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Rio Choco

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Message par Waïl Kinderstein Mer 21 Aoû - 0:50

Avec:

Une vaste pleine bleue s'étendant sur des hectares que le soleil éblouissait de sa lumière. Une mer légèrement agitée par quelques remous, mais calme dans son ensemble. Pas un caillou pointant son nez hors de l'eau, juste la mer et les reflets de l'astre chauffant, tapant depuis plusieurs heures, au bonheur ou malheur d'un navire carrosse. Tirée par deux hydrohippos, cette diligence avançait sans ralentir malgré la chaleur. Des crotales nageurs s'écartaient du chemin du véhicule qui transportait quatre personnes en son intérieur. Parmi ces gens, Avekine et Riack, mais aussi un homme au gros pif et chapeau haut-de-forme, puis une femme en robe, couvre-chef en dentelles noirs. Alors que le conducteur menait paisiblement la troupe, les voyageurs, eux, vaquaient à diverses occupations. Riack lisait le journal derrière la vitre de son casque de moto.

« Homme au haut-de-forme: Comment des belles jeunes dames comme vous peuvent ne serait-ce que penser à se rendre sur cette ile ?
Femme en noir: Je vais y rejoindre mon mari, monsieur.
Avekine: Et moi, des amis.
Homme au haut-de-forme: Et un jeune garçon... dommage pour vous. Puisque vous risquez d'être mes clientes involontaires, un cercueil vous tente ? Je vous fais un rabais, vous êtes si courageuses ! »


Clive
Croque-mort


« Avekine: Comment ça ?
Croque-mort: Vous ne savez pas ? Rio Choco est une ile dangereuse, mes enfants ! Je vais y travailler pour ça. La zone regorge de bandits et la Marine n'arrive pas à les arrêter tant l'île est grande et ces malfrats organisés. Un coupe-gorge pour des femmes sans défense, d'où mon interrogation, J'espère, d'ailleurs, chère madame, que vous avez pris une assurance pour les voyages en mer.
Femme en noir: L'océan serait aussi un coupe-gorge ? »


Madame Sandstone


« Croque-mort: Hihihioioio ! Nous verrons si une surprise nous attend avant l'arrivée.
Riack: CINQ ATTAQUES EN DEUX SEMAINES ? Le journal recense des tas cambriolages ! Avekine, je croyais que tu connaissais l'île !
Avekine: siffle Il faut qu'on revoie ces gens !
Riack: Bon, ça va, il fait nuit, j'imagine que les bandits aussi dorment.
Miss Sandstone: Votre visière assombrit le ciel, jeune homme. Il fait jour.
Riack: sueur Cocher ! Déposez-moi sur n'importe quel caillou, mais pas là-bas !
Conducteur : Je crois que ça n'va pas être possible, mon gars ! V'là le comité d'accueil ! »

Madame Sandstone sortit de son sac à main une longue-vue avec laquelle elle décida de constater ce qu'était ce comité. Des nageoires approchaient à grande vitesse et la femme aperçut avec elles une lance en tête de bande.

« Madame Sandstone criant : Des hommes-poissons ! Et dire que je n'ai pas cru mon mari quand il m'en a parlé ! »

Comme pour confirmer la réalité, une éclat aqueux la manqua de peu. La diligence était déjà cernée et le cocher tentait de repousser l'attaque à coups de fusil, mais il était impuissant face à cette cavalerie sous-marine invisible tirant des balles d'eau. Riack avait bondi au sol, laissant au croque-mort le soin, s'il le souhaitait, de se servir de sa carabine, tâche qui fut laissée à Avekine, qui maniait très mal l'arme à feu et qui, après un tir, être rentrée, puis un second tir, abandonna face à la fureur de l'assaut, qui commençait à laisser de sérieuses marques au véhicule. C'est alors que le conducteur se dota d'un drapeau blanc, ce qui eut pour effet de faire cesser l'attaque. Il prit du toit une planche de surf et une rame et s'éloigna de la diligence de quelques mètres. L'homme-poisson lancier, le chef de la bande, sortit sa tête de l'eau et ils commencèrent à parementer. Dans le véhicule, on observa le dégâts : le carrosse avait été enfoncé par endroits, mais pas troué, et aucune partie de l'infrastructure n'avait été détruite.

« Croque-mort: Je suppose que nous avions pénétré leur territoire, alors ils font payer le passage. Ceci dit, je me demande ce qu'il va pouvoir donner.
Avekine: Il revient, on va lui demander. »

Le conducteur se dépêcha, n'adressant pas la parole aux passagers. Il retourna sur le toit, se saisit de l'unique valise, l'ouvrit, ce qui ne manqua pas d'outrer miss Sandstone, puis enfourcha de nouveau sa planche.

« Madame Sandstone: Mes bijoux !
Conducteur: Nos vies, miss ! Toutes mes excuses, j'espère que vous êtes couverte ! »

Sous les yeux effarés d'une femme en noir, le cocher rama. Alors qu'elle ne trouvait de mots pour s'exprimer, Riack dissimulait sa visière derrière la feuille de chou pour pouffer en silence, tandis que le croque-mort, ne cachant pas son hilarité, faisait profiter les voyageurs de son « Hihihioioioioioio ».

Une heure plus tard, Rio Choco était en vue. Puis ce fut l'accostage, le paiement - au déplaisir de madame Sandstone - et le départ de la diligence. Le pont d'amarrage n'était pas au port, mais à un ranch situé à l'autre extrémité de la ville. Avekine et Riack eurent le choix entre deux rues, apparemment les principaux axes, et décidèrent d'emprunter celui de gauche, qui décrivait d'abord une légère courbe ; légère mais parsemée de calèches mal garées, d'amas de planches, des tonneaux et autres choses qui ne permettaient pas de voir la rue principale avant d'y avoir posé les pieds. Ils débouchèrent alors sur ce qui semblait être une rue fantôme. Pas une âme dehors.

Rio Choco Tabernas-main-street


Epitaph Stone
Port de Rio Choco


Dernière édition par Waïl Kinderstein le Mar 27 Aoû - 20:11, édité 1 fois
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Message par Eishi Mer 21 Aoû - 18:23

Eishi - Kusuri - Hossan
Port de la ville


« On aime pas trop les étrangers, par ici. Pas vrai Laurel ? »
« Pour sûr ! »

Cet accueil des plus chaleureux, Eishi et ses amis la devait à deux désagréables énergumènes dont les apparences étaient diamétralement opposées.

Le premier était immense et colossale, cependant sa stature semblait provenir bien plus d'une importante réserve de graisses que de muscles. Ainsi ses larges joues flottaient mollement sur les côtés au rythme de ses mâchouilles, un brin de paille dépassant de ses lèvres boursouflées tandis que sa large bedaine semblait difficilement retenue par sa redingote. Chaque de ses gestes provoquait une tension sur le tissu et les boutons fermant son vêtement risquaient de sauter sans crier gare. Son visage rond était poisseux de sueur et de nombreux moucherons lui tournaient autour. Au sommet de son crâne, une touffe hirsute de broussailles noires lui tenait lui de cheveux.
Le second était aussi petit que le précédent était grand, et aussi sec et maigre que son compagnon était gros et gras. Ses joues, creusées, et ses os, saillants, lui conféraient un air squelettique des plus inquiétants, accentué par ses amples vêtements bien trop grand pour lui. Pour un peu on aurait pu croire qu'une brise soudaine suffirait à le briser en deux. Sa peau, d’une pâleur cadavérique, était parcourue de craquelure et complétement desséchée et ses lèvres étaient si fines que sa bouche n’était rien de plus qu’un mince trait en travers du visage. De longs et filandreux cheveux blonds, pratiquement blancs, évoquaient immanquablement une toile d’araignée tissée sur sa tête.
Leurs montures étaient à leurs images : l’animal que montait Hardy tenait bien plus d’un grand âne charpenté, et celui de Laurel d’un petit cheval élancé.
Cependant, s’ils étaient très différents, les deux hommes présentaient aussi des points communs. Tout d’abord, ils étaient poussiéreux et sales, et leurs vêtements tellement rapiécés et usés qu’ils n’auraient pas dénotés dans un musée. Ensuite tous deux avaient exactement la même ceinture en travers de la taille, et tout deux y avaient glissés un holster où se trouvaient leurs revolvers dont le soleil de plomb faisait luire les crosses. D’ailleurs, pour se protéger du même soleil, ils portaient tous deux de larges chapeaux orientés de sorte à conserver leurs visages à l’ombre. Enfin ils avaient des yeux identiques : petits, noirs, enfoncés profondément dans leurs orbites, et qui vous fixaient d’un air méchant.

« Ouais, heureusement ils repartent vite mais souvent les pieds devant. Pas vrai Hardy ? »
« Pour sûr ! »

Puis Hardy renversa sa tête en arrière et éclata de rire, ce qui provoqua des vaguelettes dans son triple menton et un craquement plaintif de la part de sa redingote, qui tint cependant le coup. Laurel, lui, darda un regard perçant sur les trois personnes rassemblées sur le ponton.

L’altercation entre les deux groupes était survenue un peu plus tôt lorsque, après avoir jeté l’ancre dans le port, l’équipage avait voulu rejoindre la terre ferme mais s’était retrouvé bloqué sur le pont en bois, l’issue bloquée par les deux cavaliers et leurs montures.

« Enfin, on les aime mieux avec les poches remplies, pas vrai Laurel ? »
«  Pour sûr ! »
« Vous essayez de nous dérober ? » Questionna Hossan sur la défensive.
« Disons plutôt que c’est un genre de taxe de passage. Et vous allez devoir payer double, car on a raté les précédents.» Pour appuyer ses propos Laurel frotta son pouce contre son index, un sourire mutin étirant ses minces lèvres. Quant aux précédents, il faisait sûrement référence à ceux venus par le navire-carosse qui mouillait un peu plus loin.
« Pour sûr ! » S’exclama Hardy alors que pour une fois son compagnon n’avait pas demandé son avis.

Kusuri plissa les yeux et, sans prononcer un mot, posa une main sur le pommeau de son sabre. Son air s’assombri et un éclat dangereux se mit à luire au fond de ses prunelles.
Hardy referma sa prise sur son revolver et se mit à mastiquer nerveusement son brin de paille.
Hossan bomba le torse, prêt à se battre. De petits éclairs se mirent à parcourir ses avant-bras, crépitant comme une sourde menace.
Laurel saisit un couteau qui pendait à la selle de son cheval, son regard alternant entre les trois étrangers pour déterminer sur qui il devrait le lancer.
Eishi s’accroupit et se mit à jouer avec un crabe en l’asticotant avec un petit bout de bois.
Kusuri le frappa sur le sommet du crâne avec le plat de sa lame.

« Tu fais quoi, abruti ? » Son ton était glacial et tranchant et, à en juger par son regard, Eishi pourrait très bien être la personne qu’elle s’apprête à trancher.

Eishi se frotta le sommet du crâne avec un air mi-boudeur mi-amusé. Les deux cavaliers semblèrent décontenancés par cette tournure et se jetèrent mutuellement un regard interrogatif. Hossan relâcha quelque peu ses muscles en poussant un petit sourire soulagé. Même Kusuri se détendit de façon infime. En quelques secondes la tension de la scène était retombée, du moins dans l’immédiat. Quant à savoir si Eishi avait fait ça à dessein ou non …

«  J’attends. »
« Quoi donc ? »

Pour toute réponse, il pointa l’index en direction de la ville, et plus précisément de la grande rue qui se prolongeait depuis le port. Tous les regards suivirent cette direction, cherchant ce qui avait bien pu attirer l’attention du jeune homme au bandeau écarlate. La rue était déserte à première vue, à l’exception d’un chien famélique fouillant les poubelles en quête de quelques os à rogner. Une balle de foin roula, poussée par le vent. Un corbeau croassa au lointain mais demeura invisible. Alors que tout le monde commençait à se demander si Eishi n’avait pas juste attrapé un gros coup de soleil sur la tête et s’il ne commençait pas à simplement délirer, un mouvement sous un porche raviva leur intérêt. Surgissant de l’ombre une petite vieille avançait d’un air déterminé vers eux. Elle était ridée, rabougrie, aussi grande qu’une enfant et presque chauve, mais elle marchait avec une énergie impressionnante. D’une main elle tenait une canne noueuse qui claquait sur le sol à chacun de ses pas, et de l’autre elle gardait levée une ombrelle pour se protéger du soleil.

« m**de, ça serait pas la vieille Hilda ? »
« Pour sûr … »

Eishi cessa de jouer avec le crabe et se releva en tapotant son pantalon afin de le défroisser. Lui avait aperçu la vieille plus tôt, lorsqu’elle marchait en plein soleil après être sortie d’un des grands bâtiments en bordure de la rue. Il n’avait aucune idée de qui il pouvait bien s’agir, ni ce qu’elle voulait, mais son air déterminé lui avait fait penser qu’elle songeait intervenir. Et à voir la grimace hostile des deux escrocs, ce n’était pas une bonne nouvelle pour eux.

« Tu veux quoi vieille peau ? C’est pas tes affaires, dégage. » Lança Hardy lorsqu’elle fut à portée de voix.
« Hardy, ta mère tétait encore le sein de ta grand-mère que j’étais déjà vieille, un peu de respect pour tes aînés. » Elle frappa trois fois le sol avec sa canne. « Quand je pense que je vous ai vu gamins et innocents et que maintenant vous êtes juste de minables racketteurs, ça me fend le cœur. »

En guise de réponse, Laurel cracha par terre et Hardy se mit à ricaner nerveusement, manifestement mal à l'aise devant la critique de cette femme qu'il devait connaitre depuis sa plus tendre enfance. Mais pour autant, aucun des deux ne cessa de surveiller du coin de l’œil Eishi et ses amis. Il n’avait pas du leur échapper que Kusuri s’était dans l’intervalle remise en position de combat, prête à dégainer au moindre signe de danger. Hossan lorgnait du côté de l’eau qui pouvait lui servir d’arme. Eishi observait la vieille dame d’un air curieux, la tête penchée sur le côté.

« Et tu vas faire quoi ? Nous taper avec ta canne ? Va-t’en avant qu’on ne te force à le faire.»
« Si Garami Double Gâchette était là, elle vous botterait les fesses ! »
« Comme si elle avait le temps de s’occuper de nous, surtout en ce moment. Allez, du balai ! »

Pour appuyer sa phrase, il fit un large geste du bras en sa direction, geste qui attira le regard d’Hardy. L’espace d’une seconde, plus personne ne fit attention à Kusuri. Grave erreur, car elle était prête à agir depuis longtemps mais n’attendait qu’une ouverture plus sûre au cas où ils seraient rapides à dégainer. D’un bond elle se porta en avant et dégaina dans un chuintement son sabre. Ce dernier décrivit quatre arcs de cercle dans les airs en un clin d’oeil avant de retourner au fourreau. Les deux premiers coups lui avaient servi à couper les rênes des montures, privant les cavaliers d’un moyen de contrôle de leurs bêtes. Quant aux deux derniers coups, il s’agissait d’une frappe sèche et cinglante du plat de la lame sur la croupe des chevaux. Ces derniers ruèrent sous la surprise et apeurés partirent au triple galot.

La dernière image qu’Eishi conserva du duo improbable fut un Laurel livide cramponné à sa selle en murmurant des prières, et un Hardy  nauséeux au bord du vomissement qui commençait à lentement glisser sur le côté. La chute ne serait pas loin. Puis ils tournèrent au bout de la rue et on ne les vit plus.

Hilda, pleurant de rire, se tourna vers Kusuri en se tenant les côtes.
« Merci jeune fille, depuis le temps que j’attendais que quelqu’un donne une bonne leçon à ces deux idiots. »
« C’est plutôt à nous de vous remercier d’avoir essayé de nous aider, même si ça n’a pas eut l’effet escompté. » Répondit poliment Hossan.
« Hé, après tout s’ils avaient volé votre or, avec quoi vous auriez payé mon auberge hein ? » Répliqua la vieille avec un sourire édenté.
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Message par Waïl Kinderstein Mar 3 Sep - 21:34

Epitaphe Stone était le port de Rio Choco, mais aussi une ville apparemment active, car s'il n'y avait pas un chat à l'arrivée d'Avekine et Riack, la première grande rue ne mit pas dix secondes à s'animer : des gens furent chassés à coups de pieds - au pluriel car le gardien était acrobate - d'un saloon, des dames sortirent de leur maison un saut à la main (si si, un saut), probablement afin de se rendre aux puits (et de s'y jeter), mais ce qui passa le moins inaperçu fut, au bout de la rue, le passage d'un troupeau de bovidés ainsi que des vachers chapeautés, lasso à la ceinture et brindille en bouche. Les bêtes soulevaient une importante quantité de poussière sur leur passage, obligeant certains éleveurs à se couvrir le nez d'un foulard, rendant aussi plus ardue leur tâche de surveillance. Tandis que les beuglants bovins et leurs accompagnateurs défilaient, Riack, qui les observait de loin, alla en leur direction, mais se fit interrompre dans sa marche par Avekine, qui l'agrippa. Il pointa du doigt l'origine du raffut, comme s'il n'était pas évident qu'il avait dans l'esprit quelque chose qui n'était pas sans rapport avec le carnaval de sabots.

« Riack: Avekine ! On peut leur demander si les bandits son agités dans le coin.
Avekine: Tract, on va d'abord parler aux Rock Hunters !
Riack: S'il te plait. »

Passant devant les maisons de bois, le duo quitta la grande rue pour rejoindre l'allée, qui longeait une prairie d'herbe verte et de beiges rochers et gravas parmi lesquels des buissons secs se laissaient secouer par le léger souffle désertique qui s'abattait sur la grande étendue inhabitée. L'allée était marquée de traces laissées par les ruminants qui maintenant terminaient de sa parquer dans un large enclos fermé par des barrières de bois blanc, un bois qui était sali par les mouches et moustiques, des cacas d'oiseau. Un bois qui perdait sa peinture et la fière allure propre donnée à la barricade. Les animaux étaient calmes, certains s'abreuvant, d'autres broutant, un paisible ensemble d'herbivores. Parmi les vachers, la plupart étaient descendu de leur monture. Ceux qui étaient encore sur le dos de leur destrier leur caressaient la croupe ou parcouraient en tranquillement le domaine, un domaine dont le nom était hautement affiché à l'entrée : ES Corral.

Les deux recherchés s'introduisirent dans le corral, se dirigeant vers l'écurie, un bâtiment rouge ouvert et qui donnait sur un autre grand enclos dans lequel gambadaient les chevaux ; un enclos bien plus spacieux que le précédent. À l'entrée de la bâtisse, un jeune garçon, probablement fermier, ramenait un étalon, tandis qu'un cow-boy passait la brosse dans la crinière de son mustang, dont la queue batifolait, chassant les parasites volant tournant autour de son magnifique arrière-train. Son propriétaire, souriant, embrassa sa monture, puis adressa un regard docile aux deux étrangers qui avaient pénétré le corral.


Clark
Vacher

« Clark: Belles bêtes, hein ?
Avekine: Surtout les chevaux.
Clark: Le corral ne vend pas en ce moment, désolé. Par contre, ne m'en veuillez pas si je sors mon colt, c'est une habitude en face d'un fusil.
Riack: J'aimerais savoir si vous avez vu des bandits. Est-ce que c'est calme ?
Clark: Aucun de nous a remarqué qui que ce soit.
Rattelfield: Bonne nouvelle, alors. »

Revolver à la ceinture, un homme portant une étoile fit son entrée. Moustache en brosse, cheveux courts cachés par un Stetson noir, yeux brillants, costume noir, cravate sombre, ce machouilleur fin morceau de bois balaya ES Corral du regard, tapota le croupe de Silver, le cheval de Clark, puis salua son maitre d'un geste sur son couvre-chef.

« Rattelfield: Pas de mouvement, alors ?
Clark: On revient de Stilkerville, ce n'est pas vraiment la route la plus dangereuse. On a pas vu voir ce qui se passait dans les contrées risquées, mais nous n'avons pas été victimes d'une attaque.
Rattelfield: Mais y a toujours moyen, si ça vient des autres côtés. Stilkerville se porte bien ?
Clark: Très bien, on ne m'a rien rapporté de mauvais.
Rattelfield: Ce qui veut dire que s'il y a un souci, ça viendra d'ailleurs. »

Et l'étoilé de terminer la conversation pour s'adresser aux deux étrangers. Il les dévisagea, passant d'une tête à l'autre.


Rattelfield
Adjoint du sherif

« Rattelfield: Vos têtes ne m'sont pas inconnues. Mais on a assez de soucis avec les brigands, je n'vais pas me mêler de ce qui ne pose pas de problèmes. Évitez de faire des vagues, c'est tout. Le nom de ce port est assez triste comme ça sans qu'il devienne vrai chaque jour. »

Sur ce, l'adjoint tourna les talons et lança : « Bien des choses aux collègues et à ta femme, Clark »,  puis il quitta le domaine aussi soudainement qu'il y était entré. Il s'éloignait, mais le duo restait, l'observant partir à l'inquiétude apparente du vacher, qui maintenait fortement son arme.

« Riack: Si j'ai bien compris, il peut y avoir un assaut.
Clark: Tout à fait. Mais Rattelfield ne va pas attendre de parler au sherif, il va poster des hommes. Peut-être quelques soldats de la Marine, si la base de l'île le peut un jour. Cette île est immense et gangrénée par des bandes organisées de voleurs d'or et de bétail. Notre zone est le plus souvent menacée par Wandills, un truand qui pille les boutiques, maisons, les bars pour partir avec un butin important ; il tire sur tout ce qui bouge. Le sherif ne sait pas où est sa planque. Si elle le savait, elle pourrait envoyer la Marine là-bas. Quoique je pense qu'elle pourrait aussi en faire une affaire personnelle. »

Il saisit la selle de son ami, la retira du dos.

« Clark: Si vous avez peur pour votre sécurité, je vous conseille d'aller au Happynose. C'est un bar qui est pas sur la grande rue, le rendez-vous de toutes les brutes d'Epitaphe Stone et aussi de tous les pirates et mercenaires. S'il y a bien un endroit que Wandills n'oserait pas viser, c'est là-bas. Mais à vos risques, c'est rempli de vermine. »

Le duo rebroussa chemin, remerciant le cow-boy qui amenait Silver vers ses congénères. Plan américain sur eux quittant ES Corral.

« Riack: Je te préviens : Tract entrera pas dans ce bar tant que tu lui aura pas assuré qu'il ne risque pas sa peau. »
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