en servir ! >>
<< Si, le maître escrimeur de mon village m'a appris à manier les armes de toutes sortes pour me défendre ! J'ai de quoi payer ! >> Ajouta-t-elle.
<< Aaah, alors comme ça, on t'a appris à te battre ! Très bien, très bien, mais ça n'a aucune importance pour moi du moment que tu as de la monnaie ! >> Il se mît à rire puis il l'invita à entrer mais juste avant elle lui précisa un dernier détail.
<< Vous prenez les toxo ? Je n'ai que 500 pièces. >> Avoua-t-elle avant de passer le seuil de la bâtisse.
<< Je prends tout ce qui vaux, même des toxo, et 500 toxos valent le prix d'une épée ordinaire. >> Fit-il en examinant soigneusement les pièces dans la bourse de la jeune fille.
<< Du moment qu'elle est en bon état, je la prend. >>
<< Tu me prends pour qui ?! Je ne suis pas un escroc, je ne vends que de la qualité ! Tiens, regarde, observe, contemple, admire ! Celle-ci n'est qu'une modeste épée parmi tout mes chefs d'œuvre mais malgré ça, elle tranche comme un rasoir ! >>
Il empoigna un solide fourreau en cuir et dégaina l'épée qui s'y reposait, une fois sortie, sa lame étincelait à la lumière du soleil qui transperçait le toit de la forge. Il la fit virevolter et trancha vigoureusement l'air qui souleva les mèches de cheveux de la jeune fille qui fixait l'arme dans les mains du forgeron, fier et orgueilleux.
<< Alors, qu'en dis-tu ? Tu la veux ? Normalement je mets un prix pour le fourreau mais je suis prêt à te le donner. >> S'exalta-t-il joyeusement.
Elle eu un sourire jusqu'aux oreilles et elle empoigna le fourreau d'une main et rengaina ensuite l'épée avec l'autre puis elle donna les pièces au forgeron qui les pris, satisfait.
<< Merci infiniment, sir, sir ... Sir ... >> Elle eu un moment d'hésitation.
Il explosa de rire puis il lui tapota amicalement l'épaule.
<< Ahahahaha !!! Voyons, pas de ça avec moi, gamine ! Appelle-moi par mon prénom, et moi mon prénom c'est Tolken ! >>
<< Alors merci beaucoup, Tolken ! >>
Elle le remercia encore puis après lui avoir présenté sa gratitude, elle sorti de la demeure puis grimpa sur le dos de sa jument.
<< Et maintenant, que vas-tu faire ? >> Lui demanda-t-il d'un air curieux.
<< Je dois aller chercher des vivres pour mon voyage, même si je ne sais pas encore où je vais aller. >>
Tolken se gratta le menton et réfléchi un moment avant de reprendre :
<< Mais tu n'as plus de toxos, avec quoi tu vas payer tes provisions ? >> Lui demanda-t-il intrigué.
<< Je ne compte ni acheter ni voler, je vais chasser, les montagnes doivent surement regorger de ressources naturelles. Les armes ne poussent pas dans les bois, mais je vais aller cueillir des fruits et des baies ainsi que des plantes puis j'irai chasser du gibier pour manger. >> Expliqua-t-elle.
<< En plus, tu sais chasser, mais tu sais chasser quoi ? >>
<< Mon maître m'a appris à chasser toutes sortes de gibier, des volatiles, des cerfs, des biches, des renards, des castors, des ours et bien d'autres animaux encore. >>
<< Si tu as un bon matériel ... >>
<< J'ai tout ce qu'il faut ! >>
<< Alors tant mieux, et tu sais quoi ? Si tu n'as nulle part où aller, je t'invite volontiers chez moi, comme ça moi je m'occuperais des armes et toi de la chasse et de la cueillette, ainsi tu pourras gagner ton or et moi j'aurais de quoi vivre ! De plus, ta jument pourra labourer mon champ, tout le monde en a un ici ! On y gagne tout les deux, alors tu en dis quoi ? >>
<< ... J'en dis que c'est une très bonne idée, j'accepte ton offre ! >>
<< Bien bien, et au fait, c'est quoi ton nom ? >>
<< Eärendil >>
<< Bien, tout d'abord, on va mettre ta jument dans les écuries. Il fait encore jour, tu pourras aller chasser où tu voudras, mais évite d'aller trop loin sinon tu risques de te perdre. Il n'y a pas d'armurerie dans le village, mais je sais forger des protections solides de bonne qualité. >>
<< Le village le plus proche ... >> Réfléchi-t-il.
<< Est à deux jours de cheval. >> Compléta Tolken.
<< Hum, l'armurerie attendra, pour l'instant je vérifie mon matériel de chasse puis je me dirigerai vers la forêt qui se trouve plus en altitude. >>
<< J'ai des appâts et des collets et des dagues ainsi qu'un arc et des flèches, ils sont à l'intérieur, tu peux les prendre. Si tu arrives à attraper un cerf, je nous le préparerai pour le dîner. >>
<< Je ferais mon possible pour en attraper un, mais je n'utiliserai que très peu les flèches car elles abîment la peau, si elles sont endommagées il est difficile de les vendre dans les marchés. Si je ramène des peaux en très bon état, nous pourrons les revendre à un très bon prix ! >>
<< Excellente idée, gamine ! Nous sommes Mardi et dans le village voisin dont je t'ai parlé, il y a un grand marché qui sera organisé comme tout les Jeudi, nous nous y dirigerons et ainsi je pourrais revendre toutes mes œuvres et toi, les éléments que tu auras récolté durant la chasse. >>
<< J'ai emporté avec moi tout ce que j'avais déjà amassé durant tout le temps que j'ai passé dans mon village. >>
Eärendil fouilla dans ses sacs et en sorti tout ses trophées de chasse : fourrures, peaux, bois de cerfs, crocs de loup, griffes d'ours, queues de renards et d'écureuils, dents de castors, plumes d'aigles et autres plumes d'oiseaux divers et variés, pattes de lapins, etc.
<< Je pourrais revendre tout ceci au marché et j'en tirerai une très belle somme, je pourrais m'acheter une armure et des cartes. >>
Elle fit sa liste d'achats et remit tout ses trophées de chasse dans ses sacs puis elle saisit son épée qu'elle accrocha à sa ceinture ensuite elle s'équipa de ses dagues et enfin elle se mit en route en direction de la forêt après avoir pris son arc et son carquois remplit de flèches. Tolken referma la porte de la forge tandis qu'Eärendil couru jusqu'aux hauteurs et atteignit les arbres qu'elle escalada sans mal puis elle se déplaça de branches en branches et au fur et à mesure qu'elle sautait d'arbres en arbres, elle arriva au cœur de la forêt dont le sol était tapissé d'herbe, de plantes, de glands et de châtaignes ainsi que de feuilles toutes différentes selon leurs arbres respectifs. Se faufilant dans l'ombre des bosquets et des buissons et des arbres, Eärendil transperçait soigneusement les endroits vitaux des animaux ciblés pour que leur mort soit indolore et pour ne pas abîmer leur peau.
La partie de chasse se déroulait sans mal quand soudain l'ombre apparu aux portes du village natal d'Earendil sorti de nulle part devant elle, un cerf sur le dos. Elle dégaina son épée en un éclair et se mît en garde, mais l'ombre ne bougea pas d'un iota et commença à parler :
<< ... Voici un cerf, il est à toi, prend-le, je t'en fais cadeau. >>
<< Quoi ?! Mais qui êtes vous ? D'où venez vous ? Que faites vous ici ? Et ce cerf ... ? >>
Eärendil pointait la lame de son épée vers l'ombre qui restait immobile, elle la fixa attentivement et remarqua quelque chose d'étrange vis à vis du cerf qui était sur le dos de l'ombre, pas de plaies ni de sang ni aucune trace quelconque d'attaque. C'est comme si ce cerf ne s'était pas rendu compte de la présence de l'ombre ... comment était-il mort ?
<< Ce cerf est pour toi, tu peux le prendre. >> Dit l'ombre d'un ton neutre.
L'ombre étendit le cerf par terre devant Eärendil qui lui faisait encore face, mais elle rengaina son épée dans son fourreau puis posa la main sur l'animal pour comprendre comment l'ombre avait fait pour l'attraper.
<< ... Qui êtes vous ? >> Demanda-t-elle, méfiante.
<< Un modeste voyageur de passage dans la région, je traversais cette forêt quand je t'ai vue, je venais d'attraper ce cerf et quelque chose me dit que c'était cet animal-là que tu étais venue chasser, alors je me suis dit que j'allais te le donner. >>
L'ombre fit lentement un pas en avant et laissa dépasser sa main gauche hors de sa longue manche noire et la posa doucement sur l'entaille du tronc qui se trouvait juste à côté d'elle puis la laissa retomber tout le long de son corps drapé d'une long drap noir. L'entaille de l'arbre dont la sève s'échappait avait disparue et l'arbre lui-même qui semblait très ancien avait, en quelque sorte, rajeuni. Son écorce lézardée et son tronc dont la sève jaunâtre dégoulinait étaient comme neufs, les feuilles jaunes orangées avaient retrouvé leur teinte verte et les branches cassées et écorchées avaient repoussé et s'étaient même rallongée. Ses racines avaient doublé de volume et plongeaient encore plus profondément dans le sol tandis que la terre tremblait et se retournait au fur et à mesure que les racines s'enfonçaient encore plus dans le sol. Une agréable odeur d'hêtre se dégageait du tronc de l'arbre et ses feuilles cachèrent à nouveau les rayons du soleil.
<< Regarde, grimpe à la cime de cet hêtre et observe ce qui se déroule dans la forêt. >> Lui dit calmement l'ombre.
Eärendil agit alors, elle monta jusqu'en haut de l'arbre et fixa toute la montagne.
<< Mais qu'est-ce que ... >>
Elle n'en croyait pas ses yeux car en effet, tout les arbres affaiblis pas les longues années qui s'étaient écoulées avaient refleuris et repris leur magnifique couleur verte, leurs branches s'élançaient fièrement dans les airs et la terre tremblait de plus belle sauf que cette fois-ci, ce n'était pas qu'une légère vibration mais au contraire un véritable séisme qui se produisait là. Toute la forêt retrouvait sa vigueur d'antan, les racines des arbres creusaient la terre qui se soulevait au même moment et d'intenses odeurs entremêlées d'arbres divers et variés se dégageaient des entrailles de la forêt dont la jeunesse était revenue soudainement. Perchée au sommet de l'hêtre, Eärendil contemplait la scène, ébahie par le spectacle naturel qui se déroulait sous ses yeux et l'ombre grimpa sur la plus haute branche d'un grand chêne qui se dressait non loin de l'arbre sur lequel était la jeune fille et elle admira ce qui semblait être son œuvre.
<< ... C'est incroyable, comment ... Mais comment avez-vous fait, que s'est il passé ? >> Demanda-t-elle avec stupeur.
L'ombre se retourna vers elle et tendit la bras gauche dans sa direction, elle fit léviter un gland puis elle l'attrapa délicatement, celui-ci était moisi et fêlé, sa main se referma sur lui. Quand l'ombre rouvrît la main, le gland qui, quelques minutes auparavant était mort, se trouvait dans une forme éclatante. L'ombre pinça le gland de ses deux doigts et fit signe à un écureuil qui vint jusqu'à elle et le prit rapidement et reparti dans son abri pour l'entamer.
<< La magie peut tout changer, la magie peut tout guérir, la magie peut tout améliorer, la magie peut tout faire, il suffit de la vouloir, de la désirer, de la posséder et de l'employer. >> Déclara-t-elle.
Eärendil comprit immédiatement les dires de son interlocuteur.
<< De la magie ... Ça explique tout, vous êtes un ... >>
<< Une personne qui a le don de la magie. >> Dit-elle joyeusement.
Le soleil brillait au zénith sous le ciel bleu s'étendant à l'infinie au-dessus de la chaîne de montagnes refleuries et rajeunies, les aigles volaient majestueusement dans les airs et les écureuils bondissaient de branches en branches tandis que les renards et autres animaux courraient à toute vitesse entre les arbres se dressant impérieusement vers les cieux d'où les Dieux observaient la scène, Eärendil n'était pas effrayée mais au contraire fascinée par ce qui venait de se produire sous ses yeux ébahis, elle contemplait la vaste étendue d'arbres divers et variés qui composait la si grande forêt qui avait retrouvé sa vigueur d'antan. Sapins et érables, noisetiers, épicéas et pins, sorbiers et mélèzes, hêtres et trembles ainsi qu'églantiers laissaient leurs branches s'entremêler au-dessus du sol couvert de glands et de feuilles ainsi que de châtaignes et de bogues. Plus en hauteur, l'eau des ruisseaux, des rivières et des torrents dévalaient les parois et des groupes d'ours étaient en train de pêcher les poissons qui nageaient à la surface de l'eau des cascades tandis que des loutres nageaient joyeusement dans les grands lacs formés par les chutes d'eau. Biches et faons ainsi que sangliers et marcassins traversaient prudemment les hautes herbes afin d'éviter les éventuels prédateurs car des meutes de loups affamés s'organisaient plus en altitude, prêts à attaquer leurs proies dès que celles-ci auront baissées leur garde.
Eärendil descendit enfin de sa branche après avoir suffisamment observé la forêt, l'ombre imitât son geste. La jeune fille vint jusqu'à l'ombre au pied du grand chêne auquel elle était adossée après avoir ramassé la dépouille du cerf qui gisait près de l'hêtre revigoré. L'ombre fit signe à Eärendil de la suivre, ce qu'elle fit et au fur et à mesure qu'elles s'enfonçaient dans la forêt la pente devenait de plus en plus raide, la jeune fille glissa mais son guide ténébreux la rattrapa.
<< Où m'emmènes-tu ? >> Demanda-t-elle, inquiète, au spectre qui la menait de plus en plus loin sans aucune indication.
<< ... Suis-moi et tu sauras ou rebrousse chemin et retourne là d'où tu viens. >> Lui répondit-il d'un ton neutre.
Eärendil soupira, agacée, et revint à la charge en répétant sa question de précédemment :
<< Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous êtes, comment vous appelez-vous ? >> Insista-t-elle.
L'ombre lui tourna le dos.
<< Cela n'a pas d'importance pour l'instant, contentes-toi de me suivre jusqu'au lieu où je veux te mener. Si tu y vas, tu sauras absolument tout ce que tu veux savoir, car en ce moment même le destin est en marche et le tien va bientôt s'accomplir ... Seulement si tu me suis jusqu'au bout du chemin. >>
<< Ce lieu, mon destin, ... >>
Eärendil se tut et continua de marcher derrière l'ombre qui avait reprit la route à travers les bois. Bientôt, elles atteignirent l'entrée d'une large et vaste grotte dans laquelle elles entrèrent. Les murs rocailleux de la grande et profonde caverne étaient couverts de peintures de différents couleurs représentant à la fois des éléments naturels et des animaux mais aussi des êtres humains ainsi que des paysages, semblant narrer en réalité des histoires du passé, sans doute celle de ses contrées où la guerre avait déjà maintes fois fait rages.
<< Qu'est-ce que c'est que ces dessins ? >> S'interrogea-t-elle, calmement.
<< Ils ont été faits par tes ancêtres, mes ancêtres, nos ancêtres, ceux qui étaient là avant nous, ceux qui ont versé leurs larmes et leur sang pour bâtir ce monde et le défendre contre les forces maléfiques qui le menaçaient autrefois. >>
<< Les tout premiers habitants de ce monde ? >>
<< Oui et non, ce sont eux qui l'ont formé mais ils n'y ont pas demeuré car ils n'en étaient pas originaires. Après avoir modèle cet univers dans lequel nous vivons aujourd'hui, ils sont retourné chez eux, là où le jour et la nuit n'existent plus et où le temps n'a plus d'emprise sur ceux qui y vivent. >>
<< Qui étaient-ils ? Et quel est cet endroit qui est leur réelle demeure ? >>
<< Jadis, ils furent appelés Dieux, ils furent des Dieux. Mais depuis quelque temps, les gens les voient tel les esprits de la nature et des anciens Dieux, gardiens de cette terre et de ses habitants, sauf que seuls les plus rares ont la chance et le privilège d'être plus proches d'eux que d'autres ne l'étaient et ne le seront jamais. Ces élus des Dieux étaient choisis selon leurs propres préférences, contrairement à ce que les hommes pensent, et non pas par leur force physique ou leur beauté ou encore leur intelligence supposée. Ceux-là ont pu vivre plus longtemps voire, devenir immortels et jeunes éternellement, d'autres eurent des richesses ou des pouvoirs venant du firmament. >>
<< Les esprits de la nature et des anciens Dieux étaient ici et ce sont eux qui ont peints ces dessins sur les murs de cette grotte, je comprends mieux. >>
<< Oui, et je fus l'un des rares élus qui eu l'immense privilège d'être aimé des Dieux et choisi par eux. Ils m'ont confié l'immortalité et la jeunesse éternelle ainsi que d'énormes pouvoirs que seul moi possède après eux, je suis donc présent en ces lieux depuis des temps immémoriaux à attendre. >>
<< Attendre ? Attendre quoi ? >>
<< Vois-tu, le don de prophétie fait aussi partie de mes pouvoirs que j'ai reçus des Dieux eux-même, et j'ai fais un rêve dont je leur ai fais part. Dans ce rêve, une enfant aux cheveux d'or et aux yeux bleus m'est apparue, je l'ai vue aux prises avec Valathorn qui est le pire ennemi de ce monde et de ses Dieux. >>
<< ... Je me battais contre ce Valathorn ? Je ne sais même pas qui il est ! >>
<< Tu es perspicace. Il est un Dieux déchu, jadis il faisait parti de l'Ordre des divinités chargées par la Déesse-Mère de construire un monde de paix et d'amour où les hommes vivraient en harmonie avec les esprits de la nature. >>
<< Et que s'est-il passé ? >>
<< Valathorn désirant un monde pour lui seul et fait à son image, il alla à l'encontre des ordres et tenta d'anéantir ses frères et sœurs qui souhaitaient pour la plupart, vivre en tant que gardiens des hommes mais certains voulaient exister seulement pour eux-même. Une terrible guerre s'engagea alors entre les membres de la fratrie, d'un côté le groupe de Valathorn et de l'autre, le groupe de Gilgalahad. >>
<< Gilgalahad ... J'ai déjà entendu ce nom. >>
<< Oui, cela est normal car toutes les légendes de notre monde en parle. >>
<< Quels étaient les protagonistes de cette guerre ? >>
<< Dans le groupe de Valathorn il y avait ses sœurs : Eärendel, Eleniel, Belywyn, Eäryndel, Adraeteriel, Milgalindë, Draesa et ses frères : Dreïsa, Silgaril, Eärilmarion, Eldarion, Sithrang, Lómuthiel, Sorfildur, Emerion, Celórion, Belithrandil, Pithrandel, Farenantariel, Celarhaldor, Iséldor. Dans le groupe de Gilgalahad : Syrion, Unorfilas, Céléril, Lómilmandir, Unalad, Galérion, Náldur, Anóviel, Galóniel, Amyniel, Norfirith, Eowyg, et Trayweth. Et je précise que tu portes le nom de leur mère, la Déesse-Mère de notre monde, Eärendil. Seules quelques rares personnes connaissent son nom, et ceux qui t'ont baptisée le savaient. >>
<< On m'a donné le nom de la Mère de notre monde ... Mais pourtant mes parents ... Je ne les aient pas connus, comment ... Les gens qui m'ont donnés mon nom ne savaient rien de tout cela ... >>
<< Ou ils n'en ont jamais rien su, tout simplement, et j'allais oublier un léger détail ... Le père de la création, le grand Créateur, il s'appelait ... Silacaladhiel. >>
L'ombre dévoila son visage à la lueur du jour qui éclairait la caverne qui fut submergée par une lumière presque irréel et plongée dans une atmosphère sacrée.
<< Eärendil, je suis Silacaladhiel, ton père. >>
La suite dans le prochain chapitre !
Chapitre II : L'Héritage immémorial
<< ... Papa ... ? >>
<< Écoute l'histoire de ta famille, notre famille ... >>
" Alors que le monde n'en était qu'à l'état de terre et de sable, Eärendil, la Déesse-Mère, se sentait seule dans ces contrées désertiques. Elle décida alors de créer des êtres à son image qui vivraient à l'avenir dans ces mêmes lieux dont ils s'occuperaient eux-mêmes avec l'aide de leur Créatrice. Au même moment, ses enfants grandissaient peu à peu dans les tréfonds de son être, elle les sentaient se mouvoir en elle. Les uns après les autres, elle les mis au monde puis leur donna à chacun un nom que nous avions choisis. Les enfants devinrent rapidement hommes et femmes, parmi eux, deux membres de la fratrie avaient un objectif différent. Valathorn avait grandit en haïssant sa mère car elle lui préférait la race humaine selon lui, il désirait anéantir les hommes et créer un monde et des êtres à son image, ainsi il créa les créatures du crépuscule qui sont des spectres à forme humaine.
Ceux qu'ils considéraient comme ses enfants avaient une peau très pâle et des yeux jaunes ou rouges ainsi que des cheveux noirs, leurs capacités étaient nettement supérieures à celles des hommes. Gilgalahad voulait protéger les hommes et se mît donc en travers du chemin de son frère aîné Valathorn, l'un désirait être le gardien de l'humanité tandis que l'autre projetait de la détruire afin de la remplacer par ses propres semblables. Ils furent rejoins par ceux qui partageaient les mêmes idéaux et cela s'organisa ainsi : Gilgalahad et ses alliés, dont les humains en plus de ses frères et sœurs et Valathorn et ses frères et sœurs en plus de ses spectres du crépuscule.
Eärendil et moi-même étions impuissants, nous avions refusé de devoir choisir un camp de quelconque façon que ce soit et ce conflit d'intérêts dégénéra en une bataille puis en une véritable guerre qui opposa les membres d'une même famille qui s'entre déchirèrent sans aucune pitié. Pour dénombrer leurs effectifs, Eldarion créa les elfes et Draesa créa les dragons puis un ami du groupe de Valathorn leur apporta une aide supplémentaire en créant les Uradriédë, des êtres mi-elfes mi-spectres. Leur armée n'eu aucun mal à défaire les hommes ainsi que leurs défenseurs, Valathorn et les siens allaient remporter une victoire sans pareille face à leurs opposants jusqu'au moment où Matéria, la fille unique de Valathorn et Eäryndel se sacrifia pour faire cesser les hostilités. Son village était sans cesse dévasté par les assauts permanents menés non loin de ses abords et un jour, elle s'immola sur l'autel d'Eärendil après nous avoir désespérément implorés de faire cesser cet épouvantable massacre. Effondré et rongé par la haine et le chagrin, Valathorn et les siens acceptèrent une trêve d'une durée indéterminée mais avant de se retirer il menaça de détruire la race humaine et tout ceux qui tenteraient de la protéger et cette fois c'est la vengeance qui guiderait ses pas et son bras. >>
<< ... Les esprits des anciens Dieux ... >>
<< Les esprits de Gilgalahad et de ses frères et sœurs tués par Valathorn et les siens. Celui-ci prit leur sang et narra l'histoire de cette boucherie à travers ces peintures qu'il dessina avec celui-là même. Ils restent ici désormais, prisonniers de cette grotte qui fut leur dernière demeure pour l'éternité. Valathorn et ses alliés s'étaient retirés laissant ainsi un temps de paix aux hommes qui dura jusqu'à aujourd'hui mais qui hélas va bientôt prendre fin. >>
<< ... Car ils vont revenir. Et moi, je suis supposée empêcher une nouvelle guerre d'éclater entre les hommes et son armée ... >>
Eärendil était debout, immobile au beau milieu de la caverne, ne sachant que dire.
<< C'est ce que ma vision m'a montré, mais l'avenir n'est pas sur, qui sait ce qu'il peut arriver, même moi je ne suis sur de rien. >>
<< ... >>
Le visage d'Earendil s'était assombrit et regardait le sol de la caverne, n'osant pas croiser le regard de celui qui se dit son père.
<< Je sais que c'est très soudain, tu dois être sous le choc, mais je ne te demande pas de me donner ta réponse tout de suite, tu peux réfléchir. >>
<< ... ... ... Et d'une, je ne vous crois pas quand vous me dites que vous êtes mon père, de deux je refuse d'être mêlée à tout ça d'autant plus qu'une autre guerre entre ce pays et celui de Kurutemaka VII se prépare dehors. Je ne vous laisserai pas vous servir de moi pour régler vos problèmes personnels ! >> Cria Eärendil, de plus en plus en colère.
<< Je sais que c'est difficile à croire mais tu dois pourtant avoir confiance en moi et accepter la situation telle qu'elle est actuellement, Valathorn et son armée vont revenir et dévaster la surface du monde tout entier et toi avec si tu ne fais rien. Tu es notre dernière enfant à moi et Eärendil première du nom et nous refusons de te perdre toi aussi. Accepte de m'écouter et de te joindre à moi, il est temps désormais de mettre un terme définitif à cette histoire, prends les armes et bats-toi contre Valathorn pour ramener la paix sur cette terre en proie à la haine et à la détresse ! >>
<< Hors de question ! Je ne me battrai pas, je me fiche totalement des humains, je n'ai rien à y gagner et qu'importe la gloire car je ne fais pas parti de ces imbéciles qui font passer la célébrité avant leur survie ! Je veux vivre ma vie comme je l'entends, je ne laisserai pas un vieux fou me dicter ma conduite ! D'ailleurs, j'ai une très bonne idée, vous et moi nous allons faire comme si rien de tout cela ne s'était produit ! >>
Earendil fuya en-dehors de la grotte et couru à toute vitesse à travers la forêt, des larmes coulant le long de ses joues, elle continua sans s'arrêter et hurla le nom de sa jument qui fit écho dans toute la forêt et le répéta encore jusqu'à ce que celle-ci l'entendit depuis les champs dans lesquels elle se promenait paisiblement. Epona partit au galop jusqu'à la forêt d'où sortit Eärendil qui sauta sur son dos puis se dirigea jusqu'à la forge où elle revint en toute hâte. Elle mît pied à terre et rentra dans le bâtiment où Tolken l'attendait et se leva à son arrivée, surpris.
<< Alors, comment s'est passée ta partie de chasse ? >>
<< Navrée, je n'ai pas pu ramener le cerf mais je dois partir pour la ville voisine en vitesse ! Je te rejoindrai au marché ! >>
Elle déambulait à travers la pièce, rassemblant rapidement ses affaires qu'elle mît dans ses sacs qu'elle attacha solidement à la selle de sa jument qui l'attendait devant la porte, prête à partir au grand galop.
<< Que s'est il passé pour que tu sois si ... ? >>
Tolken ne comprenait pas l'empressement d'Earendil qui enfourcha la selle d'Epona et s'y installa sans perdre de temps.
<< Je t'expliquerai tout plus tard, promis, mais je dois partir, j'ai des affaires urgentes à régler ! Je ne peux me permettre de rester ici, vraiment désolée mais je dois te laisser, nous nous rejoindrons au marché, Jeudi ! >>
Tolken se gratta la nuque et acquiesça d'un signe de tête et salua Eärendil.
<< Bien, je comprends, alors à Jeudi au marché ! J'y serai dans l'apres-midi, à chaque fois que je me rends là-bas, je vais à la taverne du dragon rampant et aussi à l'auberge du loup solitaire au col d'Ibaos qui se trouve dans la vallée de Thaeryon plus au nord. On se verra là-bas ! >>
<< Bien, je sais où c'est, je te retrouverai dans ces lieux ! >>
Eärendil se mît en route et chevaucha jusqu'au village de Meridoc où elle et Tolken s'étaient donnés rendez vous, elle connaissait bien l'auberge du loup solitaire car elle y était déjà allée et elle comptait y retourner afin de louer une chambre puis elle redescendrait au village où la taverne du dragon rampant serait sa prochaine destination.
A l'horizon le jour se leva, les rayons du soleil transperçèrent le voile ténèbreux de la nuit. Le froid cèda sa place à une douce chaleur et la nature s'éveilla peu à peu tandis que la rosée du matin vint humidifier les champs verdoyants. Au loin le soleil s'éleva au firmament jusqu'à ce qu'il domina la terre et les cieux et, inondées de lumières, les fleurs libérèrent alors leurs parfums tous divers et variés. Ce fut l'aube.
Aux premières lueurs du jour les montagnes furent recouvertes d'un voile doré, les vertes prairies accueillèrent les animaux en leur sein. Dans une atmosphère paisible, un jeune chat sauvage était allongé au pied d'un vieux chêne à l'abri de la lumière, il dormait encore d'un sommeil profond tandis qu'au-dessus de lui un écureuil roux perché sur une branche mordillait un gland fraîchement cueillit. Au sommet de l'arbre, un aigle royal atterrissait silencieusement après un long vol au coeur de la chaîne de montagnes qui se dressait à l'horizon. D'un oeil perçant, il observa attentif les alentours, restant constamment aux aguets. Une légère brise matinale caressa les verts pâturages, un profond silence règnait sur les vastes plaines endormies, le vent souffla dans les branches du chêne faisant ainsi virevolter ses feuilles dans les airs. Les cascades dévalèrent les parois des montagnes pour former des lacs à leurs pieds, l'eau des fleuves et des torrents, des rivières et des ruisseaux se jetèrent dans la mer. Les aigles et les faucons ainsi que les condors volèrent vers les cîmes des montagnes et allèrent planer au-dessus des nuages, puis retournèrent enfin dans leurs nids respectifs.
Tout n'était que calme et tranquilité jusqu'au moment où une ombre était apparue et s'avançait dans une allée boisée dont le chemin était jonché de feuilles, de branches cassées et de glands rongés ou mordillés par les rongeurs de la région. L'ombre habillée d'un long manteau noir et coiffée d'un capuchon continuait de marcher sur la route, pas-à-pas jusqu'aux portes d'un village reculé, isolé dans les montagnes. L'aura mystérieuse qui se dégageait de cette obscure silhouette semblait effrayer la faune de la forêt qui se trouvait là. Quant elle fut arrivée aux portes du village, les deux sentinelles qui les gardaient, sans même pouvoir dire un seul mot, furent soulevés dans les airs par une force invisible qui les étreignaient comme par enchantement et deux craquements sourds se firent entendre. L'ombre qui venait d'arriver là venait de tuer les deux hommes sans même avoir levé le petit doigt, puis, elle fixa les deux lourdes portes qui interdisaient l'accès au village et celles-ci s'ouvrirent comme par magie devant elle.
L'ombre, toujours calme et muette, entra lentement dans le village puis les portes de celui-ci se refermèrent derrière elle. Elle poursuivi d'un pas lent son chemin dans les ruelles qui séparaient les maisons et les bâtisses jusqu'au moment ou elle s'arrêta soudainement au coin d'une hutte tendue près d'un arbre qui se dressait le long du mur lézardé de ce qui semblait avoir été une habitation qui n'était désormais plus qu'une ruine solitaire ... Qui en fait, n'était pas si déserte qu'elle paraissait l'être car l'ombre senti une présence en ces lieux. Elle s'avança quelque peu de l'entrée de la demeure en ruines ou avait été montée la hutte et observa minutieusement ce qui se produisait. Une jeune fille blonde aux yeux bleus sorti de sous son abri et grimpa jusqu'à la cime de l'arbre puis elle regarda aux alentours pour surveiller le village endormi, enfin, elle fit un saut de l'ange jusqu'au tas de foin qui se trouvait juste en-dessous d'elle et où elle atterrit sans mal. Après en être ressortie et s'être dépoussiérée, elle se dirigea discrètement dans les écuries qui étaient à proximité des vestiges où elle avait dressé le camp, puis elle colla son oreille contre les poutres de bois avec lesquelles ont été construites les écuries pour entendre la conversation que trois hommes entretenaient dans la pénombre à la lueur d'une bougie. L'enfant et l'ombre qui continuait de la guetter écoutaient attentivement les gaillards qui discutaient là au beau milieu de la nuit.
<< Alors c'est vrai, il va vraiment y avoir une guerre ? >> Dit l'un dont la voix était emplie de crainte.
<< Ne panique pas, et parle moins fort, tu vas nous faire repérer idiot ! >>
<< J'ai reçu un message de mon informateur, après qu'il soit passé dans la capitale et qu'il ai fait le tour des tavernes où se trouvaient des larbins et des soldats complètement ivres, selon lui les dirigeants du pays hésitent, ils ne savent pas quoi faire. Le gouverneur du pays ennemi quant à lui semble vraiment vouloir nous mettre le couteau sous la gorge et rien ne le fera changer d'avis apparemment ! >>
<< Il nous a fichu la paix durant tout ce temps, pourquoi veut-il nous attaquer maintenant ? >>
<< Et le bon à rien qui est à la tête de notre patrie, que fait-il donc ? Que va-t-il décider ? >>
<< J'en sais f***re rien ! Mais ce que je sais, c'est que nos ennemis, s'ils veulent nous rentrer dans le lard, ce qui est le cas, ne se dérangeront pas ! Et je ne tiens pas a être la quand ça se produira alors autant vous prévenir maintenant, je vais partir d'ici durant les prochaines heures et si vous tenez à m'accompagner il vaudrait mieux que vous ne tardiez pas ! >>
<< Hm, et l'enfant qu'Eldarion nous à confié, qu'est-ce qu'on va en faire ? Allons-nous la laisser ici ? N'avions-nous pas promis de ... >>
<< Elle a aucune chance de survivre ici, dès demain, à l'aube, je lui donnerai des vivres et la mettrai sur un cheval puis elle partira. Si elle reste elle mourra, alors autant faire en sorte qu'elle survive, car comme tu l'à si bien dis vieille branche, on a donné notre parole ... Même si les circonstances font que nous n'allons pas pouvoir pleinement la respecter. >>
Toujours adossé discrètement contre le bois d'un box des écuries, la jeune fille leva les yeux au ciel d'un air désespéré puis, elle retourna silencieusement dans son abri où elle s'allongea et s'endormi. L'ombre qui était toujours là, noyée dans les ténèbres de la nuit, en avait assez entendu et disparu en laissant alors l'enfant seule.
Le lendemain matin, à l'aube, le soleil n'était pas encore levé. Le rosée matinale avait arrosé la terre et tout ce qui s'y trouvait, aucune brise de vent, aucun son ne se faisait entendre, le calme plat. Mais le silence matinal fut brisé par le hennissement d'une jument au galop dont les sabots frappèrent le sol qui trembla à son passage, elle portait sur son dos la jeune fille de la veille qui était équipée de la tête aux pieds. La jument au poil marron et à la crinière blanche s'arrêta au début d'un chemin de montagne tapissé d'herbe, de feuilles et de plantes, elle se cabra puis la jeune fille qui était sur son dos regarda avec regret le village où elle avait habité durant toutes ces années, son visage était mouillé par les larmes qui perlaient le long de ses joues rougies par l'émotion. Elle devait quitter son village natal, elle venait de l'apprendre, c'était décidé et au petit matin elle avait sellé sa jument et avait préparé toutes les affaires qui lui auraient été nécessaires et elle était partie, partie pour se sauver mais elle venait par la même occasion d'abandonner les habitants de son village dans lequel elle avait grandi.
Désormais, elle était seule avec sa jument, seule dans un monde qui serait très bientôt enflammé par la guerre, et au loin sur un promontoire rocheux se dressait l'ombre qui continuait de la suivre et qui ne la quitterait vraisemblablement plus des yeux ...
Quelques heures plus tard en pleine après-midi, de nouveau au galop suite à une longue pause, la jeune fille et sa jument étaient encore sur la route montagneuse et elles atteignirent une roche sur laquelle était gravée le nom d'un hameau située non loin de là ...
<< Epona, regarde ! nous sommes presque arrivés, encore un effort et nous y serons ! >>
La jument cogna le sol montagneux de son sabot et poussa un léger hennissement comme pour appuyer les mots de sa cavalière, elle se cabra puis elle repartie au grand galop jusqu'à la petite bourgade où elles arrivèrent très rapidement.
Devant elles, des constructions de toutes sortes se dressaient à l'horizon, certaines se trouvaient plus en hauteur étant donné le relief montagneux des lieux. Des chaumières, des cabanes, des tipis, des huttes, des tentes, des grottes et des maisons taillées dans la paroi rocheuse, les habitants du hameau vivaient comme ils pouvaient dans ces habitations de fortune construites avec les éléments naturels disponibles ça et là. Des animaux divers et variés courraient les chemins et les rues, les chats chassaient les rongeurs et les chiens poursuivaient les félins qui se hérissaient et miaulaient et montraient les griffes et les crocs.
Les quelques rares chevaux qui se trouvaient là étaient solidement attachés et jalousement surveillés par leurs maîtres car ils représentaient un véritable luxe que seuls les plus chanceux pouvaient se permettre, posséder un cheval était signe de noblesse et de richesses. Dans les prairies, il y avait des bergers et des fermiers qui s'occupaient de leurs bétail respectif, moutons, brebis, chèvres, vaches, boucs, agneaux et béliers broutaient paisiblement dans les verts pâturages tandis que plus loin les chiens se disputaient les restes des repas de leurs maîtres dont plusieurs os sur lesquels il restait encore de la viande laissée là exprès en guise de récompense pour le travail effectué dans les enclots.
Non loin d'un muret construit près des champs, la cheminée de ce qui semblait bel et bien être une forge fumait abondemment, la jeune fille et sa jument s'en approchèrent.
Elle posa le pied à terre puis elle alla frapper à la lourde porte de bois de la forge, une voix grave et forte l'interpella.
<< C'est pour quoi ? Qui est-ce qui vient me déranger ?! Je suis occupé ! >> Gronda l'homme à la voix rauque qui s'approcha d'un pas lourd près de la porte pour l'ouvrir.
<< Bonjour, excusez-moi de vous déranger, vous êtes le forgeron de ce village ? >> Demanda-t-elle avec prudence.
<< Qui d'autre selon toi ?! Ici c'est une forge, pas une crèche, alors retourne chez ta mère ! >> Lui répondit-il sèchement.
<< Ma mère est morte ! Je n'ai plus de famille, et j'ai quitté mon village car nous allons être bientôt attaqué par un seigneur ennemi et son armée arrivera dans peu de temps ! >>
<< Et alors ?! Que veux-tu que j'y fasse ? Tout le monde dit ça depuis des mois déjà et pourtant personne n'est venu ici depuis sauf toi, alors guerre ou pas guerre, tant qu'il n'y a pas de déclaration officielle je ne bouge pas d'ici ! >> Fanfaronna l'homme trapu aux bras musclés et velus.
<< Vous devriez prendre cette histoire plus au sérieux, le seigneur qui désire nous attaquer moi j'en aie tendu parler, il s'agit du roi Kurutemaka VII et il n'est pas du genre à attendre que ceux qu'il considère comme ses ennemis soient prêts pour entamer les hostilités ! >>
Insista obstinément l'adolescente.
<< Je sais qui il est et c'est un couard, contrairement à ses prédécesseurs, il n'osera jamais passer à l'acte malgré toutes ses menaces ! Nous n'avons rien a craindre de lui, enfin, pas moi en tout cas ! Encore une fois, va voir ailleurs si j'y suis ! >> Se moqua-t-il, inflexible.
<< C'est un dialogue de sourd, inutile de tenter de le raisonner ... >> Pensa-t-elle. << Je suis venue vous voir pour des armes. >> Reprit-elle.
<< Qu'est-ce qu'une gamine telle que toi ferait de mes armes, qui plus est tu ne sais même pas t'en servir ! >>
<< Si, le maître escrimeur de mon village m'a appris à manier les armes de toutes sortes pour me défendre ! J'ai de quoi payer ! >> Ajouta-t-elle.
<< Aaah, alors comme ça, on t'a appris à te battre ! Très bien, très bien, mais ça n'a aucune importance pour moi du moment que tu as de la monnaie ! >> Il se mît à rire puis il l'invita à entrer mais juste avant elle lui précisa un dernier détail.
<< Vous prenez les toxo ? Je n'ai que 500 pièces. >> Avoua-t-elle avant de passer le seuil de la bâtisse.
<< Je prends tout ce qui vaux, même des toxo, et 500 toxos valent le prix d'une épée ordinaire. >> Fit-il en examinant soigneusement les pièces dans la bourse de la jeune fille.
<< Du moment qu'elle est en bon état, je la prend. >>
<< Tu me prends pour qui ?! Je ne suis pas un escroc, je ne vends que de la qualité ! Tiens, regarde, observe, contemple, admire ! Celle-ci n'est qu'une modeste épée parmi tout mes chefs d'œuvre mais malgré ça, elle tranche comme un rasoir ! >>
Il empoigna un solide fourreau en cuir et dégaina l'épée qui s'y reposait, une fois sortie, sa lame étincelait à la lumière du soleil qui transperçait le toit de la forge. Il la fit virevolter et trancha vigoureusement l'air qui souleva les mèches de cheveux de la jeune fille qui fixait l'arme dans les mains du forgeron, fier et orgueilleux.
<< Alors, qu'en dis-tu ? Tu la veux ? Normalement je mets un prix pour le fourreau mais je suis prêt à te le donner. >> S'exalta-t-il joyeusement.
Elle eu un sourire jusqu'aux oreilles et elle empoigna le fourreau d'une main et rengaina ensuite l'épée avec l'autre puis elle donna les pièces au forgeron qui les pris, satisfait.
<< Merci infiniment, sir, sir ... Sir ... >> Elle eu un moment d'hésitation.
Il explosa de rire puis il lui tapota amicalement l'épaule.
<< Ahahahaha !!! Voyons, pas de ça avec moi, gamine ! Appelle-moi par mon prénom, et moi mon prénom c'est Tolken ! >>
<< Alors merci beaucoup, Tolken ! >>
Elle le remercia encore puis après lui avoir présenté sa gratitude, elle sorti de la demeure puis grimpa sur le dos de sa jument.
<< Et maintenant, que vas-tu faire ? >> Lui demanda-t-il d'un air curieux.
<< Je dois aller chercher des vivres pour mon voyage, même si je ne sais pas encore où je vais aller. >>
Tolken se gratta le menton et réfléchi un moment avant de reprendre :
<< Mais tu n'as plus de toxos, avec quoi tu vas payer tes provisions ? >> Lui demanda-t-il intrigué.
<< Je ne compte ni acheter ni voler, je vais chasser, les montagnes doivent surement regorger de ressources naturelles. Les armes ne poussent pas dans les bois, mais je vais aller cueillir des fruits et des baies ainsi que des plantes puis j'irai chasser du gibier pour manger. >> Expliqua-t-elle.
<< En plus, tu sais chasser, mais tu sais chasser quoi ? >>
<< Mon maître m'a appris à chasser toutes sortes de gibier, des volatiles, des cerfs, des biches, des renards, des castors, des ours et bien d'autres animaux encore. >>
<< Si tu as un bon matériel ... >>
<< J'ai tout ce qu'il faut ! >>
<< Alors tant mieux, et tu sais quoi ? Si tu n'as nulle part où aller, je t'invite volontiers chez moi, comme ça moi je m'occuperais des armes et toi de la chasse et de la cueillette, ainsi tu pourras gagner ton or et moi j'aurais de quoi vivre ! De plus, ta jument pourra labourer mon champ, tout le monde en a un ici ! On y gagne tout les deux, alors tu en dis quoi ? >>
<< ... J'en dis que c'est une très bonne idée, j'accepte ton offre ! >>
<< Bien bien, et au fait, c'est quoi ton nom ? >>
<< Eärendil >>
<< Bien, tout d'abord, on va mettre ta jument dans les écuries. Il fait encore jour, tu pourras aller chasser où tu voudras, mais évite d'aller trop loin sinon tu risques de te perdre. Il n'y a pas d'armurerie dans le village, mais je sais forger des protections solides de bonne qualité. >>
<< Le village le plus proche ... >> Réfléchi-t-il.
<< Est à deux jours de cheval. >> Compléta Tolken.
<< Hum, l'armurerie attendra, pour l'instant je vérifie mon matériel de chasse puis je me dirigerai vers la forêt qui se trouve plus en altitude. >>
<< J'ai des appâts et des collets et des dagues ainsi qu'un arc et des flèches, ils sont à l'intérieur, tu peux les prendre. Si tu arrives à attraper un cerf, je nous le préparerai pour le dîner. >>
<< Je ferais mon possible pour en attraper un, mais je n'utiliserai que très peu les flèches car elles abîment la peau, si elles sont endommagées il est difficile de les vendre dans les marchés. Si je ramène des peaux en très bon état, nous pourrons les revendre à un très bon prix ! >>
<< Excellente idée, gamine ! Nous sommes Mardi et dans le village voisin dont je t'ai parlé, il y a un grand marché qui sera organisé comme tout les Jeudi, nous nous y dirigerons et ainsi je pourrais revendre toutes mes œuvres et toi, les éléments que tu auras récolté durant la chasse. >>
<< J'ai emporté avec moi tout ce que j'avais déjà amassé durant tout le temps que j'ai passé dans mon village. >>
Eärendil fouilla dans ses sacs et en sorti tout ses trophées de chasse : fourrures, peaux, bois de cerfs, crocs de loup, griffes d'ours, queues de renards et d'écureuils, dents de castors, plumes d'aigles et autres plumes d'oiseaux divers et variés, pattes de lapins, etc.
<< Je pourrais revendre tout ceci au marché et j'en tirerai une très belle somme, je pourrais m'acheter une armure et des cartes. >>
Elle fit sa liste d'achats et remit tout ses trophées de chasse dans ses sacs puis elle saisit son épée qu'elle accrocha à sa ceinture ensuite elle s'équipa de ses dagues et enfin elle se mit en route en direction de la forêt après avoir pris son arc et son carquois remplit de flèches. Tolken referma la porte de la forge tandis qu'Eärendil couru jusqu'aux hauteurs et atteignit les arbres qu'elle escalada sans mal puis elle se déplaça de branches en branches et au fur et à mesure qu'elle sautait d'arbres en arbres, elle arriva au cœur de la forêt dont le sol était tapissé d'herbe, de plantes, de glands et de châtaignes ainsi que de feuilles toutes différentes selon leurs arbres respectifs. Se faufilant dans l'ombre des bosquets et des buissons et des arbres, Eärendil transperçait soigneusement les endroits vitaux des animaux ciblés pour que leur mort soit indolore et pour ne pas abîmer leur peau.
La partie de chasse se déroulait sans mal quand soudain l'ombre apparu aux portes du village natal d'Earendil sorti de nulle part devant elle, un cerf sur le dos. Elle dégaina son épée en un éclair et se mît en garde, mais l'ombre ne bougea pas d'un iota et commença à parler :
<< ... Voici un cerf, il est à toi, prend-le, je t'en fais cadeau. >>
<< Quoi ?! Mais qui êtes vous ? D'où venez vous ? Que faites vous ici ? Et ce cerf ... ? >>
Eärendil pointait la lame de son épée vers l'ombre qui restait immobile, elle la fixa attentivement et remarqua quelque chose d'étrange vis à vis du cerf qui était sur le dos de l'ombre, pas de plaies ni de sang ni aucune trace quelconque d'attaque. C'est comme si ce cerf ne s'était pas rendu compte de la présence de l'ombre ... comment était-il mort ?
<< Ce cerf est pour toi, tu peux le prendre. >> Dit l'ombre d'un ton neutre.
L'ombre étendit le cerf par terre devant Eärendil qui lui faisait encore face, mais elle rengaina son épée dans son fourreau puis posa la main sur l'animal pour comprendre comment l'ombre avait fait pour l'attraper.
<< ... Qui êtes vous ? >> Demanda-t-elle, méfiante.
<< Un modeste voyageur de passage dans la région, je traversais cette forêt quand je t'ai vue, je venais d'attraper ce cerf et quelque chose me dit que c'était cet animal-là que tu étais venue chasser, alors je me suis dit que j'allais te le donner. >>
L'ombre fit lentement un pas en avant et laissa dépasser sa main gauche hors de sa longue manche noire et la posa doucement sur l'entaille du tronc qui se trouvait juste à côté d'elle puis la laissa retomber tout le long de son corps drapé d'une long drap noir. L'entaille de l'arbre dont la sève s'échappait avait disparue et l'arbre lui-même qui semblait très ancien avait, en quelque sorte, rajeuni. Son écorce lézardée et son tronc dont la sève jaunâtre dégoulinait étaient comme neufs, les feuilles jaunes orangées avaient retrouvé leur teinte verte et les branches cassées et écorchées avaient repoussé et s'étaient même rallongée. Ses racines avaient doublé de volume et plongeaient encore plus profondément dans le sol tandis que la terre tremblait et se retournait au fur et à mesure que les racines s'enfonçaient encore plus dans le sol. Une agréable odeur d'hêtre se dégageait du tronc de l'arbre et ses feuilles cachèrent à nouveau les rayons du soleil.
<< Regarde, grimpe à la cime de cet hêtre et observe ce qui se déroule dans la forêt. >> Lui dit calmement l'ombre.
Eärendil agit alors, elle monta jusqu'en haut de l'arbre et fixa toute la montagne.
<< Mais qu'est-ce que ... >>
Elle n'en croyait pas ses yeux car en effet, tout les arbres affaiblis pas les longues années qui s'étaient écoulées avaient refleuris et repris leur magnifique couleur verte, leurs branches s'élançaient fièrement dans les airs et la terre tremblait de plus belle sauf que cette fois-ci, ce n'était pas qu'une légère vibration mais au contraire un véritable séisme qui se produisait là. Toute la forêt retrouvait sa vigueur d'antan, les racines des arbres creusaient la terre qui se soulevait au même moment et d'intenses odeurs entremêlées d'arbres divers et variés se dégageaient des entrailles de la forêt dont la jeunesse était revenue soudainement. Perchée au sommet de l'hêtre, Eärendil contemplait la scène, ébahie par le spectacle naturel qui se déroulait sous ses yeux et l'ombre grimpa sur la plus haute branche d'un grand chêne qui se dressait non loin de l'arbre sur lequel était la jeune fille et elle admira ce qui semblait être son œuvre.
<< ... C'est incroyable, comment ... Mais comment avez-vous fait, que s'est il passé ? >> Demanda-t-elle avec stupeur.
L'ombre se retourna vers elle et tendit la bras gauche dans sa direction, elle fit léviter un gland puis elle l'attrapa délicatement, celui-ci était moisi et fêlé, sa main se referma sur lui. Quand l'ombre rouvrît la main, le gland qui, quelques minutes auparavant était mort, se trouvait dans une forme éclatante. L'ombre pinça le gland de ses deux doigts et fit signe à un écureuil qui vint jusqu'à elle et le prit rapidement et reparti dans son abri pour l'entamer.
<< La magie peut tout changer, la magie peut tout guérir, la magie peut tout améliorer, la magie peut tout faire, il suffit de la vouloir, de la désirer, de la posséder et de l'employer. >> Déclara-t-elle.
Eärendil comprit immédiatement les dires de son interlocuteur.
<< De la magie ... Ça explique tout, vous êtes un ... >>
<< Une personne qui a le don de la magie. >> Dit-elle joyeusement.
Le soleil brillait au zénith sous le ciel bleu s'étendant à l'infinie au-dessus de la chaîne de montagnes refleuries et rajeunies, les aigles volaient majestueusement dans les airs et les écureuils bondissaient de branches en branches tandis que les renards et autres animaux courraient à toute vitesse entre les arbres se dressant impérieusement vers les cieux d'où les Dieux observaient la scène, Eärendil n'était pas effrayée mais au contraire fascinée par ce qui venait de se produire sous ses yeux ébahis, elle contemplait la vaste étendue d'arbres divers et variés qui composait la si grande forêt qui avait retrouvé sa vigueur d'antan. Sapins et érables, noisetiers, épicéas et pins, sorbiers et mélèzes, hêtres et trembles ainsi qu'églantiers laissaient leurs branches s'entremêler au-dessus du sol couvert de glands et de feuilles ainsi que de châtaignes et de bogues. Plus en hauteur, l'eau des ruisseaux, des rivières et des torrents dévalaient les parois et des groupes d'ours étaient en train de pêcher les poissons qui nageaient à la surface de l'eau des cascades tandis que des loutres nageaient joyeusement dans les grands lacs formés par les chutes d'eau. Biches et faons ainsi que sangliers et marcassins traversaient prudemment les hautes herbes afin d'éviter les éventuels prédateurs car des meutes de loups affamés s'organisaient plus en altitude, prêts à attaquer leurs proies dès que celles-ci auront baissées leur garde.
Eärendil descendit enfin de sa branche après avoir suffisamment observé la forêt, l'ombre imitât son geste. La jeune fille vint jusqu'à l'ombre au pied du grand chêne auquel elle était adossée après avoir ramassé la dépouille du cerf qui gisait près de l'hêtre revigoré. L'ombre fit signe à Eärendil de la suivre, ce qu'elle fit et au fur et à mesure qu'elles s'enfonçaient dans la forêt la pente devenait de plus en plus raide, la jeune fille glissa mais son guide ténébreux la rattrapa.
<< Où m'emmènes-tu ? >> Demanda-t-elle, inquiète, au spectre qui la menait de plus en plus loin sans aucune indication.
<< ... Suis-moi et tu sauras ou rebrousse chemin et retourne là d'où tu viens. >> Lui répondit-il d'un ton neutre.
Eärendil soupira, agacée, et revint à la charge en répétant sa question de précédemment :
<< Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous êtes, comment vous appelez-vous ? >> Insista-t-elle.
L'ombre lui tourna le dos.
<< Cela n'a pas d'importance pour l'instant, contentes-toi de me suivre jusqu'au lieu où je veux te mener. Si tu y vas, tu sauras absolument tout ce que tu veux savoir, car en ce moment même le destin est en marche et le tien va bientôt s'accomplir ... Seulement si tu me suis jusqu'au bout du chemin. >>
<< Ce lieu, mon destin, ... >>
Eärendil se tut et continua de marcher derrière l'ombre qui avait reprit la route à travers les bois. Bientôt, elles atteignirent l'entrée d'une large et vaste grotte dans laquelle elles entrèrent. Les murs rocailleux de la grande et profonde caverne étaient couverts de peintures de différents couleurs représentant à la fois des éléments naturels et des animaux mais aussi des êtres humains ainsi que des paysages, semblant narrer en réalité des histoires du passé, sans doute celle de ses contrées où la guerre avait déjà maintes fois fait rages.
<< Qu'est-ce que c'est que ces dessins ? >> S'interrogea-t-elle, calmement.
<< Ils ont été faits par tes ancêtres, mes ancêtres, nos ancêtres, ceux qui étaient là avant nous, ceux qui ont versé leurs larmes et leur sang pour bâtir ce monde et le défendre contre les forces maléfiques qui le menaçaient autrefois. >>
<< Les tout premiers habitants de ce monde ? >>
<< Oui et non, ce sont eux qui l'ont formé mais ils n'y ont pas demeuré car ils n'en étaient pas originaires. Après avoir modèle cet univers dans lequel nous vivons aujourd'hui, ils sont retourné chez eux, là où le jour et la nuit n'existent plus et où le temps n'a plus d'emprise sur ceux qui y vivent. >>
<< Qui étaient-ils ? Et quel est cet endroit qui est leur réelle demeure ? >>
<< Jadis, ils furent appelés Dieux, ils furent des Dieux. Mais depuis quelque temps, les gens les voient tel les esprits de la nature et des anciens Dieux, gardiens de cette terre et de ses habitants, sauf que seuls les plus rares ont la chance et le privilège d'être plus proches d'eux que d'autres ne l'étaient et ne le seront jamais. Ces élus des Dieux étaient choisis selon leurs propres préférences, contrairement à ce que les hommes pensent, et non pas par leur force physique ou leur beauté ou encore leur intelligence supposée. Ceux-là ont pu vivre plus longtemps voire, devenir immortels et jeunes éternellement, d'autres eurent des richesses ou des pouvoirs venant du firmament. >>
<< Les esprits de la nature et des anciens Dieux étaient ici et ce sont eux qui ont peints ces dessins sur les murs de cette grotte, je comprends mieux. >>
<< Oui, et je fus l'un des rares élus qui eu l'immense privilège d'être aimé des Dieux et choisi par eux. Ils m'ont confié l'immortalité et la jeunesse éternelle ainsi que d'énormes pouvoirs que seul moi possède après eux, je suis donc présent en ces lieux depuis des temps immémoriaux à attendre. >>
<< Attendre ? Attendre quoi ? >>
<< Vois-tu, le don de prophétie fait aussi partie de mes pouvoirs que j'ai reçus des Dieux eux-même, et j'ai fais un rêve dont je leur ai fais part. Dans ce rêve, une enfant aux cheveux d'or et aux yeux bleus m'est apparue, je l'ai vue aux prises avec Valathorn qui est le pire ennemi de ce monde et de ses Dieux. >>
<< ... Je me battais contre ce Valathorn ? Je ne sais même pas qui il est ! >>
<< Tu es perspicace. Il est un Dieux déchu, jadis il faisait parti de l'Ordre des divinités chargées par la Déesse-Mère de construire un monde de paix et d'amour où les hommes vivraient en harmonie avec les esprits de la nature. >>
<< Et que s'est-il passé ? >>
<< Valathorn désirant un monde pour lui seul et fait à son image, il alla à l'encontre des ordres et tenta d'anéantir ses frères et sœurs qui souhaitaient pour la plupart, vivre en tant que gardiens des hommes mais certains voulaient exister seulement pour eux-même. Une terrible guerre s'engagea alors entre les membres de la fratrie, d'un côté le groupe de Valathorn et de l'autre, le groupe de Gilgalahad. >>
<< Gilgalahad ... J'ai déjà entendu ce nom. >>
<< Oui, cela est normal car toutes les légendes de notre monde en parle. >>
<< Quels étaient les protagonistes de cette guerre ? >>
<< Dans le groupe de Valathorn il y avait ses sœurs : Eärendel, Eleniel, Belywyn, Eäryndel, Adraeteriel, Milgalindë, Draesa et ses frères : Dreïsa, Silgaril, Eärilmarion, Eldarion, Sithrang, Lómuthiel, Sorfildur, Emerion, Celórion, Belithrandil, Pithrandel, Farenantariel, Celarhaldor, Iséldor. Dans le groupe de Gilgalahad : Syrion, Unorfilas, Céléril, Lómilmandir, Unalad, Galérion, Náldur, Anóviel, Galóniel, Amyniel, Norfirith, Eowyg, et Trayweth. Et je précise que tu portes le nom de leur mère, la Déesse-Mère de notre monde, Eärendil. Seules quelques rares personnes connaissent son nom, et ceux qui t'ont baptisée le savaient. >>
<< On m'a donné le nom de la Mère de notre monde ... Mais pourtant mes parents ... Je ne les aient pas connus, comment ... Les gens qui m'ont donnés mon nom ne savaient rien de tout cela ... >>
<< Ou ils n'en ont jamais rien su, tout simplement, et j'allais oublier un léger détail ... Le père de la création, le grand Créateur, il s'appelait ... Silacaladhiel. >>
L'ombre dévoila son visage à la lueur du jour qui éclairait la caverne qui fut submergée par une lumière presque irréel et plongée dans une atmosphère sacrée.
<< Eärendil, je suis Silacaladhiel, ton père. >>
La suite dans le prochain chapitre !
Chapitre II : L'Héritage immémorial
<< ... Papa ... ? >>
<< Écoute l'histoire de ta famille, notre famille ... >>
" Alors que le monde n'en était qu'à l'état de terre et de sable, Eärendil, la Déesse-Mère, se sentait seule dans ces contrées désertiques. Elle décida alors de créer des êtres à son image qui vivraient à l'avenir dans ces mêmes lieux dont ils s'occuperaient eux-mêmes avec l'aide de leur Créatrice. Au même moment, ses enfants grandissaient peu à peu dans les tréfonds de son être, elle les sentaient se mouvoir en elle. Les uns après les autres, elle les mis au monde puis leur donna à chacun un nom que nous avions choisis. Les enfants devinrent rapidement hommes et femmes, parmi eux, deux membres de la fratrie avaient un objectif différent. Valathorn avait grandit en haïssant sa mère car elle lui préférait la race humaine selon lui, il désirait anéantir les hommes et créer un monde et des êtres à son image, ainsi il créa les créatures du crépuscule qui sont des spectres à forme humaine.
Ceux qu'ils considéraient comme ses enfants avaient une peau très pâle et des yeux jaunes ou rouges ainsi que des cheveux noirs, leurs capacités étaient nettement supérieures à celles des hommes. Gilgalahad voulait protéger les hommes et se mît donc en travers du chemin de son frère aîné Valathorn, l'un désirait être le gardien de l'humanité tandis que l'autre projetait de la détruire afin de la remplacer par ses propres semblables. Ils furent rejoins par ceux qui partageaient les mêmes idéaux et cela s'organisa ainsi : Gilgalahad et ses alliés, dont les humains en plus de ses frères et sœurs et Valathorn et ses frères et sœurs en plus de ses spectres du crépuscule.
Eärendil et moi-même étions impuissants, nous avions refusé de devoir choisir un camp de quelconque façon que ce soit et ce conflit d'intérêts dégénéra en une bataille puis en une véritable guerre qui opposa les membres d'une même famille qui s'entre déchirèrent sans aucune pitié. Pour dénombrer leurs effectifs, Eldarion créa les elfes et Draesa créa les dragons puis un ami du groupe de Valathorn leur apporta une aide supplémentaire en créant les Uradriédë, des êtres mi-elfes mi-spectres. Leur armée n'eu aucun mal à défaire les hommes ainsi que leurs défenseurs, Valathorn et les siens allaient remporter une victoire sans pareille face à leurs opposants jusqu'au moment où Matéria, la fille unique de Valathorn et Eäryndel se sacrifia pour faire cesser les hostilités. Son village était sans cesse dévasté par les assauts permanents menés non loin de ses abords et un jour, elle s'immola sur l'autel d'Eärendil après nous avoir désespérément implorés de faire cesser cet épouvantable massacre. Effondré et rongé par la haine et le chagrin, Valathorn et les siens acceptèrent une trêve d'une durée indéterminée mais avant de se retirer il menaça de détruire la race humaine et tout ceux qui tenteraient de la protéger et cette fois c'est la vengeance qui guiderait ses pas et son bras. >>
<< ... Les esprits des anciens Dieux ... >>
<< Les esprits de Gilgalahad et de ses frères et sœurs tués par Valathorn et les siens. Celui-ci prit leur sang et narra l'histoire de cette boucherie à travers ces peintures qu'il dessina avec celui-là même. Ils restent ici désormais, prisonniers de cette grotte qui fut leur dernière demeure pour l'éternité. Valathorn et ses alliés s'étaient retirés laissant ainsi un temps de paix aux hommes qui dura jusqu'à aujourd'hui mais qui hélas va bientôt prendre fin. >>
<< ... Car ils vont revenir. Et moi, je suis supposée empêcher une nouvelle guerre d'éclater entre les hommes et son armée ... >>
Eärendil était debout, immobile au beau milieu de la caverne, ne sachant que dire.
<< C'est ce que ma vision m'a montré, mais l'avenir n'est pas sur, qui sait ce qu'il peut arriver, même moi je ne suis sur de rien. >>
<< ... >>
Le visage d'Earendil s'était assombrit et regardait le sol de la caverne, n'osant pas croiser le regard de celui qui se dit son père.
<< Je sais que c'est très soudain, tu dois être sous le choc, mais je ne te demande pas de me donner ta réponse tout de suite, tu peux réfléchir. >>
<< ... ... ... Et d'une, je ne vous crois pas quand vous me dites que vous êtes mon père, de deux je refuse d'être mêlée à tout ça d'autant plus qu'une autre guerre entre ce pays et celui de Kurutemaka VII se prépare dehors. Je ne vous laisserai pas vous servir de moi pour régler vos problèmes personnels ! >> Cria Eärendil, de plus en plus en colère.
<< Je sais que c'est difficile à croire mais tu dois pourtant avoir confiance en moi et accepter la situation telle qu'elle est actuellement, Valathorn et son armée vont revenir et dévaster la surface du monde tout entier et toi avec si tu ne fais rien. Tu es notre dernière enfant à moi et Eärendil première du nom et nous refusons de te perdre toi aussi. Accepte de m'écouter et de te joindre à moi, il est temps désormais de mettre un terme définitif à cette histoire, prends les armes et bats-toi contre Valathorn pour ramener la paix sur cette terre en proie à la haine et à la détresse ! >>
<< Hors de question ! Je ne me battrai pas, je me fiche totalement des humains, je n'ai rien à y gagner et qu'importe la gloire car je ne fais pas parti de ces imbéciles qui font passer la célébrité avant leur survie ! Je veux vivre ma vie comme je l'entends, je ne laisserai pas un vieux fou me dicter ma conduite ! D'ailleurs, j'ai une très bonne idée, vous et moi nous allons faire comme si rien de tout cela ne s'était produit ! >>
Earendil fuya en-dehors de la grotte et couru à toute vitesse à travers la forêt, des larmes coulant le long de ses joues, elle continua sans s'arrêter et hurla le nom de sa jument qui fit écho dans toute la forêt et le répéta encore jusqu'à ce que celle-ci l'entendit depuis les champs dans lesquels elle se promenait paisiblement. Epona partit au galop jusqu'à la forêt d'où sortit Eärendil qui sauta sur son dos puis se dirigea jusqu'à la forge où elle revint en toute hâte. Elle mît pied à terre et rentra dans le bâtiment où Tolken l'attendait et se leva à son arrivée, surpris.
<< Alors, comment s'est passée ta partie de chasse ? >>
<< Navrée, je n'ai pas pu ramener le cerf mais je dois partir pour la ville voisine en vitesse ! Je te rejoindrai au marché ! >>
Elle déambulait à travers la pièce, rassemblant rapidement ses affaires qu'elle mît dans ses sacs qu'elle attacha solidement à la selle de sa jument qui l'attendait devant la porte, prête à partir au grand galop.
<< Que s'est il passé pour que tu sois si ... ? >>
Tolken ne comprenait pas l'empressement d'Earendil qui enfourcha la selle d'Epona et s'y installa sans perdre de temps.
<< Je t'expliquerai tout plus tard, promis, mais je dois partir, j'ai des affaires urgentes à régler ! Je ne peux me permettre de rester ici, vraiment désolée mais je dois te laisser, nous nous rejoindrons au marché, Jeudi ! >>
Tolken se gratta la nuque et acquiesça d'un signe de tête et salua Eärendil.
<< Bien, je comprends, alors à Jeudi au marché ! J'y serai dans l'apres-midi, à chaque fois que je me rends là-bas, je vais à la taverne du dragon rampant et aussi à l'auberge du loup solitaire au col d'Ibaos qui se trouve dans la vallée de Thaeryon plus au nord. On se verra là-bas ! >>
<< Bien, je sais où c'est, je te retrouverai dans ces lieux ! >>
Eärendil se mît en route et chevaucha jusqu'au village de Meridoc où elle et Tolken s'étaient donnés rendez vous, elle connaissait bien l'auberge du loup solitaire car elle y était déjà allée et elle comptait y retourner afin de louer une chambre puis elle redescendrait au village où la taverne du dragon rampant serait sa prochaine destination.
Draco- Cœur de dragon
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