Le Parchemin Flamboyant
2 participants
Forum One Piece, Fairy Tail, Dragon Ball, Nanatsu no Tazai, Naruto... :: Mangas 1 :: One Piece :: Aventures
Page 1 sur 1
Le Parchemin Flamboyant
Les rumeurs. Pour les pirates, c'était le moyen d'information le plus courant utilisé. Leur fiabilité n'était que peu certaine, voir inexistante, et pourtant aucun de ces forbans ne pouvait s'empêcher de les colporter, altérant toujours plus leur réalité au fur et à mesure que la rumeur se répandait.
Sur les quatre mers une nouvelle rumeur était née. Une rumeur concernant un marine. Une rumeur qui était à ce moment même en train de se répandre dans un petit bar miteux de North Blue.
C'était ce bar qu'avait choisi un groupe d'une dizaine de pirates pour étancher leur soif.
Alors que ses camarades étaient parti s'installer à une table, le capitaine de la bande avait décidé d'aller faire la conversation au barman qui semblait bien seul dans cette baraque quasiment vide.
Barman : Vous avez une bien belle allure de pirates vous autres.
Capitaine : Parce que j'ai une jambe de bois je suis un pirate ? C'est bien réducteur ça comme observation.
Barman : Ça et les sabres d'abordage accrochés à la ceinture de tes compagnons.
Capitaine : T'as une bien bonne vue toi. Je suis l'capitaine de ces petits moussaillons, appelle moi Forbes. Et si c'est pour ton établissement que tu t'inquiètes ne crains rien, moi et mes hommes sommes juste là pour profiter de ton alcool.
Barman : Oh je ne m'inquiétais pas particulièrement pour ça, j'ai l'habitude de servir des pirates. Dans notre petit trou paumé il n'y a que vous qui passiez. Je vous trouvais juste plutôt audacieux, de parcourir cette mer ainsi sans même tenter de vous cacher, par les temps qui courent.
Forbes : Par les temps qui courent ? De quoi tu parles ?
Barman : Quoi, vous n'en avez pas entendu parler ? Il parait qu'il y a eu énormément d'arrestations ces derniers temps, toutes effectuées par un seul et unique marine, sur notre douce mer de North Blue. Si j'avais été un pirate j'aurais sûrement choisi ce moment pour disparaitre dans la nature.
Forbes : Les risques du métier comme on dit, des marines dangereux j'en compte à la pelle.
Barman : Mais celui-là viendrait de Grand-Line...
Forbes : Grand-Line tu dis ? Cela m'étonnerait qu'un marine de Grand-Line vienne passer à la trappe les petites frappes de chez nous. Ils ont déjà bien assez à faire de leur côté de Red Line.
Barman : Si vous le dites, si vous le dites.
Forbes : Merci pour ta considération vieil homme, mais j'ai avec moi quelques hommes très compétents, rien qu'un seul et unique homme ne puisse inquiéter, qu'il vienne de Grand-Line ou même de Skypiea si cela lui plaisait !
Barman : C'est ce qu'ils disent tous.
Le capitaine pirate prit ces derniers mots à la rigolade et bu son verre de whisky c*l sec.
A cet instant, une frêle jeune femme à la chevelure blonde vint s'accouder au bar, et l'homme ne pu s'empêcher de la dévisager de haut en bas. Le pirate était plutôt fier des capacités d'observation qui étaient les siennes et ne pu s'empêcher de relever le défis qui venait de se présenter à lui. Cette femme qui se tenait à ses côtés était magnifique. Le teint de sa peau était clair et pur, ses cheveux étaient longs et lisses, et pourtant elle ne semblait prendre aucun soin de son apparence. Elle ne portait aucun maquillage, aucun bijoux et ses vêtements n'avaient rien d'aguicheur, ils étaient même beaucoup trop simplets pour l'âge qu'elle semblait avoir. Une sorte de short et un haut de survêtement un peu trop grand pour elle... Quel genre de personne pouvait-elle être, et encore plus mystérieux, que pouvait elle faire dans ce genre de bar ?
Jeune femme : Excusez moi, je pourrais avoir les verres de lait que nous avons commandés s'il vous plait ?
Barman : Les voilà ma petite.
Jeune femme : Oh, et je peux vous poser une petite question ?
Barman : Bien sûr tout ce que tu veux.
Jeune femme : Vous parliez de qui tout à l'heure ?
Barman : Haha t'es bien curieuse toi, à écouter les conversations des autres comme ça.
Jeune femme : J'étais pas sensé écouter ?
Barman : Je suppose qu'on aurait dû mettre un écrito. On parlait d'un marine, qui se baladerait en ce moment même sur North Blue, le First Class qu'ils l'appellent.
Jeune femme : Pourquoi First Class ?
Barman : Selon la rumeur parce qu'il n'aurait pas de grade, ce ne serait qu'un simple soldat de première classe. C'est ce que j'en ai comprit en tout cas, mais il parait qu'il vogue directement sous les ordres d'un commandant de Marineford, et qu'il ne prend d'ordre de personne d'autre ! Ça en jette hein ?
Émerveillée par cette petite histoire, la jeune fille aux yeux pétillants se retourna vers son partenaire, qui se trouvait au fond de la pièce dans un coin sombre et le héla sans faire attention une seule seconde aux autres buveurs qui se trouvaient autours d'elle.
Jeune femme : Eh Agito ! T'as déjà entendu parler d'un soldat première classe célèbre qui se baladerait sur North Blue ?
Son interlocuteur n'était qu'un jeune garçon, d'un peu plus d'une dizaine d'années. Il portait une veste à capuche et mangeait nonchalamment un steack bien grillé sans se préoccuper le moins du monde de la présence de pirates dans cette petite taverne. Le capitaine qui suivait la conversation trouvait définitivement ces deux énergumènes suspects.
Agito : Jamais entendu parler, tu m'rapportes mon verre de lait ?
Jeune femme : Et un marine connu qui servirait directement un commandant de Marineford, t'as déjà entendu parler ?
Agito : Non plus. J'peux l'avoir maintenant mon verre de lait ?
Jeune femme : C'est bizarre quand même que t'en ait jamais entendu parler... T'es dans la marine depuis un moment pourtant non ?
Agito : Je l'savais...
Lily : Oui oui le verre de lait, je sais, j'arrive !
La jeune femme se dépêcha alors de ramener son verre de lait au petit Agito, sans manquer d'en faire tomber la moitié au sol, et sans non plus remarquer qu'autours d'elle toute conversation avait cessé. Plus aucun des pirates ne parlaient, tous fixaient leur capitaine, toujours accoudé au bar, se demandant s'ils devaient prendre les mots de cette inconsciente au sérieux. L'intéressé se retourna, et s'appuyant sur sa jambe de bois il marcha jusqu'à ces deux étranges personnages, récupéra une chaise, et s'installa à leur table.
Forbes : Alors comme ça t'es un marine toi ?
Le petit Agito, qui était évidemment visé par cette réplique, ne semblait en rien effrayé par la situation. Le visage plein de désespoir il mangeait son steak comme l'aurait fait un zombie, laissant ses yeux cernés scruter les Capitaine pirate qui venait de s'installer en face de lui.
Et comme son attitude, sa réponse fut dénuée de toute vie, de toute crainte.
Agito : Un marine oui, mais un marine en vacances, la dernière partie est très importante.
Forbes : Tu sais, c'est pas bien de mentir comme ça sur son identité et de profiter de la crédulité de cette jeune femme. Tu lui a dit que t'étais un marine pour qu'elle te paye à manger c'est ça ? Retires donc ce mensonge.
Lily : Eh ! Agito n'est pas un menteur !
Forbes : Te mêle pas de ça ma petite.
Agito : Et ça recommence... Vous voulez pas me laisser tranquille ? Je suis juste là pour manger un steak, c'est la stricte vérité.
Forbes : J'commence à me sentir sérieusement insulté là gamin, t'as déjà vu ce que ça donnait un pirate se sentant insulté ?
Agito : Ça m'est arrivé oui, mais jamais pendant que je mangeais un steak.
Formes : Tu dépasses les limites, gamin.
Soudainement, l'homme braqua le jeune marine avec un pistolet à silex, et afficha un sourire satisfait, pensant ainsi que le gosse qui se trouvait en face de lui commencerait enfin à le prendre au sérieux.
Barman : Laisse donc ces pauvres gosses tranquille, je croyais que toi et tes gars n'étiez là que pour boire !
Forbes : Ferme là barman, ce petit m'a provoqué, il a besoin d'une leçon. Maintenant laisse moi t'expliquer mon petit, ce que tu vois là c'est une vrai arme à feu, avec ça on tue des gens. Avec ça je peux te faire passer de "marine en vacances" à "marine en repos éternel"... Tu m'écoutes quand j'te parle ?!
Agito : Oui oui je t'écoute, je prends juste plus la peine de répondre. Je sais déjà comment ça va finir donc tant que je le peux je profite de mon steak ! Parce que comme d'habitude on va pas m'écouter et on va dire que je cherche les problèmes. J'ai compris, ça doit être la quinzième fois cette semaine que cette idiote me fout dans ce genre de situation. Alors foutu pour foutu... Mais si vous voulez vraiment savoir, moi je dirais qu'avec ta méthode t'as plus de chances de me faire passer de "marine en vacances" à "marine en colère". Enfin j'dis ça, j'dis rien.
Pendant une demi-seconde, Forbes hésita. Il le savait, il avait un talent pour juger les gens, et étrangement, quelque chose lui disait que ce petit devait être pris au sérieux. Était-ce parce que cette arme ne l'avait pas fait sourciller une seconde ? Ou bien peut-être à cause de la malice qui s'était emparé de son regard lors de sa dernière réplique ? Le pirate n'en avait aucune idée, mais il ne voulu pas appuyer sur la détente sans avoir une confirmation. Le Capitaine et le jeune marine se fixèrent donc dans les yeux quelques secondes, jusqu'à ce que l'un des larbins du Capitaine Forbes ne vienne mettre fin à leur bataille visuelle.
Pirate : Tu t'prends pour qui à parler comme ça au Capitaine ? Et donne moi donc ce steak, la viande c'est pour les hommes, pas pour les gamins comme toi !
Le pirate, confiant, abaissa alors sa main pour récupérer le fameux steak, sous le regard intrigué de son capitaine qui commençait à se demander s'il ne devenait pas paranoïaque, à lire du danger dans le regard d'un jeune garçon d'à peine treize ans. Cependant, alors que la main du pirate allait atteindre la viande, qui semblait maintenant si sacrée, son corps se tordit, courbé par un coup de genou bien placé du petit Agito qui venait de se lever de sa chaise sans pour autant avoir déposé sa précieuse assiette.
Agito : Toujours pas envie de me laisser manger ?
Encore une fois, Forbes ne tira pas, trop intrigué par cette personne qui se trouvait en face de lui. Était-il vraiment aussi puissant que son comportement le suggérait ? Ou était-ce juste de la folie... Il devait le découvrir. Alors que ses hommes se levaient de leurs chaises pour venger leur camarade qui venait de percuter le sol, le capitaine les stoppa, tendant son bras pour leur barrer la route. Sa curiosité avait été piquée, et cela l'amusait au plus haut point.
Forbes : Goliath, vas-y, débarrasse nous de ce morveux.
Du groupe sorti alors un homme à la carrure herculéenne. Il devait mesurer deux mètres si bien qu'Agito se demanda comment il avait pu passer inaperçu jusqu'ici.
Agito : Toi t'as dû en manger des steaks...
Forbes : Et Goliath, prends le au sérieux.
La masse humaine lança un regard interrogateur à Forbes, se demandant sûrement pourquoi il était sensé y aller sérieusement avec un simple enfant comme lui. Mais confiant dans le jugement de son capitaine, il s'exécuta et sorti de derrière son dos un énorme hachoir. Sans plus attendre, il s'élança vers sa cible et tenta de littéralement la découper en deux. D'un pas sur le côté Agito esquiva le tranchant de l'arme, mais fut déstabilisé par la puissance de son impact contre le plancher de bois. La brute qu'il combattait tenta d'en profiter, et força ainsi Agito à faire usage des pouvoirs de son fruit du démon pour se sortir d'affaire.
Créant des vecteurs juste en dessous de ses pieds il se laissa porter par les flèches qu'il avait matérialisé, lui permettant d'éviter le nouvel assaut du hachoir, et même de se tracer une véritable route perçant les défenses de son adversaire. Il continua ainsi la manœuvre pendant quelques secondes, frappant alternativement presque toutes les parties du corps du colosse, mais rien ne semblait l'atteindre. Peu importe, Agito commençait à s'amuser, presque au point d'en oublier la fatigue qui était sienne. Titiller la fierté de ce géant était beaucoup plus satisfaisant que réussir à le blesser physiquement. Malheureusement pour Agito, son amusement dû prendre fin. La brute épaisse s'était finalement adaptée au rythme du marine, et avait fini, après avoir néanmoins concédé de nombreux coups, par réussir à saisir le bras du marine. Telle une brindille, il projeta alors Agito contre un tas de tonneaux de vin se trouvant dans un coin de la taverne. Un coup dont la force n'égalait que la violence.
Le capitaine Forbes était très satisfait de cette prestation, et il devait admettre que ce gamin l'avait surprit. Mais il n'était pas de taille, dans tous les sens du terme.
Forbes : Alors c'est ça le marine en colère ? Pas très impressionnant.
Le pirate s'esclaffa de rire, jusqu'à ce qu'il voit une silhouette émerger de derrière les restes de tonneaux, et qu'il ne change radicalement d'expression. Visiblement sa chute lui avait en partie ouvert le crâne et une petite perlée de sang se mêlait au vin qui ruisselait sur son visage, mais il ne semblait pas réellement blessé. Il cracha au sol pour nettoyer sa bouche de cet alcool qui s'était imprégné en son palais, et reporta son regard, cette fois ci beaucoup plus réveillé, sur le Capitaine Forbes.
Agito : Énervé ? Pourquoi je m'énerverais ? On est juste en train de jouer, et le dinosaure ici présent viens de me donner la permission de passer au niveau supérieur.
Forbes : Visiblement ce coup sur la tête t'as bien plus atteint qu'il n'y paraitrait. Tes mouvements ont beau être exceptionnels, ils ne seront jamais assez puissants. Pour ta prestation je te laisserais la vie sauve si tu le souhaite, et si tu t'excuses bien sûr. Je te proposerais même de rejoindre mon équipage ! Tu pourrais te faire de gros bénéfices, tu devrais y réfléchir.
Agito : Désolé, mon mal de crâne m'empêche de réfléchir. Vector Reject.
Agito se mit tranquillement à marcher vers sa cible tandis que, sur ces ordres, une quinzaine de fourchettes se trouvant prêt de lui prenaient des directions rectilignes, transperçant les vêtements de la brute qu'était Goliath et l'épinglant littéralement au mur qui se trouvait dans son dos. Ces ustensiles ne le retinrent pas longtemps et il ne lui fallut que quelques secondes à cette force de la nature pour qu'il ne déchire ses vêtements, lui rendant ainsi sa liberté. Le géant se demanda vraisemblablement par quel moyen ces fourchettes avaient été déplacées, puis après quelques secondes de réflexion qui lui parurent être une éternité, décida de charger sans réfléchir la menace qui se trouvait devant lui.
Agito : Five Vector Arrows.
Cette fois-ci, ce fut l'air qui se mit à obéir aux commandes du jeune marine, et après s'être comprimé il alla transpercer le géant telle des flèches le feraient.
Alors que ce monstre de muscles continuait de courir vers le marine, une flèche l'atteint au niveau des côtes, puis une seconde, sans que cela ne soit suffisant pour stopper sa course. Une troisième vint transpercer l'une de ses cuisses, tandis que la quatrième s'occupa de son homologue, forçant ainsi Goliath à plier genoux.
Voyant qu'Agito, qui durant toute la manœuvre avait continué à s'avancer calmement, s'approchait dangereusement de lui, le géant leva son hachoir, dans un dernier espoir. Espoir qui lui fut enlevé lorsque la dernière flèche créée par le marine vint transpercer sa main.
A ce moment, il comprit que tout espoir était perdu. Autours du jeune marine, qui continuait d'avancer, l'air commença à se mouvoir à nouveau, entrant en rotation autours de son bras droit, à l'image d'un cyclone autours de son œil. A ce moment Agito arriva au niveau de Goliath, qui à genoux mesurait maintenant sa taille, et avec un sourire amusé animant son visage prononça ses derniers mots pour ce combat.
Agito : Vector Tornado.
Son poing recouvert d'une véritable tornade s'écrasa contre le ventre du pirate, le contorsionnant tout d'abord d'une manière atroce avant de l'envoyer valdinguer contre les fourchettes dont il s'était libéré quelques secondes plus tôt.
A ce moment seulement, Agito prit la peine de reconsidérer les autres personnes qui se trouvaient dans la pièce. Le barman tout d'abord, qui était le seul innocent présent, semblait totalement terrifié. Les pirates ne semblaient d'ailleurs pas en meilleur état, si ce n'était pour le Capitaine Forbes dont la surprise semblait avoir vaincu la peur. Il continuait d'observer son subordonné, qui ne bougeait maintenant plus d'un pouce. Finalement, seule Lily semblait parfaitement à l'aise avec cette situation. Après tout, pour elle, le résultat de ce combat n'avait jamais été un mystère.
Devant le silence ambiant, Agito comprit alors que tous attendaient son prochain mouvement. Plutôt fier de l'effet qu'il avait eu sur son auditoire il se permit donc de sourire, à pleine dent, et de mettre fin à ce silence.
Agito : Quelqu'un d'autre pour jouer avec moi ?
_______________
Une heure plus tard, un homme ouvrit la porte du bar en trombe. A en juger par les galons qui ornaient sa veste de marine il s'agissait d'un caporal.
Caporal : Monsieur Spring... Qu'est ce que c'est que ça ?
La petite taverne était maintenant jonchée de corps inconscients. Certains se trouvaient au sol, d'autres étaient épinglés au mur, c'était un véritable carnage. Seules trois personnes restaient conscientes.
La première d'entre elles était le barman, qui semblait totalement traumatisé par ce qu'il avait vu.
La seconde était Lily, qui était sagement assise à sa table.
Et la troisième était Agito, qui était lui aussi assis à sa table, mangeant tranquillement un bon steak.
Caporal : Visiblement vous vous êtes encore attirés des problèmes... Vous êtes sûr de ne pas vouloir qu'on s'occupe de votre sécurité durant votre séjour ? Vos vacances depuis que vous êtes arrivé par chez nous ont été pour le moins... Mouvementées.
Agito : Dites donc ça à Lily ! Ou à cet abruti de Capitaine Forbes ! Moi je cherchais pas de problème, je voulais juste manger mon steak.
Caporal : Capitaine Forbes vous dites ? Nos informations établissent qu'il aurait sous ses ordres un homme assez dangereux se faisant appeler Goliath le Hachoir.
Lily : Il était fort, c'était même le premier à qui Agito a pu dévoiler ses pouvoirs depuis le début de nos vacances !
Le caporal porta son regard dans la direction indiquée par le bras de Lily, et y découvrit un énième homme inconscient. Durant quelques secondes il se demanda ce que sous entendait Lily par ce "Il était fort". Son corps était criblé de bleus, de coupures, de perforations, alors que celui d'Agito était quasiment indemne. Puis, abandonnant l'idée de comprendre ce qu'elle sous-entendait, il sorti l'un des avis de recherche avec lequel il se baladait presque constamment et constata la ressemblance.
Caporal : Félicitation. En deux semaines ici c'est le quatrième pirate primé que vous arrêtez, je dois avouer que je suis impressionné...
Agito : T'es pas le seul ! Quatre, t'as entendu ça Lily ? T'es un véritable aimant à problèmes !
Lily : J'ai rien fait moi, c'est eux qui ont deviné tout seuls.
Agito : C'est faux ! J'suis sûr que t'essaie de te débarrasser de moi en vrai.
Lily : Jamais j'aurais fait ça, j't'aime bien moi.
Agito : Dans ce cas va sérieusement falloir qu'on revoit ta notion de discrétion.
Caporal : Hum hum, je voudrais pas vous déranger, mais le Sergent a décidé que nous partions d'ici une quinzaine de minutes.
Lily : Oh on va où cette fois ?
Caporal : Nous prenons la mer pour South Blue, une île du nom de Jomanya.
Agito : Attendez... Quinze minutes ? Mais on va l'rater ! Cours Lily ! Merci pour le steak barman, c'était super bon, et merci pour Goliath !
Caporal : Comme si on allait partir sans vous...
Le barman resta complètement abasourdi devant cette scène complètement surréaliste. Ils partaient comme ça, comme si de rien n'était, comme si tout ceci était absolument normal. Le caporal commença lui aussi à se rendre vers la sortie, et c'est là que l'homme tilta. Qui allait s'occuper de réparer son commerce ?!
Le barman : Eh vous là, attendez, qui va s'occuper des réparations pour mon bar ?
Caporal : Il vient de s'en occuper.
Le barman : Qu'est ce que vous voulez dire ?
Caporal : En vous remerciant, il a sous entendu que vous l'aviez aidé à capturer Goliath le Hachoir, un pirate primé à dix millions de berrys. Vous devriez avoir largement assez pour couvrir vos frais de réparations. Sur ce monsieur, je me charge de contacter un détachement de marines, ils ne devraient pas tarder à arriver. Tachez de ne pas dépenser votre récompense trop vite.
Le barman fut une nouvelle fois assaillit par la surprise, mais se ressaisit afin de poser cette dernière question qui lui brulait les lèvres.
Le barman : Attendez ! Cet enfant, qui était-il ?
Caporal : C'est un marine monsieur. Je vous épargnerais les détails, mais certains le connaissent sous le nom de "First Class".
Sur ces mots le Caporal referma la porte de la taverne une bonne fois pour toute. Il ne pu s'empêcher de sourire en repensant à la tête qu'avait fait ce barman. Cela faisait prêt de cinq jours que ces deux enfants avaient rejoint le navire sur lequel il était stationné et il semblait maintenant évident qu'ils provoquaient chez tous ceux qu'ils rencontraient le même genre de réaction.
Il se tourna alors vers la côte, où il pu voir Agito et Lily qui couraient l'un à côté de l'autre. Lui non plus n'avait pas soupçonné une seule seconde à quel point ces deux enfants pouvaient être dangereux lorsqu'il les avait rencontrés. Et à vrai dire, quand il les voyait courir ainsi, il ne pouvait s'empêcher de l'oublier.
Sur les quatre mers une nouvelle rumeur était née. Une rumeur concernant un marine. Une rumeur qui était à ce moment même en train de se répandre dans un petit bar miteux de North Blue.
C'était ce bar qu'avait choisi un groupe d'une dizaine de pirates pour étancher leur soif.
Alors que ses camarades étaient parti s'installer à une table, le capitaine de la bande avait décidé d'aller faire la conversation au barman qui semblait bien seul dans cette baraque quasiment vide.
Barman : Vous avez une bien belle allure de pirates vous autres.
Capitaine : Parce que j'ai une jambe de bois je suis un pirate ? C'est bien réducteur ça comme observation.
Barman : Ça et les sabres d'abordage accrochés à la ceinture de tes compagnons.
Capitaine : T'as une bien bonne vue toi. Je suis l'capitaine de ces petits moussaillons, appelle moi Forbes. Et si c'est pour ton établissement que tu t'inquiètes ne crains rien, moi et mes hommes sommes juste là pour profiter de ton alcool.
Barman : Oh je ne m'inquiétais pas particulièrement pour ça, j'ai l'habitude de servir des pirates. Dans notre petit trou paumé il n'y a que vous qui passiez. Je vous trouvais juste plutôt audacieux, de parcourir cette mer ainsi sans même tenter de vous cacher, par les temps qui courent.
Forbes : Par les temps qui courent ? De quoi tu parles ?
Barman : Quoi, vous n'en avez pas entendu parler ? Il parait qu'il y a eu énormément d'arrestations ces derniers temps, toutes effectuées par un seul et unique marine, sur notre douce mer de North Blue. Si j'avais été un pirate j'aurais sûrement choisi ce moment pour disparaitre dans la nature.
Forbes : Les risques du métier comme on dit, des marines dangereux j'en compte à la pelle.
Barman : Mais celui-là viendrait de Grand-Line...
Forbes : Grand-Line tu dis ? Cela m'étonnerait qu'un marine de Grand-Line vienne passer à la trappe les petites frappes de chez nous. Ils ont déjà bien assez à faire de leur côté de Red Line.
Barman : Si vous le dites, si vous le dites.
Forbes : Merci pour ta considération vieil homme, mais j'ai avec moi quelques hommes très compétents, rien qu'un seul et unique homme ne puisse inquiéter, qu'il vienne de Grand-Line ou même de Skypiea si cela lui plaisait !
Barman : C'est ce qu'ils disent tous.
Le capitaine pirate prit ces derniers mots à la rigolade et bu son verre de whisky c*l sec.
A cet instant, une frêle jeune femme à la chevelure blonde vint s'accouder au bar, et l'homme ne pu s'empêcher de la dévisager de haut en bas. Le pirate était plutôt fier des capacités d'observation qui étaient les siennes et ne pu s'empêcher de relever le défis qui venait de se présenter à lui. Cette femme qui se tenait à ses côtés était magnifique. Le teint de sa peau était clair et pur, ses cheveux étaient longs et lisses, et pourtant elle ne semblait prendre aucun soin de son apparence. Elle ne portait aucun maquillage, aucun bijoux et ses vêtements n'avaient rien d'aguicheur, ils étaient même beaucoup trop simplets pour l'âge qu'elle semblait avoir. Une sorte de short et un haut de survêtement un peu trop grand pour elle... Quel genre de personne pouvait-elle être, et encore plus mystérieux, que pouvait elle faire dans ce genre de bar ?
Jeune femme : Excusez moi, je pourrais avoir les verres de lait que nous avons commandés s'il vous plait ?
Barman : Les voilà ma petite.
Jeune femme : Oh, et je peux vous poser une petite question ?
Barman : Bien sûr tout ce que tu veux.
Jeune femme : Vous parliez de qui tout à l'heure ?
Barman : Haha t'es bien curieuse toi, à écouter les conversations des autres comme ça.
Jeune femme : J'étais pas sensé écouter ?
Barman : Je suppose qu'on aurait dû mettre un écrito. On parlait d'un marine, qui se baladerait en ce moment même sur North Blue, le First Class qu'ils l'appellent.
Jeune femme : Pourquoi First Class ?
Barman : Selon la rumeur parce qu'il n'aurait pas de grade, ce ne serait qu'un simple soldat de première classe. C'est ce que j'en ai comprit en tout cas, mais il parait qu'il vogue directement sous les ordres d'un commandant de Marineford, et qu'il ne prend d'ordre de personne d'autre ! Ça en jette hein ?
Émerveillée par cette petite histoire, la jeune fille aux yeux pétillants se retourna vers son partenaire, qui se trouvait au fond de la pièce dans un coin sombre et le héla sans faire attention une seule seconde aux autres buveurs qui se trouvaient autours d'elle.
Jeune femme : Eh Agito ! T'as déjà entendu parler d'un soldat première classe célèbre qui se baladerait sur North Blue ?
Son interlocuteur n'était qu'un jeune garçon, d'un peu plus d'une dizaine d'années. Il portait une veste à capuche et mangeait nonchalamment un steack bien grillé sans se préoccuper le moins du monde de la présence de pirates dans cette petite taverne. Le capitaine qui suivait la conversation trouvait définitivement ces deux énergumènes suspects.
Agito : Jamais entendu parler, tu m'rapportes mon verre de lait ?
Jeune femme : Et un marine connu qui servirait directement un commandant de Marineford, t'as déjà entendu parler ?
Agito : Non plus. J'peux l'avoir maintenant mon verre de lait ?
Jeune femme : C'est bizarre quand même que t'en ait jamais entendu parler... T'es dans la marine depuis un moment pourtant non ?
Agito : Je l'savais...
Lily : Oui oui le verre de lait, je sais, j'arrive !
La jeune femme se dépêcha alors de ramener son verre de lait au petit Agito, sans manquer d'en faire tomber la moitié au sol, et sans non plus remarquer qu'autours d'elle toute conversation avait cessé. Plus aucun des pirates ne parlaient, tous fixaient leur capitaine, toujours accoudé au bar, se demandant s'ils devaient prendre les mots de cette inconsciente au sérieux. L'intéressé se retourna, et s'appuyant sur sa jambe de bois il marcha jusqu'à ces deux étranges personnages, récupéra une chaise, et s'installa à leur table.
Forbes : Alors comme ça t'es un marine toi ?
Le petit Agito, qui était évidemment visé par cette réplique, ne semblait en rien effrayé par la situation. Le visage plein de désespoir il mangeait son steak comme l'aurait fait un zombie, laissant ses yeux cernés scruter les Capitaine pirate qui venait de s'installer en face de lui.
Et comme son attitude, sa réponse fut dénuée de toute vie, de toute crainte.
Agito : Un marine oui, mais un marine en vacances, la dernière partie est très importante.
Forbes : Tu sais, c'est pas bien de mentir comme ça sur son identité et de profiter de la crédulité de cette jeune femme. Tu lui a dit que t'étais un marine pour qu'elle te paye à manger c'est ça ? Retires donc ce mensonge.
Lily : Eh ! Agito n'est pas un menteur !
Forbes : Te mêle pas de ça ma petite.
Agito : Et ça recommence... Vous voulez pas me laisser tranquille ? Je suis juste là pour manger un steak, c'est la stricte vérité.
Forbes : J'commence à me sentir sérieusement insulté là gamin, t'as déjà vu ce que ça donnait un pirate se sentant insulté ?
Agito : Ça m'est arrivé oui, mais jamais pendant que je mangeais un steak.
Formes : Tu dépasses les limites, gamin.
Soudainement, l'homme braqua le jeune marine avec un pistolet à silex, et afficha un sourire satisfait, pensant ainsi que le gosse qui se trouvait en face de lui commencerait enfin à le prendre au sérieux.
Barman : Laisse donc ces pauvres gosses tranquille, je croyais que toi et tes gars n'étiez là que pour boire !
Forbes : Ferme là barman, ce petit m'a provoqué, il a besoin d'une leçon. Maintenant laisse moi t'expliquer mon petit, ce que tu vois là c'est une vrai arme à feu, avec ça on tue des gens. Avec ça je peux te faire passer de "marine en vacances" à "marine en repos éternel"... Tu m'écoutes quand j'te parle ?!
Agito : Oui oui je t'écoute, je prends juste plus la peine de répondre. Je sais déjà comment ça va finir donc tant que je le peux je profite de mon steak ! Parce que comme d'habitude on va pas m'écouter et on va dire que je cherche les problèmes. J'ai compris, ça doit être la quinzième fois cette semaine que cette idiote me fout dans ce genre de situation. Alors foutu pour foutu... Mais si vous voulez vraiment savoir, moi je dirais qu'avec ta méthode t'as plus de chances de me faire passer de "marine en vacances" à "marine en colère". Enfin j'dis ça, j'dis rien.
Pendant une demi-seconde, Forbes hésita. Il le savait, il avait un talent pour juger les gens, et étrangement, quelque chose lui disait que ce petit devait être pris au sérieux. Était-ce parce que cette arme ne l'avait pas fait sourciller une seconde ? Ou bien peut-être à cause de la malice qui s'était emparé de son regard lors de sa dernière réplique ? Le pirate n'en avait aucune idée, mais il ne voulu pas appuyer sur la détente sans avoir une confirmation. Le Capitaine et le jeune marine se fixèrent donc dans les yeux quelques secondes, jusqu'à ce que l'un des larbins du Capitaine Forbes ne vienne mettre fin à leur bataille visuelle.
Pirate : Tu t'prends pour qui à parler comme ça au Capitaine ? Et donne moi donc ce steak, la viande c'est pour les hommes, pas pour les gamins comme toi !
Le pirate, confiant, abaissa alors sa main pour récupérer le fameux steak, sous le regard intrigué de son capitaine qui commençait à se demander s'il ne devenait pas paranoïaque, à lire du danger dans le regard d'un jeune garçon d'à peine treize ans. Cependant, alors que la main du pirate allait atteindre la viande, qui semblait maintenant si sacrée, son corps se tordit, courbé par un coup de genou bien placé du petit Agito qui venait de se lever de sa chaise sans pour autant avoir déposé sa précieuse assiette.
Agito : Toujours pas envie de me laisser manger ?
Encore une fois, Forbes ne tira pas, trop intrigué par cette personne qui se trouvait en face de lui. Était-il vraiment aussi puissant que son comportement le suggérait ? Ou était-ce juste de la folie... Il devait le découvrir. Alors que ses hommes se levaient de leurs chaises pour venger leur camarade qui venait de percuter le sol, le capitaine les stoppa, tendant son bras pour leur barrer la route. Sa curiosité avait été piquée, et cela l'amusait au plus haut point.
Forbes : Goliath, vas-y, débarrasse nous de ce morveux.
Du groupe sorti alors un homme à la carrure herculéenne. Il devait mesurer deux mètres si bien qu'Agito se demanda comment il avait pu passer inaperçu jusqu'ici.
Agito : Toi t'as dû en manger des steaks...
Forbes : Et Goliath, prends le au sérieux.
La masse humaine lança un regard interrogateur à Forbes, se demandant sûrement pourquoi il était sensé y aller sérieusement avec un simple enfant comme lui. Mais confiant dans le jugement de son capitaine, il s'exécuta et sorti de derrière son dos un énorme hachoir. Sans plus attendre, il s'élança vers sa cible et tenta de littéralement la découper en deux. D'un pas sur le côté Agito esquiva le tranchant de l'arme, mais fut déstabilisé par la puissance de son impact contre le plancher de bois. La brute qu'il combattait tenta d'en profiter, et força ainsi Agito à faire usage des pouvoirs de son fruit du démon pour se sortir d'affaire.
Créant des vecteurs juste en dessous de ses pieds il se laissa porter par les flèches qu'il avait matérialisé, lui permettant d'éviter le nouvel assaut du hachoir, et même de se tracer une véritable route perçant les défenses de son adversaire. Il continua ainsi la manœuvre pendant quelques secondes, frappant alternativement presque toutes les parties du corps du colosse, mais rien ne semblait l'atteindre. Peu importe, Agito commençait à s'amuser, presque au point d'en oublier la fatigue qui était sienne. Titiller la fierté de ce géant était beaucoup plus satisfaisant que réussir à le blesser physiquement. Malheureusement pour Agito, son amusement dû prendre fin. La brute épaisse s'était finalement adaptée au rythme du marine, et avait fini, après avoir néanmoins concédé de nombreux coups, par réussir à saisir le bras du marine. Telle une brindille, il projeta alors Agito contre un tas de tonneaux de vin se trouvant dans un coin de la taverne. Un coup dont la force n'égalait que la violence.
Le capitaine Forbes était très satisfait de cette prestation, et il devait admettre que ce gamin l'avait surprit. Mais il n'était pas de taille, dans tous les sens du terme.
Forbes : Alors c'est ça le marine en colère ? Pas très impressionnant.
Le pirate s'esclaffa de rire, jusqu'à ce qu'il voit une silhouette émerger de derrière les restes de tonneaux, et qu'il ne change radicalement d'expression. Visiblement sa chute lui avait en partie ouvert le crâne et une petite perlée de sang se mêlait au vin qui ruisselait sur son visage, mais il ne semblait pas réellement blessé. Il cracha au sol pour nettoyer sa bouche de cet alcool qui s'était imprégné en son palais, et reporta son regard, cette fois ci beaucoup plus réveillé, sur le Capitaine Forbes.
Agito : Énervé ? Pourquoi je m'énerverais ? On est juste en train de jouer, et le dinosaure ici présent viens de me donner la permission de passer au niveau supérieur.
Forbes : Visiblement ce coup sur la tête t'as bien plus atteint qu'il n'y paraitrait. Tes mouvements ont beau être exceptionnels, ils ne seront jamais assez puissants. Pour ta prestation je te laisserais la vie sauve si tu le souhaite, et si tu t'excuses bien sûr. Je te proposerais même de rejoindre mon équipage ! Tu pourrais te faire de gros bénéfices, tu devrais y réfléchir.
Agito : Désolé, mon mal de crâne m'empêche de réfléchir. Vector Reject.
Agito se mit tranquillement à marcher vers sa cible tandis que, sur ces ordres, une quinzaine de fourchettes se trouvant prêt de lui prenaient des directions rectilignes, transperçant les vêtements de la brute qu'était Goliath et l'épinglant littéralement au mur qui se trouvait dans son dos. Ces ustensiles ne le retinrent pas longtemps et il ne lui fallut que quelques secondes à cette force de la nature pour qu'il ne déchire ses vêtements, lui rendant ainsi sa liberté. Le géant se demanda vraisemblablement par quel moyen ces fourchettes avaient été déplacées, puis après quelques secondes de réflexion qui lui parurent être une éternité, décida de charger sans réfléchir la menace qui se trouvait devant lui.
Agito : Five Vector Arrows.
Cette fois-ci, ce fut l'air qui se mit à obéir aux commandes du jeune marine, et après s'être comprimé il alla transpercer le géant telle des flèches le feraient.
Alors que ce monstre de muscles continuait de courir vers le marine, une flèche l'atteint au niveau des côtes, puis une seconde, sans que cela ne soit suffisant pour stopper sa course. Une troisième vint transpercer l'une de ses cuisses, tandis que la quatrième s'occupa de son homologue, forçant ainsi Goliath à plier genoux.
Voyant qu'Agito, qui durant toute la manœuvre avait continué à s'avancer calmement, s'approchait dangereusement de lui, le géant leva son hachoir, dans un dernier espoir. Espoir qui lui fut enlevé lorsque la dernière flèche créée par le marine vint transpercer sa main.
A ce moment, il comprit que tout espoir était perdu. Autours du jeune marine, qui continuait d'avancer, l'air commença à se mouvoir à nouveau, entrant en rotation autours de son bras droit, à l'image d'un cyclone autours de son œil. A ce moment Agito arriva au niveau de Goliath, qui à genoux mesurait maintenant sa taille, et avec un sourire amusé animant son visage prononça ses derniers mots pour ce combat.
Agito : Vector Tornado.
Son poing recouvert d'une véritable tornade s'écrasa contre le ventre du pirate, le contorsionnant tout d'abord d'une manière atroce avant de l'envoyer valdinguer contre les fourchettes dont il s'était libéré quelques secondes plus tôt.
A ce moment seulement, Agito prit la peine de reconsidérer les autres personnes qui se trouvaient dans la pièce. Le barman tout d'abord, qui était le seul innocent présent, semblait totalement terrifié. Les pirates ne semblaient d'ailleurs pas en meilleur état, si ce n'était pour le Capitaine Forbes dont la surprise semblait avoir vaincu la peur. Il continuait d'observer son subordonné, qui ne bougeait maintenant plus d'un pouce. Finalement, seule Lily semblait parfaitement à l'aise avec cette situation. Après tout, pour elle, le résultat de ce combat n'avait jamais été un mystère.
Devant le silence ambiant, Agito comprit alors que tous attendaient son prochain mouvement. Plutôt fier de l'effet qu'il avait eu sur son auditoire il se permit donc de sourire, à pleine dent, et de mettre fin à ce silence.
Agito : Quelqu'un d'autre pour jouer avec moi ?
_______________
Une heure plus tard, un homme ouvrit la porte du bar en trombe. A en juger par les galons qui ornaient sa veste de marine il s'agissait d'un caporal.
Caporal : Monsieur Spring... Qu'est ce que c'est que ça ?
La petite taverne était maintenant jonchée de corps inconscients. Certains se trouvaient au sol, d'autres étaient épinglés au mur, c'était un véritable carnage. Seules trois personnes restaient conscientes.
La première d'entre elles était le barman, qui semblait totalement traumatisé par ce qu'il avait vu.
La seconde était Lily, qui était sagement assise à sa table.
Et la troisième était Agito, qui était lui aussi assis à sa table, mangeant tranquillement un bon steak.
Caporal : Visiblement vous vous êtes encore attirés des problèmes... Vous êtes sûr de ne pas vouloir qu'on s'occupe de votre sécurité durant votre séjour ? Vos vacances depuis que vous êtes arrivé par chez nous ont été pour le moins... Mouvementées.
Agito : Dites donc ça à Lily ! Ou à cet abruti de Capitaine Forbes ! Moi je cherchais pas de problème, je voulais juste manger mon steak.
Caporal : Capitaine Forbes vous dites ? Nos informations établissent qu'il aurait sous ses ordres un homme assez dangereux se faisant appeler Goliath le Hachoir.
Lily : Il était fort, c'était même le premier à qui Agito a pu dévoiler ses pouvoirs depuis le début de nos vacances !
Le caporal porta son regard dans la direction indiquée par le bras de Lily, et y découvrit un énième homme inconscient. Durant quelques secondes il se demanda ce que sous entendait Lily par ce "Il était fort". Son corps était criblé de bleus, de coupures, de perforations, alors que celui d'Agito était quasiment indemne. Puis, abandonnant l'idée de comprendre ce qu'elle sous-entendait, il sorti l'un des avis de recherche avec lequel il se baladait presque constamment et constata la ressemblance.
Caporal : Félicitation. En deux semaines ici c'est le quatrième pirate primé que vous arrêtez, je dois avouer que je suis impressionné...
Agito : T'es pas le seul ! Quatre, t'as entendu ça Lily ? T'es un véritable aimant à problèmes !
Lily : J'ai rien fait moi, c'est eux qui ont deviné tout seuls.
Agito : C'est faux ! J'suis sûr que t'essaie de te débarrasser de moi en vrai.
Lily : Jamais j'aurais fait ça, j't'aime bien moi.
Agito : Dans ce cas va sérieusement falloir qu'on revoit ta notion de discrétion.
Caporal : Hum hum, je voudrais pas vous déranger, mais le Sergent a décidé que nous partions d'ici une quinzaine de minutes.
Lily : Oh on va où cette fois ?
Caporal : Nous prenons la mer pour South Blue, une île du nom de Jomanya.
Agito : Attendez... Quinze minutes ? Mais on va l'rater ! Cours Lily ! Merci pour le steak barman, c'était super bon, et merci pour Goliath !
Caporal : Comme si on allait partir sans vous...
Le barman resta complètement abasourdi devant cette scène complètement surréaliste. Ils partaient comme ça, comme si de rien n'était, comme si tout ceci était absolument normal. Le caporal commença lui aussi à se rendre vers la sortie, et c'est là que l'homme tilta. Qui allait s'occuper de réparer son commerce ?!
Le barman : Eh vous là, attendez, qui va s'occuper des réparations pour mon bar ?
Caporal : Il vient de s'en occuper.
Le barman : Qu'est ce que vous voulez dire ?
Caporal : En vous remerciant, il a sous entendu que vous l'aviez aidé à capturer Goliath le Hachoir, un pirate primé à dix millions de berrys. Vous devriez avoir largement assez pour couvrir vos frais de réparations. Sur ce monsieur, je me charge de contacter un détachement de marines, ils ne devraient pas tarder à arriver. Tachez de ne pas dépenser votre récompense trop vite.
Le barman fut une nouvelle fois assaillit par la surprise, mais se ressaisit afin de poser cette dernière question qui lui brulait les lèvres.
Le barman : Attendez ! Cet enfant, qui était-il ?
Caporal : C'est un marine monsieur. Je vous épargnerais les détails, mais certains le connaissent sous le nom de "First Class".
Sur ces mots le Caporal referma la porte de la taverne une bonne fois pour toute. Il ne pu s'empêcher de sourire en repensant à la tête qu'avait fait ce barman. Cela faisait prêt de cinq jours que ces deux enfants avaient rejoint le navire sur lequel il était stationné et il semblait maintenant évident qu'ils provoquaient chez tous ceux qu'ils rencontraient le même genre de réaction.
Il se tourna alors vers la côte, où il pu voir Agito et Lily qui couraient l'un à côté de l'autre. Lui non plus n'avait pas soupçonné une seule seconde à quel point ces deux enfants pouvaient être dangereux lorsqu'il les avait rencontrés. Et à vrai dire, quand il les voyait courir ainsi, il ne pouvait s'empêcher de l'oublier.
Mam'Rik- Roi Lion
-
Nombre de messages : 2202
Age : 30
Groupe :
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Le Parchemin Flamboyant
Kaze: Ça fait déjà deux jours qu'on a accosté ici, capitaine. On a quasiment rien fait à part jouer au casino, aller au bar, et te voir enchaîner les râteaux. Tu penses pas qu'il serait temps qu'on reparte en direction de la prochaine île ?
Terminant sa pinte d'un c*l sec, l'homme en chemise assit à côté de lui essuya sa bouche dans un soupir.
Peter: Je sais, j'arrive à rien en ce moment... Tu crois pas qu'on a eu notre dose d'aventures pour un bon moment-là ? C'est pas tous les jours qu'on voit des choses comme ça, ni qu'on échappe à la mort de si peu. Restons un peu ici, faut que je retrouve la pêche !
Kaze: J'admets, on a fait fort sur l'île précédente. Mais ça te ressemble pas capitaine. T'es censé être celui qui rigole tout le temps, qui fait l'idiot en n'importe quelle situation, qui va de fille en fille discuter un verre à la main, et voilà que je te retrouve affalé sur le comptoir, multipliant les échecs depuis deux jours et avec une envie de "stopper l'aventure pour un moment". Tu penses qu'une petite décharge de rien du tout te remettrait les idées en place ? Blagua-t-il.
Peter soupira de nouveau. Mais d'un coup son œil s'alluma suite à cette phrase. C'est vrai qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de subir les pouvoirs de son camarade, après pourtant les avoir vu de très près plusieurs fois. Chaque cible s'était retrouvée momentanément impuissante devant le pouvoir de Kaze, pourrait-il, lui, l'encaisser ?
Peter: Challenge Accepted ! Montre-moi un peu ce que ça fait !
Jaugeant du coin de l'œil l'homme qui avait d'un coup retrouvé le sourire, celui qu'on en était venu à surnommer Batteria hésita. Il avait lui-même peur de ses pouvoirs, et l'idée de les utiliser sur un de ses seuls camarades aurait été invraisemblable en temps normal. Mais pour redonner à Peter la joie de vivre qu'on lui connaissait, peut-être lui fallait-il un stimulant ma foi... Électrifiant.
- Estímulo
D'un seul coup, Peter se sentait revivre, comme s'il avait avalé de la potion magique. La décharge électrique qu'il venait de recevoir parcourait son corps à une vitesse affolante. Il avait l'impression d'avoir vu flou pendant les deux derniers jours et d'être enfin sorti de sa cécité. Il se sentait capable de tout faire. Son visage passa de celui d’un homme fatigué, ennuyé, qui n’avait rien prévu d’autre pour sa soirée que de boire comme un trou et de s’amuser à rentrer à l’auberge en marche arrière, à celui d’un prédateur, un œil aiguisé, qui se dépêcha de repérer la rousse du fond. Elle semblait en grande conversation avec une blonde aux cheveux courts, laquelle portait un décolleté qui ne nécessitait même pas un balcon pour avoir une vue plongeante. Le plan était en action, elle servirait à rendre jalouse la rousse que Peter avait repéré.
Peter: Kaze, ton coup de jus m’a remis sur pieds ! Pour te remercier, je vais t’offrir du spectacle. Tu vois la rousse là-bas, je m'en vais la brancher.
Sûr de lui, La fleur entama sa démarche d'étalon. Comme d'habitude, il huma cette sensation de vertige exaltant que l'on ressent toujours avant de faire le premier pas. A mi-chemin, il se parfuma un peu mieux et traça une route de cette envoûtante saveur jusqu'à sa cible, qui leva aussitôt les yeux vers lui. Un regard incrédule suivit d'un petit sourire en coin s'afficha sur le regard de la jolie fille, probablement flattée de voir un homme qui venait surement lui parler. Manque de chance pour elle...
Peter: Salut ma jolie ! Peter ! Commença-t-il le plus à l'aise possible en s'adressant à la jolie blonde avant de lui tendre sa main pour baiser la sienne.
Même s'il ne pouvait le voir, Peter était certain que son petit manège avait eu l'effet escompté. La blonde semblait ravie, probablement habituée à ce que les hommes viennent plus souvent adresser la parole à son amie qu'elle considérait comme bien plus jolie qu'à elle, tandis que la rousse elle, devait se sentir jalouse de se faire ainsi tourner le dos. Le plan du maître était en marche.
Judie: Judie, répondit l'intéressée dans un chaleureux sourire tout en tendant sa main au pirate.
Peter: Judie ! Un prénom superbe, tu es la première que je croise à s’appeler comme ça ! D'abord pardonne-moi d'arriver si vite mais j'ai senti une vraie connexion entre nous de là-bas. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je me suis dit que je me devais de venir te parler, en espérant que je n'importune pas une grande conversation, finit-il, d'un air interrogateur, après avoir fait un pas en arrière pour avoir les deux filles dans son champ de vision.
Alors que la rousse, vexée de cette ignorance, allait répondre en fulminant, Judie s'empressa de la doubler :
Judie: Non, bien sûr que non ! N'est-ce pas Nat' ?
Natacha: Ouais, c'est un vrai plaisir, répondit-elle, boudeuse.
L’œil de Peter s'éclaira une nouvelle fois. Il avait ferré sa proie, c'était indéniable. Il ne manquait plus qu'à la faire cuire à point, puis à se débarrasser de Judie, et le tour était joué.
Judie: Nous parlions justement d'une drôle de rumeur que Natacha a entendue quand elle était sur North Blue il y a quelques semaines. Il paraît que là-bas un marine haut comme trois pommes sème la terreur parmi les pirates, il est connu sous le nom de "First Class" et personne ne sait à quoi il ressemble. Certains disent qu'il s'agirait d'un esprit qui vient s'occuper des criminels, d'autres parient sur une arme secrète de la Marine, développée dans le plus grand secret et camouflée en enfant pour mieux tromper ses cibles. Vous en avez entendu parler ?
Peter: Absolument pas. Mais il me semble évident que vos rumeurs sont quelque peu exagérées. Ce sont des histoires de contes de fées, de jolies demoiselles comme vous ne devriez pas croire de tels bobards utilisés pour amuser les touristes, conclu Peter avant de prendre une gorgée de bière.
Attaque n°1 lancée, en entendant "de jolies demoiselles comme vous", Natacha avait relevé la tête dans un inconscient soupçon d'espoir. Peter posa son regard sur elle et, apercevant qu'elle le scrutait également, détourna ses yeux de toute vitesse dans une habile manœuvre. On y était presque, pensa-t-il.
Natacha: Et que faites-vous donc dans la vie, Peter ?
Peter: Je suis un pirate, capitaine de mon navire, répondit ce dernier du tac au tac, espérant ainsi créer une atmosphère.
Il avait bien réussi son coup, les deux filles en restèrent bouche-bée. Leurs yeux passaient de la peur à l'admiration, aucune n'osait prendre la parole. La première à briser le silence fut Natacha, qui tenta de prendre un air sournois et fasciné.
Natacha: Un pirate... Vous n'êtes pas venu voir deux jeunes femmes dans l'espoir de les enlever j'espère, car croyez-moi, nous savons nous défendre.
Peter: Rassurez-vous, loin de moi cette idée. Je ne suis pas ce genre de pirate, être aux yeux de la loi un bandit ne signifie pas toujours être sans morale. Figurez-vous qu'après les folles aventures que nous venons de vivre avec mon équipage, nous souhaitions simplement boire un verre ici, en se reposant tranquillement, une soirée calme en somme. Enfin, tout cela, c'était avant que je vous rencontre, naturellement.
Peu à peu, Judie se senti exclu de la conversation tandis que Natacha s'esclaffait de plus belle et demandait au bel homme en chemise des détails sur la vie de pirate. Comprenant sa défaite, elle soupira, se préparant encore une fois à passer la soirée seule tandis que son amie parlait avec un homme venu pour la draguer. A la différence qu'il y avait peu de chances désormais qu'elle éconduise Peter, vu la manière avec laquelle elle le dévorait des yeux. Marchant donc vers le bar, elle reprit un scotch pur malt avec des glaçons avant de s'accouder au comptoir. Tournant la tête vers la table dont elle venait de partir, elle voyait Peter et Natacha en pleine conversation. Son scotch arriva, et elle le bu c*l sec avant d'en demander un nouveau. S’apercevant de ce geste, un homme grossièrement barbu approcha la jeune femme qu'il crut alors sans défense, pour tenter sa chance.
Natacha: Une gigantesque montagne vous dites ? Avec des insectes géants ? Qu'est-ce que j'aurais eu peur ! S'exclama-t-elle faussement en se cachant les yeux dans une habile tentative de séduction.
Peter: Aucune crainte, vous auriez été avec moi, il n'aurait rien pu vous arriver.
Natacha: Racontez-moi encore d’autres histoires !
Peter: Ma foi, avec plaisir, si je peux continuer à vous faire sourire ainsi. Ne préféreriez-vous pas que l'on aille à mon auberge ? Nous y serions ma foi plus tranquille.
Natacha: C’est une offre qui ne se refuse pas, répondit-elle sans hésiter, avec un sourire charmeur. En fait, je crois même que la mienne est plus proche.
Accompagnant sa conquête jusqu'à son manteau, Peter ne remarqua pas le tumulte qui avait lieu au comptoir, bien trop absorbé par la démarche féline de la jolie Natacha.
Homme: Mais allez ! J'te dis que j'veux juste t'offrir un verre, j'te d'mande pas l'eutha !
Judie: J'ai dit non, allez-vous en !
L'homme à la barbe se rua sur elle après avoir jeté son verre de whisky comme une balle de Baseball dont on se débarrasse, humilié d'avoir été éconduit de la sorte. Seulement, ni ses mains ni son corps n’arriveraient jamais jusqu'à la jeune femme.
Peter: T'es un homme mort.
Le visage de La Fleur était dégoulinant... De whisky. Parmi tous les endroits où le verre aurait pu atterrir, ce dernier avait probablement choisi le pire : Le visage de Peter. Saisissant le vieux barbu par les poignets, il lui fit traverser la porte du bar comme s'il s'agissait d'un simple morceau de toile. Un grand fracas s'en suivit, et tous les gens présents dans la taverne sortirent dans la rue qui était sur le point d'être le théâtre d'un affrontement dont les conséquences risquaient d'être énormes. Cependant, personne ne le savait encore.
L'homme se relevait puis sortit un sabre de son pantalon, il tenta une percée sur Peter qui l'évita facilement et s'éloigna un peu de son adversaire, pas assez cependant pour qu'il soit impossible de voir à quel point il le surplombait de son mètre quatre-vingt-quinze.
Krans: Ecoutes-moi bien minable, haleta-t-il. Je m'appelle Krans, et je suis un membre de l'équipage de...
Malheureusement personne n'entendit jamais la fin de sa phrase. Un Knukcle Bang avait résonné, annonçant le début - et la fin - des festivités. Krans cracha du sang avait de tomber raide sur le sol. L'ensemble du public était stupéfait. Ils s'attendaient à voir un combat, voire à une boucherie pour l'archétype du pirate même, possédant une grosse barbe mal taillée et un sabre, les yeux injecté de sang. Mais non.
Le vainqueur était, certes, un pirate, mais son look ne pouvait être moins commun. On aurait dit qu'il était à la fois habillé pour aller à la campagne, et pour rentrer en boîte de nuit. Une chose était sûre, "l'homme à la chemise" allait vite se faire connaître par ici. Surtout qu'il était le seul à cet instant à ignorer de quel équipage pirate le pauvre Krans faisait partie.
***
Kaze avait assisté à la bagarre en pleine rue. Guère surpris de la victoire de son capitaine, le voyant partir avec la jolie rousse - après un imperceptible Nothing Happened - qu'il avait repéré, il regarda sa montre. C'était pile l'heure. Il quitta la foule dans le silence, ne souhaitant en aucun cas se faire repérer de son capitaine, même si les chances qu'il regarde ailleurs en telle compagnie frôlaient le zéro absolu. S'esquivant donc, Batteria retrouva comme prévu sa vice-capitaine, la belle Lina, derrière l'auberge, à minuit pile.
Kaze: C'est bon, j'ai fait en sorte qu'il ne soit pas dans nos pattes ce soir. Tu es sûre que ça va marcher ?
Lina: Tout est prévu. Dans douze heures, Peter sera neutralisé, et le jeu pourra enfin commencer, annonça-t-elle dans un sourire carnassier.
Avec des yeux avides et presque terrifiants, Kaze sourit. La lune était vraiment belle ce soir, pensait-il.
***
- "Pas de doute, c'est bien lui."
Tandis que les deux individus marchaient et s'esclaffaient, il les regardait, caché. Il avait réussi à les suivre sans se faire remarquer. Continuant, accroupi, à les filer, il pensa encore une fois que c'était bien la personne qu'il lui fallait, du moins il l'espérait tellement fortement qu'il avait réussi à s'en convaincre. L'homme en chemise s'arrêta, et embrassa la femme qui le tenait par le bras dans un fougueux baiser. Beurk, les adultes étaient vraiment dégoûtants. Occultant ceci de sa pensée, il prit son courage à deux mains.
Inconnu: Excusez-moi, monsieur.
Peter: Qu'est-ce qu'il y a gamin, tu vois pas que je suis occupé ?
Inconnu: J'ai vu votre démonstration de force au bar, j'ai un deal à vous proposer. Je vous promets une récompense à nulle autre pareille.
Terminant sa pinte d'un c*l sec, l'homme en chemise assit à côté de lui essuya sa bouche dans un soupir.
Peter: Je sais, j'arrive à rien en ce moment... Tu crois pas qu'on a eu notre dose d'aventures pour un bon moment-là ? C'est pas tous les jours qu'on voit des choses comme ça, ni qu'on échappe à la mort de si peu. Restons un peu ici, faut que je retrouve la pêche !
Kaze: J'admets, on a fait fort sur l'île précédente. Mais ça te ressemble pas capitaine. T'es censé être celui qui rigole tout le temps, qui fait l'idiot en n'importe quelle situation, qui va de fille en fille discuter un verre à la main, et voilà que je te retrouve affalé sur le comptoir, multipliant les échecs depuis deux jours et avec une envie de "stopper l'aventure pour un moment". Tu penses qu'une petite décharge de rien du tout te remettrait les idées en place ? Blagua-t-il.
Peter soupira de nouveau. Mais d'un coup son œil s'alluma suite à cette phrase. C'est vrai qu'il n'avait encore jamais eu l'occasion de subir les pouvoirs de son camarade, après pourtant les avoir vu de très près plusieurs fois. Chaque cible s'était retrouvée momentanément impuissante devant le pouvoir de Kaze, pourrait-il, lui, l'encaisser ?
Peter: Challenge Accepted ! Montre-moi un peu ce que ça fait !
Jaugeant du coin de l'œil l'homme qui avait d'un coup retrouvé le sourire, celui qu'on en était venu à surnommer Batteria hésita. Il avait lui-même peur de ses pouvoirs, et l'idée de les utiliser sur un de ses seuls camarades aurait été invraisemblable en temps normal. Mais pour redonner à Peter la joie de vivre qu'on lui connaissait, peut-être lui fallait-il un stimulant ma foi... Électrifiant.
- Estímulo
D'un seul coup, Peter se sentait revivre, comme s'il avait avalé de la potion magique. La décharge électrique qu'il venait de recevoir parcourait son corps à une vitesse affolante. Il avait l'impression d'avoir vu flou pendant les deux derniers jours et d'être enfin sorti de sa cécité. Il se sentait capable de tout faire. Son visage passa de celui d’un homme fatigué, ennuyé, qui n’avait rien prévu d’autre pour sa soirée que de boire comme un trou et de s’amuser à rentrer à l’auberge en marche arrière, à celui d’un prédateur, un œil aiguisé, qui se dépêcha de repérer la rousse du fond. Elle semblait en grande conversation avec une blonde aux cheveux courts, laquelle portait un décolleté qui ne nécessitait même pas un balcon pour avoir une vue plongeante. Le plan était en action, elle servirait à rendre jalouse la rousse que Peter avait repéré.
Peter: Kaze, ton coup de jus m’a remis sur pieds ! Pour te remercier, je vais t’offrir du spectacle. Tu vois la rousse là-bas, je m'en vais la brancher.
Sûr de lui, La fleur entama sa démarche d'étalon. Comme d'habitude, il huma cette sensation de vertige exaltant que l'on ressent toujours avant de faire le premier pas. A mi-chemin, il se parfuma un peu mieux et traça une route de cette envoûtante saveur jusqu'à sa cible, qui leva aussitôt les yeux vers lui. Un regard incrédule suivit d'un petit sourire en coin s'afficha sur le regard de la jolie fille, probablement flattée de voir un homme qui venait surement lui parler. Manque de chance pour elle...
Peter: Salut ma jolie ! Peter ! Commença-t-il le plus à l'aise possible en s'adressant à la jolie blonde avant de lui tendre sa main pour baiser la sienne.
Même s'il ne pouvait le voir, Peter était certain que son petit manège avait eu l'effet escompté. La blonde semblait ravie, probablement habituée à ce que les hommes viennent plus souvent adresser la parole à son amie qu'elle considérait comme bien plus jolie qu'à elle, tandis que la rousse elle, devait se sentir jalouse de se faire ainsi tourner le dos. Le plan du maître était en marche.
Judie: Judie, répondit l'intéressée dans un chaleureux sourire tout en tendant sa main au pirate.
Peter: Judie ! Un prénom superbe, tu es la première que je croise à s’appeler comme ça ! D'abord pardonne-moi d'arriver si vite mais j'ai senti une vraie connexion entre nous de là-bas. Ce n'est pas dans mes habitudes, mais je me suis dit que je me devais de venir te parler, en espérant que je n'importune pas une grande conversation, finit-il, d'un air interrogateur, après avoir fait un pas en arrière pour avoir les deux filles dans son champ de vision.
Alors que la rousse, vexée de cette ignorance, allait répondre en fulminant, Judie s'empressa de la doubler :
Judie: Non, bien sûr que non ! N'est-ce pas Nat' ?
Natacha: Ouais, c'est un vrai plaisir, répondit-elle, boudeuse.
L’œil de Peter s'éclaira une nouvelle fois. Il avait ferré sa proie, c'était indéniable. Il ne manquait plus qu'à la faire cuire à point, puis à se débarrasser de Judie, et le tour était joué.
Judie: Nous parlions justement d'une drôle de rumeur que Natacha a entendue quand elle était sur North Blue il y a quelques semaines. Il paraît que là-bas un marine haut comme trois pommes sème la terreur parmi les pirates, il est connu sous le nom de "First Class" et personne ne sait à quoi il ressemble. Certains disent qu'il s'agirait d'un esprit qui vient s'occuper des criminels, d'autres parient sur une arme secrète de la Marine, développée dans le plus grand secret et camouflée en enfant pour mieux tromper ses cibles. Vous en avez entendu parler ?
Peter: Absolument pas. Mais il me semble évident que vos rumeurs sont quelque peu exagérées. Ce sont des histoires de contes de fées, de jolies demoiselles comme vous ne devriez pas croire de tels bobards utilisés pour amuser les touristes, conclu Peter avant de prendre une gorgée de bière.
Attaque n°1 lancée, en entendant "de jolies demoiselles comme vous", Natacha avait relevé la tête dans un inconscient soupçon d'espoir. Peter posa son regard sur elle et, apercevant qu'elle le scrutait également, détourna ses yeux de toute vitesse dans une habile manœuvre. On y était presque, pensa-t-il.
Natacha: Et que faites-vous donc dans la vie, Peter ?
Peter: Je suis un pirate, capitaine de mon navire, répondit ce dernier du tac au tac, espérant ainsi créer une atmosphère.
Il avait bien réussi son coup, les deux filles en restèrent bouche-bée. Leurs yeux passaient de la peur à l'admiration, aucune n'osait prendre la parole. La première à briser le silence fut Natacha, qui tenta de prendre un air sournois et fasciné.
Natacha: Un pirate... Vous n'êtes pas venu voir deux jeunes femmes dans l'espoir de les enlever j'espère, car croyez-moi, nous savons nous défendre.
Peter: Rassurez-vous, loin de moi cette idée. Je ne suis pas ce genre de pirate, être aux yeux de la loi un bandit ne signifie pas toujours être sans morale. Figurez-vous qu'après les folles aventures que nous venons de vivre avec mon équipage, nous souhaitions simplement boire un verre ici, en se reposant tranquillement, une soirée calme en somme. Enfin, tout cela, c'était avant que je vous rencontre, naturellement.
Peu à peu, Judie se senti exclu de la conversation tandis que Natacha s'esclaffait de plus belle et demandait au bel homme en chemise des détails sur la vie de pirate. Comprenant sa défaite, elle soupira, se préparant encore une fois à passer la soirée seule tandis que son amie parlait avec un homme venu pour la draguer. A la différence qu'il y avait peu de chances désormais qu'elle éconduise Peter, vu la manière avec laquelle elle le dévorait des yeux. Marchant donc vers le bar, elle reprit un scotch pur malt avec des glaçons avant de s'accouder au comptoir. Tournant la tête vers la table dont elle venait de partir, elle voyait Peter et Natacha en pleine conversation. Son scotch arriva, et elle le bu c*l sec avant d'en demander un nouveau. S’apercevant de ce geste, un homme grossièrement barbu approcha la jeune femme qu'il crut alors sans défense, pour tenter sa chance.
Natacha: Une gigantesque montagne vous dites ? Avec des insectes géants ? Qu'est-ce que j'aurais eu peur ! S'exclama-t-elle faussement en se cachant les yeux dans une habile tentative de séduction.
Peter: Aucune crainte, vous auriez été avec moi, il n'aurait rien pu vous arriver.
Natacha: Racontez-moi encore d’autres histoires !
Peter: Ma foi, avec plaisir, si je peux continuer à vous faire sourire ainsi. Ne préféreriez-vous pas que l'on aille à mon auberge ? Nous y serions ma foi plus tranquille.
Natacha: C’est une offre qui ne se refuse pas, répondit-elle sans hésiter, avec un sourire charmeur. En fait, je crois même que la mienne est plus proche.
Accompagnant sa conquête jusqu'à son manteau, Peter ne remarqua pas le tumulte qui avait lieu au comptoir, bien trop absorbé par la démarche féline de la jolie Natacha.
Homme: Mais allez ! J'te dis que j'veux juste t'offrir un verre, j'te d'mande pas l'eutha !
Judie: J'ai dit non, allez-vous en !
L'homme à la barbe se rua sur elle après avoir jeté son verre de whisky comme une balle de Baseball dont on se débarrasse, humilié d'avoir été éconduit de la sorte. Seulement, ni ses mains ni son corps n’arriveraient jamais jusqu'à la jeune femme.
Peter: T'es un homme mort.
Le visage de La Fleur était dégoulinant... De whisky. Parmi tous les endroits où le verre aurait pu atterrir, ce dernier avait probablement choisi le pire : Le visage de Peter. Saisissant le vieux barbu par les poignets, il lui fit traverser la porte du bar comme s'il s'agissait d'un simple morceau de toile. Un grand fracas s'en suivit, et tous les gens présents dans la taverne sortirent dans la rue qui était sur le point d'être le théâtre d'un affrontement dont les conséquences risquaient d'être énormes. Cependant, personne ne le savait encore.
L'homme se relevait puis sortit un sabre de son pantalon, il tenta une percée sur Peter qui l'évita facilement et s'éloigna un peu de son adversaire, pas assez cependant pour qu'il soit impossible de voir à quel point il le surplombait de son mètre quatre-vingt-quinze.
Krans: Ecoutes-moi bien minable, haleta-t-il. Je m'appelle Krans, et je suis un membre de l'équipage de...
Malheureusement personne n'entendit jamais la fin de sa phrase. Un Knukcle Bang avait résonné, annonçant le début - et la fin - des festivités. Krans cracha du sang avait de tomber raide sur le sol. L'ensemble du public était stupéfait. Ils s'attendaient à voir un combat, voire à une boucherie pour l'archétype du pirate même, possédant une grosse barbe mal taillée et un sabre, les yeux injecté de sang. Mais non.
Le vainqueur était, certes, un pirate, mais son look ne pouvait être moins commun. On aurait dit qu'il était à la fois habillé pour aller à la campagne, et pour rentrer en boîte de nuit. Une chose était sûre, "l'homme à la chemise" allait vite se faire connaître par ici. Surtout qu'il était le seul à cet instant à ignorer de quel équipage pirate le pauvre Krans faisait partie.
Kaze avait assisté à la bagarre en pleine rue. Guère surpris de la victoire de son capitaine, le voyant partir avec la jolie rousse - après un imperceptible Nothing Happened - qu'il avait repéré, il regarda sa montre. C'était pile l'heure. Il quitta la foule dans le silence, ne souhaitant en aucun cas se faire repérer de son capitaine, même si les chances qu'il regarde ailleurs en telle compagnie frôlaient le zéro absolu. S'esquivant donc, Batteria retrouva comme prévu sa vice-capitaine, la belle Lina, derrière l'auberge, à minuit pile.
Kaze: C'est bon, j'ai fait en sorte qu'il ne soit pas dans nos pattes ce soir. Tu es sûre que ça va marcher ?
Lina: Tout est prévu. Dans douze heures, Peter sera neutralisé, et le jeu pourra enfin commencer, annonça-t-elle dans un sourire carnassier.
Avec des yeux avides et presque terrifiants, Kaze sourit. La lune était vraiment belle ce soir, pensait-il.
- "Pas de doute, c'est bien lui."
Tandis que les deux individus marchaient et s'esclaffaient, il les regardait, caché. Il avait réussi à les suivre sans se faire remarquer. Continuant, accroupi, à les filer, il pensa encore une fois que c'était bien la personne qu'il lui fallait, du moins il l'espérait tellement fortement qu'il avait réussi à s'en convaincre. L'homme en chemise s'arrêta, et embrassa la femme qui le tenait par le bras dans un fougueux baiser. Beurk, les adultes étaient vraiment dégoûtants. Occultant ceci de sa pensée, il prit son courage à deux mains.
Inconnu: Excusez-moi, monsieur.
Peter: Qu'est-ce qu'il y a gamin, tu vois pas que je suis occupé ?
Inconnu: J'ai vu votre démonstration de force au bar, j'ai un deal à vous proposer. Je vous promets une récompense à nulle autre pareille.
Re: Le Parchemin Flamboyant
C'était la première fois qu'Agito se retrouvait à voguer sur un navire de la marine sans être accompagné de Riku. La raison de leur séparation semblait en apparence simple. De manière officielle, Agito s'était momentanément séparé du reste de l'équipage afin de rendre visite à ses parents qu'il n'avait pas vu depuis bien trop longtemps maintenant. Mais cette raison si simple et innocente n'était qu'un masque, servant à couvrir la récente aventure dans laquelle Riku et Shigeru s'étaient lancés. Une mission qui faisait suite aux évènements survenus sur l'île de Coeur, une mission qui les confronteraient à leur hiérarchie et dont ils avaient donc préféré exclure Agito. Ce dernier n'avait d'ailleurs pas été le seul "exclu". Il existait dans leur équipage une jeune fille que Riku ne voulait pas exposer aux foudres de ses supérieurs.
Ainsi le petit marine s'était retrouvé quasiment seul, accompagné de l'innocente Lily.
Les quatre mers, c'était là qu'ils avaient fini.
Leur premier cap avait bien entendu été North Blue, mer sur laquelle résidaient les parents du jeune marine. Afin de rallier cette destination, les deux voyageurs s'étaient invités sur différents navires de la marine qui prenaient cette direction, passant de l'un à l'autre en fonction des itinéraires qu'ils empruntaient. Pour cela la réputation du "Commandant Esperanti" avait été d'une grande aide. Les maîtres d'équipages les plus réticents revoyaient leur décision quand à l'embarquement des deux nomades lorsque Agito évoquait qu'il exécutait les ordres d'un Commandant du QG de la marine.
Les escales furent nombreuses, les péripéties diverses, mais finalement ils purent atteindre la fameuse île natale du marine.
La revoir lui fit un bien fou. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas posé les yeux sur les collines qui traversaient son village, les rayons du soleil couchant qui illuminaient l'herbe de ses derniers rayons, le visage souriant de sa mère qui célébrait joyeusement son retour.
Cette soirée là fut une soirée très mouvementée pour la famille Springfield. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas revu leur fils turbulent et ils eurent besoin de bien plus que d'un souper pour rattraper le temps perdu. Étant des chasseurs de trésor, les parents du petit marine étaient habitués aux histoires d'aventuriers, mais ils durent avouer que celles de leur fils étaient complètement incroyables.
Ils furent tout d'abord amusés lorsqu'il leur parla de ce moment où lui et Riku s'étaient fait passer pour des pirates afin de s'infiltrer sur Paradise Blue, un repaire de pirates. Puis surpris à l'évocation de ce combat qu'il avait mené afin de capturer une dangereuse pirate du nom de Saki sur Grand Line. Ils se sentirent ensuite fiers lorsque fut évoquée la protection d'une des plus grandes prisons de North Blue, Carcere Island, ou encore le combat qui avait unit marines et pirates contre le Croc Marins, une créature de légende. Et enfin ils se sentirent intimidés lorsque son récit arriva sur sa fin, lui permettant de narrer ses derniers exploits sur l'île de Cœur, où il avait littéralement prit part à une véritable guerre...
La famille Springfield ne fut pas la seule à profiter de ces récits qui durèrent bien toute la nuit. Lily, qui était nouvelle dans l'équipage, eut l'occasion de découvrir les précédentes aventures de ses compagnons. Elle avait l'impression d'apprécier ce voyage autant qu'Agito. Elle qui n'avait jusque là connu que les murs froids des châteaux ou la grandeur d'imposantes cités se sentait maintenant heureuse de découvrir l'ambiance de ce petit village chaleureux.
Ils restèrent ainsi stationnés sur l'île durant quatre jours, jusqu'à ce qu'un dernier navire de la marine n'accoste par hasard. Agito, qui supposait que ce hasard ne se reproduirait pas avant un moment décida de ne pas laisser passer cette chance et reprit avec Lily son voyage de marine vagabond. Intérieurement, une autre raison l'avait poussé à saisir cette chance de reprendre la mer. Il n'aimait pas l'avouer mais éprouvait une certaine crainte à l'idée de rester chez lui aussi longtemps, il craignait de ne plus jamais pouvoir partir.
Le navire de la marine qui venait d'accoster avait pour maître de bord un certain Sergent Gomez, lui même secondé par le Caporal Vasquez. Le Sergent avait accepté les deux voyageurs à bord à la condition que leur garde soit effectuée par le Caporal Vasquez en personne. Ils avaient beau être des marines, qui plus est ayant vogué sur Grand Line, le Sergent Gomez voyait avant tout en eux le jeune âge que leur apparence trahissait. Ainsi c'était le Caporal Vasquez qui s'était occupé de gérer, si l'on pouvait appeler cela comme ça, les deux monstres qu'étaient Agito et Lily. Son travail avait vite été compliqué par les débordements du jeune Agito qui semblait être totalement incapable d'éviter les problèmes. En témoignait la dernière île sur laquelle ils avaient accosté où le petit avait fini par se retrouver impliqué dans un combat contre l'équipage d'un pirate du nom de Forbes. Malgré cela, le Caporal ne pouvait se résoudre à appréhender sa tâche comme une corvée. Etait-ce parce qu'il s'était attaché au côté mignon du duo de marine ou bien parce qu'il était impressionné par les capacités de ces deux enfants ? Il ne pouvait le dire, peut être était-ce juste un mélange de ces deux éléments.
Ironiquement, malgré son jeune âge, Agito avait éprouvé une certaine nostalgie à l'idée de parcourir les eaux de North Blue à nouveau. Il ne leur trouvait d'ailleurs aucune différence à celles de South Blue, qu'ils parcouraient maintenant dans le but d'atteindre leur nouvelle destination. Accoudé contre la rambarde du navire, il observait le clapotement des vagues. Tout était si calme, paisible. Absolument rien à voir avec les eaux de Grand Line qui ne montraient leur clémence qu'en de très rares occasions.
Lily : C'est beau hein ?
Agito : C'est trop calme, j'en ai marre de regarder les vagues, ça me fait réfléchir, et j'aime pas réfléchir...
Lily : Moi je m'en lasserais jamais... Tu penses à quoi ?
Agito : Rien d'important.
Lily : T'as l'air inquiet en tout cas.
Agito : Inquiet ? C'est pas mon genre, j'ai pas le temps d'être inquiet.
Lily : Pourquoi mentir ?
Agito : Comment tu... Tes pouvoirs sont une vrai plaie, on t'a jamais dit que c'était pas bien de lire dans les émotions des gens comme ça ?
Lily : Je le fait pas exprès, et puis c'est pas comme si tu pouvais avoir une raison de vouloir cacher tes émotions, si ?
Agito : Laisse tomber, dis moi plutôt c'est quand qu'on arrive que je puisse aller me chercher des sucettes.
Lily : J'ai entendu dire qu'on la verrait d'ici une heure ou deux, mais tu sais ce qu'on va y faire ? Après tout ce trajet ça doit être quelque chose d'important non ?
Agito : J'en sais rien et ça m'intéresse pas.
Lily : Ah bah voilà, là tu dis la vérité !
Agito : J'vais te tuer...
Lily : Et tu recommences à mentir !
Agito pesta un bon coup contre la jeune marine et s'en retourna vers ses quartiers. Les capacités de Lily étaient réellement horribles. Elle était capable de déceler un nombre incalculable d'émotions, que l'on pouvait qualifier de négatives, ou bien déceler leur absence. C'était ainsi qu'elle avait deviné qu'Agito ne voulait pas réellement la tuer, ce qui, pour cette naïve jeune fille, était loin d'être une évidence. C'était également de cette manière qu'elle avait décelé l'inquiétude qui habitait le jeune marine. Il était vrai qu'il s'inquiétait pour Riku et Shigeru. Il connaissait leur mission, et cette fois-ci, elle ne dépendait pas de leurs capacités physiques ou de leur capacité au combat en lesquelles il avait totalement confiance. C'était un jeu quasi politique, une scène sur laquelle il valait mieux ne pas s'aventurer, une scène glissante où tout pouvait arriver. Le jeune marine s'inquiétait également pour ses parents, qu'il pensait ne pas pouvoir rendre fier. Il était vrai qu'il était devenu quelqu'un d'important, que malgré lui il avait aidé de nombreuses personnes, mais il restait un échec qui noircissait le tableau de son existence. Depuis sa plus tendre enfance, il avait été élevé tel un chasseur de trésors, il avait suivi leurs préceptes et connaissait leurs secrets par coeur. Néanmoins, malgré cela, il n'avait jamais été capable de trouver le moindre trésor lui même. Ce dernier échec l'avait beaucoup affecté lors de son enfance, lui qui craignait de décevoir sa famille. Finalement cette crainte s'était envolée le jour où il avait prit la mer avec Riku. Mais il ne lui avait fallu que quatre jours de visite pour qu'elle revienne le hanter, lui rappelant que malgré tout ce qu'il avait pu faire jusque là, de ce point de vue, il resterait à jamais une véritable déception...
Voilà pourquoi il détestait réfléchir. Heureusement pour lui, les bruits sur le navire se firent plus présent, le sortant de sa réflexion pour lui faire comprendre que la fameuse île de Jomanya était en vue. Immédiatement, il s'arma de son sourire habituel, et se précipita sur le pont pour observer le théâtre de ses futures fantaisies, espérant inconsciemment que celui-ci serait assez intéressant pour lui faire oublier ses craintes.
Ainsi le petit marine s'était retrouvé quasiment seul, accompagné de l'innocente Lily.
Les quatre mers, c'était là qu'ils avaient fini.
Leur premier cap avait bien entendu été North Blue, mer sur laquelle résidaient les parents du jeune marine. Afin de rallier cette destination, les deux voyageurs s'étaient invités sur différents navires de la marine qui prenaient cette direction, passant de l'un à l'autre en fonction des itinéraires qu'ils empruntaient. Pour cela la réputation du "Commandant Esperanti" avait été d'une grande aide. Les maîtres d'équipages les plus réticents revoyaient leur décision quand à l'embarquement des deux nomades lorsque Agito évoquait qu'il exécutait les ordres d'un Commandant du QG de la marine.
Les escales furent nombreuses, les péripéties diverses, mais finalement ils purent atteindre la fameuse île natale du marine.
La revoir lui fit un bien fou. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas posé les yeux sur les collines qui traversaient son village, les rayons du soleil couchant qui illuminaient l'herbe de ses derniers rayons, le visage souriant de sa mère qui célébrait joyeusement son retour.
Cette soirée là fut une soirée très mouvementée pour la famille Springfield. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas revu leur fils turbulent et ils eurent besoin de bien plus que d'un souper pour rattraper le temps perdu. Étant des chasseurs de trésor, les parents du petit marine étaient habitués aux histoires d'aventuriers, mais ils durent avouer que celles de leur fils étaient complètement incroyables.
Ils furent tout d'abord amusés lorsqu'il leur parla de ce moment où lui et Riku s'étaient fait passer pour des pirates afin de s'infiltrer sur Paradise Blue, un repaire de pirates. Puis surpris à l'évocation de ce combat qu'il avait mené afin de capturer une dangereuse pirate du nom de Saki sur Grand Line. Ils se sentirent ensuite fiers lorsque fut évoquée la protection d'une des plus grandes prisons de North Blue, Carcere Island, ou encore le combat qui avait unit marines et pirates contre le Croc Marins, une créature de légende. Et enfin ils se sentirent intimidés lorsque son récit arriva sur sa fin, lui permettant de narrer ses derniers exploits sur l'île de Cœur, où il avait littéralement prit part à une véritable guerre...
La famille Springfield ne fut pas la seule à profiter de ces récits qui durèrent bien toute la nuit. Lily, qui était nouvelle dans l'équipage, eut l'occasion de découvrir les précédentes aventures de ses compagnons. Elle avait l'impression d'apprécier ce voyage autant qu'Agito. Elle qui n'avait jusque là connu que les murs froids des châteaux ou la grandeur d'imposantes cités se sentait maintenant heureuse de découvrir l'ambiance de ce petit village chaleureux.
Ils restèrent ainsi stationnés sur l'île durant quatre jours, jusqu'à ce qu'un dernier navire de la marine n'accoste par hasard. Agito, qui supposait que ce hasard ne se reproduirait pas avant un moment décida de ne pas laisser passer cette chance et reprit avec Lily son voyage de marine vagabond. Intérieurement, une autre raison l'avait poussé à saisir cette chance de reprendre la mer. Il n'aimait pas l'avouer mais éprouvait une certaine crainte à l'idée de rester chez lui aussi longtemps, il craignait de ne plus jamais pouvoir partir.
Le navire de la marine qui venait d'accoster avait pour maître de bord un certain Sergent Gomez, lui même secondé par le Caporal Vasquez. Le Sergent avait accepté les deux voyageurs à bord à la condition que leur garde soit effectuée par le Caporal Vasquez en personne. Ils avaient beau être des marines, qui plus est ayant vogué sur Grand Line, le Sergent Gomez voyait avant tout en eux le jeune âge que leur apparence trahissait. Ainsi c'était le Caporal Vasquez qui s'était occupé de gérer, si l'on pouvait appeler cela comme ça, les deux monstres qu'étaient Agito et Lily. Son travail avait vite été compliqué par les débordements du jeune Agito qui semblait être totalement incapable d'éviter les problèmes. En témoignait la dernière île sur laquelle ils avaient accosté où le petit avait fini par se retrouver impliqué dans un combat contre l'équipage d'un pirate du nom de Forbes. Malgré cela, le Caporal ne pouvait se résoudre à appréhender sa tâche comme une corvée. Etait-ce parce qu'il s'était attaché au côté mignon du duo de marine ou bien parce qu'il était impressionné par les capacités de ces deux enfants ? Il ne pouvait le dire, peut être était-ce juste un mélange de ces deux éléments.
Ironiquement, malgré son jeune âge, Agito avait éprouvé une certaine nostalgie à l'idée de parcourir les eaux de North Blue à nouveau. Il ne leur trouvait d'ailleurs aucune différence à celles de South Blue, qu'ils parcouraient maintenant dans le but d'atteindre leur nouvelle destination. Accoudé contre la rambarde du navire, il observait le clapotement des vagues. Tout était si calme, paisible. Absolument rien à voir avec les eaux de Grand Line qui ne montraient leur clémence qu'en de très rares occasions.
Lily : C'est beau hein ?
Agito : C'est trop calme, j'en ai marre de regarder les vagues, ça me fait réfléchir, et j'aime pas réfléchir...
Lily : Moi je m'en lasserais jamais... Tu penses à quoi ?
Agito : Rien d'important.
Lily : T'as l'air inquiet en tout cas.
Agito : Inquiet ? C'est pas mon genre, j'ai pas le temps d'être inquiet.
Lily : Pourquoi mentir ?
Agito : Comment tu... Tes pouvoirs sont une vrai plaie, on t'a jamais dit que c'était pas bien de lire dans les émotions des gens comme ça ?
Lily : Je le fait pas exprès, et puis c'est pas comme si tu pouvais avoir une raison de vouloir cacher tes émotions, si ?
Agito : Laisse tomber, dis moi plutôt c'est quand qu'on arrive que je puisse aller me chercher des sucettes.
Lily : J'ai entendu dire qu'on la verrait d'ici une heure ou deux, mais tu sais ce qu'on va y faire ? Après tout ce trajet ça doit être quelque chose d'important non ?
Agito : J'en sais rien et ça m'intéresse pas.
Lily : Ah bah voilà, là tu dis la vérité !
Agito : J'vais te tuer...
Lily : Et tu recommences à mentir !
Agito pesta un bon coup contre la jeune marine et s'en retourna vers ses quartiers. Les capacités de Lily étaient réellement horribles. Elle était capable de déceler un nombre incalculable d'émotions, que l'on pouvait qualifier de négatives, ou bien déceler leur absence. C'était ainsi qu'elle avait deviné qu'Agito ne voulait pas réellement la tuer, ce qui, pour cette naïve jeune fille, était loin d'être une évidence. C'était également de cette manière qu'elle avait décelé l'inquiétude qui habitait le jeune marine. Il était vrai qu'il s'inquiétait pour Riku et Shigeru. Il connaissait leur mission, et cette fois-ci, elle ne dépendait pas de leurs capacités physiques ou de leur capacité au combat en lesquelles il avait totalement confiance. C'était un jeu quasi politique, une scène sur laquelle il valait mieux ne pas s'aventurer, une scène glissante où tout pouvait arriver. Le jeune marine s'inquiétait également pour ses parents, qu'il pensait ne pas pouvoir rendre fier. Il était vrai qu'il était devenu quelqu'un d'important, que malgré lui il avait aidé de nombreuses personnes, mais il restait un échec qui noircissait le tableau de son existence. Depuis sa plus tendre enfance, il avait été élevé tel un chasseur de trésors, il avait suivi leurs préceptes et connaissait leurs secrets par coeur. Néanmoins, malgré cela, il n'avait jamais été capable de trouver le moindre trésor lui même. Ce dernier échec l'avait beaucoup affecté lors de son enfance, lui qui craignait de décevoir sa famille. Finalement cette crainte s'était envolée le jour où il avait prit la mer avec Riku. Mais il ne lui avait fallu que quatre jours de visite pour qu'elle revienne le hanter, lui rappelant que malgré tout ce qu'il avait pu faire jusque là, de ce point de vue, il resterait à jamais une véritable déception...
Voilà pourquoi il détestait réfléchir. Heureusement pour lui, les bruits sur le navire se firent plus présent, le sortant de sa réflexion pour lui faire comprendre que la fameuse île de Jomanya était en vue. Immédiatement, il s'arma de son sourire habituel, et se précipita sur le pont pour observer le théâtre de ses futures fantaisies, espérant inconsciemment que celui-ci serait assez intéressant pour lui faire oublier ses craintes.
Mam'Rik- Roi Lion
-
Nombre de messages : 2202
Age : 30
Groupe :
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Le Parchemin Flamboyant
Peter: Un deal tu dis ? Ok, viens m’en parler demain, là je suis occupé.
Inconnu: Mais… C’est super urgent ! Je vous préviens, j’irais le proposer à un autre pirate si vous n’acceptez pas de m’écouter maintenant !
Peter: Quel dommage… Bon allez, du vent !
Natacha: Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas l’intention de passer ma soirée autre part qu’avec vous, tenta de le rassurer la belle Natacha. Je dois avouer que je meurs d’envie d’entendre l’histoire de cet enfant, surtout si ça parle d’une "récompense", une vraie histoire de pirate ! Se réjouit-elle.
Inconnu: Désolé madame, mais je ne peux en parler qu’à lui pour le moment.
Natacha: Oh je comprends. Bon, d’accord alors. Donne-moi le temps de me préparer, viens me rejoindre dès que tu as fini, chuchota-t-elle à l’oreille de Peter, en lui glissant dans les mains une clé.
La jeune femme partit alors et ouvrit la porte de l’auberge derrière laquelle elle disparut enfin. Il ne restait alors dans la rue plus que l’enfant et le capitaine pirate, qui se jaugeait et se dévisageaient mutuellement. Peter, de son côté, n’accordait en réalité que peu d’intérêt à l’enfant, son esprit entièrement concentré sur la jolie fille qui l’attendait en ce moment-même dans une chambre qu’elle prenait soin de préparer. L’enfant, lui, cherchait la façon d’aborder le sujet. Il n’avait aucune confiance en Peter, mais savait très bien que la situation dans laquelle il se trouvait n’était pas de celle dont il pouvait se sortir seul.
Il avait besoin de quelqu’un. De quelqu’un de fort. Et depuis les semaines où il épiait l’île à la recherche de cette providence, il n’avait pas trouvé mieux que cet homme qui avait battu un pirate à l’apparence monstrueuse en un seul coup. Décidé, il commença à ouvrir la bouche pour parler :
Karl: Je m’appelle Karl et...
Peter: Stop. Je t’arrête tout de suite gamin. Cinq minutes. Tu as mon attention pendant cinq minutes. Après, j’ouvre la porte de cette auberge, et on se dit au revoir.
Karl: C’est bien plus que suffisant. Au final c’est très simple à résumer. Vous êtes un pirate, vous êtes fort, mais vous êtes dépourvu de ce que moi je possède. De la connaissance, des informations. Plus particulièrement, la connaissance de l’emplacement d’un fabuleux trésor, ici même, sur cette île. Seul, je ne pourrais jamais y arriver. Si vous êtes un vrai pirate, vous n’avez pas à refuser cette offre.
Regardant sa montre, Karl reprit :
Karl: Et voilà, trente secondes. Des questions ?
Peter: Je te trouve bien hautain, gamin. Maintenant que j’ai entendu ta proposition, parlons franc jeu. Tu ne me fais pas confiance, et moi encore moins. Rien ne me prouve donc que ton histoire n’est pas du flan et que je ne vais pas perdre mon temps.
Karl: Vous voulez dire que vous avez peur ? Vous pensez que je vais vous emmener dans une embuscade par exemple ? Je comprends, ça doit être terrifiant pour vous. On dirait que j’ai choisi la mauvaise personne, ce n’est pas une quête pour les trouillards.
Se tournant et se préparant à partir, Karl se sentit d’un coup poussé des ailes et se retrouva à un mètre au-dessus du sol, le cou comprimé. Peter l’avait attrapé par le col et le tenait fermement ainsi, le regardant dans les yeux. Alors que les yeux de Karl viraient peu à peu vers la peur et qu’il commençait à étouffer, le visage sérieux de Peter se tordit dans un grand sourire.
Peter: Je t’aime bien, gamin. C’est d’accord, va à mon bateau sur le quai, tu peux pas le louper, c’est le plus classe de tous. Réveille mes deux compagnons, et explique-leur la situation. Maintenant si tu veux bien, j’ai à faire, termina Peter, redressant sa chemise et entrant dans l’auberge, laissant ici le jeune garçon totalement pris au dépourvu, bouche bée face à ce pirate d’apparence idiot mais au charisme incroyable.
Une chose était sûre, il avait choisi le bon. Il s’inquiéta cependant de ne pas réussir à le manœuvrer aussi facilement qu’il le pensait au départ, mais se dit qu’il aviserait plus tard. De toute façon, son plan marchait pour le moment. Il ne restait pas plus qu’à attendre le moment propice pour trahir ces pirates.
***
Agito était toujours admiratif dans ces moments-là. La coordination des officiers de la marine était toujours exemplaire lorsque le bateau en venait à accoster sur une île. Chacun était à son poste, et le tout donnait une impression gracieuse d’acteurs qui répétaient une scène, faisant en sorte qu’elle soit chaque fois plus parfaite.
Agito: Un vrai chpectale, murmura Agito, une sucette dans la bouche.
Lily: Arrêtes de parler quand tu manges ! Et puis d’ailleurs, on a déjà vu ça des dizaines de fois, je ne vois pas pourquoi tu continues encore à admirer l’arrivée d’un bateau sur une île. C’est juste un bateau qui arrive sur une île quoi...
Agito: Quand tu seras plus grande, tu comprendras.
Lily: Tss !
Les deux jeunes marines se regardèrent et éclatèrent de rire. L’arrivée sur l’île avait permis au "First Class" d’effacer momentanément ses idées noires, et Lily avait attrapé au vol l’occasion de faire sourire son collègue.
Agito: N’empêche, cette île a l’air sympa, j’ai l’impression qu’elle dégage quelque chose. Bon. Où est l’auberge ? Je me demande si les steaks d’ici sont meilleurs que la dernière fois.
Lily: Regarde là-bas, c’est à côté du port, répondit-elle à Agito en pointant l’endroit du doigt. A peine cinq minutes à pied. Ça tombe bien, j’ai faim moi aussi maintenant que tu m’en as parlé.
***
Natacha: Tu es sûre de ne pas vouloir rester ? Le petit déjeuner arrive dans dix minutes, et je t’assure que leurs pancakes sont à tomber par terre. Peut-être même que le sirop qu’ils nous apporteront avec pourrait servir à autre chose que saupoudrer les viennoiseries, dit Natacha dans un souffle dont la provocation finale n’avait pas échappé au dragueur.
Peter: Non désolé, j’ai beaucoup à faire aujourd’hui. Mais je t’assure que j’ai passé une soirée inoubliable, numéro 78. Euh, Natacha !
Regardant la jeune femme du coin de l’œil, Peter vit qu’elle était occupée à bailler. Elle n’avait pas du entendre le lapsus, ce qui était une aubaine pour Peter. Il était de par ses conquêtes bien placé pour savoir que la colère d’une femme pouvait être totalement démente, au point de faire passer les animaux les plus sauvages pour de vulgaires herbivores en peluche.
Natacha: Est-ce que je te reverrais ? Demanda-t-elle dans un soupçon d’espoir.
Peter: Si tu suis régulièrement les journaux et les étoiles montantes de la piraterie, oui, lui répondit Peter avec un clin d’œil.
Et sur ces mots il quitta sa conquête de la soirée, redescendant les escaliers pour sortir de l’auberge et retourner sur le bateau. Il pensait au gamin qu’il avait rencontré et à Lina. Elle devait fulminer de savoir qu’il leur avait envoyé ce mioche en pleine nuit tandis que lui passait celle-ci à l’auberge en bonne compagnie. Il savait donc que le pire restait à venir. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas les deux enfants lorsqu’il ouvrit la porte de l’auberge et les percuta de plein fouet.
Les deux enfants se retrouvèrent à terre, sur les fesses, tandis que Peter s’excusait. Alors que le pirate allait continuer son chemin, il sentit son bras se faire retenir et se retourna.
Agito: T’as... Cassé... Ma... Dernière... Sucette. Lui dit le garçon dans un ton menaçant, détachant chaque mot pour montrer son agressivité qui semblait grimper à chaque seconde.
Peter: Désolé mon grand, j’étais perdu dans mes pensées. Tiens, voilà de quoi t’en racheter plusieurs, lui répondit Peter en souriant, glissant quelques pièces dorées dans la main du garçon.
Agito: Des pièces ? Pour qui tu m’as... Commença Agito.
Lily: Stop, Agito ! Il a pas fait exprès, t’as bien vu ! En plus il nous a donné de quoi t’en racheter, alors maintenant ça suffit. T’avais pas envie d’un steak ?
Agito: Ouais, t’as raison.
Tournant les talons, ce dernier rouvrit la porte de l’auberge alors que Lily soupirait. Même pas sur l’île depuis cinq minutes qu’ils venaient tout juste d’éviter une autre bagarre. "First Class" était vraiment un aimant à problèmes, pas de chance. Sans trop comprendre la situation, le pirate repris sa route sans mot dire. Bien que les enfants ne semblaient pas avoir plus de treize ou quatorze ans, il avait senti une aura bizarre émerger du garçon. Il aurait juré voir un début de mini-tornade dans sa main au moment où la fille l’avait arrêté, mais au bout de plusieurs minutes de réflexion, il mit ça sur le compte de la fatigue. Après tout, il n’avait pas dormi de la nuit...
Arrivant au bateau, il s’arrêta quelques instants pour prier. Prier pour que Lina soit de bonne humeur et ne se jette sur lui pour le frapper à cause du coup qu’il leur avait fait la veille. Empruntant le pont, c’est avec un étonnement non contenu qu’il se rendit compte de l’atmosphère qui régnait à bord du navire. Kaze et Lina jouaient avec Karl à un jeu de cartes que Peter ne connaissait pas. Karl expliquait les règles et les différentes tactiques en même temps qu’il jouait, et les deux autres s’étonnaient à chaque fois et semblaient prendre plaisir au jeu.
Peter: Salut tout le monde !
Kaze: Salut Peter ! Passé une bonne nuit ?
Peter: Ca va oui, et vous ? Vous avez sympathisé avec le mouflet ?
Kaze: Oui, il est venu nous trouver hier soir avant qu’on dorme et il nous a raconté toute l’histoire, votre échange, et ta situation. Pendant que j’empêchais Lina de venir te découper pour nous avoir envoyé Karl pendant que toi tu prenais du bon temps, Karl avait sorti ce jeu auquel il nous a proposé de jouer avec lui. Finalement, on y a joué toute la nuit !
Peter: Ah ouais ? C’est quoi ce jeu ?
Lina: Je te déconseille d’essayer de jouer, c’est trop fin pour que tu arrives à comprendre.
Peter: Ah oui ? Mille berrys que je te bats sans même connaître les règles.
Lina: Tenu. Par contre évites de pleurer à la fin, ça ruinerait tes chances de draguer aujourd’hui.
Karl explosa de rire, et le groupe laissa une place à Peter pour jouer. Ce dernier commençait à apprécier le jeune garçon, qui avait, on peut le dire, réussit un exploit loin d’être mince. Donner le sourire à Lina et lui avoir fait oublier son envie de trancher son capitaine relevait de la prouesse. Karl reprit les cartes qui étaient en jeu, et commença à tout redistribuer.
Peter entra en phase d’observation. Une vingtaine de cartes était distribué à chaque joueur. Des cartes qu’il n’avait jamais vues. Chaque joueur avait également reçu un genre de compteur qui semblait marcher comme un réveil et qui affichait "2000". Parmi les cartes, certaines étaient vertes avec des choses écrites, d’autres roses, un peu dans le même style. La majorité des cartes était serties d’un certain nombre d’étoiles, variant de manière générale entre trois et huit. Des créatures toutes plus étranges les unes que les autres étaient dessinées dessus. Pour finir, deux nombres étaient inscrits sous l’image en fonction des cartes, changeant pour chaque créature.
"On ne m’a pas comme ça moi, pensa Peter. C’est comme les jeux de cartes habituels, je suis sûr de gagner si je joue la carte dont les chiffres sont les plus proches de zéro. Enfantin, renifla-t-il, fier de ses déductions."
Karl: Tu es certain de ne pas vouloir connaître les règles, demanda-t-il en s’adressant à Peter. Tu risques pas de comprendre grand-ch...
Peter: T’inquiètes, l’interrompit Peter. Je jouais à ce jeu avant même que tu naisses. J’envoie… Ah, avec lui j’ai presque déjà gagné. Après avoir lu le nom de la créature, Peter lança : « Allez, j’envoie Kuriboh ! »
Karl: Hum… A toi Lina.
Lina: Tiens, je n’avais pas encore eu ce monstre entre les mains. Il est super long son nom. Dragon Blanc Aux Yeux Bleus, attaques Peter !
Peter observa sans comprendre Karl reprendre sa carte, puis diminuer manuellement son compteur pour atteindre "0000". Lina leva la tête vers lui, et enchaîna :
Lina: Tu payes cash, ou tu nous invite au restaurant ?
Inconnu: Mais… C’est super urgent ! Je vous préviens, j’irais le proposer à un autre pirate si vous n’acceptez pas de m’écouter maintenant !
Peter: Quel dommage… Bon allez, du vent !
Natacha: Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas l’intention de passer ma soirée autre part qu’avec vous, tenta de le rassurer la belle Natacha. Je dois avouer que je meurs d’envie d’entendre l’histoire de cet enfant, surtout si ça parle d’une "récompense", une vraie histoire de pirate ! Se réjouit-elle.
Inconnu: Désolé madame, mais je ne peux en parler qu’à lui pour le moment.
Natacha: Oh je comprends. Bon, d’accord alors. Donne-moi le temps de me préparer, viens me rejoindre dès que tu as fini, chuchota-t-elle à l’oreille de Peter, en lui glissant dans les mains une clé.
La jeune femme partit alors et ouvrit la porte de l’auberge derrière laquelle elle disparut enfin. Il ne restait alors dans la rue plus que l’enfant et le capitaine pirate, qui se jaugeait et se dévisageaient mutuellement. Peter, de son côté, n’accordait en réalité que peu d’intérêt à l’enfant, son esprit entièrement concentré sur la jolie fille qui l’attendait en ce moment-même dans une chambre qu’elle prenait soin de préparer. L’enfant, lui, cherchait la façon d’aborder le sujet. Il n’avait aucune confiance en Peter, mais savait très bien que la situation dans laquelle il se trouvait n’était pas de celle dont il pouvait se sortir seul.
Il avait besoin de quelqu’un. De quelqu’un de fort. Et depuis les semaines où il épiait l’île à la recherche de cette providence, il n’avait pas trouvé mieux que cet homme qui avait battu un pirate à l’apparence monstrueuse en un seul coup. Décidé, il commença à ouvrir la bouche pour parler :
Karl: Je m’appelle Karl et...
Peter: Stop. Je t’arrête tout de suite gamin. Cinq minutes. Tu as mon attention pendant cinq minutes. Après, j’ouvre la porte de cette auberge, et on se dit au revoir.
Karl: C’est bien plus que suffisant. Au final c’est très simple à résumer. Vous êtes un pirate, vous êtes fort, mais vous êtes dépourvu de ce que moi je possède. De la connaissance, des informations. Plus particulièrement, la connaissance de l’emplacement d’un fabuleux trésor, ici même, sur cette île. Seul, je ne pourrais jamais y arriver. Si vous êtes un vrai pirate, vous n’avez pas à refuser cette offre.
Regardant sa montre, Karl reprit :
Karl: Et voilà, trente secondes. Des questions ?
Peter: Je te trouve bien hautain, gamin. Maintenant que j’ai entendu ta proposition, parlons franc jeu. Tu ne me fais pas confiance, et moi encore moins. Rien ne me prouve donc que ton histoire n’est pas du flan et que je ne vais pas perdre mon temps.
Karl: Vous voulez dire que vous avez peur ? Vous pensez que je vais vous emmener dans une embuscade par exemple ? Je comprends, ça doit être terrifiant pour vous. On dirait que j’ai choisi la mauvaise personne, ce n’est pas une quête pour les trouillards.
Se tournant et se préparant à partir, Karl se sentit d’un coup poussé des ailes et se retrouva à un mètre au-dessus du sol, le cou comprimé. Peter l’avait attrapé par le col et le tenait fermement ainsi, le regardant dans les yeux. Alors que les yeux de Karl viraient peu à peu vers la peur et qu’il commençait à étouffer, le visage sérieux de Peter se tordit dans un grand sourire.
Peter: Je t’aime bien, gamin. C’est d’accord, va à mon bateau sur le quai, tu peux pas le louper, c’est le plus classe de tous. Réveille mes deux compagnons, et explique-leur la situation. Maintenant si tu veux bien, j’ai à faire, termina Peter, redressant sa chemise et entrant dans l’auberge, laissant ici le jeune garçon totalement pris au dépourvu, bouche bée face à ce pirate d’apparence idiot mais au charisme incroyable.
Une chose était sûre, il avait choisi le bon. Il s’inquiéta cependant de ne pas réussir à le manœuvrer aussi facilement qu’il le pensait au départ, mais se dit qu’il aviserait plus tard. De toute façon, son plan marchait pour le moment. Il ne restait pas plus qu’à attendre le moment propice pour trahir ces pirates.
Agito était toujours admiratif dans ces moments-là. La coordination des officiers de la marine était toujours exemplaire lorsque le bateau en venait à accoster sur une île. Chacun était à son poste, et le tout donnait une impression gracieuse d’acteurs qui répétaient une scène, faisant en sorte qu’elle soit chaque fois plus parfaite.
Agito: Un vrai chpectale, murmura Agito, une sucette dans la bouche.
Lily: Arrêtes de parler quand tu manges ! Et puis d’ailleurs, on a déjà vu ça des dizaines de fois, je ne vois pas pourquoi tu continues encore à admirer l’arrivée d’un bateau sur une île. C’est juste un bateau qui arrive sur une île quoi...
Agito: Quand tu seras plus grande, tu comprendras.
Lily: Tss !
Les deux jeunes marines se regardèrent et éclatèrent de rire. L’arrivée sur l’île avait permis au "First Class" d’effacer momentanément ses idées noires, et Lily avait attrapé au vol l’occasion de faire sourire son collègue.
Agito: N’empêche, cette île a l’air sympa, j’ai l’impression qu’elle dégage quelque chose. Bon. Où est l’auberge ? Je me demande si les steaks d’ici sont meilleurs que la dernière fois.
Lily: Regarde là-bas, c’est à côté du port, répondit-elle à Agito en pointant l’endroit du doigt. A peine cinq minutes à pied. Ça tombe bien, j’ai faim moi aussi maintenant que tu m’en as parlé.
Natacha: Tu es sûre de ne pas vouloir rester ? Le petit déjeuner arrive dans dix minutes, et je t’assure que leurs pancakes sont à tomber par terre. Peut-être même que le sirop qu’ils nous apporteront avec pourrait servir à autre chose que saupoudrer les viennoiseries, dit Natacha dans un souffle dont la provocation finale n’avait pas échappé au dragueur.
Peter: Non désolé, j’ai beaucoup à faire aujourd’hui. Mais je t’assure que j’ai passé une soirée inoubliable, numéro 78. Euh, Natacha !
Regardant la jeune femme du coin de l’œil, Peter vit qu’elle était occupée à bailler. Elle n’avait pas du entendre le lapsus, ce qui était une aubaine pour Peter. Il était de par ses conquêtes bien placé pour savoir que la colère d’une femme pouvait être totalement démente, au point de faire passer les animaux les plus sauvages pour de vulgaires herbivores en peluche.
Natacha: Est-ce que je te reverrais ? Demanda-t-elle dans un soupçon d’espoir.
Peter: Si tu suis régulièrement les journaux et les étoiles montantes de la piraterie, oui, lui répondit Peter avec un clin d’œil.
Et sur ces mots il quitta sa conquête de la soirée, redescendant les escaliers pour sortir de l’auberge et retourner sur le bateau. Il pensait au gamin qu’il avait rencontré et à Lina. Elle devait fulminer de savoir qu’il leur avait envoyé ce mioche en pleine nuit tandis que lui passait celle-ci à l’auberge en bonne compagnie. Il savait donc que le pire restait à venir. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas les deux enfants lorsqu’il ouvrit la porte de l’auberge et les percuta de plein fouet.
Les deux enfants se retrouvèrent à terre, sur les fesses, tandis que Peter s’excusait. Alors que le pirate allait continuer son chemin, il sentit son bras se faire retenir et se retourna.
Agito: T’as... Cassé... Ma... Dernière... Sucette. Lui dit le garçon dans un ton menaçant, détachant chaque mot pour montrer son agressivité qui semblait grimper à chaque seconde.
Peter: Désolé mon grand, j’étais perdu dans mes pensées. Tiens, voilà de quoi t’en racheter plusieurs, lui répondit Peter en souriant, glissant quelques pièces dorées dans la main du garçon.
Agito: Des pièces ? Pour qui tu m’as... Commença Agito.
Lily: Stop, Agito ! Il a pas fait exprès, t’as bien vu ! En plus il nous a donné de quoi t’en racheter, alors maintenant ça suffit. T’avais pas envie d’un steak ?
Agito: Ouais, t’as raison.
Tournant les talons, ce dernier rouvrit la porte de l’auberge alors que Lily soupirait. Même pas sur l’île depuis cinq minutes qu’ils venaient tout juste d’éviter une autre bagarre. "First Class" était vraiment un aimant à problèmes, pas de chance. Sans trop comprendre la situation, le pirate repris sa route sans mot dire. Bien que les enfants ne semblaient pas avoir plus de treize ou quatorze ans, il avait senti une aura bizarre émerger du garçon. Il aurait juré voir un début de mini-tornade dans sa main au moment où la fille l’avait arrêté, mais au bout de plusieurs minutes de réflexion, il mit ça sur le compte de la fatigue. Après tout, il n’avait pas dormi de la nuit...
Arrivant au bateau, il s’arrêta quelques instants pour prier. Prier pour que Lina soit de bonne humeur et ne se jette sur lui pour le frapper à cause du coup qu’il leur avait fait la veille. Empruntant le pont, c’est avec un étonnement non contenu qu’il se rendit compte de l’atmosphère qui régnait à bord du navire. Kaze et Lina jouaient avec Karl à un jeu de cartes que Peter ne connaissait pas. Karl expliquait les règles et les différentes tactiques en même temps qu’il jouait, et les deux autres s’étonnaient à chaque fois et semblaient prendre plaisir au jeu.
Peter: Salut tout le monde !
Kaze: Salut Peter ! Passé une bonne nuit ?
Peter: Ca va oui, et vous ? Vous avez sympathisé avec le mouflet ?
Kaze: Oui, il est venu nous trouver hier soir avant qu’on dorme et il nous a raconté toute l’histoire, votre échange, et ta situation. Pendant que j’empêchais Lina de venir te découper pour nous avoir envoyé Karl pendant que toi tu prenais du bon temps, Karl avait sorti ce jeu auquel il nous a proposé de jouer avec lui. Finalement, on y a joué toute la nuit !
Peter: Ah ouais ? C’est quoi ce jeu ?
Lina: Je te déconseille d’essayer de jouer, c’est trop fin pour que tu arrives à comprendre.
Peter: Ah oui ? Mille berrys que je te bats sans même connaître les règles.
Lina: Tenu. Par contre évites de pleurer à la fin, ça ruinerait tes chances de draguer aujourd’hui.
Karl explosa de rire, et le groupe laissa une place à Peter pour jouer. Ce dernier commençait à apprécier le jeune garçon, qui avait, on peut le dire, réussit un exploit loin d’être mince. Donner le sourire à Lina et lui avoir fait oublier son envie de trancher son capitaine relevait de la prouesse. Karl reprit les cartes qui étaient en jeu, et commença à tout redistribuer.
Peter entra en phase d’observation. Une vingtaine de cartes était distribué à chaque joueur. Des cartes qu’il n’avait jamais vues. Chaque joueur avait également reçu un genre de compteur qui semblait marcher comme un réveil et qui affichait "2000". Parmi les cartes, certaines étaient vertes avec des choses écrites, d’autres roses, un peu dans le même style. La majorité des cartes était serties d’un certain nombre d’étoiles, variant de manière générale entre trois et huit. Des créatures toutes plus étranges les unes que les autres étaient dessinées dessus. Pour finir, deux nombres étaient inscrits sous l’image en fonction des cartes, changeant pour chaque créature.
"On ne m’a pas comme ça moi, pensa Peter. C’est comme les jeux de cartes habituels, je suis sûr de gagner si je joue la carte dont les chiffres sont les plus proches de zéro. Enfantin, renifla-t-il, fier de ses déductions."
Karl: Tu es certain de ne pas vouloir connaître les règles, demanda-t-il en s’adressant à Peter. Tu risques pas de comprendre grand-ch...
Peter: T’inquiètes, l’interrompit Peter. Je jouais à ce jeu avant même que tu naisses. J’envoie… Ah, avec lui j’ai presque déjà gagné. Après avoir lu le nom de la créature, Peter lança : « Allez, j’envoie Kuriboh ! »
Karl: Hum… A toi Lina.
Lina: Tiens, je n’avais pas encore eu ce monstre entre les mains. Il est super long son nom. Dragon Blanc Aux Yeux Bleus, attaques Peter !
Peter observa sans comprendre Karl reprendre sa carte, puis diminuer manuellement son compteur pour atteindre "0000". Lina leva la tête vers lui, et enchaîna :
Lina: Tu payes cash, ou tu nous invite au restaurant ?
Re: Le Parchemin Flamboyant
New-Port, c'était le nom de la ville dans laquelle Agito et Lily venaient de débarquer. N'étant là que depuis approximativement une heure ils n'avaient pas eu le temps de faire grand chose, et à vrai dire, il leur avait bien fallut plus de la moitié de ce temps juste pour réussir à quitter ce port.
La première complication était venue lorsque Agito avait annoncé qu'il souhaitait aller découvrir la ville.
Étonnamment, le Caporal Vasquez c'était montré plutôt réticent face à cette proposition, expliquant que les récents faits d'armes du First Class ne lui inspiraient que très peu confiance. A partir de ce moment là, Agito aurait pu s'embêter à user de sa répartie afin de justifier ses actes, mais le jeune marine vivait de manière simple et n'aimait pas se compliquer la tâche. En lieu et place de ses justifications le jeune homme se contenta donc simplement d'annoncer avec fierté qu'il partait quoi qu'il arrivait, et qu'il ne l'avait mentionné au Caporal qu'à titre informatif. Une fois ces mots dits, il s'était hâté de saisir Lily par la main et de fuir le bateau au pas de course.
Dépité, Vasquez regarda les deux enfants se perdre dans la foule qui se tenait sur le ponton, un léger sourire marquant son visage. Ce gradé aurait pu se sentir insulté après avoir vu son autorité bafouée ainsi, mais pour cela il aurait fallu qu'il croit sincèrement que ses mots suffiraient à retenir la véritable tornade qu'était Agito. Et quelque part, il sentait que le simple fait qu'Agito l'ait prévenu représentait une forte d'effort de sa part, marquant son respect pour celui qui avait couvert ses récents combats. Il laissa donc les deux enfants s'enfuir sans tenter de les retenir, et retourna rapidement vaquer aux occupations qui incombaient à son rang.
Après avoir couru pendant quelques minutes sans réfléchir une seule seconde à la direction qu'ils avaient prit, Lily décida de s'arrêter. Et là se posa leur second problème.
Agito : Pourquoi tu t'arrêtes ? Il pourrait être en train de nous poursuivre !
Lily : On est où ?
Là Agito décida enfin de laisser son regard vagabonder aux alentours afin de prendre conscience de l'endroit où il se trouvait. Partout autours de lui, des adultes se déplaçaient rapidement, comme si le monde était sur le point d'arriver à sa fin. Il y en avait de toutes sortes. Les premiers, habillés de salopettes et se différenciant par leurs moustaches et autres détails esthétiques particuliers semblaient être partie intégrante du port et s'occupaient de décharger de lourdes caisses des navires. D'autres, habillés de magnifique costumes trois pièces supervisaient le déchargement de ce qui devait logiquement être leurs biens. Certains encore semblaient n'avoir emprunté la voie des mers que pour le voyage, et se déplaçaient en famille, équipés de valises qui semblaient aussi lourdes qu'elles étaient encombrantes. Et tout ce monde se déplaçait dans un brouhaha exorbitant, soulevant une poussière monumentale qui ne suffisait pas à masquer les importantes infrastructures dont bénéficiait ce port. A cet instant, Agito comprit la question de sa camarade. Où étaient-ils ? Cela était évident, ils se trouvaient dans un port. Maintenant : où étaient-ils ? C'était une toute autre question. Devant l'air songeur du jeune marine, Lily se permis de répondre elle même à sa question.
Lily : On est perdu n'est-ce pas ?
Agito : Perdu, perdu, c'est une question de point de vue. On se trouve dans un port, sur South Blue, c'est déjà pas mal !
Lily : Tu sais donc comment on peut se rendre à cette auberge que nous pouvions voir depuis le pont du navire ?
Agito : Oui bon si tu le prends comme ça...
Lily : On est perdu...
Agito : Mais non regardes !
Sans trop réfléchir, Agito agita la tête dans tous les sens et saisi la première personne qui passa à portée de bras. Il s'agissait d'un des ouvriers qui travaillaient sur le port à décharger les caisses des navires, et la brutalité avec laquelle Agito lui avait saisi le bras manqua de lui faire lâcher la caisse qui se tenait dans ses bras. L'ouvrier sembla vouloir s'énerver mais perdit de son animosité lorsqu'il constata qu'il ne s'agissait que de deux enfants.
Ouvrier : Qu'est ce que vous faites seuls au milieu de ce chantier ?
Agito : Bah en fait, on vient d'arriver sur l'île et... Comment dire ça...
Lily : Je crois que les mots que tu cherches sont "nous sommes perdus".
Ouvrier : Haha c'est la première fois que vous débarquez sur l'île ? Et vous vous aventurez seuls sur le port ? Vous auriez dû rester auprès de vos parents.
Lily : Nos parents ? Mais on est pas venu avec nos parents, on est venu avec ce navire de la marine qui vient d'accoster.
Ouvrier : De la marine ? Attendez... Vous seriez pas des enfants en pleine fugue quand même ?
Lily : Mais non, on est juste...
Agito : Des commis, on aide en cuisine.
Lily lança à Agito un regard interrogateur, ne comprenant pas pourquoi il venait juste de mentir, mais préféra conserver sa question pour plus tard.
Ouvrier : Ah vous m'avez fait une peur bleue ! Et je peux vous aider en quelque chose ?
Agito : Bah on a vu une auberge assez importante depuis le pont du bateau, si vous pouviez nous indiquer où elle se trouve ce serait parfait.
Ouvrier : L'auberge ? C'est justement à cette adresse que j'dois livrer cette caisse ! Vous avez de la chance, entre les allers et retours des uns et des autres se retrouver dans ce port est une vrai plaie, vous en seriez sûrement jamais sortis.
Agito : Merci à vous.
L'ouvrier qu'ils venaient de rencontrer les mena donc à travers les dédales du port, forçant les deux jeunes marines à sillonner entre de nombreux groupes de personnes. Lily profita de ce petit laps de temps où leur guide improvisé les devançait et ne pouvait les entendre à cause du bruit ambiant.
Lily : Pourquoi lui avoir menti sur notre identité ?
Agito : Regarde nous sérieusement, dans ce monde d'adultes complètement barges, il nous aurait pas cru une seule seconde.
Lily : Quand même, c'est pas une raison pour mentir.
Agito : Bienvenue dans le monde des grands, Lily.
Sur ces mots, Agito accéléra pour rattraper l'ouvrier qui en quelques secondes avait déjà prit une avance impressionnante. Intérieurement, il rigola quelque peu devant la réaction de Lily, qui s'offusquait pour si petit mensonge et n'en comprenait même pas l'utilité. Mais il n'y pensa plus une fois qu'il fut sorti du port et qu'il pu découvrir la ville en elle même. Ici, les bâtiments mesuraient de deux à trois étages et certaines rues étaient pavées de lourdes pierres. De légers filets de fumée noire venaient ternir le ciel bleu et enfin, comme cela avait pu être le cas dans le port, de nombreux adultes se baladaient un peu partout, comme si cette ville avait été une énorme fourmilière. Curieux, Agito se souvint qu'il avait à sa disposition un habitant de l'île qui pourrait lui en apprendre plus sur ce lieu qu'il venait de découvrir.
Agito : Dites moi, toute l'île est comme ça, surpeuplée et agitée ?
Ouvrier : Ah non détrompes toi, ici t'es à New-Port City gamin, cette ville est véritablement le centre de l'île. C'est par ici que passent toutes les transactions, et même toutes les personnes extérieures à l'île. C'est cela qui explique l'effervescence.
Agito : Je vois, rien d'autre de particulier sur cette île donc ?
Ouvrier : Pour une personne qui a l'habitude de voyager ? Non rien d'extraordinaire. Cela dit, le paysage vaut le détour, on a des canyons magnifiques dans le coin.
Lily : Des canyons ? J'en ai jamais vu !
Ouvrier : Si vous en avez l'occasion vous devriez prendre l'express.
Agito : L'express ?
Ouvrier : Il s'agit d'un train qui fait le tour de l'île. De cette manière vous pourrez visiter toutes les villes de l'île, à l'exception d'un village d'indigènes qui n'a jamais souhaité être desservi... Et je peux vous assurer que ça vaut le détour, chaque ville à sa propre ambiance sur Jomanya. Que ce soit chez les mangeurs de tacos ou bien encore ces fous de la gâchette niveau dépaysement vous serez servi !
Agito : Intéressant, on ira peut être y jeter un œil.
Ouvrier : J'espère que vous trouverez votre bonheur les p'tits voyageurs, quoi qu'il en soit nous voilà arrivés, voici l'auberge à laquelle je suis supposé livrer cette caisse. Moi je passe par l'entrée de service, donc je suppose que je vais vous souhaiter bonne journée et vous abandonner ici. Amusez vous bien les jeunes !
Aussi vite que l'ouvrier eut fini sa phrase il se dépêcha de détaler avec sa caisse pour aller reprendre son travail. Visiblement, le travail au port était plutôt exigent et demandait une vivacité à toute épreuve. Quoi qu'il en soit, cette marche avait épuisé les deux marines, et plus particulièrement Agito qui avait horreur de devoir se frayer un chemin ainsi à travers la foule. Au moins, cette auberge semblait plutôt calme. Avant d'y entrer, le jeune homme sorti de sa poche sa dernière sucette, pensant intérieurement qu'après tous ces efforts il l'avait bien mérité et qu'elle ferait une très bonne mise en bouche avant sa fine dégustation de steak. Prêt à continuer cette journée qui avait plutôt pas mal commencé, Agito pénétra donc dans cette auberge qu'ils avaient passé tant de temps à chercher, où du moins il essaya. Car quand il tenta d'ouvrir la porte de l'auberge, un homme surgit de derrière cette dernière les bousculant sans ménagement lui et Lily. Les deux enfants se retrouvèrent à terre, sur les fesses, tandis que l'homme habillé d'une chemise assez originale dans cet environnement très stricte se contenta d'un rapide "désolé" avant de passer son chemin. Désolé ? Se rendait-il compte de ce qu'il venait de faire ? N'avait-il pas vu cette pauvre créature qui avait été brisée dans ce rapide échange ? N'avait-il pas vu cette sucette pourtant si parfaite qui se retrouvait maintenant écrasée sur le sol ? Désolé ? Il n'allait pas s'en tirer comme ça ! Rapidement, Agito se saisi de son bras, lui expliquant de la manière la plus retenue qu'il le pu quelle avait été son erreur.
Agito : T’as... Cassé... Ma... Dernière... Sucette.
Peter : Désolé mon grand, j’étais perdu dans mes pensées. Tiens, voilà de quoi t’en racheter plusieurs.
Là, l'homme à la chemise versa quelques pièces dans la main d'Agito. Le marine les regarda comme l'affront qu'elles représentaient à ses yeux, et reporta son regard sur le meurtrier qui se tenait face à lui, prêt à laisser aller toute la rage qu'il contenait.
Agito : Des pièces ? Pour qui tu m’as...
Lily : Stop, Agito ! Il a pas fait exprès, t’as bien vu ! En plus il nous a donné de quoi t’en racheter, alors maintenant ça suffit. T’avais pas envie d’un steak ?
Agito : Ouais, t’as raison.
Sur ces mots, Agito s'en retourna vers l'auberge et fini enfin par pénétrer à l'intérieur comme il l'avait initialement prévu. Derrière lui, Lily ne pu s'empêcher de soupirer devant cette nouvelle réaction puérile que son partenaire de voyage venait d'avoir. Combien de temps tiendraient-ils avant qu'une nouvelle bête ne vienne piquer l'humeur étrangement si changeante d'Agito...
Heureusement, l'intérieur de l'auberge fit immédiatement oublier à Agito le décès de sa dernière sucette. En effet, les lieux étaient d'une propreté irréprochable, et la vie qui régnait à l'intérieur de l'établissement semblaient témoigner de sa qualité. Sans plus attendre, Agito alla s'installer à l'une des tables et s'empressa de commander auprès du premier serveur qu'il pu attraper. Ce dernier eu, avant de servir le jeune soldat, l'audace de demander à Agito si il possédait de l'argent pour régler ses consommations. Question à laquelle Agito répondit en déposant sur la table la liasse de billets que Riku lui avait confié pour son petit voyage. En voyant les billets, l'homme s'activa comme jamais afin de ramener à Agito l'un des meilleurs steak qu'il ait mangé de sa vie. Il n'y avait quasiment pas d'assaisonnement mais la viande restait excellente. Elle était juteuse et ne manqua pas de faire vivre aux papilles du marine un vrai moment magique. Lily aussi, qui n'avait pas encore eu l'occasion de manger eu la chance de goûter aux plaisirs de cette viande succulente. Plus tard le serveur vint leur vanter les bienfaits du bison élevé en plein air et la qualité avec laquelle étaient choisis les spécimens qui seraient servis dans cette auberge, comme s'il s'était agit d'une religion. Attentifs, ou plutôt bien trop bien remplis pour répondre, Agito et Lily écoutèrent son discours pendant presque une heure, après quoi ils décidèrent de profiter des lits présents pour faire une petite sieste avant de s'en retourner au navire.
Quelques heures plus tard, la petite sieste s'était transformée en après-midi dodo. Lorsque les deux marines sortirent de l'auberge, le soleil avait déjà tiré sa révérence. Et ainsi, les deux enfants purent découvrir que de jour comme de nuit, une certaine agitation berçait les rues de New-Port. Heureusement pour eux, il y avait tout de même moins de monde qu'en journée et ils avaient assez prêté attention à leur trajet à l'aller pour le refaire dans le sens inverse. Il ne leur fallut donc qu'une quinzaine de minutes pour retrouver le ponton sur lequel avait été amarré leur navire. Satisfaits de leur journée, les deux enfants montèrent donc à bord, se demandant ce qu'ils pourraient bien faire de leur nuit sachant qu'ils avaient dormi tout l'après-midi. Cependant, à peine eurent-ils posés un pied à bord que le Caporal Vasquez vint à leur rencontre, ne les laissant pas plus réfléchir au programme de leur soirée.
Caporal : Vous avez de la visite.
Agito : De la visite ? Comment est-ce possible ?
Caporal : Eh bien il semblerait que l'après midi ait suffit pour que la rumeur se répande. Il s'agit d'une famille qui a expressément demandé à rencontrer le First Class. On a bien essayé de les dissuader mais ils ont passé presque tout leur après midi à camper devant le navire, on les a donc fait monter à bord. Tu acceptes de les rencontrer ?
Agito : Ils ont attendu tout l'après-midi juste pour me voir ? Intéressant, espérons que ce qu'ils ont à me dire sera à la hauteur de leur patience.
La première complication était venue lorsque Agito avait annoncé qu'il souhaitait aller découvrir la ville.
Étonnamment, le Caporal Vasquez c'était montré plutôt réticent face à cette proposition, expliquant que les récents faits d'armes du First Class ne lui inspiraient que très peu confiance. A partir de ce moment là, Agito aurait pu s'embêter à user de sa répartie afin de justifier ses actes, mais le jeune marine vivait de manière simple et n'aimait pas se compliquer la tâche. En lieu et place de ses justifications le jeune homme se contenta donc simplement d'annoncer avec fierté qu'il partait quoi qu'il arrivait, et qu'il ne l'avait mentionné au Caporal qu'à titre informatif. Une fois ces mots dits, il s'était hâté de saisir Lily par la main et de fuir le bateau au pas de course.
Dépité, Vasquez regarda les deux enfants se perdre dans la foule qui se tenait sur le ponton, un léger sourire marquant son visage. Ce gradé aurait pu se sentir insulté après avoir vu son autorité bafouée ainsi, mais pour cela il aurait fallu qu'il croit sincèrement que ses mots suffiraient à retenir la véritable tornade qu'était Agito. Et quelque part, il sentait que le simple fait qu'Agito l'ait prévenu représentait une forte d'effort de sa part, marquant son respect pour celui qui avait couvert ses récents combats. Il laissa donc les deux enfants s'enfuir sans tenter de les retenir, et retourna rapidement vaquer aux occupations qui incombaient à son rang.
Après avoir couru pendant quelques minutes sans réfléchir une seule seconde à la direction qu'ils avaient prit, Lily décida de s'arrêter. Et là se posa leur second problème.
Agito : Pourquoi tu t'arrêtes ? Il pourrait être en train de nous poursuivre !
Lily : On est où ?
Là Agito décida enfin de laisser son regard vagabonder aux alentours afin de prendre conscience de l'endroit où il se trouvait. Partout autours de lui, des adultes se déplaçaient rapidement, comme si le monde était sur le point d'arriver à sa fin. Il y en avait de toutes sortes. Les premiers, habillés de salopettes et se différenciant par leurs moustaches et autres détails esthétiques particuliers semblaient être partie intégrante du port et s'occupaient de décharger de lourdes caisses des navires. D'autres, habillés de magnifique costumes trois pièces supervisaient le déchargement de ce qui devait logiquement être leurs biens. Certains encore semblaient n'avoir emprunté la voie des mers que pour le voyage, et se déplaçaient en famille, équipés de valises qui semblaient aussi lourdes qu'elles étaient encombrantes. Et tout ce monde se déplaçait dans un brouhaha exorbitant, soulevant une poussière monumentale qui ne suffisait pas à masquer les importantes infrastructures dont bénéficiait ce port. A cet instant, Agito comprit la question de sa camarade. Où étaient-ils ? Cela était évident, ils se trouvaient dans un port. Maintenant : où étaient-ils ? C'était une toute autre question. Devant l'air songeur du jeune marine, Lily se permis de répondre elle même à sa question.
Lily : On est perdu n'est-ce pas ?
Agito : Perdu, perdu, c'est une question de point de vue. On se trouve dans un port, sur South Blue, c'est déjà pas mal !
Lily : Tu sais donc comment on peut se rendre à cette auberge que nous pouvions voir depuis le pont du navire ?
Agito : Oui bon si tu le prends comme ça...
Lily : On est perdu...
Agito : Mais non regardes !
Sans trop réfléchir, Agito agita la tête dans tous les sens et saisi la première personne qui passa à portée de bras. Il s'agissait d'un des ouvriers qui travaillaient sur le port à décharger les caisses des navires, et la brutalité avec laquelle Agito lui avait saisi le bras manqua de lui faire lâcher la caisse qui se tenait dans ses bras. L'ouvrier sembla vouloir s'énerver mais perdit de son animosité lorsqu'il constata qu'il ne s'agissait que de deux enfants.
Ouvrier : Qu'est ce que vous faites seuls au milieu de ce chantier ?
Agito : Bah en fait, on vient d'arriver sur l'île et... Comment dire ça...
Lily : Je crois que les mots que tu cherches sont "nous sommes perdus".
Ouvrier : Haha c'est la première fois que vous débarquez sur l'île ? Et vous vous aventurez seuls sur le port ? Vous auriez dû rester auprès de vos parents.
Lily : Nos parents ? Mais on est pas venu avec nos parents, on est venu avec ce navire de la marine qui vient d'accoster.
Ouvrier : De la marine ? Attendez... Vous seriez pas des enfants en pleine fugue quand même ?
Lily : Mais non, on est juste...
Agito : Des commis, on aide en cuisine.
Lily lança à Agito un regard interrogateur, ne comprenant pas pourquoi il venait juste de mentir, mais préféra conserver sa question pour plus tard.
Ouvrier : Ah vous m'avez fait une peur bleue ! Et je peux vous aider en quelque chose ?
Agito : Bah on a vu une auberge assez importante depuis le pont du bateau, si vous pouviez nous indiquer où elle se trouve ce serait parfait.
Ouvrier : L'auberge ? C'est justement à cette adresse que j'dois livrer cette caisse ! Vous avez de la chance, entre les allers et retours des uns et des autres se retrouver dans ce port est une vrai plaie, vous en seriez sûrement jamais sortis.
Agito : Merci à vous.
L'ouvrier qu'ils venaient de rencontrer les mena donc à travers les dédales du port, forçant les deux jeunes marines à sillonner entre de nombreux groupes de personnes. Lily profita de ce petit laps de temps où leur guide improvisé les devançait et ne pouvait les entendre à cause du bruit ambiant.
Lily : Pourquoi lui avoir menti sur notre identité ?
Agito : Regarde nous sérieusement, dans ce monde d'adultes complètement barges, il nous aurait pas cru une seule seconde.
Lily : Quand même, c'est pas une raison pour mentir.
Agito : Bienvenue dans le monde des grands, Lily.
Sur ces mots, Agito accéléra pour rattraper l'ouvrier qui en quelques secondes avait déjà prit une avance impressionnante. Intérieurement, il rigola quelque peu devant la réaction de Lily, qui s'offusquait pour si petit mensonge et n'en comprenait même pas l'utilité. Mais il n'y pensa plus une fois qu'il fut sorti du port et qu'il pu découvrir la ville en elle même. Ici, les bâtiments mesuraient de deux à trois étages et certaines rues étaient pavées de lourdes pierres. De légers filets de fumée noire venaient ternir le ciel bleu et enfin, comme cela avait pu être le cas dans le port, de nombreux adultes se baladaient un peu partout, comme si cette ville avait été une énorme fourmilière. Curieux, Agito se souvint qu'il avait à sa disposition un habitant de l'île qui pourrait lui en apprendre plus sur ce lieu qu'il venait de découvrir.
Agito : Dites moi, toute l'île est comme ça, surpeuplée et agitée ?
Ouvrier : Ah non détrompes toi, ici t'es à New-Port City gamin, cette ville est véritablement le centre de l'île. C'est par ici que passent toutes les transactions, et même toutes les personnes extérieures à l'île. C'est cela qui explique l'effervescence.
Agito : Je vois, rien d'autre de particulier sur cette île donc ?
Ouvrier : Pour une personne qui a l'habitude de voyager ? Non rien d'extraordinaire. Cela dit, le paysage vaut le détour, on a des canyons magnifiques dans le coin.
Lily : Des canyons ? J'en ai jamais vu !
Ouvrier : Si vous en avez l'occasion vous devriez prendre l'express.
Agito : L'express ?
Ouvrier : Il s'agit d'un train qui fait le tour de l'île. De cette manière vous pourrez visiter toutes les villes de l'île, à l'exception d'un village d'indigènes qui n'a jamais souhaité être desservi... Et je peux vous assurer que ça vaut le détour, chaque ville à sa propre ambiance sur Jomanya. Que ce soit chez les mangeurs de tacos ou bien encore ces fous de la gâchette niveau dépaysement vous serez servi !
Agito : Intéressant, on ira peut être y jeter un œil.
Ouvrier : J'espère que vous trouverez votre bonheur les p'tits voyageurs, quoi qu'il en soit nous voilà arrivés, voici l'auberge à laquelle je suis supposé livrer cette caisse. Moi je passe par l'entrée de service, donc je suppose que je vais vous souhaiter bonne journée et vous abandonner ici. Amusez vous bien les jeunes !
Aussi vite que l'ouvrier eut fini sa phrase il se dépêcha de détaler avec sa caisse pour aller reprendre son travail. Visiblement, le travail au port était plutôt exigent et demandait une vivacité à toute épreuve. Quoi qu'il en soit, cette marche avait épuisé les deux marines, et plus particulièrement Agito qui avait horreur de devoir se frayer un chemin ainsi à travers la foule. Au moins, cette auberge semblait plutôt calme. Avant d'y entrer, le jeune homme sorti de sa poche sa dernière sucette, pensant intérieurement qu'après tous ces efforts il l'avait bien mérité et qu'elle ferait une très bonne mise en bouche avant sa fine dégustation de steak. Prêt à continuer cette journée qui avait plutôt pas mal commencé, Agito pénétra donc dans cette auberge qu'ils avaient passé tant de temps à chercher, où du moins il essaya. Car quand il tenta d'ouvrir la porte de l'auberge, un homme surgit de derrière cette dernière les bousculant sans ménagement lui et Lily. Les deux enfants se retrouvèrent à terre, sur les fesses, tandis que l'homme habillé d'une chemise assez originale dans cet environnement très stricte se contenta d'un rapide "désolé" avant de passer son chemin. Désolé ? Se rendait-il compte de ce qu'il venait de faire ? N'avait-il pas vu cette pauvre créature qui avait été brisée dans ce rapide échange ? N'avait-il pas vu cette sucette pourtant si parfaite qui se retrouvait maintenant écrasée sur le sol ? Désolé ? Il n'allait pas s'en tirer comme ça ! Rapidement, Agito se saisi de son bras, lui expliquant de la manière la plus retenue qu'il le pu quelle avait été son erreur.
Agito : T’as... Cassé... Ma... Dernière... Sucette.
Peter : Désolé mon grand, j’étais perdu dans mes pensées. Tiens, voilà de quoi t’en racheter plusieurs.
Là, l'homme à la chemise versa quelques pièces dans la main d'Agito. Le marine les regarda comme l'affront qu'elles représentaient à ses yeux, et reporta son regard sur le meurtrier qui se tenait face à lui, prêt à laisser aller toute la rage qu'il contenait.
Agito : Des pièces ? Pour qui tu m’as...
Lily : Stop, Agito ! Il a pas fait exprès, t’as bien vu ! En plus il nous a donné de quoi t’en racheter, alors maintenant ça suffit. T’avais pas envie d’un steak ?
Agito : Ouais, t’as raison.
Sur ces mots, Agito s'en retourna vers l'auberge et fini enfin par pénétrer à l'intérieur comme il l'avait initialement prévu. Derrière lui, Lily ne pu s'empêcher de soupirer devant cette nouvelle réaction puérile que son partenaire de voyage venait d'avoir. Combien de temps tiendraient-ils avant qu'une nouvelle bête ne vienne piquer l'humeur étrangement si changeante d'Agito...
Heureusement, l'intérieur de l'auberge fit immédiatement oublier à Agito le décès de sa dernière sucette. En effet, les lieux étaient d'une propreté irréprochable, et la vie qui régnait à l'intérieur de l'établissement semblaient témoigner de sa qualité. Sans plus attendre, Agito alla s'installer à l'une des tables et s'empressa de commander auprès du premier serveur qu'il pu attraper. Ce dernier eu, avant de servir le jeune soldat, l'audace de demander à Agito si il possédait de l'argent pour régler ses consommations. Question à laquelle Agito répondit en déposant sur la table la liasse de billets que Riku lui avait confié pour son petit voyage. En voyant les billets, l'homme s'activa comme jamais afin de ramener à Agito l'un des meilleurs steak qu'il ait mangé de sa vie. Il n'y avait quasiment pas d'assaisonnement mais la viande restait excellente. Elle était juteuse et ne manqua pas de faire vivre aux papilles du marine un vrai moment magique. Lily aussi, qui n'avait pas encore eu l'occasion de manger eu la chance de goûter aux plaisirs de cette viande succulente. Plus tard le serveur vint leur vanter les bienfaits du bison élevé en plein air et la qualité avec laquelle étaient choisis les spécimens qui seraient servis dans cette auberge, comme s'il s'était agit d'une religion. Attentifs, ou plutôt bien trop bien remplis pour répondre, Agito et Lily écoutèrent son discours pendant presque une heure, après quoi ils décidèrent de profiter des lits présents pour faire une petite sieste avant de s'en retourner au navire.
Quelques heures plus tard, la petite sieste s'était transformée en après-midi dodo. Lorsque les deux marines sortirent de l'auberge, le soleil avait déjà tiré sa révérence. Et ainsi, les deux enfants purent découvrir que de jour comme de nuit, une certaine agitation berçait les rues de New-Port. Heureusement pour eux, il y avait tout de même moins de monde qu'en journée et ils avaient assez prêté attention à leur trajet à l'aller pour le refaire dans le sens inverse. Il ne leur fallut donc qu'une quinzaine de minutes pour retrouver le ponton sur lequel avait été amarré leur navire. Satisfaits de leur journée, les deux enfants montèrent donc à bord, se demandant ce qu'ils pourraient bien faire de leur nuit sachant qu'ils avaient dormi tout l'après-midi. Cependant, à peine eurent-ils posés un pied à bord que le Caporal Vasquez vint à leur rencontre, ne les laissant pas plus réfléchir au programme de leur soirée.
Caporal : Vous avez de la visite.
Agito : De la visite ? Comment est-ce possible ?
Caporal : Eh bien il semblerait que l'après midi ait suffit pour que la rumeur se répande. Il s'agit d'une famille qui a expressément demandé à rencontrer le First Class. On a bien essayé de les dissuader mais ils ont passé presque tout leur après midi à camper devant le navire, on les a donc fait monter à bord. Tu acceptes de les rencontrer ?
Agito : Ils ont attendu tout l'après-midi juste pour me voir ? Intéressant, espérons que ce qu'ils ont à me dire sera à la hauteur de leur patience.
Mam'Rik- Roi Lion
-
Nombre de messages : 2202
Age : 30
Groupe :
Date d'inscription : 04/09/2010
Forum One Piece, Fairy Tail, Dragon Ball, Nanatsu no Tazai, Naruto... :: Mangas 1 :: One Piece :: Aventures
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum