Le héros de la ville de Bab !

Participants : Red Daggers Pirates (par Mugi) et New Legend (par Eishi)


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Sur South Blue, au beau milieu de nulle part, un navire pirate de couleur noire, voiles rentrées, dérivait au gré des courants. A son bord, on pouvait voir un équipage plutôt hétéroclite composé de quatre forbans : Un loup, appelé Kuro, une femme, qui répondait au nom de Cylinder, un beau gosse à lunettes, nommé Shiro, et un barbare, dénommé John.

Tous cuisaient littéralement sous le soleil, sans avoir l'énergie de se lever : ça faisait une quinzaine de jours qu'ils n'avaient rien avalé et si les deux hommes semblaient aller un peu mieux que l'animal et la femme, ils n'étaient pas pimpants non plus. Aussi, lorsque le bateau s'échoua sur une plage de sable fin aux environs de midi, ce fut eux qui se levèrent et partirent chercher à manger pour le reste de l'équipage.

Tels deux zombies, ils mirent pied à terre, en quête de nourriture. La plage qui les entourait donnait sur un désert aride, qui s'étendait à perte de vue. On voyait encore ici et là les restes de cadavres d'animaux, de plantes et d'hommes qui n'avaient pas survécu au climat rude de l'île.

Les deux pirates se regardèrent un instant avant de se mettre à marcher près du bord de l'eau, profitant de la brise rafraîchissante qui soufflait sur la côte. Chaque pas leur demandait un peu plus d'énergie, ils s'enfonçaient dans le sable comme une dague de Dameon dans du beurre. Ainsi, ils marchèrent, marchèrent et marchèrent jusqu'à ce qu'ils voient les murailles d'une ville. Elles étaient hautes d'environ une vingtaine de mètres, et entouraient la totalité des constructions qu'on pouvait voir de l'extérieur.

Un édifice gigantesque surplombait les murailles : c'était une haute tour de forme pyramidale, mais son toit était plat. La structure était verte, non pas peinte comme l'avait cru les deux forbans au premier abord, mais couverte d'arbres, plantations, et ruisseaux qui coulaient sur les flans de la construction.

Le soleil se couchait lorsque Shiro et John arrivèrent aux portes de la ville. Celles-ci étaient deux gros battants de pierre, qui étaient gardés par deux soldats emmitouflés dans de grands châles de couleur claire.

Soldat 1 : Halte là ! Quel est le motif de votre visite ?

Shiro : Manger !

Le capitaine des Red Daggers Pirates avait fait percevoir tellement d'émotions dans sa voix que le garde se retira pour le laisser passer mais le second intervint.

Soldat 2 : Attend ! C'es Shiro 'Dagues Rouges' et 'Barbarian' John, deux pirates dont les têtes sont mises à prix pour 20 et 13 millions de berrys !

John : Tu aurais mieux fait de ne pas le remarquer !

Shiro se précipita sur le premier garde, dégaina une de ses dagues et le réduit au silence à jamais d'un coup de taille au niveau du cou pendant que John frappait le second d'un coup de bâton si violent que sa tête émit un craquement inquiétant, avant de s'effondrer dans la poussière, mort.

Shiro : Dépêche John il faut se planquer avant que d'autres rappliquent.

Les deux pirates coururent à l'intérieur de la ville, puis s'arrêtèrent : ils étaient arrivés au paradis.

Elle brillait de mille feux. Chaque mur était couvert de pierres précieuses, même les dalles en étaient pourvues mais ce n'était pas cela qui attirait l'attention des pirates : les restaurants se succédaient, tous ayant l'air de servir des plats succulents. Avec le soleil déclinant, les enseignes s'étaient peu à peu illuminées, jouant avec les ombres des bougies pour attirer le client.

Shiro et John s'engouffrèrent dans le premier établissement culinaire qu'ils virent et commandèrent la moitié de la carte.

John : content de pas être resté sur le bateau avec Cyl et Kuro...

Les pirates s'esclaffèrent, commandèrent une bière et attaquèrent leur plat mais ils n'avaient pas remarqué les regards inquisiteurs que leur lançaient la table de trois personnes situées au fond de la salle.

" Bienvenu à Bab, nous espérons que vous trouverez le séjour agréable "S'exclama un minuscule vieillard tout en s'inclinant bien bas devant le trio venant de mettre pied à terre.
" Il fait super chaud ici. Eishi, tu veux pas utiliser tes pouvoirs pour nous faire un peu de vent ? " Demanda Kusuri tout en épongeant la sueur qui commençait déjà à perler sur son front.
" Hé ! Je suis pas un homme-éventail ! "Répliqua l'intéressé sur un ton faussement indigné.
" Si la chaleur vous gène, vous trouverez des établissements pas cher pour vous rafraîchir et vous restaurer "

Du regard les trois compagnons suivirent la direction vers laquelle le doigt du minuscule guide pointait. De là où ils se trouvaient, sur le quai, ils ne pouvaient guère plus distinguer qu'une grande avenue remontant jusqu'à ce qui semblait être une pyramide d'un vert étincelant. La ville en elle-même semblait relativement étendue, du moins pour une île dotée d'un climat aussi rude et inhospitalier. Nul doute que la plupart des habitants devaient être natifs de l'île, on avait en effet du mal à imaginer quelles raisons pouvaient pousser des gens de l'extérieur à vouloir s'établir ici, dans un secteur isolé qui plus est. Néanmoins il fallait reconnaître à la ville un certain charme, de part son architecture atypique, ses palmiers bordant les rues, ses marchés ouverts grouillant de monde, ses femmes portant de légères voilures laissant parfois deviner les courbes de leurs corps et surtout la profonde quiétude qui semblait régner en ces lieux. Partout où se portait le regard, nul chaos ni débordement, l'ordre semblait clairement établit et stable. Ici, un groupe d'enfants jouaient à la guerre avec des épées de bois tandis que là-bas, à l'ombre d'une terrasse, trois femmes seules riaient aux éclats. Typiquement le type d'indices suggérant que nul ne semblait craindre des violences à l'intérieur des murs de Bab.
Ensuite, lorsque l'on commençait à prêter attention aux détails, une autre spécificité de la ville sautait aux yeux. Qu'il s'agisse du sol ou bien des murs ils semblaient constitués de véritables ...

" Des pierres précieuses ! Je rêve ? C'est ... c'est ... " S'exclama Kusuri, les yeux écarquillés devant ce constat frappant. Au fond d'elle-même, elle se demandait comment elle avait pu ne pas le remarquer dés son débarquement. Quelque chose de si frappant !
" En vérité, ce sont des pierres de Bab. Vous ne les trouverez nulle part ailleurs car nous n'en faisons pas commerce. "
" Vous devez attirer bien des convoitises. "
" Certes, mais un poste de la Marine se trouve de l'autre côté de l'île et nos murailles sont hautes. Cela suffit à assurer notre sécurité. "

Kusuri et Hossan hochèrent la tête d'un même geste aux explications de leur guide, bien que Kusuri demeura septique concernant cette prétendu protection. De son point de vu, si leur équipage avait été celui de pirates assoiffés d'or, ils auraient vite fait de piller quelques richesses et de s'enfuir avant intervention de la Marine. Eishi, pour sa part, avait toujours le regard rivé sur l'immense pyramide trônant au centre de la ville. Majestueuse, rayonnante, écrasante de grandeur, elle semblait par sa seule présence éclipser la beauté des pierres précieuses de la ville. Sur ses pentes couraient plusieurs ruisseaux tumultueux dont le grondement du courant se répercutait faiblement en écho au grès des méandres de la cité. A mieux y regarder on pouvait aussi s’apercevoir que sa couleur émeraude tenait plus à la végétation foisonnante poussant sur ses flancs qu'à la présence de pierres précieuses.
Tournant le regard vers Hossan, le jeune homme au bandeau écarlate fut amusé de constater que son ami semblait également hypnotisé par l'édifice.

" Je pari que lorsque tu peindras cette ville, cette pyramide sera au centre de ta toile."

Pour toute réponse il ne récolta qu'un énième hochement de tête, mais cela n'avait rien d'inhabituel de la part du taciturne et mélancolique peintre. Manifestement impatiente, Kusuri reprit la parole.

" On y va, à ce restaurant ? "

Sans attendre de réaction de ses compagnons, elle se mit en marche d'un pas rapide et décidé. Quelques pas derrière elle Eishi la suivit en trottinant, un sourire amusé au lèvre et le regard furetant aux alentours afin de satisfaire à sa curiosité. La marche était fermée par Hossan dont l'allure tranquille et calme dénotait avec l'agitation de ses compagnons. Quand au guide il avait subtilement quitté le groupe pour aller accueillir et renseigner un autre équipage venant de faire escale. Le Soleil déclinant rapidement vers l'horizon, laissant l'ombre reprendre ses droits sur ces terres et apportant une fraîcheur bienvenue, le trio décida de faire escale dans le premier restaurant qui leur paru avoir à la fois une carte des menus attractives et un prix raisonnable.

" Du poisson et du riz pour moi et mes deux amis. Et de l'eau. Beaucoup d'eau. " Annonça Eishi au propriétaire des lieux tout en déposant une bourse pleine de Berry sur le comptoir.
" Table au fond à droite. "

Les trois compagnons prirent position à la table en question et s’installèrent le plus confortablement du monde sur les chaises rembourrées. Le repas fut joyeux, entrecoupés de rires et très appréciés après plusieurs jours passées en mer. Kusuri et Hossan avait beau être capables de faire des plats potables, ils n'égalaient pas ceux d'un vrai cuisinier et le restaurant semblait avoir dégoté un véritable chef dans le domaine. Les plats se succédèrent rapidement, tous aussi succulents les uns que les autres, et la soirée promettait d'être belle. Jusqu'à l'arrivée de deux personnages étranges. Hossan fut le premier à s'intéresser à eux, et il ne les lâcha pas du regard pendant un long moment avant de parler à ces compagnons.

" Ces types sont des pirates. "
" Comment tu le sais ? "
" Un artiste doit savoir mémoriser tout ce qu'il voit pour pouvoir le peindre plus tard. J'ai vu leurs visages dans le journal d'hier. Regardez. "

Pour appuyer son propos l'Homme-Poisson extirpa soigneusement le journal en question, qu'il trimbalait plié et coincé dans sa ceinture. Il le déplia et tourna rapidement quelques pages, avant d'émettre un claquement satisfait de la langue et de tapoter du doigt la page qu'il cherchait. On pouvait en effet apercevoir les avis de recherches de l'équipage des " Red Daggers Pirates" et parmi ceux-ci, les deux personnes présentes dans le restaurant. Tout d'abord Shiro "Dague rouge", l'individu aux cheveux blancs mi-long et portant une paire de lunette. Il ne semblait pas spécialement impressionnant physiquement, mais le journal le décrivant comme le chef de bande il ne fallait probablement pas le sous-estimer. L'autre était "Barbarian" John, une montagne de muscles à la peau bronzée et qui s'habille avec des peaux d'animaux. Pendouillant dans son dos, un immense et solide bâton imposait le respect. Mais si Kusuri fixa intensément l'arme en question, c'était pour un tout autre motif.

" Il y a du sang sur son arme. " souffla t-elle à ses camarades.
" Tu es sûre ? Il fait sombre et .... "
" Le sang, ça me connait. Je ne me trompe pas. "

Eishi hocha la tête pour signifier qu'il croyait la jeune femme. Son ton indiquait clairement qu'elle était confiante dans son affirmation. Instinctivement ils baissèrent encore plus la voix, même si le bruit du restaurant couvrait largement leurs voix.

" Ils ont du s'en prendre à quelqu'un. On fait quoi ? "
" On leur botte le c*l ! "
" On les éclate ! "

Hossan soupira devant la réaction simultanée de ses deux alliés. Décidément l'un et l'autre ne pouvaient s'empêcher d'avoir envie de combattre sans prendre réellement la mesure des choses.

" Écoutez, leurs primes sont de 20 et 13 millions. Même pour Eishi, un seul des deux serait un combat très défavorable. Et on ne sait pas où se trouve le reste de leur équipage. Dans un affrontement direct, nous ne pouvons pas espérer les vaincre."
"Je vois " Kusuri plissa les yeux, ayant saisit le raisonnement du peintre. " Nous devons commencer par prévenir discrètement le poste de la Marine pour qu'ils envoient des hommes."
" Nous devons aussi les surveiller discrètement" Eishi se joint à la conversation, les mains jointes devant lui en signe de réflexion. " Tout ce que nous devons faire, c'est nous assurer qu'ils restent jusqu'à ce que la Marine arrive. On les suit. S'ils tentent de sortir de la ville, on les attaques pour les retenir. En dehors des murs nous n'aurons pas à nous soucier de prendre d'éventuels civils dans la bataille. "
" Si le reste de l'équipage les rejoint, je pense que c'est une mauvaise idée. " Précisa Kusuri.
" On avisera. "
" Et s'ils agressent quelqu'un ou commettent des crimes dans la ville ? " Questionna Hossan.

Un sourire mauvais illumina le visage d'Eishi.

" On leur botte le c*l. "

Shiro : 3, 2, 1 ... GO !

Encore en plein milieu de leur repas, les deux pirates se levèrent et se jetèrent vers la sortie, médusant les autres clients qui les regardèrent s'enfuir, trop surpris pour bouger.

Une fois dehors, les pirates coururent jusqu'à la première intersection qu'ils virent, puis s'engouffrèrent dans la rue secondaire, ralentissant le pas pour ne pas paraître plus suspects aux yeux des passants qu'ils ne l'étaient déjà.

John : J'en reviens pas : on a volé un RESTO' ... C'est pitoyable !

Shiro : C'est pas comme si on avait le temps de faire la plonge ! Cyl et Kuro sont au bord de la famine ! Il faut qu'on choppe rapidement à manger pour eux ! Allons trouver du travail quelque part... J'espère qu'on trouvera des gens qui ne nous reconnaîtront pas ... 20 Millions ça commence à faire beaucoup sur les mers secondaires... Voler de la bouffe, encore ça aurait été une cargaison entière ... Mais un repas ! ... Je suis tombé bien bas

John : C'est sûr ! Mais comme tu l'as dit, pas question de faire la plonge...

Les deux acolytes se baladèrent dans la ville. Le soleil s'était couché et la température avait brutalement chuté mais les passants étaient toujours plus nombreux. La ville brillait dans la nuit, mais les quelques bougies qui servaient de lampadaires n'étaient pas sensées faire autant de lumière. Après quelques minutes de marche, Shiro comprit.

Shiro : Les pierres précieuses ! C'est elles qui réfléchissent la lumière comme ça ! C'est vraiment beau !

Les myriades d'arcs luminescents de toutes les couleurs illuminaient la ville entière et l'auréolait d'une luminosité vive, malgré l'absence de l'astre solaire dans le ciel. La beauté du spectacle était à couper le souffle. Les pirates levèrent les yeux au ciel, appréciant la beauté du paysage, soudain John se figea. Shiro ne comprit pourquoi que lorsqu'il regarda dans la direction que fixait son cuisinier : le Jardin Suspendu, puisque c'était le nom de la structure verte, brillait de toutes les couleurs, donnant aux plantes des teintes violettes, rouges, oranges ou bleues. L'ensemble était saisissant.

Telles deux papillons attirés par la lumière, les pirates s'approchèrent des Jardins. Une fois devant l'entrée, une porte de bois massif, ils virent un vieil érudit assis sur un coussin en plein milieu du passage qui semblait garder les secrets de la structure.

Shiro : Pouvons nous entrer ?

Vieil homme : Qu'est ce qui vous amène ici ?

John : Nous avons besoin d'argent, pour acheter à manger.

Vieil homme : Il y a un trésor à l'intérieur des Jardins. Suffisant pour payer tout ce qu'il y a à acheter en ce monde. Si vous le trouvez, il est à vous. Mais les Jardins sont pleins de dangers. Peut-être que vous n'en sortirez pas vivants. Comme les 2347 autres qui s'y sont essayés depuis que je suis le Gardien de la porte.

Shiro : Quel est votre nom, vieil homme ?

Vieil homme : il y a bien longtemps que plus personne ne s'en souvient ! Appelez moi Gardien.

Shiro : Il faut combien de temps pour trouver ce trésor ?

Vieil homme : Quelques heures, ou des années.

John : Shiro ?

Shiro : On le tente ?

John : Ouais ... Mais pour Cyl et Kuro ?

Shiro : Si on a pas trouvé au lever du soleil, on arrête.

John : ça me va !



Les deux pirates, alléchés par ces promesses de richesses, s'engouffrèrent dans le labyrinthe. A peine les portes refermées sur les deux acolytes, le Gardien se mit à rire. Il regarda la porte, posa la main dessus puis, d'une voix affective où on sentait percer une pointe de folie, se mit à parler à la porte.

Gardien : Bon appétit Zaghan ! Mange une cuillère de pirate pour moi.

Le bruissement des feuilles dans l'arbre le plus proche sonna comme un acquiescement, comme si les Jardins Suspendus répondaient "Evidemment ! Et avec plaisir "

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A l'intérieur des Jardins Suspendus, les pierres de Bab continuaient de briller autant. L'intérieur du bâtiment était tout aussi impressionnant que l'extérieur : les racines des arbres parcouraient la totalité des murs, et étaient de la couleur des lumières qui les éclairaient.

John : Whaow.

Shiro : comme tu dis... Bon c'est parti ! Conquérons ce Donjon !

Lorsque les deux suspects se levèrent avec précipitation, Kusuri réagit au quart de tour en saisissant la garde de son épée. Elle était sur le point de dégainer d'un geste vif avant de fondre sur ses proies lorsque Eishi lui saisit fermement le poignet. Surprise par cette intrusion, elle tourna un regard enflammé vers son camarade, une flamme dangereuse brûlant au fond de ses pupilles. Eishi, conscient du caractère agressif de son amie, se contenta de secouer doucement la tête de gauche à droite pour lui signifier que l'heure d'agir n'était pas encore arrivée. Mais il ne pouvait pas la laisser courir après ces types dans l'état où elle se trouvait, il avait besoin de l'éloigner un peu des cibles le temps qu'elle reprenne le contrôle de ses émotions. Une mission secondaire, à l'écart, serait parfaite pour remplir ce rôle.

" Va prévenir les Marines de ce qui se passe ici. "

Kusuri ouvrit la bouche pour protester mais elle perçu dans l'attitude d'Eishi qu'elle ne parviendrait pas à le faire changer d'avis. De plus elle se rappela que le temps jouait contre eux et par conséquent elle mit de côté ses arguments.

" Très bien. Mais ils doivent être loin à présent, comment tu compte les retrouver ? "

En réponse Eishi désigna la chaise vide à sa droite, un sourire fugace venant illuminer son visage. Manifestement Hossan n'avait pas attendu la fin de leur petite discussion pour prendre en chasse les deux pirates. Comme tous les membres de l'équipage l'Homme-Poisson était capable de se déplacer rapidement en cas de besoin, et nul doute qu'il avait mit à profit ce talent quelques instants plus tôt. La jeune femme avait toujours l'esprit en ébullition et mourrait d'envie de retrouver les brigands pour pouvoir les affronter, le souvenir du sang frais sur l'arme et des coupures de journaux détaillant les crimes de l'équipage pirate venant nourrir sa colère bouillonnante. Néanmoins elle se plia aux ordres d'Eishi et, après un hochement de tête plutôt sec, quitta le restaurant au pas de course.



Au moment où les deux pirates quittèrent le restaurant avec empressement, Hossan ne perdit pas une seconde. Il repoussa sa chaise et les prit en chasse, sautant par dessus la table d'autres clients pour couper court et ne pas perdre de vue ses cibles. Tout juste put-il avoir la fugace vision du géant tourner à un coin de rue. L'Homme-Poisson adopta une foulée régulière et rapide, tourna à son tour au coin de la rue, et aperçu les deux individus qui ralentissaient le pas pour se mêler à la foule. Il choisit donc de les imiter et se contenta de leur filer le train en tâchant de se faire le plus discret possible, ce qui s'avéra relativement complexe pour un Homme-Poisson dans une ville humaine. Heureusement l'heure tardive jeta une ombre bienvenue dans les ruelles, cachant subtilement sa teinte de peau, pouvant le laisser confondre avec un humain tant que l'on n'y regardait pas de trop près. Il adopta toutefois une attitude qui se voulait décontracté, regardant avec un intérêt seulement à moitié feint les étalages et bâtiments alentours, espérant ainsi n'être perçu que comme un des nombreux touristes pullulant dans le secteur malgré la tombée de la nuit. L'agréable chaleur ambiante n'était sûrement pas étrangère à cette forte activité nocturne. A plusieurs reprises il faillit oublier sa mission lorsque, au grès de ses déplacements, il apercevait ici une fantastique statue, là-bas un vendeur d'antiquité et toutes autres choses pouvant capter son attention d'artiste. Il parvint néanmoins à conserver les pirates dans son champ de perception et ils finirent par le mener jusqu'à l'immense pyramide qui trônait au centre de la ville.
Subjugué par la beauté de l'oeuvre il fallut quelques secondes à Hossan pour se rendre compte que les deux hommes qu'il suivait s'était approché d'une énorme porte et discutait avec un vieil homme non loin. Les battants de la porte s'ouvrirent peu après, laissant les pirates pénétrer au sein de la structure. Intrigué le peintre s'approcha à son tour du vieil homme.

" Bonsoir."
" Bonsoir ... oh, un Homme-Poisson ? Je n'en avais pas vu depuis fort longtemps. Qu'est-ce qui vous amène mon brave ami ? "
" Je me demandais si vous pouviez me parler un peu de cette étrange pyramide. Je suis artiste et je vogue sur les mers à la recherche de beauté à peindre, et je dois dire que ce monument est très impressionnant."
" Tiens donc, c'est assez rare de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse à la beauté du lieu et non à sa richesse."

Le vieillard conserva le silence ensuite une longue minute, observant pensivement son interlocuteur comme s'il cherchait à savoir ce qu'il pouvait lui révéler ou non. Finalement il sembla arriver à une décision et repris la discussion de sa voix chevrotante.

" On raconte qu'au cœur de cette immense structure, qui n'est en fait rien de moins qu'un labyrinthe diabolique truffé des pièges les plus retords, perfides et dangereux que son concepteur a pu installer, se trouve un trésor des plus précieux. Cette légende a poussé de nombreuses personnes cupides à vouloir s'y introduire pour rafler le trésor, mais à ce jour aucun de ceux ayant pénétrés n'en ait ressorti. Ma tâche est de garder la porte et d'informer les gens souhaitant entrer des risques qu'ils encourent, mais peu écoutent mes paroles. "
" Je vois. Y a t'il d'autres entrées ou sorties ?"
" Ceci est la seule et unique voie d'accès aux Jardins? Deux hommes sont justement en train de tenter leur chance. Vas-tu toi aussi t'essayer à cette épreuve ? "
" Sans façon, l'argent ne m'intéresse aucunement. "
" Voila qui est sage. "
" Merci pour vos explications, je vous laisse."

Hossan termina sa phrase par un hochement de tête poli, puis s'éloigna jusqu'aux pieds d'un grand bâtiment. Regardant à gauche, puis à droite pour s'assurer que personne ne l'observait, il entrepris d'escalader rapidement la structure. L'architecture particulière lui assura de nombreuses prises et il pu atteindre le sommet de la bâtisse dans soucis. De là où il se trouvait il dominait la plupart des autres bâtiments et pouvait surveiller sereinement la pyramide.

Quelques instants plus tard il fut rejoint par Eishi et, encore plus tard, par Kusuri.


Le jeune homme au bandeau écarlate sorti du restaurant peu après Kusuri. Comme il s'y attendait, nulle trace d'Hossan aux alentours, sa course poursuite l'ayant entraîné plus loin. Plutôt que de partir à la recherche de l'Homme-Poisson au hasard dans les ruelles sombres, Eishi décida de prendre un peu de hauteur pour avoir une meilleure vue d'ensemble d'où il pourrait repérer son camarade. Il s'engouffra dans une ruelle sombre et malodorante, puis manqua de trébucher sur un chat sauvage qui feula avec hargne pour manifester son mécontentement. Ignorant l'animal Eishi vérifia rapidement les alentours, puis fit appel aux pouvoirs de son fruit du démon. Aussitôt l'air de la ruelle se trouva agité tandis que le jeune homme prenait les flux d'air sous son contrôle et le compressait sous ses semelles.

" Bifrost ! " Murmura Eishi en relâchant soudainement son contrôle sur l'air.

L'air compressé se déploya d'un seul coup sous ses pieds, le propulsant dans les airs comme une sorte de trampoline. Le jeune homme ne put retenir un petit cris de joie en fendant la nuit nocturne à vive allure, mais l'expérience fût comme toujours très brève et son saut de plusieurs mètres prit fin lorsque il se réceptionna sur le toit d'une habitation quelconque. De là Eishi se déplaça rapidement de toit en toit, usant du Bifrost lorsque l'espace entre les bâtiments était trop large pour qu'il puisse le franchir d'un saut normal.

Au bout d'une dizaine de minute il aperçu une silhouette solitaire escalader la paroi d'un des plus hauts bâtiments de la ville. A sa façon de bouger il reconnu aussitôt Hossan et il ne fallut qu'une poignée de secondes à Eishi pour le rejoindre au sommet de la bâtisse.



Kusuri jaillit du restaurant tellement énervé que les gens qu'elle croisa s’écartèrent aussitôt de sa route. Marchant d'un pas rapide et fulminant intérieurement, on aurait presque pu croire qu'elle allait sortir son sabre à tout moment pour découper le premier truc qui passait à sa portée. A la place elle se contenta de taper rageusement dans un panier abandonné au bord d'un chemin, se brisa presque les orteils sur les briques que contenait le panier, et s'éloigna à cloche-pied, encore plus énervé qu'auparavant. Un passant ayant assisté à la scène eut le malheur d'en rire, déclenchant la fureur de Kusuri, et se retrouva sans trop comprendre comment la tête enfoncée dans un étalage de tomate.

Kusuri finit par arriver à un poste de garde et exigea de parler à un responsable des communication. Lorsque le garde à l'entrée eu la mauvaise idée de refuser avec un air hautain et de lui ordonner de partir, elle lui planta une aiguille de tranquillisant dans le bras puis, alors qu'il s'écroulait sans bruit, défonça la porte d'un coup de pied rageur. A l'intérieur les hommes en arme réagirent vivement à cette interruption mais elle ne leur prêta qu'un intérêt relatif. Gonflant ses poumons, elle hurla dans la pièce :

" PIRATES EN VILLE ! "

A ces mots la scène sembla se figer. Chacun observait les autres, s'échangeant des regards interrogatifs. Kusuri, pour sa part, jeta à leurs pieds les affiches de recherche de Shiro et John.

" Ces deux individus se trouvent quelque part dans votre ville. Si l'abruti qui gardait la porte ne m'avait pas freiné, on aurait gagné quelques précieuses secondes. Contactez les marines, il va falloir du renfort. "
" Heu ... vous êtes qui ? " Tenta une jeune recrue.
" Kusuri Fang. D'autres questions inutiles ? "
" Pourquoi on vous ferait confiance, vous avez attaqué le garde à l'entrée ! C'est peut-être vous le pirate ? "
" Ouais, je suis pirate et je viens demander à ce que vous appeliez la marine. T'es un vrai génie ma parole. " Répliqua Kusuri sur un ton acide.

Il lui fallut encore batailler quelques minutes pour les convaincre, mais la découverte des cadavres de deux gardes à la porte extérieure n'achève de persuader les personnes présentes du danger imminent. Kusuri quitta le poste alors que le responsable des communications raccrochait l'escargophone relié au poste de la Marine. Elle franchit le seuil tandis que les gardes se préparaient et que la Marine se mettait en route, bien qu'il lui faille de nombreuses minutes pour arriver sur place. Retrouver ses compagnons ne lui fut pas très difficile : ces deux guignols escaladaient un bâtiment au clair de Lune. Quelques Yusou Hebi plus tard et elle se trouvait à leurs côtés, ses longs cheveux noirs et son ample manteau flottants au vent, lui donnant un air un peu surréaliste.



Les trois compagnons, désormais réunis au sommet du bâtiment, observaient avec intérêt la porte du labyrinthe. Le fait que les pirates se soient introduits dedans tombait parfaitement bien dans leur plan : plus ils passaient de temps à la recherche du trésor, plus les marines auront de chance d'arriver à temps. Il avait toutefois fallu convaincre Eishi de ne pas entrer à son tour dans le labyrinthe lorsqu'il avait apprit son existence, en effet bien qu'il se moquait éperdument de l'argent la perspective d'un défi à relever lui avait presque fait oublier les pirates.

D'un geste sec Eishi resserra le bandeau sur son front, prêt à en découdre si nécessaire.

John : On peut y aller ?

Il attendait le signal de son capitaine, qui lui avait dit d'attendre pendant qu'il vérifiait quelque chose.

Shiro : C'est bien ce que je pensais.

John : Quoi ?

Shiro : Il faut qu'on arrive jusqu'au trésor : on ne peut pas sortir par là.

John : Comment ça ?

Shiro : L'entrée est bouchée. On ne peut pas sortir du labyrinthe par ici, il faut qu'on en trouve une autre.

John : et pour Cylinder et Kuro ? Comment ils vont faire pour survivre si on ne sort pas d'ici à temps ?

Shiro : ...

Le capitaine laissa la question en suspens, fermant la discussion. Ils avancèrent le long du seul chemin qui s'offrait à eux. La piste qu'ils suivaient était assez large pour que deux personnes l'arpentent de front. Au sol, les énormes racines faisaient place à de la mousse verdoyante. Le chemin était en fait un boyau souterrain, sous la mousse et les racines, on percevait la rugosité de parois rocheuses. Après quelques minutes de déambulation dans cette grotte, le chemin déboucha sur une grande salle, d'où partait une myriade d'autres.

John : Et là on va où ?

Shiro se rapprocha du passage le plus proche de celui par lequel ils étaient entrés et examina l'entrée, comme si quelque chose pouvait la différencier des autres passages. Soudain il repéra ce qu'il cherchait. une marque en forme de "X" avait été gravée au couteau dans la pierre. Passant à une autre entrée, il remarqua cette fois une forme de "O".

Shiro : John ! Regarde sur les entrées des passages, il y a des marques ! Peut être que ceux qui sont déjà entrés dans le donjon avant nous ont marqué les passages qu'ils ont empruntés.

John : Ok !

Après leur inspection, ils s'aperçurent que seule une des dizaines d'entrées n'était pas marquée.

Shiro : Le vieux nous a dit qu'il y avait déjà beaucoup de monde qui est entré dans ce labyrinthe, mais que personne n'en est jamais sorti vivant...

John : ça veut dire que tous les passages marqués ne sont pas les bons ! S'ils l'avaient été, le trésor aurait dû finir dans les mains d'un des précédents explorateurs...

Shiro : Donc le bon chemin c'est celui-là !!

Il pointait le seul passage qui n'était pas marqué en disant ces mots.

John : mais c'est bizarre que ce passage n'a pas été marqué une seule fois... Vu le nombre de gens qui nous ont précédés...

Shiro : ... C'est le seul qui ne nous amènera pas à une mort certaine ! Allons-y !

Les deux pirates se levèrent et se dirigèrent vers le fameux passage. Dès qu'ils arrivèrent devant l'entrée, deux énormes tentacules les saisirent et les happèrent sans qu'ils puissent demander leur reste. Après les avoir ballottés dans le tunnel comme deux fétus de paille, les tentacules les amenèrent dans une salle gigantesque, en largeur autant qu'en longueur et en hauteur. Sur le sol se trouvait une énorme plante carnivore

Spoiler:

(image tirée de Magi, super manga mais je ne sais pas si j'ai le droit de faire ça ...)
qui essaya de les gober comme des mouches en lâchant les forbans au dessus de sa "bouche" immence qu'elle gardait ouverte constamment : on pouvait y voir un liquide qui bullait nauséabond qui donnait encore moins envie d'y faire un tour.

Shiro : Second Ground !

Une fois libre, le capitaine n'hésita pas une seule seconde et récupéra son subordonné avant qu'il ne soit utilisé comme nourriture pour plante et chercha un moyen pour échapper aux tentacules. Le sol et les murs étaient couverts de ronces : il n'était pas question d'y poser le pied. Le seul passage qu'il voyait était celui qu'ils avaient emprunté en se faisant tirés par le tentacules... La fuite n'était donc pas envisageable ! La seule chose qui n'était pas recouverte par la végétation était une sorte de plate-forme horizontale sur laquelle reposait des barils. Présument que c'était le contenu des barils qui tenait les plantes à distance, Shiro se dépêcha de les rejoindre, en évitant comme il pouvait les coups des tentacules de la plante.

Il réussi finalement à atteindre la plate-forme et se sentit soulagé lorsqu'il vit que les tentacules n'essayaient pas de l'atteindre.

John : Bordel ! Je vais sortir d'ici traumatisé par les végétaux !

Shiro : Mon Dieu c'est quoi ce bestiau !

Les deux acolytes venaient d'avoir la trouille de leur vie. Ils s'assirent et reprirent leur souffle, se demandant ce qu'ils allaient faire pour la suite.

John : Et si on balançait un des barils dans la gueule ce truc ?

Shiro : T'as pas vu la taille de ce machin ! Il faudrait jeter tous les barils pour que ça aie un quelconque effet ! Et si on les jette tous, rien n'empêchera ces immondes tentacules de nous cueillir et de nous déposer dans cette bouche monstrueuse.

John : C'est soit ça soit on reste ici jusqu'à notre mort.

Shiro : Pas faux ! Laisse moi reprendre mon souffle et je repousse tous ces barils dans la gueule de cette m**de !

John : Parfait ! Moi je me repose aussi un peu.

Alors que leur garde était totalement baissée, les pirates ne virent pas les insectes qui vivaient sur les ronces se rapprocher d'eux. Ce fut lorsque John ouvrit les yeux et se retrouva face à une mante religieuse de taille quasi-humaine qu'ils s'aperçurent qu'ils n'auraient jamais dû fermer l’œil.

John : DAFUUUUUUUUUUUUUUUUUUUQ !

Shiro : pu**** ! BORDEL C'EST QUOI CE MERDIER !

Ils se levèrent précipitamment et s'apprêtèrent à exploser les insectes, seulement ils arrêtèrent avant même de commencer.

John : Mais c'est quoi ce DÉLIRE ?!

TOUS les centimètres carrés de mur que comprenaient cette salle gigantesque étaient recouverts par des insectes de tailles variées qui grouillaient et se déplaçaient vers les deux pauvres pirates. Dans la précipitation, Shiro commença à jeter des barils vers l'énorme plante pendant que son coéquipier occupaient les insectes en tous genre qui voulaient les manger. Une fois que Shiro eut fini, il regarda la plante, qui avait régressé à l'état de jonquille toute mignonne sans tentacules et de taille respectable pour une jonquille. là où se trouvait précédemment une créature énorme et mangeuse de chair humaine se trouvait maintenant un énorme trou béant, et la petite jonquille sur le côté, à droite du trou. Le capitaine aux cheveux blancs attrapa John et il sauta droit dans le trou, avant que les insectes ne l'empruntent.


John : Aie ma tête !

John se leva, il se rappelait que son capitaine le tirait, puis la chute vers le gros trou, et le trou qui se transformait en toboggan ! Il avait dû heurter le sol sans faire attention. Il s'étira, et vit son capitaine qui lui tournait le dos, regardant une montagne gigantesque de choses brillantes.

Shiro : Enfin réveillé ?

John : Ouais ... C'est ce que je pense ?

Shiro : Ouais !

John se leva et regarda la montagne lumineuse. Il ne trouva pas les mots pour décrire ce qu'il voyait... Les pierres précieuses, plus qu'il n'en avait jamais vu, se succédaient : bleues, puis vertes, puis oranges, puis rouges, puis re-bleues, et des voilettes, des jaunes, des grises, des transparentes...

Shiro : Regarde là bas !

John se retourna et vit deux trois sacs énormes, qui avaient surement dû être utilisés pour amener toutes ces pierres ici. Donc que 3 sacs suffisaient à porter tout le trésor entier. A côté des sacs se trouvait un petit passage qui semblait dénué de danger et qui avait l'air de mener à la sortie.

John : On est riches !

Shiro : Et ça ne fait que 5 heures qu'on est là ! il nous restait encore 3 heures de délai pour le trouver

John : Héhéhé ! Allez empaquetons tout ça !


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Lorsque Shiro et John sortirent du labyrinthe chargés de 3 gros sacs, ils ne sortirent pas à l'entrée du labyrinthe, mais à l'exact opposé : de l'autre côté de la structure. Il était 6 heures du matin, les différents marchés commençaient à ouvrir, des chariots entiers de provisions passaient devant leurs yeux.

Shiro : Quel Timing ! Mon brave ! Arrêtez vous, je vous prie !

Il venait de héler le cocher de l'un d'entre eux, qui se retourna et vit deux jeunes hommes transpirants de sueur portant des gros sacs qui avaient l'air bien remplis.

Cocher : Oh là là là ! Non non non ! Je ne vais pas vous transporter dans ma chariote ! Débrouillez vous tous seuls !

Shiro : Non tu ne vas pas nous transporter dans cette chariote ! On la réquisitionne.

Cocher : Pardon ?

John : Ne fais pas ch**r le capitaine, il a une petite prime de 20 M de berrys sur sa tête tu sais ?

Cocher : v-v-v-v-v-vin-ving-vingt millions ?

Il descendit à toute allure de son poste et laissa les deux brigands prendre le chariot sans faire d'histoire. Les deux hommes chargèrent leur butin à bord et vérifièrent ce qu'il y avait déjà dans la cargaison : Des vivres ! Shiro dirigea l'attelage vers la porte de la ville et se mit à sourire.

Shiro : Alors ? Pas si compliqué que ça ce donjon hein ?

John : fais pas ton gros dur avec moi : je sais très bien que tu peux plus voir une seule fleur !

Shiro : t'es bien placé pour parler !

La carriole les amena bientôt au quartier des restaurants, ils allaient rapidement pourvoir sortir de la ville et ramener un trésor immense et des vivres sur la Black Arrow

HS : J'ai fais ce que j'ai pu T_T

Eishi - Kusuri - Hossan
Sur un toit, face à la pyramide

" Ils en mettent du temps" Lâcha laconiquement Eishi au bout d'une dizaine de minute d'attente.

Ses compagnons conservèrent le silence mais partageaient son point de vue. Leur plan initial ayant pour objectif de retarder au maximum les pirates, ce retard devrait normalement les réjouir, mais un sombre pressentiment semblait leur murmurer que quelque chose ne se déroulait pas comme prévu. La pyramide restait désespérément calme et sereine, rendant totalement impossible toute tentative de deviner ce qui se passait en son sein. Pour autant qu'en sache l'équipage, les Red Daggers Pirates pouvaient être n'importe où dans l'édifice.

Le malaise s'était surtout emparé d'Hossan, inquiet à l'idée que leurs proies avaient peut-être trouvé un autre chemin de sortie pour quitter la pyramide subrepticement. Après tout, rien ne prouvait qu'il n'existait pas des passages secrets ou des tunnels souterrains pour s'enfuir à l'insu de tous. Il garda cependant bouche close pour ne pas amoindrir le moral de ses camarades.

Une douce brise joua avec les cheveux de Kusuri, les faisant voltiger faiblement sous les rayons lunaire mais son regard restait sourd à la beauté de la nuit, braqué sur l'édifice lui faisant face. Pas une fois elle ne cilla ni ne détourna les yeux, tandis qu'elle desserrait et resserrait sans cesse ses doigts sur la garde de son arme, témoignage silencieux de son tempérament tumultueux ne demandant qu'à combattre les criminels qu'ils pistaient depuis un petit moment. Quiconque observait Kusuri à cet instant était aussitôt frappé de deux constats : sa beauté saisissante et sa froideur mortelle. Quelque chose en elle rappelait un serpent sur le point de mordre. Dangereuse.

Eishi pour sa part commençait à songer à entrer à son tour dans la pyramide pour pourchasser les deux hommes. Plus le temps passait et plus il avait l'impression que ses cibles lui glissaient entre les doigts et s'éloignaient hors de sa portée. Ce sentiment d'urgence enflait et gonflait sans cesse et si Hossan n'avait pas été là pour calmer ses compagnons, nul doute que lui et Kusuri aurait depuis longtemps abandonnés leur poste d'observation pour débusquer et affronter Shiro et John. Après mûre réflexion il prit la décision de modifier le plan de l'équipe, à mesure que le doute s'installait sur le fait que leurs cibles repassent par la porte d'entrée.

" On va les attendre aux portes de la ville. Ils repasseront forcément par là, au moins on ne devrait pas les louper. "
" Ils pourraient agresser des gens dans la ville. " Nota Hossan.
" On ne sait pas où est le reste de l'équipage aussi. S'ils sont dans la ville, ils ne sortiront peut-être pas." Ajouta Kusuri.
" Ils ont tués des gardes à l'entrée, c'est donc qu'ils viennent de l'extérieur. A cause de ça, la milice les recherches avec hargne. Je ne pense pas qu'ils s'attarderont dans le secteur."

Un court silence flotta sur le groupe alors que chacun pesait le pour et le contre d'un tel revirement dans le plan. Eishi n'attendit pas l'accord de ses camarades, estimant qu'il fallait agir au plus vite, et c'est dans une bourrasque de vent issue d'un Bifrost qu'il s'élança en direction des portes de la ville.



Le pauvre Chariot n'avait pas été prévu pour transporter une aussi lourde charge, et pour cause : en plus de l'habituel conducteur et des vivres, il fallait désormais compter sur la présence d'un géant possédant une lourde masse et de trois énormes sacs emplis de joyaux de toutes sortes. Les essieux grinçaient à chaque irrégularité du terrain et l'ensemble penchait dangereusement dans les virages, manquant de s'écrouler sur le flanc à cause de l'inertie des charges transportées.
Le pauvre canasson qui tirait le chariot n'en menait pas large non plus : avec de l'imagination, on pouvait presque voir de la fumée s'échapper de ses naseaux. La bête poursuivait péniblement sa route, le harnais s'enfonçant douloureusement dans sa chaire, mais la tâche avait beau être laborieuse il ne capitula pas. Pas après pas, parfois entrecoupé d'hennissements, il rapprochait le chariot des portes de la ville. Lorsque les premières lueurs du soleil embrasèrent le ciel l'animal sembla y puiser un semblant de force et de courage et accéléra le pas. Lorsque les rayons passèrent par dessus les murailles et illuminèrent la route d'une douce lumière, il adopta une petite allure trottante. Quelque part derrière lui, un des deux humains se mit à rire en notant ce regain d'énergie.

Le chariot franchit les portes, ou du moins il était sur le point de le faire lorsque deux lances barrèrent la route à l'animal. Une odeur de métal assaillit la bête alors que des hommes en arme se plaçaient tout autour du chariot et s'adressaient aux deux hommes confortablement assis à l'intérieur.

" Halte ! Personne ne quitte la ville jusqu'à nouvel ordre. " Déclara un homme dont l'épaisse moustache forçait le respect.

John échangea un regard avec Shiro, qui hocha imperceptiblement la tête. Manifestement les deux cadavres qu'ils avaient laissés avaient alerté les autorités, mieux valaient pour eux ne pas traîner dans le coin. Obéissant à l'ordre muet de son capitaine, John attrapa son bâton d'un geste vif et, avant que quiconque ne puisse réagir, asséna un coup surpuissant au garde le plus proche. Ce dernier reçu le coup en plein torse et la force de l'impact le souleva littéralement du sol tandis que son armure émettait un grincement plaintif en se pliant sous le choc. La victime sentit ses côtes se briser et il perdit connaissance avant même de retomber à terre, deux mètres plus loin.
Les autres gardes s’éparpillèrent comme des animaux effrayés suite à cette démonstration de puissance. La ville était si prospère depuis tant d'année que le concept même de combat était devenu abstrait, et le courage les avait désertés face à ce géant.

John poussa un rire tonitruant en faisant tournoyer son lourd bâton par-dessus sa tête. Il s'autorisa même à apostropher ses adversaires.

" Alors ? Personne pour me défier ? C'est ch**nt ! "

Shiro se contenta de hausser les épaules en faisant claquer les rênes du cheval de trait, le remettant en marche. Le chariot s'ébranla d'abord lentement, mais un coup de talon sur la croupe de l'animal le fit partir à vive allure. John se tourna vers son son compagnon en arborant un large sourire.

" On a la bouffe et un trésor, c'était vraiment trop faci ..."

Il ne termina jamais sa phrase. Là où il voyait un cheval une seconde avant, il observait désormais le ciel. Puis la seconde suivante, la terre, tandis qu'un choc se répercutait dans tout son corps. Sonné, il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu'il venait de faire un énorme vol plané avant d’atterrir la tête la première. D'ailleurs un peu de sable s'était engouffré entre ses lèvres, et c'est en crachotant qu'il se releva tant bien que mal.
Le Soleil était encore bas, c'est pourquoi il du plisser un peu les yeux avant de remarquer trois silhouettes non loin.


Le groupe était arrivé juste à temps pour voir John asséner un coup de stentor à un garde. Eishi avait malgré lui laissé échapper un sifflement d'admiration en constatant la force de la frappe. Kusuri pour sa part senti un sourde colère inonder son esprit et elle dégaina sa lame d'un geste vif. Mais déjà le chariot s'éloignait à vive allure. Ils coururent après à toutes jambes mais l'écart ne cessait de se creuser.

" On va les perdre ! " Hurla Hossan.
" Hors de question !" Répliqua Eishi. " Nidhogg ! "

Une lame d'air se forma sur le tranchant de sa main droite puis, d'un simple geste, il l'expulsa en direction du chariot. La lame parcouru la distance en un clin d'oeil et, bien qu'affaiblie, parvint à sectionner nette les deux roues du côté droit. Le chariot stoppa net sa course et s'écroula d'un seul coup, projetant son contenu aux alentours. Le géant s'écrasa au sol mais l'homme aux lunettes parvint à atterrir sur ses pieds, une dague à la main. De son autre main il remonta ses lunettes sur son nez, faisant luire brièvement les verres sous la lumière du soleil.
A ses côtés le géant se redressa en s'appuyant sur son bâton, avant de le pointer vers les trois arrivant.

" Bordel vous êtes qui ? Oh et puis m**de, peu importe, vous êtes morts ! "

Il poussa un rugissement et s'élança en avant, tenant son bâton à deux mains pour l'abattre sauvagement verticalement sur la crâne d'Eishi.

" John, attend ! " Tenta de l'avertir Shiro.

Kusuri se matérialisa soudainement devant Eishi, semblant presque surgir de nulle part tant son déplacement fut vif. Elle planta solidement ses pieds dans le sol et leva son sabre à deux mains, manquant presque de trancher les bras du géant alors qu'il exécutait son geste. Presque. Car il eut le réflexe de bondir en arrière à l'ultime instant, esquivant l'attaque.

" C'est quoi ce délire ?"
" Il semblerait que nous ayons des adversaires un peu plus doués que d'ordinaire. " Commenta Shiro.

Pendant ce temps, Eishi et son groupe s'étaient élancés dans leur direction sans leur laisser le temps de respirer.

Hossan se plaça face à John, qui faisait à peine quelques centimètres de plus que lui. L'Homme-Poisson posa son regard clair et serein sur son adversaire qui semblait au contraire bouillonner d'envie de lui arracher la tête. John se jeta sur lui et lui porta plusieurs attaques rapides du bout de son bâton mais il ne parvint pas à porter un coup franc à Hossan qui parvenait soit à esquiver, soit à amoindrir fortement les chocs, usant visiblement d'un art martial quelconque. Néanmoins tout observateur pouvait remarquer qu'Hossan était clairement dominé, contraint de se concentrer uniquement sur sa défense pour ne pas se prendre un coup mortel, et donc incapable de contre-attaquer proprement. L'adrénaline afflua dans les veines d'Hossan tandis qu'il commençait à vraiment s'immerger dans le combat. D'aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais rencontré pareil adversaire, et il sentait au fond de lui-même qu'il ne devait relâcher son attention sous aucun prétexte.

" Je vais te tuer, sale poisson, et te faire frire !" Lâcha John au milieu d'un enchaînement particulièrement violent.

Alors qu'il allait porter un coup décisif à son ennemi, John aperçut du coin de l'oeil un mouvement vif et esquiva instinctivement ce qu'il pensait être un coup d'estoc de la part de l'escrimeuse. Il fut donc relativement surpris de découvrir un serpent claquer des mâchoires à deux centimètres de son visage, puis se rétracter pour redevenir un sabre dans les mains de Kusuri.

La jeune femme porta ensuite la main à sa petite trousse pendouillant à sa ceinture et en extirpa de nombreuses aiguilles porteuses d'un produit paralysant, puis d'un geste vif les projeta vers John.

" Doku Chuusha "



Pendant ce temps Eishi s'était retrouvé face à Shiro et ses lames. Un sourire éclaira le visage du jeune homme au bandeau tandis qu'il sentait l'excitation du combat à venir monter en lui. Il avait à peine échangé quelques coups avec Shiro qu'il savait déjà que son adversaire était plus fort, plus rapide et plus expérimenté que lui. Mais ce constat, loin de l'effrayer, lui donnait au contraire envie d'abattre ses limites, de se surpasser pour parvenir à tenir tête à son ennemi.

" Bifrost !"

Le mouvement fut fulgurant et en un battement de coeur il se retrouva juste devant Shiro. Espérant le prendre de vitesse et par surprise, il balança son poing droit en direction du visage de son adversaire.

" Fenrir ! "

Les vents entourèrent son poing et son avant-bras jusqu'à les englober complètement d'une couche de lames d'air tournoyantes.

Spoiler:

Mais alors qu'il allait asséner le coup en plein visage, ce qui aurait probablement blessé très sérieusement Shiro, ce dernier utilisa son pouvoir pour repousser Eishi à distance. L'homme au Bandeau sentit alors une force inconnu faire pression sur son corps et, sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, se sentit projeté en arrière sur plusieurs mètres. La sensation fut des plus étranges et la chute aurait pu être très douloureuse s'il ne s'était pas réceptionné en roulade au sol. Il parvint même à se relever dans la suite de sa roulade, ce qu'il jugea être "un mouvement super classe".

* Ce mec a un fruit ... ça s'annonce encore pire que prévu. * Pensa t'il.

John vit les aiguilles lancées par Kusuri se diriger droit vers sa carotide. Usant de son agilité impressionnante pour quelqu'un de son gabarit, le pirate se baissa, évitant les projectiles qui lui étaient destinés. Il se releva presque instantanément et toisa ses deux adversaires. Tous deux étaient rapides et semblaient disposer d'un panel d'attaques conséquent. Le cuisinier se calma et se concentra sur son combat qui s'annonçait vraiment difficile. Il prit une profonde inspiration et se mit en garde pendant que ses adversaires faisaient de même. Kusuri se plaça à côté de l'homme-poisson et lui murmura quelque chose à l'oreille.

John : Barbarian Stance

Il se plaça de face, en tenant son bâton d'une main vers le milieu de l'arme, fléchit ses jambes et écarta les bras. Il s'avança vers Hossan et Kusuri en courant. Voyant que le pirate n'avait pas de garde, l'homme-poisson se précipita dans l'ouverture et frappa. Pour lui, il était logique de profiter d'une telle opportunité de mettre fin au combat.

Hossan : Camaieu

Son poing droit s'enroba d'électricité et il lâcha un énorme uppercut vers la mâchoire du 'Barbarian'. Juste avant que le coup ne porte, il vit un sourire naître sur le visage du cuisinier qui s'agrandit encore lorsque le coup ne frappa que l'air.

John : Side Step

Il s'était décalé sur le côté au dernier moment puis avait tourné le buste pour préparer un coup destructeur qui ferait perdre conscience au peintre s'il le prenait de plein fouet. Sentant quelque chose remuer dans le sable sous ses pieds, John préféra sauter en arrière au lieu de frapper. Bien lui en prit : l'instant suivant, un serpent jaillit du sol et referma ses mâchoires à l'endroit précis où s'était trouvée sa jambe gauche une seconde plus tôt. Son rire s'évanouit aussi rapidement qu'il était venu.

Kusuri : Koudou Hebi

La combinaison des puissantes et rapides attaques des deux combattants était une rude épreuve pour John : La portée de Kusuri l'empêchait de frapper l'homme poisson et la puissance de ce dernier retenait trop son attention pour qu'il l'ignore et s'occupe de la femme brune.

Après une courte pose le combat reprit de plus belle : le cuisinier s'élança vers Hossan. Plus prudent que lors de l'échange précédent, ce dernier l'attendit de pied ferme et se mit en garde. La pluie de coups que le pirate fit pleuvoir sur la tête de l'homme-poisson était impressionnante : enchaînant coups de taille, d'estoc et fentes, John dominait le duel comme jamais mais son adversaire parvenait à dévier tous ses coups, sans pour autant réussir à placer une seule contre-attaque tant le pirate attaquait rapidement. Voyant Hossan en difficulté, Kusuri se joignit à l'échange et inversa la vapeur. 'Barbarian' John se vit contraint de se défendre face à la virulence des attaques de l'homme-poisson et de l'épéiste mais il arrivait à contrer tous les coups de ses opposants tout en trouvant le temps de contre-attaquer à certaines occasions. Même s'il paraissait en difficulté face à ses deux adversaires, il arrivait toujours à les inquiéter sur certaines frappes bien placées qui ne furent bloquées que par des réflexes extraordinaires.

Voulant rompre le statu quo qui s'était installé dans le duel, Kusuri se prépara à utiliser une de ses bottes secrètes pour en finir enfin avec le pirate.

Kusuri : Kiba Hebi

Son sabre se transforma en serpent qui s'enroula autour du bâton de John, l'empêchant de se dégager. Voyant que le serpent cherchait à planter ses crocs dans la peau de sa main, John se demanda un instant s'il devait lâcher, mais finalement tenta de profiter de la situation. Usant de toute sa force, il souleva son bâton au dessus de sa tête, entraînant avec lui une Kusuri qui ne savait pas quoi faire. Sans perdre une seconde, il se retourna et fit descendre son bâton à pleine vitesse vers le sol en ignorant le Mamba noir qui essayait toujours de le mordre sans y parvenir. Kusuri s'explosa au sol à une vitesse folle et le serpent reprit sa forme d'épée, relâchant l'arme du pirate. Profitant du fait qu'il était occupé par l'épéiste, Hossan chargea et tenta de le frapper avant qu'il ne fasse du mal au médecin de son équipage mais fut malheureusement en retard, ce qui ne l'empêcha pas de lâcher une technique destructrice sur son adversaire.

Hossan : CAMAÏEUX !!!

Il lança un coup de poing d'une puissance incroyable enveloppé d'une couche d'électricité dans les côtes de son opposant. John décolla et vola dans les airs sur une dizaine de mètres. Il atterrit dans le sable en étant secoué de spasmes incontrôlables et en crachant du sang. Hossan courut vers lui pour l'achever d'un dernier Camaïeux. Alors qu'il arrivait au dessus de son adversaire et qu'il lançait son coup de poing vers le visage du pirate il remarqua que le regard de son adversaire n'était pas celui d'un ennemi vaincu par la douleur. John dévia le coup grâce à son bâton qu'il n'avait toujours pas lâché. Le poing de l'homme-poisson creusa un cratère dans le sable tandis que l'arme du pirate s'enfonçait dans ses côtes avec une violence inouïe. Hossan recula précipitamment en se tenant le côté gauche.

John se releva, tout comme Kusuri qui semblait encore un peu sonnée. Le pirate était en piteux état : il avait au moins deux côtes cassées et une douleur sourde le transperçait à chaque inspiration. Allors qu'Hossan était à peu près aussi mal, Kusuri était simplement peu assurée sur ses jambes. Le combat allait toucher à sa fin.

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Shiro : Second Ground

Shiro créa des répulsions sous ses pieds et fonça sur Eishi le plus rapidement possible tout en touchant le sol à chacun de ses pas. Envoyant le pirate aux cheveux blancs arriver vers lui à grande vitesse, l'homme au bandeau rouge dévoila une autre facette de ses pouvoirs.

Eishi : Bifrost

En comprimant puis relâchant l'air sous ses pieds, l'adversaire du pirate s'envola dans les airs. Shiro le suivit sans problème dans la vaste étendue bleue : ses répulsions l'y portèrent sans effort. Surpris, Eishi ne se démonta pas. Il replia tous les doigts de sa main gauche sauf l'index et le pouce avec lesquels il mima la forme d'un pistolet pointé sur la tête blanche de son opposant.

Eishi : Garmr

Une balle d'air fusa vers Shiro qui l'évita en changeant de direction abruptement. L'homme au bandeau mina un pistolet avec son autre main et se mit à tirer sur le pirate des balles d'air avec une cadence plutôt faible. Le capitaine aux cheveux blancs les évitait toutes en se déplaçant à une vitesse surréaliste. Il jeta l'une de ses dagues droit vers le coeur de son adversaire mais celui-ci l'évita sans être inquiété. Shiro alla la récupérer avant même qu'elle ne commence à retomber. Durant le court laps de temps qu'avait duré la manoeuvre du pirate, Eishi avait changé de tactique et avait décidé d'abandonner le combat à distance. Il venait seulement d'atterrir sur le sol.

Eishi : Nidhogg

Une lame d'air recouvrit chacune de ses deux mains et d'un bond le jeune homme réduit la distance qui le séparait de son adversaire. Lames de carbone et lames d'air s'entrechoquaient à une vingtaine de mètres du sol pour former un duel de haute voltige. Shiro appréciait tellement le combat qu'il ne pensait pas à en finir le plus rapidement possible. Cet Eishi qui lui faisait face était très doué, et il ne voulait pas que son pouvoir des répulsions ne gâche une telle occasion pour lui de tester ses réelles capacités à la dague. Oubliant John qui se battait à quelques mètres de lui face à deux adversaire coriaces, oubliant Cylinder et Kuro qui crevaient de faim sur leur navire, oubliant qu'il était devenu un pirate activement recherché par la marine, Shiro se laissa aller au frisson du combat.

Après avoir bloqué une nième attaque, le pirate contre-attaqua d'un coup de taille fulgurant au niveau des côtes. Il fut bloqué de justesse par Eishi qui riposta d'un coup d'estoc vers le cou de Shiro. Ce dernier l'évita en se décalant de quelques centimètres puis frappa son adversaire d'un coup de pied dévastateur sur la cuisse. Grimaçant de douleur, Eishi riposta d'une fente avant que Shiro tarda à éviter, une légère entaille fleurit près de ses côtes. Au fur et à mesure que le temps passait, le pirate se mit à frapper de plus en plus vite, emporté par l'envie de se déchaîner. Bientôt Eishi se cantonna à la défense, puis commença à se faire égratigner par les dagues de adversaire. Voyant qu'il perdait le duel de corps à corps, l'homme au bandeau commença à diversifier ses attaques pour tenir le rythme imposé par le pirate, le repoussant grâce à la technique "Jormungandr" de temps à autres pour reprendre son souffle, l'attaquant avec les balles d'air de "Garmr" pour essayer de trouver une faille à sa défense afin de placer ses attaques les plus puissantes, mais Shiro ne montrait aucune faiblesse.

Après quelques minutes de ce manège, Shiro commença à se lasser et reprit peu à peu conscience de ce qui l'entourait. Bien lui en prit : Il voyait un navire de la Marine approcher au loin. Il fallait que lui et John aient disparu avant qu'il n'accoste, sinon ils ne pourraient jamais arriver à leur navire à temps pour nourrir Cylinder et Kuro.

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HRP : ça te convient ? Désolé d'avoir mis tant de temps à poster ...

[Utilise ses pouvoirs modoesques pour poster sur un topic clos ]


« Ce type … est fort » Lâcha Kusuri dans un souffle.

A deux pas de là, Hossan hocha la tête sans lâcher un mot, mais contrairement à d’habitude son mutisme n’était pas dû à son naturel réservé. C’est juste que s’il venait à desserrer les dents ne serait-ce qu’une seconde il ne pourrait plus s’empêcher de hurler à cause des douleurs lancinantes transperçant son corps comme des aiguilles chauffées à blanc. Il avait beau ne pas être médecin il sentait bien que ses côtes gauches étaient en piteux état et chaque mouvement, aussi infime soit-il, le plongeait dans un océan de douleur. Cependant l’Homme-Poisson tenait toujours fermement sur ses deux jambes, le corps brisé mais refusant d’abdiquer face à cet adversaire. D’une main tremblante il écarta une mèche de cheveux lui barrant l’œil droit et braqua son regard sur son opposant.
Kusuri avait eu plus de chance et ne souffrait pas de blessures majeures, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir les jambes flageolantes et la vision floue. Par moment elle voyait les choses en double et des chandelles se mettaient à danser devant ses yeux, tant et si bien qu’elle devait plusieurs fois les faire cligner avant de retrouver une vue normale. Malgré son esprit quelque peu embrumé, le médecin en elle distinguait sans peine les premières étapes menant à la perte de connaissance, voire pire dans certains cas au coma. L’adrénaline ayant depuis longtemps fait long feu, elle sentait également avec plus d’acuité désormais l’épuisement gagner ses muscles. D’ici peu, elle ne serait plus en mesure de ne serait-ce faire un pas en avant.

« On peut se le faire. Regarde. » Continua Kusuri.

En effet John ne semblait pas tellement en mener large non plus. Tout colossale qu’il put être, sa respiration difficile et le masque de douleur sur son visage lui donnait l’air d’être à l’agonie. Sur ses vêtements on pouvait encore voir des tâches du sang craché plus tôt et, même s’il n’en donnait pas l’air, la violente secousse électrique qu’il avait subie peu avant devait lui avoir laissé quelques dommages internes. Et à en juger par la façon étrange et bossue dont il se tenait debout, s’aidant à moitié de son bâton pour ne pas s’écrouler, laisser penser à Kusuri que lui aussi devait avoir les côtes en miette.

John leur lança un regard où se mêlait l’épuisement et l’envie de combattre, un air de défi peu convainquant sur le visage.  Pour lui aussi, les choses allaient bientôt s’arrêter. Un dernier assaut, un dernier échange de coup et il tomberait au sol sans espoir de se relever, mais il espérait bien emmener la poiscaille avec lui, et peut-être même l’autre fillette.

Pendant un long moment cependant, personne n’esquissa un geste. En réalité ils avaient tous pleinement conscience du combat titanesque qui opposait leurs capitaines respectifs un peu plus loin. A intervalles plus ou moins réguliers l’on pouvait entendre le son du métal fendre les airs, les dagues de Shiro selon toute vraisemblance, et par moment de gigantesques gerbes de sable s’élevaient du sol, conséquence probable d’une attaque perdue d’Eishi venue frapper le sol avec toute la puissance furieuse d’une tempête.
Chaque camps rassembla ses forces et affermi ses appuis. Un vent souffla dans le désert, soulevant un nuage de sable qui vint obstruer momentanément la vue des combattants. Lorsque le voile retomba, tous s’étaient déjà élancés en espérant profiter de cet écran de fumée pour camoufler le début de leur offensive. Chaque pas les rapprochait du moment fatidique.

Dix mètres.
Huit mètres.
Hossan trébucha mais parvint à conserver son équilibre.
Six mètres.
Quatre mètres.
Kusuri avait l’impression d’avoir des jambes de plomb mais continuait sa fière course en avant.
Deux mètres.
John disparu purement et simplement du champ de vision des deux camarades.

Là où il se trouvait une seconde avant, on pouvait désormais trouver ... Eishi. Et à bien y regarder, John était toujours là, mais sous le jeune homme, écrasé la tête dans le sable. L’esprit ralenti de Kusuri mit quelques secondes à recoller les morceaux du puzzle. Eishi, tombant du ciel après avoir encaissé une attaque de Shiro, s’était écrasé sur John. Purement et simplement.
Devant un spectacle aussi incongru, Kusuri tomba à genoux, hors d’haleine, toute combativité évanouie en voyant le géant hors d’état de nuire. Hossan lui céda volontiers à la douleur et s’écroula dans le sable sans ménagement, yeux fermés. Le soleil brûlant n’était pas vraiment une bonne chose pour un être comme lui, mais en l’état actuel des choses il s’en fichait royalement.

Kusuri pour sa part parvint à rester consciente et concentra son attention sur son capitaine, lequel semblait avoir subi également de nombreux dommages. Ses vêtements n’étaient plus que lambeaux et son corps donnait l’impression d’avoir été passé à tabac par une armée de gorille tant les hématomes se faisaient nombreux sur sa peau. On discernait également de nombreuses coupures et effilures réparties sur ses avants bras, desquels de minces filets de sang s’écoulaient doucement. Mais étrangement Eishi semblait rayonner, un sourire effronté flottant sur ses lèvres et le regard brûlant de combativité. Son bandeau claqua au vent tandis qu’il se relevait après sa chute, debout sur le dos de John qui n’avait toujours pas fait un mouvement depuis le choc.

« Cool, ce type a amorti ma chute. » Lâcha Eishi d’un ton badin, le regard braqué cependant vers les cieux. « Bon, il est où, l’autre ? » Cependant, son apparence détendue ne suffisait pas à cacher son piteux état et Kusuri eut le sombre sentiment que son capitaine était en train de perdre son duel.

Soudainement il tourna la tête vers elle et tendit le bras dans sa direction, paume ouverte et une bourrasque la frappa suffisamment fort pour la faire rouler sur elle-même sur quelques mètres. Déboussolée, elle ne comprit qu’en voyant Shiro là où elle se trouvait la seconde précédente, une dague plantée dans le sol, qu’Eishi venait de lui sauver la vie.

« Tu es rapide pour prendre des décisions justes, ça au moins je te le concède. » La voix de Shiro était encore calme et dénuée d’essoufflement. « Mais tu ne peux me vaincre. Pas aujourd’hui. »

D’un simple geste de la main, il créa une répulsion et envoya Eishi rouler en arrière. Comme à chaque fois, il pensait que cela suffirait à coucher son adversaire, mais à chaque fois celui-ci se relevait. Vraiment irritant. Même en ayant eu l’intention de le tuer il n’était pas encore parvenu à lui prendre la vie, et même si ce n’était désormais qu’une question de temps avant de parvenir à lui porter le coup fatal, il n’avait pas ce loisir car justement il manquait de temps. Chaque seconde qui passait voyait le bateau de la Marine grossir à l’horizon, et Shiro n’avait aucune envie de prolonger plus longtemps ce combat inutile.
Il donna un petit coup de pied dans les côtes de John, qui remua faiblement.

« Debout.  Je n’arrive pas à croire que ces minables  ont réussis à t’amocher à ce point. Ramasse la bouffe, on met les voiles. »

John grogna et, lentement et avec force grognement, parvint à se remettre debout et à empoigner un des sacs de nourriture alors que Shiro prenait un autre.

« Et les trésors ? »
« Laisse, on ne peut pas les prendre et on a pas le temps de faire un second voyage. La Marine arrive. »

Les deux camarades commencèrent à s’éloigner à pas lourd. Eishi songea à leur barrer la route mais malgré sa passion du combat il sentait bien que cela ne servirait à rien. Non seulement il perdrait, mais en plus ses compagnons avaient besoins d’aide immédiate aussi décida-t-il de laisser ses ennemis fuir. Il se laisse tomber à côté de Kusuri et l’aida à se mettre debout et c’est ainsi que, clopinant l’un appuyé contre l’autre, ils se rendirent là où gisait Hossan. Bien que très faible, Kusuri ne trembla pas une seule fois en portant les premiers soins à leur ami, puis à s’occuper des blessures d’Eishi. Ce dernier, assit en tailleur sur la dune de sable, contemplait l’horizon d’un air morose.

«  C’est plus dur que ce que je croyais. » Finit-il par dire.
«  Quoi donc ? »
«  Être un héros. En définitive, nous avons perdu. »

Kusuri garda le silence quelques secondes, songeuse.

« On a perdu la bataille, c’est vrai, mais ils n’ont pas emporté le trésor au final. Et je pense que les gens de cette cité seront déjà très heureux avec une fin comme celle-ci. »

Comme pour souligner ses paroles, les sentinelles placées sur les murailles et qui avaient assisté à tous les combats ouvrirent les portes et un flot de personnes se déversa dans le désert en poussant des exclamations de joie. Une troupe de soldats se détacha pour aller récupérer et mettre en sécurité le trésor, tandis qu’un autre constitué de médecins se fraya un chemin jusqu’aux combattants pour compléter les soins primaires de Kusuri.
La joie et les rires finirent par les entourer alors qu’ils étaient ramenés en vainqueur dans la ville et que les gens se mettaient à improviser des chansons en leurs honneurs.

«  Tu vois ? » Lança Kusuri à un Eishi stupéfait, qui éclata ensuite de rire.

Le jour suivant fut déclaré jour de fête, et si les trois compagnons ne purent pas y participer pleinement à cause de leurs blessures, ils y prirent tout de même grand plaisir.

Pendant ce temps-là, Shiro et ses hommes faisaient également la fête en mer, heureux de pouvoir compter sur de la bonne nourriture pour une fois. Le pauvre John n’arrêtait pas de se faire charrier pour s’être fait mis à mal par des inconnus, mais il clamait haut et fort que c’était parce que il était sur l’heure de la digestion qu’il n’était pas à son maximum et que la prochaine fois, il les casserait tous en deux d’une seule main.
Quant à l’officier de la Marine, il passa un long moment à se torturer l’esprit pour savoir quoi penser de toute cette histoire.

Résumé tellement long que vous avez qu'à lire l'aventure:

Mugi
personnage	ancienne prime	gain	nouvelle prime
Shiro	47'000'000	5'000'000	52'000'000
John	35'000'000	5'000'000	40'000'000

Eishi
personnage	ancienne réputation	gain en PDR	nouvelle réputation
Eishi	000	80 x2 (bonus de première aventure)	160
Hossan	000	75 x2 (bonus de première aventure)	150
Kusuri	000	75 x2 (bonus de première aventure)	150

Messieurs, veuillez éditer vos fiches, je m'occupe d'éditer les tableaux de la section "Discussions" ^^