Lever le Voile
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Lever le Voile
"L'Excitation". C'est le mot qui décrivait le mieux l'état d'esprit dans lequel se trouvait l'équipage du Beluga. Naria scrutait le ciel depuis déjà deux heures attendant la mouette qui apporterait les nouvelles, les plus chanceux auraient même droit à une lettre de leur famille. Miranda était la seule dans ce cas de figure, bien que la mort de sa mère fût un choc terrible pour le cocon familial. Elle et son père s'envoyaient régulièrement des nouvelles. Les parents de Lythis étaient morts, de ce fait, le problème était vite réglé. Du côté de Naria, bien qu'à une époque elle rendait régulièrement visite à ses parents, depuis peu, leurs relations semblaient s'être dégradé, c'est la conclusion à laquelle en était venue une bonne partie de l'équipage du fait que celle-ci ne recevait plus de courrier de sa famille. Restait finalement Noa et Zoé qui restaient d'une discrétion absolue à ce sujet. La seule chose dont on se souvînt c'est de Zoé affirmant en réponse à la question "Qui sont tes parents ?" que ces-derniers étaient morts et qu'elle ne désirait plus en parler.
Finalement la mouette daigna se manifester, c'est Noa qui doté de sa vue perçante l'aperçut en premier. Elle vînt de l'ouest et plana avec allégresse jusqu'au dessus du navire, elle se contenta de lâcher la sacoche qui contenait le courrier de l'équipage et émit le cri caractéristique inhérent à son espèce avant de repartir de plus belle.
Miranda se jeta sur la sacoche avant tout le monde et commença à échafauder des hypothèses au sujet de la taille de la livraison. En effet, habituellement, la mouette livrait les lettres reliées les unes aux autres par plusieurs fils permettant de rendre le tout bien compact. Mais là, il s'agissait d'une réelle sacoche de cuir... Tout indiquait que cette livraison était spéciale.
Miranda : Peut-être m'ont-ils enfin envoyés ma poudre spéciale pour le feu d'artifice turquoise.
Lythis : Pas de feux d'artifice sur le Beluga, c'est la dernière fois que je le répète.
Lythis qui venait de sortir de la partie "intérieure" du navire traversa le pont, les quelques marines qui se trouvait sur sa route s'écartèrent sans broncher. Miranda aurait voulue ouvrir elle-même la sacoche mais elle savait que désormais c'était la tâche du Commandant Zambar, sur ce bâtiment, le capitaine distribuait le courrier sauf s'il est absent. Un point, c'est tout. La dernière recrue de l'équipage qui jusque là avait gardée la sacoche la tendit à Lythis quand celui-ci fût à portée, il ouvrit cette dernière sous l'oeil scrutateur de celle qui quelque secondes auparavant jubilait. Il sortit la lettre rose - marque des lettres de Miranda - et la tendit à l'intéressée. Elle lui arracha presque des mains, Lythis lui lança un regard noir, mais il oublia aussitôt cette histoire quand il entendit le "Merci !" de la jeune fille qui s'écartait déjà pour aller lire dans son coin, son unique moment de douceur dans sa vie de marine.
Le capitaine de l'équipage reprit la distribution : il sortit trois autres lettres de la sacoche, il tendit la première d'entre elles à un marine fidèle de Lythis mais qui comme lui était un fervent défenseur de la justice, cependant, lui avait encore une famille et il recevait de temps à autre des nouvelles. La seconde lettre s'adressait à Naria, cette dernière n'avait pas pris la peine d'assister à la remise du courrier étant habituée depuis plusieurs semaines à ne plus en recevoir, elle fût surprise quand Lythis l’appela, elle saisit avec hésitation la lettre et après l'avoir fixé partie s'isoler dans ses quartiers pour la lire. La dernière lettre n'avait pas de destinataire, Lythis vérifia le recto et le verso deux fois mais aucun nom n'y figurait. Quand un tel cas de figure se présentait le capitaine devait l'ouvrir et la lire, en fonction du contenu de la lettre, il avisait.
Naria était assise sur son siège, calme et paisible, mais pourtant inquiète. Elle fixait la lettre posée sur son bureau, cette dernière était dans le même état que quand Lythis le lui avait remise. Naria se saisit tranquillement de son coupe papier et l'approcha de la lettre qui n'attendait que d'être ouverte. La lame fine et dorée ornée d'une tête de lion en guise de manche découpa facilement la partie ouvrable de la lettre. Naria remit soigneusement l'instrument à sa place et sortit le papier de la lettre, ce-dernier, plié en trois ne laissait rien transparaître. Le papier était trop épais pour qu'on puisse lire au travers et l'orientation du pliage avait été fait de telle manière qu'il soit impossible de lire un morceau de la lettre sans la déplier. Après avoir une nouvelle fois fixé la lettre pendant quelques minutes elle se décida à agir. Qu'avait elle à craindre après tout ? Il devait sans doute s'agir d'une lettre d'excuse de la part de ses parents qui regrettait d'avoir voulus lui forcer la main...
Naria approcha sa main hésitante et déplia la lettre, elle la retourna et passa sa main dessus de manière à appuyer sur les pliures pour rendre plat le papier. L'écriture belle et soignée témoignait du rang de l'expéditeur, il s'agissait bien d'un noble. Les premiers mots du texte : "Ma chère fille," confirmait bien que c'était un membre de la famille Lust qui avait écrit cette lettre. Soit le père, soit la mère...
Naria commença la lecture et à mesure que les mots défilaient, la crainte, puis finalement, la peur, se peignirent sur son visage.
Lythis ouvrit la lettre sans perdre un instant et lût son contenu. Cela fût rapide : les mots "Suivez-le !" étaient marqués en gros occupant presque toute la surface de la feuille.
Noa : Suivre quoi ?
Lythis ne pouvant répondre à la question ne répondit pas, mais alors qu'il s'apprêtait à plier la sacoche pour la ranger, il fût gêné dans son intention, en effet, quelque chose de dur l'empêcha de replier la sacoche sur elle-même. Il découvrit en examinant le fond de cette dernière qu'une autre petite sacoche se trouvait au fond de la grande, les deux étant de la même couleur il ne l'avait pas remarqué lorsqu'il avait sortit le courrier. Il extirpa la petite sacoche de la grande et la vida de son contenu : un eternal pose...
L'eternal pose était tout ce qu'on pouvait attendre d'un objet de ce genre, son aiguille, complètement immobile pointait au loin sans se détourner ne serait-ce que d'un millimètre de sa cible. Une immobilité en gage de sécurité pour trouver une destination précise. La véritable question étant : quelle était cette destination ? Aucune indication n'était fournie par la lettre et l'eternal pose ne portait aucune trace d'une plaque indiquant la nature de l'endroit vers lequel il menait.
Lythis : Suivre ça.
Naria essuya d'une main la larme qu'elle avait laissé couler le long de son visage et se ressaisi. C'était clair, elle n'allait pas se laisser faire... Même sa famille n'échappait pas aux lois de ce monde. Elle avait choisie il y a déjà plusieurs années de suivre la voie de la lumière. De se battre pour la veuve et l'orphelin. De se battre pour la vertu et la bonté. De se battre pour la justice. Dans la vie, il fallait parfois faire des choix, sa famille voulait lui en imposer un. Elle avait choisie l'autre.
Un marine toqua nerveusement à la porte du bureau de l'Adjudante qui rangea la lettre immédiatement. Elle l'autorisa à entrer et l'interrogea sur la raison de sa venue. Il l'a prévint que le Commandant Zambar désirait la voir immédiatement en salle de réunion. Elle lui répondit par l'affirmative puis l'autorisa à disposer. Naria sortit la lettre et la fixa un instant. Une question demeurait sans réponse : "Devait-elle dire la vérité ?"
Elle se saisit d'un cendrier dont elle n'avait pas l'utilité et qu'elle avait rangé au fond d'un tiroir de son bureau, elle le posa et disposa la lettre dedans, elle avait transformée cette dernière avec ses mains en une boule de papier désordonnée et compacte. Elle se saisit de son briquet et enflamma la lettre qui partit en fumée devant elle.
Lythis : Nous ne pouvons pas suivre cet eternal pose ! Il pourrait nous mener n'importe où et conduire l'équipage à une mort certaine.
Tonna Lythis à Noa qui avait exprimé la possibilité de suivre les directives de la lettre "mystère". Naria entra dans la pièce et l'examina rapidement bien qu'elle fût comme à l'accoutumée, Lythis, debout, trônait à l'extrémité de la table rectangulaire qui servait de support pour certains dossiers importants et pour des cartes de GrandLine que l'équipage avait réussit à se procurer. Noa, assit tranquillement sur une chaise demeurait d'un calme presque inquiétant malgré l'inquiétante aiguille de l'eternal pose qui pointait vers lui. Enfin, "vers lui" n'était pas le terme exact, l'eternal pose qui trônait fièrement au milieu de la table pointait droit vers une destination inconnue qui se trouvait derrière Noa, cela donnait l'impression que le Ménestrel Noir était la cible de l'aiguille.
Lythis : Cela pourrait très bien être un piège de la Néphile Noire.
Noa : Je comprends tes arguments. Mais justement... La Néphile Noire ne cessera jamais de nous mettre des bâtons dans les roues. Leur faire face est la meilleure solution.
Lythis : En tout état de cause, nous sommes pour l'instant incapables de faire face à leurs recrues. Crois-moi que dès que j'en aurais la possibilité, je serais le premier à les affronter, mais pour l'instant, nous devons admettre que nous ne pouvons pas lutter. Nous suivrons notre log pose et nous remettrons cet eternal pose à la première base de la marine que nous rencontrerons. Ceci est un ordre. Le débat est maintenant terminé.
Cette dernière phrase fît son effet, Noa et Naria se turent instantanément et se levèrent pour quitter la pièce. Quand soudain, le navigateur entra tout paniqué dans la salle de réunion. Le regard noir de Lythis aurait dût lui faire comprendre que même terminée, on n'interrompait pas une réunion de cette importance mais il ne recula même pas et entra dans la pièce avant de poser le log pose sur la table. Tout les regards convergèrent vers ce-dernier. Manifestement, le log pose semblait avoir perdu la "tête", l'aiguille changeait presque toutes les secondes de direction sans aucune logique apparente.
Lythis : Qu'est-ce que ça signifie ?
Le navigateur intimidé par son capitaine répondit presque apeuré
Navigateur : Je... Je ne sais pas, il est comme ça depuis quelques minutes, c'est quelque chose qui peut se produire n'importe quand, mais ça dure une minute en règles générale.
Lythis : Quand retrouvera t'il son état normal ?
Naviguateur : Je ne sais pas... Cela peut durer une heure, cela peut durer une semaine. On dit aussi que parfois, quand un log pose subit un champ magnétique trop intense il perd la boule... de manière irréversible.
Naria : Il faut prendre une décision Lythis.
Ce dernier médita un instant puis se prononça.
Lythis : Il est suicidaire de naviguer sur GrandLine sans repère, nous ne pouvons pas non plus rester immobile en attendant que le log pose retrouve son état normal... Nous n'avons pas le choix... Nous devons suivre l'eternal pose.
***
Finalement la mouette daigna se manifester, c'est Noa qui doté de sa vue perçante l'aperçut en premier. Elle vînt de l'ouest et plana avec allégresse jusqu'au dessus du navire, elle se contenta de lâcher la sacoche qui contenait le courrier de l'équipage et émit le cri caractéristique inhérent à son espèce avant de repartir de plus belle.
Miranda se jeta sur la sacoche avant tout le monde et commença à échafauder des hypothèses au sujet de la taille de la livraison. En effet, habituellement, la mouette livrait les lettres reliées les unes aux autres par plusieurs fils permettant de rendre le tout bien compact. Mais là, il s'agissait d'une réelle sacoche de cuir... Tout indiquait que cette livraison était spéciale.
Miranda : Peut-être m'ont-ils enfin envoyés ma poudre spéciale pour le feu d'artifice turquoise.
Lythis : Pas de feux d'artifice sur le Beluga, c'est la dernière fois que je le répète.
Lythis qui venait de sortir de la partie "intérieure" du navire traversa le pont, les quelques marines qui se trouvait sur sa route s'écartèrent sans broncher. Miranda aurait voulue ouvrir elle-même la sacoche mais elle savait que désormais c'était la tâche du Commandant Zambar, sur ce bâtiment, le capitaine distribuait le courrier sauf s'il est absent. Un point, c'est tout. La dernière recrue de l'équipage qui jusque là avait gardée la sacoche la tendit à Lythis quand celui-ci fût à portée, il ouvrit cette dernière sous l'oeil scrutateur de celle qui quelque secondes auparavant jubilait. Il sortit la lettre rose - marque des lettres de Miranda - et la tendit à l'intéressée. Elle lui arracha presque des mains, Lythis lui lança un regard noir, mais il oublia aussitôt cette histoire quand il entendit le "Merci !" de la jeune fille qui s'écartait déjà pour aller lire dans son coin, son unique moment de douceur dans sa vie de marine.
Le capitaine de l'équipage reprit la distribution : il sortit trois autres lettres de la sacoche, il tendit la première d'entre elles à un marine fidèle de Lythis mais qui comme lui était un fervent défenseur de la justice, cependant, lui avait encore une famille et il recevait de temps à autre des nouvelles. La seconde lettre s'adressait à Naria, cette dernière n'avait pas pris la peine d'assister à la remise du courrier étant habituée depuis plusieurs semaines à ne plus en recevoir, elle fût surprise quand Lythis l’appela, elle saisit avec hésitation la lettre et après l'avoir fixé partie s'isoler dans ses quartiers pour la lire. La dernière lettre n'avait pas de destinataire, Lythis vérifia le recto et le verso deux fois mais aucun nom n'y figurait. Quand un tel cas de figure se présentait le capitaine devait l'ouvrir et la lire, en fonction du contenu de la lettre, il avisait.
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Naria était assise sur son siège, calme et paisible, mais pourtant inquiète. Elle fixait la lettre posée sur son bureau, cette dernière était dans le même état que quand Lythis le lui avait remise. Naria se saisit tranquillement de son coupe papier et l'approcha de la lettre qui n'attendait que d'être ouverte. La lame fine et dorée ornée d'une tête de lion en guise de manche découpa facilement la partie ouvrable de la lettre. Naria remit soigneusement l'instrument à sa place et sortit le papier de la lettre, ce-dernier, plié en trois ne laissait rien transparaître. Le papier était trop épais pour qu'on puisse lire au travers et l'orientation du pliage avait été fait de telle manière qu'il soit impossible de lire un morceau de la lettre sans la déplier. Après avoir une nouvelle fois fixé la lettre pendant quelques minutes elle se décida à agir. Qu'avait elle à craindre après tout ? Il devait sans doute s'agir d'une lettre d'excuse de la part de ses parents qui regrettait d'avoir voulus lui forcer la main...
Naria approcha sa main hésitante et déplia la lettre, elle la retourna et passa sa main dessus de manière à appuyer sur les pliures pour rendre plat le papier. L'écriture belle et soignée témoignait du rang de l'expéditeur, il s'agissait bien d'un noble. Les premiers mots du texte : "Ma chère fille," confirmait bien que c'était un membre de la famille Lust qui avait écrit cette lettre. Soit le père, soit la mère...
Naria commença la lecture et à mesure que les mots défilaient, la crainte, puis finalement, la peur, se peignirent sur son visage.
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Lythis ouvrit la lettre sans perdre un instant et lût son contenu. Cela fût rapide : les mots "Suivez-le !" étaient marqués en gros occupant presque toute la surface de la feuille.
Noa : Suivre quoi ?
Lythis ne pouvant répondre à la question ne répondit pas, mais alors qu'il s'apprêtait à plier la sacoche pour la ranger, il fût gêné dans son intention, en effet, quelque chose de dur l'empêcha de replier la sacoche sur elle-même. Il découvrit en examinant le fond de cette dernière qu'une autre petite sacoche se trouvait au fond de la grande, les deux étant de la même couleur il ne l'avait pas remarqué lorsqu'il avait sortit le courrier. Il extirpa la petite sacoche de la grande et la vida de son contenu : un eternal pose...
L'eternal pose était tout ce qu'on pouvait attendre d'un objet de ce genre, son aiguille, complètement immobile pointait au loin sans se détourner ne serait-ce que d'un millimètre de sa cible. Une immobilité en gage de sécurité pour trouver une destination précise. La véritable question étant : quelle était cette destination ? Aucune indication n'était fournie par la lettre et l'eternal pose ne portait aucune trace d'une plaque indiquant la nature de l'endroit vers lequel il menait.
Lythis : Suivre ça.
***
Naria essuya d'une main la larme qu'elle avait laissé couler le long de son visage et se ressaisi. C'était clair, elle n'allait pas se laisser faire... Même sa famille n'échappait pas aux lois de ce monde. Elle avait choisie il y a déjà plusieurs années de suivre la voie de la lumière. De se battre pour la veuve et l'orphelin. De se battre pour la vertu et la bonté. De se battre pour la justice. Dans la vie, il fallait parfois faire des choix, sa famille voulait lui en imposer un. Elle avait choisie l'autre.
Un marine toqua nerveusement à la porte du bureau de l'Adjudante qui rangea la lettre immédiatement. Elle l'autorisa à entrer et l'interrogea sur la raison de sa venue. Il l'a prévint que le Commandant Zambar désirait la voir immédiatement en salle de réunion. Elle lui répondit par l'affirmative puis l'autorisa à disposer. Naria sortit la lettre et la fixa un instant. Une question demeurait sans réponse : "Devait-elle dire la vérité ?"
Elle se saisit d'un cendrier dont elle n'avait pas l'utilité et qu'elle avait rangé au fond d'un tiroir de son bureau, elle le posa et disposa la lettre dedans, elle avait transformée cette dernière avec ses mains en une boule de papier désordonnée et compacte. Elle se saisit de son briquet et enflamma la lettre qui partit en fumée devant elle.
***
Lythis : Nous ne pouvons pas suivre cet eternal pose ! Il pourrait nous mener n'importe où et conduire l'équipage à une mort certaine.
Tonna Lythis à Noa qui avait exprimé la possibilité de suivre les directives de la lettre "mystère". Naria entra dans la pièce et l'examina rapidement bien qu'elle fût comme à l'accoutumée, Lythis, debout, trônait à l'extrémité de la table rectangulaire qui servait de support pour certains dossiers importants et pour des cartes de GrandLine que l'équipage avait réussit à se procurer. Noa, assit tranquillement sur une chaise demeurait d'un calme presque inquiétant malgré l'inquiétante aiguille de l'eternal pose qui pointait vers lui. Enfin, "vers lui" n'était pas le terme exact, l'eternal pose qui trônait fièrement au milieu de la table pointait droit vers une destination inconnue qui se trouvait derrière Noa, cela donnait l'impression que le Ménestrel Noir était la cible de l'aiguille.
Lythis : Cela pourrait très bien être un piège de la Néphile Noire.
Noa : Je comprends tes arguments. Mais justement... La Néphile Noire ne cessera jamais de nous mettre des bâtons dans les roues. Leur faire face est la meilleure solution.
Lythis : En tout état de cause, nous sommes pour l'instant incapables de faire face à leurs recrues. Crois-moi que dès que j'en aurais la possibilité, je serais le premier à les affronter, mais pour l'instant, nous devons admettre que nous ne pouvons pas lutter. Nous suivrons notre log pose et nous remettrons cet eternal pose à la première base de la marine que nous rencontrerons. Ceci est un ordre. Le débat est maintenant terminé.
Cette dernière phrase fît son effet, Noa et Naria se turent instantanément et se levèrent pour quitter la pièce. Quand soudain, le navigateur entra tout paniqué dans la salle de réunion. Le regard noir de Lythis aurait dût lui faire comprendre que même terminée, on n'interrompait pas une réunion de cette importance mais il ne recula même pas et entra dans la pièce avant de poser le log pose sur la table. Tout les regards convergèrent vers ce-dernier. Manifestement, le log pose semblait avoir perdu la "tête", l'aiguille changeait presque toutes les secondes de direction sans aucune logique apparente.
Lythis : Qu'est-ce que ça signifie ?
Le navigateur intimidé par son capitaine répondit presque apeuré
Navigateur : Je... Je ne sais pas, il est comme ça depuis quelques minutes, c'est quelque chose qui peut se produire n'importe quand, mais ça dure une minute en règles générale.
Lythis : Quand retrouvera t'il son état normal ?
Naviguateur : Je ne sais pas... Cela peut durer une heure, cela peut durer une semaine. On dit aussi que parfois, quand un log pose subit un champ magnétique trop intense il perd la boule... de manière irréversible.
Naria : Il faut prendre une décision Lythis.
Ce dernier médita un instant puis se prononça.
Lythis : Il est suicidaire de naviguer sur GrandLine sans repère, nous ne pouvons pas non plus rester immobile en attendant que le log pose retrouve son état normal... Nous n'avons pas le choix... Nous devons suivre l'eternal pose.
Dernière édition par Nicozeyo le Dim 18 Mai - 23:48, édité 5 fois (Raison : Fin du Post)
Nicozeyo- Kage
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Date d'inscription : 16/12/2009
Naufrage
Une forte agitation régnait sur le navire du Sergent-Chef Esperanti ce soir là. Tous ces marines avaient été formés à combattre de nombreux adversaires, possédant des armes de toutes sortes. Des épées, des lances, des flèches, des revolers, des canons. Mais aucun d'eux n'avaient été préparés à affronter le monstre qui se présentait à eux aujourd'hui : une tempête de Grand Line.
Elle avait surgit de nul part, se manifestant d'un coup par les puissants éclairs qui l'accompagnait. Rapidement, des vents violents s'étaient mis à faire tanguer l'imposant navire comme s'il ne s'était agit que d'une simple barque. La moitié des hommes présents s'était vite évertuée à rentrer la grande voile, mais leur tâche n'avait pas été simple. Percutés par des vagues de plus de cinq mètres de haut certains en étaient même venus à tomber des hauteurs du mât, finissant sur le pont, impuissants. Semant encore un peu plus la zizanie caisse et barils s'étaient libérés de leurs cordages et se baladaient librement sur le navire. Quelques hommes tentaient désespérément de faire bouger le gouvernail mais sans aucun succès, celui-ci avait malheureusement rendu l'âme aussi vite que la tempête était arrivée. De plus même s'il avait été opérationnel, les nuages, les vagues ainsi que la pluie qui reliait les deux s'assuraient que le navigateur n'ait aucune visibilité. Bien entendu, tout le monde aidait comme il le pouvait. A ses risques et périls, Lily s'occupaient de ceux qui étaient tombés du mat sur le pont. Agito lui s'évertuait vainement à faire bouger le gouvernail, ayant en tête l'idée d'éviter de prendre de front les puissantes vagues qui se déchainaient tout autours d'eux. Shigeru avait en quelque sorte prit les commandes. D'une voix ferme il couvrait le bruit des vagues et du tonnerre, faisant comme il le pouvait pour maintenir le navire à flot. Et enfin, Riku observait. Il ne pouvait rien faire d'autre, paralysé par la peur, par la réalité qui se présentait en face de lui. Toute cette souffrance, tous ces blessés, ils étaient sa responsabilité, il était celui qui les avait conduit ici...
Grand Line, la mer de tous les périls. Jamais Riku n'aurait pu imaginer à quel point ce titre serait mérité, ce n'était après tout que sur un coup de tête qu'il avait mené son équipage sur cette mer. En effet, deux semaines plus tôt le Sergent-Chef avait poursuivi Aurion D. Kratos, capitaine des Dark Freedom à la frontière de Grand Line, Red Line. Celui-ci avait cependant réussi malgré les coups de canons à s'échapper et à prendre la route de tous les périls. Ne pouvant accepter cette défaite, Riku avait alors décidé de prendre sa suite. La décision relevait du suicide, traverser Red Line avec un bateau de ce gabarie sans même avoir de Log Pose pour se repérer ensuite... Mais il ne voulu rien entendre, aveuglé par ce besoin d'attraper le pirate il avait foncé tête baissée. Finalement, les dégâts qu'avait subit le navire l'avait empêché de poursuivre le pirate comme il le souhaitait tant. Le laissant donc là, sur une mer dont il ne connaissait rien avec absolument aucun moyen de se repérer ou même de communiquer. Ils avaient ainsi erré durant deux semaine, rationnant comme ils le pouvaient eau et nourriture jusqu'à ce que cette tempête n'arrive. Et maintenant il se retrouvait là, à payer pour ses erreurs de jugement, incapable de faire quoi que ce soit. La vision qui s'offrait à lui relatait de l'horreur, certains étaient blessés et personne ne savait ce qu'il faisait. Puis ce fut à ce moment que Riku revint à ses esprits, reprenant son rôle de maître à bord.
Riku : Que tout le monde abandonne ce qu'il est en train de faire ! Abandonnez le sauvetage de ce navire, récupérez une corde, et attachez vous à tout ce que vous pourrez trouver ! Nous ne tenterons rien de plus tant que cette tempête ne se sera pas calmée !
Ces paroles désespérées redonnèrent ironiquement de la force à tout l'équipage. Leur chef était de retour, et il leur annonçait que cette tempête allait passer, une évidence pas si évidente dans le contexte présent. De plus, il était beaucoup plus simple de tenter de préserver sa vie et sa santé que de tenter de préserver un navire de la dérive. Tous s'exécutèrent donc rapidement, prenant tout de même soin d'aider les blessés qui auraient besoin d'aide, et après cela ils attendirent.
Cela sembla durer une éternité, et d'ailleurs la plupart de leurs esprits ne supportèrent pas ce voyage mouvementé.
Finalement, ils se réveillèrent quelques heures plus tard sur la plage d'une île dont ils n'auraient jamais soupçonné l'existence. Elle devait pourtant bien avoir été proche de cette tempête, pour qu'ils finissent tous échoués ici. De ce qu'ils en comprirent, Bullet Bill, fidèle animal de compagnie de Shigeru, s'était héroïquement débrouillé pour que les possesseurs de fruits du démons arrivent eux aussi jusqu'à la plage et ne coulent pas comme le leur y prédestinait leur malédiction. Et miraculeusement, tous les marines avaient fini sur cette même étendue de sable. Ce qui ne fut cependant pas le cas du navire. La totalité de celui-ci s'était bien retrouvée sur la plage mais pas en un seul morceau. Deux carcasses distinctes avaient rejoint le rivage. Loués furent-elles ces carcasses avaient transportés avec elle la plupart des affaires que les marines avaient embarqués à bord. Une bonne nouvelle qui fut particulièrement bienvenue lorsqu'il fut temps de faire un bilan complet de la situation.
Ils étaient 25 à être arrivés sur cette île. Le fait que personne ne soit venu constater le naufrage devait signifier que l'île n'était au mieux que peu habitée. Peut-être même ne l'était-elle pas du tout. Une expédition serait organisé pour répondre à cette question. Pour ce qui était de la nourriture et de l'eau potable ils n'en possédaient plus beaucoup. Ironiquement, ce qui avait le mieux fait le trajet était les trésors qui avaient été récupérés sur le navire de Kratos deux semaines plus tôt, un butin qui devait bien valoir le nouveau navire flambant neuf dont ils avaient besoin en cet instant précis.
Quoi qu'il en soit, lorsque ce bilan fut terminé, Riku décida que la prochaine journée serait dédiée au repos et à absolument rien d'autre, si ce n'est s'occuper des blessés. Et personne ne sembla vouloir le contredire. Ils passèrent donc une journée entière sur la plage, ne prenant pas le risque d'aller à l'aventure découvrir les alentours. Il fallait dire que le brouillard qui entourait la plage ne donnait absolument pas envie de s'aventurer plus loin. Ils n'auraient cependant pas le choix, un besoin de nourriture ainsi que de médicaments se faisait sentir. Ainsi, le second jour, Riku, Lily et trois hommes partirent avec quelques-uns des trésors de Kratos à la recherche de ce dont ils avaient besoin. En quittant la plage ils s'aventurèrent presque sans transition dans une forêt. Cette dernière avait beau être très proche de la côte, elle était presque entièrement masquée par le brouillard épais présent sur l'île. Et peut être était-ce mieux ainsi, en effet, cette forêt n'inspirait absolument pas confiance. Dans ce lieu, la terre était jonchée de feuilles mortes, si bien qu'il était presque impossible d'établir si la voie que suivait la petite expédition était réellement un chemin. Les arbres qui les entouraient, totalement nus de leur feuillage, hébergeaient de nombreux corbeaux, qui n'hésitaient pas à faire remarquer leurs présences par de nombreux croassements.
Quelques heures de routes et quelques frissons passés, le petit groupe de cinq arriva dans une place habitée. Ce fut un réel choc de découvrir qu'il y avait réellement de la vie sur cette île, et à vrai dire, l'espoir avait quasiment disparu lorsque la première bâtisse s'était présentée à leur vue. Comme cela avait été suggéré, il s'agissait réellement d'un petit village. Le nombre de maison ne devait pas excéder la vingtaine et il était fort peu probable qu'elles aient toutes été habitées. L'ambiance était dans un sens très similaire à celle que l'on pouvait trouver dans la forêt. Bien que le brouillard n'ait pas étendu son voile jusqu'au village, on remarquait tout de suite une architecture sombre et quasi archaïque qui donnait encore une fois un certain sentiment de malaise. Un malaise qui ne pu que s'accentuer lorsque le groupe pénétra dans le hameau. Immédiatement, les quelques paires d'yeux présentes à l'extérieur de leurs maisons se tournèrent vers eux avec un air presque menaçant. Des regards qui firent vite comprendre à Riku et ses hommes qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Des regards chargés d'émotions que Lily n'eut absolument aucun mal à ressentir et interpréter.
Lily : Ils nous méprisent.
Riku : Je sais. Et c'est bien pour cela que nous avons amené cet or. Ils ne le mépriseront pas, lui.
Et effectivement Riku n'eut pas tord. Bien que la transaction ne se fit pas dans la joie et la bonne humeur, l'or qu'ils avaient apporté leurs permit de récupérer de la nourriture ainsi que quelques herbes pour ceux dont les plaies s'étaient infectés. Ils tentèrent bien entendu d'acheter une embarcation ou bien un denden mushi mais aucun de ces éléments ne se trouva être à la vente. Ils durent donc se contenter de cela.
Après cela ils passèrent plusieurs jours sur l'île et malgré l'ambiance qui y régnait ils purent récupérer leur bonne humeur. Le fait qu'ils soient restés stationnés sur la plage devait y être pour beaucoup, cette dernière semblait totalement à l'écart du reste de l'île et du brouillard qui la caractérisait. Sur cette mer de sable, Agito pouvait donner une toute nouvelle vie à sa créativité infantile, au plus grand malheur de Shigeru qui se devait de passer derrière ses conneries.
Les marines n'avaient pas décidé de rester sur la plage que pour son aspect dirons nous hospitalier. Il s'agissait d'une décision murement réfléchie de Riku, qui au vu de son premier contact avec le peuple de l'île préférait éviter d'inutiles conflits. Il ne savait absolument pas pourquoi, mais la haine qu'il avait ressenti lors de cette rencontre semblait leur être personnellement adressée. Sous entendant qu'il ne s'agissait pas juste d'une haine envers les étrangers, mais bien d'une aversion pour la marine. La conversation avait été bien courte, et avait été vide de toute formule de politesse. C'était même à s'en demander si sans la présence de cet or, les habitants de cette île auraient daigné leur adresser la parole...
Quatre jours après que le naufrage fut arrivé il n'en restait quasiment plus de traces. La plupart des hommes avait récupéré et se sentait beaucoup mieux. Quelques bouteilles de whisky récupérés sur la carcasse du navire avaient fait leur joie et accompagnaient maintenant des parties de poker à la belle étoile qui semblaient être devenu un rituel. Ces carcasses maintenant ignorées de tous étaient d'ailleurs le dernier vestige de leur naufrage. Alors que le soleil avait tiré sa révérence depuis plusieurs heures maintenant, tous s'étaient rassemblés autours d'un énorme feu de plage. Et au bord de ce feu, les quelques marines qui avaient accompagnés Riku et Lily dans leur recherche de nourriture évoquaient des histoires d'horreur en lien avec le manoir que l'on pouvait observer lorsque l'on s'enfonçait un peu dans la forêt. Des histoires qui effrayaient Agito et émerveillaient Lily. Et ce fut au moment le plus angoissant de l'histoire qu'un soldat s'approcha en courant du feu de camp.
Soldat : On est sauvés !
Riku : Que se passe t-il ?
Soldat : Un navire de la marine est en approche !
Agito : Un navire ? Dépêchons nous d'aller voir ça, tant pis pour la suite de l'histoire... Et allez pas croire que j'avais peur hein ! C'est juste qu'on peux pas rater ce navire d'accord ?!
Shigeru : Je ne pensais pas qu'ils retrouveraient notre trace aussi facilement.
Lily : On arrête l'histoire ? J'veux connaitre la suite moi !
Riku : Si leur temps de réaction a piqué ta curiosité tu auras tout le loisir de les interroger sur ce point, mais seulement une fois que nous serons loin de cette île de malheur Shigeru.
Elle avait surgit de nul part, se manifestant d'un coup par les puissants éclairs qui l'accompagnait. Rapidement, des vents violents s'étaient mis à faire tanguer l'imposant navire comme s'il ne s'était agit que d'une simple barque. La moitié des hommes présents s'était vite évertuée à rentrer la grande voile, mais leur tâche n'avait pas été simple. Percutés par des vagues de plus de cinq mètres de haut certains en étaient même venus à tomber des hauteurs du mât, finissant sur le pont, impuissants. Semant encore un peu plus la zizanie caisse et barils s'étaient libérés de leurs cordages et se baladaient librement sur le navire. Quelques hommes tentaient désespérément de faire bouger le gouvernail mais sans aucun succès, celui-ci avait malheureusement rendu l'âme aussi vite que la tempête était arrivée. De plus même s'il avait été opérationnel, les nuages, les vagues ainsi que la pluie qui reliait les deux s'assuraient que le navigateur n'ait aucune visibilité. Bien entendu, tout le monde aidait comme il le pouvait. A ses risques et périls, Lily s'occupaient de ceux qui étaient tombés du mat sur le pont. Agito lui s'évertuait vainement à faire bouger le gouvernail, ayant en tête l'idée d'éviter de prendre de front les puissantes vagues qui se déchainaient tout autours d'eux. Shigeru avait en quelque sorte prit les commandes. D'une voix ferme il couvrait le bruit des vagues et du tonnerre, faisant comme il le pouvait pour maintenir le navire à flot. Et enfin, Riku observait. Il ne pouvait rien faire d'autre, paralysé par la peur, par la réalité qui se présentait en face de lui. Toute cette souffrance, tous ces blessés, ils étaient sa responsabilité, il était celui qui les avait conduit ici...
Grand Line, la mer de tous les périls. Jamais Riku n'aurait pu imaginer à quel point ce titre serait mérité, ce n'était après tout que sur un coup de tête qu'il avait mené son équipage sur cette mer. En effet, deux semaines plus tôt le Sergent-Chef avait poursuivi Aurion D. Kratos, capitaine des Dark Freedom à la frontière de Grand Line, Red Line. Celui-ci avait cependant réussi malgré les coups de canons à s'échapper et à prendre la route de tous les périls. Ne pouvant accepter cette défaite, Riku avait alors décidé de prendre sa suite. La décision relevait du suicide, traverser Red Line avec un bateau de ce gabarie sans même avoir de Log Pose pour se repérer ensuite... Mais il ne voulu rien entendre, aveuglé par ce besoin d'attraper le pirate il avait foncé tête baissée. Finalement, les dégâts qu'avait subit le navire l'avait empêché de poursuivre le pirate comme il le souhaitait tant. Le laissant donc là, sur une mer dont il ne connaissait rien avec absolument aucun moyen de se repérer ou même de communiquer. Ils avaient ainsi erré durant deux semaine, rationnant comme ils le pouvaient eau et nourriture jusqu'à ce que cette tempête n'arrive. Et maintenant il se retrouvait là, à payer pour ses erreurs de jugement, incapable de faire quoi que ce soit. La vision qui s'offrait à lui relatait de l'horreur, certains étaient blessés et personne ne savait ce qu'il faisait. Puis ce fut à ce moment que Riku revint à ses esprits, reprenant son rôle de maître à bord.
Riku : Que tout le monde abandonne ce qu'il est en train de faire ! Abandonnez le sauvetage de ce navire, récupérez une corde, et attachez vous à tout ce que vous pourrez trouver ! Nous ne tenterons rien de plus tant que cette tempête ne se sera pas calmée !
Ces paroles désespérées redonnèrent ironiquement de la force à tout l'équipage. Leur chef était de retour, et il leur annonçait que cette tempête allait passer, une évidence pas si évidente dans le contexte présent. De plus, il était beaucoup plus simple de tenter de préserver sa vie et sa santé que de tenter de préserver un navire de la dérive. Tous s'exécutèrent donc rapidement, prenant tout de même soin d'aider les blessés qui auraient besoin d'aide, et après cela ils attendirent.
Cela sembla durer une éternité, et d'ailleurs la plupart de leurs esprits ne supportèrent pas ce voyage mouvementé.
Finalement, ils se réveillèrent quelques heures plus tard sur la plage d'une île dont ils n'auraient jamais soupçonné l'existence. Elle devait pourtant bien avoir été proche de cette tempête, pour qu'ils finissent tous échoués ici. De ce qu'ils en comprirent, Bullet Bill, fidèle animal de compagnie de Shigeru, s'était héroïquement débrouillé pour que les possesseurs de fruits du démons arrivent eux aussi jusqu'à la plage et ne coulent pas comme le leur y prédestinait leur malédiction. Et miraculeusement, tous les marines avaient fini sur cette même étendue de sable. Ce qui ne fut cependant pas le cas du navire. La totalité de celui-ci s'était bien retrouvée sur la plage mais pas en un seul morceau. Deux carcasses distinctes avaient rejoint le rivage. Loués furent-elles ces carcasses avaient transportés avec elle la plupart des affaires que les marines avaient embarqués à bord. Une bonne nouvelle qui fut particulièrement bienvenue lorsqu'il fut temps de faire un bilan complet de la situation.
Ils étaient 25 à être arrivés sur cette île. Le fait que personne ne soit venu constater le naufrage devait signifier que l'île n'était au mieux que peu habitée. Peut-être même ne l'était-elle pas du tout. Une expédition serait organisé pour répondre à cette question. Pour ce qui était de la nourriture et de l'eau potable ils n'en possédaient plus beaucoup. Ironiquement, ce qui avait le mieux fait le trajet était les trésors qui avaient été récupérés sur le navire de Kratos deux semaines plus tôt, un butin qui devait bien valoir le nouveau navire flambant neuf dont ils avaient besoin en cet instant précis.
Quoi qu'il en soit, lorsque ce bilan fut terminé, Riku décida que la prochaine journée serait dédiée au repos et à absolument rien d'autre, si ce n'est s'occuper des blessés. Et personne ne sembla vouloir le contredire. Ils passèrent donc une journée entière sur la plage, ne prenant pas le risque d'aller à l'aventure découvrir les alentours. Il fallait dire que le brouillard qui entourait la plage ne donnait absolument pas envie de s'aventurer plus loin. Ils n'auraient cependant pas le choix, un besoin de nourriture ainsi que de médicaments se faisait sentir. Ainsi, le second jour, Riku, Lily et trois hommes partirent avec quelques-uns des trésors de Kratos à la recherche de ce dont ils avaient besoin. En quittant la plage ils s'aventurèrent presque sans transition dans une forêt. Cette dernière avait beau être très proche de la côte, elle était presque entièrement masquée par le brouillard épais présent sur l'île. Et peut être était-ce mieux ainsi, en effet, cette forêt n'inspirait absolument pas confiance. Dans ce lieu, la terre était jonchée de feuilles mortes, si bien qu'il était presque impossible d'établir si la voie que suivait la petite expédition était réellement un chemin. Les arbres qui les entouraient, totalement nus de leur feuillage, hébergeaient de nombreux corbeaux, qui n'hésitaient pas à faire remarquer leurs présences par de nombreux croassements.
Quelques heures de routes et quelques frissons passés, le petit groupe de cinq arriva dans une place habitée. Ce fut un réel choc de découvrir qu'il y avait réellement de la vie sur cette île, et à vrai dire, l'espoir avait quasiment disparu lorsque la première bâtisse s'était présentée à leur vue. Comme cela avait été suggéré, il s'agissait réellement d'un petit village. Le nombre de maison ne devait pas excéder la vingtaine et il était fort peu probable qu'elles aient toutes été habitées. L'ambiance était dans un sens très similaire à celle que l'on pouvait trouver dans la forêt. Bien que le brouillard n'ait pas étendu son voile jusqu'au village, on remarquait tout de suite une architecture sombre et quasi archaïque qui donnait encore une fois un certain sentiment de malaise. Un malaise qui ne pu que s'accentuer lorsque le groupe pénétra dans le hameau. Immédiatement, les quelques paires d'yeux présentes à l'extérieur de leurs maisons se tournèrent vers eux avec un air presque menaçant. Des regards qui firent vite comprendre à Riku et ses hommes qu'ils n'étaient pas les bienvenus. Des regards chargés d'émotions que Lily n'eut absolument aucun mal à ressentir et interpréter.
Lily : Ils nous méprisent.
Riku : Je sais. Et c'est bien pour cela que nous avons amené cet or. Ils ne le mépriseront pas, lui.
Et effectivement Riku n'eut pas tord. Bien que la transaction ne se fit pas dans la joie et la bonne humeur, l'or qu'ils avaient apporté leurs permit de récupérer de la nourriture ainsi que quelques herbes pour ceux dont les plaies s'étaient infectés. Ils tentèrent bien entendu d'acheter une embarcation ou bien un denden mushi mais aucun de ces éléments ne se trouva être à la vente. Ils durent donc se contenter de cela.
Après cela ils passèrent plusieurs jours sur l'île et malgré l'ambiance qui y régnait ils purent récupérer leur bonne humeur. Le fait qu'ils soient restés stationnés sur la plage devait y être pour beaucoup, cette dernière semblait totalement à l'écart du reste de l'île et du brouillard qui la caractérisait. Sur cette mer de sable, Agito pouvait donner une toute nouvelle vie à sa créativité infantile, au plus grand malheur de Shigeru qui se devait de passer derrière ses conneries.
Les marines n'avaient pas décidé de rester sur la plage que pour son aspect dirons nous hospitalier. Il s'agissait d'une décision murement réfléchie de Riku, qui au vu de son premier contact avec le peuple de l'île préférait éviter d'inutiles conflits. Il ne savait absolument pas pourquoi, mais la haine qu'il avait ressenti lors de cette rencontre semblait leur être personnellement adressée. Sous entendant qu'il ne s'agissait pas juste d'une haine envers les étrangers, mais bien d'une aversion pour la marine. La conversation avait été bien courte, et avait été vide de toute formule de politesse. C'était même à s'en demander si sans la présence de cet or, les habitants de cette île auraient daigné leur adresser la parole...
Quatre jours après que le naufrage fut arrivé il n'en restait quasiment plus de traces. La plupart des hommes avait récupéré et se sentait beaucoup mieux. Quelques bouteilles de whisky récupérés sur la carcasse du navire avaient fait leur joie et accompagnaient maintenant des parties de poker à la belle étoile qui semblaient être devenu un rituel. Ces carcasses maintenant ignorées de tous étaient d'ailleurs le dernier vestige de leur naufrage. Alors que le soleil avait tiré sa révérence depuis plusieurs heures maintenant, tous s'étaient rassemblés autours d'un énorme feu de plage. Et au bord de ce feu, les quelques marines qui avaient accompagnés Riku et Lily dans leur recherche de nourriture évoquaient des histoires d'horreur en lien avec le manoir que l'on pouvait observer lorsque l'on s'enfonçait un peu dans la forêt. Des histoires qui effrayaient Agito et émerveillaient Lily. Et ce fut au moment le plus angoissant de l'histoire qu'un soldat s'approcha en courant du feu de camp.
Soldat : On est sauvés !
Riku : Que se passe t-il ?
Soldat : Un navire de la marine est en approche !
Agito : Un navire ? Dépêchons nous d'aller voir ça, tant pis pour la suite de l'histoire... Et allez pas croire que j'avais peur hein ! C'est juste qu'on peux pas rater ce navire d'accord ?!
Shigeru : Je ne pensais pas qu'ils retrouveraient notre trace aussi facilement.
Lily : On arrête l'histoire ? J'veux connaitre la suite moi !
Riku : Si leur temps de réaction a piqué ta curiosité tu auras tout le loisir de les interroger sur ce point, mais seulement une fois que nous serons loin de cette île de malheur Shigeru.
Dernière édition par Riku Esperanti le Mer 17 Sep - 21:25, édité 5 fois
Mam'Rik- Roi Lion
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Perdition
Un brouillard dense et glacial, c'était la seule chose qu'avait trouvé l'équipage du Beluga en suivant la direction indiquée par l'eternal pose. La plupart des marines de l'équipage laissaient le désespoir les envahir peu à peu, certains pensaient même qu'ils étaient perdus à jamais et n'avaient plus qu'à attendre de mourir lentement. Même Noa qui au départ avait voulu suivre l'eternal pose commençait à douter de son idée.
Pour Lythis et Naria, c'était sans équivoque, la bonne décision avait été prise peu importe les conséquences qu'elle auraient. Naviguer à l'aveugle sur GrandLine était suicidaire, donc même si le pire arrivait sur cette mer lugubre, le résultat serait le même. L'Adjudante Lust ne doutait pas des directives de Lythis, cependant, elle n'aimait pas voir l'équipage dépité comme actuellement, elle faisait de son mieux pour réchauffer l'atmosphère, elle apportait boisson chaude au guetteur la nuit, elle aidait parfois le navigateur en prenant la barre quelques heures. Miranda quant à elle, fidèle à elle-même, entretenait les canons, nettoyait très méticuleusement ses armes même si elle ne s'en servait jamais. Et enfin, elle égayait de temps en temps l'ambiance grâce à sa candeur naturelle, une fois, elle proposa de lancer un feu d'artifice pour mettre un peu de bonne humeur dans le quotidien de l'équipage qui était devenu plutôt lugubre. Lythis refusa, un feu d'artifice pourrait indiquer leur position à des pirates ou toute autre sorte d'individus peu recommandables qui profiteraient de la brume pour attaquer en traître. Même si sa tentative se solda par un échec, elle fît rire une bonne partie de l'équipage.
Les jours passaient mais le brouillard ne se dissipait pas, le ciel demeurait en permanence obscur à cause de la masse nuageuse grise qui ne semblait pas vouloir partir. Cette particularité climatique conjuguée avec le brouillard oppressant donnait l'impression que les jours ne défilaient plus, une bonne partie de l'équipage en avait perdu la notion du temps. C'est Miranda qui annonçait au cours des repas la durée qui s'était écoulée depuis qu'il avait pénétré dans le brouillard. En effet, la jeune fille ne se séparait jamais de sa montre à gousset, ni de l'énorme horloge qu'elle avait disposée dans un angle de sa cabine. Ses deux instruments avaient fait d'elle le repère temporel de l'équipage.
Finalement, à l'aube du sixième jour, quelques rares rayons de lumière réussirent à se frayer un passage dans le voile opaque que formaient les nuages. La journée s’annonçait plus chaude que d'habitude. Miranda sortit un transat et s'installa sur le pont pour se réchauffer quelque peu. Naria voulut l'en dissuader mais abandonna rapidement l'idée étant déjà submergée par ses activités quotidiennes.
Quand Lythis sortit de sa cabine et découvrit la nouvelle recrue en train de ne rien faire il ne pût s'empêcher de le lui faire remarquer.
Lythis : Miranda, je sais que les canons sont impeccables et que l'armurerie du navire est propre et rangée mais tu ne penses pas que tu pourrais aider un peu l'équipage ?
Miranda devînt songeuse puis eu soudainement comme une illumination.
Miranda : Mais oui ! Ma pâte à crêpe est prête depuis dix minutes et je ne me suis toujours pas mise au travail.
Elle n'attendit pas une seconde de plus pour bondir de son transat se diriger vers la cuisine toute excitée, comme d'habitude...
Lythis souffla en signe d'exaspération puis demanda à ce qu'ôte le transat du pont. Il se demanda d'ailleurs où elle avait pût s'en procuré un. C'est à ce moment précis que Zoé se manifesta pour la première fois depuis plusieurs jours. Elle se contenta de déambuler sans véritable objectif apparent, puis, quand elle croisa finalement le regard du Scorpion lui jeta un petit sourire narquois. Lythis ne pût s'empêcher de penser qu'elle tramait encore quelque chose, non pas à cause de ce rictus provocateur, mais bel et bien parce que Zoé préparait toujours quelque chose...
Il laissa de côté ce "problème" pour s'occuper de la soudaine agitation de l'équipage, le guetteur venait d'annoncer "Terre en vue ! Terre en vue !". Une euphorie générale s'emparait des marines qui tous se postèrent à la rambarde pour observer l'horizon et distingué dans le brouillard l'immense masse sombre qui devrait correspondre à une île.
Beaucoup se réjouissaient, mais certains comme Lythis et Naria gardaient leur sang-froid. Certes, ils avaient atteint leur destination, mais rien n'indiquait que cette île serait habitée, et à supposer que ce soit le cas, habitée par qui ? Quand l'euphorie générale retomba,
"Il semblerait que nous ayons enfin atteint destination." dit-elle presque narquoise à Lythis.
"Il semblerait oui, il semblerait..." répondit-il nonchalant.
Du côté de la barre, Naria était accompagné de Noa, ainsi que de Kobi - son chat - et enfin de Mickaël - son petit ami, rencontré dans cette aventure - La discussion était moins tendue que du côté de Zoé et de Lythis mais tout aussi sérieuse :
"Le brouillard s'est dissipé bien vite je trouve..." s'inquiéta Naria.
"Presque trop vite..." renchérit Noa.
"Qu'est ce qui vous tracasse ?" demanda Mickaël se voulant presque "papa protecteur" de l'équipage.
"Eh bien, c'est comme si le brouillard qui entourait l'île voulait..." mais Naria n'eût pas le temps de finir que son petit ami termina la phrase pour elle "... protéger les habitants des visiteurs ?"
"Non..." se blasa Noa, "C'est comme si le brouillard voulait nous protéger de l'île." corrigea t'il enfin.
"Roh, vous exagérez, vous n'avez qu'à me dire qu'il y a un démon sur cette île tant que vous y êtes." ironisa Mickaël tandis que Naria esquissa un léger sourire. Noa s'écarta tout en murmurant pour lui-même : "Oui un démon, ou peut-être même pire..."
Les discussions furent rapidement interrompu par Lythis qui redistribuait les rôles de chacun. Le navigateur avait annoncé l'arrivée pour dans une heure. De ce fait, l'équipage était en ébullition et tout le monde devait être prêt pour amarrer. Miranda sortit sa montre à gousset et commença à compter pour voir si le navigateur ferait erreur dans son estimation.
"Un de MES canons ne marche pas dis-tu ? Lequel ?"
"Euh... Le quatrième..." répondit-il au hasard.
Miranda s'engouffra sans attendre dans le navire et se dirigera vers SON compartiment : le pont des canons et de l'armurerie. Pendant ce temps, sur le pont, l'équipage respectait le protocole que le capitaine avait établi lors d'une arrivée à terre, certains faisaient l'inventaire, d'autres vérifiaient l'état des voiles et des cordages.
Un groupe de reconnaissance composé de Lythis, Naria, Noa, ainsi que de Mickaël et de Zoé fût constitué, leur tâche consistait à trouver des vivres, un nouveau log pose et un maximum d'informations au sujet de l'île et de ses environs. Lythis fût le premier à poser le pied à terre pour la première fois depuis presque une semaine. Il fût aussi le premier à prendre la parole :
"Il était temps, c'est rassérénant de fouler autre chose que le plancher d'un bateau."
"Oui, "rassérénant" n'est pas le terme que j'aurais choisi vu l'ambiance de cette île." rétorqua Naria en montrant du menton de multiples corbeaux posés plus loin attendant une charogne à dépouiller.
"Il ne vous ferons rien... Pas avec moi dans les parages en tout cas." ajouta Noa qui croassa quelque chose qui fît fuir les volatiles.
"Tu peux leur parler ?" s'étonna Mickaël... "Plus ou moins, je comprends le sens de la majorité des croassements, il me suffit juste de reproduire celui qui est adapté à la situation."
"Et que viens tu de leur dire ?" demanda Zoé, curieuse. "Je leur ai dis qu'un danger approchait et qu'il fallait fuir... Fuir loin."
"Quel danger ?" ria Zoé. "Miranda" répondit gravement Noa...
Un coup de canon retentit, il venait du Beluga, le boulet partit à une vitesse fulgurante et pulvérisa le promontoire de pierre sur lequel était posé quelques instants plus tôt les corbeaux On entendit un murmure agacé sortir de la petite fenêtre qui permettait aux canons de tirer à l'extérieur : "Qu'est-ce qui m'a baragouiné l'autre ? Il marche très bien ce canon." Lythis se retourna le poing serré et finalement se détendit et reprit sa route et pris même le parti de Miranda :
"De toute façon, ce port est déjà en ruine..."
La troupe eu à peine le temps de faire quelques mètres supplémentaires que la jeune Miranda les avait rejoint en effectuant quelques pas de geppou. - bien qu'elle fût convaincue que ce soient ses ailes qui lui permettent de voler. -
L'équipage au complet, ils reprirent leur route de plus belle et s’arrêtèrent devant de massives portes de bois. En effet, un mur de pierre de trois mètres de haut séparait le port de ce qui semblait être la ville puisque de nombreux toits dépassaient du haut du mur. Au milieu de cette imposante barrière de pierre, deux grands battants taillés dans un bois noir et reliés par un vieux mais gros cadenas rouillé empêchait l'équipage d'avancer.
"Nous devrions peut-être trouver une autre entrée." tenta la jeune Miranda qui se voulait discrète et n'aimait pas abîmer le matériel des autres.
"Je m'en charge ?" demanda Noa à Lythis ?
"Le cadenas est usé par le temps, la porte est quant à elle dévorée par l'humidité du port, je m'en occupe..." objecta le capitaine.
Lythis se plaça devant la porte et lui asséna un violent coup de pied en son centre. La chaîne du cadenas se brisa instantanément et les multiples maillons partirent dans différentes directions. Le cadenas retomba plus loin tandis qu'un des battants fût arraché du mur tellement le coup fût brutal, l'autre s'ouvrit comme l'aurait fait une porte qu'on ouvrait normalement. Devant eux ne subsistait désormais qu'un adolescent leur souriant bêtement comme s'il les avait attendus. "Qui est-tu ?" questionna Lythis.
"Agito Springfield..." répondit Noa.
Pour Lythis et Naria, c'était sans équivoque, la bonne décision avait été prise peu importe les conséquences qu'elle auraient. Naviguer à l'aveugle sur GrandLine était suicidaire, donc même si le pire arrivait sur cette mer lugubre, le résultat serait le même. L'Adjudante Lust ne doutait pas des directives de Lythis, cependant, elle n'aimait pas voir l'équipage dépité comme actuellement, elle faisait de son mieux pour réchauffer l'atmosphère, elle apportait boisson chaude au guetteur la nuit, elle aidait parfois le navigateur en prenant la barre quelques heures. Miranda quant à elle, fidèle à elle-même, entretenait les canons, nettoyait très méticuleusement ses armes même si elle ne s'en servait jamais. Et enfin, elle égayait de temps en temps l'ambiance grâce à sa candeur naturelle, une fois, elle proposa de lancer un feu d'artifice pour mettre un peu de bonne humeur dans le quotidien de l'équipage qui était devenu plutôt lugubre. Lythis refusa, un feu d'artifice pourrait indiquer leur position à des pirates ou toute autre sorte d'individus peu recommandables qui profiteraient de la brume pour attaquer en traître. Même si sa tentative se solda par un échec, elle fît rire une bonne partie de l'équipage.
Les jours passaient mais le brouillard ne se dissipait pas, le ciel demeurait en permanence obscur à cause de la masse nuageuse grise qui ne semblait pas vouloir partir. Cette particularité climatique conjuguée avec le brouillard oppressant donnait l'impression que les jours ne défilaient plus, une bonne partie de l'équipage en avait perdu la notion du temps. C'est Miranda qui annonçait au cours des repas la durée qui s'était écoulée depuis qu'il avait pénétré dans le brouillard. En effet, la jeune fille ne se séparait jamais de sa montre à gousset, ni de l'énorme horloge qu'elle avait disposée dans un angle de sa cabine. Ses deux instruments avaient fait d'elle le repère temporel de l'équipage.
Finalement, à l'aube du sixième jour, quelques rares rayons de lumière réussirent à se frayer un passage dans le voile opaque que formaient les nuages. La journée s’annonçait plus chaude que d'habitude. Miranda sortit un transat et s'installa sur le pont pour se réchauffer quelque peu. Naria voulut l'en dissuader mais abandonna rapidement l'idée étant déjà submergée par ses activités quotidiennes.
Quand Lythis sortit de sa cabine et découvrit la nouvelle recrue en train de ne rien faire il ne pût s'empêcher de le lui faire remarquer.
Lythis : Miranda, je sais que les canons sont impeccables et que l'armurerie du navire est propre et rangée mais tu ne penses pas que tu pourrais aider un peu l'équipage ?
Miranda devînt songeuse puis eu soudainement comme une illumination.
Miranda : Mais oui ! Ma pâte à crêpe est prête depuis dix minutes et je ne me suis toujours pas mise au travail.
Elle n'attendit pas une seconde de plus pour bondir de son transat se diriger vers la cuisine toute excitée, comme d'habitude...
Lythis souffla en signe d'exaspération puis demanda à ce qu'ôte le transat du pont. Il se demanda d'ailleurs où elle avait pût s'en procuré un. C'est à ce moment précis que Zoé se manifesta pour la première fois depuis plusieurs jours. Elle se contenta de déambuler sans véritable objectif apparent, puis, quand elle croisa finalement le regard du Scorpion lui jeta un petit sourire narquois. Lythis ne pût s'empêcher de penser qu'elle tramait encore quelque chose, non pas à cause de ce rictus provocateur, mais bel et bien parce que Zoé préparait toujours quelque chose...
Il laissa de côté ce "problème" pour s'occuper de la soudaine agitation de l'équipage, le guetteur venait d'annoncer "Terre en vue ! Terre en vue !". Une euphorie générale s'emparait des marines qui tous se postèrent à la rambarde pour observer l'horizon et distingué dans le brouillard l'immense masse sombre qui devrait correspondre à une île.
Beaucoup se réjouissaient, mais certains comme Lythis et Naria gardaient leur sang-froid. Certes, ils avaient atteint leur destination, mais rien n'indiquait que cette île serait habitée, et à supposer que ce soit le cas, habitée par qui ? Quand l'euphorie générale retomba,
"Il semblerait que nous ayons enfin atteint destination." dit-elle presque narquoise à Lythis.
"Il semblerait oui, il semblerait..." répondit-il nonchalant.
Du côté de la barre, Naria était accompagné de Noa, ainsi que de Kobi - son chat - et enfin de Mickaël - son petit ami, rencontré dans cette aventure - La discussion était moins tendue que du côté de Zoé et de Lythis mais tout aussi sérieuse :
"Le brouillard s'est dissipé bien vite je trouve..." s'inquiéta Naria.
"Presque trop vite..." renchérit Noa.
"Qu'est ce qui vous tracasse ?" demanda Mickaël se voulant presque "papa protecteur" de l'équipage.
"Eh bien, c'est comme si le brouillard qui entourait l'île voulait..." mais Naria n'eût pas le temps de finir que son petit ami termina la phrase pour elle "... protéger les habitants des visiteurs ?"
"Non..." se blasa Noa, "C'est comme si le brouillard voulait nous protéger de l'île." corrigea t'il enfin.
"Roh, vous exagérez, vous n'avez qu'à me dire qu'il y a un démon sur cette île tant que vous y êtes." ironisa Mickaël tandis que Naria esquissa un léger sourire. Noa s'écarta tout en murmurant pour lui-même : "Oui un démon, ou peut-être même pire..."
Les discussions furent rapidement interrompu par Lythis qui redistribuait les rôles de chacun. Le navigateur avait annoncé l'arrivée pour dans une heure. De ce fait, l'équipage était en ébullition et tout le monde devait être prêt pour amarrer. Miranda sortit sa montre à gousset et commença à compter pour voir si le navigateur ferait erreur dans son estimation.
***
"Une heure et quatre minutes" cria la jeune fille qui railla son collègue navigateur. Ce dernier comme pour se défendre répliqua sans vraiment savoir si ce fût vrai : "Tu peux critiquer mon travail, mais hier, j'ai vu qu'un canon ne marchait pas. Et toc !" Le sourire sur le visage de Miranda s'effaça aussitôt, elle prit une expression sombre, limite inquiétante :"Un de MES canons ne marche pas dis-tu ? Lequel ?"
"Euh... Le quatrième..." répondit-il au hasard.
Miranda s'engouffra sans attendre dans le navire et se dirigera vers SON compartiment : le pont des canons et de l'armurerie. Pendant ce temps, sur le pont, l'équipage respectait le protocole que le capitaine avait établi lors d'une arrivée à terre, certains faisaient l'inventaire, d'autres vérifiaient l'état des voiles et des cordages.
Un groupe de reconnaissance composé de Lythis, Naria, Noa, ainsi que de Mickaël et de Zoé fût constitué, leur tâche consistait à trouver des vivres, un nouveau log pose et un maximum d'informations au sujet de l'île et de ses environs. Lythis fût le premier à poser le pied à terre pour la première fois depuis presque une semaine. Il fût aussi le premier à prendre la parole :
"Il était temps, c'est rassérénant de fouler autre chose que le plancher d'un bateau."
"Oui, "rassérénant" n'est pas le terme que j'aurais choisi vu l'ambiance de cette île." rétorqua Naria en montrant du menton de multiples corbeaux posés plus loin attendant une charogne à dépouiller.
"Il ne vous ferons rien... Pas avec moi dans les parages en tout cas." ajouta Noa qui croassa quelque chose qui fît fuir les volatiles.
"Tu peux leur parler ?" s'étonna Mickaël... "Plus ou moins, je comprends le sens de la majorité des croassements, il me suffit juste de reproduire celui qui est adapté à la situation."
"Et que viens tu de leur dire ?" demanda Zoé, curieuse. "Je leur ai dis qu'un danger approchait et qu'il fallait fuir... Fuir loin."
"Quel danger ?" ria Zoé. "Miranda" répondit gravement Noa...
Un coup de canon retentit, il venait du Beluga, le boulet partit à une vitesse fulgurante et pulvérisa le promontoire de pierre sur lequel était posé quelques instants plus tôt les corbeaux On entendit un murmure agacé sortir de la petite fenêtre qui permettait aux canons de tirer à l'extérieur : "Qu'est-ce qui m'a baragouiné l'autre ? Il marche très bien ce canon." Lythis se retourna le poing serré et finalement se détendit et reprit sa route et pris même le parti de Miranda :
"De toute façon, ce port est déjà en ruine..."
La troupe eu à peine le temps de faire quelques mètres supplémentaires que la jeune Miranda les avait rejoint en effectuant quelques pas de geppou. - bien qu'elle fût convaincue que ce soient ses ailes qui lui permettent de voler. -
L'équipage au complet, ils reprirent leur route de plus belle et s’arrêtèrent devant de massives portes de bois. En effet, un mur de pierre de trois mètres de haut séparait le port de ce qui semblait être la ville puisque de nombreux toits dépassaient du haut du mur. Au milieu de cette imposante barrière de pierre, deux grands battants taillés dans un bois noir et reliés par un vieux mais gros cadenas rouillé empêchait l'équipage d'avancer.
"Nous devrions peut-être trouver une autre entrée." tenta la jeune Miranda qui se voulait discrète et n'aimait pas abîmer le matériel des autres.
"Je m'en charge ?" demanda Noa à Lythis ?
"Le cadenas est usé par le temps, la porte est quant à elle dévorée par l'humidité du port, je m'en occupe..." objecta le capitaine.
Lythis se plaça devant la porte et lui asséna un violent coup de pied en son centre. La chaîne du cadenas se brisa instantanément et les multiples maillons partirent dans différentes directions. Le cadenas retomba plus loin tandis qu'un des battants fût arraché du mur tellement le coup fût brutal, l'autre s'ouvrit comme l'aurait fait une porte qu'on ouvrait normalement. Devant eux ne subsistait désormais qu'un adolescent leur souriant bêtement comme s'il les avait attendus. "Qui est-tu ?" questionna Lythis.
"Agito Springfield..." répondit Noa.
Dernière édition par Nicozeyo le Mer 26 Nov - 22:56, édité 4 fois
Nicozeyo- Kage
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Nuit Noire
Rapidement, Agito perdit le sourire face à ce groupe de marines qui était apparu devant lui. Car en effet, aucun d'eux ne semblait partager sa joie, si ce n'était peut être la jeune blonde à la paire d'aile de papillons. Mais elle semblait en réalité plus intéressée par la sucette qui dépassait de la poche d'Agito que par Agito en lui même. A côté d'elle se trouvait le plus effrayant d'entre eux. Mesurant aisément 1m90 il le toisait d'un regard presque accusateur, ce qui fut en grande partie la cause du malaise du petit marine. L'autre partie était la femme qui se trouvait un peu à l'écart du groupe, ses cheveux mi-longs étaient aussi noirs que les abords de l'île ce qui donnait l'impression qu'elle faisait partie du paysage. Mais heureusement, pour rassurer notre jeune marine, il y avait tout de même deux personnes dans le groupe qu'il connaissait. Le premier était Noa, celui qui l'avait reconnu. Il avait déjà eu la chance de l'affronter à deux reprises et il s'était d'ailleurs juré qu'il y aurait un troisième combat, qui déterminerait enfin qui était le vainqueur ! Cependant, le caractère quelque peu renfermé de ce même Noa ne semblait pas très adapté aux retrouvailles émouvantes auxquelles s'était attendu le petit Agito. C'est donc pour cela qu'il se tourna vers Naria, qui était finalement la seule personne de ce groupe qui avait ne serait-ce que sourit face à son apparition. Et à la recherche de réconfort il n'hésita pas à sauter dans ses bras, ignorant totalement le dernier homme, qui se tenait juste à côté d'elle.
Agito : Pourquoi vous me regardez tous comme ça ?! J'ai pourtant rien fait de mal.
Lythis : Un inconnu se présente à nous dans un décor des plus lugubres, à quel genre d'accueil t'attendais-tu petit ?
Agito : Un bonjour aurait été bien pour commencer !
Lythis : Il fait nuit...
Agito : C'est pareil ! Et puis j'suis pas un inconnu d'abord, j'connais Naria et Noa.
Le regard de Lythis qui était porté vers le jeune garçon se releva un peu pour se porter vers sa seconde, Naria, qui comprit immédiatement quelles étaient ses attentes.
Naria : C'est un des subordonnés de Riku Esperanti, que nous avions rencontré il y a quelques mois, je t'avais fait un rapport plutôt détaillé sur cette mission.
Lythis : Je vois.
Noa : Et qu'est ce que tu fais ici alors Agito ?
Agito : Bah je vous attendait !
D'un coup, tous s'intéressèrent aux paroles du petit marine. Il les attendaient ? Des centaines de questions surgirent immédiatement dans la tête de tous les membres d'équipage du Beluga. Comment pouvait-il les attendre alors que eux même ne savaient pas comment ils avaient atterri sur cette île. Avait il un rapport avec cette étrange Eternal Pose qu'ils avaient reçus par courrier quelques jours plus tôt ? Avides de réponses, ils laissèrent donc le petit Agito continuer son discours.
Agito : Bah quoi, vous êtes pas l'équipe de secours ?
La tension qui était née redescendue d'un coup, visiblement, il y avait eu quiproquo. Et cela se confirma lorsque Agito raconta comment ils s'étaient échoués sur cette île, sans Log Pose, et même sans embarcations. Et comment ils avaient cru en voyant ce navire de marine arriver qu'il s'agissait de renforts, venus les sortir de cette situation bien embarrassante.
Lythis : Donc pour résumer, nous sommes piégés sur cette île...
Agito : Bah non on est pas piégés, vous avez un bateau non ? On peux s'en aller maintenant.
Naria : Sans Log Pose ce serait un suicide... Il faudrait essayer d'en trouver un en ville.
Agito : C'est quoi un Log Pose ?
Lythis : Ce gamin est réellement un marine ?
Miranda : On est pas marine tant qu'on ne sait pas c'est quoi un Log Pose ? Mais alors... Je ne suis pas une marine ?!
Lythis : Je ne perdrais pas une goutte de salive de plus dans cette conversation stérile... Dirigeons nous plutôt vers la ville.
Agito : Je vous prévient vous allez être surpris.
Lythis : Surpris ?
Agito : Ils sont pas commodes les gens ici, tous là à nous traiter comme si nous avions la peste...
Noa : C'est cette île toute entière qui n'est pas commode...
Comme pour confirmer, les corbeaux qui se tenaient dans le dos du petit groupe se mirent à croasser, créant une ambiance pour le moins angoissante. Ne se laissant cependant pas effrayer par de telles choses, Lythis prit l'initiative d'enfin passer ce portail qu'il avait précédemment détruit à coup de pied. Le village qu'il découvrit était tout aussi lugubre que ce qu'ils avaient pu observer depuis qu'ils avaient débarqué sur cette île. Malgré l'heure tardive il était étonnant de voir à quel point les rues étaient vides. Pas un chat dehors, rien, pas même un bruit. Et il leur fallut même marcher quelque peu pour repérer une première source de lumière, seul élément jusque là qui avait confirmé à l'équipage du Beluga que ces quelques bâtisses étaient habitées. Cette ambiance sinistre ne manqua pas d'effrayer Agito, lui qui avait passé la soirée à entendre les histoires d'horreur supportait mal cet environnement. Il se mit donc rapidement à tanner Naria, trop peu sûr de lui pour directement parler à Lythis, la suppliant de ne pas s'attarder en ville et d'aller directement rejoindre Riku et les autres.
Malheureusement pour lui ce n'était pas elle qui décidait. Et Lythis n'en avait absolument rien à secouer des craintes du petit marine qui s'était ainsi greffé à son équipage. C'est pour cela qu'il se contenta d'ignorer ses jérémiades, laissant à Naria le plaisir de les supporter. Puis enfin, lorsqu'il tomba sur quelque chose qui l'intéressait il les coupa.
Lythis : Ici nous aurons des informations.
Le groupe se stoppa donc et se mit à observer le petit bâtiment devant lequel s'était arrêté le Commandant. Et ils prirent tous sa suite lorsqu'il pénétra à l'intérieur, tous sauf Zoé qui prétexta qu'elle préférait prendre l'air.
L'établissement, qui semblait bien mal entretenu, était de bien petite taille et les quatre personnes qui l'occupaient semblaient déjà presque le combler. A en juger par leur état, les trois clients étaient là depuis un bon moment déjà. Et pourtant malgré leur "fatigue" évidente, aucun d'eux ne manqua de presque insulter du regard le groupe qui venait de rentrer. Faisant fi de cela, Lythis se dirigea directement vers le barman qui semblait bien être le seul homme à jeun présent. Celui-ci leur fit toutefois très vite comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenus par le ton qu'il employa pour s'adresser à eux.
Barman : Qu'est ce que vous voulez l'étranger ?
Lythis : Dans l'immédiat, un Log Pose.
Barman : Un Log Pose ? J'sers pas ce genre de boisson mon dans mon bar. Et si c'est pas de la boisson que vous êtes venus chercher ici nous n'avons rien à nous dire.
Lythis : Je vois, je suppose que nous ne sommes pas les bienvenus.
Et là, sans crier gare, l'un des trois client s'emporta violemment !
Client : C'est ça vous êtes pas les bienvenus, maintenant partez d'ici ! J'ai plus peur de vous moi, j'vous l'dit !
Client 2 : Ferme la, ils sont peut être avec "eux".
Client 3 : Mais qu'est ce que vous racontez voyons, vous êtes complètement bourrés ou quoi, vous voyez pas que ce sont des marines ?
Client : J'm'en fou moi, de toute façon ce sont tous les mêmes ! On devrait tous les traiter de la même manière !
Là le client, avec quelques peines tout de même, se redressa et brisa une bouteille de verre qui était à sa portée, la transformant en arme traditionnelle de combat de bar. Devant cette réaction bien excessive, Naria prit l'initiative de montrer au reste du groupe la sortie, préférant éviter l'affrontement ridicule vers lequel ils se dirigeaient. Une fois dehors ils purent encore entendre les cris de rage de ce client qui était apparemment retenu par ses deux autres confrères de beuverie.
Lythis : Eh bien nous ne continuerons pas nos recherches pour ce soir, reportons cela à demain. En attendant il nous faut un endroit où dormir.
Agito : Oh ! Venez au campement, vous allez voir c'est génial, on a même un énorme feu de camp !
Naria : Je préfèrerais encore tenter ma chance à l'hôtel...
Agito : A l'hôtel ? Regarde l'état de cette ville, même pas sûr qu'ils sachent ce que c'est un hôtel.
Naria : Il nous reste toujours le navire alors...
Miranda : Ah non pas le navire ! Y'en a marre du navire ! Et puis j'pourrais faire de supers feux d'artifice sur la plage !
Choquée de l'intervention de Miranda, Naria se retourna vers elle afin de la faire taire avec un regard lourd de sens. Mais c'était sans compter sur l'appuie inattendu qu'avait obtenu la femme papillon, le soutiens de son propre Capitaine, Lythis, dont le visage exprimait clairement qu'il approuvait sans hésitation cette idée de passer la nuit pied à terre.
Naria : Va pour la plage et le feu de camp je suppose...
Ceux qui ne souhaitaient pas réellement découvrir les joies de la nuit en pleine air se résignèrent donc, contraints par leur capitaine et suivirent le fier Agito vers la seconde sortie du village. Et l'étendue qui s'étendait alors devant lui lui fit rapidement perdre son allure fière. De nombreux arbres morts dont les feuilles avaient été remplacées par des toiles d'araignées. Des buissons desquels s'échappaient de sortes de petits reflets lumineux, espacés de quelques centimètres à peine, sûrement les paires d'yeux des nombreux prédateurs qui peuplaient la forêt. Et pour compléter le tout les hululements d'un hibou qui semblait régner en maitre sur cette nuit. Cette traversée cauchemardesque était maintenant tout ce qui séparait les deux équipages marines. Le groupe plus vaillant que jamais s'élança donc, à la découverte de l'inconnu.
Agito : Pourquoi vous me regardez tous comme ça ?! J'ai pourtant rien fait de mal.
Lythis : Un inconnu se présente à nous dans un décor des plus lugubres, à quel genre d'accueil t'attendais-tu petit ?
Agito : Un bonjour aurait été bien pour commencer !
Lythis : Il fait nuit...
Agito : C'est pareil ! Et puis j'suis pas un inconnu d'abord, j'connais Naria et Noa.
Le regard de Lythis qui était porté vers le jeune garçon se releva un peu pour se porter vers sa seconde, Naria, qui comprit immédiatement quelles étaient ses attentes.
Naria : C'est un des subordonnés de Riku Esperanti, que nous avions rencontré il y a quelques mois, je t'avais fait un rapport plutôt détaillé sur cette mission.
Lythis : Je vois.
Noa : Et qu'est ce que tu fais ici alors Agito ?
Agito : Bah je vous attendait !
D'un coup, tous s'intéressèrent aux paroles du petit marine. Il les attendaient ? Des centaines de questions surgirent immédiatement dans la tête de tous les membres d'équipage du Beluga. Comment pouvait-il les attendre alors que eux même ne savaient pas comment ils avaient atterri sur cette île. Avait il un rapport avec cette étrange Eternal Pose qu'ils avaient reçus par courrier quelques jours plus tôt ? Avides de réponses, ils laissèrent donc le petit Agito continuer son discours.
Agito : Bah quoi, vous êtes pas l'équipe de secours ?
La tension qui était née redescendue d'un coup, visiblement, il y avait eu quiproquo. Et cela se confirma lorsque Agito raconta comment ils s'étaient échoués sur cette île, sans Log Pose, et même sans embarcations. Et comment ils avaient cru en voyant ce navire de marine arriver qu'il s'agissait de renforts, venus les sortir de cette situation bien embarrassante.
Lythis : Donc pour résumer, nous sommes piégés sur cette île...
Agito : Bah non on est pas piégés, vous avez un bateau non ? On peux s'en aller maintenant.
Naria : Sans Log Pose ce serait un suicide... Il faudrait essayer d'en trouver un en ville.
Agito : C'est quoi un Log Pose ?
Lythis : Ce gamin est réellement un marine ?
Miranda : On est pas marine tant qu'on ne sait pas c'est quoi un Log Pose ? Mais alors... Je ne suis pas une marine ?!
Lythis : Je ne perdrais pas une goutte de salive de plus dans cette conversation stérile... Dirigeons nous plutôt vers la ville.
Agito : Je vous prévient vous allez être surpris.
Lythis : Surpris ?
Agito : Ils sont pas commodes les gens ici, tous là à nous traiter comme si nous avions la peste...
Noa : C'est cette île toute entière qui n'est pas commode...
Comme pour confirmer, les corbeaux qui se tenaient dans le dos du petit groupe se mirent à croasser, créant une ambiance pour le moins angoissante. Ne se laissant cependant pas effrayer par de telles choses, Lythis prit l'initiative d'enfin passer ce portail qu'il avait précédemment détruit à coup de pied. Le village qu'il découvrit était tout aussi lugubre que ce qu'ils avaient pu observer depuis qu'ils avaient débarqué sur cette île. Malgré l'heure tardive il était étonnant de voir à quel point les rues étaient vides. Pas un chat dehors, rien, pas même un bruit. Et il leur fallut même marcher quelque peu pour repérer une première source de lumière, seul élément jusque là qui avait confirmé à l'équipage du Beluga que ces quelques bâtisses étaient habitées. Cette ambiance sinistre ne manqua pas d'effrayer Agito, lui qui avait passé la soirée à entendre les histoires d'horreur supportait mal cet environnement. Il se mit donc rapidement à tanner Naria, trop peu sûr de lui pour directement parler à Lythis, la suppliant de ne pas s'attarder en ville et d'aller directement rejoindre Riku et les autres.
Malheureusement pour lui ce n'était pas elle qui décidait. Et Lythis n'en avait absolument rien à secouer des craintes du petit marine qui s'était ainsi greffé à son équipage. C'est pour cela qu'il se contenta d'ignorer ses jérémiades, laissant à Naria le plaisir de les supporter. Puis enfin, lorsqu'il tomba sur quelque chose qui l'intéressait il les coupa.
Lythis : Ici nous aurons des informations.
Le groupe se stoppa donc et se mit à observer le petit bâtiment devant lequel s'était arrêté le Commandant. Et ils prirent tous sa suite lorsqu'il pénétra à l'intérieur, tous sauf Zoé qui prétexta qu'elle préférait prendre l'air.
L'établissement, qui semblait bien mal entretenu, était de bien petite taille et les quatre personnes qui l'occupaient semblaient déjà presque le combler. A en juger par leur état, les trois clients étaient là depuis un bon moment déjà. Et pourtant malgré leur "fatigue" évidente, aucun d'eux ne manqua de presque insulter du regard le groupe qui venait de rentrer. Faisant fi de cela, Lythis se dirigea directement vers le barman qui semblait bien être le seul homme à jeun présent. Celui-ci leur fit toutefois très vite comprendre qu'ils n'étaient pas les bienvenus par le ton qu'il employa pour s'adresser à eux.
Barman : Qu'est ce que vous voulez l'étranger ?
Lythis : Dans l'immédiat, un Log Pose.
Barman : Un Log Pose ? J'sers pas ce genre de boisson mon dans mon bar. Et si c'est pas de la boisson que vous êtes venus chercher ici nous n'avons rien à nous dire.
Lythis : Je vois, je suppose que nous ne sommes pas les bienvenus.
Et là, sans crier gare, l'un des trois client s'emporta violemment !
Client : C'est ça vous êtes pas les bienvenus, maintenant partez d'ici ! J'ai plus peur de vous moi, j'vous l'dit !
Client 2 : Ferme la, ils sont peut être avec "eux".
Client 3 : Mais qu'est ce que vous racontez voyons, vous êtes complètement bourrés ou quoi, vous voyez pas que ce sont des marines ?
Client : J'm'en fou moi, de toute façon ce sont tous les mêmes ! On devrait tous les traiter de la même manière !
Là le client, avec quelques peines tout de même, se redressa et brisa une bouteille de verre qui était à sa portée, la transformant en arme traditionnelle de combat de bar. Devant cette réaction bien excessive, Naria prit l'initiative de montrer au reste du groupe la sortie, préférant éviter l'affrontement ridicule vers lequel ils se dirigeaient. Une fois dehors ils purent encore entendre les cris de rage de ce client qui était apparemment retenu par ses deux autres confrères de beuverie.
Lythis : Eh bien nous ne continuerons pas nos recherches pour ce soir, reportons cela à demain. En attendant il nous faut un endroit où dormir.
Agito : Oh ! Venez au campement, vous allez voir c'est génial, on a même un énorme feu de camp !
Naria : Je préfèrerais encore tenter ma chance à l'hôtel...
Agito : A l'hôtel ? Regarde l'état de cette ville, même pas sûr qu'ils sachent ce que c'est un hôtel.
Naria : Il nous reste toujours le navire alors...
Miranda : Ah non pas le navire ! Y'en a marre du navire ! Et puis j'pourrais faire de supers feux d'artifice sur la plage !
Choquée de l'intervention de Miranda, Naria se retourna vers elle afin de la faire taire avec un regard lourd de sens. Mais c'était sans compter sur l'appuie inattendu qu'avait obtenu la femme papillon, le soutiens de son propre Capitaine, Lythis, dont le visage exprimait clairement qu'il approuvait sans hésitation cette idée de passer la nuit pied à terre.
Naria : Va pour la plage et le feu de camp je suppose...
Ceux qui ne souhaitaient pas réellement découvrir les joies de la nuit en pleine air se résignèrent donc, contraints par leur capitaine et suivirent le fier Agito vers la seconde sortie du village. Et l'étendue qui s'étendait alors devant lui lui fit rapidement perdre son allure fière. De nombreux arbres morts dont les feuilles avaient été remplacées par des toiles d'araignées. Des buissons desquels s'échappaient de sortes de petits reflets lumineux, espacés de quelques centimètres à peine, sûrement les paires d'yeux des nombreux prédateurs qui peuplaient la forêt. Et pour compléter le tout les hululements d'un hibou qui semblait régner en maitre sur cette nuit. Cette traversée cauchemardesque était maintenant tout ce qui séparait les deux équipages marines. Le groupe plus vaillant que jamais s'élança donc, à la découverte de l'inconnu.
Dernière édition par Riku Esperanti le Mer 17 Sep - 21:22, édité 3 fois
Mam'Rik- Roi Lion
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Date d'inscription : 04/09/2010
Le Bois Noir
Lythis fût le premier à pénétrer dans la forêt. Naria et Mickaël emboîtèrent le pas a leur capitaine et furent suivis de près par Agito qui ne désirait pas s'éloigner de l'Adjudante. Noa et Miranda se placèrent derrière Agito en se plaçant côte à côte, ce fût finalement Zoé qui les eut rejoints à l'instant qui se plaça en dernière position du groupe. - comme à l'accoutumé -
Alors que le groupe pénétrait dans la forêt, le soleil commençait à se lever paisiblement à l'est, l'aube devînt aurore. Malgré tout, très peu de rayons de lumières perçaient au travers du brouillard de la dense forêt obscure de l'île si bien que les ténèbres entouraient toujours notre groupe de marines.
Les premières minutes du voyage furent égayées par les questions de Miranda au sujet de la durée du trajet et de l'identité des camarades d'Agito, mais rapidement même Naria se montra peu encline à répondre à ses questions, elle semblait faire attention à autre chose... Noa était songeur et regardait souvent en direction de la forêt. "Qui y a t'il ?" l'interrogea Naria anxieuse.
Noa ne souhaitait pas répondre à cette question de peur d'inquiéter le groupe, mais il savait que Naria n'était pas dupe. Elle savait que quelque chose se tramait mais elle ignorait précisément quoi. L'adjudante n'en démordrait pas avant d'avoir eu sa réponse.
"Des loups..." s'enquit Noa.
Le groupe s'immobilisa sauf Miranda qui effectua un pas de plus mais s'arrêta dans le but de ne pas avoir l'air "anormale".
"Pardon ?" renchérit Naria.
"Ils sont approximativement une vingtaine et nous suivent depuis environ trois minutes, néanmoins leur comportement est étrange..."
"C'est à dire ?" surenchérit Lythis.
"Je ne saurais dire précisément, il reste toujours loin de nous et se déplacent très discrètement, ils nous ont pris en filature mais ne démontre aucune agressivité particulière... C'est comme si..."
"... Ils nous espionnaient ?" compléta Naria. "Ou attendent le bon moment pour attaquer." suggéra Lythis.
"Non." répondit Noa. "J'ai l'impression que quelque chose les empêche d'agir, ils semblent nous démontrer de l'intérêt mais ont peur d'attaquer."
La première chose qui vînt à l'esprit de Noa fût bien sûr le fruit de sa sœur, peut-être celui-ci exerçait il une influence étrange sur les animaux mais il était impossible de le vérifier. Par ailleurs, il ne voulait pas inclure Zoé dans la conversation.
Et pourtant, à la grande surprise de tous, c'est Zoé elle-même qui prit la parole : "Il est probable qu'ils attendent qu'un individu adéquat se retrouve dans une situation adéquate pour attaquer."
"Que veux-tu dire ?" questionna Lythis.
"Eh bien, c'est très simple, les animaux qui chasse en groupe ont généralement toujours la même stratégie de chasse, ils repèrent les individus les plus jeunes ou les plus malades..." elle marqua une pause et regarda Agito droit dans les yeux avant de reprendre de plus belle "... Et quand ces fameux individus sont seuls ou isolés du groupe dans lequel ils sont censés se trouver, ils l'attaquent par surprise... " une nouvelle fois elle plongea son regard dans celui d'Agito et lui sourit.
Lythis ajouta cyniquement : "Un peu comme les pirates."
Agito s'écria : "Je ne veux pas servir de goûter !"
Naria souffla, "Ne t'en fais pas Agito. Lythis, on fait quoi au sujet des loups ?"
Tandis qu'il recommençait tranquillement à marcher suivit de près par Miranda, Lythis répondit le plus naturellement du monde :
"S'ils nous attaquent, on contre-attaque, pour l'instant, reprenons notre route."
C'est ainsi que l'équipage du Beluga ainsi qu'Agito reprirent leur route tranquillement. Noa profita de cet instant de répit pour sortir l'eternal pose qu'il avait pris soin d'emporter.
Naria le questionna à ce sujet : "Maintenant que nous sommes arrivés sur l'île, l'eternal pose ne nous est plus d'aucune utilité. Pourquoi l'avoir emmené ?"
Miranda regarda l'objet que tenait Noa et sembla avoir une illumination. "Où as-tu trouvés cette boussole magnétique à tendance fixe ?"
"Euh... C'est le fameux eternal pose dont on parle depuis presque une semaine." répondit Noa.
"Ah, mais ça s’appelle comme ça ! J'avais pas compris." elle ponctua sa phrase d'un rire de petite fille amusée.
Naria consternée par à la fois le savoir et l'ignorance de Miranda réitéra tout de même sa question : "Quoi qu'il en soit, je ne sais toujours pas pourquoi tu l'as emmené Noa ?"
"C'est très simple. Un eternal pose ne se contente pas d'indiquer bêtement la direction d'une île, en vérité, il pointe vers un point très précis."
Un "C'est à dire ?" de Naria indiqua à Noa qu'il devait fournir plus amples explications. Mais ce fût Miranda qui lui répondit :
"Il pointe vers l'épicentre du champ magnétique de l'île pardi." "C'est exactement ça." confirma Noa.
Une nouvelle fois, Naria, choquée, se retourna en direction de Miranda. "Comment sais-tu cela toi ?"
"C'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur les boussoles magnétiques quand j'étais petite, moins que les explosifs et les armes, mais je connais quelques trucs."
"Et qu'est ce que tu sais faire avec ?" demanda intéressé Noa.
"Oh bah pas grand chose, les fabriquer, les détraquer... Je peux aussi les réparer !" dit l'humaine-papillon toute fière d'elle.
Lythis s'arrêta net : "Les réparer ? Tu peux réparer les log pose ?" tout en regardant la jeune fille droits dans les yeux, cette dernière fronça les sourcils en signe d'incompréhension.
Le capitaine reformula sa question : "Tu peux réparer une boussole magnétique à tendance variable ?"
Miranda pouffa de rire. "Bien sûr, la première fois que je l'ai fait, j'avais sept ans et demi."
Lythis contrôla la colère qu'il éprouvait pour la jeune fille pour avoir fait perdre autant de temps à l'équipage et se concentra sur la priorité absolue : pouvoir partir de cette île avec un log pose en état de marche. Il regarda en arrière et Naria saisit immédiatement ses intentions.
"Nous n'avons pas le temps de retourner au navire Lythis, il faut escorter Agito jusqu'à son équipage. Toute cette histoire peut attendre." mais le capitaine ne laissa pas Naria saper son autorité :
"Je ne crois pas avoir demander l'avis de qui que ce soit, je vous autorise cependant à finir le trajet avec Agito pour ensuite me rejoindre au plus vite sur le navire. Je vais pour ma part emmener Miranda au navire pour qu'elle puisse réparer le log pose, c'est notre priorité."
Personne ne chercha à contester Lythis, tous savait très bien qu'il était impossible de le faire changer d'avis dans l'état actuel des choses. Même Miranda qui aimait rencontrer de nouvelles personnes ne donna pas son avis insouciamment comme elle l'aurait fait en temps normal.
Zoé avait écoutée négligemment la conversation, mais elle avait semblé s'intéresser à la discussion quand Lythis eu exprimer le souhait de réparer le log pose. Elle regarda autour d'elle, et pris le temps d'observer la forêt, les quelques rayons de lumières passaient mieux que lors de leur départ il y a une dizaine de minutes maintenant, mais la forêt restait tout de même obscure... Et cette obscurité ne faisait que renforcer l'aspect sinistre de l'endroit. On entendait quelques corbeaux coasser au loin, de nombreuses toiles d'araignées reliaient les arbres entre eux par ci et là. Mais surtout, cette brume blanche et froide était omniprésente, elle ne réduisait pas beaucoup la visibilité, mais elle instaurait un sentiment d'insécurité permanent.
Quand soudain, un loup passa à toute vitesse derrière le groupe en coupant à la route et en rejoignant l'autre côté de la forêt. Immédiatement tous se retournèrent et dégainèrent leurs armes.
"Je crois qu'ils commencent à avoir faim." jeta Zoé cyniquement. Naria en profita pour ajouter :
"Lythis, il vaudrait peut-être mieux rejoindre l'équipage d'Agito, nous retournerons au navire en plein jour, quand ce sera... Plus sûr."
L'adjudante marquait un point et chacun sentait que le capitaine pesait le pour et le contre.
"Ainsi soit il..." cracha Lythis "... Nous allons finir de traverser cette maudite forêt et rejoindre Riku." acheva t'il.
Alors que le groupe pénétrait dans la forêt, le soleil commençait à se lever paisiblement à l'est, l'aube devînt aurore. Malgré tout, très peu de rayons de lumières perçaient au travers du brouillard de la dense forêt obscure de l'île si bien que les ténèbres entouraient toujours notre groupe de marines.
Les premières minutes du voyage furent égayées par les questions de Miranda au sujet de la durée du trajet et de l'identité des camarades d'Agito, mais rapidement même Naria se montra peu encline à répondre à ses questions, elle semblait faire attention à autre chose... Noa était songeur et regardait souvent en direction de la forêt. "Qui y a t'il ?" l'interrogea Naria anxieuse.
Noa ne souhaitait pas répondre à cette question de peur d'inquiéter le groupe, mais il savait que Naria n'était pas dupe. Elle savait que quelque chose se tramait mais elle ignorait précisément quoi. L'adjudante n'en démordrait pas avant d'avoir eu sa réponse.
"Des loups..." s'enquit Noa.
Le groupe s'immobilisa sauf Miranda qui effectua un pas de plus mais s'arrêta dans le but de ne pas avoir l'air "anormale".
"Pardon ?" renchérit Naria.
"Ils sont approximativement une vingtaine et nous suivent depuis environ trois minutes, néanmoins leur comportement est étrange..."
"C'est à dire ?" surenchérit Lythis.
"Je ne saurais dire précisément, il reste toujours loin de nous et se déplacent très discrètement, ils nous ont pris en filature mais ne démontre aucune agressivité particulière... C'est comme si..."
"... Ils nous espionnaient ?" compléta Naria. "Ou attendent le bon moment pour attaquer." suggéra Lythis.
"Non." répondit Noa. "J'ai l'impression que quelque chose les empêche d'agir, ils semblent nous démontrer de l'intérêt mais ont peur d'attaquer."
La première chose qui vînt à l'esprit de Noa fût bien sûr le fruit de sa sœur, peut-être celui-ci exerçait il une influence étrange sur les animaux mais il était impossible de le vérifier. Par ailleurs, il ne voulait pas inclure Zoé dans la conversation.
Et pourtant, à la grande surprise de tous, c'est Zoé elle-même qui prit la parole : "Il est probable qu'ils attendent qu'un individu adéquat se retrouve dans une situation adéquate pour attaquer."
"Que veux-tu dire ?" questionna Lythis.
"Eh bien, c'est très simple, les animaux qui chasse en groupe ont généralement toujours la même stratégie de chasse, ils repèrent les individus les plus jeunes ou les plus malades..." elle marqua une pause et regarda Agito droit dans les yeux avant de reprendre de plus belle "... Et quand ces fameux individus sont seuls ou isolés du groupe dans lequel ils sont censés se trouver, ils l'attaquent par surprise... " une nouvelle fois elle plongea son regard dans celui d'Agito et lui sourit.
Lythis ajouta cyniquement : "Un peu comme les pirates."
Agito s'écria : "Je ne veux pas servir de goûter !"
Naria souffla, "Ne t'en fais pas Agito. Lythis, on fait quoi au sujet des loups ?"
Tandis qu'il recommençait tranquillement à marcher suivit de près par Miranda, Lythis répondit le plus naturellement du monde :
"S'ils nous attaquent, on contre-attaque, pour l'instant, reprenons notre route."
C'est ainsi que l'équipage du Beluga ainsi qu'Agito reprirent leur route tranquillement. Noa profita de cet instant de répit pour sortir l'eternal pose qu'il avait pris soin d'emporter.
Naria le questionna à ce sujet : "Maintenant que nous sommes arrivés sur l'île, l'eternal pose ne nous est plus d'aucune utilité. Pourquoi l'avoir emmené ?"
Miranda regarda l'objet que tenait Noa et sembla avoir une illumination. "Où as-tu trouvés cette boussole magnétique à tendance fixe ?"
"Euh... C'est le fameux eternal pose dont on parle depuis presque une semaine." répondit Noa.
"Ah, mais ça s’appelle comme ça ! J'avais pas compris." elle ponctua sa phrase d'un rire de petite fille amusée.
Naria consternée par à la fois le savoir et l'ignorance de Miranda réitéra tout de même sa question : "Quoi qu'il en soit, je ne sais toujours pas pourquoi tu l'as emmené Noa ?"
"C'est très simple. Un eternal pose ne se contente pas d'indiquer bêtement la direction d'une île, en vérité, il pointe vers un point très précis."
Un "C'est à dire ?" de Naria indiqua à Noa qu'il devait fournir plus amples explications. Mais ce fût Miranda qui lui répondit :
"Il pointe vers l'épicentre du champ magnétique de l'île pardi." "C'est exactement ça." confirma Noa.
Une nouvelle fois, Naria, choquée, se retourna en direction de Miranda. "Comment sais-tu cela toi ?"
"C'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur les boussoles magnétiques quand j'étais petite, moins que les explosifs et les armes, mais je connais quelques trucs."
"Et qu'est ce que tu sais faire avec ?" demanda intéressé Noa.
"Oh bah pas grand chose, les fabriquer, les détraquer... Je peux aussi les réparer !" dit l'humaine-papillon toute fière d'elle.
Lythis s'arrêta net : "Les réparer ? Tu peux réparer les log pose ?" tout en regardant la jeune fille droits dans les yeux, cette dernière fronça les sourcils en signe d'incompréhension.
Le capitaine reformula sa question : "Tu peux réparer une boussole magnétique à tendance variable ?"
Miranda pouffa de rire. "Bien sûr, la première fois que je l'ai fait, j'avais sept ans et demi."
Lythis contrôla la colère qu'il éprouvait pour la jeune fille pour avoir fait perdre autant de temps à l'équipage et se concentra sur la priorité absolue : pouvoir partir de cette île avec un log pose en état de marche. Il regarda en arrière et Naria saisit immédiatement ses intentions.
"Nous n'avons pas le temps de retourner au navire Lythis, il faut escorter Agito jusqu'à son équipage. Toute cette histoire peut attendre." mais le capitaine ne laissa pas Naria saper son autorité :
"Je ne crois pas avoir demander l'avis de qui que ce soit, je vous autorise cependant à finir le trajet avec Agito pour ensuite me rejoindre au plus vite sur le navire. Je vais pour ma part emmener Miranda au navire pour qu'elle puisse réparer le log pose, c'est notre priorité."
Personne ne chercha à contester Lythis, tous savait très bien qu'il était impossible de le faire changer d'avis dans l'état actuel des choses. Même Miranda qui aimait rencontrer de nouvelles personnes ne donna pas son avis insouciamment comme elle l'aurait fait en temps normal.
Zoé avait écoutée négligemment la conversation, mais elle avait semblé s'intéresser à la discussion quand Lythis eu exprimer le souhait de réparer le log pose. Elle regarda autour d'elle, et pris le temps d'observer la forêt, les quelques rayons de lumières passaient mieux que lors de leur départ il y a une dizaine de minutes maintenant, mais la forêt restait tout de même obscure... Et cette obscurité ne faisait que renforcer l'aspect sinistre de l'endroit. On entendait quelques corbeaux coasser au loin, de nombreuses toiles d'araignées reliaient les arbres entre eux par ci et là. Mais surtout, cette brume blanche et froide était omniprésente, elle ne réduisait pas beaucoup la visibilité, mais elle instaurait un sentiment d'insécurité permanent.
Quand soudain, un loup passa à toute vitesse derrière le groupe en coupant à la route et en rejoignant l'autre côté de la forêt. Immédiatement tous se retournèrent et dégainèrent leurs armes.
"Je crois qu'ils commencent à avoir faim." jeta Zoé cyniquement. Naria en profita pour ajouter :
"Lythis, il vaudrait peut-être mieux rejoindre l'équipage d'Agito, nous retournerons au navire en plein jour, quand ce sera... Plus sûr."
L'adjudante marquait un point et chacun sentait que le capitaine pesait le pour et le contre.
"Ainsi soit il..." cracha Lythis "... Nous allons finir de traverser cette maudite forêt et rejoindre Riku." acheva t'il.
Nicozeyo- Kage
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Retrouvailles
Dans le camp, tout le monde était en train de s'activer. Un nouveau jour commençait et avec l'arrivée de ce navire de la marine, tous pensaient que leur petit séjour arrivait à sa fin, et de ce fait, réunissaient leurs affaires pour être prêt à quitter l'île dès que possible. Au vu du peu d'hospitalité dont avaient fait preuve les habitants, plus vite ils seraient partis, mieux ce serait.
Pendant que Shigeru, qui contrairement aux autres ne se pressait pas le moins de monde, avait à son tour décidé de raconter une histoire, et que Lily continuait vaillamment d'écouter, Riku se questionnait sur la crédibilité qu'il aurait en tant qu'officier de la marine dans les minutes à venir. Le fait qu'il ait fait échouer un navire de la marine était déjà accablant. Le fait que ses hommes se soient installés sur cette plage comme une petite colonie de vacances était lui aussi loin d'être reluisant. Mais un dernier élément faisait passer les deux premiers pour des détail : c'était Agito qui avait été accueillir l'équipe de secours, et cela faisait plus d'une heure qu'il était parti. Une heure. Qui savait quel genre d'âneries il avait déjà pu faire dans un laps de temps pareil...
Une chose était sûre, lorsque cette équipe de secours arriverait, les vacances prendraient fin. Et c'est pour retarder au maximum cette échéance que Riku décida d'aller se reposer. Le sergent-chef coupa donc Shigeru dans son histoire et lui donna l'ordre de le prévenir lorsque Agito serait de retour. Une fois cela fait, il alla s'installer dans ses quartiers provisoires, à l'ombre, sous le couvert de la carcasse de leur navire échoué.
Le repos de Riku fut de courte durée, car il ne fallut qu'une vingtaine de minutes à Agito pour revenir, triomphant, accompagné de ceux qui étaient supposément venus les secourir, les membres du Beluga.
Ceux-ci semblèrent bien étonnés en découvrant l'état du camp. Après avoir entendu le récit de leur naufrage, les membres du Beluga s'étaient imaginés retrouver des marines désespérés. Et à la place ils étaient tombés sur un camp plein de vie. Ici et là, des marines en forme empaquetaient leurs affaires afin de se tenir prêt à partir. D'autres, visiblement blessés, semblaient s'en être remis au jeu et à la boisson afin de faire passer le temps. Les uns raillaient les autres et réciproquement. A vrai dire, s'il n'y avait pas eu les fragments de l'ancien navire de la marine de part et d'autre de la plage, aucun n'aurait pu soupçonner que ces hommes étaient les rescapés d'un naufrage. Bien entendu, que ces hommes aient le moral était une bonne chose, mais ici, rien ne semblait être sous contrôle, c'est du moins ce que pensa le Commandant Zambar en découvrant les lieux. Sans lui laisser de temps de pousser son analyse un peu plus loin, un homme en apparence âgé mais qui ne mesurait que la moitié de sa taille vint à sa rencontre.
Shigeru : Monsieur, vous faites partie de l'équipe de secours ?
Lythis : Malheureusement pour vous non, c'est un malentendu, mais tant que nous sommes là, je pense que nous pouvons faire quelque chose pour vous. Conduisez moi auprès de la personne en charge ici.
Shigeru : Très bien.
Le sérieux de l'homme qui s'était présenté à lui inspira un certains sentiment de malaise à Shigeru, presque de la crainte. Cet homme et ses subordonnés ne semblaient en effet pas être le genre de personne que l'on envoyait à la rescousse d'un équipage échoué, et de ce fait le caporal préféra les traiter de la meilleure des manières avant de découvrir leurs intentions sur cette île. Le nain les guida donc immédiatement vers le petit coin de repos de Riku, lorsqu'il fut intercepté par Lily, qui n'avait aucune idée de l'importance des personnes qui se tenaient devant elle.
Lily : Eh Shigeru tu vas où ? T'as toujours pas fini de me raconter ton histoire !
Shigeru : Plus tard Lily.
Miranda : Une histoire ? Moi aussi je veux l'écouter !
Là, il ne pu s'empêcher de laisser échapper un petit rire. Jamais il n'aurait pensé qu'il existait une autre personne au sein de la marine qui puisse s'intéresser à ses histoires farfelues.
Shigeru : Je suppose donc que je devrais reprendre mon histoire depuis le début.
Miranda : Youpi !
La jeune marine aux ailes de papillon cria de joie sans prendre en considération une seule seconde le regard de son supérieur qui se voulait pourtant insistant. Un détail que Shigeru ne manqua pas de noter et qui continua de l'amuser. Visiblement, leur équipage possédait lui aussi sa petite touche d’insouciance.
Là, le nain entra à l'intérieur de l'une des carcasses du navire, et invita encore une fois l'équipage invité à les suivre. Il ne lui fallut que quelques pas pour s'arrêter, devant une porte de bois qui était sur le point de rendre l'âme.
Shigeru : Riku, tu as de la visite.
Là, le caporal ouvrit la porte, qui ne tint pas le choc et tomba violemment au sol. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, certaines parties du navire semblaient, vu de l'intérieur en tout cas, quasiment intactes. Et c'était dans une de ces pièces que se trouvaient actuellement Lythis et ses compagnons. La plupart des affaires qui reposaient dans la pièce étaient éparpillés sur le sol mais en dehors de cela tout semblait normal. Et là, Lythis pu découvrir le visage de celui qu'il venait secourir, ou plutôt redécouvrir. Car un regard lui suffit pour confirmer les suppositions qu'il avait pu faire lorsqu'il avait entendu son nom, Riku Esperanti. Ils avaient déjà effectué une mission ensemble, une de ses premières missions en tant que marine à vrai dire. Lorsqu'il le découvrit assis sur sa chaise à moitié endormi, le Commandant ne pu s'empêcher d'établir un lien entre son comportement et le relâchement de ses hommes.
Lythis : Sergent-Chef, j'espère que l'on ne vous dérange pas.
Rapidement, Riku ouvrit les yeux pour découvrir les huit personnes qui se tenaient en face de lui. Bien que la voix qui l'ait réveillé ne lui ait pas semblé familière, il fut heureux de découvrir que parmi le groupe qui le dévisageait il n'y avait que deux personnes qu'il ne connaissait pas. Le premier était un jeune homme qui se tenait aux côtés de Naria et dont il apprendrait plus tard que le nom était Mickaël. Et la seconde une femme, dont les ailes de papillons lui suggérèrent fortement qu'elle n'était qu'un fruit de son imagination. Voyant que le fait de se frotter les yeux ne changeait rien à la présence de cette femme et de sa paire d'aile il se résigna et fini par accepter qu'elle était réelle. Ou du moins, laissa ce mystère à plus tard et se concentra sur son principal invité, qui se tenait un pas en avant par rapport au reste du groupe. Il voulu bien adresser quelques mots à Noa et Naria qu'il connaissait un peu mieux que leur capitaine, et il fallait l'avouer appréciait un peu plus également, mais jugea que la situation ne s'y prêtait pas et que les salutations se feraient plus tard.
Riku : Lythis Zambar ?
Lythis : Lui même.
Riku : Commandant, Lythis Zambar, de ce que j'ai entendu. Je suis surpris de voir que c'est votre équipage que le QG a choisi pour nous secourir.
Lythis : Contrairement à ce que vous semblez tous croire, ma présence sur cette île n'a rien à voir avec un sauvetage.
Riku : Dans ce cas je suppose que nous allons avoir besoin d'une conversation.
Lythis acquiesça pour confirmer les paroles du Sergent-Chef. Il demanda alors à ses subordonnés de sortir pour que les deux hommes puissent discuter en privé. Riku fit de même et demanda à Shigeru de distraire Lily et Agito avec une de ses fameuses histoires. Tous s'exécutèrent et laissèrent les deux chefs d'équipages seuls dans la pièces.
Lythis : Je ne vais pas tourner autours du pot plus longtemps, nous avons été conduit sur cette île par le biais d'un Eternal Pose, reçu sur le navire de manière anonyme. L'idée de le suivre sans savoir vers qui ou quoi il nous menait semblait folle mais le fait que notre Log Pose nous lâche au même moment ne nous a pas laissé le choix.
Riku : Une étrange coïncidence...
Lythis : C'est également ce que j'ai pensé. Vous avez repéré quelque chose d'anormal sur cette île ? Quelque chose ou quelqu'un qui pourrait donner un peu de sens à cette histoire ?
Riku : En dehors du comportement hostile des habitants ? Rien d'étrange non.
Lythis : Dans ce cas je suppose que nous ne pourrons qu'attendre qu'un évènement ne vienne nous donner plus d'informations. Pour ce qui est de votre problème de locomotion, dès que nous en serons dans la capacité nous vous conduirons à la base la plus proche, combien êtes vous ?
Riku : Nous sommes 25, et je vous remercie pour ça.
Lythis : Nous devrions pouvoir tous vous accueillir en une fois. Très bien, dans ce cas je suppose que je vais retourner au navire avec Miranda. D'après ses dires elle aurait les connaissances nécessaires pour réparer un Log Pose.
Là, Riku se senti interpellé, comme s'il y avait quelque chose qui ne collait pas dans cette histoire.
Riku : Pourquoi ne pas avoir tout simplement tenté de réparer le Log Pose dès que le problème s'est présenté ?
Lythis : Miranda n'avait pas comprit que le Log Pose avait un problème, elle ne s'en est rendu compte qu'à notre arrivée sur l'île...
Riku : Ah... Je vois...
Les deux hommes se regardèrent alors quelques secondes, se demandant tout deux comment cela pouvait être possible d'être aussi naïve, dirons nous pour être poli, puis se quittèrent sans plus de cérémonie.
Lorsque Lythis sorti de la carcasse du navire, il pu constater que Miranda et Mickaël s'étaient joints à Agito et Lily pour écouter une histoire contée par Shigeru. Zoé, elle, était assise un peu à l'écart et semblait perdue dans ses pensées. Enfin, Naria et Noa étaient en pleine conversation, et Lythis décida de se joindre à eux.
Naria : ... pourrait être ça.
Lythis : De quoi parlez vous ?
Noa : Eh bien j'ai émis l'hypothèse que nous n'avions toujours pas atteint ce que l'expéditeur de la lettre voulait que nous trouvions.
Lythis : Explique toi.
Noa : Bien que nous soyons arrivés sur l'île, l'Eternal Pose continu de pointer dans une direction bien précise, l'épicentre du champ magnétique de l'île. Je pense que nous devrions aller y faire un tour.
Lythis : C'est une piste à explorer, pas notre priorité mais toujours une idée intéressante.
Naria : Et quelle est donc notre priorité ?
Lythis : Nous assurer un moyen de quitter cette île. Et pour cela il n'y a pas 36 solutions, il nous faut réparer le Log Pose, je ramène d'ailleurs Miranda sur le navire immédiatement.
Noa : Dans ce cas nous t'attendrons ici.
Lythis s'approcha alors de Miranda et lui expliqua qu'elle devait venir avec lui. Elle rechigna quelque peu en comprenant qu'elle n'entendrait pas la fin de l'histoire mais fini par accepter lorsqu'elle comprit qu'il y avait un véritable défis à relever avec la réparation de ce Log Pose. Les deux se dirigèrent donc à nouveau en direction de la forêt pour retourner vers leur navire, mais Naria les rattrapa avant qu'ils ne soient trop loin afin de leur dire quelques derniers mots.
Naria : Lythis, attends, il y a autre chose dont il faut que je te parle.
Lythis : Quoi donc ?
Naria : Je n'étais pas sûr que cette information vaille la peine d'être mentionnée, mais il y a quelque chose de bizarre avec cette fille, Lily.
Lythis : Explique toi.
Naria : Eh bien tout à l'heure, lorsque vous avez eu votre conversation entre Capitaines, nous en avons profité pour rapidement faire les présentations, et quelque chose d'étrange s'est produit. Tu sais que Zoé utilise presque constamment son fruit, utilisant une illusion d'elle même pour se déplacer et agir à sa place.
Lythis : Une précaution contre les attaques surprises oui.
Naria : Eh bien cette Lily a été capable de voir à travers. Lorsqu'elle s'est présentée à nous, elle a clairement demandé à Zoé pourquoi elle se tenait aussi loin, alors que pour tous le reste d'entre nous, Zoé n'était qu'à deux pas. Et elle ne lui a pas parlé en posant les yeux sur l'illusion comme l'aurait fait toute autre personne sous l'influence du fruit, elle a parlé dans le vide, à un endroit où il n'y avait rien, sûrement l'endroit où Zoé se tenait en réalité.
Lythis : Tu es sûre de ce que tu avances, cette fille serait capable de voir à travers les illusions de Zoé ?
Naria : Je l'affirme, elle a été capable de voir la vrai Zoé, celle qui ne se révèle jamais.
Une personne capable de voir à travers les illusions de Zoé, capable de percer à travers toutes ses précautions et de découvrir sa véritable enveloppe charnelle. L'éventualité qu'une personne soit capable de voir à travers les illusions de Zoé avait déjà effleuré son esprit mais il n'avait jamais pensé en rencontrer une. Et maintenant, une question logique se posait à lui, Zoé elle même avait-elle imaginé que ce genre de cas de figure pourrait se présenter ? Dans la situation présente, la réponse n'aurait que peu d'importance, mais la relation quasi belliqueuse que Lythis avait avec cet électron libre qu'était Zoé attisait sa curiosité. Il se tourna alors vers cette même Zoé et la regarda droit dans les yeux. Malgré la distance qui les séparait, et le fait que la personne que Lythis regardait n'était sûrement qu'une autre de ses illusions, un message sembla passer, par un petit sourire narquois, comme pour se moquer de la surprise du Commandant. Mais Lythis n'était pas dupe, et bien que Zoé tente de lui faire croire que cette situation n'était pas une surprise pour elle, il ne se fierait pas à son petit sourire narquois aussi facilement. Après tout, avec elle, tout n'était qu'illusion.
Pendant que Shigeru, qui contrairement aux autres ne se pressait pas le moins de monde, avait à son tour décidé de raconter une histoire, et que Lily continuait vaillamment d'écouter, Riku se questionnait sur la crédibilité qu'il aurait en tant qu'officier de la marine dans les minutes à venir. Le fait qu'il ait fait échouer un navire de la marine était déjà accablant. Le fait que ses hommes se soient installés sur cette plage comme une petite colonie de vacances était lui aussi loin d'être reluisant. Mais un dernier élément faisait passer les deux premiers pour des détail : c'était Agito qui avait été accueillir l'équipe de secours, et cela faisait plus d'une heure qu'il était parti. Une heure. Qui savait quel genre d'âneries il avait déjà pu faire dans un laps de temps pareil...
Une chose était sûre, lorsque cette équipe de secours arriverait, les vacances prendraient fin. Et c'est pour retarder au maximum cette échéance que Riku décida d'aller se reposer. Le sergent-chef coupa donc Shigeru dans son histoire et lui donna l'ordre de le prévenir lorsque Agito serait de retour. Une fois cela fait, il alla s'installer dans ses quartiers provisoires, à l'ombre, sous le couvert de la carcasse de leur navire échoué.
Le repos de Riku fut de courte durée, car il ne fallut qu'une vingtaine de minutes à Agito pour revenir, triomphant, accompagné de ceux qui étaient supposément venus les secourir, les membres du Beluga.
Ceux-ci semblèrent bien étonnés en découvrant l'état du camp. Après avoir entendu le récit de leur naufrage, les membres du Beluga s'étaient imaginés retrouver des marines désespérés. Et à la place ils étaient tombés sur un camp plein de vie. Ici et là, des marines en forme empaquetaient leurs affaires afin de se tenir prêt à partir. D'autres, visiblement blessés, semblaient s'en être remis au jeu et à la boisson afin de faire passer le temps. Les uns raillaient les autres et réciproquement. A vrai dire, s'il n'y avait pas eu les fragments de l'ancien navire de la marine de part et d'autre de la plage, aucun n'aurait pu soupçonner que ces hommes étaient les rescapés d'un naufrage. Bien entendu, que ces hommes aient le moral était une bonne chose, mais ici, rien ne semblait être sous contrôle, c'est du moins ce que pensa le Commandant Zambar en découvrant les lieux. Sans lui laisser de temps de pousser son analyse un peu plus loin, un homme en apparence âgé mais qui ne mesurait que la moitié de sa taille vint à sa rencontre.
Shigeru : Monsieur, vous faites partie de l'équipe de secours ?
Lythis : Malheureusement pour vous non, c'est un malentendu, mais tant que nous sommes là, je pense que nous pouvons faire quelque chose pour vous. Conduisez moi auprès de la personne en charge ici.
Shigeru : Très bien.
Le sérieux de l'homme qui s'était présenté à lui inspira un certains sentiment de malaise à Shigeru, presque de la crainte. Cet homme et ses subordonnés ne semblaient en effet pas être le genre de personne que l'on envoyait à la rescousse d'un équipage échoué, et de ce fait le caporal préféra les traiter de la meilleure des manières avant de découvrir leurs intentions sur cette île. Le nain les guida donc immédiatement vers le petit coin de repos de Riku, lorsqu'il fut intercepté par Lily, qui n'avait aucune idée de l'importance des personnes qui se tenaient devant elle.
Lily : Eh Shigeru tu vas où ? T'as toujours pas fini de me raconter ton histoire !
Shigeru : Plus tard Lily.
Miranda : Une histoire ? Moi aussi je veux l'écouter !
Là, il ne pu s'empêcher de laisser échapper un petit rire. Jamais il n'aurait pensé qu'il existait une autre personne au sein de la marine qui puisse s'intéresser à ses histoires farfelues.
Shigeru : Je suppose donc que je devrais reprendre mon histoire depuis le début.
Miranda : Youpi !
La jeune marine aux ailes de papillon cria de joie sans prendre en considération une seule seconde le regard de son supérieur qui se voulait pourtant insistant. Un détail que Shigeru ne manqua pas de noter et qui continua de l'amuser. Visiblement, leur équipage possédait lui aussi sa petite touche d’insouciance.
Là, le nain entra à l'intérieur de l'une des carcasses du navire, et invita encore une fois l'équipage invité à les suivre. Il ne lui fallut que quelques pas pour s'arrêter, devant une porte de bois qui était sur le point de rendre l'âme.
Shigeru : Riku, tu as de la visite.
Là, le caporal ouvrit la porte, qui ne tint pas le choc et tomba violemment au sol. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, certaines parties du navire semblaient, vu de l'intérieur en tout cas, quasiment intactes. Et c'était dans une de ces pièces que se trouvaient actuellement Lythis et ses compagnons. La plupart des affaires qui reposaient dans la pièce étaient éparpillés sur le sol mais en dehors de cela tout semblait normal. Et là, Lythis pu découvrir le visage de celui qu'il venait secourir, ou plutôt redécouvrir. Car un regard lui suffit pour confirmer les suppositions qu'il avait pu faire lorsqu'il avait entendu son nom, Riku Esperanti. Ils avaient déjà effectué une mission ensemble, une de ses premières missions en tant que marine à vrai dire. Lorsqu'il le découvrit assis sur sa chaise à moitié endormi, le Commandant ne pu s'empêcher d'établir un lien entre son comportement et le relâchement de ses hommes.
Lythis : Sergent-Chef, j'espère que l'on ne vous dérange pas.
Rapidement, Riku ouvrit les yeux pour découvrir les huit personnes qui se tenaient en face de lui. Bien que la voix qui l'ait réveillé ne lui ait pas semblé familière, il fut heureux de découvrir que parmi le groupe qui le dévisageait il n'y avait que deux personnes qu'il ne connaissait pas. Le premier était un jeune homme qui se tenait aux côtés de Naria et dont il apprendrait plus tard que le nom était Mickaël. Et la seconde une femme, dont les ailes de papillons lui suggérèrent fortement qu'elle n'était qu'un fruit de son imagination. Voyant que le fait de se frotter les yeux ne changeait rien à la présence de cette femme et de sa paire d'aile il se résigna et fini par accepter qu'elle était réelle. Ou du moins, laissa ce mystère à plus tard et se concentra sur son principal invité, qui se tenait un pas en avant par rapport au reste du groupe. Il voulu bien adresser quelques mots à Noa et Naria qu'il connaissait un peu mieux que leur capitaine, et il fallait l'avouer appréciait un peu plus également, mais jugea que la situation ne s'y prêtait pas et que les salutations se feraient plus tard.
Riku : Lythis Zambar ?
Lythis : Lui même.
Riku : Commandant, Lythis Zambar, de ce que j'ai entendu. Je suis surpris de voir que c'est votre équipage que le QG a choisi pour nous secourir.
Lythis : Contrairement à ce que vous semblez tous croire, ma présence sur cette île n'a rien à voir avec un sauvetage.
Riku : Dans ce cas je suppose que nous allons avoir besoin d'une conversation.
Lythis acquiesça pour confirmer les paroles du Sergent-Chef. Il demanda alors à ses subordonnés de sortir pour que les deux hommes puissent discuter en privé. Riku fit de même et demanda à Shigeru de distraire Lily et Agito avec une de ses fameuses histoires. Tous s'exécutèrent et laissèrent les deux chefs d'équipages seuls dans la pièces.
Lythis : Je ne vais pas tourner autours du pot plus longtemps, nous avons été conduit sur cette île par le biais d'un Eternal Pose, reçu sur le navire de manière anonyme. L'idée de le suivre sans savoir vers qui ou quoi il nous menait semblait folle mais le fait que notre Log Pose nous lâche au même moment ne nous a pas laissé le choix.
Riku : Une étrange coïncidence...
Lythis : C'est également ce que j'ai pensé. Vous avez repéré quelque chose d'anormal sur cette île ? Quelque chose ou quelqu'un qui pourrait donner un peu de sens à cette histoire ?
Riku : En dehors du comportement hostile des habitants ? Rien d'étrange non.
Lythis : Dans ce cas je suppose que nous ne pourrons qu'attendre qu'un évènement ne vienne nous donner plus d'informations. Pour ce qui est de votre problème de locomotion, dès que nous en serons dans la capacité nous vous conduirons à la base la plus proche, combien êtes vous ?
Riku : Nous sommes 25, et je vous remercie pour ça.
Lythis : Nous devrions pouvoir tous vous accueillir en une fois. Très bien, dans ce cas je suppose que je vais retourner au navire avec Miranda. D'après ses dires elle aurait les connaissances nécessaires pour réparer un Log Pose.
Là, Riku se senti interpellé, comme s'il y avait quelque chose qui ne collait pas dans cette histoire.
Riku : Pourquoi ne pas avoir tout simplement tenté de réparer le Log Pose dès que le problème s'est présenté ?
Lythis : Miranda n'avait pas comprit que le Log Pose avait un problème, elle ne s'en est rendu compte qu'à notre arrivée sur l'île...
Riku : Ah... Je vois...
Les deux hommes se regardèrent alors quelques secondes, se demandant tout deux comment cela pouvait être possible d'être aussi naïve, dirons nous pour être poli, puis se quittèrent sans plus de cérémonie.
Lorsque Lythis sorti de la carcasse du navire, il pu constater que Miranda et Mickaël s'étaient joints à Agito et Lily pour écouter une histoire contée par Shigeru. Zoé, elle, était assise un peu à l'écart et semblait perdue dans ses pensées. Enfin, Naria et Noa étaient en pleine conversation, et Lythis décida de se joindre à eux.
Naria : ... pourrait être ça.
Lythis : De quoi parlez vous ?
Noa : Eh bien j'ai émis l'hypothèse que nous n'avions toujours pas atteint ce que l'expéditeur de la lettre voulait que nous trouvions.
Lythis : Explique toi.
Noa : Bien que nous soyons arrivés sur l'île, l'Eternal Pose continu de pointer dans une direction bien précise, l'épicentre du champ magnétique de l'île. Je pense que nous devrions aller y faire un tour.
Lythis : C'est une piste à explorer, pas notre priorité mais toujours une idée intéressante.
Naria : Et quelle est donc notre priorité ?
Lythis : Nous assurer un moyen de quitter cette île. Et pour cela il n'y a pas 36 solutions, il nous faut réparer le Log Pose, je ramène d'ailleurs Miranda sur le navire immédiatement.
Noa : Dans ce cas nous t'attendrons ici.
Lythis s'approcha alors de Miranda et lui expliqua qu'elle devait venir avec lui. Elle rechigna quelque peu en comprenant qu'elle n'entendrait pas la fin de l'histoire mais fini par accepter lorsqu'elle comprit qu'il y avait un véritable défis à relever avec la réparation de ce Log Pose. Les deux se dirigèrent donc à nouveau en direction de la forêt pour retourner vers leur navire, mais Naria les rattrapa avant qu'ils ne soient trop loin afin de leur dire quelques derniers mots.
Naria : Lythis, attends, il y a autre chose dont il faut que je te parle.
Lythis : Quoi donc ?
Naria : Je n'étais pas sûr que cette information vaille la peine d'être mentionnée, mais il y a quelque chose de bizarre avec cette fille, Lily.
Lythis : Explique toi.
Naria : Eh bien tout à l'heure, lorsque vous avez eu votre conversation entre Capitaines, nous en avons profité pour rapidement faire les présentations, et quelque chose d'étrange s'est produit. Tu sais que Zoé utilise presque constamment son fruit, utilisant une illusion d'elle même pour se déplacer et agir à sa place.
Lythis : Une précaution contre les attaques surprises oui.
Naria : Eh bien cette Lily a été capable de voir à travers. Lorsqu'elle s'est présentée à nous, elle a clairement demandé à Zoé pourquoi elle se tenait aussi loin, alors que pour tous le reste d'entre nous, Zoé n'était qu'à deux pas. Et elle ne lui a pas parlé en posant les yeux sur l'illusion comme l'aurait fait toute autre personne sous l'influence du fruit, elle a parlé dans le vide, à un endroit où il n'y avait rien, sûrement l'endroit où Zoé se tenait en réalité.
Lythis : Tu es sûre de ce que tu avances, cette fille serait capable de voir à travers les illusions de Zoé ?
Naria : Je l'affirme, elle a été capable de voir la vrai Zoé, celle qui ne se révèle jamais.
Une personne capable de voir à travers les illusions de Zoé, capable de percer à travers toutes ses précautions et de découvrir sa véritable enveloppe charnelle. L'éventualité qu'une personne soit capable de voir à travers les illusions de Zoé avait déjà effleuré son esprit mais il n'avait jamais pensé en rencontrer une. Et maintenant, une question logique se posait à lui, Zoé elle même avait-elle imaginé que ce genre de cas de figure pourrait se présenter ? Dans la situation présente, la réponse n'aurait que peu d'importance, mais la relation quasi belliqueuse que Lythis avait avec cet électron libre qu'était Zoé attisait sa curiosité. Il se tourna alors vers cette même Zoé et la regarda droit dans les yeux. Malgré la distance qui les séparait, et le fait que la personne que Lythis regardait n'était sûrement qu'une autre de ses illusions, un message sembla passer, par un petit sourire narquois, comme pour se moquer de la surprise du Commandant. Mais Lythis n'était pas dupe, et bien que Zoé tente de lui faire croire que cette situation n'était pas une surprise pour elle, il ne se fierait pas à son petit sourire narquois aussi facilement. Après tout, avec elle, tout n'était qu'illusion.
Dernière édition par Riku Esperanti le Mer 17 Sep - 21:35, édité 1 fois
Mam'Rik- Roi Lion
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Mauvais Présage
Alors que Naria observait Lythis et Miranda s'engouffrer de nouveau dans la sinistre forêt, des bruits de pas se firent entendre. Il s'agissait de Noa qui vînt se poster près d'elle.
Noa : Tout ceci est étrange.
Naria : Quoi donc ? Que nous soyons bloqués sur cette île par une série de coïncidences improbables ? Que quelqu'un puisse voir Zoé malgré ses illusions ? Que des marines sous le commandement de Riku Esperanti se comportement comme des enfants ?
Noa : Pour les marines de Riku je crois que ça à toujours été le cas mais sinon... Un mélange de tout ça oui.
Noa et Naria s’esclaffèrent. Les deux reprirent leur sérieux et observèrent les marines de l'équipage de Riku.
Naria : Et maintenant ?
Noa : Essayons de résoudre les problèmes un par un. Lythis et Miranda vont tenter de réparer le log pose nous n'avons donc pas à nous en soucier pour l'instant. Reste donc cette fameuse Lily qui voit au travers des illusions ainsi que la destination exacte de l'eternal pose.
Il marqua une pause puis reprit :
Noa : Pour ce qui est de cette jeune fille, je te laisse t'en charger. Je ne suis pas très bon quand il s'agit de prendre son temps pour dialoguer avec quelqu'un. Pour ma part, je vais aller voir où mène exactement l'eternal pose.
Bien que Naria n'apprécait pas l'idée qu'un membre de l'équipage se sépare des autres, surtout sur une île à l'atmosphère aussi hostile. Elle n'en dit rien, elle connaissait les capacités de Noa et ce-dernier était capable de se sortir de bien des situations. Ce n'était donc pas quelque loups qui allait la faire s'inquiéter.
Naria : Tout ça me paraît être une bonne idée, ne t'attarde pas trop quand même. Je pense que Lythis ramènera quelques provisions du navire pour nourrir tout le monde ce midi, ce serait dommage de sauter un repas.
Noa esquissa un sourire à Naria qui était devenue sa meilleure amie depuis le temps qu'il naviguait à ses côtés. Ensemble ils avaient tout fait : limiter les dégâts causés par Lythis, tempérer l'inépuisable Miranda, défendu l'équipage contre de nombreux dangers. Ils se faisaient mutuellement et réellement confiance.
Noa : Je serais bref.
Sur ces mots, il se dota de sa forme hybride et s'envola avant de disparaître dans l'épais brouillard.
Shigeru : C'est toujours assez impressionnant de voir un Zoan se transformer ainsi. Où vas t'il ?
Shigeru venait de rejoindre Naria, cette dernière se retourna pour lui faire face. Elle n'avait pas pût remarquer sa présence avant que celui-ci se manifeste... D'où lui venait un pas aussi discret pensa t'elle.
Naria : Nous sommes sur cette île à cause d'un eternal pose.
Shigeru : Oui, Agito m'a expliqué votre situation.
Naria : Noa veut savoir précisément vers quel endroit celui-ci mène.
Shigeru : Je vois... Et qu'en est t'il de la jeune fille ? Zoé je crois c'est son nom. Étrangement, je l'avais vu assise un peu plus loin et la seconde d'après, elle s'était volatilisé.
Naria se rappela que Shigeru ignorait les facultés de Zoé ainsi que sa place particulière au sein de l'équipage. Seuls Riku et Agito connaissaient la véritable nature de son pouvoir mais n'en avaient manifestement pas parler.
Naria : Euh... Bien... C'est à dire que Zoé est très indépendante, elle accompagne l'équipage. Ce n'est pas une marine.
Shigeru : Ah... Je vois.
La surprise était palpable dans la voix de Shigeru, cet ancien marine savait qu'il était très rare voir même exceptionnel qu'un tiers soit admit ainsi dans un équipage de la marine, plus particulièrement une jeune femme.
Shigeru : Elle ne s'inquiète pas des loups et des habitants peu accueillants de cette île ? Sans oublier ce brouillard oppressant...
Naria : Oh croyez-moi, Zoé est la dernière personne pour laquelle je me ferais du soucis.
Cette discussion avait fait naître plusieurs questions dans l'esprit de Shigeru mais il se retînt de les poser.
Naria : Et si nous allions nous asseoir ?
Shigeru : J'allais vous le proposer.
Lythis : Alors ?
Lythis et Miranda s'était installé dans la salle de navigation dès qu'il était revenu sur le navire. Le capitaine tapait nerveusement des doigts sur la table et regardait depuis une bonne dizaine de minutes Miranda déconstruire et reconstruire le log pose.
Miranda : Mais bien sûr, je suis bête !
Lythis : Tu l'as réparé ? se relevant d'un coup
Miranda : Je viens de me rappeler que j'avais oublié de manger mes crêpes.
Lythis se laissa tomber sans le moindre ménagement puis expira lentement pour s'apaiser.
Miranda : Je ne comprends pas, ce log devrait marcher. Tout les mécanismes sont correctement agencés les uns dans les autres. En théorie, il devrait fonctionner...
Lythis : Qu'est ce que tu suggères ?
Miranda : De faire fondre du chocolat.
Lythis : En quoi ça aidera à réparer le log pose ?
Miranda : Bah à rien ! C'est pour le mettre sur les crêpes.
Lythis : Donc pour le log pose. Tu ne sais pas ?
Miranda : Non, j'avoue que je ne comprends pas. dit elle presque honteuse
Lythis : Ce n'est pas grave, prépare tes affaires nous partons dans une dizaine de minute pour retrouver Naria, Noa et les autres. Prends une casserole et du chocolat pour tes crêpes, il y a un feu de camp sur la plage.
Tandis que Miranda sortit de la pièce comme une dératé pour réunir ce qu'elle voulait emmener, Lythis se dirigea sur le pont et y alerta le navigateur, le cuisiner et les quelques soldats qui avait bien voulu venir sur GrandLine que tous partaient. Le navire pouvait rester sans surveillance. Au vue de la mentalité de la population, personne n'oserait s'approcher du port, de toute manière, tout à l'heure encore ce-dernier était condamné par une vieille porte en bois moisie et un cadenas usé par le temps.
Lythis avait ordonné qu'on emmène plusieurs sacs de provisions ainsi que quelques armes. Les réserves de l'équipage du Beluga n'était pas spécialement grande mais le nombre de marines réduit de l'équipage compensait, cependant, alimenter en plus vingt-cinq personnes posait de sérieux problème. Un système de ration devrait être mis en place et trouver de la nourriture sur l'île sera impératif pour espérer pouvoir nourrir tout le monde plus de quelques jours. Sinon, il faudrait commercer avec les habitants et nul doute que ce ne serait pas une partie de plaisir.
La petite troupe pénétra dans le village. Sur un banc non loin de là, une vieille femme seule semblait perdue dans ses pensées, le passage de la troupe sembla l'a sortir de sa torpeur.
Vieille femme : Hé vous.
Le groupe s'approcha de cette dernière. La vieille femme semblait avoir environ soixante-dix ans. Pour son âge, elle était relativement bien conservée, ni trop maigre, ni trop grosse. Elle n'avait pas beaucoup de rides, mais un petit rictus moqueur semblait être collé à ses lèvres, les deux petits rides montantes aux commissures de ses lèvres y étaient sans doute pour quelque chose. Sa chevelure parsemée de mèches grises était presque entièrement blanche et lui arrivait jusqu'en haut du dos. Sa robe grise et son chemisier violet d'un style plutôt ancien lui donnait tout de même un certain style.
Lythis : Bonjour.
Vieille femme : Vous n'êtes pas d'ici hein ?
Lythis : En effet, que voulez-vous ?
Vieille femme : La véritable question est qu'est ce que vous vous-voulez ? Cette île n'est rien plus qu'un caillou flottant sur lequel tout est rongé par le brouillard et l'obscurité... Vous n'êtes pas là en tant que touriste c'est une certitude. Alors pourquoi ?
Lythis : Nous sommes de la marine. Notre log pose nous a fait défaut il y a quelques jours, mais, au même moment nous avons reçu un eternal pose menant à cette île... De manière complètement anonyme. Nous n'avons pas eu le choix...
La vieille sembla tiqué au terme "eternal pose" mais se ressaisit immédiatement.
Vieille femme : Mon nom est Héléna et vous vous trouvez sur l'île de Mukiryoku.
Lythis : Je suis le Commandant Zambar. Lythis Zambar.
Hélèna : Désolé de vous demandez ça, mais, où vous logez-vous ? Connaissant les gens du coin je doute que vous ayez trouver un toit.
Lythis : Eh bien, un équipage de marine s'est échoué il y a peu sur cette île. Nous allons "camper" avec eux sur la plage au bout du sentier qui traverse la forêt.
Miranda : Et même qu'on vas manger des crêpes avec du chocolat. dit-elle avec une fierté infinie.
Héléna : Quel sacré programme, je ne voudrais pas avoir l'air envahissante, mais vous savez, une vieille dame comme moi s'ennuie jour et nuit en attendant la mort sur cette île. Pourrais-je vous accompagnez, il me ferait le plus grand bien de prendre l'air, faire connaissance avec vos amis.
Lythis : Comme vous le souhaitez.
En fait, ce n'était pas pour faire plaisir à Héléna que Lythis avait accepté qu'elle les accompagne. Elle semblait être une habitante de longue date de cette île, par conséquent, les renseignements dont elle disposait pourrait servir.
Par ailleurs, le fait qu'elle demande aussi subitement où l'équipage allait loger cette nuit était suspect, du moins, aux yeux de Lythis. Elle n'eut pas l'air particulièrement étonnée que le log pose tombe en "panne" de manière mystérieuse. À vrai dire, le seul moment où cette femme montra une réaction plausible fût le moment où Lythis parla de l'eternal pose, elle eu l'air légèrement décontenancée et encore... Ces éléments suffisaient à l'ajouter à la liste des personnes potentiellement responsable de la venue de l'équipage du Beluga sur cette île.
Lythis : Bien, mettons nous en route.
Noa avait survolé la forêt en restant juste au dessus de la cime des arbres, quand l'aiguille de l'eternal pose changea de direction, il atterrit aussitôt. Il se retrouva sur une allée poussiéreuse qui avait sans doute une utilité autrefois mais qui aujourd'hui ne servait que de limite artificielle entre deux morceaux de forêt. L'eternal pose indiquait de suivre le sentier, Noa reprit forme humaine et marcha d'un pas prudent et silencieux, le brouillard semblait moins épais dans cette zone que sur le reste de l'île mais un silence de cimetière régnait en maître sur les lieux. Noa n'entendait plus le moindre corbeau, aucune âme ne semblait vivre à moins d'un kilomètre.
Il arriva finalement devant une imposante grille noire rouillée. Ce n'était pas une grille pour empêcher les gens d'entrer, les morceaux de métal s'entrelaçaient pour former de magnifiques motifs, c'était une entrée esthétique comme les nobles en installaient dans leur demeure. Les tiges de métal formaient des arabesques complexes, cependant au milieu des ces dernières, un grand "K" était visible. Il était malheureux que le métal fût couvert de rouille, à l'époque de sa construction cette sculpture de métal devait être très distinguée.
Noa poussa le battant gauche et pénétra dans ce qui semblait être une "cour". La nature ayant reprit partiellement ses droits, il était difficile d'identifier clairement les lieux, cependant la vieille fontaine entourée de quelques pavés de marbre permettait de déterminer qu'il s'agissait de la cour intérieure du domaine dans lequel le Ménestrel Noir avait pénétré. Derrière la fontaine, à une quinzaine de mètres environ, une grande forme se dessinait au travers du voile impénétrable que formait le brouillard. Il devait sans doute s'agir du fameux manoir.
Cet endroit angoissait Noa, il ne pouvait pas se l'expliquer mais depuis qu'il avait franchit cette grille, tout ce qui l'entourait lui semblait familier et étranger à la fois. Chaque pas qu'il faisait en avant ne faisait qu'accentuer cette sensation si étrange. Il ne rebroussa pas chemin pour autant et s'avança encore jusqu'à se retrouver devant les quelques marches qui menait à la porte du manoir. Il les gravit, une à une, lentement mais sûrement, prenant le temps d'observer la végétation ayant incrustée les fissures ainsi que l'incroyable qualité du marbre constituant les marches. Une fois encore, cette sensation étrange le parcourut mais il l'ignora et se stoppa net devant la grande porte de bois à double battant. Le bois avait bien entendu perdu de sa splendeur à cause des affres du temps, mais là encore, un "K" était sculpté dans la noble matière qu'était celle de la porte.
Il approcha lentement sa main de la poignée qui était faite d'un métal qu'il fût incapable d'identifier. Puis, il resserra ses doigts sur cette dernière. Alors qu'il s’apprêtait à faire pivoter sa main pour ouvrir la porte, un rire se fît entendre derrière lui. Un rire d'enfant...
Noa se retourna, mais rien, rien de plus qu'une cour complètement vide. Il descendit les marches et prit le temps d'observer les alentours. Ce qu'il venait d'entendre était insensé... Ce lieu était figé dans le temps, tout était d'un immobilisme absolu. Ce rire, avait-il rêvé, est ce qu'il aurait pût s'agir... D'une illusion ?
A cette pensée, le Ménestrel Noir se dota de sa forme hybride et quitta les lieux avec pour seule idée en tête qu'il reviendrait et découvrirait ce qui se passait vraiment sur cette île.
Noa : Tout ceci est étrange.
Naria : Quoi donc ? Que nous soyons bloqués sur cette île par une série de coïncidences improbables ? Que quelqu'un puisse voir Zoé malgré ses illusions ? Que des marines sous le commandement de Riku Esperanti se comportement comme des enfants ?
Noa : Pour les marines de Riku je crois que ça à toujours été le cas mais sinon... Un mélange de tout ça oui.
Noa et Naria s’esclaffèrent. Les deux reprirent leur sérieux et observèrent les marines de l'équipage de Riku.
Naria : Et maintenant ?
Noa : Essayons de résoudre les problèmes un par un. Lythis et Miranda vont tenter de réparer le log pose nous n'avons donc pas à nous en soucier pour l'instant. Reste donc cette fameuse Lily qui voit au travers des illusions ainsi que la destination exacte de l'eternal pose.
Il marqua une pause puis reprit :
Noa : Pour ce qui est de cette jeune fille, je te laisse t'en charger. Je ne suis pas très bon quand il s'agit de prendre son temps pour dialoguer avec quelqu'un. Pour ma part, je vais aller voir où mène exactement l'eternal pose.
Bien que Naria n'apprécait pas l'idée qu'un membre de l'équipage se sépare des autres, surtout sur une île à l'atmosphère aussi hostile. Elle n'en dit rien, elle connaissait les capacités de Noa et ce-dernier était capable de se sortir de bien des situations. Ce n'était donc pas quelque loups qui allait la faire s'inquiéter.
Naria : Tout ça me paraît être une bonne idée, ne t'attarde pas trop quand même. Je pense que Lythis ramènera quelques provisions du navire pour nourrir tout le monde ce midi, ce serait dommage de sauter un repas.
Noa esquissa un sourire à Naria qui était devenue sa meilleure amie depuis le temps qu'il naviguait à ses côtés. Ensemble ils avaient tout fait : limiter les dégâts causés par Lythis, tempérer l'inépuisable Miranda, défendu l'équipage contre de nombreux dangers. Ils se faisaient mutuellement et réellement confiance.
Noa : Je serais bref.
Sur ces mots, il se dota de sa forme hybride et s'envola avant de disparaître dans l'épais brouillard.
Shigeru : C'est toujours assez impressionnant de voir un Zoan se transformer ainsi. Où vas t'il ?
Shigeru venait de rejoindre Naria, cette dernière se retourna pour lui faire face. Elle n'avait pas pût remarquer sa présence avant que celui-ci se manifeste... D'où lui venait un pas aussi discret pensa t'elle.
Naria : Nous sommes sur cette île à cause d'un eternal pose.
Shigeru : Oui, Agito m'a expliqué votre situation.
Naria : Noa veut savoir précisément vers quel endroit celui-ci mène.
Shigeru : Je vois... Et qu'en est t'il de la jeune fille ? Zoé je crois c'est son nom. Étrangement, je l'avais vu assise un peu plus loin et la seconde d'après, elle s'était volatilisé.
Naria se rappela que Shigeru ignorait les facultés de Zoé ainsi que sa place particulière au sein de l'équipage. Seuls Riku et Agito connaissaient la véritable nature de son pouvoir mais n'en avaient manifestement pas parler.
Naria : Euh... Bien... C'est à dire que Zoé est très indépendante, elle accompagne l'équipage. Ce n'est pas une marine.
Shigeru : Ah... Je vois.
La surprise était palpable dans la voix de Shigeru, cet ancien marine savait qu'il était très rare voir même exceptionnel qu'un tiers soit admit ainsi dans un équipage de la marine, plus particulièrement une jeune femme.
Shigeru : Elle ne s'inquiète pas des loups et des habitants peu accueillants de cette île ? Sans oublier ce brouillard oppressant...
Naria : Oh croyez-moi, Zoé est la dernière personne pour laquelle je me ferais du soucis.
Cette discussion avait fait naître plusieurs questions dans l'esprit de Shigeru mais il se retînt de les poser.
Naria : Et si nous allions nous asseoir ?
Shigeru : J'allais vous le proposer.
***
Lythis : Alors ?
Lythis et Miranda s'était installé dans la salle de navigation dès qu'il était revenu sur le navire. Le capitaine tapait nerveusement des doigts sur la table et regardait depuis une bonne dizaine de minutes Miranda déconstruire et reconstruire le log pose.
Miranda : Mais bien sûr, je suis bête !
Lythis : Tu l'as réparé ? se relevant d'un coup
Miranda : Je viens de me rappeler que j'avais oublié de manger mes crêpes.
Lythis se laissa tomber sans le moindre ménagement puis expira lentement pour s'apaiser.
Miranda : Je ne comprends pas, ce log devrait marcher. Tout les mécanismes sont correctement agencés les uns dans les autres. En théorie, il devrait fonctionner...
Lythis : Qu'est ce que tu suggères ?
Miranda : De faire fondre du chocolat.
Lythis : En quoi ça aidera à réparer le log pose ?
Miranda : Bah à rien ! C'est pour le mettre sur les crêpes.
Lythis : Donc pour le log pose. Tu ne sais pas ?
Miranda : Non, j'avoue que je ne comprends pas. dit elle presque honteuse
Lythis : Ce n'est pas grave, prépare tes affaires nous partons dans une dizaine de minute pour retrouver Naria, Noa et les autres. Prends une casserole et du chocolat pour tes crêpes, il y a un feu de camp sur la plage.
Tandis que Miranda sortit de la pièce comme une dératé pour réunir ce qu'elle voulait emmener, Lythis se dirigea sur le pont et y alerta le navigateur, le cuisiner et les quelques soldats qui avait bien voulu venir sur GrandLine que tous partaient. Le navire pouvait rester sans surveillance. Au vue de la mentalité de la population, personne n'oserait s'approcher du port, de toute manière, tout à l'heure encore ce-dernier était condamné par une vieille porte en bois moisie et un cadenas usé par le temps.
Lythis avait ordonné qu'on emmène plusieurs sacs de provisions ainsi que quelques armes. Les réserves de l'équipage du Beluga n'était pas spécialement grande mais le nombre de marines réduit de l'équipage compensait, cependant, alimenter en plus vingt-cinq personnes posait de sérieux problème. Un système de ration devrait être mis en place et trouver de la nourriture sur l'île sera impératif pour espérer pouvoir nourrir tout le monde plus de quelques jours. Sinon, il faudrait commercer avec les habitants et nul doute que ce ne serait pas une partie de plaisir.
La petite troupe pénétra dans le village. Sur un banc non loin de là, une vieille femme seule semblait perdue dans ses pensées, le passage de la troupe sembla l'a sortir de sa torpeur.
Vieille femme : Hé vous.
Le groupe s'approcha de cette dernière. La vieille femme semblait avoir environ soixante-dix ans. Pour son âge, elle était relativement bien conservée, ni trop maigre, ni trop grosse. Elle n'avait pas beaucoup de rides, mais un petit rictus moqueur semblait être collé à ses lèvres, les deux petits rides montantes aux commissures de ses lèvres y étaient sans doute pour quelque chose. Sa chevelure parsemée de mèches grises était presque entièrement blanche et lui arrivait jusqu'en haut du dos. Sa robe grise et son chemisier violet d'un style plutôt ancien lui donnait tout de même un certain style.
Lythis : Bonjour.
Vieille femme : Vous n'êtes pas d'ici hein ?
Lythis : En effet, que voulez-vous ?
Vieille femme : La véritable question est qu'est ce que vous vous-voulez ? Cette île n'est rien plus qu'un caillou flottant sur lequel tout est rongé par le brouillard et l'obscurité... Vous n'êtes pas là en tant que touriste c'est une certitude. Alors pourquoi ?
Lythis : Nous sommes de la marine. Notre log pose nous a fait défaut il y a quelques jours, mais, au même moment nous avons reçu un eternal pose menant à cette île... De manière complètement anonyme. Nous n'avons pas eu le choix...
La vieille sembla tiqué au terme "eternal pose" mais se ressaisit immédiatement.
Vieille femme : Mon nom est Héléna et vous vous trouvez sur l'île de Mukiryoku.
Lythis : Je suis le Commandant Zambar. Lythis Zambar.
Hélèna : Désolé de vous demandez ça, mais, où vous logez-vous ? Connaissant les gens du coin je doute que vous ayez trouver un toit.
Lythis : Eh bien, un équipage de marine s'est échoué il y a peu sur cette île. Nous allons "camper" avec eux sur la plage au bout du sentier qui traverse la forêt.
Miranda : Et même qu'on vas manger des crêpes avec du chocolat. dit-elle avec une fierté infinie.
Héléna : Quel sacré programme, je ne voudrais pas avoir l'air envahissante, mais vous savez, une vieille dame comme moi s'ennuie jour et nuit en attendant la mort sur cette île. Pourrais-je vous accompagnez, il me ferait le plus grand bien de prendre l'air, faire connaissance avec vos amis.
Lythis : Comme vous le souhaitez.
En fait, ce n'était pas pour faire plaisir à Héléna que Lythis avait accepté qu'elle les accompagne. Elle semblait être une habitante de longue date de cette île, par conséquent, les renseignements dont elle disposait pourrait servir.
Par ailleurs, le fait qu'elle demande aussi subitement où l'équipage allait loger cette nuit était suspect, du moins, aux yeux de Lythis. Elle n'eut pas l'air particulièrement étonnée que le log pose tombe en "panne" de manière mystérieuse. À vrai dire, le seul moment où cette femme montra une réaction plausible fût le moment où Lythis parla de l'eternal pose, elle eu l'air légèrement décontenancée et encore... Ces éléments suffisaient à l'ajouter à la liste des personnes potentiellement responsable de la venue de l'équipage du Beluga sur cette île.
Lythis : Bien, mettons nous en route.
***
Noa avait survolé la forêt en restant juste au dessus de la cime des arbres, quand l'aiguille de l'eternal pose changea de direction, il atterrit aussitôt. Il se retrouva sur une allée poussiéreuse qui avait sans doute une utilité autrefois mais qui aujourd'hui ne servait que de limite artificielle entre deux morceaux de forêt. L'eternal pose indiquait de suivre le sentier, Noa reprit forme humaine et marcha d'un pas prudent et silencieux, le brouillard semblait moins épais dans cette zone que sur le reste de l'île mais un silence de cimetière régnait en maître sur les lieux. Noa n'entendait plus le moindre corbeau, aucune âme ne semblait vivre à moins d'un kilomètre.
Il arriva finalement devant une imposante grille noire rouillée. Ce n'était pas une grille pour empêcher les gens d'entrer, les morceaux de métal s'entrelaçaient pour former de magnifiques motifs, c'était une entrée esthétique comme les nobles en installaient dans leur demeure. Les tiges de métal formaient des arabesques complexes, cependant au milieu des ces dernières, un grand "K" était visible. Il était malheureux que le métal fût couvert de rouille, à l'époque de sa construction cette sculpture de métal devait être très distinguée.
Noa poussa le battant gauche et pénétra dans ce qui semblait être une "cour". La nature ayant reprit partiellement ses droits, il était difficile d'identifier clairement les lieux, cependant la vieille fontaine entourée de quelques pavés de marbre permettait de déterminer qu'il s'agissait de la cour intérieure du domaine dans lequel le Ménestrel Noir avait pénétré. Derrière la fontaine, à une quinzaine de mètres environ, une grande forme se dessinait au travers du voile impénétrable que formait le brouillard. Il devait sans doute s'agir du fameux manoir.
Cet endroit angoissait Noa, il ne pouvait pas se l'expliquer mais depuis qu'il avait franchit cette grille, tout ce qui l'entourait lui semblait familier et étranger à la fois. Chaque pas qu'il faisait en avant ne faisait qu'accentuer cette sensation si étrange. Il ne rebroussa pas chemin pour autant et s'avança encore jusqu'à se retrouver devant les quelques marches qui menait à la porte du manoir. Il les gravit, une à une, lentement mais sûrement, prenant le temps d'observer la végétation ayant incrustée les fissures ainsi que l'incroyable qualité du marbre constituant les marches. Une fois encore, cette sensation étrange le parcourut mais il l'ignora et se stoppa net devant la grande porte de bois à double battant. Le bois avait bien entendu perdu de sa splendeur à cause des affres du temps, mais là encore, un "K" était sculpté dans la noble matière qu'était celle de la porte.
Il approcha lentement sa main de la poignée qui était faite d'un métal qu'il fût incapable d'identifier. Puis, il resserra ses doigts sur cette dernière. Alors qu'il s’apprêtait à faire pivoter sa main pour ouvrir la porte, un rire se fît entendre derrière lui. Un rire d'enfant...
Noa se retourna, mais rien, rien de plus qu'une cour complètement vide. Il descendit les marches et prit le temps d'observer les alentours. Ce qu'il venait d'entendre était insensé... Ce lieu était figé dans le temps, tout était d'un immobilisme absolu. Ce rire, avait-il rêvé, est ce qu'il aurait pût s'agir... D'une illusion ?
A cette pensée, le Ménestrel Noir se dota de sa forme hybride et quitta les lieux avec pour seule idée en tête qu'il reviendrait et découvrirait ce qui se passait vraiment sur cette île.
Dernière édition par Nicozeyo le Mer 17 Sep - 21:50, édité 3 fois (Raison : Corrections diverses)
Nicozeyo- Kage
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Méfiance
Lentement, le soleil continuait à émerger à l'horizon, et à l'extérieur, tout le monde se trouvait sa propre petite mission afin d'aménager son temps libre. Riku, lui, depuis le départ de Lythis avait continué de rêvasser dans la carcasse de son ancien navire. Du moins c'est ce que l'on aurait pu supposer en le voyant allongé sur son bureau en bois massif, dernier élément mobilier rescapé de la tempête. En réalité, il réfléchissait. L'arrivée de Lythis Zambar et ses acolytes sur cette île ne l'avait pas laissé de marbre. Ces habitants réfractaires à la présence de marines, la panne de leur log pose et enfin la découverte d'un eternal pose. Y avait-il réellement un lien entre tous ces éléments ? C'était le mystère qui habitait l'esprit du Sergent-Chef à cet instant. Un mystère qu'il ne pouvait élucider, et qu'il décida donc de mettre de côté. Finalement, la seule chose dont il était vraiment sûr était que rien de ceci n'était de bonne augure.
A l'extérieur, Naria et Shigeru avaient décidés de s'assoir un peu en hauteur sur quelques rochers en retrait de la plage. Leur position leur permettait d'observer l'étendue de sable dans son ensemble ainsi que tous ceux qui s'y étaient installés. Cependant, malgré la multitude de marines présente à ce moment précis, les regards de Shigeru et Naria ne se portaient respectivement que sur deux personnes : Zoé et Lily. Depuis qu'ils s'étaient assis, dans un silence religieux, leurs regards ne s'étaient pas déportés une seule fois de leurs cibles.
Bien qu'il ne l'ait vue qu'une fois durant toute son existence, Shigeru se sentait assez proche de cette Naria. Elle semblait tenir dans l'équipage du Dard de la Vengeance la même place que lui, à savoir celle de second. Elle aussi semblait savoir quelle corvée cela pouvait être de se plier aux désirs de son capitaine, aussi égoïstes ou irrationnels puissent-ils être. Elle non plus ne pouvait se permettre de prendre du bon temps en ces matinées pourtant si paisibles. Elle non plus ne pouvait, en dépit de leur appartenance au même camp, s'empêcher de se questionner à propos de certains de ces inconnus qu'elle venait de rencontrer...
Naria : Alors Shigeru, cela fait longtemps que tu vogues sous le commandement de Riku ?
Shigeru : Un petit moment maintenant oui.
Naria : Ça peut sembler indiscret mais, y a t-il une raison particulière qui t'a poussé à le rejoindre ?
Shigeru : Dis moi, tu ne serais pas en train de me faire passer un interrogatoire par hasard là, si ?
Naria : Non rien de la sorte, je suis juste assez curieuse à ton propos. Pour tout dire tu n'as pas le profil exact du marine. Et même cela mit de côté, tu sembles assez... Expérimenté dirons nous, et pourtant tu as accepté de te mettre sous le commandement d'une personne bien plus jeune que toi. Cela amène automatiquement des questions.
Shigeru : A vrai dire lorsque j'ai rejoint l'équipage de Riku je n'avais aucune idée de ce que je faisais. Je dois dire que cela fait des années que je vogue d'île en île, et ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je me retrouve à errer sur Grand Line. Quoi qu'il en soit, tu dois bien le deviné, je n'ai pas passé ces trente dernières années à voguer seul sur l'océan. J'ai eu plus d'un équipage, plus d'une profession et plus d'un capitaine. Mais il y en a un parmi eux que je ne pourrais jamais me permettre d'oublier. Un homme qui par le passé avait les mêmes idéaux que Riku, les mêmes objectifs. Malheureusement le temps et les péripéties ont fini par avoir raison de lui... Je suppose que Riku me rappelle un peu de cet homme.
L'air mélancolique qu'avait eu Shigeru ne manqua pas d'interpeller Naria, qui senti que quelque ait été la fin de cette histoire, elle relevait du tragique.
Naria : Et cet homme, qu'est il advenu de lui ?
Shigeru : Qui sait, cela fait maintenant de longues années que je me suis séparé de lui.
Naria : Avec de la chance peut-être le recroiseras tu un jour.
Shigeru : De la chance hein... Si cela devait arriver, je ne suis pas sûr que je serais capable de qualifier cela de chance.
Une nouvelle fois, la réponse du nain laissa Naria pensive, si bien qu'elle n'osa pas parler pendant quelques secondes. Puis une fois que le silence se fit lourd, elle repensa à sa préoccupation première : Lily, cette personne qui était capable de voir au travers des illusions de Zoé. Elle avait d'abord décidé d'aller lui parler directement afin de récupérer le maximum d'informations que possible, mais après y avoir repensé cette jeune femme ne semblait pas prendre la mesure de ses propres capacités. A vrai dire elle ne semblait pas faire attention à grand chose, et il y avait donc très peu de chance qu'une conversation avec elle n'apporte quoi que ce soit à l'Adjudante. Puisqu'elle ne pourrait rien apprendre d'elle directement, peut être y gagnerait-elle quelque chose à se renseigner par l'intermédiaire d'un des membres de l'équipage, c'était à cette conclusion que l'avait conduite son raisonnement.
Naria : Dis moi, tu sais beaucoup de choses de cette Lily ? J'ai cru comprendre qu'elle avait rejoint l'équipage très récemment.
Shigeru : Tu te décide enfin à passer à l'attaque hein, je me demandais quand est ce que tu oserais poser la question.
Naria : Tu savais que j'allais t'en parler ?
Shigeru : Je suis avant tout un chasseur. Savoir repérer l'intérêt d'un prédateur pour sa proie est un des fondamentaux de notre métier. Autant te dire que le regard persistant que tu lui portait était plus que lourd de sens. Quoi qu'il en soit, je te dirais tout ce que tu veux savoir si tu promets de toi même répondre à mes questions.
Naria : Questions à propos de ?
Shigeru : La jeune femme qui vous accompagne, Zoé.
Naria eut un petit sourire, comprenant que Shigeru avait sûrement eu le même raisonnement qu'elle, puis trop impatiente de satisfaire sa curiosité, accepta le marché.
Shigeru : Que veux tu savoir d'elle ?
Naria : Avant de te poser ma question je dois t'expliquer quelque chose par rapport à Zoé. Elle possède un fruit du démon, le fruit de l'illusion pour être plus précise. Ce fruit lui permet de manipuler les sens des personnes l'entourant à sa guise. Pour te donner un exemple, il arrive souvent qu'elle trompe la vue des personnes l'entourant, et qu'elle leur montre une version d'elle qui n'existe pas, un mirage d'elle même. Disons qu'il s'agit d'une mesure de protection afin de parer aux éventuelles attaques surprises, ainsi personne ne peut savoir où elle se trouve réellement, bien qu'on sache qu'elle n'est jamais très loin.
Shigeru : Intéressant... Et quel est le rapport avec Lily ?
Naria : Elle l'a vue.
Shigeru : Qu'est ce que tu veux...
Naria : Elle a été capable de voir à travers l'illusion de Zoé, de l'ignorer, et de la voir pour ce qu'elle est vraiment. Je veux savoir comment c'est possible.
Shigeru : Ah. Ça va être compliqué à expliquer.
Naria : Qu'est ce que tu veux dire ?
Shigeru : Eh bien on sait que Lily a mangé l'un des fruits maudits, le zoan mythique du démon, mais on ne sait quasiment rien sur lui. Apparemment elle serait capable de ressentir les émotions négatives autour d'elle. C'est peut être comme ça qu'elle a pu voir la vrai Zoé, après tout la perception des émotions n'est pas un sens, et si j'ai bien compris le fruit de l'illusion ne permet que de manipuler ces cinq derniers.
Naria : C'est effectivement une explication plausible, mais vous ne savez rien de plus à propos de ses capacités ?
Shigeru : Eh bien en dehors de cela la seule chose que nous sachions est que son pouvoir s'est déjà manifesté de manière plus envahissante il y a quelques années. Apparemment il lui a permis de survivre à l'attaque de deux assassins professionnels, et même d'en ressortir sans une égratignure. Mais étrangement, elle qui fut la seule spectatrice de la scène n'en a plus aucun souvenir.
Naria : Comment savez vous alors qu'elle a pu réchapper à ces deux assassins ?
Shigeru : De ce que l'on sait les deux assassins ont tenté de s'en prendre à elle de nuit. Le lendemain matin, elle a été retrouvée allongée sur le sol, baignant dans leur sang. Depuis cet incident elle s'est retrouvée enfermée dans hôpital psychiatrique, cela faisait des années qu'elle y était enfermée, et elle n'en est sorti que très récemment.
Naria : Je vois... Je suppose que vous en savez au final presque aussi peu que moi. Dans ce cas j'en viendrais à l'essentiel, penses tu qu'elle soit un danger ?
Shigeru : Dans son état actuel ? Non, elle ne semble pas avoir l'once de l'instinct d'un prédateur.
Naria réfléchit quelques secondes à cette dernière réplique. Cette fille aux apparences si innocente lui inspirait de la méfiance, sans qu'elle ne sache précisément pourquoi, elle ne pouvait s'empêcher de la traiter comme une potentielle menace...
Shigeru : Je suis désolé de devoir te sortir de tes pensées ainsi, mais j'ai rempli ma part du marché.
Naria : C'est vrai, que veux tu savoir ?
Shigeru : Tu m'as déjà informé sur les capacités de cette femme, et quelque chose me dit que si je te demandais ce qu'elle fait à voguer à vos côtés sans pour autant être une marine tu ne saurais pas exactement quoi me répondre. Je formulerais donc la même question que toi : penses tu qu'elle soit un danger ?
Naria : Pour parler dans ton langage, je te dirais avec certitude qu'elle est un prédateur.
Shigeru : Tu me dit donc de m'en méfier ?
Naria : Pas forcément, après tout, pour l'instant, rien n'a laissé présager que nous étions ses proies.
Shigeru : Je vois...
La conversation s'arrêta là, laissant à ses deux interlocuteurs la chance de penser aux informations qu'ils avaient pu glaner.
Les deux seconds restèrent assis côte à côte durant plusieurs minutes, à observer leurs hommes installés sur la plage. Et aucun d'eux ne remarqua que l'une de celle qui était plus tôt le sujet de leur conversation s'était évanouie dans le brouillard. Pas même Shigeru ne s'en soucia, et ainsi la Trompeuse avait disparu, tout comme les pensées qu'avait le nain à son propos. Ils restèrent donc là, le regard et l'esprit vide posé sur l'étendue de sable. Et ce jusqu'à ce qu'un bruit d'explosion ne se fasse entendre. Puis un second. Là Naria et Shigeru sortirent de leur léthargie et cherchèrent du regard l'origine de ces détonations. Et ils ne furent d'ailleurs pas les seuls, Riku aussi qui jusque là se reposait dans ses quartiers s'empressa de sortir lorsqu'il entendit ces bruits menaçants. Rapidement ils purent remarquer un écran de fumée noir sur la plage. Puis les choses se précisèrent, ils purent voir une petite dizaine de marines fuir au pas de course. Et enfin, une fois que le rideau de fumée se fut dissipé, ils purent voir Agito et Lily, au milieu d'un tas de pétards et autres fusées en tout genre.
Lily : Eh je croyais qu'on allait embraser le ciel ! On a pas embrasé le ciel là.
Agito : C'était pas les bons, faut trouver les feux d'artifices, allumes les tous jusqu'à ce que le ciel soit embrasé !
Avant même que Riku, Shigeru ou même Naria ne puisse réagir, les deux énergumènes se mirent à tout embraser autours d'eux, créant le feux d'artifice le moins sécurisé et organisé de l'histoire de l'humanité.
Shigeru : Je suppose que je vais aller m'occuper de ça. Merci pour la conversation, c'était très... Instructif.
Naria : Au plaisir.
Ne comptant pas bouger de sa position une seule seconde, Naria observa Shigeru se diriger vers les deux enfants, sous le couvert des flammes dégagées par les artifices laissés sur la plage par Miranda. Finalement elle appréciait ce petit moment, isolée de tout. Inconsciemment, ainsi éloignée du monde, elle se sentait éloignée de ses problèmes. De cette lettre qu'elle avait brûlée et qui consumait maintenant ses pensées...
Une brise légère vint alors caresser la chevelure de l'adjudante, et à cette douce brise vint s'ajouter un battement d'aile, un battement d'aile qu'elle ne connaissait que trop bien.
Naria : Alors, tu as trouvé quelque chose ?
Noa : Rien de bien concret. J'ai trouvé le manoir, et je peut te confirmer qu'il est le centre électromagnétique de cette île : c'est bien vers lui que l'Eternal Pose pointe son aiguille. Cependant j'ai préféré ne pas y rentrer.
Naria : Pourquoi ça ?
Noa : Ce manoir ne m'inspire réellement rien de bon. D'aussi loin que je m'en souvienne, jamais je n'avais eu une pareille impression. Quoi qu'il nous attende là-bas, je pense qu'aucun de nous ne devrait y aller seul. C'est pour cela que je suis revenu, j'ai préféré ne prendre aucun risque. Il pourrait s'agir d'un piège après tout, mais je compte bien y retourner le plus vite possible.
Naria : Le plus vite possible ? Cela pourrait s'avérer compliqué. Lythis n'est toujours pas revenu et Miranda est avec lui. Tant qu'ils ne sont pas revenus il vaut mieux que je reste ici. Au vu de l'atmosphère hostile de cette île on ne sait jamais ce qui peut arriver... Mais je suis loin d'être la seule marine présente sur cette plage, peut être Riku acceptera t-il de t'accompagner.
D'un hochement de tête, Noa approuva la suggestion de sa supérieure. Il la laissa ainsi là où elle se trouvait pour rejoindre Riku qui se tenait aux côtés de son épave.
Riku : Ton repérage a été plutôt rapide.
Noa : Effectivement...
Rapidement, le corbeau raconta à Riku la même histoire qu'il avait conté à Naria. Il lui expliqua à propos du malaise qu'il avait ressentit en s'approchant de la bâtisse, de l'ambiance lugubre qui y régnait, mais également à propos de sa certitude : cet Eternal Pose ne pointait pas vers cet endroit de manière anodine. Il était donc revenu, comme il l'avait dit à Naria, afin d'obtenir du soutien, soutien qu'il espérait maintenant obtenir de la part de Riku.
Le Sergent-Chef l'observa quelques secondes, méditant la situation, puis formula sa réponse.
Riku : Malheureusement, pour des raisons similaires à celles de Naria, ni moi ni Shigeru ne pouvons t'accompagner. Tous nos hommes sont présents sur cette plage, je préfère éviter de les laisser livrés à eux même. Mais si c'est de main d’œuvre dont tu as besoin, je peux toujours te confier Agito et Lily.
Là, le regard de Noa se détourna quelques secondes vers les deux enfants qui fuyaient leur punition comme ils le pouvaient. Partagé entre la consternation et l'amusement, le regard du corbeau se retourna alors vers Riku.
Noa : Non pas que je veuille les dévaloriser ou quoi que ce soit, mais je ne pense pas qu'ils soient les choix les plus avisés pour ce genre de tâche.
Riku : Haha je dois bien avouer qu'ils sont difficiles à contrôler, mais détrompe toi, à vrai dire je ne pense pas qu'il y ait plus adapté qu'eux.
Noa : Que veux tu dire ?
Riku : Eh bien Agito a pour lui des enseignements de chasseur de trésor. Il n'a jamais été très doué mais il possède tout de même les rudiments. Si il y avait quelque chose que nous devions trouver dans ce manoir, il aurait sûrement le plus de chances d'y parvenir. En plus de cela, malgré son jeune âge il reste extrêmement compétent, mais je ne pense pas avoir besoin de te rappeler cette partie. Il serait sûrement d'une grande aide si vous veniez à vous faire attaquer. Quant au choix de Lily, je le ferais par rapport au malaise que tu as ressenti lorsque tu es arrivé sur place. Lily possède un fruit du démon, et je ne saurais en expliquer précisément les capacités, mais je sais qu'elle ne ressent pas les choses comme nous. Quelque soit cette chose néfaste qui rôde autours de ce manoir, Lily sera capable de la percevoir d'une manière que tu ne saurais même pas imaginer. Qui sait, peut être même sera t-elle la clé qui nous permettra de résoudre ce mystère.
Riku marqua une petite pause afin de laisser à Noa le temps de digérer son argumentation, tourna légèrement sa tête pour à son tour observer Shigeru à la poursuite des deux chenapans, et reprit sans pouvoir s'empêcher de rigoler.
Riku : Et je peux t'assurer qu'ils sont tous les deux pleins d'énergie.
La dernière phrase réussit à arracher un petit sourire à Noa, qui accepta finalement la proposition du Fantôme. Une fois la décision prise, et au vu du peu de préparatifs nécessaires à cette petite expédition, il ne fallut que très peu de temps pour que tout le monde soit prêt. Il n'était peut être que dix heures du matin et cela ne devait faire que quelques heures que les membres du Beluga avaient accostés sur l'île, mais déjà une nouvelle fois, Noa reprenait la direction de ce manoir visiblement porteur de tant de mystères. Cette fois-ci seulement, rien ne l'arrêterait, il obtiendrait les réponses qu'il était venu chercher. Cette fois-ci, il trouverait une explication à cette angoisse qu'il avait ressenti. Il braverait les brumes de cette île et mettrait finalement le doigt sur la vérité.
A l'extérieur, Naria et Shigeru avaient décidés de s'assoir un peu en hauteur sur quelques rochers en retrait de la plage. Leur position leur permettait d'observer l'étendue de sable dans son ensemble ainsi que tous ceux qui s'y étaient installés. Cependant, malgré la multitude de marines présente à ce moment précis, les regards de Shigeru et Naria ne se portaient respectivement que sur deux personnes : Zoé et Lily. Depuis qu'ils s'étaient assis, dans un silence religieux, leurs regards ne s'étaient pas déportés une seule fois de leurs cibles.
Bien qu'il ne l'ait vue qu'une fois durant toute son existence, Shigeru se sentait assez proche de cette Naria. Elle semblait tenir dans l'équipage du Dard de la Vengeance la même place que lui, à savoir celle de second. Elle aussi semblait savoir quelle corvée cela pouvait être de se plier aux désirs de son capitaine, aussi égoïstes ou irrationnels puissent-ils être. Elle non plus ne pouvait se permettre de prendre du bon temps en ces matinées pourtant si paisibles. Elle non plus ne pouvait, en dépit de leur appartenance au même camp, s'empêcher de se questionner à propos de certains de ces inconnus qu'elle venait de rencontrer...
Naria : Alors Shigeru, cela fait longtemps que tu vogues sous le commandement de Riku ?
Shigeru : Un petit moment maintenant oui.
Naria : Ça peut sembler indiscret mais, y a t-il une raison particulière qui t'a poussé à le rejoindre ?
Shigeru : Dis moi, tu ne serais pas en train de me faire passer un interrogatoire par hasard là, si ?
Naria : Non rien de la sorte, je suis juste assez curieuse à ton propos. Pour tout dire tu n'as pas le profil exact du marine. Et même cela mit de côté, tu sembles assez... Expérimenté dirons nous, et pourtant tu as accepté de te mettre sous le commandement d'une personne bien plus jeune que toi. Cela amène automatiquement des questions.
Shigeru : A vrai dire lorsque j'ai rejoint l'équipage de Riku je n'avais aucune idée de ce que je faisais. Je dois dire que cela fait des années que je vogue d'île en île, et ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je me retrouve à errer sur Grand Line. Quoi qu'il en soit, tu dois bien le deviné, je n'ai pas passé ces trente dernières années à voguer seul sur l'océan. J'ai eu plus d'un équipage, plus d'une profession et plus d'un capitaine. Mais il y en a un parmi eux que je ne pourrais jamais me permettre d'oublier. Un homme qui par le passé avait les mêmes idéaux que Riku, les mêmes objectifs. Malheureusement le temps et les péripéties ont fini par avoir raison de lui... Je suppose que Riku me rappelle un peu de cet homme.
L'air mélancolique qu'avait eu Shigeru ne manqua pas d'interpeller Naria, qui senti que quelque ait été la fin de cette histoire, elle relevait du tragique.
Naria : Et cet homme, qu'est il advenu de lui ?
Shigeru : Qui sait, cela fait maintenant de longues années que je me suis séparé de lui.
Naria : Avec de la chance peut-être le recroiseras tu un jour.
Shigeru : De la chance hein... Si cela devait arriver, je ne suis pas sûr que je serais capable de qualifier cela de chance.
Une nouvelle fois, la réponse du nain laissa Naria pensive, si bien qu'elle n'osa pas parler pendant quelques secondes. Puis une fois que le silence se fit lourd, elle repensa à sa préoccupation première : Lily, cette personne qui était capable de voir au travers des illusions de Zoé. Elle avait d'abord décidé d'aller lui parler directement afin de récupérer le maximum d'informations que possible, mais après y avoir repensé cette jeune femme ne semblait pas prendre la mesure de ses propres capacités. A vrai dire elle ne semblait pas faire attention à grand chose, et il y avait donc très peu de chance qu'une conversation avec elle n'apporte quoi que ce soit à l'Adjudante. Puisqu'elle ne pourrait rien apprendre d'elle directement, peut être y gagnerait-elle quelque chose à se renseigner par l'intermédiaire d'un des membres de l'équipage, c'était à cette conclusion que l'avait conduite son raisonnement.
Naria : Dis moi, tu sais beaucoup de choses de cette Lily ? J'ai cru comprendre qu'elle avait rejoint l'équipage très récemment.
Shigeru : Tu te décide enfin à passer à l'attaque hein, je me demandais quand est ce que tu oserais poser la question.
Naria : Tu savais que j'allais t'en parler ?
Shigeru : Je suis avant tout un chasseur. Savoir repérer l'intérêt d'un prédateur pour sa proie est un des fondamentaux de notre métier. Autant te dire que le regard persistant que tu lui portait était plus que lourd de sens. Quoi qu'il en soit, je te dirais tout ce que tu veux savoir si tu promets de toi même répondre à mes questions.
Naria : Questions à propos de ?
Shigeru : La jeune femme qui vous accompagne, Zoé.
Naria eut un petit sourire, comprenant que Shigeru avait sûrement eu le même raisonnement qu'elle, puis trop impatiente de satisfaire sa curiosité, accepta le marché.
Shigeru : Que veux tu savoir d'elle ?
Naria : Avant de te poser ma question je dois t'expliquer quelque chose par rapport à Zoé. Elle possède un fruit du démon, le fruit de l'illusion pour être plus précise. Ce fruit lui permet de manipuler les sens des personnes l'entourant à sa guise. Pour te donner un exemple, il arrive souvent qu'elle trompe la vue des personnes l'entourant, et qu'elle leur montre une version d'elle qui n'existe pas, un mirage d'elle même. Disons qu'il s'agit d'une mesure de protection afin de parer aux éventuelles attaques surprises, ainsi personne ne peut savoir où elle se trouve réellement, bien qu'on sache qu'elle n'est jamais très loin.
Shigeru : Intéressant... Et quel est le rapport avec Lily ?
Naria : Elle l'a vue.
Shigeru : Qu'est ce que tu veux...
Naria : Elle a été capable de voir à travers l'illusion de Zoé, de l'ignorer, et de la voir pour ce qu'elle est vraiment. Je veux savoir comment c'est possible.
Shigeru : Ah. Ça va être compliqué à expliquer.
Naria : Qu'est ce que tu veux dire ?
Shigeru : Eh bien on sait que Lily a mangé l'un des fruits maudits, le zoan mythique du démon, mais on ne sait quasiment rien sur lui. Apparemment elle serait capable de ressentir les émotions négatives autour d'elle. C'est peut être comme ça qu'elle a pu voir la vrai Zoé, après tout la perception des émotions n'est pas un sens, et si j'ai bien compris le fruit de l'illusion ne permet que de manipuler ces cinq derniers.
Naria : C'est effectivement une explication plausible, mais vous ne savez rien de plus à propos de ses capacités ?
Shigeru : Eh bien en dehors de cela la seule chose que nous sachions est que son pouvoir s'est déjà manifesté de manière plus envahissante il y a quelques années. Apparemment il lui a permis de survivre à l'attaque de deux assassins professionnels, et même d'en ressortir sans une égratignure. Mais étrangement, elle qui fut la seule spectatrice de la scène n'en a plus aucun souvenir.
Naria : Comment savez vous alors qu'elle a pu réchapper à ces deux assassins ?
Shigeru : De ce que l'on sait les deux assassins ont tenté de s'en prendre à elle de nuit. Le lendemain matin, elle a été retrouvée allongée sur le sol, baignant dans leur sang. Depuis cet incident elle s'est retrouvée enfermée dans hôpital psychiatrique, cela faisait des années qu'elle y était enfermée, et elle n'en est sorti que très récemment.
Naria : Je vois... Je suppose que vous en savez au final presque aussi peu que moi. Dans ce cas j'en viendrais à l'essentiel, penses tu qu'elle soit un danger ?
Shigeru : Dans son état actuel ? Non, elle ne semble pas avoir l'once de l'instinct d'un prédateur.
Naria réfléchit quelques secondes à cette dernière réplique. Cette fille aux apparences si innocente lui inspirait de la méfiance, sans qu'elle ne sache précisément pourquoi, elle ne pouvait s'empêcher de la traiter comme une potentielle menace...
Shigeru : Je suis désolé de devoir te sortir de tes pensées ainsi, mais j'ai rempli ma part du marché.
Naria : C'est vrai, que veux tu savoir ?
Shigeru : Tu m'as déjà informé sur les capacités de cette femme, et quelque chose me dit que si je te demandais ce qu'elle fait à voguer à vos côtés sans pour autant être une marine tu ne saurais pas exactement quoi me répondre. Je formulerais donc la même question que toi : penses tu qu'elle soit un danger ?
Naria : Pour parler dans ton langage, je te dirais avec certitude qu'elle est un prédateur.
Shigeru : Tu me dit donc de m'en méfier ?
Naria : Pas forcément, après tout, pour l'instant, rien n'a laissé présager que nous étions ses proies.
Shigeru : Je vois...
La conversation s'arrêta là, laissant à ses deux interlocuteurs la chance de penser aux informations qu'ils avaient pu glaner.
Les deux seconds restèrent assis côte à côte durant plusieurs minutes, à observer leurs hommes installés sur la plage. Et aucun d'eux ne remarqua que l'une de celle qui était plus tôt le sujet de leur conversation s'était évanouie dans le brouillard. Pas même Shigeru ne s'en soucia, et ainsi la Trompeuse avait disparu, tout comme les pensées qu'avait le nain à son propos. Ils restèrent donc là, le regard et l'esprit vide posé sur l'étendue de sable. Et ce jusqu'à ce qu'un bruit d'explosion ne se fasse entendre. Puis un second. Là Naria et Shigeru sortirent de leur léthargie et cherchèrent du regard l'origine de ces détonations. Et ils ne furent d'ailleurs pas les seuls, Riku aussi qui jusque là se reposait dans ses quartiers s'empressa de sortir lorsqu'il entendit ces bruits menaçants. Rapidement ils purent remarquer un écran de fumée noir sur la plage. Puis les choses se précisèrent, ils purent voir une petite dizaine de marines fuir au pas de course. Et enfin, une fois que le rideau de fumée se fut dissipé, ils purent voir Agito et Lily, au milieu d'un tas de pétards et autres fusées en tout genre.
Lily : Eh je croyais qu'on allait embraser le ciel ! On a pas embrasé le ciel là.
Agito : C'était pas les bons, faut trouver les feux d'artifices, allumes les tous jusqu'à ce que le ciel soit embrasé !
Avant même que Riku, Shigeru ou même Naria ne puisse réagir, les deux énergumènes se mirent à tout embraser autours d'eux, créant le feux d'artifice le moins sécurisé et organisé de l'histoire de l'humanité.
Shigeru : Je suppose que je vais aller m'occuper de ça. Merci pour la conversation, c'était très... Instructif.
Naria : Au plaisir.
Ne comptant pas bouger de sa position une seule seconde, Naria observa Shigeru se diriger vers les deux enfants, sous le couvert des flammes dégagées par les artifices laissés sur la plage par Miranda. Finalement elle appréciait ce petit moment, isolée de tout. Inconsciemment, ainsi éloignée du monde, elle se sentait éloignée de ses problèmes. De cette lettre qu'elle avait brûlée et qui consumait maintenant ses pensées...
Une brise légère vint alors caresser la chevelure de l'adjudante, et à cette douce brise vint s'ajouter un battement d'aile, un battement d'aile qu'elle ne connaissait que trop bien.
Naria : Alors, tu as trouvé quelque chose ?
Noa : Rien de bien concret. J'ai trouvé le manoir, et je peut te confirmer qu'il est le centre électromagnétique de cette île : c'est bien vers lui que l'Eternal Pose pointe son aiguille. Cependant j'ai préféré ne pas y rentrer.
Naria : Pourquoi ça ?
Noa : Ce manoir ne m'inspire réellement rien de bon. D'aussi loin que je m'en souvienne, jamais je n'avais eu une pareille impression. Quoi qu'il nous attende là-bas, je pense qu'aucun de nous ne devrait y aller seul. C'est pour cela que je suis revenu, j'ai préféré ne prendre aucun risque. Il pourrait s'agir d'un piège après tout, mais je compte bien y retourner le plus vite possible.
Naria : Le plus vite possible ? Cela pourrait s'avérer compliqué. Lythis n'est toujours pas revenu et Miranda est avec lui. Tant qu'ils ne sont pas revenus il vaut mieux que je reste ici. Au vu de l'atmosphère hostile de cette île on ne sait jamais ce qui peut arriver... Mais je suis loin d'être la seule marine présente sur cette plage, peut être Riku acceptera t-il de t'accompagner.
D'un hochement de tête, Noa approuva la suggestion de sa supérieure. Il la laissa ainsi là où elle se trouvait pour rejoindre Riku qui se tenait aux côtés de son épave.
Riku : Ton repérage a été plutôt rapide.
Noa : Effectivement...
Rapidement, le corbeau raconta à Riku la même histoire qu'il avait conté à Naria. Il lui expliqua à propos du malaise qu'il avait ressentit en s'approchant de la bâtisse, de l'ambiance lugubre qui y régnait, mais également à propos de sa certitude : cet Eternal Pose ne pointait pas vers cet endroit de manière anodine. Il était donc revenu, comme il l'avait dit à Naria, afin d'obtenir du soutien, soutien qu'il espérait maintenant obtenir de la part de Riku.
Le Sergent-Chef l'observa quelques secondes, méditant la situation, puis formula sa réponse.
Riku : Malheureusement, pour des raisons similaires à celles de Naria, ni moi ni Shigeru ne pouvons t'accompagner. Tous nos hommes sont présents sur cette plage, je préfère éviter de les laisser livrés à eux même. Mais si c'est de main d’œuvre dont tu as besoin, je peux toujours te confier Agito et Lily.
Là, le regard de Noa se détourna quelques secondes vers les deux enfants qui fuyaient leur punition comme ils le pouvaient. Partagé entre la consternation et l'amusement, le regard du corbeau se retourna alors vers Riku.
Noa : Non pas que je veuille les dévaloriser ou quoi que ce soit, mais je ne pense pas qu'ils soient les choix les plus avisés pour ce genre de tâche.
Riku : Haha je dois bien avouer qu'ils sont difficiles à contrôler, mais détrompe toi, à vrai dire je ne pense pas qu'il y ait plus adapté qu'eux.
Noa : Que veux tu dire ?
Riku : Eh bien Agito a pour lui des enseignements de chasseur de trésor. Il n'a jamais été très doué mais il possède tout de même les rudiments. Si il y avait quelque chose que nous devions trouver dans ce manoir, il aurait sûrement le plus de chances d'y parvenir. En plus de cela, malgré son jeune âge il reste extrêmement compétent, mais je ne pense pas avoir besoin de te rappeler cette partie. Il serait sûrement d'une grande aide si vous veniez à vous faire attaquer. Quant au choix de Lily, je le ferais par rapport au malaise que tu as ressenti lorsque tu es arrivé sur place. Lily possède un fruit du démon, et je ne saurais en expliquer précisément les capacités, mais je sais qu'elle ne ressent pas les choses comme nous. Quelque soit cette chose néfaste qui rôde autours de ce manoir, Lily sera capable de la percevoir d'une manière que tu ne saurais même pas imaginer. Qui sait, peut être même sera t-elle la clé qui nous permettra de résoudre ce mystère.
Riku marqua une petite pause afin de laisser à Noa le temps de digérer son argumentation, tourna légèrement sa tête pour à son tour observer Shigeru à la poursuite des deux chenapans, et reprit sans pouvoir s'empêcher de rigoler.
Riku : Et je peux t'assurer qu'ils sont tous les deux pleins d'énergie.
La dernière phrase réussit à arracher un petit sourire à Noa, qui accepta finalement la proposition du Fantôme. Une fois la décision prise, et au vu du peu de préparatifs nécessaires à cette petite expédition, il ne fallut que très peu de temps pour que tout le monde soit prêt. Il n'était peut être que dix heures du matin et cela ne devait faire que quelques heures que les membres du Beluga avaient accostés sur l'île, mais déjà une nouvelle fois, Noa reprenait la direction de ce manoir visiblement porteur de tant de mystères. Cette fois-ci seulement, rien ne l'arrêterait, il obtiendrait les réponses qu'il était venu chercher. Cette fois-ci, il trouverait une explication à cette angoisse qu'il avait ressenti. Il braverait les brumes de cette île et mettrait finalement le doigt sur la vérité.
Mam'Rik- Roi Lion
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Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Lever le Voile
Lythis et Miranda émergèrent de la forêt accompagné de quelques marines et d'Héléna. Les présentations furent rapides mais efficaces. Personne ne semblait véritablement opposé à la présence d'Héléna, chacun compris rapidement que les informations dont elle disposaient pourraient être extrêmement utile.
Alors qu'Héléna fût rapidement pris en charge par Shigeru qui se sentait dans le devoir que de mettre à l'aise cette vieille femme, Naria pris à part Lythis pour lui faire part de ce qui s'étais passé pendant son absence. Néanmoins, ce fût Lythis qui d'un ton autoritaire posa ses questions.
Lythis : Où sont Noa, la jeune fille bizarre et le môme insupportable ?
Naria : Noa, Lily et Agito sont partis au manoir.
Le visage de Lythis demeura impassible.
Lythis : Et pourquoi donc ?
Naria : ... Ce manoir n'inspirait pas confiance à Noa, il voulait donc des renforts.
Lythis : Et les renforts c'est Agity et Lilo ?
Naria : Oui... Agito et Lily.
Naria : Je tiens à te rappeler qu'Agito est un chasseur de trésor. L'exploration ça le connaît.
Lythis : Oui, bien entendu, tout de suite, je me sens mieux. Surtout que Zoé s'est volatilisée sans que personne ne s'en aperçoive.
Le ton de Lythis s'était fait froid et accusateur, Naria regarda autour d'elle puis constata qu'en effet, Zoé était absente.
Lythis : Donc, je m'absente une heure et je découvre que Noa est partis avec les deux meilleurs soldats que la marine est jamais formé. Et qu'en plus, Zoé s'est soustraite à votre surveillance sans que vous ne vous en rendiez compte.
Naria : Oui, oui, c'est pas si grave. C'est pas comme s'ils ne savaient pas se défendre. Et puis, pour Zoé, à partir du moment où elle a décidée d'échapper à notre surveillance je ne vois ce qu'on peut y faire... Quand est-il du log pose ?
Lythis : Miranda n'est pas arrivée à le réparer contre toute attente. Mais le pire est qu'elle prétend que celui-ci devrait marcher car aucune des pièces qui le compose n'est abîmée ou défectueuse.
Naria : C'est absurde, si ce log pose avait véritablement un problème technique Miranda l'aurait trouvé et réglé.
Lythis : Je suis de cet avis, c'est d'ailleurs ce qui me laisse penser que le log pose à été intentionnellement trafiqué par un moyen inconnu. Et par quelqu'un qui savait ce qu'il faisait.
Naria : C'est possible en effet. Que faisons-nous du coup ?
Lythis : On attends les résultats de "l'exploration" mené par Noa. Nous ne pouvons faire que ça pour l'instant. Et surtout, reste vigilante.
Lythis et Naria rejoignirent le reste du groupe qui s'était installé autour du feu de camp. Miranda avait commencé à faire fondre son chocolat, cela eu pour effet d'aiguiser l’appétit de la plupart des marines présents.
Shigeru : Alors comme ça Héléna, vous dite que vous vivez sur cette île depuis plus trente ans ?
Héléna : Oui c'est juste. Un léger sourire se dessina sur le visage de la jeune femme comme s'il se souvenait du bon vieux temps.
Miranda : Qui voudrait vivre sur cette île, ça caille un max et on voit rien...
Héléna : Ah mais cela n'a pas toujours été le cas.
Immédiatement, tout les regards convergèrent vers la vieille femme.
Héléna : Eh bien, quoi, ne me regardez pas comme ça, je vous dis la vérité. Cette île est dans cet état depuis la tragique histoire de la famille du manoir, cela s'est déroulé il y a une dizaine d'années.
Miranda : Racontez-nous cette histoire s'il vous plaît, vieille dame. Naria regarda Miranda sévèrement mais ne pût s’empêcher de réprimer un petit sourire.
Héléna : Oh vous savez, cette histoire n'est pas très intéressante. Vous avez sans doute mieux à faire que d'entendre ce genre de choses.
Lythis : Sauf qu'en l’occurrence, non, nous n'avons rien de mieux à faire. Alors si vous le voulez bien, je serais curieux que vous nous racontiez l'histoire de ce manoir.
Riku : Je suis d'accord.
Tous acquiescèrent, rapidement, Héléna compris qu'elle n'avait pas le choix.
Héléna : Bon d'accord, d'accord.
Tous se servirent une crêpe, avec chocolat ou non en fonction des goûts. L'ambiance était plutôt bon enfant, quand enfin, Héléna daigna commencer son récit.
Héléna : La famille qui vivait dans le manoir était la famille "Kumo".
Lythis et Naria échangèrent un regard lourd de sens, mais ni l'un, ni l'autre ne firent de commentaire. "Kumo" était le nom du prétendu chef de la Néphile Noire, c'était une information que le Gouvernement Mondial avait réussi à obtenir en torturant un membre de ce fameux groupe de révolutionnaires. Peut-être cela n'avait-il aucun lien mais dans le doute, mieux valait laisser Héléna continuer son histoire. Après tout, rien ne garantissait que cette vieille femme était une alliée.
Héléna : Il s'agissait d'une famille de noble, le genre de famille qui entretient de bonnes relations avec le Gouvernement Mondial et dont les membres sont généralement recrutés au sein de la Marine ou de Cipher Pol pour y devenir des soldats d'élites, des hauts gradés. Mais pour cette famille, le destin en avait décidé autrement.
***
Noa, Agito et Lily arrivèrent enfin devant le manoir, le voyage avait été mouvementé à cause des nombreux croassement qui firent sursauté Agito ainsi que des regards inquiets de Lily en direction de la forêt. Mais ni l'un ni l'autre ne ralentirent l'allure de peur de se séparer de Noa qui était le seul capable de se repérer dans cette forêt angoissante.
La grille de métal était telle que Noa l'avait laissée, entrouverte. Quand soudain, Agito paniqua.
Agito : La grille est ouverte ! Quelqu'un est dans le manoir ! Cet endroit est hanté !
Noa : C'est moi qui l'ai ouverte tout à l'heure.
Agito : Ah... Mais bon euh, je suis sûr que le manoir est hanté quand même.
Lily : Bouh il a peur, Agito est une poule mouillé.
Agito : N'importe quoi d'abord.
Noa fît un geste brusque de la main pour attirer l'attention des ses deux "renforts".
Noa : Bon écoutez moi attentivement, je dois vous dire quelque chose de très important.
Les regards d'Agito et de Lily se posèrent sur Noa. Ils étaient on ne peux plus concentrés. Noa en eu presque un sentiment de malaise.
Noa : Bon voilà ce qu'on vas faire, nous allons rentrer dans ce manoir.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Je vous recommanderais donc d'être prudent.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Il est possible, mais peu probable qu'un ennemi nous attendent à l'intérieur.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Je le répéterais donc, mais, faites attention, et si vous avez un problème, appelez-moi.
Lily : Pas besoin, Agito osera jamais rentrer dans le manoir, il a trop peur.
Agito : Même pas vrai d'abord, j'y vais.
Soudain Agito s'élança vers le manoir en courant, il s'arrêta net devant la porte, la regarda de bas en haut et haut en bas. Puis se retourna et s'exclama timidement et de manière absolument pas convaincante.
Agito : Bon, vous venez ou vous avez peur ?
Lily et Noa commencèrent à rejoindre Agito au pas de marche quand soudainement, Lily tourna à nouveau son regard vers la forêt ce qui ne manqua pas d'interpeller Noa.
Noa : Pourquoi as-tu regardé sans cesse la forêt lors de notre voyage, et encore une fois maintenant ?
Lily : Il y a quelque chose qui nous suit.
Noa se raidit légèrement puis commença à chuchoter.
Noa : Qu'est ce que c'est ?
Lily : Je ne sais pas, c'est trop loin. Qui chuchota elle aussi sans comprendre pourquoi.
Noa : Quelle distance exactement ?
Lily : Je dirais environ deux cents cinquante mètres. Peu importe ce que c'est, ça reste toujours à la même distance et avance à la même vitesse que nous.
Noa : Depuis combien de temps ça nous suis ?
Lily : Je l'ai remarqué quelques minutes après avoir quitté le camp. En entrant dans la forêt.
Noa : On va faire comme si de rien n'était et rentrer dans le manoir.
Agito : Bon, vous faites quoi ? On rentre ou pas ? S'impatienta le jeune marine.
Noa : Nous voilà. nous voilà.
Noa et Lily se retrouvèrent enfin au côté d'Agito. Ce-dernier abaissa la poignée puis poussa l'un des lourds battants de bois sculpté, une odeur de renfermé émana de la pièce. Voyant l'hésitation d'Agito devant l'ouverture béante et obscure, Lily y pénétra la première suivie de près par son acolyte. Puis finalement, non sans un dernier regard derrière lui, Noa s'y engagea aussi.
Les ténèbres se dissipèrent à mesure que les yeux des membres du groupe s'accoutumaient à l'obscurité de l'endroit. Finalement, au bout de quelques secondes, ils arrivèrent à percevoir clairement leur environnement grâce à leurs pupilles dilatées et aux quelques rayons de lumière qui réussissaient à passer par ci et là. Non pas que l'endroit fût agréable, mais cet éclairage improvisé jouant sur les nuances de lumières donnait une certaine ambiance apaisante à cet endroit abandonné.
Noa commença à scruter la pièce à l'affût du moindre indice suspect pouvant indiquer un traquenard, mais rien. Le sol était poussiéreux et fait du même marbre que celui qui composait les marches permettant d'entrer dans le manoir, la poussière formait un voile parfait au sol et n'était perturbé eu aucun endroit, preuve que personne n'était venu dans cet endroit depuis bien longtemps. Deux escaliers en arc de cercle, un à chaque extrémité de la pièce se rejoignaient et permettait d’accéder à l'étage comme dans la plupart des demeures de ce genre. Une arche au bout de la pièce débouchait sur ce qui semblait être une salle à manger. Un tapis rouge s'étendait en dessous des pieds des marines et ne se terminait qu'une fois l'entrée du dit salon atteint. Quelques bustes de pierre étaient disposées sur des une commode, ils devaient sans doute être à l'effigie des propriétaires de ce manoir ou de leurs ancêtres. En dessous de l'un des escaliers, une arche de taille plus modeste que celle de la salle à manger débouchait sur un couloir qui descendait sous le bâtiment, ce chemin menait sans doute à l'armurerie et aux salles d'entraînements. C'est d'ailleurs dans cette direction que Lily se dirigea.
Lily : Trop cool... On doit y aller.
Agito : Je sais pas, il fait tout noir. Il y a peut-être des monstres...
Lily : Je suis sûr qu'il a plein de trésors là dedans !
Agito : Bon d'accord... Mais si on trouve des sucettes, elles sont toutes pour moi !
Les deux compères s'enfoncèrent ainsi dans le tunnel sous les yeux de Noa qui jugeait que le manoir ne présentait, à première vue, aucun réel danger. Néanmoins, il ne pût s'empêcher de penser à cette présence qui les avait suivis tout à l'heure. Cela le tracassait, peut-être était-ce simplement un loup solitaire un peu trop curieux. Mais cela paraissait un peu trop gros. Il chassa ses quelques hypothèses de son esprit puis sorti l'eternal pose. Il constata que l'aiguille de ce-dernier tournait sur elle-même indiquant qu'il avait bien atteint la position enregistrée par la machine. Mais rien... Il n'avait, certes pas exploré le manoir. Mais cet eternel pose avait forcément été envoyé par quelqu'un, et cette personne devrait se trouver ici... Ou du moins, elle ne devrait pas tarder à se manifester.
Zoé : Il était temps.
Noa tressaillit légèrement, puis se retourna et fît face à sa sœur qui se trouvait dans l'encadrement de la porte.
Noa : Il était temps ? Répéta t'il.
Zoé entra dans la pièce et commença à longer le mur en l'effleurant de ses doigts.
Zoé : Quoi ? Tu n'as toujours pas compris ? Dit-elle presque étonnée.
Pendant quelques secondes, un silence pesant s'installa. Puis Noa reprit d'un ton suspicieux.
Noa : C'était donc toi l'eternal pose...
Zoé : Bien sûr que c'était moi... dit-elle sur ton sérieux. Ainsi que le log pose.
Noa : Et l'équipage de Riku aussi je suppose ?
Zoé : Absolument pas, c'est une coïncidence que je suis incapable de m'expliquer, je me demande encore par quel miracle ils sont encore en vie au vue de l'imprudence dont ils font preuve.
Noa : Et donc, aurais-tu l'obligeance de me dire pourquoi tu nous as amené ici.
Zoé : Quoi, cet endroit ne te dis rien ?
L'incompréhension se peignit sur le visage de Noa.
Zoé : J'imagine donc que mes hypothèses étaient exactes...
Noa : Que veux-tu ?
Zoé : Ce que je veux ? Je veux que tu te souvienne Nathan !
Alors qu'Héléna fût rapidement pris en charge par Shigeru qui se sentait dans le devoir que de mettre à l'aise cette vieille femme, Naria pris à part Lythis pour lui faire part de ce qui s'étais passé pendant son absence. Néanmoins, ce fût Lythis qui d'un ton autoritaire posa ses questions.
Lythis : Où sont Noa, la jeune fille bizarre et le môme insupportable ?
Naria : Noa, Lily et Agito sont partis au manoir.
Le visage de Lythis demeura impassible.
Lythis : Et pourquoi donc ?
Naria : ... Ce manoir n'inspirait pas confiance à Noa, il voulait donc des renforts.
Lythis : Et les renforts c'est Agity et Lilo ?
Naria : Oui... Agito et Lily.
Naria : Je tiens à te rappeler qu'Agito est un chasseur de trésor. L'exploration ça le connaît.
Lythis : Oui, bien entendu, tout de suite, je me sens mieux. Surtout que Zoé s'est volatilisée sans que personne ne s'en aperçoive.
Le ton de Lythis s'était fait froid et accusateur, Naria regarda autour d'elle puis constata qu'en effet, Zoé était absente.
Lythis : Donc, je m'absente une heure et je découvre que Noa est partis avec les deux meilleurs soldats que la marine est jamais formé. Et qu'en plus, Zoé s'est soustraite à votre surveillance sans que vous ne vous en rendiez compte.
Naria : Oui, oui, c'est pas si grave. C'est pas comme s'ils ne savaient pas se défendre. Et puis, pour Zoé, à partir du moment où elle a décidée d'échapper à notre surveillance je ne vois ce qu'on peut y faire... Quand est-il du log pose ?
Lythis : Miranda n'est pas arrivée à le réparer contre toute attente. Mais le pire est qu'elle prétend que celui-ci devrait marcher car aucune des pièces qui le compose n'est abîmée ou défectueuse.
Naria : C'est absurde, si ce log pose avait véritablement un problème technique Miranda l'aurait trouvé et réglé.
Lythis : Je suis de cet avis, c'est d'ailleurs ce qui me laisse penser que le log pose à été intentionnellement trafiqué par un moyen inconnu. Et par quelqu'un qui savait ce qu'il faisait.
Naria : C'est possible en effet. Que faisons-nous du coup ?
Lythis : On attends les résultats de "l'exploration" mené par Noa. Nous ne pouvons faire que ça pour l'instant. Et surtout, reste vigilante.
Lythis et Naria rejoignirent le reste du groupe qui s'était installé autour du feu de camp. Miranda avait commencé à faire fondre son chocolat, cela eu pour effet d'aiguiser l’appétit de la plupart des marines présents.
Shigeru : Alors comme ça Héléna, vous dite que vous vivez sur cette île depuis plus trente ans ?
Héléna : Oui c'est juste. Un léger sourire se dessina sur le visage de la jeune femme comme s'il se souvenait du bon vieux temps.
Miranda : Qui voudrait vivre sur cette île, ça caille un max et on voit rien...
Héléna : Ah mais cela n'a pas toujours été le cas.
Immédiatement, tout les regards convergèrent vers la vieille femme.
Héléna : Eh bien, quoi, ne me regardez pas comme ça, je vous dis la vérité. Cette île est dans cet état depuis la tragique histoire de la famille du manoir, cela s'est déroulé il y a une dizaine d'années.
Miranda : Racontez-nous cette histoire s'il vous plaît, vieille dame. Naria regarda Miranda sévèrement mais ne pût s’empêcher de réprimer un petit sourire.
Héléna : Oh vous savez, cette histoire n'est pas très intéressante. Vous avez sans doute mieux à faire que d'entendre ce genre de choses.
Lythis : Sauf qu'en l’occurrence, non, nous n'avons rien de mieux à faire. Alors si vous le voulez bien, je serais curieux que vous nous racontiez l'histoire de ce manoir.
Riku : Je suis d'accord.
Tous acquiescèrent, rapidement, Héléna compris qu'elle n'avait pas le choix.
Héléna : Bon d'accord, d'accord.
Tous se servirent une crêpe, avec chocolat ou non en fonction des goûts. L'ambiance était plutôt bon enfant, quand enfin, Héléna daigna commencer son récit.
Héléna : La famille qui vivait dans le manoir était la famille "Kumo".
Lythis et Naria échangèrent un regard lourd de sens, mais ni l'un, ni l'autre ne firent de commentaire. "Kumo" était le nom du prétendu chef de la Néphile Noire, c'était une information que le Gouvernement Mondial avait réussi à obtenir en torturant un membre de ce fameux groupe de révolutionnaires. Peut-être cela n'avait-il aucun lien mais dans le doute, mieux valait laisser Héléna continuer son histoire. Après tout, rien ne garantissait que cette vieille femme était une alliée.
Héléna : Il s'agissait d'une famille de noble, le genre de famille qui entretient de bonnes relations avec le Gouvernement Mondial et dont les membres sont généralement recrutés au sein de la Marine ou de Cipher Pol pour y devenir des soldats d'élites, des hauts gradés. Mais pour cette famille, le destin en avait décidé autrement.
***
Noa, Agito et Lily arrivèrent enfin devant le manoir, le voyage avait été mouvementé à cause des nombreux croassement qui firent sursauté Agito ainsi que des regards inquiets de Lily en direction de la forêt. Mais ni l'un ni l'autre ne ralentirent l'allure de peur de se séparer de Noa qui était le seul capable de se repérer dans cette forêt angoissante.
La grille de métal était telle que Noa l'avait laissée, entrouverte. Quand soudain, Agito paniqua.
Agito : La grille est ouverte ! Quelqu'un est dans le manoir ! Cet endroit est hanté !
Noa : C'est moi qui l'ai ouverte tout à l'heure.
Agito : Ah... Mais bon euh, je suis sûr que le manoir est hanté quand même.
Lily : Bouh il a peur, Agito est une poule mouillé.
Agito : N'importe quoi d'abord.
Noa fît un geste brusque de la main pour attirer l'attention des ses deux "renforts".
Noa : Bon écoutez moi attentivement, je dois vous dire quelque chose de très important.
Les regards d'Agito et de Lily se posèrent sur Noa. Ils étaient on ne peux plus concentrés. Noa en eu presque un sentiment de malaise.
Noa : Bon voilà ce qu'on vas faire, nous allons rentrer dans ce manoir.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Je vous recommanderais donc d'être prudent.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Il est possible, mais peu probable qu'un ennemi nous attendent à l'intérieur.
Agito, Lily : Hum hum...
Noa : Je le répéterais donc, mais, faites attention, et si vous avez un problème, appelez-moi.
Lily : Pas besoin, Agito osera jamais rentrer dans le manoir, il a trop peur.
Agito : Même pas vrai d'abord, j'y vais.
Soudain Agito s'élança vers le manoir en courant, il s'arrêta net devant la porte, la regarda de bas en haut et haut en bas. Puis se retourna et s'exclama timidement et de manière absolument pas convaincante.
Agito : Bon, vous venez ou vous avez peur ?
Lily et Noa commencèrent à rejoindre Agito au pas de marche quand soudainement, Lily tourna à nouveau son regard vers la forêt ce qui ne manqua pas d'interpeller Noa.
Noa : Pourquoi as-tu regardé sans cesse la forêt lors de notre voyage, et encore une fois maintenant ?
Lily : Il y a quelque chose qui nous suit.
Noa se raidit légèrement puis commença à chuchoter.
Noa : Qu'est ce que c'est ?
Lily : Je ne sais pas, c'est trop loin. Qui chuchota elle aussi sans comprendre pourquoi.
Noa : Quelle distance exactement ?
Lily : Je dirais environ deux cents cinquante mètres. Peu importe ce que c'est, ça reste toujours à la même distance et avance à la même vitesse que nous.
Noa : Depuis combien de temps ça nous suis ?
Lily : Je l'ai remarqué quelques minutes après avoir quitté le camp. En entrant dans la forêt.
Noa : On va faire comme si de rien n'était et rentrer dans le manoir.
Agito : Bon, vous faites quoi ? On rentre ou pas ? S'impatienta le jeune marine.
Noa : Nous voilà. nous voilà.
Noa et Lily se retrouvèrent enfin au côté d'Agito. Ce-dernier abaissa la poignée puis poussa l'un des lourds battants de bois sculpté, une odeur de renfermé émana de la pièce. Voyant l'hésitation d'Agito devant l'ouverture béante et obscure, Lily y pénétra la première suivie de près par son acolyte. Puis finalement, non sans un dernier regard derrière lui, Noa s'y engagea aussi.
Les ténèbres se dissipèrent à mesure que les yeux des membres du groupe s'accoutumaient à l'obscurité de l'endroit. Finalement, au bout de quelques secondes, ils arrivèrent à percevoir clairement leur environnement grâce à leurs pupilles dilatées et aux quelques rayons de lumière qui réussissaient à passer par ci et là. Non pas que l'endroit fût agréable, mais cet éclairage improvisé jouant sur les nuances de lumières donnait une certaine ambiance apaisante à cet endroit abandonné.
Noa commença à scruter la pièce à l'affût du moindre indice suspect pouvant indiquer un traquenard, mais rien. Le sol était poussiéreux et fait du même marbre que celui qui composait les marches permettant d'entrer dans le manoir, la poussière formait un voile parfait au sol et n'était perturbé eu aucun endroit, preuve que personne n'était venu dans cet endroit depuis bien longtemps. Deux escaliers en arc de cercle, un à chaque extrémité de la pièce se rejoignaient et permettait d’accéder à l'étage comme dans la plupart des demeures de ce genre. Une arche au bout de la pièce débouchait sur ce qui semblait être une salle à manger. Un tapis rouge s'étendait en dessous des pieds des marines et ne se terminait qu'une fois l'entrée du dit salon atteint. Quelques bustes de pierre étaient disposées sur des une commode, ils devaient sans doute être à l'effigie des propriétaires de ce manoir ou de leurs ancêtres. En dessous de l'un des escaliers, une arche de taille plus modeste que celle de la salle à manger débouchait sur un couloir qui descendait sous le bâtiment, ce chemin menait sans doute à l'armurerie et aux salles d'entraînements. C'est d'ailleurs dans cette direction que Lily se dirigea.
Lily : Trop cool... On doit y aller.
Agito : Je sais pas, il fait tout noir. Il y a peut-être des monstres...
Lily : Je suis sûr qu'il a plein de trésors là dedans !
Agito : Bon d'accord... Mais si on trouve des sucettes, elles sont toutes pour moi !
Les deux compères s'enfoncèrent ainsi dans le tunnel sous les yeux de Noa qui jugeait que le manoir ne présentait, à première vue, aucun réel danger. Néanmoins, il ne pût s'empêcher de penser à cette présence qui les avait suivis tout à l'heure. Cela le tracassait, peut-être était-ce simplement un loup solitaire un peu trop curieux. Mais cela paraissait un peu trop gros. Il chassa ses quelques hypothèses de son esprit puis sorti l'eternal pose. Il constata que l'aiguille de ce-dernier tournait sur elle-même indiquant qu'il avait bien atteint la position enregistrée par la machine. Mais rien... Il n'avait, certes pas exploré le manoir. Mais cet eternel pose avait forcément été envoyé par quelqu'un, et cette personne devrait se trouver ici... Ou du moins, elle ne devrait pas tarder à se manifester.
Zoé : Il était temps.
Noa tressaillit légèrement, puis se retourna et fît face à sa sœur qui se trouvait dans l'encadrement de la porte.
Noa : Il était temps ? Répéta t'il.
Zoé entra dans la pièce et commença à longer le mur en l'effleurant de ses doigts.
Zoé : Quoi ? Tu n'as toujours pas compris ? Dit-elle presque étonnée.
Pendant quelques secondes, un silence pesant s'installa. Puis Noa reprit d'un ton suspicieux.
Noa : C'était donc toi l'eternal pose...
Zoé : Bien sûr que c'était moi... dit-elle sur ton sérieux. Ainsi que le log pose.
Noa : Et l'équipage de Riku aussi je suppose ?
Zoé : Absolument pas, c'est une coïncidence que je suis incapable de m'expliquer, je me demande encore par quel miracle ils sont encore en vie au vue de l'imprudence dont ils font preuve.
Noa : Et donc, aurais-tu l'obligeance de me dire pourquoi tu nous as amené ici.
Zoé : Quoi, cet endroit ne te dis rien ?
L'incompréhension se peignit sur le visage de Noa.
Zoé : J'imagine donc que mes hypothèses étaient exactes...
Noa : Que veux-tu ?
Zoé : Ce que je veux ? Je veux que tu te souvienne Nathan !
Nicozeyo- Kage
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Date d'inscription : 16/12/2009
Éveil
Effrayant.
Ce fut le premier mot qui vint à l'esprit d'Agito lorsqu'il pensa à l'endroit où il se trouvait. Tout était sombre, noir, et bien que par le passé il ait eu l'occasion d'affronter des créatures bien plus dangereuses que la noirceur et l'obscurité, il ne pu cette fois-ci se soustraire à ses instincts les plus primaires. A chacun de ses pas il ne pouvait s'empêcher de frissonner tout en sentant s'éloigner un peu plus la chaleur de la lumière au profit de la froideur de ténèbres.
Tout dans cette bâtisse était très vieux et usé, et ayant choisi de progresser en tête de marche, plus pour tenter de convaincre sa partenaire de sa bravoure que par envie, il se retrouva obligé de se débarrasser lui même des toiles d'araignées qui lui barraient le chemin.
Les couloirs de pierre avaient cédé quasiment tous leurs recoins au règne des arachnides, qui n'avaient pas hésité à afficher leur suprématie par le biais de ces toiles qui étaient leur marque de fabrique. A leurs côtés, pour aménager ces murs, de nombreuses tapisseries étaient présentes, bien qu'elles aient clairement perdu de leur superbe. En les observant, on pouvait aisément supposer avec quelle classe leurs douces couleurs avaient pu embellir et réchauffer les couloirs de ce manoir. Maintenant, il ne s'agissait plus que d'amas de tissus, à peine bons à masquer l'usure de la pierre.
Plus il avançait dans ces ruines, et plus Agito laissait aller sa peur au profit de sa curiosité, si bien qu'il en oublia sa partenaire Lily à qui il faussa involontairement compagnie. Il ne voyait plus ce monde comme un simple enfant de 13 ans, mais plutôt comme l'homme qu'il avait été formé à devenir : un chasseur de trésors. Et alors que sa progression continuait, il s'amusait à lire l'histoire de cette maisonnée à travers ses vestiges.
Les tapisseries qui ornaient les murs, malgré qu'elles aient perdu de leur couleurs, dénotaient de la fortune dont devaient faire preuve les précédents propriétaires, et le fait que tout ait été laissé en état ne pouvait indiquer que deux choses : ils avaient quitté le domaine dans la précipitation pour ce qui était de l'option la plus optimiste ou bien ils avaient tous connu un décès brutal. Cette pensée en tête, Agito continua d'avancer à travers les décombres de cette vie passée.
La première réelle pièce dans laquelle il pénétra, une salle d'armes que le temps n'avait visiblement pas été le seul à éprouver, indiquait que cette demeure devait abriter des combattants. Cette idée était soutenue par les différents socles d'armes qui avaient sûrement été vidés par de bons opportunistes. Cela étant dit, les dégâts qui avaient été infligés à cette salle ne semblaient correspondre à aucune arme connue du jeune soldat. Ici, le mur semblait avoir été arraché par les griffes d'une bête mystique. Là, il semblait avoir été perforé de cinq balles, qui évoquaient au First Class une impression familière. Comme attiré par ces marques, il s'approcha d'elles, les effleura du bout de la main, et fut surprit de découvrir que ses doigts s'adaptaient parfaitement à la marque apposée sur le mur. Quel genre d'arme avait donc pu laisser pareilles traces ?
Après la salle d'armes, Agito continua à déambuler dans ces souterrains. Il eu notamment l'occasion de passer par une cave à vin qui aurait sûrement fait briller les yeux de Shigeru de mille feux, si elle n'avait pas été vidée du sol au plancher.
Il continua ainsi ses découvertes jusqu'à avoir inspecté les moindres recoins de ces sous-sols. Dernier élément à ne pas avoir été inspecté, une échelle qui, défiant les règles les plus élémentaires de l'architecture s'élevait directement depuis les fins fonds de cette cave jusqu'aux hauteurs du grenier du manoir. Emporté par son envie de découvrir ce qui se trouvait au delà de cette échelle, il fit fît de la moisissure qui apparaissait sur les petites branches de bois et grimpa jusqu'à atteindre cette nouvelle pièce. Dans son ascension, il pu découvrir que certaines personnes avaient tenté de grimper avant lui. En témoignaient les barres brisés de l'échelle, qui n'avaient probablement pas supporté le poids de ceux qui avaient tenté de l'escalader. Heureusement, doté de la légèreté du corps d'un jeune homme d'à peine 13 ans, Agito n'eut aucun problème à atteindre le sommet de l'échelle, lui permettant ainsi de pousser la petite trappe qui le séparait du grenier.
Cette pièce était différente. Dans cette pièce, rien ne laissait supposer le passage d'éventuels pilleurs. Ici, rien si ce n'était le temps ne semblait avoir influé sur le contenu de la pièce. Et à y penser, cela laisser presque supposer que cette pièce l'avait attendu, lui, et avait su repousser chacun de ses précédents visiteurs, comme si ceux-ci ne s'étaient pas avérés dignes. Second contraste avec les souterrains du manoir, cette pièce était éclairée. En effet, une petite fenêtre apposée à la toiture de la bâtisse laissait un brin de lumière se poser sur une commode de bois brut. A côté de cette dernière, de nombreux meubles étaient entreposés. Mais aucun ne se démarquait comme elle le faisait. Était-ce parce qu'elle était exposée à la lumière ou au contraire avait-elle été mise en avant ainsi à cause de sa beauté ? Agito n'aurait su le dire. Tout ce qu'il en retirait était qu'il s'agissait d'un chef d’œuvre. Et c'est précisément pour cela que, malgré sa beauté, Agito n'y accorda pas une seconde d'importance de plus. Il n'était pas du genre à porter son intérêt à des objets parfaits, voyants. Non, lui préférait s'intéresser à ces objets délaissés de tous, abandonnés, telle cette boite à musique qui trainait au pieds de la fameuse commode.
Délicatement, il s'abaissa afin de la récupérer, la prit dans ses mains et lui donna une ultime occasion de remplir sa mission. Prêt à briser le silence de mort qui l'entourait, il activa la petite manivelle qui dépassait du boitier, et après un petit laps de temps, probablement dû à la vieillesse de l'appareil, la boîte s'ouvrit. Elle révéla une petite ballerine qui se mit tant bien que mal à tournoyer sur elle-même tandis qu'un air enfantin bien connu de tous prenait possession de la pièce. Cet air fut cependant perçu d'une manière étrange par les tympans d'Agito, comme si une certaine note avait été jouée fausse, tout au long de la mélodie. A la première écoute, le marine cru que la rouille avait influé sur la qualité de la boite à musique, mais un doute le poussa à réitérer l'expérience. Il activa donc une seconde fois la manivelle, et pu se rendre compte qu'il ne s'agissait d'une note précise, qui était jouée fausse à un passage précis, rien qui ne puisse être causé par la rouille. Non, il s'agissait d'une erreur de fabrication flagrante. Instinctivement, le jeune marine chercha à comprendre quelle pouvait être la cause exacte de ce dysfonctionnement, et s'amusa donc à tourner la manivelle de cette boite à musique dans tous les sens possibles jusqu'à ce qu'un évènement qu'il n'aurait pu prévoir se produise. Après avoir actionné la manivelle à contresens, et lui avoir fait tourner trois tours sur elle même, un compartiment caché s'ouvrit sur le côté de la boite à musique : Agito venait de découvrir un trésor ! Un bien maigre trésor, certes, puisque ce compartiment n'était haut que de deux petit centimètre, large d'une quinzaine et profond d'une dizaine, mais un trésor tout de même ! Immédiatement, Agito sorti sa trouvaille de la petite prison dans laquelle elle se trouvait, et découvrit qu'il s'agissait d'une lettre. Cette dernière était méticuleusement fermée, et ne laissait rien transparaitre de son contenu. Rien, si ce n'était la simple lettre "E", inscrite dessus, dans la plus belle des calligraphie.
Amusant.
Ce fut le premier mot qui vint à l'esprit de Lily lorsqu'elle pensa à l'endroit où elle se trouvait. Tout était sombre, noir, et parce que son passé était baigné de ténèbres et d'obscurité elle ne pouvait éprouver la moindre peur pour cet endroit qui lui semblait si familier. Bientôt, la nostalgie lui fit même oublié que son partenaire, Agito, s'était déjà enfoncé dans les couloirs de ces souterrains sans laisser à la pauvre Lily la moindre chance de le rattraper.
Mais peu importe, Lily ne vivait plus le moment présent. Elle s'était déconnectée, et était retournée en arrière, dans ce passé qui continuait de la hanter. Car en effet, la vue de ce manoir sombre et délabré ne pouvait qu'éveiller dans le cœur de la marine les souvenirs d'Arkham Asylum, cet asile qui durant plus d'une décennie lui avait servi de foyer. Mais il ne s'agissait pas que de l'aspect physique du manoir. Non, c'était quelque chose de plus subtil. Comme un sentiment de déjà vu.
Lily ne le réalisait pas, mais elle ne percevait pas le monde de la même manière que ses congénères. Pas depuis qu'elle avait croqué dans ce fruit maudit, ce fruit du démon. Depuis, elle percevait les êtres qui l'entourait à travers leurs sentiments, devinant involontairement leurs envies les plus inavouées, leurs secrets les plus profondément enterrés. Comme s'il s'était agit d'un sixième sens, elle pouvait sentir les émotions de ceux qui l'entouraient.
Ainsi, l'hypocrisie était un mot étranger à la jeune marine.
Lorsque quelqu'un lui mentait, Lily devinait la malice derrière chacun de ses mots. Lorsque quelqu'un la désirait, Lily percevait chacune des idées malsaines qui lui passait par la tête. Lorsque quelqu'un souffrait, Lily ressentait comme si elle était sienne la peine qui pouvait être éprouvée par ce dernier.
Et éventuellement, en de rares occasions, il arrivait que des lieux entiers soient chargés d'émotions. Des lieux ayant été habités par les mêmes personnes durant de nombreuses années, des lieux qui étaient directement liés aux émotions de ces dernières, des lieux qui s'en étaient pleinement imprégnés. Cela avait été le cas pour Arkham Asylum, un asile rempli d'émotions tordues et complètement folles. Un asile rempli de patients souvent destinés à ne jamais revoir la lumière du jour. Un asile qui s'était imprégné des émotions de ses résidents au point d'y faire écho. Et c'était ce point en particulier qui était la source de cette impression de déjà vu chez la jeune marine. Car pour une raison qui lui échappait encore, ce manoir était comme cet asile qu'elle avait habité. Lui aussi avait été l'hôte de sentiments si puissants qu'ils avaient fini par s'imprégner en lui. Des traces d'émotions infimes, qui formaient une sorte de piste pour le flair émotionnel de Lily.
Ne pouvant résister à l'envie de remonter cette piste, Lily décida, pour la première fois depuis qu'elle avait retrouvé la liberté, pour la première fois depuis qu'elle avait quitté Arkham Asylum, de laisser ce pouvoir qu'elle craignait inconsciemment prendre possession de son corps. Elle déambula ainsi dans ces sinistres allées, faisant fit du monde physique et laissant à ses cinq sens le loisir de se reposer tandis qu'elle se plaisait à apprécier le monde à l'aide du sixième sens qu'était son fruit démoniaque.
La transition se fît dans une infinie douceur.
Cela commença par le goût de poussière qui depuis qu'elle avait pénétré dans ce bâtiment titillait ses papilles. Il disparu sans qu'elle ne s'en rende compte.
Puis ce fut au tour des odeurs pestilentielles qui l'entouraient de disparaitre. Son nez devint incapable de sentir la présence pourtant évidente de moisissures dans la pièce, ou bien la présence de quelques cadavres de rongeurs disposés ici et là dans les couloirs souterrains.
S'en suivit naturellement l'amenuisement des gémissements du vent. Ses complaintes n'ayant été que quasi inaudible, la marine n'eut aucune chance de réaliser leur disparition.
Il ne fallu ensuite que quelques secondes pour que le monde déjà très sombre dans lequel Lily évoluait ne commence à devenir flou, avant de totalement laisser sa place aux ténèbres abyssales.
Enfin, lorsque tous ses autres sens eurent fini de s'évanouir, elle perdit sa dernière connexion avec le monde. Ses pieds ne touchaient plus le sol, sa peau ne percevait plus le froid, sa poitrine ne percevait plus les battements de son propre cœur. Elle venait d'abandonner son toucher.
Elle ne ressentait plus rien, alors qu'elle venait de faire taire ses cinq sens. Elle était comme morte.
Puis elle relâcha ce sixième sens qui se trouvait ancré en elle, lui permettant d'entrapercevoir un monde sans limite, un monde spirituel. Ici, il n'y avait rien de descriptible. Pas de murs, pas de nature. Rien, si ce n'était les impressions perçues par Lily. Maintenant, guidée par ce fil émotionnel, elle était capable de percevoir tout ce que ce manoir pouvait renfermer. Il ne lui restait plus qu'à remonter la piste qui se présentait à elle.
En haut.
Ce fut la première pensée qui lui passa par l'esprit. Comme une luciole attirée par la lumière, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir s'élever dans l'espace afin d'atteindre ce qu'elle percevait comme étant les vestiges de sentiments puissants. Mue par ses instincts les plus primaires, elle ne se senti même pas se déplacer à travers les sous-sols de la bâtisse, pas plus qu'elle ne senti les multiples murs dans lesquels elle fonça la tête la première... Plus rien ne l'intéressait, plus rien si ce n'était cette chose à l'étage supérieur, cette chose qui l'appelait, qui éveillait l'appétit de son fruit.
Finalement, après de tout de même longues minutes d'investigations, l'instinct de Lily fini par la conduire jusqu'aux escaliers. Chaque marche fut une véritable épreuve pour cette épave humaine mais elle parvint finalement à atteindre le rez de chaussée dont elle venait.
La première chose qui la percuta à cet étage fut l'ambiance conflictuelle qui avait pu régner en ces lieux, comme si le quotidien de cette maisonnée avait été une constante bataille féroce dont le salon, où elle se trouvait à cet instant, avait été l'un des principaux champs de bataille.
Intriguée par ce conflit, Lily s'attarda de manière plus précise sur cette impression de conflit.
Ce qu'elle ressentait à cet instant était semblable à ce que pouvait ressentir toute quelconque personne rentrant dans une pièce occupée par deux personnes en désaccord. Aucun mot n'était nécessaire pour faire comprendre à ce nouvel arrivant la tension qui pouvait régner dans la pièce. Il en était de même pour Lily, sauf que cette dernière était capable de ressentir cette même tension sans même que n'aient été présentes les personnes qui en étaient l'origine. Comme une sorte de médium, Lily était même capable d'identifier deux partis précis. En effet, cet aspect était difficile à discerner, mais à travers cette ambiance belliqueuse résidaient deux émotions que l'on pouvait qualifier de complètement opposées.
Orgueil.
De ce qu'elle ressentait, elle pouvait clairement déclarer que l'un des deux partis avait l'ascendant sur l'autre, ou du moins pensait l'avoir.
Peur.
A l'opposée, l'autre parti semblait effrayé d'une peur morbide, ce qui ne pouvait que confirmer la position de force du premier. Mais quel conflit avait donc pu affecter les occupants de ce manoir au point de leur faire éprouver des émotions si puissantes, capables de survivre à travers le temps... Non, la curiosité de Lily n'était pas satisfaite, elle voulait en savoir plus ! Immédiatement, Lily parti à la découverte d'autres parties de l'énorme manoir. Pourtant elle ne découvrit rien. Partout régnait cette même impression de conflit, entrecoupée de temps en temps de ces sentiments de supériorité, de grandeur. Puis finalement, dans l'aile droite du manoir, l'ambiance belliqueuse omniprésente sembla disparaitre, laissant place à quelque chose de différent. Elle ne su de quoi il s'agissait. De l'isolement, de la tristesse, de l'incompréhension, des expectations, des ambitions... Cette partie du manoir était remplie d'émotions incertaines, comme si leurs propriétaires n'avaient pu faire de choix précis entre elles. Peut être leurs propriétaires avaient-ils été aussi perdu au milieu de leurs émotions qu'ils l'avaient été au milieu de ce conflit qui semblait si omniprésent...
Petit à petit, les pièces du puzzle commençaient à s'assembler. Une famille aisée. Un conflit. Deux partis, et une ascendance claire de l'un sur l'autre. Et au milieu de ça, quelques êtres perdus, ne sachant pas réellement quoi penser, comment agir, démunis face à une situation si chaotique. Une image de plus en plus claire commençait à se former dans la tête de la jeune marine.
Mais venait perturber le tableau qui se peignait dans l'esprit de Lily, venue de nul part, alors que la marine ne prêtait toujours pas la moindre attention au monde physique qui l'entourait, une voix se fit entendre. Une voix qui ne sembla pas l'atteindre à travers son ouïe, non, une voix qui résonnait au plus profond de son âme. Une voix pleine d'amertume et de déception.
??? : Tu as été capable de percevoir tout ces fragments d'émotions, et pourtant tu es passée à côté de l'essentiel. N'est il pas une émotion en ces lieux plus récente que toutes les autres, plus puissante ?
Soudain, Lily ressenti une douleur atroce.
??? : Ça a commencé.
Elle n'avait pas été blessée de quelque manière que ce soit, et pourtant elle souffrait.
Choc.
D'un coup, Lily perdit le contrôle de ce pouvoir qui était sien, et ses cinq sens qu'elle avait jusqu'ici fait taire vinrent la frapper à l'unisson. Sans raison apparente son cœur se serra au creux de sa poitrine. La douleur était si forte qu'elle tenta de l'attraper, presque de l'arracher, mais rien n'y faisait.
Culpabilité.
Sans que cela n'ait été dicté par sa volonté, Lily tomba à genoux, continuant inlassablement de serrer sa poitrine. Le visage baissé, elle avait l'impression d'avoir commis une erreur fatale, impardonnable. Pourtant il lui était impossible d'identifier cette erreur qui était censé être la sienne.
Désespoir.
Que devait-elle faire, que pouvait-elle faire ?! Devait-elle abandonner ? Se résigner ? Toujours à genoux, ses yeux commencèrent à s'imbiber d'eau, se préparant à verser des larmes qui ne semblaient même pas être les siennes. Mais que lui arrivait-il ? D'où venait cet afflux d'émotions ?
??? : Tu es faible. Voilà pourquoi tu as besoin de moi.
Lily : Qui es tu ?
??? : Encore une fois, tu passes à côté de l'essentiel. Mais si cela est ta seule question, laisse moi y apporter réponse.
Calmement, la crise de Lily sembla prendre fin. Elle desserra l'emprise qu'elle avait sur sa propre poitrine et essuya délicatement les larmes qui coulaient sur son visage. Dans le même élan de sérénité elle releva alors la tête et se releva. Quelque chose semblait avoir changé en elle. Outre ce revirement soudain de situation, cet afflux de tristesse si soudain ainsi que sa disparition plus que violente, quelque chose était différent. Les yeux de Lily n'inspiraient plus la curiosité et la bienveillance qui la caractérisait. Ils étaient maintenant vides.
Lily, ou qui que cette personne qui possédait le corps de Lily fut, prit une grande inspiration et étira ses bras. Elle effectua ensuite quelques sauts sur place, comme pour vérifier qu'elle était bien en possession de tous ses moyens physiques, et une fois ayant bien réalisé que ses bras et ses jambes bougeaient selon sa volonté, esquissa un faible sourire en coin.
Qui suis-je ?
Je suis une abomination ainsi que ta création.
Je suis celle qui agit mais que tu as scellé.
Je suis celle à qui tu dois la vie mais tu as oublié.
Je suis Lilith, et si tu désires réellement connaitre mon identité, laisse moi te la rappeler.
Ce fut le premier mot qui vint à l'esprit d'Agito lorsqu'il pensa à l'endroit où il se trouvait. Tout était sombre, noir, et bien que par le passé il ait eu l'occasion d'affronter des créatures bien plus dangereuses que la noirceur et l'obscurité, il ne pu cette fois-ci se soustraire à ses instincts les plus primaires. A chacun de ses pas il ne pouvait s'empêcher de frissonner tout en sentant s'éloigner un peu plus la chaleur de la lumière au profit de la froideur de ténèbres.
Tout dans cette bâtisse était très vieux et usé, et ayant choisi de progresser en tête de marche, plus pour tenter de convaincre sa partenaire de sa bravoure que par envie, il se retrouva obligé de se débarrasser lui même des toiles d'araignées qui lui barraient le chemin.
Les couloirs de pierre avaient cédé quasiment tous leurs recoins au règne des arachnides, qui n'avaient pas hésité à afficher leur suprématie par le biais de ces toiles qui étaient leur marque de fabrique. A leurs côtés, pour aménager ces murs, de nombreuses tapisseries étaient présentes, bien qu'elles aient clairement perdu de leur superbe. En les observant, on pouvait aisément supposer avec quelle classe leurs douces couleurs avaient pu embellir et réchauffer les couloirs de ce manoir. Maintenant, il ne s'agissait plus que d'amas de tissus, à peine bons à masquer l'usure de la pierre.
Plus il avançait dans ces ruines, et plus Agito laissait aller sa peur au profit de sa curiosité, si bien qu'il en oublia sa partenaire Lily à qui il faussa involontairement compagnie. Il ne voyait plus ce monde comme un simple enfant de 13 ans, mais plutôt comme l'homme qu'il avait été formé à devenir : un chasseur de trésors. Et alors que sa progression continuait, il s'amusait à lire l'histoire de cette maisonnée à travers ses vestiges.
Les tapisseries qui ornaient les murs, malgré qu'elles aient perdu de leur couleurs, dénotaient de la fortune dont devaient faire preuve les précédents propriétaires, et le fait que tout ait été laissé en état ne pouvait indiquer que deux choses : ils avaient quitté le domaine dans la précipitation pour ce qui était de l'option la plus optimiste ou bien ils avaient tous connu un décès brutal. Cette pensée en tête, Agito continua d'avancer à travers les décombres de cette vie passée.
La première réelle pièce dans laquelle il pénétra, une salle d'armes que le temps n'avait visiblement pas été le seul à éprouver, indiquait que cette demeure devait abriter des combattants. Cette idée était soutenue par les différents socles d'armes qui avaient sûrement été vidés par de bons opportunistes. Cela étant dit, les dégâts qui avaient été infligés à cette salle ne semblaient correspondre à aucune arme connue du jeune soldat. Ici, le mur semblait avoir été arraché par les griffes d'une bête mystique. Là, il semblait avoir été perforé de cinq balles, qui évoquaient au First Class une impression familière. Comme attiré par ces marques, il s'approcha d'elles, les effleura du bout de la main, et fut surprit de découvrir que ses doigts s'adaptaient parfaitement à la marque apposée sur le mur. Quel genre d'arme avait donc pu laisser pareilles traces ?
Après la salle d'armes, Agito continua à déambuler dans ces souterrains. Il eu notamment l'occasion de passer par une cave à vin qui aurait sûrement fait briller les yeux de Shigeru de mille feux, si elle n'avait pas été vidée du sol au plancher.
Il continua ainsi ses découvertes jusqu'à avoir inspecté les moindres recoins de ces sous-sols. Dernier élément à ne pas avoir été inspecté, une échelle qui, défiant les règles les plus élémentaires de l'architecture s'élevait directement depuis les fins fonds de cette cave jusqu'aux hauteurs du grenier du manoir. Emporté par son envie de découvrir ce qui se trouvait au delà de cette échelle, il fit fît de la moisissure qui apparaissait sur les petites branches de bois et grimpa jusqu'à atteindre cette nouvelle pièce. Dans son ascension, il pu découvrir que certaines personnes avaient tenté de grimper avant lui. En témoignaient les barres brisés de l'échelle, qui n'avaient probablement pas supporté le poids de ceux qui avaient tenté de l'escalader. Heureusement, doté de la légèreté du corps d'un jeune homme d'à peine 13 ans, Agito n'eut aucun problème à atteindre le sommet de l'échelle, lui permettant ainsi de pousser la petite trappe qui le séparait du grenier.
Cette pièce était différente. Dans cette pièce, rien ne laissait supposer le passage d'éventuels pilleurs. Ici, rien si ce n'était le temps ne semblait avoir influé sur le contenu de la pièce. Et à y penser, cela laisser presque supposer que cette pièce l'avait attendu, lui, et avait su repousser chacun de ses précédents visiteurs, comme si ceux-ci ne s'étaient pas avérés dignes. Second contraste avec les souterrains du manoir, cette pièce était éclairée. En effet, une petite fenêtre apposée à la toiture de la bâtisse laissait un brin de lumière se poser sur une commode de bois brut. A côté de cette dernière, de nombreux meubles étaient entreposés. Mais aucun ne se démarquait comme elle le faisait. Était-ce parce qu'elle était exposée à la lumière ou au contraire avait-elle été mise en avant ainsi à cause de sa beauté ? Agito n'aurait su le dire. Tout ce qu'il en retirait était qu'il s'agissait d'un chef d’œuvre. Et c'est précisément pour cela que, malgré sa beauté, Agito n'y accorda pas une seconde d'importance de plus. Il n'était pas du genre à porter son intérêt à des objets parfaits, voyants. Non, lui préférait s'intéresser à ces objets délaissés de tous, abandonnés, telle cette boite à musique qui trainait au pieds de la fameuse commode.
Délicatement, il s'abaissa afin de la récupérer, la prit dans ses mains et lui donna une ultime occasion de remplir sa mission. Prêt à briser le silence de mort qui l'entourait, il activa la petite manivelle qui dépassait du boitier, et après un petit laps de temps, probablement dû à la vieillesse de l'appareil, la boîte s'ouvrit. Elle révéla une petite ballerine qui se mit tant bien que mal à tournoyer sur elle-même tandis qu'un air enfantin bien connu de tous prenait possession de la pièce. Cet air fut cependant perçu d'une manière étrange par les tympans d'Agito, comme si une certaine note avait été jouée fausse, tout au long de la mélodie. A la première écoute, le marine cru que la rouille avait influé sur la qualité de la boite à musique, mais un doute le poussa à réitérer l'expérience. Il activa donc une seconde fois la manivelle, et pu se rendre compte qu'il ne s'agissait d'une note précise, qui était jouée fausse à un passage précis, rien qui ne puisse être causé par la rouille. Non, il s'agissait d'une erreur de fabrication flagrante. Instinctivement, le jeune marine chercha à comprendre quelle pouvait être la cause exacte de ce dysfonctionnement, et s'amusa donc à tourner la manivelle de cette boite à musique dans tous les sens possibles jusqu'à ce qu'un évènement qu'il n'aurait pu prévoir se produise. Après avoir actionné la manivelle à contresens, et lui avoir fait tourner trois tours sur elle même, un compartiment caché s'ouvrit sur le côté de la boite à musique : Agito venait de découvrir un trésor ! Un bien maigre trésor, certes, puisque ce compartiment n'était haut que de deux petit centimètre, large d'une quinzaine et profond d'une dizaine, mais un trésor tout de même ! Immédiatement, Agito sorti sa trouvaille de la petite prison dans laquelle elle se trouvait, et découvrit qu'il s'agissait d'une lettre. Cette dernière était méticuleusement fermée, et ne laissait rien transparaitre de son contenu. Rien, si ce n'était la simple lettre "E", inscrite dessus, dans la plus belle des calligraphie.
____________________
Amusant.
Ce fut le premier mot qui vint à l'esprit de Lily lorsqu'elle pensa à l'endroit où elle se trouvait. Tout était sombre, noir, et parce que son passé était baigné de ténèbres et d'obscurité elle ne pouvait éprouver la moindre peur pour cet endroit qui lui semblait si familier. Bientôt, la nostalgie lui fit même oublié que son partenaire, Agito, s'était déjà enfoncé dans les couloirs de ces souterrains sans laisser à la pauvre Lily la moindre chance de le rattraper.
Mais peu importe, Lily ne vivait plus le moment présent. Elle s'était déconnectée, et était retournée en arrière, dans ce passé qui continuait de la hanter. Car en effet, la vue de ce manoir sombre et délabré ne pouvait qu'éveiller dans le cœur de la marine les souvenirs d'Arkham Asylum, cet asile qui durant plus d'une décennie lui avait servi de foyer. Mais il ne s'agissait pas que de l'aspect physique du manoir. Non, c'était quelque chose de plus subtil. Comme un sentiment de déjà vu.
Lily ne le réalisait pas, mais elle ne percevait pas le monde de la même manière que ses congénères. Pas depuis qu'elle avait croqué dans ce fruit maudit, ce fruit du démon. Depuis, elle percevait les êtres qui l'entourait à travers leurs sentiments, devinant involontairement leurs envies les plus inavouées, leurs secrets les plus profondément enterrés. Comme s'il s'était agit d'un sixième sens, elle pouvait sentir les émotions de ceux qui l'entouraient.
Ainsi, l'hypocrisie était un mot étranger à la jeune marine.
Lorsque quelqu'un lui mentait, Lily devinait la malice derrière chacun de ses mots. Lorsque quelqu'un la désirait, Lily percevait chacune des idées malsaines qui lui passait par la tête. Lorsque quelqu'un souffrait, Lily ressentait comme si elle était sienne la peine qui pouvait être éprouvée par ce dernier.
Et éventuellement, en de rares occasions, il arrivait que des lieux entiers soient chargés d'émotions. Des lieux ayant été habités par les mêmes personnes durant de nombreuses années, des lieux qui étaient directement liés aux émotions de ces dernières, des lieux qui s'en étaient pleinement imprégnés. Cela avait été le cas pour Arkham Asylum, un asile rempli d'émotions tordues et complètement folles. Un asile rempli de patients souvent destinés à ne jamais revoir la lumière du jour. Un asile qui s'était imprégné des émotions de ses résidents au point d'y faire écho. Et c'était ce point en particulier qui était la source de cette impression de déjà vu chez la jeune marine. Car pour une raison qui lui échappait encore, ce manoir était comme cet asile qu'elle avait habité. Lui aussi avait été l'hôte de sentiments si puissants qu'ils avaient fini par s'imprégner en lui. Des traces d'émotions infimes, qui formaient une sorte de piste pour le flair émotionnel de Lily.
Ne pouvant résister à l'envie de remonter cette piste, Lily décida, pour la première fois depuis qu'elle avait retrouvé la liberté, pour la première fois depuis qu'elle avait quitté Arkham Asylum, de laisser ce pouvoir qu'elle craignait inconsciemment prendre possession de son corps. Elle déambula ainsi dans ces sinistres allées, faisant fit du monde physique et laissant à ses cinq sens le loisir de se reposer tandis qu'elle se plaisait à apprécier le monde à l'aide du sixième sens qu'était son fruit démoniaque.
La transition se fît dans une infinie douceur.
Cela commença par le goût de poussière qui depuis qu'elle avait pénétré dans ce bâtiment titillait ses papilles. Il disparu sans qu'elle ne s'en rende compte.
Puis ce fut au tour des odeurs pestilentielles qui l'entouraient de disparaitre. Son nez devint incapable de sentir la présence pourtant évidente de moisissures dans la pièce, ou bien la présence de quelques cadavres de rongeurs disposés ici et là dans les couloirs souterrains.
S'en suivit naturellement l'amenuisement des gémissements du vent. Ses complaintes n'ayant été que quasi inaudible, la marine n'eut aucune chance de réaliser leur disparition.
Il ne fallu ensuite que quelques secondes pour que le monde déjà très sombre dans lequel Lily évoluait ne commence à devenir flou, avant de totalement laisser sa place aux ténèbres abyssales.
Enfin, lorsque tous ses autres sens eurent fini de s'évanouir, elle perdit sa dernière connexion avec le monde. Ses pieds ne touchaient plus le sol, sa peau ne percevait plus le froid, sa poitrine ne percevait plus les battements de son propre cœur. Elle venait d'abandonner son toucher.
Elle ne ressentait plus rien, alors qu'elle venait de faire taire ses cinq sens. Elle était comme morte.
Puis elle relâcha ce sixième sens qui se trouvait ancré en elle, lui permettant d'entrapercevoir un monde sans limite, un monde spirituel. Ici, il n'y avait rien de descriptible. Pas de murs, pas de nature. Rien, si ce n'était les impressions perçues par Lily. Maintenant, guidée par ce fil émotionnel, elle était capable de percevoir tout ce que ce manoir pouvait renfermer. Il ne lui restait plus qu'à remonter la piste qui se présentait à elle.
En haut.
Ce fut la première pensée qui lui passa par l'esprit. Comme une luciole attirée par la lumière, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir s'élever dans l'espace afin d'atteindre ce qu'elle percevait comme étant les vestiges de sentiments puissants. Mue par ses instincts les plus primaires, elle ne se senti même pas se déplacer à travers les sous-sols de la bâtisse, pas plus qu'elle ne senti les multiples murs dans lesquels elle fonça la tête la première... Plus rien ne l'intéressait, plus rien si ce n'était cette chose à l'étage supérieur, cette chose qui l'appelait, qui éveillait l'appétit de son fruit.
Finalement, après de tout de même longues minutes d'investigations, l'instinct de Lily fini par la conduire jusqu'aux escaliers. Chaque marche fut une véritable épreuve pour cette épave humaine mais elle parvint finalement à atteindre le rez de chaussée dont elle venait.
La première chose qui la percuta à cet étage fut l'ambiance conflictuelle qui avait pu régner en ces lieux, comme si le quotidien de cette maisonnée avait été une constante bataille féroce dont le salon, où elle se trouvait à cet instant, avait été l'un des principaux champs de bataille.
Intriguée par ce conflit, Lily s'attarda de manière plus précise sur cette impression de conflit.
Ce qu'elle ressentait à cet instant était semblable à ce que pouvait ressentir toute quelconque personne rentrant dans une pièce occupée par deux personnes en désaccord. Aucun mot n'était nécessaire pour faire comprendre à ce nouvel arrivant la tension qui pouvait régner dans la pièce. Il en était de même pour Lily, sauf que cette dernière était capable de ressentir cette même tension sans même que n'aient été présentes les personnes qui en étaient l'origine. Comme une sorte de médium, Lily était même capable d'identifier deux partis précis. En effet, cet aspect était difficile à discerner, mais à travers cette ambiance belliqueuse résidaient deux émotions que l'on pouvait qualifier de complètement opposées.
Orgueil.
De ce qu'elle ressentait, elle pouvait clairement déclarer que l'un des deux partis avait l'ascendant sur l'autre, ou du moins pensait l'avoir.
Peur.
A l'opposée, l'autre parti semblait effrayé d'une peur morbide, ce qui ne pouvait que confirmer la position de force du premier. Mais quel conflit avait donc pu affecter les occupants de ce manoir au point de leur faire éprouver des émotions si puissantes, capables de survivre à travers le temps... Non, la curiosité de Lily n'était pas satisfaite, elle voulait en savoir plus ! Immédiatement, Lily parti à la découverte d'autres parties de l'énorme manoir. Pourtant elle ne découvrit rien. Partout régnait cette même impression de conflit, entrecoupée de temps en temps de ces sentiments de supériorité, de grandeur. Puis finalement, dans l'aile droite du manoir, l'ambiance belliqueuse omniprésente sembla disparaitre, laissant place à quelque chose de différent. Elle ne su de quoi il s'agissait. De l'isolement, de la tristesse, de l'incompréhension, des expectations, des ambitions... Cette partie du manoir était remplie d'émotions incertaines, comme si leurs propriétaires n'avaient pu faire de choix précis entre elles. Peut être leurs propriétaires avaient-ils été aussi perdu au milieu de leurs émotions qu'ils l'avaient été au milieu de ce conflit qui semblait si omniprésent...
Petit à petit, les pièces du puzzle commençaient à s'assembler. Une famille aisée. Un conflit. Deux partis, et une ascendance claire de l'un sur l'autre. Et au milieu de ça, quelques êtres perdus, ne sachant pas réellement quoi penser, comment agir, démunis face à une situation si chaotique. Une image de plus en plus claire commençait à se former dans la tête de la jeune marine.
Mais venait perturber le tableau qui se peignait dans l'esprit de Lily, venue de nul part, alors que la marine ne prêtait toujours pas la moindre attention au monde physique qui l'entourait, une voix se fit entendre. Une voix qui ne sembla pas l'atteindre à travers son ouïe, non, une voix qui résonnait au plus profond de son âme. Une voix pleine d'amertume et de déception.
??? : Tu as été capable de percevoir tout ces fragments d'émotions, et pourtant tu es passée à côté de l'essentiel. N'est il pas une émotion en ces lieux plus récente que toutes les autres, plus puissante ?
Soudain, Lily ressenti une douleur atroce.
??? : Ça a commencé.
Elle n'avait pas été blessée de quelque manière que ce soit, et pourtant elle souffrait.
Choc.
D'un coup, Lily perdit le contrôle de ce pouvoir qui était sien, et ses cinq sens qu'elle avait jusqu'ici fait taire vinrent la frapper à l'unisson. Sans raison apparente son cœur se serra au creux de sa poitrine. La douleur était si forte qu'elle tenta de l'attraper, presque de l'arracher, mais rien n'y faisait.
Culpabilité.
Sans que cela n'ait été dicté par sa volonté, Lily tomba à genoux, continuant inlassablement de serrer sa poitrine. Le visage baissé, elle avait l'impression d'avoir commis une erreur fatale, impardonnable. Pourtant il lui était impossible d'identifier cette erreur qui était censé être la sienne.
Désespoir.
Que devait-elle faire, que pouvait-elle faire ?! Devait-elle abandonner ? Se résigner ? Toujours à genoux, ses yeux commencèrent à s'imbiber d'eau, se préparant à verser des larmes qui ne semblaient même pas être les siennes. Mais que lui arrivait-il ? D'où venait cet afflux d'émotions ?
??? : Tu es faible. Voilà pourquoi tu as besoin de moi.
Lily : Qui es tu ?
??? : Encore une fois, tu passes à côté de l'essentiel. Mais si cela est ta seule question, laisse moi y apporter réponse.
Calmement, la crise de Lily sembla prendre fin. Elle desserra l'emprise qu'elle avait sur sa propre poitrine et essuya délicatement les larmes qui coulaient sur son visage. Dans le même élan de sérénité elle releva alors la tête et se releva. Quelque chose semblait avoir changé en elle. Outre ce revirement soudain de situation, cet afflux de tristesse si soudain ainsi que sa disparition plus que violente, quelque chose était différent. Les yeux de Lily n'inspiraient plus la curiosité et la bienveillance qui la caractérisait. Ils étaient maintenant vides.
Lily, ou qui que cette personne qui possédait le corps de Lily fut, prit une grande inspiration et étira ses bras. Elle effectua ensuite quelques sauts sur place, comme pour vérifier qu'elle était bien en possession de tous ses moyens physiques, et une fois ayant bien réalisé que ses bras et ses jambes bougeaient selon sa volonté, esquissa un faible sourire en coin.
Qui suis-je ?
Je suis une abomination ainsi que ta création.
Je suis celle qui agit mais que tu as scellé.
Je suis celle à qui tu dois la vie mais tu as oublié.
Je suis Lilith, et si tu désires réellement connaitre mon identité, laisse moi te la rappeler.
Mam'Rik- Roi Lion
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Date d'inscription : 04/09/2010
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