D'un monde à l'autre
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D'un monde à l'autre
D’un monde à l’autre
Aventure de ji-san et Perona Sama.
Une vaste forêt se présentait devant ses yeux. Les arbres étaient gigantesques et tellement feuillus qu’ils formaient une sorte de plafond végétal qui recouvrait toute l’étendue verte. Impossible de discerner s’il faisait jour ou nuit. De nombreuses lucioles servaient d’éclairage unique. La végétation semblait être à un stade très avancé ici. En plus des arbres étonnamment grands, on y trouvait des champignons colossaux de toutes les couleurs : verts, rouges, jaunes à pois violets… Certains dégageaient des spores formant un fin brouillard formé de diverses couleurs pastel. De grandes fleurs étaient plantées à certains endroits. On aurait presque cru un décor de conte de fées.
Le bois était calme. Les cris des oiseaux sauvages lointains parvenaient à peine à ses oreilles. Les cris des hiboux, le bruit des feuilles se mouvant au contact de la brise légère, le clapotis des poissons dans la mare non loin d’ici, les craquements des fines branches sous le poids des écureuils…tout ça avait quelque chose de reposant.
Mais soudainement, un bruit inhabituel vint déranger cette tranquillité. Un halètement. Un halètement qui se faisait de plus en plus proche. Une personne. Une jeune femme. Elle courrait, foulant la tranquillité des herbes au sol. Elle était vêtue uniquement de noir. Ses pupilles marrons clairs, frôlant le orange, montraient un affolement, en faisant des allers retours rapides de droite à gauche. A son bras droit se trouvait un gros canon. Elle arrêta sa course folle un instant et tourna sa tête dans tout les sens : elle cherchait visiblement quelque chose ou quelqu’un.
-La sorcière, vite…
Elle concentra son regard vers un point de la forêt, puis repris sa course effrénée. Ses cheveux noirs volèrent à nouveau sous la vitesse. Ils étaient étonnamment longs ; ils lui arrivaient aux genoux. La jeune femme fronça les sourcils. Peut être avait elle trouvé ce qu’elle cherchait ?
Mais un son l’arrêta net. Un cri. Le cri d’une autre fille. Un cri tellement puissant que les oiseaux qui reposaient tranquillement sur les imposantes branches des arbres s’envolèrent tous jusqu’au dernier. C’était un cri de souffrance. D’une intense souffrance…
***
Ophélia émergeait difficilement. Elle redressa sa tête péniblement et plissa les yeux, le soleil de South Blue étant trop fort pour ses petits yeux.
-Ophélia : Ohlala, quel rêve étrange…
Elle se leva de son transat et se dirigea d’un pas lent vers la cuisine du Shirou Tsubasa, en se mettant en quête d’une bonne boisson fraiche pour la réveiller. Au moment d’ouvrir la porte de la pièce ou se déroulait tous leurs repas, elle tomba nez à nez avec Pearl, la talentueuse cuisinière des Freely’s Pirates. Celle-ci eut un petit rire en voyant son capitaine se gratter les yeux, la mine tombante.
-Pearl : Ben alors ? Une petite fatigue ?
-Ophélia : Mmmh, j’allais me chercher à boire, histoire de me requinquer un peu…
-Pearl : Oh oui t’en aurais bien besoin. Tu veux que je te prépare un bon jus d’orange pressé ?
-Ophélia : T’es vraiment adorable, dit-elle en s’avachissant sur l’une des chaises.
La cuisinière finit vite fait bien fait son verre et le posa sur la table, face à Ophélia. Celle-ci la remercia d’un hochement de tête. Portant doucement le verre à ses lèvres, elle fut interrompue par le claquement violent de la porte. Claquement provoqué par Lilith bien entendu.
-Lilith : Terre en vue les filles ! Elle inspecta du regard Pearl, puis sa capitaine. Bah quoi, t’es pas contente, on va débarquer bientôt !
-Ophélia : …
-Pearl : Elle vient de se réveiller là, laisses lui un peu de temps.
-Lilith : C’est pas une excuse, tout le monde est comme ça au réveil ! Allez bouges-toi le train et viens sur le pont voir notre nouvelle destination !
Et elle repartit comme elle était arrivée, c'est-à-dire en claquant la porte. La cuisinière laissa échapper un « Ah, Lilith et sa douceur légendaire ! » avant de repartir à son évier, laissant son capitaine boire tranquillement son jus d’orange.
Quelques instants plus tard, elle sortit sur le pont rejoindre sa navigatrice, la longue vue dans une main et une pomme entamée dans l'autre. Sans dire un mot, la rose passa la lunette à sa capitaine, en croquant vigoureusement dans son fruit.
-Lilith : Alors, qu’est-ce que t’en dit ?
-Eliott : Vide ta bouche avant de parler, mal élevée.
La rose se retourna vers l’épéiste qui venait de les rejoindre et le regarda d’un très mauvais œil.
-Lilith : Dis donc, si j’vous ai rejoint, c’est pas pour être placée sous tutelle hein, et encore moins sous ta responsabilité.
-Eliott : Je ne comptais pas perdre mon temps à m’occuper de toi sale garce. De toute façon je te place dans la catégorie « irrécupérable ».
-Lilith : Répètes un peu le beau parleur ?!
-Ophélia : Ca suffit vous deux. Hé Lilith, t’as des informations sur la prochaine île ? Demanda-t-elle sans prendre la peine de se tourner vers ses interlocuteurs.
-Lilith : Non, aucune. J’ai jamais entendu parler de cette île. Mais d’après ce qu’on voit avec la longue vue, ça m’a l’air vachement… métallique.
-Pearl : Je peux jeter un coup d’œil ? Elle prit la lunette que son capitaine lui tendait. Ah oui, je vois. Ca doit être l’île Murrin. Une île connue pour sa haute technologie dans tout South Blue.
-Ophélia : Une île technologique ? Ca m’intéresse ça ! On y va !
La courte description de l’île par Pearl avait fait retrouver tout l’entrain et la joie de vivre habituelle d’Ophélia.
***
-Eliott : Mais il y a énormément de monde ici !
A peine que les Freely’s Pirates eurent le temps de jeter l’ancre, qu’ils ont été mêlés à une foule gigantesque de personnages haut en couleurs autant les uns que les autres. Ils avançaient vite, pressés par les autres, sûrement des habitants de cette île. Ils n’avaient pas le temps de profiter du paysage à cause de cela. Néanmoins, la hauteur monumentale des buildings avait étonné les pirates. Ces immeubles semblaient être faits de métal, tout comme les autres bâtiments d’ailleurs. Le réseau routier semblait également complexe, mais en restait impressionnant. Au dessus de leur tête se dressaient des ponts ou les véhicules pouvaient y circuler. Lesdits ponts étaient recouverts par des tubes de verres. Cela donnait un aspect futuriste au paysage, mais surêment un coté oppressant pour ceux qui étaient à l’intérieur.
Parmi les membres de la foule, se trouvaient des robots. Ils déambulaient également dans la rue, et certains saluait même des passants.
-Lilith : Bah tu plaisantais pas quand tu nous parlais d’une île à la technologie avancée. Siffla-t-elle.
-Pearl : Je t’avoue que je suis aussi impressionnée. Je ne m’attendais pas à voir ça.
-Ophélia : Y a tellement de choses à voir ici j’en suis persuadée ! Faut faire le tour de l’île ! Allez en route !
-Lilith : Mais attends !
Les hors la loi accélérèrent le pas sous la pression de leur jeune capitaine. Elle menait le petit groupe, sans vraiment savoir ou elle allait.
Ils marchèrent un bon quart d’heure à ce même rythme. A un moment donné, Eliott ralentit le pas ; il avait repéré une boutique intéressante.
-Eliott : Hé Lilith regarde ! Un magasin avec des articles de navigation, t’y trouveras peut être ton bonheur ?
-Lilith : Ou ça ? Décréta l’intéressée. Ah oui, ça à l’air pas mal ! C’est vrai que j’ai pas beaucoup de matos, ça pourrait bien m’aider cette affaire.
-Eliott : Pearl, Ophélia ! On rentre i… Les filles ?
-Lilith : Bordel on les a perdues ! Souffla-t-elle, maudissant l’empressement de son capitaine.
-Eliott : Bon, rentrons. On les retrouvera plus tard.
Un léger carillon sonna en même temps qu’Eliott poussa la porte de la petite échoppe. La boutique n’était pas très grande. Lilith commença à se diriger vers le matériel nécessaire pour dessiner des cartes, avant de rediriger son attention vers le matériel de navigation à proprement parler. Des tas de boussoles différentes étaient exposés sur une table, à côté de compas et de cartes disposés dans une vitrine.
-Lilith : Ah, c'est pas mal ça.
-Vendeuse : Je peux vous aider mademoiselle ?
La rose se retourna vivement, une petite et vieille femme venait vers elle. Elle avait une voix douce et était légèrement bossue.
-Lilith : Ouais, vous pouvez me renseigner sur les boussoles ? La mienne est un peu vieillotte.
-Vendeuse : Bien sûr, mon enfant. Attention ces deux boussoles sont des modèles différents.
-Lilith : Ah bon ? On dirait les mêmes pourtant !
-Vendeuse : En fait, elles fonctionnent différemment. Tu vois le_
-LES MAINS EN L’AIR !
Trois individus cagoulés de noir firent leur entrée dans le petit magasin, armés de katanas et de poignards.
Un vieil homme fit son apparition de l’arrière boutique, l’air affolé. Il cria « Patricia ! » avant de mettre à son tour les mains sur sa tête. Ladite Patricia avait peur et murmurait des « Ne nous faites pas de mal, ne nous faites pas de mal… ». Eliott mis la main sur la garde de son épée, prêt à la dégainer. Seulement il fut interrompu par la rose, toujours dos aux ravisseurs, les poings serrés.
-Lilith : Bordel, c’est pas vrai…
Elle sortit son bâton rétractable, qu’elle étendit au maximum de sa capacité. Elle se retourna avant de bondir vivement sur l’un des trois hommes cagoulés.
-Lilith : Vous pouvez pas me laisser choisir tranquille ?! Hurla-t-elle. Elle enchaîna des mouvements complexes tout en souplesse, en faisant tournoyer son arme et frappant le ventre et la nuque de ses opposants, tout en continuant de râler. Vous avez pas idée à quel point c’est pas facile de choisir du bon matériel !
Eliott haussa les épaules. Il n’aurait pas à intervenir sur ce coup là.
La rose finit d’assommer rapidement les trois malfrats, avant de ranger son arme et de se frotter les mains.
-Lilith : Donc, vous disiez madame ? Bah pourquoi vous me regardez comme ça ?
La vieille tenancière du magasin n’en revenait pas de ce qu’elle venait de voir. Comment une gamine comme Lilith pouvait faire ça ? Elle fut rejointe par le vieil homme rapidement, qui s’inquiéta de son état.
-Patricia : Oui je vais bien Auguste, merci. Elle se tourna vers les deux pirates. Vous n’êtes pas du coin je me trompe ?
-Eliott : Non, nous venons d’accoster aujourd’hui.
-Auguste : Hé bien la mer recèle bien des surprises. Qui aurait cru qu’une gamine telle que toi aurait pu battre ces trois grands aussi facilement ?
-Lilith : C’était des amateurs. Elle croisa ses bras sur sa poitrine. Et puis je ne suis pas une gamine.
-Patricia : Pour vous remercier, je vous offre la boussole de votre choix.
-Auguste : Attends deux minutes, j’aimerais fabriquer une nouvelle arme à la jeune fille. Il s’adressa à la rose. J’ai bien observé ton style de combat. Rapide et fluide. Tu ne t’inquiètes même pas d’esquiver les lames qui arrivent vers toi. Serais-tu une logia ?
-Eliott : Comment est-ce que…
-Patricia : Oh, mon mari à été combattant avant d’être frappé par la vieillesse, fit-elle dans un sourire.
-Auguste : comme vous, j’ai parcouru les mers et j’ai pu voir de nombreuses choses. Puis-je avoir ton arme pour l’observer et la modifier ?
-Lilith : Euh…
La rose hésitait. Elle tenait à son arme, c’était un cadeau de sa mère. Seulement, elle savait qu’elle ne lui correspondait plus vraiment. Elle lui avait acheté cette arme à ses débuts, mais maintenant qu’elle avait progressé, son bâton rétractable la freinait en quelque sorte dans ses progrès au combat.
Elle décida d’accepter la proposition du vieillard et lui confia sa baguette. Elle se retourna vers Patricia, pour choisir une boussole et enrichir son matériel actuel, ce qui changera et facilitera la navigation du Shirou Tsubasa sûrement à tout jamais.
***
-Pearl : Ophélia, va moins vite ! On en a perdu deux !
-Ophélia : Ah bon ? Oh zut ! Elle continua de courir tout en s’adressant à Pearl qui se situait derrière elle. Bah, on les retrouve_ ah !
Ophélia s’arrêta brusquement. Elle avait percuté une petite fille. Celle-ci était assise par terre, se massant le postérieur, une grimace sur son visage mignon. Elle avait des cheveux verts pommes, coiffés en deux couettes bouclées. Vêtue d’une veste rose et d’une jupette bleue plissée, elle leva ses grands yeux vers la jeune capitaine.
-Ophélia : Je suis désolée ! Tu vas bien ? Elle lui tendit une main.
- Oui, oui merci ! Répondit-elle de sa voix aiguë.
-Ophélia : J’ai vraiment pas fait attention, excuses-moi euh, comment t’appelles-tu au fait ?
-Camilla : Camilla !
-Pearl : Elle est mignonne comme tout. Quel âge as-tu ? Lui demanda-t-elle dans un sourire.
-Camilla : J’ai onze ans ! S’exclama-t-elle. Dites, je me trompe ou vous n’êtes pas du coin ?
-Ophélia : C’est exact, mais pourquoi tu nous demande ça ?
-Camilla : Ca se voit ! Vous voulez que je vous fasse visiter la ville ?
La jeune fille sourit de toutes ses dents.
-Ophélia : Oh, avec joie !
Dernière édition par Perona Sama le Jeu 7 Aoû - 14:48, édité 2 fois
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
C'était une nouvelle journée au sein du bateau d'Isaia. Tout les membres de l'étrange équipage venait de s'y réunir non sans animosité. L'homme qu'on appelait "Les mains rocheuses" essaya néanmoins et pour la première fois d'atténuer la colère qu'il nourrissait contre le démon qui dirigeait le groupe.
-Ecoute Isaia, je te hais toujours autant, mais je dois reconnaître que je suis pas, ou du moins plus, un ange... C'est pour ça que je tiens à faire en sorte que nos relations s'améliore.
-Très bien! Excellent même! Penser que tu deviendrais raisonnable, chapeau! le félicita Il Demonio
Yvan cependant se mis à sourire d'une manière abominable, froide. Charline le remarqua et ne pu s'empêcher de faire la comparaison avec cette expression si caractéristique que prenait souvent Isaia.
-Ne t'inquiète pas Isaia, je n'en perd pas pour autant ma hargne et il viendra, le jour ou je te tuerais de mes poings!
-Oh... Mais je n'attend que ça!
Plusieurs heures après cette petite scène, le benjamin du groupe, Shane, vit au loin, très loin, une île. Isaia, qui grillait du poisson, se ficha royalement des beuglements du jeune excité.
-Hey, y a une île là bas, regardez!
-Du calme Shane on a entendu! s'agaça le grand métisse
-On va s'y arrêter? Parce que j'ai une folle envie d'explorer un nouveau lieu!
-Du calme gamin! Tu crois vraiment qu'on va te laisser f***re la m**de une nouvelle fois? se marra Yvan
-C'était pas dans mes intentions je te signale! Je veux juste visiter, VI-SI-TER!
Isaia proposa la nourriture qu'il avait préparé aux autres, ignorant royalement la conversation. Charline qui était restée sur le bateau, en prit volontiers de même qu'Yvan. Shane devant tant d'ignorance, se regroupa dans un coin, boudant ce manque d'intérêt.
-On va tous y aller. lâcha Isaia entre deux bouchées
Shane se retourna, un air satisfait sur le visage. Yvan et Charline continuèrent de manger sans se préoccuper du reste.
-A quoi ressemble l'île Shane? demanda le tueur démoniaque
-Attend deux secondes! Dit-il en prenant la longue vue posé non-loin de lui. Ah! C'est incroyable!
-Qu'est-ce qu'il y a d'incroyable?
-D'aussi loin, je voyais pas tout ça mais il y a là-bas un tas de ferrailles... Enfin je sais pas trop comment décrire, voyez par vous même!
-Charline, tu veux pas aller regarder? demanda Isaia d'une air faussement sympathique
-Bien... Je suppose que je n'ai pas le choix! lâcha la jeune femme avant d'abandonner son repas pour regarder l'île de plus près
-Alors?
Charline ne dit mot. Pour seule réponse, elle s'empressa de finir son assiette. Isaia la regarda avec d'une drôle de manière tandis que Shane ne tenait plus en place.
Quelques minutes après, Charline somma à Isaia de s'arrêter là bas et d'y aller au plus vite, ce que fit l’intéressé sans s'opposer à la jeune femme.
-Mettez ça vous deux!
-Mais pourquoi bordel?
-J'ai pas envie qu'on se fasse reconnaitre et qu'on doivent lutter contre les marines ou n'importe qui d'autre. répondit Charline
-Juste pour savoir... Où t'as eu ses perruques? demande Yvan inquiet de la provenance douteuse de la marchandise
-Mes perruques? Elles viennent des cadavres, quelle question!
Yvan sentit son déjeuné remonter le long de son tube gastrique, ne demandant qu'une chose: sortir de son corps par là où elle était entrée. Mais pour le bien de la nouvelle entente au sein du groupe, il surmonta son dégoût et enfila la moumoute.
Après ces préparatifs, la petite troupe s'engagea sur l'île. La stupeur et l'étonnement se lisaient sur les visages d'Isaia et d'Yvan mais l'émerveillement illuminait ceux de Shane et Charline.
De hauts grattes-ciel métalliques composaient cette île, reflétant la lumière du soleil d'une manière incroyable. La jeune scientifique se sentait comme chez elle. Tout ici respirait la technologie et le savoir.
Mais le plus étonnant se trouvait dans la foule. Humains et robots se côtoyaient dans un joyeux tintamarre.
Cette île, c'était l'île technologique de Murrin.
Alors que les deux excités paraissait aux anges, Isaia et Yvan, chose rare, se mirent en quête d'une boutique de vêtements. Effectivement, même si ils avaient vaguement changés leurs apparences, c'était plus que léger pour réellement passer inaperçu.
-Tu gardes un oeil sur eux pour qu'ils ne s'éloignent pas trop? Je vais acheter des accessoires auxquels Charline n'a pas pensé dans ce magasin. annonça le sabreur
-Ok. Mais dépêche toi, quelque chose dans cette île est étrange, à moins que se soit parce que je n'ai aucune affinité avec les nouvelles technologies...
Isaia lui fit un signe la tête avant d'entrer et de prendre en peu de temps, tout ce qui lui fallait.
Quant à Yvan, il faisait tout ce qu'il pouvait pour refréner l'impatience ses deux compagnons de voyage, se heurtant aux regards assassins de Charline.
-Hey! lâcha Isaia en sortant du magasin. Voilà avec de nouveaux vêtements! Avec ça on va se fondre dans la masse, c'est pas ce que tu voulais Charline?
-Attend une seconde?! C'est bien toi Isaia?!
-Vraiment amusant Charline! Ironisa-t-il d'un ton léger, ce qui interloqua de plus belle la jeune femme
-Et même pas une tentative de me trancher pour m'être moquer?! Tu sais enfin te contrôler?!
Isaia pris un air plus sérieux avant de baisser le ton sa voix tout en la rendant plus menaçante.
-Sache que j'ai toujours pu me contrôler et que la raison pour laquelle je tue n'est pas uniquement pour le plaisir.
-Pour quelle raison alors?
Isaia garda la réponse au fond de lui. Il adressa un sourire à Charline, qui déglutit avant de se rendre compte qu'elle aurait une fois de plus, pu y passer.
La petite discussion achevée, l'équipage se changea après un détour dans des toilettes publiques.
Charline portait maintenant un jean large et un gros pull. Elle avait retiré son écharpe, ô pourtant importante, et sa perruque brune en faisait une fille plus que quelconque.
Yvan portait enfin un t-shirt, de quoi cacher son torse puissant et imposant. Cependant avec sa perruque, il paraissait moins imposant à cause du pouvoir réducteur de la couleur rousse (Je tiens à préciser que l'auteur, c'est-à-dire moi, de ces ligne n'a rien contre les roux ). Yvan gardait, pour une obscure raison, son œil encore fermé.
-Ouvre moi cette œil Yvan! On sait tous qu'il va bien alors renonce à ton soi-disant signe distinctif pour la durée du séjour sérieusement! On veux passer incognito, pas se faire prendre dès le début enfin!
Le grand gaillard fit un timide "non" de la tête, comme gêné. Cette attitude exaspéra Charline qui lui demanda alors le pourquoi du comment. Tandis qu'Yvan balbutia de vagues explications, peu sûr de lui, Shane, qui avait seulement enfilé un grand manteau et des lunettes de soleil, pris la parole.
-Charline... S'il garde son oeil fermé, c'est pour une bonne raison, et celle-ci est simple: C'est un handicape qu'il se fixe. Du coup, lorsqu'il a besoin de faire basculer un combat à son avantage, hop! Il l'ouvre
Le silence s'imposa de lui-même face à cette absurdité.
-C'est quoi cette explication? s'étouffa Isaia en riant
Charline posa sa main sur son front, dans une magnifique expression d'affliction. Yvan lui même avait honte de cette explication mais il devait bien avouer que ça le faisait rire.
Pour aller au bout de cette idée, il finit par entrer dans le jeu du jeune garçon et lui emprunta ses lunettes.
-Je te les prend. Elle me seront bien plus utile dans ma recherche du handicape
-Fais en bon usage mon pote
Tandis qu'Isaia se marrait à sans décrocher la mâchoire, Charline resta affligée par tant de bêtise.
L'ambiance nouvelle mais très certainement éphémère plaisait à Isaia. Peut-être l'île y était pour quelque chose mais la soif de sang n'en était pas moins portée disparu.
La balade se poursuivait sur Murrin. Demandant leur chemin, marchant joyeusement à travers la ville, les criminels, puisque c'en étaient, passaient une bonne journée, une journée comme ils n'en avaient jamais passé depuis qu'ils étaient ensemble.
Soudainement, le regard d'Isaia s'arrêta sur la vitrine d'un magasin. Intrigué, les autres fixa l'objet de cet attention avant de remarquer que c'était une boutique d'armes. Mais Isaia lui, s’intéressait aux différentes lames.
-Ah! J'avais oublié que tu es aussi un forgeron. Alors tu veux changer de sabre? le questionna Charline
-Non... C'est juste que voir une si mauvaise qualité dans cette vitrine me fascine... Mais dans le mauvais sens du terme!
-Je vais leur montrer comment on forge! Qui veut venir avec moi? continua-t-il
Shane et Charline déclinèrent l'offre. Yvan, curieux de voir ce qu'il comptait faire mais aussi pour le surveiller au cas ou, accepta d'y aller, ce qui rassura également la seule femme du groupe.
De leur côté, Shane et Charline continuaient de marcher. Le soleil tapait de plus en plus fort, ils prêtèrent une plus grande attention à l'environnement, comme les innombrables véhicules peuplant les routes.
Au milieu de toute l'effervescence de Murrin, trois personnes sortaient du lot. C'était deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années et une petite fille d'une dizaine d'années. Celles-ci retinrent l'attention de Charline une fraction de seconde.
-Qu'est ce que tu regardait Charline? demanda le garçon
-Personne. Bon, ne ralenti pas, on y va.
La marche des deux voyageurs les conduisirent devant un grand immeuble.
"La passerelle"
Voilà ce que pouvait lire Charline et Shane sur la grande porte d'entrée. L'édifice les fascinaient et les intriguaient. Ils restèrent donc un moment devant la bâtisse sans remarquer un étrange individu qui les suivait à distance depuis un moment.
-Mademoiselle Read Charline et Oblivious Shane... Vos accoutrements ne font pas une seconde illusion...
-Ecoute Isaia, je te hais toujours autant, mais je dois reconnaître que je suis pas, ou du moins plus, un ange... C'est pour ça que je tiens à faire en sorte que nos relations s'améliore.
-Très bien! Excellent même! Penser que tu deviendrais raisonnable, chapeau! le félicita Il Demonio
Yvan cependant se mis à sourire d'une manière abominable, froide. Charline le remarqua et ne pu s'empêcher de faire la comparaison avec cette expression si caractéristique que prenait souvent Isaia.
-Ne t'inquiète pas Isaia, je n'en perd pas pour autant ma hargne et il viendra, le jour ou je te tuerais de mes poings!
-Oh... Mais je n'attend que ça!
Plusieurs heures après cette petite scène, le benjamin du groupe, Shane, vit au loin, très loin, une île. Isaia, qui grillait du poisson, se ficha royalement des beuglements du jeune excité.
-Hey, y a une île là bas, regardez!
-Du calme Shane on a entendu! s'agaça le grand métisse
-On va s'y arrêter? Parce que j'ai une folle envie d'explorer un nouveau lieu!
-Du calme gamin! Tu crois vraiment qu'on va te laisser f***re la m**de une nouvelle fois? se marra Yvan
-C'était pas dans mes intentions je te signale! Je veux juste visiter, VI-SI-TER!
Isaia proposa la nourriture qu'il avait préparé aux autres, ignorant royalement la conversation. Charline qui était restée sur le bateau, en prit volontiers de même qu'Yvan. Shane devant tant d'ignorance, se regroupa dans un coin, boudant ce manque d'intérêt.
-On va tous y aller. lâcha Isaia entre deux bouchées
Shane se retourna, un air satisfait sur le visage. Yvan et Charline continuèrent de manger sans se préoccuper du reste.
-A quoi ressemble l'île Shane? demanda le tueur démoniaque
-Attend deux secondes! Dit-il en prenant la longue vue posé non-loin de lui. Ah! C'est incroyable!
-Qu'est-ce qu'il y a d'incroyable?
-D'aussi loin, je voyais pas tout ça mais il y a là-bas un tas de ferrailles... Enfin je sais pas trop comment décrire, voyez par vous même!
-Charline, tu veux pas aller regarder? demanda Isaia d'une air faussement sympathique
-Bien... Je suppose que je n'ai pas le choix! lâcha la jeune femme avant d'abandonner son repas pour regarder l'île de plus près
-Alors?
Charline ne dit mot. Pour seule réponse, elle s'empressa de finir son assiette. Isaia la regarda avec d'une drôle de manière tandis que Shane ne tenait plus en place.
Quelques minutes après, Charline somma à Isaia de s'arrêter là bas et d'y aller au plus vite, ce que fit l’intéressé sans s'opposer à la jeune femme.
-Mettez ça vous deux!
-Mais pourquoi bordel?
-J'ai pas envie qu'on se fasse reconnaitre et qu'on doivent lutter contre les marines ou n'importe qui d'autre. répondit Charline
-Juste pour savoir... Où t'as eu ses perruques? demande Yvan inquiet de la provenance douteuse de la marchandise
-Mes perruques? Elles viennent des cadavres, quelle question!
Yvan sentit son déjeuné remonter le long de son tube gastrique, ne demandant qu'une chose: sortir de son corps par là où elle était entrée. Mais pour le bien de la nouvelle entente au sein du groupe, il surmonta son dégoût et enfila la moumoute.
Après ces préparatifs, la petite troupe s'engagea sur l'île. La stupeur et l'étonnement se lisaient sur les visages d'Isaia et d'Yvan mais l'émerveillement illuminait ceux de Shane et Charline.
De hauts grattes-ciel métalliques composaient cette île, reflétant la lumière du soleil d'une manière incroyable. La jeune scientifique se sentait comme chez elle. Tout ici respirait la technologie et le savoir.
Mais le plus étonnant se trouvait dans la foule. Humains et robots se côtoyaient dans un joyeux tintamarre.
Cette île, c'était l'île technologique de Murrin.
Alors que les deux excités paraissait aux anges, Isaia et Yvan, chose rare, se mirent en quête d'une boutique de vêtements. Effectivement, même si ils avaient vaguement changés leurs apparences, c'était plus que léger pour réellement passer inaperçu.
-Tu gardes un oeil sur eux pour qu'ils ne s'éloignent pas trop? Je vais acheter des accessoires auxquels Charline n'a pas pensé dans ce magasin. annonça le sabreur
-Ok. Mais dépêche toi, quelque chose dans cette île est étrange, à moins que se soit parce que je n'ai aucune affinité avec les nouvelles technologies...
Isaia lui fit un signe la tête avant d'entrer et de prendre en peu de temps, tout ce qui lui fallait.
Quant à Yvan, il faisait tout ce qu'il pouvait pour refréner l'impatience ses deux compagnons de voyage, se heurtant aux regards assassins de Charline.
-Hey! lâcha Isaia en sortant du magasin. Voilà avec de nouveaux vêtements! Avec ça on va se fondre dans la masse, c'est pas ce que tu voulais Charline?
-Attend une seconde?! C'est bien toi Isaia?!
-Vraiment amusant Charline! Ironisa-t-il d'un ton léger, ce qui interloqua de plus belle la jeune femme
-Et même pas une tentative de me trancher pour m'être moquer?! Tu sais enfin te contrôler?!
Isaia pris un air plus sérieux avant de baisser le ton sa voix tout en la rendant plus menaçante.
-Sache que j'ai toujours pu me contrôler et que la raison pour laquelle je tue n'est pas uniquement pour le plaisir.
-Pour quelle raison alors?
Isaia garda la réponse au fond de lui. Il adressa un sourire à Charline, qui déglutit avant de se rendre compte qu'elle aurait une fois de plus, pu y passer.
La petite discussion achevée, l'équipage se changea après un détour dans des toilettes publiques.
Charline portait maintenant un jean large et un gros pull. Elle avait retiré son écharpe, ô pourtant importante, et sa perruque brune en faisait une fille plus que quelconque.
Yvan portait enfin un t-shirt, de quoi cacher son torse puissant et imposant. Cependant avec sa perruque, il paraissait moins imposant à cause du pouvoir réducteur de la couleur rousse (Je tiens à préciser que l'auteur, c'est-à-dire moi, de ces ligne n'a rien contre les roux ). Yvan gardait, pour une obscure raison, son œil encore fermé.
-Ouvre moi cette œil Yvan! On sait tous qu'il va bien alors renonce à ton soi-disant signe distinctif pour la durée du séjour sérieusement! On veux passer incognito, pas se faire prendre dès le début enfin!
Le grand gaillard fit un timide "non" de la tête, comme gêné. Cette attitude exaspéra Charline qui lui demanda alors le pourquoi du comment. Tandis qu'Yvan balbutia de vagues explications, peu sûr de lui, Shane, qui avait seulement enfilé un grand manteau et des lunettes de soleil, pris la parole.
-Charline... S'il garde son oeil fermé, c'est pour une bonne raison, et celle-ci est simple: C'est un handicape qu'il se fixe. Du coup, lorsqu'il a besoin de faire basculer un combat à son avantage, hop! Il l'ouvre
Le silence s'imposa de lui-même face à cette absurdité.
-C'est quoi cette explication? s'étouffa Isaia en riant
Charline posa sa main sur son front, dans une magnifique expression d'affliction. Yvan lui même avait honte de cette explication mais il devait bien avouer que ça le faisait rire.
Pour aller au bout de cette idée, il finit par entrer dans le jeu du jeune garçon et lui emprunta ses lunettes.
-Je te les prend. Elle me seront bien plus utile dans ma recherche du handicape
-Fais en bon usage mon pote
Tandis qu'Isaia se marrait à sans décrocher la mâchoire, Charline resta affligée par tant de bêtise.
L'ambiance nouvelle mais très certainement éphémère plaisait à Isaia. Peut-être l'île y était pour quelque chose mais la soif de sang n'en était pas moins portée disparu.
La balade se poursuivait sur Murrin. Demandant leur chemin, marchant joyeusement à travers la ville, les criminels, puisque c'en étaient, passaient une bonne journée, une journée comme ils n'en avaient jamais passé depuis qu'ils étaient ensemble.
Soudainement, le regard d'Isaia s'arrêta sur la vitrine d'un magasin. Intrigué, les autres fixa l'objet de cet attention avant de remarquer que c'était une boutique d'armes. Mais Isaia lui, s’intéressait aux différentes lames.
-Ah! J'avais oublié que tu es aussi un forgeron. Alors tu veux changer de sabre? le questionna Charline
-Non... C'est juste que voir une si mauvaise qualité dans cette vitrine me fascine... Mais dans le mauvais sens du terme!
-Je vais leur montrer comment on forge! Qui veut venir avec moi? continua-t-il
Shane et Charline déclinèrent l'offre. Yvan, curieux de voir ce qu'il comptait faire mais aussi pour le surveiller au cas ou, accepta d'y aller, ce qui rassura également la seule femme du groupe.
De leur côté, Shane et Charline continuaient de marcher. Le soleil tapait de plus en plus fort, ils prêtèrent une plus grande attention à l'environnement, comme les innombrables véhicules peuplant les routes.
Au milieu de toute l'effervescence de Murrin, trois personnes sortaient du lot. C'était deux jeunes femmes d'une vingtaine d'années et une petite fille d'une dizaine d'années. Celles-ci retinrent l'attention de Charline une fraction de seconde.
-Qu'est ce que tu regardait Charline? demanda le garçon
-Personne. Bon, ne ralenti pas, on y va.
La marche des deux voyageurs les conduisirent devant un grand immeuble.
"La passerelle"
Voilà ce que pouvait lire Charline et Shane sur la grande porte d'entrée. L'édifice les fascinaient et les intriguaient. Ils restèrent donc un moment devant la bâtisse sans remarquer un étrange individu qui les suivait à distance depuis un moment.
-Mademoiselle Read Charline et Oblivious Shane... Vos accoutrements ne font pas une seconde illusion...
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Re: D'un monde à l'autre
Lilith et Eliott étaient sortis de la petite échoppe et déambulaient maintenant dans les grandes rues de l’île de Murrin. La jeune navigatrice, un sac à la main gauche, sifflotait joyeusement, au grand étonnement de l’épéiste. Elle qui était d’ordinaire si cassante et ronchonne… Le jeune homme était tout bonnement surpris que son visage affiche un sourire joyeux et spontané, et surtout non arrogant comme d’habitude.
-Eliott : Hé bien, t’as l’air satisfaite de tes achats on dirait.
-Lilith : Achats ? J’ai tout eu gratos, c’est carrément génial ! En plus ça n’a pas l’air d’être de la camelote leurs articles, on va pouvoir mieux naviguer avec tout ça. Et puis cette nouvelle arme est tout carrément sensas’ !
-Eliott : Quand j’y repense, c’est étrange qu’il y ait autant de cambriolages en ville.
Le charpentier repensa à ce que le couple de personnes âgées leur avait dit il y a peu de temps. L’île avait sa réputation et attirait plusieurs bandits des mers, intéressés par la technologie qu’on y trouvait. Même si cette technologie était plutôt à visée pratique que militaire, cela ne décourageait en rien les pirates venu chercher à s’enrichir en profitant des progrès de la science découverts sur cette île mégalopole. Etonnés, les deux pirates leur avait demandé s’il y avait une base de la marine pas loin, pour les protéger de ces pillages devenus quasi hebdomadaires. Leur réponse fut oui, seulement l’institution du gouvernement n’avait pas l’air d’intervenir en ville. Pas de surveillance avec des gardes dans les rues, pas d’opérations organisées, rien. Mais étrangement, les criminels vus disparaissent sans laisser de traces peu de temps après leurs actions.
-Lilith : Et ces imbéciles de marines qui ne se bougent pas le c*l, ah ! Tellement payés à rien f***re !
-Eliott : En même temps, on va pas se plaindre. Mais quand même, ces pauvres gens n’ont rien demandé à personne…
-Lilith : Faudrait peut-être retrouver ce qui nous sert de capitaine maintenant, dit-elle en se grattant l’arrière de la tête. Mais c’est tellement vaste, comment on va faire ?
-Eliott : Continuons, on va bien finir par les retrouver.
-Camilla : Et la vous avez la grande rue commerçante !
-Pearl : C’est impressionnant.
Cela faisait maintenant une bonne heure que les deux pirates et la petite fille se baladaient dans cette grande ville. Grâce à leur mini guide, elles avaient pu voir de nombreuses choses telles que la grande horloge métallique, un édifice d’une cinquantaine de mètres de haut avec une cloche faite d’acier trempé, qui scintillait à la lumière du soleil. Elles s’étaient arrêtées également sur l’allée lapis-lazuli. Une grande allée dallée de marbre blanc avec de nombreuses fontaines. D’après un mécanisme complexe expliqué par Camilla, mais compris que partiellement par les deux jeunes femmes, les jets d’eau bougeaient et ondulaient, de façon à former de belles figures et même un arc au dessus du passage central, sans pour autant être éclaboussé.
Maintenant elles marchaient dans la rue principale commerçante. Il y avait toujours autant de monde, mais ça n’empêchait pas Ophélia d’être émerveillée par toutes ces lumières et ses vitrines.
Soudain, ne faisait pas attention, elle percuta un homme.
-Ophélia : Ah !
-Pearl : Encore ?! Décidément, fais attention ou tu mets les pieds un peu !
-Ophélia : Je suis désolée, vous allez bien monsi-
-Homme : Aaaaah ! Incroyaaable ! Vous êtes une tireuse d’élite ! Il lui prit les mains. Et jolie en plus !
-Ophélia : Euh…
-Homme : Ne dites rien ! Vous utilisez des balles traditionnelles à ce que je vois. Mmmh…
-Camilla : On n’est pas intéressées. Il y a plein d’autres choses à voir sur l’île, vous savez, annonça-t-elle en dirigeant son regard vers la capitaine, prise au dépourvu.
-Homme : Laisses-moi finir, petite mal élevée !
-Pearl : Dixit l’homme qui coupe toute phrase de toute personne…
-Homme : J’ai un magasin pour vous. Vous ne serez pas déçue ! Je peux vous le garantir, il est juste là, vous voyez ? Je suis sûr que vous trouverez chaussure à votre pied. Suivez-moi !
-Camilla : On y va ? J’ai d’autres choses à vous montrer sur cette île.
-Ophélia : Tu es pressée ? Il est vrai que cette boutique m’intéresse, on va y faire un détour, expliqua-t-elle calmement à la petite fille.
La petite aux cheveux verts se contenta de faire la moue avant de suivre les deux jeunes femmes en trainant des pieds. Elles entrèrent rapidement dans le magasin d’armes et l’homme surexcité se dirigea vers le comptoir. Il en sorti deux étuis qu’il s’empressa d’ouvrir.
-Homme : Chez nous, nous vendons des balles autres que traditionnelles ayant des effets différents.
-Ophélia : Vraiment ? Fit-elle intriguée.
-Homme : Oui, et en plus vous pouvez les fabriquer vous-même, faire preuve de créativité en donnant pratiquement n’importe quelle propriété à vos balles !
-Ophélia : C’est incroyable ce que tu découvres sur cette île !
L’homme lui expliqua en détails comment fabriquer les propres munitions et les propriétés des balles déjà existantes qu’il vendait dans sa petite boutique.
-Homme : Allez, je vous vends le tout en vous faisant un prix ! Le set de balles pour débuter au calibre de votre revolver ainsi que la petite machine pour que vous les fabriquiez vous-même !
-Ophélia : Mais…
-Homme : Allez, allez, pas de chichis !
-Pearl : La technique ce cet homme pour vendre ses produits est assez étrange, quoiqu’elle à l’air de porter ses fruits.
-Ophélia : Je me demande s’il est comme ça tout le temps… songea-t-elle. En tout cas, je suis contente de mes achats ! Ca à l’air cool comme concept ; fabriquer ses balles soi-même. J’ai hâte de les tester !
-Camilla : Et maintenant, on va aller voir la Grand Place ! Vous verrez, c’est vraiment génial comme endroit. C’est la que se trouve la fabrique de robots. Vous avez du apercevoir des robots en ville.
Les deux femmes acquiescèrent et l’enfant repris, tout en se dirigeant vers leur destination prochaine :
-Camilla : Hé bien, en fait ces robots sont fabriqués dans un but purement pratique. Ils sont là pour faire les courses, préparer à manger, s’occuper des taches ménagères dans les foyers des habitants de l’île. Ca fait maintenant plusieurs années qu’ils existent et on ne peut plus se passer d’eux ! Chaque foyer en compte au moins un de nos jours.
-Pearl : C’est très astucieux. Ca facilite donc la vie quotidienne de tous ces gens.
-Camilla : Oui. Bon, par contre on ne peut pas visiter la fabrique de robots. Elle est interdite au public, j’en suis désolée.
-Ophélia : Interdite ? Mais pourquoi ? J’aurais bien aimé voir ça moi ! Fit-elle visiblement déçue.
-Camilla : Je ne sais pas, dit-elle tristement. Surement des trucs de grands que je ne comprends pas encore.
Pearl observait étrangement la jeune fille. Aux premiers abords, elle semblait gentille et généreuse, toute guillerette de vouloir faire visiter l’île. Son innocence avait visiblement déjà séduit sa capitaine. Mais Pearl savait que l’être humain est motivé par quelque chose dans la plupart des cas. Seulement, la jeune enfant n’était pas habillée de haillons : elle n’avait sans doute pas besoin d’argent. Pearl tournait en rond. « Je me fais du soucis pour rien. Si ça se tombe, c’est dans les mœurs des habitants d’être aussi serviable et gentil. Ce sont des braves gens. » Conclut-elle dans une sourire.
-Camilla : Nous voilà arrivés sur la Grand Place ! s’écria la jeune fille.
-Ophélia : Mais c’est immense !
La place était gigantesque ; elle portait bien son nom. Elle était circulaire, réunissant quatre grandes rues. On y trouvait de nombreux restaurants, vendeurs de sucreries, de journaux et autres. A leur droite se trouvait un large bâtiment avec de nombreuses cheminées. Ca devait être l’usine de robots dont avait parlé la petite aux cheveux verts plus tôt. Le bâtiment en question était fait de métal comme les autres, mais celui-ci semblait plus foncé et ne reflétait pas la lumière du soleil. Ophélia trouva qu’il attristait un peu le paysage.
-Pearl : C’est quand même étrange de mettre une usine de robot en plein centre d’une place touristique. Encore plus quand on ne peut pas la visiter.
-Camilla : Les adultes disent que c’est plus facile pour exporter les robots un peu partout sur l’île, car on se rapproche du centre.
-Ophélia : On est déjà au centre de l’île là ?! S’étonna-t-elle.
-Camilla : Oui. Ca provoque souvent ce genre de réaction chez les voyageurs. En fait, de loin l’île semble grande avec tout les hauts immeubles, mais c’est juste un effet d’optique, ria-t-elle.
La jeune capitaine des Freely’s Pirates observait les alentours. Il y avait moins de foule sur la place que dans les rues. La plupart des gens étaient assis aux tables des cafés et restaurants en train de siroter diverses boissons. Soudain, la pirate plissa les yeux vers une direction. Elle voyait un truc rose s’agiter avec un truc blanc. Elle ne mit pas beaucoup de temps à deviner ce que c’était. Elle agita les bras, faisant de grands signes avant de crier :
-Ophélia : Elliot ! Lilith ! Ouhouh !
-Lilith : Espèce d’abruti, tu sais au moins depuis combien de temps on marche ?
-Elliot : Oh ? Ophélia ! s’écria-t-il, ignorant totalement la navigatrice.
Les deux accoururent vers leur capitaine, heureux de l’avoir enfin retrouvé.
-Ophélia : Bah vous étiez passés ou ?
-Lilith : C’est toi qu’a tracé sans même nous demander notre avis, tête de nœud !
-Ophélia : Ahah ! Désolée…
-Pearl : Tiens, tu as fait des achats toi aussi Lilith ? Demanda la doyenne de l’équipage en voyant le sac que tenait la rose.
-Camilla :Dites, ce sont des amis à vous ? S’enquit sagement la petite fille.
Le regard d’Eliott et de Lilith se dirigea vers l’enfant, puis Ophélia. Eliott avait l’air interrogateur, tandis que la jeune fille aux cheveux roses n’eut aucun scrupule à poser sa question :
-Lilith : C’est qui celle-là ? Vous faites dans le baby-sitting maintenant ?
-Pearl : Pas la peine d’être si désagréable Lilith. Cette gentille petite Camilla a accepté de nous faire visiter la ville.
-Lilith : Mouais…
Peu convaincue, Lilith n’insista pas. La petite Camilla dirigea le petit groupe vers un grand immeuble situé à l’opposé de l’usine sur la Grand place. On pouvait y voir inscrit « La passerelle » en tubes néons au dessus de l’immense porte d’entrée. Camilla leur expliqua brièvement que dans cet édifice se trouvait l’attraction que tout touriste se devait de tester. Une sorte de machine expérimentale, mais elle n’en dit pas plus. Les cinq pénétrèrent à l’intérieur de l’immeuble. On y voyait de nombreux scientifiques travailler, d’autres prendre leur pause café. Camilla semblait connaître l’endroit comme sa poche. Elle dirigea le petit groupe dans une sorte de monte charge. Elle expliqua brièvement qu’ils appelaient ça un ascenseur et qu’il montait et descendait grâce à des robots qui travaillaient à l’étage du dessous, le sous-sol.
Pressée de voir ladite attraction, Ophélia sortit du monte charge peu après que les portes se soient ouvertes. Elle ne vit pas l’homme en face d’elle et le heurta, tombant au sol.
-Ophélia : Aïe, aïe, aïe…
-Pearl : Encore ? Mais tu les collectionne ma parole…
La tireuse d’élite leva les yeux. Un homme plutôt imposant lui faisait face et portait des lunettes de soleil. Ophélia se releva avant de s’excuser une fois de plus. Le petit groupe entendit une petite voix de derrière l’homme :
-Shane : Bon Isaia, t’avances ou quoi ?
-Camilla : Isaia ? Percuta-t-elle directement.
Une femme les accompagnant vit la réaction de la petite et frappa le petit homme qui avait demandé à son ami d’avancer.
-Charline : C’est pas Isaia, mais Isana ! Combien de dois va-t-il falloir te le répéter ?
-Lilith : Accessoirement, on s’en fout de son prénom… Vous pouvez libérer le passage ? La rose tapait du pied : elle s’impatientait.
-Shane : Ce n’est pas vraiment une façon de s’adresser à des inconnus, répliqua le jeune homme.
-Lilith : Un manteau long, des lunettes de soleil dans un immeuble, désolée mais mon radar à types louches s’est activé là. Et pas qu’un peu.
-Ophélia : Pas la peine de les agresser Lilith.
-Camilla : Ah ! Vous vous êtes perdus au sein de la passerelle c’est ça ? Vous voulez voir la salle des songes ?
Tous regardèrent d’une expression interrogative la jeune enfant et répétèrent en cœur : « La salle des songes ? ».
-Eliott : Hé bien, t’as l’air satisfaite de tes achats on dirait.
-Lilith : Achats ? J’ai tout eu gratos, c’est carrément génial ! En plus ça n’a pas l’air d’être de la camelote leurs articles, on va pouvoir mieux naviguer avec tout ça. Et puis cette nouvelle arme est tout carrément sensas’ !
-Eliott : Quand j’y repense, c’est étrange qu’il y ait autant de cambriolages en ville.
Le charpentier repensa à ce que le couple de personnes âgées leur avait dit il y a peu de temps. L’île avait sa réputation et attirait plusieurs bandits des mers, intéressés par la technologie qu’on y trouvait. Même si cette technologie était plutôt à visée pratique que militaire, cela ne décourageait en rien les pirates venu chercher à s’enrichir en profitant des progrès de la science découverts sur cette île mégalopole. Etonnés, les deux pirates leur avait demandé s’il y avait une base de la marine pas loin, pour les protéger de ces pillages devenus quasi hebdomadaires. Leur réponse fut oui, seulement l’institution du gouvernement n’avait pas l’air d’intervenir en ville. Pas de surveillance avec des gardes dans les rues, pas d’opérations organisées, rien. Mais étrangement, les criminels vus disparaissent sans laisser de traces peu de temps après leurs actions.
-Lilith : Et ces imbéciles de marines qui ne se bougent pas le c*l, ah ! Tellement payés à rien f***re !
-Eliott : En même temps, on va pas se plaindre. Mais quand même, ces pauvres gens n’ont rien demandé à personne…
-Lilith : Faudrait peut-être retrouver ce qui nous sert de capitaine maintenant, dit-elle en se grattant l’arrière de la tête. Mais c’est tellement vaste, comment on va faire ?
-Eliott : Continuons, on va bien finir par les retrouver.
***
-Camilla : Et la vous avez la grande rue commerçante !
-Pearl : C’est impressionnant.
Cela faisait maintenant une bonne heure que les deux pirates et la petite fille se baladaient dans cette grande ville. Grâce à leur mini guide, elles avaient pu voir de nombreuses choses telles que la grande horloge métallique, un édifice d’une cinquantaine de mètres de haut avec une cloche faite d’acier trempé, qui scintillait à la lumière du soleil. Elles s’étaient arrêtées également sur l’allée lapis-lazuli. Une grande allée dallée de marbre blanc avec de nombreuses fontaines. D’après un mécanisme complexe expliqué par Camilla, mais compris que partiellement par les deux jeunes femmes, les jets d’eau bougeaient et ondulaient, de façon à former de belles figures et même un arc au dessus du passage central, sans pour autant être éclaboussé.
Maintenant elles marchaient dans la rue principale commerçante. Il y avait toujours autant de monde, mais ça n’empêchait pas Ophélia d’être émerveillée par toutes ces lumières et ses vitrines.
Soudain, ne faisait pas attention, elle percuta un homme.
-Ophélia : Ah !
-Pearl : Encore ?! Décidément, fais attention ou tu mets les pieds un peu !
-Ophélia : Je suis désolée, vous allez bien monsi-
-Homme : Aaaaah ! Incroyaaable ! Vous êtes une tireuse d’élite ! Il lui prit les mains. Et jolie en plus !
-Ophélia : Euh…
-Homme : Ne dites rien ! Vous utilisez des balles traditionnelles à ce que je vois. Mmmh…
-Camilla : On n’est pas intéressées. Il y a plein d’autres choses à voir sur l’île, vous savez, annonça-t-elle en dirigeant son regard vers la capitaine, prise au dépourvu.
-Homme : Laisses-moi finir, petite mal élevée !
-Pearl : Dixit l’homme qui coupe toute phrase de toute personne…
-Homme : J’ai un magasin pour vous. Vous ne serez pas déçue ! Je peux vous le garantir, il est juste là, vous voyez ? Je suis sûr que vous trouverez chaussure à votre pied. Suivez-moi !
-Camilla : On y va ? J’ai d’autres choses à vous montrer sur cette île.
-Ophélia : Tu es pressée ? Il est vrai que cette boutique m’intéresse, on va y faire un détour, expliqua-t-elle calmement à la petite fille.
La petite aux cheveux verts se contenta de faire la moue avant de suivre les deux jeunes femmes en trainant des pieds. Elles entrèrent rapidement dans le magasin d’armes et l’homme surexcité se dirigea vers le comptoir. Il en sorti deux étuis qu’il s’empressa d’ouvrir.
-Homme : Chez nous, nous vendons des balles autres que traditionnelles ayant des effets différents.
-Ophélia : Vraiment ? Fit-elle intriguée.
-Homme : Oui, et en plus vous pouvez les fabriquer vous-même, faire preuve de créativité en donnant pratiquement n’importe quelle propriété à vos balles !
-Ophélia : C’est incroyable ce que tu découvres sur cette île !
L’homme lui expliqua en détails comment fabriquer les propres munitions et les propriétés des balles déjà existantes qu’il vendait dans sa petite boutique.
-Homme : Allez, je vous vends le tout en vous faisant un prix ! Le set de balles pour débuter au calibre de votre revolver ainsi que la petite machine pour que vous les fabriquiez vous-même !
-Ophélia : Mais…
-Homme : Allez, allez, pas de chichis !
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-Pearl : La technique ce cet homme pour vendre ses produits est assez étrange, quoiqu’elle à l’air de porter ses fruits.
-Ophélia : Je me demande s’il est comme ça tout le temps… songea-t-elle. En tout cas, je suis contente de mes achats ! Ca à l’air cool comme concept ; fabriquer ses balles soi-même. J’ai hâte de les tester !
-Camilla : Et maintenant, on va aller voir la Grand Place ! Vous verrez, c’est vraiment génial comme endroit. C’est la que se trouve la fabrique de robots. Vous avez du apercevoir des robots en ville.
Les deux femmes acquiescèrent et l’enfant repris, tout en se dirigeant vers leur destination prochaine :
-Camilla : Hé bien, en fait ces robots sont fabriqués dans un but purement pratique. Ils sont là pour faire les courses, préparer à manger, s’occuper des taches ménagères dans les foyers des habitants de l’île. Ca fait maintenant plusieurs années qu’ils existent et on ne peut plus se passer d’eux ! Chaque foyer en compte au moins un de nos jours.
-Pearl : C’est très astucieux. Ca facilite donc la vie quotidienne de tous ces gens.
-Camilla : Oui. Bon, par contre on ne peut pas visiter la fabrique de robots. Elle est interdite au public, j’en suis désolée.
-Ophélia : Interdite ? Mais pourquoi ? J’aurais bien aimé voir ça moi ! Fit-elle visiblement déçue.
-Camilla : Je ne sais pas, dit-elle tristement. Surement des trucs de grands que je ne comprends pas encore.
Pearl observait étrangement la jeune fille. Aux premiers abords, elle semblait gentille et généreuse, toute guillerette de vouloir faire visiter l’île. Son innocence avait visiblement déjà séduit sa capitaine. Mais Pearl savait que l’être humain est motivé par quelque chose dans la plupart des cas. Seulement, la jeune enfant n’était pas habillée de haillons : elle n’avait sans doute pas besoin d’argent. Pearl tournait en rond. « Je me fais du soucis pour rien. Si ça se tombe, c’est dans les mœurs des habitants d’être aussi serviable et gentil. Ce sont des braves gens. » Conclut-elle dans une sourire.
-Camilla : Nous voilà arrivés sur la Grand Place ! s’écria la jeune fille.
-Ophélia : Mais c’est immense !
La place était gigantesque ; elle portait bien son nom. Elle était circulaire, réunissant quatre grandes rues. On y trouvait de nombreux restaurants, vendeurs de sucreries, de journaux et autres. A leur droite se trouvait un large bâtiment avec de nombreuses cheminées. Ca devait être l’usine de robots dont avait parlé la petite aux cheveux verts plus tôt. Le bâtiment en question était fait de métal comme les autres, mais celui-ci semblait plus foncé et ne reflétait pas la lumière du soleil. Ophélia trouva qu’il attristait un peu le paysage.
-Pearl : C’est quand même étrange de mettre une usine de robot en plein centre d’une place touristique. Encore plus quand on ne peut pas la visiter.
-Camilla : Les adultes disent que c’est plus facile pour exporter les robots un peu partout sur l’île, car on se rapproche du centre.
-Ophélia : On est déjà au centre de l’île là ?! S’étonna-t-elle.
-Camilla : Oui. Ca provoque souvent ce genre de réaction chez les voyageurs. En fait, de loin l’île semble grande avec tout les hauts immeubles, mais c’est juste un effet d’optique, ria-t-elle.
La jeune capitaine des Freely’s Pirates observait les alentours. Il y avait moins de foule sur la place que dans les rues. La plupart des gens étaient assis aux tables des cafés et restaurants en train de siroter diverses boissons. Soudain, la pirate plissa les yeux vers une direction. Elle voyait un truc rose s’agiter avec un truc blanc. Elle ne mit pas beaucoup de temps à deviner ce que c’était. Elle agita les bras, faisant de grands signes avant de crier :
-Ophélia : Elliot ! Lilith ! Ouhouh !
-Lilith : Espèce d’abruti, tu sais au moins depuis combien de temps on marche ?
-Elliot : Oh ? Ophélia ! s’écria-t-il, ignorant totalement la navigatrice.
Les deux accoururent vers leur capitaine, heureux de l’avoir enfin retrouvé.
-Ophélia : Bah vous étiez passés ou ?
-Lilith : C’est toi qu’a tracé sans même nous demander notre avis, tête de nœud !
-Ophélia : Ahah ! Désolée…
-Pearl : Tiens, tu as fait des achats toi aussi Lilith ? Demanda la doyenne de l’équipage en voyant le sac que tenait la rose.
-Camilla :Dites, ce sont des amis à vous ? S’enquit sagement la petite fille.
Le regard d’Eliott et de Lilith se dirigea vers l’enfant, puis Ophélia. Eliott avait l’air interrogateur, tandis que la jeune fille aux cheveux roses n’eut aucun scrupule à poser sa question :
-Lilith : C’est qui celle-là ? Vous faites dans le baby-sitting maintenant ?
-Pearl : Pas la peine d’être si désagréable Lilith. Cette gentille petite Camilla a accepté de nous faire visiter la ville.
-Lilith : Mouais…
Peu convaincue, Lilith n’insista pas. La petite Camilla dirigea le petit groupe vers un grand immeuble situé à l’opposé de l’usine sur la Grand place. On pouvait y voir inscrit « La passerelle » en tubes néons au dessus de l’immense porte d’entrée. Camilla leur expliqua brièvement que dans cet édifice se trouvait l’attraction que tout touriste se devait de tester. Une sorte de machine expérimentale, mais elle n’en dit pas plus. Les cinq pénétrèrent à l’intérieur de l’immeuble. On y voyait de nombreux scientifiques travailler, d’autres prendre leur pause café. Camilla semblait connaître l’endroit comme sa poche. Elle dirigea le petit groupe dans une sorte de monte charge. Elle expliqua brièvement qu’ils appelaient ça un ascenseur et qu’il montait et descendait grâce à des robots qui travaillaient à l’étage du dessous, le sous-sol.
Pressée de voir ladite attraction, Ophélia sortit du monte charge peu après que les portes se soient ouvertes. Elle ne vit pas l’homme en face d’elle et le heurta, tombant au sol.
-Ophélia : Aïe, aïe, aïe…
-Pearl : Encore ? Mais tu les collectionne ma parole…
La tireuse d’élite leva les yeux. Un homme plutôt imposant lui faisait face et portait des lunettes de soleil. Ophélia se releva avant de s’excuser une fois de plus. Le petit groupe entendit une petite voix de derrière l’homme :
-Shane : Bon Isaia, t’avances ou quoi ?
-Camilla : Isaia ? Percuta-t-elle directement.
Une femme les accompagnant vit la réaction de la petite et frappa le petit homme qui avait demandé à son ami d’avancer.
-Charline : C’est pas Isaia, mais Isana ! Combien de dois va-t-il falloir te le répéter ?
-Lilith : Accessoirement, on s’en fout de son prénom… Vous pouvez libérer le passage ? La rose tapait du pied : elle s’impatientait.
-Shane : Ce n’est pas vraiment une façon de s’adresser à des inconnus, répliqua le jeune homme.
-Lilith : Un manteau long, des lunettes de soleil dans un immeuble, désolée mais mon radar à types louches s’est activé là. Et pas qu’un peu.
-Ophélia : Pas la peine de les agresser Lilith.
-Camilla : Ah ! Vous vous êtes perdus au sein de la passerelle c’est ça ? Vous voulez voir la salle des songes ?
Tous regardèrent d’une expression interrogative la jeune enfant et répétèrent en cœur : « La salle des songes ? ».
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
*Plusieurs minutes auparavant*
Alors que Charline et Shane étaient suivis sans même l'avoir remarqué, Isaia et Yvan étaient aux prises avec un artisan un tantinet escroc. En effet, les prix qu'il avait fixé pour ses lames, il faut le dire, médiocres, étaient bien au dessus du prix du marché selon Isaia.
Il entreprit donc de montrer le savoir faire d'un véritable forgeron en humiliant le propriétaire du magasin sur son propre terrain. Lors de leur entrée, les deux comparses firent grand bruit, annonçant à tous ceux présents dans l'échope que la marchandise était de la camelote.
Le propriétaire forgeron n'eut pas manqué de répliquer à cette attaque verbale cinglante.
-Hey vous! Arrêtez de dire n'importe quoi! Et puis vous êtes qui pour pouvoir dire ça?
-Je suis un forgeron, et à ce que je vois, je suis bien plus qualifié que vous. rétorqua calmement Isaia, méconnaissable
-Ah! Et qu'est-ce qui me fait dire que vous n'êtes pas un jaloux qui envie mes créations? envoya le malhonnête
Isaia sortit sa propre lame. L'atmosphère se fit plus lourde. Les clients voulaient fuir mais étaient également intrigués. Isaia prit à parti un homme dans un rayon qui semblait s'intéressé à l'un des sabres de mauvaise facture du magasin.
-Vous! Voudriez-vous bien utiliser ma lame pour découper cette étalage?
L'homme parut désorienté. Il avait été choisit comme "testeur" mais ne pouvait se résoudre à détruire quelque chose qui appartenait à quelqu'un d'autre. Cependant, lorsqu'il vit l'aura malsaine que dégageait Isaia, ses mains agirent d'elles même.
Prenant le sabre du Démon, il le leva au dessus de sa tête avant de l'abattre sur le meuble. Celui-ci se coupa en deux, d'une netteté et d'une facilité effarante. Le testeur eut des étoiles dans les yeux. C'était ce genre de lame qu'il recherchait.
Isaia lui présenta alors l'un des sabres du magasin, dont la mention était "extrêmement tranchant", le tout sous le regard impuissant et les cris du propriétaire. L'homme essaya de trancher un deuxième étalage mais le résultat fut sans appel: La lame ne pénétra même pas le bois qui constituait le meuble.
Un brouhaha se leva. On pouvait distinguer les mots "charlatan" et "escroc" entre autre. Le forgeron fit sortir tout le monde, dégouté d'avoir croisé la route d'Il Demonio.
Isaia se marrait sous le regard amusé et en même temps consterné d'Yvan.
-T'es un démon dans tout les sens du terme toi... déplora-t-il
-Mais non! Disons que je suis le défenseur des vrais artisans. se mit à rire Isaia
-Heu... Mais on a perdu les deux autres illuminés...
-Hum. En continuant de marcher, on les retrouvera certainement.
-J'espère que ça mettra pas trop de temps... s'inquiéta le mastodonte
Pourtant il ne leur fallut pas longtemps avant de tomber devant le même immeuble que Charline et Shane. Cette île était bien plus petite qu'elle ne le paraissait.
-Je veux rentrer dedans Charline!
-Toi et ta nature à vouloir tout diriger... Tu crois que je vais céder Shane?
-Aller, s'il te plait! implora le jeune garçon
-Non! On ne devrait pas trop s'éloigner des autres.
Le jeune garçon était alors sur le point de sortir un rouleau de pièce de sa poche, prêt à trouer la peau de la scientifique à cause de son refus mais une main attrapa son bras, l'en empêchant.
-On va le visiter ce bâtiment. balança Isaia accompagné d'Yvan
-Ah, vous êtes de retour. remarqua Charline
-Ouais! Et d'ailleurs c'était plutôt marrant s'amusa Yvan
-Bon on y va? sautilla Shane dans tout les sens
Les trois adultes le suivirent, sous le regard de l'ombre qui suivait Charline et Shane. L'homme qui les épiait sorti un escargophone de sa poche.
-Allo, vous m'entendez? Je vous confirme que les criminels qui voyagent avec Il Demonio ont pénétré dans "la Passerelle". Vous pouvez commencez l’opération
-Très bien, reçu 5 sur 5! Mais, j'ai une question... Comment les avez vous emmenez ici?
-J'ai rien fait en fait. dit-il avant de raccrocher, gêné
Malgré plusieurs renseignements, le petit groupe s'était perdu au sein de la Passerelle. Ils avaient pris ce qu'ici on appelait un ascenseur et se trouvaient maintenant au deuxième étage. La troupe traversait en ligne avec Yvan à sa tête, suivi d'Isaia, Shane et enfin Charline. Alors qu'ils tournaient en rond, sans savoir que faire, une maladroite se heurta contre l'imposant Yvan.
-Bon Isaia, t’avances ou quoi? demanda Shane
En face de tant de personne, Charline reprit le garçon en le frappant sur la tête.
-C’est pas Isaia, mais Isana ! Combien de fois va-t-il falloir te le répéter?
Alors qu'une petite discussion se créa entre les deux groupe, Charline se rappela avoir déjà vu brièvement trois des filles composant le groupe de leur interlocuteur.
C'est alors que la petite fille que Charline avait vu leur posa une question.
-Ah ! Vous vous êtes perdus au sein de la passerelle c’est ça ? Vous voulez voir la salle des songes?
Tous la regarda d'un air ébahi. Charline la questionna sur cette salle mais la petite fille resta évasive. Cette attitude agaça Lilith, la jeune fille qui critiqua l'aspect louche d'Isaia et sa troupe.
-Bah y en a une autre qui a l'air louche tiens! Pourquoi refuser de répondre?
-Parce qu'une surprise n'est plus une surprise si elle est dévoilé à l'avance! répliqua Camilla à Lilith
-Bon, on y va? lancèrent le reste des deux équipages
-Oui, oui suivez moi c'est par là
Alors que tous traversèrent un grand couloir étonnamment peu fréquentés, les visiteurs en profitèrent pour faire connaissance.
-Alors comme ça vous vous appelez Isana, Yann, Carla et Sacha et vous êtes en vacances ici? demanda Ophélia
-Oui, nous sommes comme qui dirait des saltimbanques un peu aventuriers. Mais on avait besoin de se détendre avant notre prochaine représentation. mentit Charline sous le nom de Carla
-Et vous? Vous ne nous avez pas dit ce que vous faites sur cette île.
-Ah, heu... En fait nous sommes nous même des genres de... Chasseurs de trésor! On aime bien aller d'île en île, explorer de nouveau horizon tout ça... répondit maladroitement Ophélia
-Je vois s'exprima Yvan en tant que Yann En tout cas vous avez l'air bien sympathiques.
-Vous connaissez pas cette teigne de Lilith! s'affligea Eliott
-Tiens, elle ne répond pas? reprit-il
En effet Lilith ne s'occupait pas de la discussion qui avait lieu. Shane/Sacha était fasciné par la vivacité mis aussi le tempérament de la jeune fille. Il ne savait pas pourquoi mais briser l'esprit de cette fille lui semblait être plus que délectable.
C'est pourquoi il essaya d'en savoir plus sur elle. Ses origines, sa manière de voir les choses, sa personnalité: il lui fallait ses informations.
-Mais bordel tu veux pas me lâcher toi!
-Ah pardon, je voulais froisser personne... s'excusa-t-il avant de reprendre Je sais!
Il sortit une pièce de sa poche.
-On joue à pile ou face? Si je gagnes, tu réponds à mes questions mais si tu gagnes je te laisse tranquille, ça te va?
-Je prend Pile! Et si je gagne je veux autre chose, Je veux que tu fasses tout ce que je te dirais de faire
-Très bien. répondit-il sans sourciller
Il était calme et ce n’était pas pour rien. Avec sa maitrise du lancé de pièce, il pouvait contrôler la rotation de celles-ci pour toujours tomber sur le côté qui l'arrangeait. Une arnaque en gros.
Il lança finalement la pièce qu'il venait de sortir de sa poche. Elle tourna dans les airs avant d'atterrir dans la main de Shane. La tension était palpable. Enfin, Shane/Sacha révéla la face de la pièce: Pile!
La jeune fille exulta tout en se moquant allègrement du jeune garçon. Puis elle se rendit compte que tous étaient autour d'eux, à les attendre, une pointe d'agacement dans leur regard.
-C'est bon, vous avez fini? s'impatienta Eliott
-Ouais c'est bon, et j'ai gagné
Alors que le groupe était presque arrivé à destination, Yvan chuchota quelque chose à Shane.
-Pourquoi tu l'as laissé gagner?
-Je n'ai pas fait ça, j'ai simplement voulu voir si la chance était de mon côté. Bah visiblement non!
Yvan le regarda, suspectant un petit mensonge de sa part mais s'il l'avait fait, c'est qu'il devait avoir ses raisons. C'était ce qu'il pensait.
Finalement après ces minutes de marche, le groupe se retrouva dans une grande salle. Il y avait une multitude de scientifiques qui semblaient s'affairer à maintenir des personnes, surement des touristes, dans un sommeil.
Ces personnes étaient dans de grands tubes, un casque sur la tête. Ils avaient un air paisible. Plus loin sur des bureaux, des écrans semblait projeter des images de ces même personnes mais dans un monde bien différent et coloré.
L'un des scientifiques les accueillit avec le sourire.
-Bien le bonjour! Vous êtes venu pour découvrir l'attraction de cette île je me trompe?
-C'est bien ça répondit Charline et Ophélia en même temps
-Très bien alors laissez moi vous présenter "La salle des songes "! Au moyen d'un outillage révolutionnaire, nous avons été en mesure de découvrir une nouvelle dimension ou tout est possible! Et nous pouvons y envoyer n'importe qui pour une durée d'une heure!
Des étoiles brillaient dans les yeux de certains. Charline en perdit tout sens logique et laissa tomber sa prudence. Les quelques images qu'elle voyait au loin lui fit envie, de même que pour Shane, Lilith et Ophélia.
Les autres se faisaient plus réservés voir carrément méfiant. Mais cela paraissait sans danger donc il n'y avait, dans les faits, aucun problème.
-Bien! Alors nous avons exactement quatre places de libre. Comme c'est votre première fois, c'est gratuit, donc ceux qui veulent y aller les premiers, avancez vous s'il vous plait!
Les huit personnes concernées se concertèrent. Ils décidèrent de faire passer les plus intéressé par cette attraction d'abord, les autres attendant leur tour. C'est ainsi qu'Ophélia, Charline, Lilith et Shane se désignèrent, tout content de vivre une expérience unique en son genre.
Les quatre partirent alors avec une équipe de scientifique en direction des dernières places. Le groupe restant fut conduit par des hôtesses dans une salle d'attente non loin de là. C'était une salle blanche, aseptisé. Il y avait des miroirs qui ornaient les murs. L’impression d’être surveillé s'empara des quatre jeunes gens.
-Au fait Camilla, je trouvais ça surprenant mais tu connais vraiment bien cet endroit. Tu y viens souvent? demanda Pearl
-Assez souvent en fait. Je fais quelques tâches ici
Puis après un silence quelque peu pesant, la petite Camilla le brisa.
-Heu... Si voulez bien m'excuser, je dois aller aux toilettes. Je reviens dans pas longtemps!
Alors qu'elle quittait la salle, une hôtesse vint leur proposer des rafraîchissements. Tous sauf Yvan refusèrent l'offre.
-J'espère que vous apprécierez Monsieur Desmond. dit-elle avant de repartir
Isaia qui était assis juste à côté de lui avait entendu la phrase de l'hôtesse.
-Elle t'as appelé par ton nom... On s'en va. ordonna Isaia à voix basse
Mais soudainement des barreaux très épais barricadèrent la salle immaculée, prenant au piège les quatre voyageurs. Personne ne comprenait ce que cela voulait dire. Isaia se leva, retirant sa perruque.
-On s'est fait avoir! déclara-t-il
Alors que Charline et Shane étaient suivis sans même l'avoir remarqué, Isaia et Yvan étaient aux prises avec un artisan un tantinet escroc. En effet, les prix qu'il avait fixé pour ses lames, il faut le dire, médiocres, étaient bien au dessus du prix du marché selon Isaia.
Il entreprit donc de montrer le savoir faire d'un véritable forgeron en humiliant le propriétaire du magasin sur son propre terrain. Lors de leur entrée, les deux comparses firent grand bruit, annonçant à tous ceux présents dans l'échope que la marchandise était de la camelote.
Le propriétaire forgeron n'eut pas manqué de répliquer à cette attaque verbale cinglante.
-Hey vous! Arrêtez de dire n'importe quoi! Et puis vous êtes qui pour pouvoir dire ça?
-Je suis un forgeron, et à ce que je vois, je suis bien plus qualifié que vous. rétorqua calmement Isaia, méconnaissable
-Ah! Et qu'est-ce qui me fait dire que vous n'êtes pas un jaloux qui envie mes créations? envoya le malhonnête
Isaia sortit sa propre lame. L'atmosphère se fit plus lourde. Les clients voulaient fuir mais étaient également intrigués. Isaia prit à parti un homme dans un rayon qui semblait s'intéressé à l'un des sabres de mauvaise facture du magasin.
-Vous! Voudriez-vous bien utiliser ma lame pour découper cette étalage?
L'homme parut désorienté. Il avait été choisit comme "testeur" mais ne pouvait se résoudre à détruire quelque chose qui appartenait à quelqu'un d'autre. Cependant, lorsqu'il vit l'aura malsaine que dégageait Isaia, ses mains agirent d'elles même.
Prenant le sabre du Démon, il le leva au dessus de sa tête avant de l'abattre sur le meuble. Celui-ci se coupa en deux, d'une netteté et d'une facilité effarante. Le testeur eut des étoiles dans les yeux. C'était ce genre de lame qu'il recherchait.
Isaia lui présenta alors l'un des sabres du magasin, dont la mention était "extrêmement tranchant", le tout sous le regard impuissant et les cris du propriétaire. L'homme essaya de trancher un deuxième étalage mais le résultat fut sans appel: La lame ne pénétra même pas le bois qui constituait le meuble.
Un brouhaha se leva. On pouvait distinguer les mots "charlatan" et "escroc" entre autre. Le forgeron fit sortir tout le monde, dégouté d'avoir croisé la route d'Il Demonio.
Isaia se marrait sous le regard amusé et en même temps consterné d'Yvan.
-T'es un démon dans tout les sens du terme toi... déplora-t-il
-Mais non! Disons que je suis le défenseur des vrais artisans. se mit à rire Isaia
-Heu... Mais on a perdu les deux autres illuminés...
-Hum. En continuant de marcher, on les retrouvera certainement.
-J'espère que ça mettra pas trop de temps... s'inquiéta le mastodonte
Pourtant il ne leur fallut pas longtemps avant de tomber devant le même immeuble que Charline et Shane. Cette île était bien plus petite qu'elle ne le paraissait.
-Je veux rentrer dedans Charline!
-Toi et ta nature à vouloir tout diriger... Tu crois que je vais céder Shane?
-Aller, s'il te plait! implora le jeune garçon
-Non! On ne devrait pas trop s'éloigner des autres.
Le jeune garçon était alors sur le point de sortir un rouleau de pièce de sa poche, prêt à trouer la peau de la scientifique à cause de son refus mais une main attrapa son bras, l'en empêchant.
-On va le visiter ce bâtiment. balança Isaia accompagné d'Yvan
-Ah, vous êtes de retour. remarqua Charline
-Ouais! Et d'ailleurs c'était plutôt marrant s'amusa Yvan
-Bon on y va? sautilla Shane dans tout les sens
Les trois adultes le suivirent, sous le regard de l'ombre qui suivait Charline et Shane. L'homme qui les épiait sorti un escargophone de sa poche.
-Allo, vous m'entendez? Je vous confirme que les criminels qui voyagent avec Il Demonio ont pénétré dans "la Passerelle". Vous pouvez commencez l’opération
-Très bien, reçu 5 sur 5! Mais, j'ai une question... Comment les avez vous emmenez ici?
-J'ai rien fait en fait. dit-il avant de raccrocher, gêné
Malgré plusieurs renseignements, le petit groupe s'était perdu au sein de la Passerelle. Ils avaient pris ce qu'ici on appelait un ascenseur et se trouvaient maintenant au deuxième étage. La troupe traversait en ligne avec Yvan à sa tête, suivi d'Isaia, Shane et enfin Charline. Alors qu'ils tournaient en rond, sans savoir que faire, une maladroite se heurta contre l'imposant Yvan.
-Bon Isaia, t’avances ou quoi? demanda Shane
En face de tant de personne, Charline reprit le garçon en le frappant sur la tête.
-C’est pas Isaia, mais Isana ! Combien de fois va-t-il falloir te le répéter?
Alors qu'une petite discussion se créa entre les deux groupe, Charline se rappela avoir déjà vu brièvement trois des filles composant le groupe de leur interlocuteur.
C'est alors que la petite fille que Charline avait vu leur posa une question.
-Ah ! Vous vous êtes perdus au sein de la passerelle c’est ça ? Vous voulez voir la salle des songes?
Tous la regarda d'un air ébahi. Charline la questionna sur cette salle mais la petite fille resta évasive. Cette attitude agaça Lilith, la jeune fille qui critiqua l'aspect louche d'Isaia et sa troupe.
-Bah y en a une autre qui a l'air louche tiens! Pourquoi refuser de répondre?
-Parce qu'une surprise n'est plus une surprise si elle est dévoilé à l'avance! répliqua Camilla à Lilith
-Bon, on y va? lancèrent le reste des deux équipages
-Oui, oui suivez moi c'est par là
Alors que tous traversèrent un grand couloir étonnamment peu fréquentés, les visiteurs en profitèrent pour faire connaissance.
-Alors comme ça vous vous appelez Isana, Yann, Carla et Sacha et vous êtes en vacances ici? demanda Ophélia
-Oui, nous sommes comme qui dirait des saltimbanques un peu aventuriers. Mais on avait besoin de se détendre avant notre prochaine représentation. mentit Charline sous le nom de Carla
-Et vous? Vous ne nous avez pas dit ce que vous faites sur cette île.
-Ah, heu... En fait nous sommes nous même des genres de... Chasseurs de trésor! On aime bien aller d'île en île, explorer de nouveau horizon tout ça... répondit maladroitement Ophélia
-Je vois s'exprima Yvan en tant que Yann En tout cas vous avez l'air bien sympathiques.
-Vous connaissez pas cette teigne de Lilith! s'affligea Eliott
-Tiens, elle ne répond pas? reprit-il
En effet Lilith ne s'occupait pas de la discussion qui avait lieu. Shane/Sacha était fasciné par la vivacité mis aussi le tempérament de la jeune fille. Il ne savait pas pourquoi mais briser l'esprit de cette fille lui semblait être plus que délectable.
C'est pourquoi il essaya d'en savoir plus sur elle. Ses origines, sa manière de voir les choses, sa personnalité: il lui fallait ses informations.
-Mais bordel tu veux pas me lâcher toi!
-Ah pardon, je voulais froisser personne... s'excusa-t-il avant de reprendre Je sais!
Il sortit une pièce de sa poche.
-On joue à pile ou face? Si je gagnes, tu réponds à mes questions mais si tu gagnes je te laisse tranquille, ça te va?
-Je prend Pile! Et si je gagne je veux autre chose, Je veux que tu fasses tout ce que je te dirais de faire
-Très bien. répondit-il sans sourciller
Il était calme et ce n’était pas pour rien. Avec sa maitrise du lancé de pièce, il pouvait contrôler la rotation de celles-ci pour toujours tomber sur le côté qui l'arrangeait. Une arnaque en gros.
Il lança finalement la pièce qu'il venait de sortir de sa poche. Elle tourna dans les airs avant d'atterrir dans la main de Shane. La tension était palpable. Enfin, Shane/Sacha révéla la face de la pièce: Pile!
La jeune fille exulta tout en se moquant allègrement du jeune garçon. Puis elle se rendit compte que tous étaient autour d'eux, à les attendre, une pointe d'agacement dans leur regard.
-C'est bon, vous avez fini? s'impatienta Eliott
-Ouais c'est bon, et j'ai gagné
Alors que le groupe était presque arrivé à destination, Yvan chuchota quelque chose à Shane.
-Pourquoi tu l'as laissé gagner?
-Je n'ai pas fait ça, j'ai simplement voulu voir si la chance était de mon côté. Bah visiblement non!
Yvan le regarda, suspectant un petit mensonge de sa part mais s'il l'avait fait, c'est qu'il devait avoir ses raisons. C'était ce qu'il pensait.
Finalement après ces minutes de marche, le groupe se retrouva dans une grande salle. Il y avait une multitude de scientifiques qui semblaient s'affairer à maintenir des personnes, surement des touristes, dans un sommeil.
Ces personnes étaient dans de grands tubes, un casque sur la tête. Ils avaient un air paisible. Plus loin sur des bureaux, des écrans semblait projeter des images de ces même personnes mais dans un monde bien différent et coloré.
L'un des scientifiques les accueillit avec le sourire.
-Bien le bonjour! Vous êtes venu pour découvrir l'attraction de cette île je me trompe?
-C'est bien ça répondit Charline et Ophélia en même temps
-Très bien alors laissez moi vous présenter "La salle des songes "! Au moyen d'un outillage révolutionnaire, nous avons été en mesure de découvrir une nouvelle dimension ou tout est possible! Et nous pouvons y envoyer n'importe qui pour une durée d'une heure!
Des étoiles brillaient dans les yeux de certains. Charline en perdit tout sens logique et laissa tomber sa prudence. Les quelques images qu'elle voyait au loin lui fit envie, de même que pour Shane, Lilith et Ophélia.
Les autres se faisaient plus réservés voir carrément méfiant. Mais cela paraissait sans danger donc il n'y avait, dans les faits, aucun problème.
-Bien! Alors nous avons exactement quatre places de libre. Comme c'est votre première fois, c'est gratuit, donc ceux qui veulent y aller les premiers, avancez vous s'il vous plait!
Les huit personnes concernées se concertèrent. Ils décidèrent de faire passer les plus intéressé par cette attraction d'abord, les autres attendant leur tour. C'est ainsi qu'Ophélia, Charline, Lilith et Shane se désignèrent, tout content de vivre une expérience unique en son genre.
Les quatre partirent alors avec une équipe de scientifique en direction des dernières places. Le groupe restant fut conduit par des hôtesses dans une salle d'attente non loin de là. C'était une salle blanche, aseptisé. Il y avait des miroirs qui ornaient les murs. L’impression d’être surveillé s'empara des quatre jeunes gens.
-Au fait Camilla, je trouvais ça surprenant mais tu connais vraiment bien cet endroit. Tu y viens souvent? demanda Pearl
-Assez souvent en fait. Je fais quelques tâches ici
Puis après un silence quelque peu pesant, la petite Camilla le brisa.
-Heu... Si voulez bien m'excuser, je dois aller aux toilettes. Je reviens dans pas longtemps!
Alors qu'elle quittait la salle, une hôtesse vint leur proposer des rafraîchissements. Tous sauf Yvan refusèrent l'offre.
-J'espère que vous apprécierez Monsieur Desmond. dit-elle avant de repartir
Isaia qui était assis juste à côté de lui avait entendu la phrase de l'hôtesse.
-Elle t'as appelé par ton nom... On s'en va. ordonna Isaia à voix basse
Mais soudainement des barreaux très épais barricadèrent la salle immaculée, prenant au piège les quatre voyageurs. Personne ne comprenait ce que cela voulait dire. Isaia se leva, retirant sa perruque.
-On s'est fait avoir! déclara-t-il
Dernière édition par ji-san le Dim 8 Déc - 19:06, édité 1 fois (Raison : Parce que la perfection, ça n'existe pas mais on peut s'en rapprocher!)
ji-san- Infatigable dessinateur
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Date d'inscription : 03/07/2012
Re: D'un monde à l'autre
Dès que les barreaux furent tombés, les prenant au piège, les trois autres criminels se levèrent à l’unisson. Leurs yeux étaient tous rivés vers les barres métalliques qui les privaient de leur liberté. Isaia se précipita vers leur unique sortie maintenant condamnée et attrapa les barreaux froids d’une poigne ferme. Il tentait de contorsionner sa tête tant bien que mal afin de voir s’il y avait une quelconque présence dans le corridor qui lui faisait face. Yvan grinçait des dents tout comme Eliott. Ils s’étaient fait avoir comme des débutants. Observant les alentours, le chevalier déglutit bruyamment. La pièce, d’un blanc pur et habillée de miroir lui donnait un sentiment de malaise, jusqu’à le troubler même. Des rats de laboratoire. Voilà l’impression qu’il avait en ce moment même.
-Pearl : Acciaro Isaia donc ? Il me semblait bien que ton visage me disait quelque chose.
L’intéressé se retourna vers la cuisinière qui se tenait debout au fond de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine. Son visage reflétait une neutralité et un calme à la limite du légendaire. Tandis qu’elle replaçait une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille, Il Demonio l’interrogea :
-Isaia : Se serait-on déjà rencontré quelque part ?
-Pearl : Non. Mais tes exploits ont fait parler de toi sur tout South Blue. Je me contente de m’informer de ce qui se passe dans le monde, rien de plus. Elle marqua une pause en tournant la tête vers les barreaux. Dans tous les cas, il va falloir travailler ensemble pour sortir de là et prévenir les autres.
Isaia aurait bien sorti une raillerie mais la situation dans laquelle ils se trouvaient et la colère qui bouillonnait en lui ne lui permettait pas. A la place il se contenta d’acquiescer tout en observant avec minutie la pièce. Ils se devaient absolument de trouver un moyen pour sortir de là. Ils ne savaient pas ce qu’il les attendait dans ce bâtiment, cette île même. En tout cas, rien de bon pour eux.
Les quatre hors la loi étaient guidés par un petit de groupe de plusieurs chercheurs. Blouse blanche oblige, ils avaient un petit air impressionnant. Certains avaient les cheveux hirsutes, d’autres de grosses lunettes rondes. Charline et Ophélia les suivaient sans broncher, plein d’étoiles dans les yeux. Elles avaient toute deux hâte de pouvoir tester cette attraction comme ils l’appelaient. En revanche à l’arrière, fermant la marche, les deux plus jeunes étaient plus sur leurs gardes. Ils traversaient un couloir fait exclusivement de baies vitrées. Ainsi, Shane pouvait voir les bureaux des savants. Son regard passait d’un seul scientifique prenant sa pause café à une réunion de plusieurs hommes en blouses blanches dans la salle adjacente. Ceux-ci étaient affairés autour d’un graphique complexe fixé sur un grand tableau. Un des hommes en blanc montrait certains points du graphe à l’aide d’une baguette tandis que les autres prenaient des notes ou se contentaient de hocher la tête positivement. Le jeune garçon n’entendait malheureusement pas ce qu’il pouvait bien raconter, les vitres étant insonorisées. De toute façon, il n’aurait pas compris grand-chose.
Le petit groupe arriva dans la grande salle des songes. Un des hommes en blanc guida les quatre protagonistes vers des tubes de verre horizontaux. Il prit la parole afin d’expliquer la marche à suivre :
-Scientifique : Bien, bien, bien. Je vais vous expliquer comment ça va se passer pour vous. Hé là, les deux, écoutez-moi !
Ophélia et Charline reprirent leur sérieux avant que l’homme en blanc reprenne :
-Scientifique : Donc. Vous allez vous allongez chacun dans un tube comme celui derrière moi. Une fois dedans, nous allons vous mettre un casque sur votre tête. Par des mécanismes que nous ne vous expliquerons pas pour gain de temps, vous allez être plongés dans un sommeil d’une heure exactement.
-Charline : Oh ? Vous réussissez à programmer le temps de sommeil chez un humain ? C’est incroyable, comment faites-vous cela ?
-Scientifique : Comme je vous l’ai dit il y a exactement quarante-six secondes, nous n’allons pas aborder l’explication de tous les mécanismes de cette fabuleuse attraction. De une, la plupart des gens ne comprennent pas notre jargon et de deux, c’est infiniment long à expliquer. C’est le résultat d’années de recherches, voyez-vous ? Répliqua-t-il sèchement.
La jeune femme tiqua. Elle n’appréciait pas que son savoir et son intelligence soient rabaissés de cette manière. Cependant, elle se fit douce violence en ne répondant pas. Croisant les bras sur sa poitrine, elle écouta sagement le récit du scientifique, l’observant d’un œil mauvais. Tant pis, elle allait découvrir les secrets de cette étrange machine en l’essayant de toute façon.
-Scientifique : Je repends, souffla-t-il. Une fois endormis, vous vous retrouverez dans le monde parallèle. Vous allez vivre un rêve éveillé en fait. Là-bas, c’est votre imagination et elle seule qui guidera vos faits et gestes. Vous allez être catapultés dans ce monde magnifique pour une durée d’une heure. Mais ne vous en faites pas. Notre intelligence artificielle, Siri, vous guidera tout au long de votre voyage.
-Ophélia : C’est quoi une intelligence artificielle ? demanda-t-elle, curieuse.
-Scientifique : Pour faire court, c’est une voix d’un de notre collègue qui va vous suivre et vous aiguiller par l’intermédiaire d’un escargophone inter-dimensionnel.
Voyant que la pirate était totalement larguée au mot inter-dimensionnel, le scientifique décida de l’ignorer et de finir enfin ses explications.
-Scientifique : Bien, je crois que j’ai fait le tour. A présent, veuillez prendre place dans votre capsule respective.
-Lilith : Ou sont les autres au fait ?
-Scientifique : Ne vous en faites pas. Ils seront amenés à vos côtés bientôt. Ils ont été accueillis dans une salle en attendant leur tour, que des capsules se libèrent.
La rose hocha la tête, pensive, avant de monter dans son tube de verre. Les quatre s’allongèrent et des quatre femmes vinrent poser un casque à l’apparence futuriste sur leur tête respective. Il était relié à des câbles plus ou moins épais, rouges, bleus, noirs ou verts. Ophélia sentit ses paupières devenir lourdes et put à peine distinguer la voix du scientifique qui leur avait tout expliqué lui disant :
Ophélia était allongée sur le sol. Et quel sol ? Que du blanc, partout. Au dessus d’elle, autour d’elle. Elle ne voyait pas l’horizon. Elle décida de se lever afin de découvrir un peu ce monde blanc. Voulant s’appuyer sur sa main droite, elle sentit une sensation de froid. Du métal ? Elle baissa les yeux vers son bras droit. Un canon de gros calibre y était attaché. Elle l’observa longuement sous tous les angles avant de s’écrier un « Trop génial ! » et de partir à la conquête de ce monde pur. Impossible de savoir ou est-ce qu’elle se dirigeait. Au sud, à l’est ? Aucune idée. En marchant, elle se rendit compte qu’elle était seule. Elle n’avait vu ni Lilith, ni les deux autres. C’était assez embêtant, elle voulait partager cette expérience elle, pas la vivre seule, c’est moins fun sinon.
Elle ne comptait plus le temps pendant lequel elle avait marché maintenant. D’ailleurs, avec un tel paysage, impossible de savoir quelle heure il était. Soudain, elle aperçut une silhouette au loin. Son visage s’illumina : elle n’était plus seule ! Elle courut vers elle, en agitant les bras et criant. La silhouette se retourna. Une jeune fille. Elle avait de longs cheveux roses et était vêtue d’une robe noire à dentelle rosée. Elle tenait dans ses mains une grande lance actuellement divisée en plusieurs morceaux reliés entre eux par une chaine. Elle semblait avoir du mal à la manipuler, vu les grands gestes maladroits qu’elle faisait.
-Ophélia : Hé ! T’es toute seule ? Tu sais ou on est ?
La jeune fille se retourna et toisa Ophélia d’un œil mauvais.
-T’es qui toi ?
-Ophélia : Je te retourne la… Oh non ! Lilith c’est bien toi ?
La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois, la bouche grande ouverte :
-Lilith : Attends attends, Ophélia ?!
-Ophélia : Mais tes cheveux ! Et, et une robe ? Tu détestes les robes pourtant !
-Lilith : Me parle pas de cheveux, t’as vu les tiens ? Répliqua-t-elle sèchement. Attends, t’as dit une robe ?!
La rose baissa les yeux et prit les pans du vêtement entre ses petites mains. Elle hurla de rage.
Tandis que la capitaine pirate admirait maintenant ses longs cheveux pendant que Lilith braillait à qui voulait l’entendre son mécontentement, une voix venant de nulle part s’adressa aux deux filles. Une voix assez mécanique, monotone et grave :
-Siri : Bienvenues dans le monde des songes. Je m’appelle Siri. Je suis là pour vous guider afin que vous puissiez profiter pleinement des opportunités que notre attraction a à vous offrir. Je suis là également pour répondre à la moindre de vos interrogations.
-Lilith : Pourquoi je porte une robe, bordel de m**de ?! S’excita la jeune navigatrice.
-Siri : L’apparence que vous avez actuellement dépend uniquement de votre caractère, votre raison d’être et de vos souhaits. Dans votre cas, la machine a décidé de faire ressortir votre apparence.
-Lilith : Mais mon apparence était très bien avant ! C’est quoi votre problème enfin ?
-Ophélia : C’est vrai que j’aime bien les cheveux longs… pensa-t-elle à voix haute.
-Siri : L’apparence que vous avez actuellement dépend uniquement de votre caractère, votre raison d’être et-
-Lilith : Ok, c’est bon laisses tomber.
Irritée, elle coupa l’intelligence artificielle et marmonna quelques jurons dans sa barbe. Ophélia tenta de la rassurer en la comparant à un bonbon acide. Haussant les sourcils face au récit de son capitaine, elle l’écoutait raconter qu’un bonbon était attirant et anodin à la vue, mais une fois qu’on y avait gouté, il devenait piquant et acerbe. Sceptique, très sceptique même, Lilith se contenta de laisser parler sa capitaine en lui répondant d’un bref hochement de tête à la fin. Rapidement après Siri reprit :
-Siri : Quoi qu’il en soit, maintenant que vous avez fait connaissance avec votre nouvelle apparence, il est temps pour nous de vous envoyer vraiment dans le monde des songes.
Les deux filles se regardèrent avant de river leurs yeux vers le sol. Il tremblait sous leurs pieds. Il commença à se fissurer tout en brillant. La lumière aveugla les deux jeunes filles qui mirent leurs bras en visière afin de se protéger. Ophélia avait la tête qui tourne. Elle perdit l’équilibre et tomba à la renverse, les yeux fermés. La lumière était devenue maintenant éclatante et les filles se sentirent happées par celle-ci.
La jeune capitaine se frotta les yeux. Elle en ouvrit un, puis rapidement l’autre voyant le paysage pour le moins original qui se dressait devant elle. Elle tourna sa tête furtivement de droite à gauche, cherchant Lilith. Elle était allongée par terre, le bras posé sur ses yeux. La tireuse d’élite secoua vivement sa camarade par les épaules, lui intimant de se lever. La rose fut ébahie par le décor ; bouche bée, elle se leva tel un automate. Les deux filles se trouvaient au centre d’une grande allée faite de dalles aux multiples couleurs pastelles. Bleu, vert, jaune, rose, rouge ainsi que mauve. Le ciel quant à lui était d’un rose pâle, orné de nuages nacrés. On aurait dit de la barbapapa. S’ils étaient à sa portée, Lilith les aurait bien goutés. Les deux pirates se mirent à marcher au centre de l’allée. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, elles pouvaient observer des choses totalement insolites. Des maisons faites uniquement de sucreries, des sculptures faites de macarons géants, une fontaine de chocolat ou encore des murs faits de chantilly et de sucre glace.
Seulement, une chose dérangeait Ophélia et Lilith. Il n’y avait personne. Pas un chat à l’horizon. Pourtant, vu le nombre d’hommes et de femmes qui essayaient l’attraction, elles auraient du en croiser du monde, non ?
Ophélia stoppa sa marche. Intriguée Lilith en fit de même. Elles pouvaient voir au loin une grande bâtisse. Une maison de poupée suspendue dans le vide. Ou plutôt des ruines d’une maison de poupée. Elle avait l’air d’avoir connu des incendies vu les grosses trainées noires sur sa façade. Les fenêtres étaient brisées. On pouvait y voir des bouts de tissus en dépasser, les anciens rideaux sans doute. Sa toiture de couleur cyan était trouée à certains endroits. Ophélia remarqua que la cheminée ne se tenait pas droite.
Mais le plus étonnant n’était pas l’état de la demeure en elle-même, mais plutôt le fait qu’elle était retenue dans le vide à l’aide de millions de rubans multicolores.
-Ophélia : Allons dans cette maison, ordonna-t-elle à sa navigatrice.
Lilith suivit sa capitaine sans broncher. Plus elles avançaient, plus le décor devenait inquiétant et glauque. Il restait le même, mais des membres qui semblaient avoir appartenu à des poupées étaient plantés ou posés ici et là. Ainsi, les deux jeunes femmes voyaient une jambe, un visage, un bras… Lilith se surprit même à marcher par égard sur une main faite de porcelaine.
-Lilith : C’est flippant ici… déclara-t-elle en levant son pied, une mine dégoutée sur son visage.
-Ophélia : Euh Siri ? Siri ?
-Siri : Je suis toujours là. Avez-vous une question à me faire part ?
-Ophélia : C’est normal tout ces- Lilith baisses-toi !
Par reflexe, la rose obéit promptement à sa capitaine. Une lame d’air horizontale vint frôler la tête des deux femmes. Elle s’écrasa un peu plus loin, détruisant une colonne de macarons. Complètement interloquées, les pirates regardèrent en direction de la provenance de l’attaque. Elles virent une silhouette féminine se dessiner. La femme devait bien avoir une trentaine d’années. Plutôt fine et élancée, elle portait une robe marron ainsi que des bottes de la même couleur. Ses yeux verts contrastaient avec ses cheveux sombres, tressés en une longue natte. Dans ses mains, une longue et grande faux.
Mais un détail frappait les deux filles : elle possédait deux cornes vertes qui dépassaient du haut de son crâne. Ses mains n’étaient plus celle d’un humain, on aurait plutôt dit des pattes de lézard vu sa forme allongée et les écailles qui s’y trouvaient dessus. Elle possédait une queue reptilienne également. Tandis que son apparence semi-humaine intriguait Ophélia, Lilith hurla :
-Lilith : Non mais t’es pas bien comme fille toi ! D’où tu nous attaque sans prévenir ?
-Je vous ai débarrassé de ce satané Siri. Soyez-en reconnaissant.
-Ophélia : Mais il était utile ! Il était là pour nous guider ! Se défendit-elle.
-Vous guidez ? Laissez-moi rire, vous guider à votre perte oui !
-Lilith : Ah oui ? Parce que c’est clair que t’as pas l’air du tout d’être moins louche d’une intelligence artificielle toi ! D’ailleurs, on peut savoir qui t’es ? Et d’où tu sors aussi, accessoirement ? Ironisa la rose.
-Charlotte : Une intelligence artificielle ? Vous blaguez ? C’est juste un mot compliqué inventé par des scientifiques pour définir un enregistrement escargophonique ! Il ne faut pas croire tout le charabia que l’on vous dit. Elle se calma en voyant la mine déconfite d’Ophélia. Hum, mes excuses, je me suis peut être un peu emportée. Je ne nomme Charlotte. Comme vous je suis une personne qui a voulu tenter la salle des songes.
-Ophélia : Ah ? Et ça te plait ? La questionna-t-elle, sa joie de vivre visiblement revenue. Je ne sais pas trop comment ils arrivent à faire ça mais je trouve ça énorme !
-Charlotte : Ahah ! Ne parles pas trop vite jeune fille. Elle soupira tristement. Ici c’est l’enfer.
Soudainement, la dénommée Charlotte eut un sursaut. Elle resserra sa poigne sur le manche de sa grande faux noire.
-Charlotte : Ils arrivent.
« Qui ça, ils ? » avaient demandé en cœur les deux pirates. A peine avaient elle eu le temps de poser leur question qu’une armée d’araignées d’au moins un bon mètre cinquante de haut arrivèrent droit sur elles. Charlotte fondit en direction des arachnides, faisant tournoyer sa faux gracieusement. Un à un, elle décapita les monstres. Par pur reflexe, Ophélia voulut poser sa main sur sa cuisse, là ou se trouvait son pistolet d’habitude.
-Ophélia : Mince, je n’ai plus mon arme !
-Charlotte : Tu as un canon à ton bras droit, sers t’en ! Cria-t-elle, le dos tourné à la tireuse d’élite. N’oublies pas ce qu’ils t’ont dit avant de rentrer. Tes actions dépendent uniquement de ta pensée ici ! Si tu veux tirer, alors penses que tu tires !
Ophélia n’avait pas le temps de réfléchir. Elle exécuta les dires de la femme à mi-humaine. Fermant les yeux et pointant le canon droit devant elle, elle s’imagina en train de tirer. Un bruit d’explosion parvint à ses oreilles. Surprise, elle ouvrit les yeux : ça avait fonctionné !
Maintenant qu’elle avait compris la marche à suivre, elle tira sur les nombreuses araignées qui l’encerclaient à présent. Lilith avait aussi compris le mécanisme étrange qui habitait ce monde.
Elle transperçait de sa lance les bêtes qui s’approchaient trop d’elle. Elle en tranchait aussi, en donnant des coups de lame horizontaux. « Donc si je pense que mon arme s’allonge, elle va s’allonger hein ? » La rose ce concentra. Peu de temps après, le manche de la lance avait gagné un bon mètre. Grace à cela, la rose avait pu agrandir son champ de frappe.
Les trois femmes vinrent rapidement à bout des arachnides. Lilith et Ophélia soufflèrent un bon coup. Elles devaient se remettre de leurs émotions, n’ayant absolument pas compris ce qui s’était passé.
-Ophélia : Tu peux nous expliquer pourquoi ces bestioles nous ont attaqué ? C’est pas censé être une attraction ce qu’on- Aaaah !
Ophélia hurla de douleur. Une araignée ayant échappé au massacre des siens, et qui avait feint la mort, venait de planter une de ses pattes dans la cuisse de la pirate. Charlotte intervint rapidement ; elle s’élança vers elle, et enfonça la pointe de sa faux entre les deux ses deux yeux. Puis elle arracha la patte d’un coup sec de la jambe de la brune.
-Lilith : Tu…tu ne saignes pas !
-Ophélia : Peut-être mais ça fait un mal de chien ! Gémit-elle tout en se tenant la cuisse.
-Charlotte : Quand on y réfléchit c’est normal. C’est votre esprit qui a été catapulté dans ce monde, pas votre corps. Donc quelle que soit la blessure infligée, vous ne saignerez pas, et vous ne mourrez pas, puisqu’aucune fonction vitale ne peut être altérée.
-Lilith : On est donc immortels ? l’interrogea-t-elle vivement.
-Charlotte : Je ne dirais pas immortel sur le long terme, mais dans un sens, oui. Charlotte observa ses mains d’un air triste en prononçant sa dernière phrase. Bon, allons y maintenant, entrons dans le manoir. Ce que l’on vient d’affronter ce n’était que du menu fretin.
-Ophélia : Comment ça ?
-Charlotte : Si vous voulez sortir d’ici, il va falloir battre le maître des lieux.
-Lilith : Je suis la seule à être larguée ?
-Charlotte : Il existe plusieurs maîtres des lieux dans le monde parallèle. Ce sont des créatures monstrueuses, envoyées par les organisateurs de la salle des songes : les scientifiques qui vous ont envoyé ici en gros. Ils sont là pour vous ralentir. Vous avez exactement une heure pour sortir du monde parallèle.
-Ophélia : Attends, tu veux dire que les araignées que l’on vient de battre ont été envoyées par les scientifiques que l’on a rencontré tout à l’heure ?
-Charlotte : C’est exactement ça, répondit-elle d’un calme extrême.
-Lilith : Quoi ?! Et comment on sort ?
-Charlotte : Il faut battre six maîtres des lieux. En battant un maître des lieux, vous obtenez un artéfact. Mais attention : une fois que vous avez récolté six artéfacts ce n’est pas terminé. Les six artéfacts vous permettront d’ouvrir la porte du maître des lieux ultimes : le dieu des rêves. Elle fit une pause avant de reprendre. Sachez que vaincre un maître des lieux n’est pas chose aisée par contre.
Face au silence et aux visages en décomposition des deux pirates, la femme mi-reptilienne se tourna en direction de la maison de poupée et annonça :
-Charlotte : Dans tout les cas, nous n’avons pas de temps à perdre. Entrons dans cet espèce de manoir, le maître des lieux doit s’y trouver. Elle se retourna vers les deux filles avec un mince sourire triste. Hé oui, vous avez été piégées, comme bon nombre de personnes.
-Ophélia : Il faut qu’on trouve un moyen de prévenir les autres et vite.
-Lilith : Et que l’on retrouve Pamela et Nicolas aussi.
-Ophélia : C’est Carla et Sacha.
-Pearl : Acciaro Isaia donc ? Il me semblait bien que ton visage me disait quelque chose.
L’intéressé se retourna vers la cuisinière qui se tenait debout au fond de la pièce, les bras croisés sur sa poitrine. Son visage reflétait une neutralité et un calme à la limite du légendaire. Tandis qu’elle replaçait une mèche de cheveux bouclés derrière son oreille, Il Demonio l’interrogea :
-Isaia : Se serait-on déjà rencontré quelque part ?
-Pearl : Non. Mais tes exploits ont fait parler de toi sur tout South Blue. Je me contente de m’informer de ce qui se passe dans le monde, rien de plus. Elle marqua une pause en tournant la tête vers les barreaux. Dans tous les cas, il va falloir travailler ensemble pour sortir de là et prévenir les autres.
Isaia aurait bien sorti une raillerie mais la situation dans laquelle ils se trouvaient et la colère qui bouillonnait en lui ne lui permettait pas. A la place il se contenta d’acquiescer tout en observant avec minutie la pièce. Ils se devaient absolument de trouver un moyen pour sortir de là. Ils ne savaient pas ce qu’il les attendait dans ce bâtiment, cette île même. En tout cas, rien de bon pour eux.
***
Les quatre hors la loi étaient guidés par un petit de groupe de plusieurs chercheurs. Blouse blanche oblige, ils avaient un petit air impressionnant. Certains avaient les cheveux hirsutes, d’autres de grosses lunettes rondes. Charline et Ophélia les suivaient sans broncher, plein d’étoiles dans les yeux. Elles avaient toute deux hâte de pouvoir tester cette attraction comme ils l’appelaient. En revanche à l’arrière, fermant la marche, les deux plus jeunes étaient plus sur leurs gardes. Ils traversaient un couloir fait exclusivement de baies vitrées. Ainsi, Shane pouvait voir les bureaux des savants. Son regard passait d’un seul scientifique prenant sa pause café à une réunion de plusieurs hommes en blouses blanches dans la salle adjacente. Ceux-ci étaient affairés autour d’un graphique complexe fixé sur un grand tableau. Un des hommes en blanc montrait certains points du graphe à l’aide d’une baguette tandis que les autres prenaient des notes ou se contentaient de hocher la tête positivement. Le jeune garçon n’entendait malheureusement pas ce qu’il pouvait bien raconter, les vitres étant insonorisées. De toute façon, il n’aurait pas compris grand-chose.
Le petit groupe arriva dans la grande salle des songes. Un des hommes en blanc guida les quatre protagonistes vers des tubes de verre horizontaux. Il prit la parole afin d’expliquer la marche à suivre :
-Scientifique : Bien, bien, bien. Je vais vous expliquer comment ça va se passer pour vous. Hé là, les deux, écoutez-moi !
Ophélia et Charline reprirent leur sérieux avant que l’homme en blanc reprenne :
-Scientifique : Donc. Vous allez vous allongez chacun dans un tube comme celui derrière moi. Une fois dedans, nous allons vous mettre un casque sur votre tête. Par des mécanismes que nous ne vous expliquerons pas pour gain de temps, vous allez être plongés dans un sommeil d’une heure exactement.
-Charline : Oh ? Vous réussissez à programmer le temps de sommeil chez un humain ? C’est incroyable, comment faites-vous cela ?
-Scientifique : Comme je vous l’ai dit il y a exactement quarante-six secondes, nous n’allons pas aborder l’explication de tous les mécanismes de cette fabuleuse attraction. De une, la plupart des gens ne comprennent pas notre jargon et de deux, c’est infiniment long à expliquer. C’est le résultat d’années de recherches, voyez-vous ? Répliqua-t-il sèchement.
La jeune femme tiqua. Elle n’appréciait pas que son savoir et son intelligence soient rabaissés de cette manière. Cependant, elle se fit douce violence en ne répondant pas. Croisant les bras sur sa poitrine, elle écouta sagement le récit du scientifique, l’observant d’un œil mauvais. Tant pis, elle allait découvrir les secrets de cette étrange machine en l’essayant de toute façon.
-Scientifique : Je repends, souffla-t-il. Une fois endormis, vous vous retrouverez dans le monde parallèle. Vous allez vivre un rêve éveillé en fait. Là-bas, c’est votre imagination et elle seule qui guidera vos faits et gestes. Vous allez être catapultés dans ce monde magnifique pour une durée d’une heure. Mais ne vous en faites pas. Notre intelligence artificielle, Siri, vous guidera tout au long de votre voyage.
-Ophélia : C’est quoi une intelligence artificielle ? demanda-t-elle, curieuse.
-Scientifique : Pour faire court, c’est une voix d’un de notre collègue qui va vous suivre et vous aiguiller par l’intermédiaire d’un escargophone inter-dimensionnel.
Voyant que la pirate était totalement larguée au mot inter-dimensionnel, le scientifique décida de l’ignorer et de finir enfin ses explications.
-Scientifique : Bien, je crois que j’ai fait le tour. A présent, veuillez prendre place dans votre capsule respective.
-Lilith : Ou sont les autres au fait ?
-Scientifique : Ne vous en faites pas. Ils seront amenés à vos côtés bientôt. Ils ont été accueillis dans une salle en attendant leur tour, que des capsules se libèrent.
La rose hocha la tête, pensive, avant de monter dans son tube de verre. Les quatre s’allongèrent et des quatre femmes vinrent poser un casque à l’apparence futuriste sur leur tête respective. Il était relié à des câbles plus ou moins épais, rouges, bleus, noirs ou verts. Ophélia sentit ses paupières devenir lourdes et put à peine distinguer la voix du scientifique qui leur avait tout expliqué lui disant :
« En espérant que vous ferez bon voyage. »
***
Ophélia était allongée sur le sol. Et quel sol ? Que du blanc, partout. Au dessus d’elle, autour d’elle. Elle ne voyait pas l’horizon. Elle décida de se lever afin de découvrir un peu ce monde blanc. Voulant s’appuyer sur sa main droite, elle sentit une sensation de froid. Du métal ? Elle baissa les yeux vers son bras droit. Un canon de gros calibre y était attaché. Elle l’observa longuement sous tous les angles avant de s’écrier un « Trop génial ! » et de partir à la conquête de ce monde pur. Impossible de savoir ou est-ce qu’elle se dirigeait. Au sud, à l’est ? Aucune idée. En marchant, elle se rendit compte qu’elle était seule. Elle n’avait vu ni Lilith, ni les deux autres. C’était assez embêtant, elle voulait partager cette expérience elle, pas la vivre seule, c’est moins fun sinon.
Elle ne comptait plus le temps pendant lequel elle avait marché maintenant. D’ailleurs, avec un tel paysage, impossible de savoir quelle heure il était. Soudain, elle aperçut une silhouette au loin. Son visage s’illumina : elle n’était plus seule ! Elle courut vers elle, en agitant les bras et criant. La silhouette se retourna. Une jeune fille. Elle avait de longs cheveux roses et était vêtue d’une robe noire à dentelle rosée. Elle tenait dans ses mains une grande lance actuellement divisée en plusieurs morceaux reliés entre eux par une chaine. Elle semblait avoir du mal à la manipuler, vu les grands gestes maladroits qu’elle faisait.
- Spoiler:
-Ophélia : Hé ! T’es toute seule ? Tu sais ou on est ?
La jeune fille se retourna et toisa Ophélia d’un œil mauvais.
-T’es qui toi ?
-Ophélia : Je te retourne la… Oh non ! Lilith c’est bien toi ?
La jeune fille cligna des yeux plusieurs fois, la bouche grande ouverte :
-Lilith : Attends attends, Ophélia ?!
- Spoiler:
-Ophélia : Mais tes cheveux ! Et, et une robe ? Tu détestes les robes pourtant !
-Lilith : Me parle pas de cheveux, t’as vu les tiens ? Répliqua-t-elle sèchement. Attends, t’as dit une robe ?!
La rose baissa les yeux et prit les pans du vêtement entre ses petites mains. Elle hurla de rage.
Tandis que la capitaine pirate admirait maintenant ses longs cheveux pendant que Lilith braillait à qui voulait l’entendre son mécontentement, une voix venant de nulle part s’adressa aux deux filles. Une voix assez mécanique, monotone et grave :
-Siri : Bienvenues dans le monde des songes. Je m’appelle Siri. Je suis là pour vous guider afin que vous puissiez profiter pleinement des opportunités que notre attraction a à vous offrir. Je suis là également pour répondre à la moindre de vos interrogations.
-Lilith : Pourquoi je porte une robe, bordel de m**de ?! S’excita la jeune navigatrice.
-Siri : L’apparence que vous avez actuellement dépend uniquement de votre caractère, votre raison d’être et de vos souhaits. Dans votre cas, la machine a décidé de faire ressortir votre apparence.
-Lilith : Mais mon apparence était très bien avant ! C’est quoi votre problème enfin ?
-Ophélia : C’est vrai que j’aime bien les cheveux longs… pensa-t-elle à voix haute.
-Siri : L’apparence que vous avez actuellement dépend uniquement de votre caractère, votre raison d’être et-
-Lilith : Ok, c’est bon laisses tomber.
Irritée, elle coupa l’intelligence artificielle et marmonna quelques jurons dans sa barbe. Ophélia tenta de la rassurer en la comparant à un bonbon acide. Haussant les sourcils face au récit de son capitaine, elle l’écoutait raconter qu’un bonbon était attirant et anodin à la vue, mais une fois qu’on y avait gouté, il devenait piquant et acerbe. Sceptique, très sceptique même, Lilith se contenta de laisser parler sa capitaine en lui répondant d’un bref hochement de tête à la fin. Rapidement après Siri reprit :
-Siri : Quoi qu’il en soit, maintenant que vous avez fait connaissance avec votre nouvelle apparence, il est temps pour nous de vous envoyer vraiment dans le monde des songes.
Les deux filles se regardèrent avant de river leurs yeux vers le sol. Il tremblait sous leurs pieds. Il commença à se fissurer tout en brillant. La lumière aveugla les deux jeunes filles qui mirent leurs bras en visière afin de se protéger. Ophélia avait la tête qui tourne. Elle perdit l’équilibre et tomba à la renverse, les yeux fermés. La lumière était devenue maintenant éclatante et les filles se sentirent happées par celle-ci.
***
La jeune capitaine se frotta les yeux. Elle en ouvrit un, puis rapidement l’autre voyant le paysage pour le moins original qui se dressait devant elle. Elle tourna sa tête furtivement de droite à gauche, cherchant Lilith. Elle était allongée par terre, le bras posé sur ses yeux. La tireuse d’élite secoua vivement sa camarade par les épaules, lui intimant de se lever. La rose fut ébahie par le décor ; bouche bée, elle se leva tel un automate. Les deux filles se trouvaient au centre d’une grande allée faite de dalles aux multiples couleurs pastelles. Bleu, vert, jaune, rose, rouge ainsi que mauve. Le ciel quant à lui était d’un rose pâle, orné de nuages nacrés. On aurait dit de la barbapapa. S’ils étaient à sa portée, Lilith les aurait bien goutés. Les deux pirates se mirent à marcher au centre de l’allée. Au fur et à mesure qu’elles avançaient, elles pouvaient observer des choses totalement insolites. Des maisons faites uniquement de sucreries, des sculptures faites de macarons géants, une fontaine de chocolat ou encore des murs faits de chantilly et de sucre glace.
Seulement, une chose dérangeait Ophélia et Lilith. Il n’y avait personne. Pas un chat à l’horizon. Pourtant, vu le nombre d’hommes et de femmes qui essayaient l’attraction, elles auraient du en croiser du monde, non ?
Ophélia stoppa sa marche. Intriguée Lilith en fit de même. Elles pouvaient voir au loin une grande bâtisse. Une maison de poupée suspendue dans le vide. Ou plutôt des ruines d’une maison de poupée. Elle avait l’air d’avoir connu des incendies vu les grosses trainées noires sur sa façade. Les fenêtres étaient brisées. On pouvait y voir des bouts de tissus en dépasser, les anciens rideaux sans doute. Sa toiture de couleur cyan était trouée à certains endroits. Ophélia remarqua que la cheminée ne se tenait pas droite.
Mais le plus étonnant n’était pas l’état de la demeure en elle-même, mais plutôt le fait qu’elle était retenue dans le vide à l’aide de millions de rubans multicolores.
-Ophélia : Allons dans cette maison, ordonna-t-elle à sa navigatrice.
Lilith suivit sa capitaine sans broncher. Plus elles avançaient, plus le décor devenait inquiétant et glauque. Il restait le même, mais des membres qui semblaient avoir appartenu à des poupées étaient plantés ou posés ici et là. Ainsi, les deux jeunes femmes voyaient une jambe, un visage, un bras… Lilith se surprit même à marcher par égard sur une main faite de porcelaine.
-Lilith : C’est flippant ici… déclara-t-elle en levant son pied, une mine dégoutée sur son visage.
-Ophélia : Euh Siri ? Siri ?
-Siri : Je suis toujours là. Avez-vous une question à me faire part ?
-Ophélia : C’est normal tout ces- Lilith baisses-toi !
Par reflexe, la rose obéit promptement à sa capitaine. Une lame d’air horizontale vint frôler la tête des deux femmes. Elle s’écrasa un peu plus loin, détruisant une colonne de macarons. Complètement interloquées, les pirates regardèrent en direction de la provenance de l’attaque. Elles virent une silhouette féminine se dessiner. La femme devait bien avoir une trentaine d’années. Plutôt fine et élancée, elle portait une robe marron ainsi que des bottes de la même couleur. Ses yeux verts contrastaient avec ses cheveux sombres, tressés en une longue natte. Dans ses mains, une longue et grande faux.
Mais un détail frappait les deux filles : elle possédait deux cornes vertes qui dépassaient du haut de son crâne. Ses mains n’étaient plus celle d’un humain, on aurait plutôt dit des pattes de lézard vu sa forme allongée et les écailles qui s’y trouvaient dessus. Elle possédait une queue reptilienne également. Tandis que son apparence semi-humaine intriguait Ophélia, Lilith hurla :
-Lilith : Non mais t’es pas bien comme fille toi ! D’où tu nous attaque sans prévenir ?
-Je vous ai débarrassé de ce satané Siri. Soyez-en reconnaissant.
-Ophélia : Mais il était utile ! Il était là pour nous guider ! Se défendit-elle.
-Vous guidez ? Laissez-moi rire, vous guider à votre perte oui !
-Lilith : Ah oui ? Parce que c’est clair que t’as pas l’air du tout d’être moins louche d’une intelligence artificielle toi ! D’ailleurs, on peut savoir qui t’es ? Et d’où tu sors aussi, accessoirement ? Ironisa la rose.
-Charlotte : Une intelligence artificielle ? Vous blaguez ? C’est juste un mot compliqué inventé par des scientifiques pour définir un enregistrement escargophonique ! Il ne faut pas croire tout le charabia que l’on vous dit. Elle se calma en voyant la mine déconfite d’Ophélia. Hum, mes excuses, je me suis peut être un peu emportée. Je ne nomme Charlotte. Comme vous je suis une personne qui a voulu tenter la salle des songes.
-Ophélia : Ah ? Et ça te plait ? La questionna-t-elle, sa joie de vivre visiblement revenue. Je ne sais pas trop comment ils arrivent à faire ça mais je trouve ça énorme !
-Charlotte : Ahah ! Ne parles pas trop vite jeune fille. Elle soupira tristement. Ici c’est l’enfer.
Soudainement, la dénommée Charlotte eut un sursaut. Elle resserra sa poigne sur le manche de sa grande faux noire.
-Charlotte : Ils arrivent.
« Qui ça, ils ? » avaient demandé en cœur les deux pirates. A peine avaient elle eu le temps de poser leur question qu’une armée d’araignées d’au moins un bon mètre cinquante de haut arrivèrent droit sur elles. Charlotte fondit en direction des arachnides, faisant tournoyer sa faux gracieusement. Un à un, elle décapita les monstres. Par pur reflexe, Ophélia voulut poser sa main sur sa cuisse, là ou se trouvait son pistolet d’habitude.
-Ophélia : Mince, je n’ai plus mon arme !
-Charlotte : Tu as un canon à ton bras droit, sers t’en ! Cria-t-elle, le dos tourné à la tireuse d’élite. N’oublies pas ce qu’ils t’ont dit avant de rentrer. Tes actions dépendent uniquement de ta pensée ici ! Si tu veux tirer, alors penses que tu tires !
Ophélia n’avait pas le temps de réfléchir. Elle exécuta les dires de la femme à mi-humaine. Fermant les yeux et pointant le canon droit devant elle, elle s’imagina en train de tirer. Un bruit d’explosion parvint à ses oreilles. Surprise, elle ouvrit les yeux : ça avait fonctionné !
Maintenant qu’elle avait compris la marche à suivre, elle tira sur les nombreuses araignées qui l’encerclaient à présent. Lilith avait aussi compris le mécanisme étrange qui habitait ce monde.
Elle transperçait de sa lance les bêtes qui s’approchaient trop d’elle. Elle en tranchait aussi, en donnant des coups de lame horizontaux. « Donc si je pense que mon arme s’allonge, elle va s’allonger hein ? » La rose ce concentra. Peu de temps après, le manche de la lance avait gagné un bon mètre. Grace à cela, la rose avait pu agrandir son champ de frappe.
Les trois femmes vinrent rapidement à bout des arachnides. Lilith et Ophélia soufflèrent un bon coup. Elles devaient se remettre de leurs émotions, n’ayant absolument pas compris ce qui s’était passé.
-Ophélia : Tu peux nous expliquer pourquoi ces bestioles nous ont attaqué ? C’est pas censé être une attraction ce qu’on- Aaaah !
Ophélia hurla de douleur. Une araignée ayant échappé au massacre des siens, et qui avait feint la mort, venait de planter une de ses pattes dans la cuisse de la pirate. Charlotte intervint rapidement ; elle s’élança vers elle, et enfonça la pointe de sa faux entre les deux ses deux yeux. Puis elle arracha la patte d’un coup sec de la jambe de la brune.
-Lilith : Tu…tu ne saignes pas !
-Ophélia : Peut-être mais ça fait un mal de chien ! Gémit-elle tout en se tenant la cuisse.
-Charlotte : Quand on y réfléchit c’est normal. C’est votre esprit qui a été catapulté dans ce monde, pas votre corps. Donc quelle que soit la blessure infligée, vous ne saignerez pas, et vous ne mourrez pas, puisqu’aucune fonction vitale ne peut être altérée.
-Lilith : On est donc immortels ? l’interrogea-t-elle vivement.
-Charlotte : Je ne dirais pas immortel sur le long terme, mais dans un sens, oui. Charlotte observa ses mains d’un air triste en prononçant sa dernière phrase. Bon, allons y maintenant, entrons dans le manoir. Ce que l’on vient d’affronter ce n’était que du menu fretin.
-Ophélia : Comment ça ?
-Charlotte : Si vous voulez sortir d’ici, il va falloir battre le maître des lieux.
-Lilith : Je suis la seule à être larguée ?
-Charlotte : Il existe plusieurs maîtres des lieux dans le monde parallèle. Ce sont des créatures monstrueuses, envoyées par les organisateurs de la salle des songes : les scientifiques qui vous ont envoyé ici en gros. Ils sont là pour vous ralentir. Vous avez exactement une heure pour sortir du monde parallèle.
-Ophélia : Attends, tu veux dire que les araignées que l’on vient de battre ont été envoyées par les scientifiques que l’on a rencontré tout à l’heure ?
-Charlotte : C’est exactement ça, répondit-elle d’un calme extrême.
-Lilith : Quoi ?! Et comment on sort ?
-Charlotte : Il faut battre six maîtres des lieux. En battant un maître des lieux, vous obtenez un artéfact. Mais attention : une fois que vous avez récolté six artéfacts ce n’est pas terminé. Les six artéfacts vous permettront d’ouvrir la porte du maître des lieux ultimes : le dieu des rêves. Elle fit une pause avant de reprendre. Sachez que vaincre un maître des lieux n’est pas chose aisée par contre.
Face au silence et aux visages en décomposition des deux pirates, la femme mi-reptilienne se tourna en direction de la maison de poupée et annonça :
-Charlotte : Dans tout les cas, nous n’avons pas de temps à perdre. Entrons dans cet espèce de manoir, le maître des lieux doit s’y trouver. Elle se retourna vers les deux filles avec un mince sourire triste. Hé oui, vous avez été piégées, comme bon nombre de personnes.
-Ophélia : Il faut qu’on trouve un moyen de prévenir les autres et vite.
-Lilith : Et que l’on retrouve Pamela et Nicolas aussi.
-Ophélia : C’est Carla et Sacha.
Perona Sama- Puella Magi
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Date d'inscription : 17/05/2013
Re: D'un monde à l'autre
-Raaaaaaaaaaaah!!!
Tel fut le premier son du jeune garçon à son réveil. La tête encore embrumée, les idées pas tout à fait claires, il tentait néanmoins d'émerger de ce qui semblait avoir été une violente chute.
Il scruta longuement l'horizon, plissant les yeux pour mieux voir. Quelle ne fut pas sa réaction lorsqu'il vit un monde plongé dans la nuit la plus profonde! En plus cela venait s'ajouter les grands buildings à l'allure futuriste, brillant de milles feux, n'aidant pas le jeune éveillé dans sa recherche de repère.
Sans prévenir, une voix l'interpella.
-Sacha! Enfin debout?
-Ah, Charl- heu... Carla! Se souvint le jeune Shane On est où là? Et il s'est passé quoi?
-Bonne question... J'ai eu beau regarder les alentours, il n'y a personne et il n'y a aucun moyen de rentrer dans les bâtiments.
-Sérieux?! Mais on va faire quoi?
Charline releva la tête.
-On va juste marcher, on verra où sa nous mène par la suite.
-Très bien!
Alors qu'il mit se debout, il remarqua la tenue quelque peu étrange qu'il portait maintenant.
Il se sentait peu à l'aise à devoir porter un panel d'armes de jet en tout genre. De plus ses cheveux étaient un peu plus long, obstruant sa vue. Occupé à se contempler tout en marchant il trébucha et se vautra lamentablement.
-Aïe aïe aïe... Je ne suis vraiment pas réveillé… déplora le maladroit
-Oui enfin ne traîne pas trop s'il te plait, j'aimerais sortir et surtout comprendre ce qu'il se passe...
-T'as raison, j'arriv- Ouah!
Shane remarqua enfin la nouvelle apparence de celle qui l'accompagnait.
Totalement subjugué, il ne pu détourner son regard.
-Woah Charline, t'es sublime! Moi qui n'aime pas les vieilles, là je suis sous le charme!
-J'ai 20 ans, je ne suis pas vieille et je m'appelle Carla. lança-t-elle sans même se retourner
-Pour moi c'est vieux 20 ans
C'est alors qu'une voix intrigante résonna.
-Veuillez m'excuser pour cette soudaine intervention mais je vous vous souhaite la bienvenue dans le monde des songes!
-Bordel de m**de, d'où viens cette voix?! Tu l'entends aussi Charline?
-Je ne connais pas de Charline. Je suis Carla. Lui répondit la jeune femme Et oui j'entend la voix mais je ne voie personne.
L'étrange voix reprit de plus belle.
-Je m'appelle Siri. Je suis votre guide. D'ailleurs veuillez ne pas m'en vouloir puisque vous avez été envoyé dans le monde des songes sans passer par la "zone de découverte des avatars".
-Je suppose que ce n'est rien mais j'aurais une question Siri.
-J'écoute mademoiselle Carla.
-Où devons nous aller?
-Ceci est très simple. Vous êtes libre d'aller où bon vous semble. N'oubliez pas que dans ce monde, vos pensées vous guident. Est-ce tout?
-Oui merci beaucoup. remercia Charline
30 minutes... Cela faisait 30 minutes que les Freely's pirates et les deux hommes à leurs côté étaient bloqués. Pendant ce laps de temps, rien n'avait pu briser les barreaux qui entravaient leur liberté et personne n'était venu les voir.
Ils étaient tout simplement des oiseaux en cages.
Isaia était beaucoup plus calme que tout à l'heure. Dans sa tête tout était plus calme. Il s'amusait à regarder le reste de l'équipe. En observant Elliot, il ne put s'empêcher de tapoter frénétiquement son sabre.
Il lui semblait robuste, puissant, discipliné. L'épée qu'il portait intensifiait l'envie de trancher d'Isaia. Il porta ensuite son regard sur la cuisinière des Freely's pirates. Le calme dont elle faisait preuve l'impressionnait.
Et enfin venait Yvan, son captif. Ses gants rocheux enfilés, il frappait de toute sa puissance les barreaux indestructibles. Le fracca assourdissant tapait sur le système d'Eliott mais celui-ci ne semblait pouvoir en vouloir au jeune homme aux Mains Rocheuse d'essayer.
C'est alors que des bruits de pas se rapprochèrent attirant l'attention des prisonniers. Au dernier claquement sur le sol, un homme en tenue de marine se présenta devant le groupe de criminel. Son visage était caché sous une large capuche.
-Oyé oyé chers prisonniers! J'espère que vous aimez votre cellule, elle a été c*nçu pour résister aux assauts les plus puissants!
Pearl s'approcha de l'homme représentant la justice en ce bas monde. Elle le toisa.
-Pouvons nous savoir à qui avons nous affaire? demanda-t-elle
-Mais bien sûr! Je suis le seul, l'unique sergent Oakwood de Murrin! annonça-t-il triomphalement, le doigt pointé vers le firmament des cieux (ici représenté par le plafond...)
-Ah segent, vous avez fait tombé quelque chose... indiqua Isaia en pointant ce qui semblait être plusieurs photos de filles en bikini
-Ah, heu merci... dit-il en la ramassant sous le regard moqueur de celui qui avait fait la remarque
-*hum* Ces photo ont un but purement scientifique! C'est pour un sondage tout ça... essaya-t-il de mentir
-Enfin bref, Je tenais à vous annoncer personnellement que vous aller tous partir en taule direction Impel Down :cheer: Sur ce je vous laisse profiter de vos derniers instant ici, le temps que l'ont termine les préparatifs.
-J'ai une question lâcha Eliott brusquement Pourquoi sommes nous encore en vie?
Le regard d'Oakwood prit un ton plus dur.
-Vous êtes en vie parce "qu'il" est contre le fait de tuer.
Puis il regarda plus particulièrement Isaia
-Toi qui prends la vie des autres sans vergogne, "il" te réserve un tout autre sort. révéla-t-il en rebroussant chemin
Le sergent prit son escargophone.
-Lâcher le gaz, je suis sorti de la zone des prisonniers.
-Très bien monsieur!
Pendant ce temps le moral était au plus bas dans la cellule. Et tout cela empira lorsque qu'un mur bloqua hermétiquement la cellule. Puis par de minuscules trous au plafond un gaz soporifique s'échappa.
-Ca craint! On n’a aucun moyen d'échapper à ça! pris peur Yvan
-Retenez tous votre respiration! Le plus longtemps possible, on sait jamais![/i] Conseilla Pearl
En à peine quelques secondes le gaz brouilla la vue des cibles puis quelques minutes plus tard les prisonniers s'endormaient, pris au piège.
Pendant ce temps dans l'autre monde, Charline et Shane à force de marcher sans même prendre une pause, arrivèrent dans une zone plus qu'étonnante. Des gratte-ciel mirobolant avec leurs lumières psychédélique n’étaient restés que la nuit sombre. Seule une lune rougeoyante avait pris place dans ces cieux d'aspect réaliste.
Charline semblait agitée. Trop de calme, trop de silence: cela ne rassurait pas la jeune femme. Shane lui regardait partout tout excité. Il avait du mal à ce contenir.
C'est alors que soudainement un monstre difforme, mi-Loup, mi-porc, surgit du sol attaquant sans sommation les deux explorateurs.
-Yay yay yay! De l'action, de la baston, de la domination!
-... C'est quoi ce... truc?
-On s'en fiche Charline! On le bute et on continue! annonça le jeune garçon avant de lancer l'une des lames qu'il possédait
Le monstre se reçu l'attaque en plein dans la patte avant de droite mais ne broncha pas. Charline essaya de se mettre à l'abri tandis que Shane arma une nouvelle attaque mais une chose étrange se produisit: Aucun des deux ne pouvait bouger.
C'est alors que Charline et Shane se virent doter d'une aptitude surprenante: Ils voyaient une barre au dessus du Loup porcin qui indiquait apparemment son état de santé!
Puis finalement le monstre lança à son tour une attaque, une simple charge sur Shane. Ce dernier, dans l'incapacité de bouger ne put esquiver. De plein fouet l'attaque le toucha. Pourtant Shane ne soufra quasiment pas.
Charline réalisa alors qu'elle et Shane possédait le même indicateur que le monstre. La simple différence résidait dans le fait que la leur était un poil supérieure.
Shane essaya de nouveau d'attaquer de nouveau mais encore une fois échoua à bouger un seul membre. Il ne l'avait pas compris mais c'était à Charline de faire un mouvement.
-Mais bordel! Pourquoi je ne peux pas bouger?
-Hum... Tu as fait le premier mouvement puis ce fut le tour de cette chose et maintenant c'est à moi... Je crois avoir saisi.
-Saisi? Saisi quoi?! Et puis c'est quoi cette pu**** de barre de m**de au dessus de nous?
-Shane, du calme... Si j'ai bien compris, la prochaine fois c'est à ton tour...
-Quelle prochaine fois?! Et puis pourquoi on peut parler aussi longtemps sans que rien ne nous attaque?! C'est un combat m**de!
Charline sortit l'une de ces drogues, la bombe liquide de 5 secondes. Elle le donna à Shane en lui ordonnant de l'appliquer sur une des ses lames et de la lancer en moins de 3 seconde.
Un fois cette action finie Charline retourna dans un état paralytique mais comme elle l'avait prédit Shane put bouger. Ni une ni deux il exécuta les ordres de Charline et lança en plein milieu de la tête du loup/porc le tout en seulement 2 secondes.
Le tour du monstre arriva. Quelques secondes passèrent avant que celui-ci fit un bond gigantesque dans l’air. Telle une calamité apportant un cataclysme il chargea, chutant sur le sol accompagné d'une musique venu de nulle part aussi épique qu'inquiétante.
Un gigantesque tremblement de terre secoua les deux challenger, leur faisant perdre une bonne partie de leur points de vie. Le Loup/porc en perdit également mais une action étrange se produisit: Il explosa à la fin de son tour, d'une explosion aussi dévastatrice que son attaque.
Le monstre était mort comme ça en explosant sans raison apparente. Néanmoins Charline et Shane pouvait de nouveau bouger librement et ainsi continuer leur route.
-Heu... Il s'est passé quoi là?
-Eh bien il semblerait que ma bombe liquide ai d'autres propriétés ici. Comme la puissance et le temps avant l'explosion.
-Tu veux dire que c'est ton truc qui l’a fait exploser?
Charline hocha la tête.
-En tout je suis bien content que ce pseudo combat soit fini! C'était d'un ch**nt et d'un ennui!
-Eh bien moi j'ai bien aimé. Un combat au tour par tour comme un jeu de plateau, quelle idée révolutionnaire! ça commence à me plaire cet endroit.
-Y a bien que toi pour apprécier un truc aussi lent et mou.... Déplora le jeune garçon
Tandis qu'ils reprirent leurs routes, une lumière aveuglante vint éblouir nos deux comparses. Si chaude, si puissante, si réconfortante, mais si traître!
A peine eurent-ils le temps de réaliser qu'ils venaient de quitter le lieu où ils résidaient qu'ils s'apprêtaient maintenant à tomber d'une hauteur vertigineuse!
Par chance et avant même d'avoir le temps de crier, Siri revint leur donnr plus amples explications.
-Vous avez passez ce que l'on appelle le tutoriel avec succès, félicitation. Vous allez maintenant passer dans le ce qu'on appelle le "premier niveau" mais avant cela veuillez vous devez passez par ce voyage qui, je vous l’accorde ressemble à une chute.
-C’est clairement une chute… rétorqua à voix basse Shane
-Ah Siri! J'ai une question, qu'était-ce donc que ce tutoriel? demanda Charline le plus naturellement du monde
-C’était un lieu fait pour vous donner un aperçu de ce qu'on peut faire ici.
-Très bien... Et j'ai une autre question: Que nous serait-il arrivé si nous nous étions fait battre par ce monstre?
-Ceci est très simple, si vous êtes ici, c'est grâce à votre conscience, votre esprit qui a été transporté ici. En d'autre terme, si vous vous faite battre par quelqu'un ici, vous ne mourrez pas.
Charline paru l'espace d'un instant perplexe, la réponse qu'elle eut ne lui plaisant pas du tout. Plus elle posait de question, moins elle faisait confiance à cette soi-disant intelligence artificielle. Elle préféra donc ne poser qu'une seule et unique question.
-Ce système de combat est celui qui règne en maitre ici?
-Non. C'était simplement pour appréhender une nouvelle manière de se battre et montrer ainsi que tout peux arriver dans ce monde, comme je vous l'ai déjà dit.
-Bien si vous avez terminé, vous allez être transporté dans un nouveau "niveau". Préparez-vous d'ores et déjà à l'atterrissage.
Juste après cet avertissement, Charline et Shane se retrouvèrent téléportés comme par magie.
*Quelque part dans le premier niveau*
-Lilith : Et que l’on retrouve Pamela et Nicolas aussi.
-Ophélia : C’est Carla et Sacha.
BAM!
A peine elles eurent finir leur phrase que Lilith esquiva de justesse un objet volant non identifié qui venait en sa direction.
-Ah, bah quand on parle du loup! s'écria Ophélia carrément surprise
-Ouais bah le loup il a faillit m'écraser!
-Oh mais si ce n'est pas Lilith et Ophélia! S’étonna le jeune garçon en se relevant
-Vous nous cherchiez? Questionna Charline
-En effet. Nous avons plusieurs informations à vous transmettre. répondit Ophélia Et ce grâce à notre nouvelle amie, je te présente Charlotte.
-Le temps n'est pas à la parlotte inutile. Faites ce que vous avez à faire mais dépêchez vous! S’impatienta-la femme reptile
Après quelques minutes, Charline et Ophélia avaient plus où moins compris la situation: Ce monde était bien moins reluisant que ce qu'ils voulaient faire croire.
Et bien qu'à cela ne tienne! Ceux qui les avaient enfermés la dedans ne savaient pas à qui ils faisaient face!
-Vous êtes tous prêt? C'est le moment d'y aller!
Dans ses quartiers, le sergent Oakwood observait à l'aide d'un Escargophone de surveillance qui retransmettait ce qui se déroulait dans la cellule des captifs. Un petit sourire de contentement sur les lèvres il décrocha son propre escargophone avant d'appeler quelques subalternes.
-Les prisonniers sont endormis, allez les chercher! Amenez Isaia chez le Lieutenant. Quant aux trois autres, allez les mettre dans le quartier des "jeux", je me sens d'humeur taquine et rien ne nous oblige à transférer les prisonniers avec tous leurs membres!
-Compris Sergent!
Juste après cet appel, il contacta la section des scientifiques, là se trouvait le reste du groupe, pris au piège de l'autre monde.
-Comment ça se passe pour vous?
-C'est très étrange M.Oakwood.
-Expliquez-vous!
-Et bien... Nous avons tenté deux approches différentes pour les deux groupes mais force est de constater que cela n'a servit à rien: Les quatre individus se sont retrouvés et sont en passe de battre le premier Maître des lieux...
Oakwood resta silencieux un instant puis il raccrocha après avoir remercié son interlocuteur.
-Comme "il" le pensait, ça va pas être facile... déplora-t-il
Pendant ce temps le petit groupe était rentré dans la Maison de poupée. Il avaient réussi cette exploit à l'aide des ruban qui par chance touchaient le sol. Il y avait à l'intérieur deux étages sans aucune chambres et les deux hauteurs n’étaient joint que par un extraordinaire escalier d’une largeur inouïe.
Malgré peu de mobiliers et le délabrement de l'endroit, au plafond se trouvait accroché un énorme lustre. Ce lustre éclairait d’une lumière faible l’ensemble. Il était composé de milliers de bougies qui brillaient d’une douce lueur.
La multitude de cristaux de verres le composant scintillaient de mille feux.
-Où se trouve ce Maître ? S’interrogea Ophélia
-A vrai dire… Je n’en sais pas grand-chose…
-Mais pourtant tu es bien renseignée ? Comment ça se fait ? S’énerva subitement la Rose
- En fait je-
Elle fut coupée dans sa phrase : L’énorme lustre se transforma en un dragon accroché au mur, la tête en bas. Une magnifique tête étincelante, magnifique et fatale. Un buste fait de la plus grande partie du lustre, et des pattes aussi dangereuses que précieusement dorés.
Au centre de son front se trouvait une pierre rouge flamboyante. Elle attira l’œil d’Ophélia et Charline.
-C’est lui ! C’est le Maître des lieux : Le dragon de cristal !
Shane et Lilith s’avancèrent, pas du tout effrayés.
-T’es vraiment casse pied à faire les même choses que moi, Joshua !
-Je mentirais si je disais que te mettre en rogne me déplaisait dit-il en envoyant un shuriken en l’air Mais cette fois j’ai juste voulut prendre les devant !
-Et c’est Sacha ! Se fâcha-t-il
Le dragon entreprit de les balayer d’un revers de la patte droite mais traversa le coton doux et moelleux de Lilith. Shane lui échangea sa place avec le shuriken.
Ophélia qui visait à distance l’énorme bête de son canon/bras ne fut que trop surprise par le tour que venait d'effectuer le jeune garçon.
-Un fruit du démon ?!
-Celui de l'interversion. Répondit Charline à côté d’elle Et votre amie aussi, un logia à ce que je vois.
-Celui du Coton dit-elle avant de lancer un énorme boulet en plein torse du Dragon
Ce dernier ne broncha pas. Charline, plus en retrait, observait le tout. Ce qui l’intriguait c’était le fait qu’il était collé au plafond. Sa portée devait être limitée.
Shane et Lilith se déchaînaient sur l’abomination. Tout en esquivant les puissants coups de pattes du monstre, il le mitraillait de couteaux lancés avec une puissance inégalée. L’un d’eux manqua de se planter dans les joyaux frontaux du monstre mais ce dernier esquiva légèrement, ce qui n’échappa pas à Charline et Ophélia. Les lames retombèrent sur le sol en une pluie tranchante.
- Tu peux pas te battre en faisant attention ? se fâcha la Rose qui néanmoins ne pouvait être tranchée par les lames aiguisées
Puis elle tenta de montrer comment faire. Elle couru vers le grand escalier afin de pouvoir atteindre le deuxième étage et toucher efficacement le monstre. De part son logia elle ne fit que peu attention au attaques du monstre.
Le monstre se focalisa sur elle. Alors que les flammèches des bougies se rassemblèrent au centre du corps du monstre, Lilith qui avait rejoint le deuxième étage, plaça son bâton devant elle.
Le Dragon exalta alors un souffle enflammé d’une puissance phénoménale. Cependant une explosion retentit avant même de toucher la jeune fille : C’était sa capitaine qui avait tiré pour s’interposer entre le souffle et sa nakama.
Lilith, un air triomphant sur le visage, étendit sa lance avec une puissance et une violence inouïe. Elle visa l’œil cristallin de la créature. Sa lance rebondit aussi inefficace que toutes les autres attaques. Soudainement, il étincela au point d’éblouir toute la salle.
-Eloignez vous tous le plus loin de ce Dragon ! Ordonna Charlotte qui semblait mal en point
Tout à coup, le Dragon irradia l’endroit. Tout ce qui se trouvait à porté du monstre fut réduit en cendre, à nouveau.
Par chance Shane et Lilith avaient rejoint les autres, à l’abri des attaques du monstre.
-Par chance vous étiez tous assez loin de lui au moment de son attaque… suffoqua la femme reptile
-Qu’est-ce qui t’arrive ? Demanda Ophélia Tu es souffrante depuis que ce fichu Dragon s’est montré !
-C’est dû à ma condition… Je ne peux plus me battre face à eux depuis que je suis comme ça… Mais vous si !
-Et comment on fait pour détruire ce satané truc ? :venere :
-Du calme Lilith ! On va bien trouver !
-Tu n’as jamais réussit à passer ce Dragon, j’imagine Charlotte? demanda Charline
-En effet…
-Eh bien cette fois, tu vas avoir le privilège de le voir mourir ! J’ai remarqué qu’il a esquivé discrètement l’un des couteaux de Sacha qui visait la pierre rouge qu’il avait sur la tête alors qu’il se fichait de nos autres attaques : C’est la qu’il faut attaquer ! Ophélia, tu peux le faire tomber du plafond ?
Alors qu'un plan rudimentaire ce mettait en place, le dragon rechargea son souffle de feu avant de recracher son torrent de flamme. Ophélia contra in extremis avec son canon avant de viser le plafond où était accroché le monstre. Une explosion retentit, laissant tomber au sol le monstre le visage à découvert. Shane et Lilith foncèrent sur celui-ci, désemparé.
Le Dragon lança un ultime assaut de ses pattes luxueuses, sans effet. S’avançant sans peur, ils réussirent à se faufiler jusqu’à parvenir au but tant recherché.
Les deux jeunes assaillants plantèrent leurs armes dans le joyau rouge. Un râle intense suivit de convulsions s’emparèrent du Dragon avant d’enfin disparaître : Ils avaient réussi et ce sans trop de mal. Cependant le temps jouait contre eux, il ne fallait pas tarder.
Alors que Charlotte semblait se remettre petit à petit, tous contemplèrent la disparition du Maître des lieux dans un flot de lumière et de poussière de verre. Seule une pierre précieuse resta là, une pierre aussi noire qu’une nuit sans lune. Shane et Lilith commencèrent alors à se disputer la garde du mystérieux minéral, l’une écorchant au passage le malheureux nom sous couverture de l’autre.
Alors que le reste commençait à se diriger vers les deux bagarreurs, l’intense lumière s’empara du manoir : La téléportation vers le nouveau lieu débutait!
Quelques instants plus tard, Shane se réveilla. Il avait le visage enfoui dans le sol comme après une mauvaise chute. A peine eut-il le temps de regarder autour de lui que des étoiles lui vinrent dans les yeux.
Tout l’environnement suintait le mauvais goût et l’horreur ! Des montagnes de crânes à priori humains jonchaient le sol pavé de dalles tacheté de sang. En marge du sol qui trahissait une relative civilisation, il se trouvait dans une forêt des plus glauques. Les arbres étaient dépourvus de feuilles, suintant et exaltant la malveillance. On pouvait remarquer qu’ils semblaient « saigner », renforçant le côté malsain de la chose.
Jetant un coup d’œil au ciel, Shane fut aux anges lorsqu’il vit que celui-ci était d’un rouge écarlate aussi vif que dégoulinant d’hémoglobine.
Alors qu’il se réjouissait de voir un monde aussi dévasté, une voix dans son dos le sorti de son rêve éveillé.
-Pourquoi la première personne que je retrouve c’est toi Thomas ?
Tout en se retournant il ne pouvait se retenir de sourire bêtement.
-C’est pas Thomas mais Sacha ! Et on dit bonjour quand on est poli !
-Ouais si tu veux ! S'irrita la Garce Maintenant on retrouve les autres !
Tel fut le premier son du jeune garçon à son réveil. La tête encore embrumée, les idées pas tout à fait claires, il tentait néanmoins d'émerger de ce qui semblait avoir été une violente chute.
Il scruta longuement l'horizon, plissant les yeux pour mieux voir. Quelle ne fut pas sa réaction lorsqu'il vit un monde plongé dans la nuit la plus profonde! En plus cela venait s'ajouter les grands buildings à l'allure futuriste, brillant de milles feux, n'aidant pas le jeune éveillé dans sa recherche de repère.
Sans prévenir, une voix l'interpella.
-Sacha! Enfin debout?
-Ah, Charl- heu... Carla! Se souvint le jeune Shane On est où là? Et il s'est passé quoi?
-Bonne question... J'ai eu beau regarder les alentours, il n'y a personne et il n'y a aucun moyen de rentrer dans les bâtiments.
-Sérieux?! Mais on va faire quoi?
Charline releva la tête.
-On va juste marcher, on verra où sa nous mène par la suite.
-Très bien!
Alors qu'il mit se debout, il remarqua la tenue quelque peu étrange qu'il portait maintenant.
- Spoiler:
Il se sentait peu à l'aise à devoir porter un panel d'armes de jet en tout genre. De plus ses cheveux étaient un peu plus long, obstruant sa vue. Occupé à se contempler tout en marchant il trébucha et se vautra lamentablement.
-Aïe aïe aïe... Je ne suis vraiment pas réveillé… déplora le maladroit
-Oui enfin ne traîne pas trop s'il te plait, j'aimerais sortir et surtout comprendre ce qu'il se passe...
-T'as raison, j'arriv- Ouah!
Shane remarqua enfin la nouvelle apparence de celle qui l'accompagnait.
- Spoiler:
Totalement subjugué, il ne pu détourner son regard.
-Woah Charline, t'es sublime! Moi qui n'aime pas les vieilles, là je suis sous le charme!
-J'ai 20 ans, je ne suis pas vieille et je m'appelle Carla. lança-t-elle sans même se retourner
-Pour moi c'est vieux 20 ans
C'est alors qu'une voix intrigante résonna.
-Veuillez m'excuser pour cette soudaine intervention mais je vous vous souhaite la bienvenue dans le monde des songes!
-Bordel de m**de, d'où viens cette voix?! Tu l'entends aussi Charline?
-Je ne connais pas de Charline. Je suis Carla. Lui répondit la jeune femme Et oui j'entend la voix mais je ne voie personne.
L'étrange voix reprit de plus belle.
-Je m'appelle Siri. Je suis votre guide. D'ailleurs veuillez ne pas m'en vouloir puisque vous avez été envoyé dans le monde des songes sans passer par la "zone de découverte des avatars".
-Je suppose que ce n'est rien mais j'aurais une question Siri.
-J'écoute mademoiselle Carla.
-Où devons nous aller?
-Ceci est très simple. Vous êtes libre d'aller où bon vous semble. N'oubliez pas que dans ce monde, vos pensées vous guident. Est-ce tout?
-Oui merci beaucoup. remercia Charline
30 minutes... Cela faisait 30 minutes que les Freely's pirates et les deux hommes à leurs côté étaient bloqués. Pendant ce laps de temps, rien n'avait pu briser les barreaux qui entravaient leur liberté et personne n'était venu les voir.
Ils étaient tout simplement des oiseaux en cages.
Isaia était beaucoup plus calme que tout à l'heure. Dans sa tête tout était plus calme. Il s'amusait à regarder le reste de l'équipe. En observant Elliot, il ne put s'empêcher de tapoter frénétiquement son sabre.
Il lui semblait robuste, puissant, discipliné. L'épée qu'il portait intensifiait l'envie de trancher d'Isaia. Il porta ensuite son regard sur la cuisinière des Freely's pirates. Le calme dont elle faisait preuve l'impressionnait.
Et enfin venait Yvan, son captif. Ses gants rocheux enfilés, il frappait de toute sa puissance les barreaux indestructibles. Le fracca assourdissant tapait sur le système d'Eliott mais celui-ci ne semblait pouvoir en vouloir au jeune homme aux Mains Rocheuse d'essayer.
C'est alors que des bruits de pas se rapprochèrent attirant l'attention des prisonniers. Au dernier claquement sur le sol, un homme en tenue de marine se présenta devant le groupe de criminel. Son visage était caché sous une large capuche.
-Oyé oyé chers prisonniers! J'espère que vous aimez votre cellule, elle a été c*nçu pour résister aux assauts les plus puissants!
Pearl s'approcha de l'homme représentant la justice en ce bas monde. Elle le toisa.
-Pouvons nous savoir à qui avons nous affaire? demanda-t-elle
-Mais bien sûr! Je suis le seul, l'unique sergent Oakwood de Murrin! annonça-t-il triomphalement, le doigt pointé vers le firmament des cieux (ici représenté par le plafond...)
-Ah segent, vous avez fait tombé quelque chose... indiqua Isaia en pointant ce qui semblait être plusieurs photos de filles en bikini
-Ah, heu merci... dit-il en la ramassant sous le regard moqueur de celui qui avait fait la remarque
-*hum* Ces photo ont un but purement scientifique! C'est pour un sondage tout ça... essaya-t-il de mentir
-Enfin bref, Je tenais à vous annoncer personnellement que vous aller tous partir en taule direction Impel Down :cheer: Sur ce je vous laisse profiter de vos derniers instant ici, le temps que l'ont termine les préparatifs.
-J'ai une question lâcha Eliott brusquement Pourquoi sommes nous encore en vie?
Le regard d'Oakwood prit un ton plus dur.
-Vous êtes en vie parce "qu'il" est contre le fait de tuer.
Puis il regarda plus particulièrement Isaia
-Toi qui prends la vie des autres sans vergogne, "il" te réserve un tout autre sort. révéla-t-il en rebroussant chemin
Le sergent prit son escargophone.
-Lâcher le gaz, je suis sorti de la zone des prisonniers.
-Très bien monsieur!
Pendant ce temps le moral était au plus bas dans la cellule. Et tout cela empira lorsque qu'un mur bloqua hermétiquement la cellule. Puis par de minuscules trous au plafond un gaz soporifique s'échappa.
-Ca craint! On n’a aucun moyen d'échapper à ça! pris peur Yvan
-Retenez tous votre respiration! Le plus longtemps possible, on sait jamais![/i] Conseilla Pearl
En à peine quelques secondes le gaz brouilla la vue des cibles puis quelques minutes plus tard les prisonniers s'endormaient, pris au piège.
Pendant ce temps dans l'autre monde, Charline et Shane à force de marcher sans même prendre une pause, arrivèrent dans une zone plus qu'étonnante. Des gratte-ciel mirobolant avec leurs lumières psychédélique n’étaient restés que la nuit sombre. Seule une lune rougeoyante avait pris place dans ces cieux d'aspect réaliste.
Charline semblait agitée. Trop de calme, trop de silence: cela ne rassurait pas la jeune femme. Shane lui regardait partout tout excité. Il avait du mal à ce contenir.
C'est alors que soudainement un monstre difforme, mi-Loup, mi-porc, surgit du sol attaquant sans sommation les deux explorateurs.
-Yay yay yay! De l'action, de la baston, de la domination!
-... C'est quoi ce... truc?
-On s'en fiche Charline! On le bute et on continue! annonça le jeune garçon avant de lancer l'une des lames qu'il possédait
Le monstre se reçu l'attaque en plein dans la patte avant de droite mais ne broncha pas. Charline essaya de se mettre à l'abri tandis que Shane arma une nouvelle attaque mais une chose étrange se produisit: Aucun des deux ne pouvait bouger.
C'est alors que Charline et Shane se virent doter d'une aptitude surprenante: Ils voyaient une barre au dessus du Loup porcin qui indiquait apparemment son état de santé!
Puis finalement le monstre lança à son tour une attaque, une simple charge sur Shane. Ce dernier, dans l'incapacité de bouger ne put esquiver. De plein fouet l'attaque le toucha. Pourtant Shane ne soufra quasiment pas.
Charline réalisa alors qu'elle et Shane possédait le même indicateur que le monstre. La simple différence résidait dans le fait que la leur était un poil supérieure.
Shane essaya de nouveau d'attaquer de nouveau mais encore une fois échoua à bouger un seul membre. Il ne l'avait pas compris mais c'était à Charline de faire un mouvement.
-Mais bordel! Pourquoi je ne peux pas bouger?
-Hum... Tu as fait le premier mouvement puis ce fut le tour de cette chose et maintenant c'est à moi... Je crois avoir saisi.
-Saisi? Saisi quoi?! Et puis c'est quoi cette pu**** de barre de m**de au dessus de nous?
-Shane, du calme... Si j'ai bien compris, la prochaine fois c'est à ton tour...
-Quelle prochaine fois?! Et puis pourquoi on peut parler aussi longtemps sans que rien ne nous attaque?! C'est un combat m**de!
Charline sortit l'une de ces drogues, la bombe liquide de 5 secondes. Elle le donna à Shane en lui ordonnant de l'appliquer sur une des ses lames et de la lancer en moins de 3 seconde.
Un fois cette action finie Charline retourna dans un état paralytique mais comme elle l'avait prédit Shane put bouger. Ni une ni deux il exécuta les ordres de Charline et lança en plein milieu de la tête du loup/porc le tout en seulement 2 secondes.
Le tour du monstre arriva. Quelques secondes passèrent avant que celui-ci fit un bond gigantesque dans l’air. Telle une calamité apportant un cataclysme il chargea, chutant sur le sol accompagné d'une musique venu de nulle part aussi épique qu'inquiétante.
Un gigantesque tremblement de terre secoua les deux challenger, leur faisant perdre une bonne partie de leur points de vie. Le Loup/porc en perdit également mais une action étrange se produisit: Il explosa à la fin de son tour, d'une explosion aussi dévastatrice que son attaque.
Le monstre était mort comme ça en explosant sans raison apparente. Néanmoins Charline et Shane pouvait de nouveau bouger librement et ainsi continuer leur route.
-Heu... Il s'est passé quoi là?
-Eh bien il semblerait que ma bombe liquide ai d'autres propriétés ici. Comme la puissance et le temps avant l'explosion.
-Tu veux dire que c'est ton truc qui l’a fait exploser?
Charline hocha la tête.
-En tout je suis bien content que ce pseudo combat soit fini! C'était d'un ch**nt et d'un ennui!
-Eh bien moi j'ai bien aimé. Un combat au tour par tour comme un jeu de plateau, quelle idée révolutionnaire! ça commence à me plaire cet endroit.
-Y a bien que toi pour apprécier un truc aussi lent et mou.... Déplora le jeune garçon
Tandis qu'ils reprirent leurs routes, une lumière aveuglante vint éblouir nos deux comparses. Si chaude, si puissante, si réconfortante, mais si traître!
A peine eurent-ils le temps de réaliser qu'ils venaient de quitter le lieu où ils résidaient qu'ils s'apprêtaient maintenant à tomber d'une hauteur vertigineuse!
Par chance et avant même d'avoir le temps de crier, Siri revint leur donnr plus amples explications.
-Vous avez passez ce que l'on appelle le tutoriel avec succès, félicitation. Vous allez maintenant passer dans le ce qu'on appelle le "premier niveau" mais avant cela veuillez vous devez passez par ce voyage qui, je vous l’accorde ressemble à une chute.
-C’est clairement une chute… rétorqua à voix basse Shane
-Ah Siri! J'ai une question, qu'était-ce donc que ce tutoriel? demanda Charline le plus naturellement du monde
-C’était un lieu fait pour vous donner un aperçu de ce qu'on peut faire ici.
-Très bien... Et j'ai une autre question: Que nous serait-il arrivé si nous nous étions fait battre par ce monstre?
-Ceci est très simple, si vous êtes ici, c'est grâce à votre conscience, votre esprit qui a été transporté ici. En d'autre terme, si vous vous faite battre par quelqu'un ici, vous ne mourrez pas.
Charline paru l'espace d'un instant perplexe, la réponse qu'elle eut ne lui plaisant pas du tout. Plus elle posait de question, moins elle faisait confiance à cette soi-disant intelligence artificielle. Elle préféra donc ne poser qu'une seule et unique question.
-Ce système de combat est celui qui règne en maitre ici?
-Non. C'était simplement pour appréhender une nouvelle manière de se battre et montrer ainsi que tout peux arriver dans ce monde, comme je vous l'ai déjà dit.
-Bien si vous avez terminé, vous allez être transporté dans un nouveau "niveau". Préparez-vous d'ores et déjà à l'atterrissage.
Juste après cet avertissement, Charline et Shane se retrouvèrent téléportés comme par magie.
*Quelque part dans le premier niveau*
-Lilith : Et que l’on retrouve Pamela et Nicolas aussi.
-Ophélia : C’est Carla et Sacha.
BAM!
A peine elles eurent finir leur phrase que Lilith esquiva de justesse un objet volant non identifié qui venait en sa direction.
-Ah, bah quand on parle du loup! s'écria Ophélia carrément surprise
-Ouais bah le loup il a faillit m'écraser!
-Oh mais si ce n'est pas Lilith et Ophélia! S’étonna le jeune garçon en se relevant
-Vous nous cherchiez? Questionna Charline
-En effet. Nous avons plusieurs informations à vous transmettre. répondit Ophélia Et ce grâce à notre nouvelle amie, je te présente Charlotte.
-Le temps n'est pas à la parlotte inutile. Faites ce que vous avez à faire mais dépêchez vous! S’impatienta-la femme reptile
Après quelques minutes, Charline et Ophélia avaient plus où moins compris la situation: Ce monde était bien moins reluisant que ce qu'ils voulaient faire croire.
Et bien qu'à cela ne tienne! Ceux qui les avaient enfermés la dedans ne savaient pas à qui ils faisaient face!
-Vous êtes tous prêt? C'est le moment d'y aller!
Dans ses quartiers, le sergent Oakwood observait à l'aide d'un Escargophone de surveillance qui retransmettait ce qui se déroulait dans la cellule des captifs. Un petit sourire de contentement sur les lèvres il décrocha son propre escargophone avant d'appeler quelques subalternes.
-Les prisonniers sont endormis, allez les chercher! Amenez Isaia chez le Lieutenant. Quant aux trois autres, allez les mettre dans le quartier des "jeux", je me sens d'humeur taquine et rien ne nous oblige à transférer les prisonniers avec tous leurs membres!
-Compris Sergent!
Juste après cet appel, il contacta la section des scientifiques, là se trouvait le reste du groupe, pris au piège de l'autre monde.
-Comment ça se passe pour vous?
-C'est très étrange M.Oakwood.
-Expliquez-vous!
-Et bien... Nous avons tenté deux approches différentes pour les deux groupes mais force est de constater que cela n'a servit à rien: Les quatre individus se sont retrouvés et sont en passe de battre le premier Maître des lieux...
Oakwood resta silencieux un instant puis il raccrocha après avoir remercié son interlocuteur.
-Comme "il" le pensait, ça va pas être facile... déplora-t-il
Pendant ce temps le petit groupe était rentré dans la Maison de poupée. Il avaient réussi cette exploit à l'aide des ruban qui par chance touchaient le sol. Il y avait à l'intérieur deux étages sans aucune chambres et les deux hauteurs n’étaient joint que par un extraordinaire escalier d’une largeur inouïe.
Malgré peu de mobiliers et le délabrement de l'endroit, au plafond se trouvait accroché un énorme lustre. Ce lustre éclairait d’une lumière faible l’ensemble. Il était composé de milliers de bougies qui brillaient d’une douce lueur.
La multitude de cristaux de verres le composant scintillaient de mille feux.
-Où se trouve ce Maître ? S’interrogea Ophélia
-A vrai dire… Je n’en sais pas grand-chose…
-Mais pourtant tu es bien renseignée ? Comment ça se fait ? S’énerva subitement la Rose
- En fait je-
Elle fut coupée dans sa phrase : L’énorme lustre se transforma en un dragon accroché au mur, la tête en bas. Une magnifique tête étincelante, magnifique et fatale. Un buste fait de la plus grande partie du lustre, et des pattes aussi dangereuses que précieusement dorés.
Au centre de son front se trouvait une pierre rouge flamboyante. Elle attira l’œil d’Ophélia et Charline.
-C’est lui ! C’est le Maître des lieux : Le dragon de cristal !
Shane et Lilith s’avancèrent, pas du tout effrayés.
-T’es vraiment casse pied à faire les même choses que moi, Joshua !
-Je mentirais si je disais que te mettre en rogne me déplaisait dit-il en envoyant un shuriken en l’air Mais cette fois j’ai juste voulut prendre les devant !
-Et c’est Sacha ! Se fâcha-t-il
Le dragon entreprit de les balayer d’un revers de la patte droite mais traversa le coton doux et moelleux de Lilith. Shane lui échangea sa place avec le shuriken.
Ophélia qui visait à distance l’énorme bête de son canon/bras ne fut que trop surprise par le tour que venait d'effectuer le jeune garçon.
-Un fruit du démon ?!
-Celui de l'interversion. Répondit Charline à côté d’elle Et votre amie aussi, un logia à ce que je vois.
-Celui du Coton dit-elle avant de lancer un énorme boulet en plein torse du Dragon
Ce dernier ne broncha pas. Charline, plus en retrait, observait le tout. Ce qui l’intriguait c’était le fait qu’il était collé au plafond. Sa portée devait être limitée.
Shane et Lilith se déchaînaient sur l’abomination. Tout en esquivant les puissants coups de pattes du monstre, il le mitraillait de couteaux lancés avec une puissance inégalée. L’un d’eux manqua de se planter dans les joyaux frontaux du monstre mais ce dernier esquiva légèrement, ce qui n’échappa pas à Charline et Ophélia. Les lames retombèrent sur le sol en une pluie tranchante.
- Tu peux pas te battre en faisant attention ? se fâcha la Rose qui néanmoins ne pouvait être tranchée par les lames aiguisées
Puis elle tenta de montrer comment faire. Elle couru vers le grand escalier afin de pouvoir atteindre le deuxième étage et toucher efficacement le monstre. De part son logia elle ne fit que peu attention au attaques du monstre.
Le monstre se focalisa sur elle. Alors que les flammèches des bougies se rassemblèrent au centre du corps du monstre, Lilith qui avait rejoint le deuxième étage, plaça son bâton devant elle.
Le Dragon exalta alors un souffle enflammé d’une puissance phénoménale. Cependant une explosion retentit avant même de toucher la jeune fille : C’était sa capitaine qui avait tiré pour s’interposer entre le souffle et sa nakama.
Lilith, un air triomphant sur le visage, étendit sa lance avec une puissance et une violence inouïe. Elle visa l’œil cristallin de la créature. Sa lance rebondit aussi inefficace que toutes les autres attaques. Soudainement, il étincela au point d’éblouir toute la salle.
-Eloignez vous tous le plus loin de ce Dragon ! Ordonna Charlotte qui semblait mal en point
Tout à coup, le Dragon irradia l’endroit. Tout ce qui se trouvait à porté du monstre fut réduit en cendre, à nouveau.
Par chance Shane et Lilith avaient rejoint les autres, à l’abri des attaques du monstre.
-Par chance vous étiez tous assez loin de lui au moment de son attaque… suffoqua la femme reptile
-Qu’est-ce qui t’arrive ? Demanda Ophélia Tu es souffrante depuis que ce fichu Dragon s’est montré !
-C’est dû à ma condition… Je ne peux plus me battre face à eux depuis que je suis comme ça… Mais vous si !
-Et comment on fait pour détruire ce satané truc ? :venere :
-Du calme Lilith ! On va bien trouver !
-Tu n’as jamais réussit à passer ce Dragon, j’imagine Charlotte? demanda Charline
-En effet…
-Eh bien cette fois, tu vas avoir le privilège de le voir mourir ! J’ai remarqué qu’il a esquivé discrètement l’un des couteaux de Sacha qui visait la pierre rouge qu’il avait sur la tête alors qu’il se fichait de nos autres attaques : C’est la qu’il faut attaquer ! Ophélia, tu peux le faire tomber du plafond ?
Alors qu'un plan rudimentaire ce mettait en place, le dragon rechargea son souffle de feu avant de recracher son torrent de flamme. Ophélia contra in extremis avec son canon avant de viser le plafond où était accroché le monstre. Une explosion retentit, laissant tomber au sol le monstre le visage à découvert. Shane et Lilith foncèrent sur celui-ci, désemparé.
Le Dragon lança un ultime assaut de ses pattes luxueuses, sans effet. S’avançant sans peur, ils réussirent à se faufiler jusqu’à parvenir au but tant recherché.
Les deux jeunes assaillants plantèrent leurs armes dans le joyau rouge. Un râle intense suivit de convulsions s’emparèrent du Dragon avant d’enfin disparaître : Ils avaient réussi et ce sans trop de mal. Cependant le temps jouait contre eux, il ne fallait pas tarder.
Alors que Charlotte semblait se remettre petit à petit, tous contemplèrent la disparition du Maître des lieux dans un flot de lumière et de poussière de verre. Seule une pierre précieuse resta là, une pierre aussi noire qu’une nuit sans lune. Shane et Lilith commencèrent alors à se disputer la garde du mystérieux minéral, l’une écorchant au passage le malheureux nom sous couverture de l’autre.
Alors que le reste commençait à se diriger vers les deux bagarreurs, l’intense lumière s’empara du manoir : La téléportation vers le nouveau lieu débutait!
Quelques instants plus tard, Shane se réveilla. Il avait le visage enfoui dans le sol comme après une mauvaise chute. A peine eut-il le temps de regarder autour de lui que des étoiles lui vinrent dans les yeux.
Tout l’environnement suintait le mauvais goût et l’horreur ! Des montagnes de crânes à priori humains jonchaient le sol pavé de dalles tacheté de sang. En marge du sol qui trahissait une relative civilisation, il se trouvait dans une forêt des plus glauques. Les arbres étaient dépourvus de feuilles, suintant et exaltant la malveillance. On pouvait remarquer qu’ils semblaient « saigner », renforçant le côté malsain de la chose.
Jetant un coup d’œil au ciel, Shane fut aux anges lorsqu’il vit que celui-ci était d’un rouge écarlate aussi vif que dégoulinant d’hémoglobine.
Alors qu’il se réjouissait de voir un monde aussi dévasté, une voix dans son dos le sorti de son rêve éveillé.
-Pourquoi la première personne que je retrouve c’est toi Thomas ?
Tout en se retournant il ne pouvait se retenir de sourire bêtement.
-C’est pas Thomas mais Sacha ! Et on dit bonjour quand on est poli !
-Ouais si tu veux ! S'irrita la Garce Maintenant on retrouve les autres !
à suivre
ji-san- Infatigable dessinateur
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Re: D'un monde à l'autre
Le sergent Oakwood faisait les cents pas dans une salle plongée dans la quasi-pénombre. Seulement de fins filets de lumière réussissaient à traverser le store qui recouvrait l’unique fenêtre de la pièce. Ces brigands des mers commençaient déjà à lui donner du fil à retordre alors qu’ils venaient à peine de franchir le premier niveau. Ils étaient bien partis pour sortir du monde parallèle s’ils continuaient sur leur lancée. Une voix enfantine sortit le sergent de sa rêverie :
-Calmes-toi, reste zen. Pourquoi tu stresses comme ça ?
-Oakwood : Nous ne devons pas les sous estimer, Camilla. Mais bon, les prisonniers ont l’air de se tenir tranquille pour le moment.
-Camilla : On contrôle tout de nos écrans. C’est impossible qu’ils sortent. Elle soupira. Ne t’inquiète pas, tu ne décevras pas le chef, ils sont faits comme des rats.
Le sergent s’arrêta et eut un mince sourire. Les paroles de la petite fille aux cheveux verts avaient réussi à lui faire reprendre confiance en lui. Il se tourna vers cette dernière qui était assise sur un grand siège en cuir, postée devant un tableau de bord compliqué muni d’un nombre incalculable de petits boutons. Elle avait revêtu le traditionnel manteau marine sur son dos et ses jambes battaient l’air dans le vide. Oakwood reprit :
-Oakwood : On en est ou pour Il Demonio ?
La petite aux cheveux verts pomme appuya frénétiquement sur une série de boutons avant que le criminel apparaisse sur des écrans de contrôle. Il avait l’air plongé dans un profond sommeil, dans une cellule, à part. Il était menotté dans le dos, recroquevillé au sol. Son sabre lui avait été retiré. Le supérieur du sergent devait sûrement savoir le danger que représentait Isaia, alors il avait prit toutes les précautions nécessaires afin de l’empêcher de nuire. Le sergent Oakwood abandonna la petite fille en la félicitant de nouveau pour avoir attiré si facilement les hors la loi ici. Il devait plus faire confiance à son équipe : bientôt, ils rayeront l’existence de ces huit personnes de la surface de la Terre. « Lieutenant, je ne vous décevrai pas. » avait-il murmuré.
***
Shane était assis sur un banc de pierre qui semblait effrité à certains endroits sûrement à cause du temps. Le temps tiens. Il semblait s’être arrêté sur ce décor de désolation. Du rouge partout, pas âme qui vive. Du sang, du pourpre. L’endroit dans lequel ils étaient arrivés inspirait le dégout et la répugnance, pour toute personne normalement constituée. Mais ça n’avait pas l’air de déranger le jeune garçon, qui était envouté par l’astre lunaire qui brillait au centre de ce ciel carmin.
A l’exact opposé de lui, Lilith était quelques mètres plus loin, en train de rouspéter après le destin de s’être retrouvée avec Shane. On aurait pu croire qu’ils auraient pu bien s’entendre en tenant compte de leur âge respectif, mais le sourire niais du garçon et son air guilleret avait le don d’exaspérer la rose. Elle touchait avec dégout le liquide rouge qui coulait d’un arbre non loin d’ici, avant de l’examiner. « Les arbres saignent maintenant c’est nouveau ? Ils leur versent quoi dans leur café à leur pause à ces scientifiques ? » pensa-t-elle pour elle-même.
Un peu plus tôt, au grand bonheur de Lilith, les deux adolescents avaient retrouvé Charlotte, qui avait sûrement été téléportée avec eux. Seulement, elle ne s’était pas encore réveillée. Ils avaient décidé de l’allonger au sol en attendant qu’elle daigne à ouvrir les yeux. Soudain la rose héla Shane :
-Lilith : Hé Jeremiah ! Viens voir ça.
-Shane : Sacha par pitié, Sacha… Soupira-t-il en se levant flegmatiquement.
Il rejoignit la jeune navigatrice qui lui fit part de sa découverte. Elle était campée sur un talus et pouvait apercevoir un fleuve en contrebas. Une eau rouge, aussi rouge que le ciel. Il y avait un léger courant et la rivière était parsemée de pics de roches blanches et noires, tels des pions d’échiquiers. La rose s’enquit auprès de Shane :
-Lilith : C’est du sang à ton avis ?
-Shane : Je te propose de te pousser dedans, puis tu m’en diras des nouvelles d’accord ? Plaisanta-t-il.
Lilith s’éloigna du jeune garçon en maugréant un « Hahaha, très drôle. J’me fends la poire puissance over neuf-mille. ». Elle remarqua que le courant du fleuve allait en direction d’une forêt dense un peu plus loin. Une forêt constituée de grands arbres de formes différentes, avec de nombreuses feuilles rouges. Leurs troncs étaient aussi noirs que le charbon. Shane semblait avoir remarqué également la forêt et appela la rose.
-Shane : Il y a une barque en bas, si on monte dedans on pourra pénétrer à l’intérieur de la forêt par le petit passage que tu vois là-bas, indiqua-t-il en montrant ledit passage de l’index.
-Lilith : Et si on tombe on est foutus.
-Shane : Non, si c’est du sang on n’a rien à craindre ! S’exclama-t-il.
-Lilith : Mais qui te dis que c’est du sang, triple abruti ?
-Charlotte : J’irais vous chercher, mais il n’y a pas de raison que ça se passe mal.
La voix calme et posée de la femme-reptile eut pour effet d’apaiser les tensions entre les deux jeunes. Elle se tenait debout derrière eux, le regard dans le vide. Elle venait de se réveiller et le paysage ne semblait guère l’enchanter. Lilith se résigna à accepter l’idée de Shane et tous trois montèrent dans l’embarcation de fortune, voulant à tout prix rentrer dans la forêt dans le but de retrouver Charline et Ophélia.
***
Ophélia ouvrit les yeux, patraque. Elle sentait qu’elle était allongée sur du frais et une matière plutôt douce. Ce n’était pas désagréable, mais elle fut raisonnable et entreprit de se lever. « Ah, de l’herbe fraiche, je suis plutôt bien tombée on dirait. » garda-t-elle pour elle-même. Lentement, elle observa les alentours. Elle semblait être dans un décor de rêve, comme ceux des livres qu’elle avait l’habitude de lire étant petite. Il y avait de gros champignons multicolores, dispersant des nuages de spores de couleurs plus ou moins lumineuses. Des fleurs de plusieurs mètres de haut et aux couleurs chatoyantes étaient plantées ici et là. Elle leva les yeux au ciel. Elle n’arrivait pas à voir l’astre de la nuit ou le soleil, seulement un plafond vert à la place. Elle semblait se trouver dans une forêt très dense. Attentive, elle écoutait la faune de ce bois. Les écureuils qui grimpaient aux arbres, le chant des oiseaux sauvages, les cris des hiboux…
-Ophélia : J’ai comme une impression de déjà vu…
Elle se tourna dans la direction opposée. Mais il n’y avait personne ! Ni Lilith, ni le jeune garçon ou la femme dont ils s’étaient liés d’amitié il y a peu. Comment ce faisait-il qu’elle était seule alors qu’il n’y a même pas cinq minutes ils étaient encore tous ensemble ? La tireuse d’élite se remémora les paroles de Charlotte. « Vous avez exactement une heure pour sortir du monde parallèle. ». Si ça se tombe elle avait atterri ici depuis longtemps ! Elle décida de se mettre ne route à la recherche de ses compagnons.
Elle se hâta, en marchant droit devant elle, ne sachant absolument pas ou elle allait. D’un revers de main, elle balayait les lianes et les fleurs tombantes qui lui barraient la route. Le mélange de parfums de chaque fleur donnait une odeur envoutante à la forêt. Comme si elle voulait ensorceler Ophélia. Cette dernière stoppa sa marche. Elle entendit un gros bruit sourd continu. Elle décida de se rapprocher de la source dudit bruit. Plus elle avançait, plus elle semblait le reconnaître. « Une cascade, ici ? » s’enquit-elle. Elle écarta deux larges feuilles avant de tomber dessus. Elle avait en vue de grandes chutes d’eaux qui faisaient un vacarme assourdissant. Néanmoins, l’eau était très claire, ce qui se mariait parfaitement avec l’apparence de cette forêt. Elle décida d’y tremper son index. Brusquement, la cascade devint totalement limpide et son débit diminua fortement. Ophélia retira son doigt d’un coup sec. Une voix moqueuse et cristalline sortit de la cascade.
-Hihihi ! Crois-tu que tu as le temps pour faire du tourisme ou un bain de pieds ?
-Ophélia : Une cascade qui parle ?
-Je suis la sorcière de cette forêt, je te parle à travers la cascade. Tu ne crois tout de même pas que je vais me déplacer quand même ?
Une femme apparut sur le rideau d’eau. Enfin, ce qui semblait avoir été une femme auparavant. La sorcière avait la peau aussi pâle que de la porcelaine, ce qui contrastait avec ses lèvres rouge carmin. Elle portait une longue robe princière bleue royale brodée de dentelle blanche par certains endroits. Ses mains n’étaient pas visibles, cachés par les manches bien trop longues de sa robe, les jambes également. Le haut de son visage était masqué par un voile blanc. Ophélia ne pouvait voir donc qu’un sourire empli de malice sur le visage de la sorcière. Cette dernière poursuivit :
-Il y a longtemps que je n’ai plus de prénom, mais il semblerait que tout le monde me nomme Blava. J’ai quelque chose à te montrer, jeune humaine, ajouta-t-elle avec un léger rire moqueur.
Le visage de Blava affiché sur la cascade laissa place à celui de Charline. Elle était attachée à un tronc d’arbre par les lianes et semblait dormir profondément. Ophélia eut un sursaut tandis que la sorcière bleue apparaissait de nouveau, ainsi qu’une jauge au dessus de sa tête.
-Blava : Cette idiote s’est approchée trop près de certains champignons dont il ne faut pas toucher. Elle est tombée comme une mouche, hihihi ! Si tu veux la retrouver, il faudra bien suivre les instructions que je vais te donner. Si tu fais un seul faux pas, elle y passera, sûre et certaine ! Ria-t-elle.
Ophélia serra les dents. Elle ne savait toujours pas ou se trouvait ni Lilith ni Shane, mais ne pouvait pas ignorer Charline dans le besoin. Le visage fermé, elle fixa le rideau d’eau et demanda :
-Ophélia : C’est toi le maître des lieux ici ?
-Blava : Mmmh, un petit peu oui, un petit peu non… A moitié je dirais. Mais ici, la moitié forme un tout, annonça la sorcière de manière énigmatique.
-Ophélia : Je vois, tu aimes bien les devinettes.
-Blava : Oui il est vrai que j’aime ça, mais ne nous égarons pas. Elle se râcla la gorge avant de poursuivre. Première instruction jeune humaine. Nous allons commencer par du simple. Remonte la rivière à contre-courant.
***
Les deux adolescents et Charlotte avaient réussi à entrer dans la forêt rouge sang. La traversée sur le fleuve s’était faite sans encombre, sauf à un moment ou le jeune garçon avait un peu trop provoqué la rose qui s’était levée brusquement, faisant tanguer dangereusement l’embarcation. Ils marchaient à présent sur un sentier longeant le fleuve carmin. Le ciel n’était plus visible désormais. Néanmoins les feuilles rouges des arbres étaient phosphorescentes, procurant ainsi aux trois humains un éclairage plus que nécessaire pour avancer. La forêt était habitée de créatures étranges, comme des serpents jaunes et rouges, des corbeaux plus grands que la normale, des chauves-souris imposantes et divers rongeurs aux yeux rouges. Sur leur route, ils avaient également vu des champignons aux couleurs ternes et à l’apparence peu ragoutante. Malgré le fait qu’ils devaient bien faire un mètre cinquante de hauteur, ils avaient l’air d’être en train de dépérir. Les spores qui s’en échappaient ne donnaient pas plus confiance et envie de s’en approcher.
Rapidement ils remontèrent jusqu’à l’embouchure de la rivière dans un lac. Au dessus du lac flottait une espèce d’humanoïde. Elle ressemblait très fortement à la sorcière Blava, sauf que sa robe était rouge et que sa peau était plutôt mate. Elle se tourna vers les trois humains qui étaient déjà en garde, toutes griffes dehors.
-Huhuhu ! Tant d’empressement alors que vous ne me connaissez même pas.
-Lilith : Pour être honnête, on s’en balance de ton prénom comme de notre première tétine. Tout ce que l’on veut savoir, c’est si t’es le maître des lieux ou pas.
-Charlotte : Ca me semble évident, regardez sa poitrine, à l’intérieur de la broche.
Les deux adolescents portèrent leur regard dans la direction indiquée. Au centre de la broche en forme de cœur posée sur sa poitrine se disposait un magnifique rubis scintillant. Seulement, il n’occupait que la moitié de la broche, l’autre partie du cœur étant vide de pierre. Une jauge apparut au dessus de la tête de la sorcière. Au dessus était écrit « Vermell ».
***
Ophélia était arrivée elle aussi à un lac d’eau claire après avoir suivi la rivière. On pouvait y voir des poissons de toutes sortes et de toutes les couleurs nager et sauter à la surface de temps en temps. Mais la tireuse d’élite n’était pas intéressée par les poissons mais par ce qui flottait au dessus : la sorcière Blava, un sourire moqueur sur le visage.
-Blava : Je suis impressionnée. Tu n’as pas l’air aussi idiote que tu en a l’air. Je pensais sincèrement que tu allais tomber dans mon piège, ricana-t-elle.
-Ophélia : Ce n’était pas compliqué de détecter la double négation dans ta phrase. Il suffit de bien écouter attentivement. Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant de reprendre. Remonter la rivière implique déjà que tu la suives à contre-courant. Donc remonter à contre-sens signifie la suivre dans le sens du courant.
La jauge au dessus de la tête de la sorcière bleue se vida un peu. Cette dernière eut un petit rire et voltigea autour du lac tout en disant :
-Blava : Tu as réussi la première petite énigme hihi ! J’aime les gens comme toi, les battants. Elle ajouta avec un sourire démoniaque. C’est tellement plus jouissif de les détruire ! Mais je m’égare ! Deuxième instruction pour récupérer ton amie. Tu vois la petite clôture blanche derrière toi ? Une fois franchie tu arriveras dans le champ des papillons. Elle poursuivit son explication tandis qu’Ophélia passait le petit portail. Dans ce champ, il y a cent papillons qui y volent. Planté au sol tu as cent mousquets. Tu t’y connais en arme à feu non ? Tu sais que le mousquet est à tir unique ?
-Ophélia : Je vois, donc je n’ai pas le droit à l’erreur.
-Blava : Tu comprends très vite, tu es vraiment surprenante comme fille.
Ignorant la remarque de la sorcière, Ophélia avança dans la clairière, le regard déterminé. Une horde de papillons dorés volaient dans tous les sens, formant un véritable nuage d’or vivant. La capitaine pirate s’empara de l’un des fusils et tira. Puis un autre. Puis encore un autre. Elle accéléra la cadence, tournant sur elle-même tout en tirant. Le nombre de papillons diminuait aussi vite que le nombre de mousquets utilisés lancés au sol augmentait. Uniquement de sa main gauche elle continuait de tirer et d’éliminer les insectes volants. On aurait cru qu’elle dansait. Elle arriva vite à la moitié. Puis au trois quarts. Elle ne diminua pas la cadence pour autant. Arriva le dernier papillon. Elle prit le mousquet par le canon et donna un coup de crosse au dernier insecte qui sous la gravité tomba au sol. Ophélia lança le mousquet en l’air avant de le rattraper par la crosse et de tirer sur le papillon qui disparut dans un tas de poussière dorée.
La capitaine pirate se retourna vers la sorcière bleue et vit que sa jauge diminua à nouveau. Un peu plus que la fois précédente.
-Ophélia : Rends-nous Carla maintenant. Je déteste les gens qui jouent avec la vie d’autrui, déclara-t-elle sèchement.
-Blava : Hum, tu n’as pas tord, il serait temps de la faire participer à ces petits jeux maintenant.
La sorcière Blava passa en lévitant devant un tronc d’arbre qui s’ouvrit en deux à la manière d’une double porte. Le corps de Charline tomba sur le sol et Ophélia se précipita vers elle. Elle semblait juste endormie, rien de grave. La capitaine des Freely’s Pirates pointa son canon vers Blava et tira à maintes reprises. Le bruit des tirs eurent pour effet de réveiller Charline. Elle regarda Ophélia, ne comprenant pas ce qu’il se passait. La tireuse d’élite quand à elle, était interloquée. La jauge de la sorcière bleue n’avait pas bougé d’un poil, et cette dernière n’avait aucune égratignure. Elle laissa échapper un « Impossible… », totalement bouche-bée. Charline quant à elle n’arrivait pas à détacher ses yeux de la broche en forme de cœur que la sorcière portait au niveau de la poitrine. Elle était sertie d’un saphir, mais que au niveau de la moitié droite du cœur seulement…
-Blava : C’est impossible de m’éliminer comme ça. Si vous voulez l’artefact, il va falloir résoudre ce que je vous donne comme problème, rien de plus…simple, insista-t-elle. A présent, voici la troisième instruction…
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
A l'intérieur du fabuleux monde où se trouvaient emprisonnés les compagnons de nos malheureux captifs, les deux jeunes femmes attendaient les ordres de la sorcière bleue.
Elles étaient restées plantées là depuis quelques secondes qui semblèrent avoir durées des décennies tandis que Blava flottait au dessus du lac, silencieuse. La précipitation ne servait à rien, aucunes balles, aucunes bombes, aucunes attaques ne pouvaient détruire la maléfique femme.
Avait-elle l’intention de leur faire perdre tout leur temps ici ? Ophélia et Charline n'en savait rien. Tempêtant contre la maudite magicienne, Ohélia passa ses nerfs en lui tirant dessus au bout d'une minute, sans succès.
Après un long moment, Blava finit enfin par dévoiler son infâme épreuve.
-Vous voulez l’artefact n’est-ce pas ? Et bien comme l’avez surement remarqué, cet artefact est ma broche. Seulement il en manque l’autre partie. Pour le réunir, vous devez simplement trouver mon double. Indiqua-t-elle
Alors qu’Ophélia se penchait sur la signification de ces mots, Charline resta figée sur la sorcière.
-Alors, alors ? Vous ne me cherchez pas ? Le temps tourne, vous le savez ça ?
-Il y a forcément une astuce à ton truc, il suffit de ne pas se précipiter, c’est tout. Tu as beau être contre nous, tes épreuves n’ont pour but que de nous voir peiner face à des évidences.
-Décidément, tu me plais bien jeune fille ! Se délecta Blava
Charline ne prêta pas attention à cette discussion. Seul le lac l’intriguait. En effet toute cette eau aussi claire que pleine de vie et tous ces poissons qui nageaient paisiblement semblaient si réels. Les rayons d’un soleil étrangement aussi proche que le véritable soleil frappaient la surface de l’étendue d’eau. Tout se reflétait d’une extraordinaire manière, comme dans un magnifique tableau.
Devant la fascination dont faisait preuve Charline, Ophélia ne pu se retenir de la questionner.
-Carla ? Tu as trouvé un indice ?
-Disons que je m’interrogeais. Et que j’ai trouvé la réponse à ma question.
-C’est-à-dire ?
-Eh bien il y a deux manières de voir les choses. Soit elle a un véritable double caché dans ce monde auquel cas la chercher serait très certainement inutile, soit son double fait référence à son reflet.
Immédiatement Ophélia comprit où voulait en venir la scientifique. Ainsi lorsqu’elle posa son regard sur le seul reflet visible de la sorcière, le reflet sur l’eau du lac, elle y remarqua quelque chose d’étonnant : Bien que semblable en tout point, une incohérence titilla l’œil exercé de la tireuse d’élite.
En effet la broche n’était pas reflétée comme elle le devait. La symétrie de cette dernière par rapport à l'originale ne collait pas à la réalité -même dans ce monde. Elle et Charline en étaient sûre: ça n'avait rien à voir avec un quelconque changement de loi de la physique, c'était le double dont parlait Blava.
-Voilà l’autre toi ! Annonça Ophélia en pointant de son canon le reflet étrange de Blava
-Décidément, je dois vraiment être trop gentille avec vous… Se lamenta faussement la sorcière azur
-Mais vous avez trouvé, je me dois donc d’honorer ma part du contrat. Continua-t-elle pendant que tout l’environnement se brouillait autour des deux jeunes femmes
Chraline et Ophélia se tenaient sur la défensive, ne comprenant rien de ce qu'il se passait. Soudainement le vent se leva, balançant de toute sa puissance des débris contre les deux acolytes.
Cela dura de bonnes secondes avant que le calme revint dicter sa loi. Lorsque toute cette agitation s'abandonna de nouveau au silence, Ophélia et Charline rouvrirent lentement les yeux et furent stupéfaites.
L’environnement, si paisible et doux au regard avait laissé place à un décors de désolation. Le ciel, d'un carmin insolent et agressif, se mariait maintenant avec la nouvelle forêt qui les entouraient, une forêt morose exultant la mort au travers de ce liquide rougeâtre semblable à du sang qui en dégoulinait. Elles ne le savaient pas mais elles se trouvait dans le véritable environnement de ce niveau, l'autre facette d'un étrange miroir.
Retenant un petit rictus de dégoût, la capitaine des Freely's Pirates vit non loin d'elle trois silhouettes qu'elle connaissait bien.
Lilith, Shane et Charlotte gisaient par terre, inconscients. Charline se dépêcha de les ausculter. Par chance ils ne présentaient aucun traumas ni autre anomalies, cependant dans cette univers, ses compétences ne servaient peut-être tout simplement à rien.
Flottant au dessus du lac devenu pourpre, ce n'était pas une mais deux sorcières qui se dressaient maintenant. Identique l'une et l'autre, seule la couleur de leurs peau et de leurs robes différait.
Alors qu'Ophélia leur ordonnait de leur dire ce qu'elles avaient fait à ses amis, les deux sorcières se moquèrent allègrement d'elle.
-Vos amis vont bien, je les ai simplement forcé à se taire! commença le double de Blava Mais si tu réussis cette toute dernière épreuve, ils se réveilleront je te le garantis. ajouta-t-elle en lui lançant une arme à feu
-Et à quoi ça va me servir? Nous avons triomphé, donne nous l'artefact complet et libère mes amis tout de suite!
-Vous nous avez réunis, c'est vrai mais je n'ai jamais dit que vous aurez l'artefact à l'épreuve d'avant. se moqua de plus belle Blava la bleue
-Très bien... alors dépêche toi et file nous ta dernière épreuve!
-Pas la peine d'être si désagréable voyons... Et pour ton épreuve, c'est simple: Il y a deux balles dans ce revolver. Tue nous, les deux sorcières, en même temps avec cette seule arme et tu obtiendras ce que tu veux.
Ophélia saisit alors l'arme puis visa les deux jumelles qui se tenaient côte à côte.
"Les abattre en même temps... C'est pas possible... il faudrait bouger à une vitesse inouïe pour ça... Et même comme ça c'est pas dit que ce soit réalisable..." s'inquiéta la tireuse
De son côté, Charline avait sorti sa reflexe drug booster. Ayant écouté la conversation, elle avait décidé de donner un coup de main elle aussi. Non pas que la vie des autres l'intéressait mais elle n'avait nullement l'intention de rester coincé plus longtemps dans ce monde.
Alors que la main d'Ophélia tremblait, hésitant de plus en plus, Charline s'approcha d'elle et lui tendit la fiole.
-Calme toi et bois ça.
-C'est quoi? demanda la jeune pirate
-De quoi accroître tes réflexe et du même coup ta vitesse. Si je ne me trompe pas, les effets seront bien assez puissant pour pouvoir les atteindre en même temps.
Ophélia prit la fiole.
-Je te fais confiance vu qu'il n'y a pas dix mille solutions... dit-elle avant de boire tout le contenu
-Attend, j'ai dit que tu pourrais les atteindre en même temps avec une seule arme mais ce n'est pas tout.
-Ah, j'écoute. répondit-elle en écoutant les murmures de sa comparse
Quelques secondes après elle se plaça à équidistance de ces deux cibles qui semblaient la narguer en restant sur place, un sourire glacial aux lèvres.
Charline regardait la scène avec attention. Elle n'avait en réalité aucune idée de la nouvelle puissance de sa drogue. Mais un test valait la peine d'être fait, même dans une telle situation.
Puis d'un coup, deux détonations se firent entendre dans un intervalle très réduit. Ophélia s'écroula à genoux sur le sol. Les deux sorcières s'étaient vu trouées d'un magnifique impact exactement au même endroit, le milieu du crâne. Mais les deux détonations attestèrent de l'échec de la jeune tireuse.
C'est alors qu'Ophélia leva le poing comme quelqu'un qui avait gagné.
Dans la stupéfaction la plus grand, les deux Sorcières se désintégrèrent, laissant place aux deux artefacts qui se reformaient enfin. Tandis que les inconscients regagnaient leurs esprits et que Charline félicita l’ingénieuse Capitaine, l'artefact, une magnifique pierre précieuse mêlant rouge et bleu tournoyait dans les airs au dessus du lac sinistre avant de se poser devant la vaillante Ophélia.
-C'était pas mal ton astuce Carla. Un peu risqué mais on a eu de la chance. Reconnu-t-elle en prenant la pierre
-Disons que même avec la meilleur vitesse du monde, tirer au même moment deux balles du même revolver est presque impossible donc pour palier à ça, je me suis dit que varier la longueur de tir des deux balles étaient surement la meilleure idée.
-Oui mais tirer avec le bras plié et le tendre juste après pour couvrir la maigre distance entre les deux tirs... C'est vraiment tordu plaisanta Ophélia
Pendant qu'une lumière intense marquant le changement de niveau enveloppait les résidents de ce monde étrange, Charline ne pouvait s'empêcher d'admirer la dextérité et les talents exceptionnels d'Ophélia. Une telle prouesse paraissait impossible au vu des paramètres infaisables. Et en effet, elle en avait de la chance d'être tombé sur une aussi talentueuse personne.
Dans le monde réel, Isaia se réveilla finalement. Combien de temps le démon avait-il passé séparés des autres ? Des heures ? Des jours ? Ou simplement quelques minutes ?
Il espérait la dernière réponse. Sa tête lui paraissait lourde, les menottes l’entravant ne l’était pas autant que la perte d’un objet précieux pour lui : son sabre.
Il regardait calmement autours de lui malgré sa position quelque peu incongrue mais ne vit uniquement que le vide triste de sa cellule.
Il s’efforça alors de s’asseoir du mieux qu’il pouvait par le biais d’une gymnastique éprouvante dans son état. Une fois stable il resta immobile. Ses yeux semblaient fixer un horizon au loin. Son visage était serré, dur, bien différent du démon habituel.
Il demeura comme cela un bon moment, avant qu’une voix venue de nulle part le tira de sa solitude.
-Monsieur Acciaro, je suis heureux de vous voir en bonne santé.
Isaia regardait devant lui. Derrières les barreaux qui le retenaient se trouvait un homme de taille assez petite, environ 1m 65, ni très musclé ni très maigre, sa corpulence n’impressionnant guère.
Tandis que le sabreur tentait d’identifier clairement son interlocuteur il se rendit compte que l’éclairage cachait une bonne partie de son faciès.
Plutôt que de forcer sur ses yeux pour découvrir un ennemi qui visiblement ne voulait être vu, il préféra engager la discussion.
-A qui ai-je l’honneur, s’il vous plait ?
-Ah c’est vrai, pardonnez moi mon impolitesse. Je m’appelle… Non en fait je n’ai aucune envie de voir mon nom écorché une fois de plus. se plaignit-il Vous avez juste besoin de savoir que je suis le Lieutenant en charge des marines de cette île.
L’attitude de celui qui se disait être la plus haute autorité présente ici bas amusait Isaia.
-Vous n’êtes pas trop à l’étroit au moins ?
-Non pas du tout, je suis même plutôt content de l’état de ma cellule. Et puis je suis tout seul ici, comment pourrais-je être à l’étroit.S’esclaffa Il Demonio, entraînant dans son fou rire son mystérieux interlocuteur
-Alors je suis heureux d’entendre que tout va bien. Reprit plus calmement le mystérieux marine
Isaia n’y comprenait plus rien du tout. Du marine devant lui s’émanait quelque chose de doux, de gentil, de chaud. Il était sincère et sa bienveillance ne semblait pas fausse. Oui, il exaltait une aura de bonté sans faille au contraire de lui.
Cependant l’atmosphère changea radicalement en l’espace d’une seconde.
-Je te déteste, tu sais. Lâcha-t-il sans prévenir
Devant l’incompréhension qui se lisait sur le visage d’Isaia, le marine continua.
-Comment un être peut-il prendre si facilement des vies ? Comment un être humain peut-avoir si peu de considération pour les siens ? Que vous est-il donc arrivé pour que vous en arriviez là ?
Isaia se mit à rire de plus belle. Voir quelqu’un aussi préoccupé pour lui était plus que surprenant.
Face à tant d’attention, Isaia essaya d’en tirer profit.
-Voulez-vous vraiment savoir pourquoi je fais ça ? Non, je devrais dire pourquoi j’aime ça ?
Le marine resta silencieux mais il désirait plus que tout au monde avoir la réponse. Un désir qu’un démon serait à même d’exploiter…
-Si vous voulez tant le savoir, je vous le dirais mais à une condition…
A plusieurs pas de là se trouvait le célèbre « quartier des jeux » du QG de la marine. Tout le monde savait que c’était le lieu de plaisir du sergent Oakwood. C’était un département qui prenait à lui seul deux étages de l’immense building. Les deux étages avaient été dépourvus de toutes salles et aménagés en un genre de gargantuesque gymnase. De plus, l’épaisseur et le revêtement des murs étaient tels que les détruire était tout bonnement impossible.
Ici l'unique maître des lieux était Oakwood. Son chef, le Lieutenant de la base lui avait en effet laissé tout les droits, la seule règle étant : « ce qui se passe dans le quartier des jeux, reste dans le quartier des jeux. »
Et aujourd’hui le Sergent avait trouvé de nouveaux participants pour son petit plaisir.
-Oyé, oyé mes cher prisonniers ! Comment trouvez-vous mon petit coin de paradis ?
Les trois malheureux criminels, les pieds et poings enchaînés et reliés entre eux , maugréèrent contre le bruyant homme.
-Allons, allons ! Détendez-vous on va bien s’amuser vous allez voir ! Sautilla-t-il comme un petit garçon impatient avant de reprendre
-Hey Camilla ! C’est parti !
La jeune marine, qui l’observait depuis sa salle de contrôle, activa par la simple pression d’un bouton, tout un tas de machinerie.
Sous les yeux, il fallait le dire, ébahis de la moitié des Freely’s Pirates et d’Yvan, l’immense salle se métamorphosa. Un décor entièrement faux s’éleva du sol par des trappes. De faux rochers, de faux arbres, de fausses lianes et une brume artificielle surgirent d'un coup. C’était devenu une véritable jungle hostile factice.
Elle n’avait certes pas la véritable grandeur qu’une jungle original mais elle était assez fournie pour s’y cacher. Et c’était là tout ce qu’il fallait.
-Ça en jette hein ?
-Pas vraiment non, j’ai déjà vu mieux. Se moqua Yvan
-C’est pas bien de mentir mon garçon… Bon, j’imagine que vous voulez sortir d’ici n’est-ce pas ?
-Wow, vous êtes tellement perspicace. Ironisa Pearl
-Ah là là, jeune fille… Si je le voulais je pourrais vous tuer, enfin non sinon il m’en voudrait toute sa vie, mais je peux faire ce que je veux de vous tous !
-Vous venez de dire que vous ne pouvez pas nous tuer faut arrêter d’être si contradictoire
-Rah la ferme :venere : s’irrita le Sergent Et puis il y a pire que la mort pour toi ma jolie
Alors que Pearl ne fut pas le moins du monde apeuré ou quoique se soit d’autre, Eliott supportait de moins en moins ce pervers de marine.
-Et pour vous aussi mes mignons ! :twisted : ajouta-t-il sans se rendre compte que ses fameuses photos venaient de tomber à nouveau de sa poche
:koa : :koa : :koa : :koa :
L’expression de surprise d’Yvan et d’Eliott fut telle que Pearl ne put retenir un petit rire amusée.
-Si ça s'trouve il va nous forcer à faire des choses qu’on ne veut pas ! Comme faire des photos comme ça ! S’inquiéta Yvan
-Je refuse ! Bouillonna Eliott
-Heu… Je sais pas ce que vous vous imaginez mais je parle juste de torture horrible vous savez les rassura-t-ils en ramassant ses photos
-Bien quoiqu’il en soit, je vous présente l’un des meilleurs jeux au monde : Le ballon prisonniers version Oakwood !
Les trois captifs se regardèrent l’air déstabilisé.
-En fait on devrait plus apparenter ça à un jeu de tir avec des ballons... Mais je vais laisser Camilla vous expliquer ce à quoi nous allons nous amuser, parce que j’ai la flemme !
Dans sa cabine la petite fille pesta contre l’imbécile sergent qui lui servait de collègue avant de prendre un escargophone.
-Bien, vu qu’il est trop excité pour vouloir faire son travail correctement, je vais vous éclairer. commença-t-elle
-Voici un environnement parfait pour jouer à ce jeu. La règle est simple : des ballons traînent un peu partout sur le terrain, votre but est simplement de toucher Oakwood avec l’un d’eux. Vous serez trois, il sera seul. Mais attention, toute personnes touchées une fois est éliminé de la partie et ne peux continuer.
Vous avez droit à vos armes, la seule règle pour gagner étant de toucher Oakwood avec une balle, peu importe son état final.
Ensuite leurs chaînes les retenant et entravant, et uniquement les chaînes, tombèrent sur le sol. Il leur restait les menottes inutiles au premier abord aux poignets et aux chevilles.
Camilla reprit.
-Pour s’assurer qu'aucune tentatives de tricheries ne vous vienne à l'esprit, des capteurs dans vos menottes réagiront lorsque vous vous ferez toucher. Il en va de même pour Oakwood qui possède un capteur - mais je ne sais où. Lorsque vous serez touché vous ne pourrez donc plus lancer le moindre ballon sous peine d’être grièvement électrocuté, vous êtes prévenu.
Et pour finir, l’enjeu de cette partie est votre bras droit. Si vous perdez, vous le perdrez tous et c’est pareil pour Oakwood. Bon jeu à vous^^
Le bruyant sergent s’était déjà caché prêt à commencer de suite. Les trois joueurs forcés devaient quant à eux s’allier pour éviter le pire...
Elles étaient restées plantées là depuis quelques secondes qui semblèrent avoir durées des décennies tandis que Blava flottait au dessus du lac, silencieuse. La précipitation ne servait à rien, aucunes balles, aucunes bombes, aucunes attaques ne pouvaient détruire la maléfique femme.
Avait-elle l’intention de leur faire perdre tout leur temps ici ? Ophélia et Charline n'en savait rien. Tempêtant contre la maudite magicienne, Ohélia passa ses nerfs en lui tirant dessus au bout d'une minute, sans succès.
Après un long moment, Blava finit enfin par dévoiler son infâme épreuve.
-Vous voulez l’artefact n’est-ce pas ? Et bien comme l’avez surement remarqué, cet artefact est ma broche. Seulement il en manque l’autre partie. Pour le réunir, vous devez simplement trouver mon double. Indiqua-t-elle
Alors qu’Ophélia se penchait sur la signification de ces mots, Charline resta figée sur la sorcière.
-Alors, alors ? Vous ne me cherchez pas ? Le temps tourne, vous le savez ça ?
-Il y a forcément une astuce à ton truc, il suffit de ne pas se précipiter, c’est tout. Tu as beau être contre nous, tes épreuves n’ont pour but que de nous voir peiner face à des évidences.
-Décidément, tu me plais bien jeune fille ! Se délecta Blava
Charline ne prêta pas attention à cette discussion. Seul le lac l’intriguait. En effet toute cette eau aussi claire que pleine de vie et tous ces poissons qui nageaient paisiblement semblaient si réels. Les rayons d’un soleil étrangement aussi proche que le véritable soleil frappaient la surface de l’étendue d’eau. Tout se reflétait d’une extraordinaire manière, comme dans un magnifique tableau.
Devant la fascination dont faisait preuve Charline, Ophélia ne pu se retenir de la questionner.
-Carla ? Tu as trouvé un indice ?
-Disons que je m’interrogeais. Et que j’ai trouvé la réponse à ma question.
-C’est-à-dire ?
-Eh bien il y a deux manières de voir les choses. Soit elle a un véritable double caché dans ce monde auquel cas la chercher serait très certainement inutile, soit son double fait référence à son reflet.
Immédiatement Ophélia comprit où voulait en venir la scientifique. Ainsi lorsqu’elle posa son regard sur le seul reflet visible de la sorcière, le reflet sur l’eau du lac, elle y remarqua quelque chose d’étonnant : Bien que semblable en tout point, une incohérence titilla l’œil exercé de la tireuse d’élite.
En effet la broche n’était pas reflétée comme elle le devait. La symétrie de cette dernière par rapport à l'originale ne collait pas à la réalité -même dans ce monde. Elle et Charline en étaient sûre: ça n'avait rien à voir avec un quelconque changement de loi de la physique, c'était le double dont parlait Blava.
-Voilà l’autre toi ! Annonça Ophélia en pointant de son canon le reflet étrange de Blava
-Décidément, je dois vraiment être trop gentille avec vous… Se lamenta faussement la sorcière azur
-Mais vous avez trouvé, je me dois donc d’honorer ma part du contrat. Continua-t-elle pendant que tout l’environnement se brouillait autour des deux jeunes femmes
Chraline et Ophélia se tenaient sur la défensive, ne comprenant rien de ce qu'il se passait. Soudainement le vent se leva, balançant de toute sa puissance des débris contre les deux acolytes.
Cela dura de bonnes secondes avant que le calme revint dicter sa loi. Lorsque toute cette agitation s'abandonna de nouveau au silence, Ophélia et Charline rouvrirent lentement les yeux et furent stupéfaites.
L’environnement, si paisible et doux au regard avait laissé place à un décors de désolation. Le ciel, d'un carmin insolent et agressif, se mariait maintenant avec la nouvelle forêt qui les entouraient, une forêt morose exultant la mort au travers de ce liquide rougeâtre semblable à du sang qui en dégoulinait. Elles ne le savaient pas mais elles se trouvait dans le véritable environnement de ce niveau, l'autre facette d'un étrange miroir.
Retenant un petit rictus de dégoût, la capitaine des Freely's Pirates vit non loin d'elle trois silhouettes qu'elle connaissait bien.
Lilith, Shane et Charlotte gisaient par terre, inconscients. Charline se dépêcha de les ausculter. Par chance ils ne présentaient aucun traumas ni autre anomalies, cependant dans cette univers, ses compétences ne servaient peut-être tout simplement à rien.
Flottant au dessus du lac devenu pourpre, ce n'était pas une mais deux sorcières qui se dressaient maintenant. Identique l'une et l'autre, seule la couleur de leurs peau et de leurs robes différait.
Alors qu'Ophélia leur ordonnait de leur dire ce qu'elles avaient fait à ses amis, les deux sorcières se moquèrent allègrement d'elle.
-Vos amis vont bien, je les ai simplement forcé à se taire! commença le double de Blava Mais si tu réussis cette toute dernière épreuve, ils se réveilleront je te le garantis. ajouta-t-elle en lui lançant une arme à feu
-Et à quoi ça va me servir? Nous avons triomphé, donne nous l'artefact complet et libère mes amis tout de suite!
-Vous nous avez réunis, c'est vrai mais je n'ai jamais dit que vous aurez l'artefact à l'épreuve d'avant. se moqua de plus belle Blava la bleue
-Très bien... alors dépêche toi et file nous ta dernière épreuve!
-Pas la peine d'être si désagréable voyons... Et pour ton épreuve, c'est simple: Il y a deux balles dans ce revolver. Tue nous, les deux sorcières, en même temps avec cette seule arme et tu obtiendras ce que tu veux.
Ophélia saisit alors l'arme puis visa les deux jumelles qui se tenaient côte à côte.
"Les abattre en même temps... C'est pas possible... il faudrait bouger à une vitesse inouïe pour ça... Et même comme ça c'est pas dit que ce soit réalisable..." s'inquiéta la tireuse
De son côté, Charline avait sorti sa reflexe drug booster. Ayant écouté la conversation, elle avait décidé de donner un coup de main elle aussi. Non pas que la vie des autres l'intéressait mais elle n'avait nullement l'intention de rester coincé plus longtemps dans ce monde.
Alors que la main d'Ophélia tremblait, hésitant de plus en plus, Charline s'approcha d'elle et lui tendit la fiole.
-Calme toi et bois ça.
-C'est quoi? demanda la jeune pirate
-De quoi accroître tes réflexe et du même coup ta vitesse. Si je ne me trompe pas, les effets seront bien assez puissant pour pouvoir les atteindre en même temps.
Ophélia prit la fiole.
-Je te fais confiance vu qu'il n'y a pas dix mille solutions... dit-elle avant de boire tout le contenu
-Attend, j'ai dit que tu pourrais les atteindre en même temps avec une seule arme mais ce n'est pas tout.
-Ah, j'écoute. répondit-elle en écoutant les murmures de sa comparse
Quelques secondes après elle se plaça à équidistance de ces deux cibles qui semblaient la narguer en restant sur place, un sourire glacial aux lèvres.
Charline regardait la scène avec attention. Elle n'avait en réalité aucune idée de la nouvelle puissance de sa drogue. Mais un test valait la peine d'être fait, même dans une telle situation.
Puis d'un coup, deux détonations se firent entendre dans un intervalle très réduit. Ophélia s'écroula à genoux sur le sol. Les deux sorcières s'étaient vu trouées d'un magnifique impact exactement au même endroit, le milieu du crâne. Mais les deux détonations attestèrent de l'échec de la jeune tireuse.
C'est alors qu'Ophélia leva le poing comme quelqu'un qui avait gagné.
Dans la stupéfaction la plus grand, les deux Sorcières se désintégrèrent, laissant place aux deux artefacts qui se reformaient enfin. Tandis que les inconscients regagnaient leurs esprits et que Charline félicita l’ingénieuse Capitaine, l'artefact, une magnifique pierre précieuse mêlant rouge et bleu tournoyait dans les airs au dessus du lac sinistre avant de se poser devant la vaillante Ophélia.
-C'était pas mal ton astuce Carla. Un peu risqué mais on a eu de la chance. Reconnu-t-elle en prenant la pierre
-Disons que même avec la meilleur vitesse du monde, tirer au même moment deux balles du même revolver est presque impossible donc pour palier à ça, je me suis dit que varier la longueur de tir des deux balles étaient surement la meilleure idée.
-Oui mais tirer avec le bras plié et le tendre juste après pour couvrir la maigre distance entre les deux tirs... C'est vraiment tordu plaisanta Ophélia
Pendant qu'une lumière intense marquant le changement de niveau enveloppait les résidents de ce monde étrange, Charline ne pouvait s'empêcher d'admirer la dextérité et les talents exceptionnels d'Ophélia. Une telle prouesse paraissait impossible au vu des paramètres infaisables. Et en effet, elle en avait de la chance d'être tombé sur une aussi talentueuse personne.
Dans le monde réel, Isaia se réveilla finalement. Combien de temps le démon avait-il passé séparés des autres ? Des heures ? Des jours ? Ou simplement quelques minutes ?
Il espérait la dernière réponse. Sa tête lui paraissait lourde, les menottes l’entravant ne l’était pas autant que la perte d’un objet précieux pour lui : son sabre.
Il regardait calmement autours de lui malgré sa position quelque peu incongrue mais ne vit uniquement que le vide triste de sa cellule.
Il s’efforça alors de s’asseoir du mieux qu’il pouvait par le biais d’une gymnastique éprouvante dans son état. Une fois stable il resta immobile. Ses yeux semblaient fixer un horizon au loin. Son visage était serré, dur, bien différent du démon habituel.
Il demeura comme cela un bon moment, avant qu’une voix venue de nulle part le tira de sa solitude.
-Monsieur Acciaro, je suis heureux de vous voir en bonne santé.
Isaia regardait devant lui. Derrières les barreaux qui le retenaient se trouvait un homme de taille assez petite, environ 1m 65, ni très musclé ni très maigre, sa corpulence n’impressionnant guère.
Tandis que le sabreur tentait d’identifier clairement son interlocuteur il se rendit compte que l’éclairage cachait une bonne partie de son faciès.
Plutôt que de forcer sur ses yeux pour découvrir un ennemi qui visiblement ne voulait être vu, il préféra engager la discussion.
-A qui ai-je l’honneur, s’il vous plait ?
-Ah c’est vrai, pardonnez moi mon impolitesse. Je m’appelle… Non en fait je n’ai aucune envie de voir mon nom écorché une fois de plus. se plaignit-il Vous avez juste besoin de savoir que je suis le Lieutenant en charge des marines de cette île.
L’attitude de celui qui se disait être la plus haute autorité présente ici bas amusait Isaia.
-Vous n’êtes pas trop à l’étroit au moins ?
-Non pas du tout, je suis même plutôt content de l’état de ma cellule. Et puis je suis tout seul ici, comment pourrais-je être à l’étroit.S’esclaffa Il Demonio, entraînant dans son fou rire son mystérieux interlocuteur
-Alors je suis heureux d’entendre que tout va bien. Reprit plus calmement le mystérieux marine
Isaia n’y comprenait plus rien du tout. Du marine devant lui s’émanait quelque chose de doux, de gentil, de chaud. Il était sincère et sa bienveillance ne semblait pas fausse. Oui, il exaltait une aura de bonté sans faille au contraire de lui.
Cependant l’atmosphère changea radicalement en l’espace d’une seconde.
-Je te déteste, tu sais. Lâcha-t-il sans prévenir
Devant l’incompréhension qui se lisait sur le visage d’Isaia, le marine continua.
-Comment un être peut-il prendre si facilement des vies ? Comment un être humain peut-avoir si peu de considération pour les siens ? Que vous est-il donc arrivé pour que vous en arriviez là ?
Isaia se mit à rire de plus belle. Voir quelqu’un aussi préoccupé pour lui était plus que surprenant.
Face à tant d’attention, Isaia essaya d’en tirer profit.
-Voulez-vous vraiment savoir pourquoi je fais ça ? Non, je devrais dire pourquoi j’aime ça ?
Le marine resta silencieux mais il désirait plus que tout au monde avoir la réponse. Un désir qu’un démon serait à même d’exploiter…
-Si vous voulez tant le savoir, je vous le dirais mais à une condition…
A plusieurs pas de là se trouvait le célèbre « quartier des jeux » du QG de la marine. Tout le monde savait que c’était le lieu de plaisir du sergent Oakwood. C’était un département qui prenait à lui seul deux étages de l’immense building. Les deux étages avaient été dépourvus de toutes salles et aménagés en un genre de gargantuesque gymnase. De plus, l’épaisseur et le revêtement des murs étaient tels que les détruire était tout bonnement impossible.
Ici l'unique maître des lieux était Oakwood. Son chef, le Lieutenant de la base lui avait en effet laissé tout les droits, la seule règle étant : « ce qui se passe dans le quartier des jeux, reste dans le quartier des jeux. »
Et aujourd’hui le Sergent avait trouvé de nouveaux participants pour son petit plaisir.
-Oyé, oyé mes cher prisonniers ! Comment trouvez-vous mon petit coin de paradis ?
Les trois malheureux criminels, les pieds et poings enchaînés et reliés entre eux , maugréèrent contre le bruyant homme.
-Allons, allons ! Détendez-vous on va bien s’amuser vous allez voir ! Sautilla-t-il comme un petit garçon impatient avant de reprendre
-Hey Camilla ! C’est parti !
La jeune marine, qui l’observait depuis sa salle de contrôle, activa par la simple pression d’un bouton, tout un tas de machinerie.
Sous les yeux, il fallait le dire, ébahis de la moitié des Freely’s Pirates et d’Yvan, l’immense salle se métamorphosa. Un décor entièrement faux s’éleva du sol par des trappes. De faux rochers, de faux arbres, de fausses lianes et une brume artificielle surgirent d'un coup. C’était devenu une véritable jungle hostile factice.
Elle n’avait certes pas la véritable grandeur qu’une jungle original mais elle était assez fournie pour s’y cacher. Et c’était là tout ce qu’il fallait.
-Ça en jette hein ?
-Pas vraiment non, j’ai déjà vu mieux. Se moqua Yvan
-C’est pas bien de mentir mon garçon… Bon, j’imagine que vous voulez sortir d’ici n’est-ce pas ?
-Wow, vous êtes tellement perspicace. Ironisa Pearl
-Ah là là, jeune fille… Si je le voulais je pourrais vous tuer, enfin non sinon il m’en voudrait toute sa vie, mais je peux faire ce que je veux de vous tous !
-Vous venez de dire que vous ne pouvez pas nous tuer faut arrêter d’être si contradictoire
-Rah la ferme :venere : s’irrita le Sergent Et puis il y a pire que la mort pour toi ma jolie
Alors que Pearl ne fut pas le moins du monde apeuré ou quoique se soit d’autre, Eliott supportait de moins en moins ce pervers de marine.
-Et pour vous aussi mes mignons ! :twisted : ajouta-t-il sans se rendre compte que ses fameuses photos venaient de tomber à nouveau de sa poche
:koa : :koa : :koa : :koa :
L’expression de surprise d’Yvan et d’Eliott fut telle que Pearl ne put retenir un petit rire amusée.
-Si ça s'trouve il va nous forcer à faire des choses qu’on ne veut pas ! Comme faire des photos comme ça ! S’inquiéta Yvan
-Je refuse ! Bouillonna Eliott
-Heu… Je sais pas ce que vous vous imaginez mais je parle juste de torture horrible vous savez les rassura-t-ils en ramassant ses photos
-Bien quoiqu’il en soit, je vous présente l’un des meilleurs jeux au monde : Le ballon prisonniers version Oakwood !
Les trois captifs se regardèrent l’air déstabilisé.
-En fait on devrait plus apparenter ça à un jeu de tir avec des ballons... Mais je vais laisser Camilla vous expliquer ce à quoi nous allons nous amuser, parce que j’ai la flemme !
Dans sa cabine la petite fille pesta contre l’imbécile sergent qui lui servait de collègue avant de prendre un escargophone.
-Bien, vu qu’il est trop excité pour vouloir faire son travail correctement, je vais vous éclairer. commença-t-elle
-Voici un environnement parfait pour jouer à ce jeu. La règle est simple : des ballons traînent un peu partout sur le terrain, votre but est simplement de toucher Oakwood avec l’un d’eux. Vous serez trois, il sera seul. Mais attention, toute personnes touchées une fois est éliminé de la partie et ne peux continuer.
Vous avez droit à vos armes, la seule règle pour gagner étant de toucher Oakwood avec une balle, peu importe son état final.
Ensuite leurs chaînes les retenant et entravant, et uniquement les chaînes, tombèrent sur le sol. Il leur restait les menottes inutiles au premier abord aux poignets et aux chevilles.
Camilla reprit.
-Pour s’assurer qu'aucune tentatives de tricheries ne vous vienne à l'esprit, des capteurs dans vos menottes réagiront lorsque vous vous ferez toucher. Il en va de même pour Oakwood qui possède un capteur - mais je ne sais où. Lorsque vous serez touché vous ne pourrez donc plus lancer le moindre ballon sous peine d’être grièvement électrocuté, vous êtes prévenu.
Et pour finir, l’enjeu de cette partie est votre bras droit. Si vous perdez, vous le perdrez tous et c’est pareil pour Oakwood. Bon jeu à vous^^
Le bruyant sergent s’était déjà caché prêt à commencer de suite. Les trois joueurs forcés devaient quant à eux s’allier pour éviter le pire...
ji-san- Infatigable dessinateur
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Re: D'un monde à l'autre
De derrière ses écrans de contrôle, une fillette balançait frénétiquement ses pieds dans le vide. Les sourcils froncés, elle se mordit le pouce, embarrassée. Camilla pianota sur son clavier géant de sa main libre et plusieurs boutons s’allumèrent. Jaune, bleu, rouge. Elle vit sur l’un des écrans les cinq protagonistes dans un espace aussi blanc que neige. Elle tiqua :
-Camilla : Tss, ils progressent vite. Beaucoup trop vite. Si ça continue, ils vont réussir à ressortir vivants du monde parallèle, du moins ces quatre là.
Un long silence suivit avant que son visage change d’expression. Un large sourire se dessina sur son visage. Ses yeux brillaient d’un éclat limite malfaisant. De la perfidie, voilà ce qu’on pouvait lire sur le charmant minois de la fillette.
-Camilla : Oh mais je sais ou les emmener ! Il est temps de passer à la vitesse supérieure et de briser un esprit ou deux…
L’enfant aux cheveux verts pommes se mit à taper frénétiquement sur son clavier à nouveau. Son sourire n’annonçait rien de bon…
***
Charline se leva doucement tout en se massant le postérieur. S’il y avait bien une chose qu’ils devaient changer dans leur monde parallèle c’était bien les atterrissages ! Elle tourna sa tête vers sa droite et vit Charlotte se relever difficilement elle aussi. A ses côtés Lilith était encore endormie, Shane allongé sur son ventre tel une étoile de mer. Puis elle regarda à sa gauche et vit Ophélia, debout et droite comme un I. Du moins elle vit son dos. Un léger frisson lui parcouru l’échine et elle se rendit compte que les longs cheveux noirs de la capitaine pirate volaient derrière elle. L’environnement se dessinait peu à peu autour d’eux. Ils se retrouvèrent tous dans un long couloir tout fait de blanc, du sol au plafond. Sur les murs étaient accrochés des tableaux réalistes vraiment réussis. Ils montraient différents paysages : une grange enneigée, un champ de lavande en été, une maison de campagne au printemps, un parc une nuit d’automne et même un ciel étoilé décoré de feux d’artifice.
La scientifique se mit aux côtés de la capitaine. Elle fut surprise : son visage était fermé. Elle avait perdu le sourire enjoué qu’elle avait la première fois qu’elles s’étaient rencontrées. Intriguée, elle la questionna :
-Charline : Tu en fais une drôle de tête.
-Ophélia : J’ai juste un mauvais pressentiment…
-Lilith : Hé dégages toi !
La rose venait de se réveiller et avait brusquement poussé Shane qui s’était vu réveillé de force. Lilith se leva et s’épousseta. Elle se dirigea vers son compagnon de route afin de lui demandé de lui raconter l’épisode qu’elle avait loupé. Ophélia leur rapporta donc brièvement ce que qu’il s’était passé.
Ils décidèrent donc de se mettre en route et de continuer ce fameux couloir, espérant trouver le prochain maître des lieux. Lilith était bien déterminée à « éclater le prochain boss » d’après ces dires, en réponse à l’humiliation du dernier combat qu’elle avait du livrer. Shane était encore à moitié dans les vapes et baillait ostensiblement toutes les deux minutes. Charline quant à elle, était fascinée par les tableaux aux murs. Elle était persuadée qu’ils avaient une signification. Charlotte, la femme mi-humaine semblait rester en retrait du groupe. Ophélia le remarqua de suite et vint la voir.
-Ophélia : Pourquoi tu t’éloignes comme ça ? Il faut qu’on reste ensemble si on veut tous sortir.
-Charlotte : Je suis désolée, je ne vous ai pas été très utile pour l’instant. Pour être honnête j’ai l’impression de vous ralentir…
-Ophélia : Tu rigoles j’espère ?! S’écria la femme aux cheveux de jais. C’est grâce à tes informations qu’on progresse aussi vite ! Sans toi on ne serait jamais ici. Alors positives un peu, on en est presque à la moitié, ajouta-t-elle dans un grand sourire.
La femme lézard esquissa un mince sourire. Y a pas à dire, la bonne humeur d’Ophélia était vraiment contagieuse. Mais la voix de Charline ramena tout le monde à la réalité :
-Charline : Hé, regardez les tableaux. On change radicalement de thème là.
-Shane : C’est…
-Lilith : Morbide ?
Les beaux paysages de tout à l’heure avaient laissé place à des panoramas de désolation. Des scènes de guerres, des cranes et ossements humains, des visages affichant du désespoir et tachés de sang et d’autres œuvres montrant des ravages. C’est comme si le peintre avait été torturé de l’intérieur ; nos protagonistes le ressentait bien à travers ces tableaux. Ca arrachait des frissons à certains, une mine de dégout à d’autres. Instinctivement, Charlotte serra ses deux mains contre sa poitrine très fort et ferma les yeux. Réaction qui n’échappa pas aux yeux de Charline.
Plus ils avançaient et plus Shane entendait un léger son. Il plissa les yeux en regardant droit devant lui, essayant de capter plus précisément ce que c’était. Mais bizarrement plus ils avançaient, plus le bruit de leur pas résonnait.
-Shane : Vous entendez ?
-Ophélia : Entendre quoi ? J’entends rien moi.
-Lilith : Oussama a raison, il y a de la musique pas loin.
-Shane : Ouai- c’est Sacha, faut te le dire en quelle langue ?!
La mélodie se fit de plus en plus forte. Ils commencèrent tous à distinguer les percussions, puis des violons, puis un orchestre tout entier. Au loin ils virent une grande double-porte en bois massif. « Enfin une sortie ! » s’écria la jeune pirate. Ils s’élancèrent tous vers la porte, de là ou s’échappait la triste mais néanmoins rythmée mélodie.
Tout s’enchaîna très vite. La porte s’ouvrit laissant apparaître une autre porte. Puis le groupe des cinq se sentit happé vers la seconde porte, qui s’ouvrit sur une troisième et ainsi de suite. Après une dizaine de portes passées, ils se retrouvèrent dans une grande salle d’orchestre, tout au fond. La scène était éclairée, et des ombres de musiciens jouaient en chœur. Charlotte eut un pincement au cœur : elle prit une grande inspiration et ouvrit la bouche, pour la refermer ensuite. Ophélia se tourna vers elle :
-Ophélia : Tu voulais dire quelque chose ?
-Charlotte : Euh non rien, déclara-t-elle avec une pointe d’hésitation dans son intonation. Avançons jusqu’à la scène.
Le petit groupe s’exécuta et passa dans la rangée centrale des sièges spectateurs, tous vides. Ils grimpèrent l’estrade et arrivèrent sur les planches. Charline s’approcha prudemment et toucha l’épaule de l’une des ombres. Sa main passa au travers et le musicien s’évapora. Les autres en firent de même et une grosse sphère noire se forma au dessus de nos protagonistes. Rapidement la boule s’aplatit pour former une sorte de chemin sinueux qui menait dans un trou situé en hauteur du mur de la scène. La route noire s’éclaircit à certains endroits, formant ainsi un clavier de piano. Un escalier en clavier de piano pour être plus exact. Prenant ça comme une invitation, ils montèrent. A peine ils posèrent le pied sur la première marche qu’une autre mélodie se fit entendre. Juste un piano. Une ritournelle triste et lente. Plus ils gravissaient les marches, plus la musique s’accélérait et devenait forte. Sans savoir pourquoi le cœur de Charlotte tambourinait dans sa poitrine. Elle commençait à avoir chaud. Elle pressa le pas et doubla tous les autres. Des gouttes de sueur commencèrent à perler le long de ses tempes. Elle se mit à courir, pressée de finir de gravir ses escaliers maudits et oubliant totalement le reste du groupe. Toujours silencieuse, Charline fronça les sourcils et courut à ses trousses, rapidement suivie par le reste de la bande. Ils pénétrèrent à l’intérieur de la fente et un flash blanc les aveugla tous.
Ils arrivèrent dans une grande salle circulaire, dont le plafond était en dôme. Des vitraux donnaient des couleurs roses orangées à la pièce. La mélodie macabre tournait encore. Ici et là se dressaient des statues informes et des colonnes à allure irrégulière. Shane se demandait pour certaines comment faisaient-elles pour tenir debout. Au centre de la pièce se trouvait une estrade avec un trône luxueux, orné de nombreuses pierres précieuses. Un être informe était assis dessus. En effet, on aurait dit une statue de cire blanche vivante. Son visage était dépourvu d’yeux, de nez et de bouche ; il portait juste un chapeau bariolé. Il avait de courtes jambes et l’équivalent de trois torses. Par conséquent il avait six bras. Une main tenait un violon, une autre un archet, une autre un pinceau, un miroir et les deux dernières étaient vides. A sa droite se trouvait un chevalet ainsi qu’une toile fraichement terminée, représentant un énième paysage sinistre. A sa gauche, un piano. Une de ses mains jouait la mélodie lugubre.
-Lilith : C’est donc toi qui est à l’origine de tout ça…
-Shane : Le maître des lieux, je suppose.
-Charline : Etrange, on a eu affaire à aucun sbire comme le premier monde, c’est inhabituel que le maître des lieux nous conduise à lui comme ça.
Le maître des lieux se leva doucement et se dirigea d’un pas lent vers les hors-la-loi. Charlotte déglutit puis murmura :
-Charlotte : Luke…
***
-Eliott : C’est impensable de continuer ma vie sans mon bras droit.
-Yvan : Et moi donc.
-Pearl : Je propose que l’on se sépare.
Les deux hommes acquiescèrent et partirent dans des directions différentes. Pearl jugea qu’il fallait observer l’environnement avant d’attaquer le sergent. Elle se cacha derrière un arbre du décor, s’y accroupit, et attendit, malgré le fait qu’il y a un ballon juste à sa droite.
Yvan avançait à tâtons, essayant de cacher sa masse imposante de muscles derrière les arbres qui servaient de décor. Pearl l’avait observé de là ou elle était. Elle décida de ne pas bouger.
Le colosse aux puissants poings se pencha en avant pour ramasser une photo par terre. « Encore la photo d’une femme… Ce type est répugnant. » Se dit-il pour lui-même. Il se releva et plissa les yeux : il cru apercevoir le crâne d’Oakwood, qui dépassait d’un rocher artificiel. Par chance, un ballon jaune se trouvait à ses pieds. Il le prit et donna un puissant coup de poing dedans. Le ballon explosa le rocher, mais laissa place à une poupée de chiffon.
Yvan lâcha un juron, il s’était fait avoir comme un débutant ! Le sergent sortit d’un bosquet de fausses fougères dans son dos, balle en main prêt à tirer. Pearl se précipita sur le grand brun et lui prit la main, l’entrainant dans sa course.
-Pearl : Feather Body !
-Yvan : Woooooooooooooooooooooooh !
Grace à son pouvoir, elle rendit Yvan aussi léger qu’une plume et le lança au loin dans la jungle. Beaucoup trop loin même. Un bruit sourd retentit : Yvan s’était écrasé contre un arbre artificiel on ne sait ou. Pearl lâcha un « Oups, désolée je ne maîtrise pas totalement. ».
Eliott, perché à un arbre, avait vu la scène. Il se frappa le front de sa paume.
-Eliott : On est pas barrés…
***
Lilith décida de frapper la première. Elle assembla sa lance et fondit vers le monstre. Ce dernier esquiva d’une lenteur et d’une grâce phénoménale. La rose écarquilla les yeux : elle était certaine qu’elle le toucherait de son coup. Shane prit la relève : tête baissée et couteau en main, il courut droit vers la poitrine de l’œuvre d’art ratée. Mais celle-ci bloqua la lame de par son archet. « Le crin est remplacé par une lame ?! » s’étonna le jeune garçon. La tornade rose en profita pour attaquer le maître par derrière. Elle bondit et voulut trancher sa tête d’un coup horizontal. Mais la hampe de la lance se figea dans le cou de l’ennemi. Lilith ferma les yeux et pensa très fort « Allonges-toi ». Le manche de son arme gagna en longueur et elle s’aida de ses bras pour atterrir debout dessus. Puis elle courut vers sa tête afin de lui donner un violent coup de pied dans la nuque. Un bruit immonde retentit, comme le bruit d’os brisés. La tête de l’immondice se pencha en avant et Lilith en profita pour récupérer son arme et s’éloigner, comme Shane. Le maître des lieux voulut donner un coup de violon à Shane mais celui-ci esquiva facilement. De la ou elle était, Ophélia tira un coup dans le haut du poitrail du monstre. Les deux jeunes adolescents rejoignirent les filles, un peu plus en retrait et observèrent la fumée du à l’explosion du tir de la pirate.
-Charline : Ca peut pas se finir comme ça, c’est trop facile…
La silhouette de la statue de cire se dessina et peu à peu, la fumée se dissipa.
-Ophélia : Ce n’est pas possible, il a rien !
Lilith lâcha un juron et sprinta de nouveau vers l’ennemi, lance en main. Mais elle fut stoppée par une autre lame. Un bruit se fit entendre : le métal qui s’entrechoque. La rose fit deux pas en arrière et serra les dents.
-Lilith : T’es quoi au juste ? Tu nous lâche maintenant ?
Shane se mit à hauteur de la rose, mécontent aussi. Les deux jeunes se sentaient trahis, offensés. Il sortit de sa manche plusieurs couteaux, prêts à les lancer. Charline marmonna un « J’en étais sûre. », avant de continuer à observer la scène, les bras croisés. Ophélia quant à elle, était totalement perdue. Elle ne comprenait plus rien. Face à eux, Charlotte haletait. Elle venait de bloquer la lame de Lilith avec sa faux. La tête baissée, des mèches de cheveux cachaient la partie haute de son visage. D’une voix faible, elle susurra :
-Charlotte : Je suis désolée…
-Shane : Pourquoi tu nous empêche de le tuer ? Je te rappelle que notre temps est limité, tu nous l’as dit toi-même non ?
-Charlotte : Vous ne pouvez pas l’attaquer…
-Lilith : C’est lui ou nous, le choix est vite fait ! Cria-t-elle.
-Ophélia : Mais… tu pleures ?
La femme-reptile leva la tête. On pouvait lire une tristesse profonde dans ses yeux verts embués. Ses mains tremblaient. Elle semblait hésiter fortement. Derrière elle, le maître des lieux ne bougeait pas. Pendant de longues secondes, elle sanglota. Lilith et Shane ne savait pas comment réagir du fait de leur jeune âge. Ophélia, s’approcha de la brune, voulant comprendre ce qu’il se passait. Soudain, Charlotte fondit en larme. Sa faux tomba à terre dans un bruit sourd, avant de se laisser choir à son tour. A genoux, elle cria, les yeux emplis de larmes chaudes tournés vers les vitraux du dôme plafonnier. Ophélia se jeta sur elle pour tenter de la faire revenir à elle, tandis que Charline s’approchait de la scène, toujours les bras croisés.
-Charline : Tu connais le maître des lieux, je me trompe ?
La femme-reptile cria de plus belle. Ophélia la prit dans ses bras et ordonna à la scientifique de se taire. Mais la blonde ne prit pas en compte les menaces de la pirate et continua :
-Charline : Tu étais pirate avant de rentrer dans la salle des songes, n’est-ce-pas ? Capitaine non ? La blonde marqua une pause, intensifiant ainsi les cris de désespoir de Charlotte. Tu es rentrée avec tout ton équipage dans ce monde parallèle, te faisant ainsi piéger comme nous. Seulement, aucun d’entre vous n’est sorti d’ici vivant.
-Ophélia : Dis pas de bêtises.
-Charline : Tu as du perdre peu à peu tes camarades, un par un. Tu t’es vite retrouvée seule.
-Ophélia : Arrêtes… frissona-t-elle.
-Charline : Tu as erré ici et là pendant tu ne sais combien de temps. Tes mains se sont transformées et une queue est apparue en bas de ta colonne.
-Ophélia : Arrêtes… répéta-t-elle, voyant ou voulait en venir Charline.
-Charline : Je commence à comprendre de plus en plus le fonctionnement de ce monde. Elle se tourna vers les deux plus jeunes, incrédules. Si au bout d’une heure nous ne sommes pas sortis, nous errerons à tout jamais dans ce monde parallèle. Peu à peu, notre corps subira des transformations, pour ressembler à ça.
Elle montra du doigt le maître des lieux. Charlotte hurla de plus belle, toujours de grosses larmes perlant le long de ses joues. Ophélia resserra son étreinte sur la femme à la longue tresse, mais elle était inconsolable. La jeune pirate ferma ses yeux et se crispa, impuissante. Charline se tourna vers les deux adolescents et leur ordonna :
-Charline : Vous avez compris ? Si on ne veut pas mourir, allez tuer cette chose horrible.
-Charlotte : C’est hors de question !
Elle poussa violemment Ophélia et se releva, les yeux rougis par la tristesse et la colère. Sans quelle s’en rende compte, des écailles poussèrent sur toute sa cuisse droite. Charline ignora Charlotte et poursuivit :
-Charline : Hé bien dans ce cas, tuez-la avec. On ne peut plus rien pour elle de toute façon.
-Ophélia : C’est hors de question ! Lilith, je t’interdis de la toucher tu m’entends ?! Hurla-t-elle, folle de rage.
-Charline : Sacha, fais ce que je te dis.
-Ophélia : Si tu veux la peau de Charlotte, il te faudra me passer sur le corps.
-Charline : C’est le seul moyen.
-Ophélia : Tu n’as donc pas de cœur ?! Essayes de comprendre ce qu’elle peut ressentir ! Un capitaine se doit de protéger son équipage !
-Lilith : On perd du temps là, décidez-vous et ne jouez pas aux idiots comme ça… tenta de placer la rose. Elle avait perdu toute son assurance habituelle, une pointe d’hésitation se faisait sentir dans sa voix.
***
L’enfant aux cheveux verts jubilait du haut de son siège. Elle riait à pleines dents. Un rire machiavélique, démoniaque. On aurait dit qu’une bête s’était réveillée en elle. D’un sourire malicieux, elle lâcha :
-Camilla : Ca y est, ils commencent à comprendre ? Si tu ne ressort pas de ce monde tu es rongé par le désespoir ! Peu à peu tu perds toute confiance, et ton aspect humain avec ! Haine, colère, solitude, tous ces sentiments deviennent une faiblesse et accélèrent le processus de transformation de simples humains en maître des lieux ! Nous la marine faisons ainsi d’une pierre deux coups en se débarrassant de tous ces hors-la-loi ! Quelle ironie de vous battre entre vous de cette manière ! Vous avez beau être forts psychologiquement, mais si on brise vos rêves, on vous détruit non seulement à la racine, mais aussi de l’intérieur, tout en prenant le temps qu’il faut ! Hahaha, allez y, entretuez-vous, vous êtes perdus, criminels !
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
Crispation, incompréhension, trahison, tout ça se mêlait dans la tête des deux Freely’s Pirates. Charlotte se dressait devant eux, protégeant le plutôt faible maître des lieux. Les yeux pleins de larmes, la voix tremblotante elle se tenait là, comme un rempart, un mur protégeant son camarade devenu monstre.
Alors qu’Ohpélia et Charline se déchiraient, défendant chacune leur idées, une lame fusa vers l’être difforme qui était autrefois le compagnon de voyage la femme reptile.
Parant l’attaque de son archer, cette dernière se planta juste à ses pieds. Tous s’arrêtèrent, se figèrent.
-Mais qu’est ce que tu fous, Lucas ! Hurla la jeune Rose, des trémolos dans la voix
Tandis que Charlotte, sans s’en rendre compte, se transformait un peu plus, voyant son corps se recouvrir de plus en plus d’écailles, elle entreprit d’arrêter le jeune garçon.
-Mon nom n’est pas Lucas… Corrigea Shane en empoignant une de ses lames sans même prêter attention à celle se ruait sur lui
Charline, regardait la scène sans sourciller contrairement à Ophélia quelque peu dépassée par ce qui se déroulait.
Alors que Charlotte était sur le point d’arracher la tête du jeune garçon dans un accès de rage et de tristesse, ce dernier disparu devant elle, se substituant à un couteau, celui qu’il avait lancé plus tôt.
Il réapparut à côté du maître des lieux, traversant toutes les lignes protégeant leur ticket pour la liberté.
D’une rapidité et d’une vivacité surprenante, il neutralisa le monstre abasourdi avant de lui planter sans sommation sa lame dans le cou. Sous la frayeur et les regards médusés, il déchiqueta le corps du pauvre ex-pirate.
Le sang ne giclait pas. Oui, le monstre était vide de l’intérieur. Cependant la sauvagerie dont faisait preuve Shane tétanisait les deux freely’s Pirate.
Une fois qu’il fut sûr et certain d’avoir neutralisé l’abomination, il se tourna vers le reste du groupe, encore sous le choc d’une telle barbarie. Charlotte, elle, s’était effondrée sur le sol, accablée par la nouvelle perte d’un de ses compagnons.
Une faible lueur étrange brillait dans les restes du maître des lieux. Elle tournoya près du tueur avant de révéler sa véritable nature : c’était le troisième artefact.
Après s’en être emparé, Shane s’avança vers l’ex capitaine pirate sanglotante, le visage dur.
-C’est comme… Carla nous l’a dit : Il n’y avait qu’un seul moyen.
Alors qu’une douce lumière emplissait la pièce, avertissement du changement de monde, une scission au sein du groupe venait de s’entrouvrir, ne présageant rien de bon pour la suite…
Pendant ce temps, Yvan, Eliott et Pearl tentaient tant bien que mal de résister aux assauts du sergent, pourtant tout seul.
Ils s’étaient séparés, tentant à chaque fois des attaques frontales, toujours sans succès. Ils se heurtaient toujours aux petites ruses de celui qu’ils nommaient maintenant « le Pervers ».
De plus en plus irrités par les petites piques que le Pervers s’amusait à leur envoyer sur leur inefficacité, les trois participants forcés s’étaient finalement décidés à employer les grands moyens pour éviter de perdre leur bras droit, trouver un moyen de s’enfuir et retrouver leurs compagnons.
-Hey Oakwood ! J’ai un truc qui t’appartient, tu veux savoir c’est quoi ? S’époumona Yvan en agitant une photo qu’il avait ramassé quelques minutes plus tôt
Le sergent, caché dans un arbre plus loin, eu l’œil intéressé - et peut-être autre chose d’intéressé aussi - mais resta planqué, deux ballons dans les mains.
-Toi, je vais vite t’éliminer, même si c’est évident que t’es qu’un leurre ! S’énerva-t-il tout seul contre celui qui possédait l’une de ses photos les plus rares
Il visa alors le tronc d’un faux arbre à l'opposé d’Yvan. Comme s’il calculait exactement la trajectoire, il se prépara à tirer. Les muscles de son bras gauche se raidirent, puis au bout de quelques secondes, il envoya la balle d’une rapidité mais pourtant d’un silence ahurissant.
Cette dernière disparue en ricochant de tronc en tronc dans la fausse jungle. De son côté Oakwood sorti enfin de sa cachette, répondant à la provocation du puissant jeune homme.
-Tu te montres enfin Pervers ! Annonça-t-il, un ballon dans la main droite
-Tu vas me rendre cette photo mon garçon, sinon…
-Sinon quoi ? Se mis en garde le jeune homme
-Sinon ça.
Yvan senti alors frapper sur sa tête une chose ronde. Comme si une grosse masse l’avait percuté de plein fouet, il resta sonné l’espace d’un instant.
Pearl et Eliott qui se trouvaient plus loin, à guetter une opportunité d’attaquer le Sergent en se servant d’Yvan comme appât n’eurent le temps de réagir.
En effet, c’était le ballon qu’il avait lancé plus tôt qui venait de frapper sa véritable cible après plusieurs ricochets.
Un bip sonore venant des poignets d’Yvan retentit : Il était hors jeu.
-Un de moins ! Les autres ne doivent pas être loin Dit-il fièrement en reprenant sa photo fétiche
-On a été trop négligeant ! S’inquiéta Eliott
-Oui… Il doit connaitre parfaitement tout cet environnement, c’est plutôt impressionnant. Ou alors il triche mais je n’en ai pas l’impression… continua Pearl
-Ce qui veut dire qu’il peut nous atteindre de n’importe où du moment qu’il connait notre position… On doit le mettre hors d’état de nuire physiquement si on veut gagner… Lança-t-il en se préparant à la bataille
-Je vais essayer de le neutraliser, tu le toucheras avec un ballon dès que tu en auras l’occasion.Continua le Chevalier
-Très bien, bonne chance Elio-
Pearl ne pu finir sa phrase : L’arbre artificiel sur lequel ils étaient plongea dans le sol.
Toute la machinerie s’était remise en route. Les deux pirates eurent juste le temps de sauter de celui-ci avant de se faire broyer par les engrenages.
Oakwood ouvrait de grands yeux. Ce n’était pas prévu. Il lui fallait finir son petit jeu. Ne comprenant rien de ce qui se passait, il interrogea à voix haute Camilla.
-Hey ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’en ai pas fini !
Mais au lieu de la petite voix de la jeune marine, ce fut une voix plus grave, plus calme qui se fit entendre.
-Le petit jeu est terminé Oakwood. On va envoyer ces criminels en prison au plus vite.
Le sergent fut surpris. C’était son chef, le chef de la base marine de l’île, le Lieutenant qui venait de lui parler. Il n’eut d’autre choix que d’obéir, l’air dépité.
-Parce que vous croyez qu’on va se laisser faire, bande d’imbéciles ?! Clama haut et fort Yvan, qui venait de reprendre ses esprits
Comme réponse, une décharge électrique parcouru le mastodonte. Il tomba à genoux, quelque peu éprouvé par le choc.
-Voilà ce qui vous arrivera si vous résistez. Je préfèrerais donc que vous vous rendiez sans faire d’histoire je n’aime pas la violence. Prévint le Lieutenant par le biais des hauts parleurs
A ces mots la porte qui les enfermait s’ouvrit, laissant une cinquantaine de soldats pénétrer à l’intérieur. Ils menottèrent solidement les trois hors-la-loi, et avec du granit marin pour Pearl, avant de les escorter.
-Au moindre mouvement suspect, ne réfléchissez pas, arrêtez-les. ordonna le Lieutenant
Oakwood n’accompagna pas le petit groupe, jugeant cela inutile. Mais une question le tracassait. Plutôt que d’interroger son chef directement et à haute voix, il préféra sortir son escargophone.
-Allô ? Lieutenant ?
-Oui ? Pourquoi m’appelles-tu alors que tu peux me parler sans ça?
-Je voulais vous demander ça en privé… Mais par hasard où se trouve le criminel Acciaro Isaia ?
Un silence gêné s’installa. Le sergent, qui connaissait bien son supérieur, pris un air affligé, lâchant un râle de désespoir.
-Vous l’avez laissé s’enfuir c’est ça ?
-Eh bien… Disons que je lui ai laissé une chance de prouver qu’il reste encore humain…
-Mais ?! Faut arrêter avec cette manie chef ! Tout le monde n’a pas du bon en lui !
-Je sais… Se lamenta faussement le Lieutenant
-Et puis là il n’y a que vous que vous voulez convaincre !
Le Lieutenant, pourtant si charismatique d’ordinaire, se retrouvait sermonné par son subordonné, à se confondre en excuse.
Comme si cela ne suffisait pas, la voix perçante de la petite Camilla se moquait de son patron, constatant qu’Isaia avait déjà tué une dizaine de marines dans le bâtiment et qu’il avait en plus réussi à échapper à leur surveillance malgré l'alerte qu'ils venaient de lancer.
-Je vais me mettre à sa recherche de mon côté mais avant dites moi ce qu’il s’est passé.
-Très bien je vais essayer de faire court… commença le Lieutenant
*Quelques minutes auparavant, au début de la balle aux prisonniers*
-Si vous voulez tant le savoir, je vous le dirais mais à une condition…
C’était les mots d’Isaia pour le curieux Lieutenant dans sa cellule. L’intérêt qu’il lui portait pouvait lui servir, il le sentait.
-Qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ? Dit le marine, amusé de l’arrogance du sabreur
-Très bien, dites moi votre condition.
-Eh bien… Libérez Charline et Yvan et rendez-moi mon sabre.
En entendant ces mots, le Lieutenant souffla de soulagement.
-Et l’autre, Shane, vous ne voulez pas le libérer ? Parce que je l’ai espionné avec Charline quand ils pensaient être bien déguisés et d’après mes sources, je sais qu’il voyage avec vous.
-Ce sale gamin ne m’intéresse pas.
Le marine se mit à rire avant de finalement répondre.
-Je ne vais pas les libérer, mais si vous voulez vraiment les sauver, alors faites le par vos propres moyens.
-Ce qui veut dire ?
-Ce qui veut dire que je vous rendrais votre sabre et vous laisserais quitter cet endroit. Si vous voulez les sauver, vous êtes libre de le faire.
Isaia resta sans voix. Etait-il sérieux ? Allait-il vraiment le laisser partir, en sachant que plusieurs de ses hommes seraient à même de s’exposer à la fureur meurtrière qui le traversait ?
Eh bien oui. Le Lieutenant lui apporta son précieux sabre, avant de le détacher.
-Aurais-je droit à ma réponse ? Où essaieriez-vous de me tuer dans la seconde ? demanda-t-il doucement
Isaia prit son sabre, puis tenta de le trancher sans même attendre. Cependant, malgré toute la vitesse et toute la précision possible, il frappa dans le vide. Il n’eut même pas le temps de voir que son opposant s’était déplacé derrière lui en un clin d’œil.
« Cet homme est un monstre. » pensa Isaia en rengainant lentement son sabre
-Vous ne pouvez pas gagner. Donc allez faire ce que vous avez à faire tant que vous le pouvez. Lui conseilla le Lieutenant
-Ah ! C’est bien la première fois que je suis d’accord. Mais avant ça je vais vous répondre.
Le Lieutenant prêta une oreille attentive. Isaia le regarda droit dans les yeux avant de commencer.
-Je me suis plongé corps et âme dans mon art. Plongé trop profondément pour pouvoir en sortir un jour. Mais à quoi bon s’entraîner si l’on ne peut récolter les fruits de son dur labeur ? Tout simplement à rien. Donc j’ai voulu voir de mes propres yeux. J’ai tué, encore et encore, je m’améliorais bien plus vite et j'ai vu que j’adorais sentir la vie quitter ceux qui m’aidaient à devenir plus fort alors j’ai continué. Alors ai-je si peu de considération pour la vie humaine ? Oui.
Après tout, tout le monde meurt un jour, alors autant que ça serve, que ça me serve.
Le Lieutenant soupira longuement la tête basse, avant de la relever en direction du tueur.
-Un amour indéfectible pour votre art… Vous êtes un fléau pour ce monde là où vous auriez pu devenir un bienfaiteur…
-Si vous le dites. Lâcha Isaia en s’en allant, bien décider à semer mort et destruction sur son passage
Camilla qui suivait la scène depuis son poste de contrôle, appela son supérieur sur son escargophone.
-Pourquoi avez-vous fait ça ? Me dites pas que vous penser pouvoir le remettre dans le droit chemin comme pour Oakwood ?!
-Camilla… Je peux en faire quelque chose de bien pour le monde. Il se soucie encore d’autre chose que son sabre, il y a encore de l’humain en lui.
-Encore votre fascination pour les cas désespérés… Mais j’imagine que j’y peux rien ! Je garde un œil sur le criminel ?
-Oui. Mais attend moi pour lancer l’alerte.
-Très bien... Mais je continue de croire que c’est de la folie !
Dans le monde où l’imaginaire se voyait contrôlé par la fourberie des marines, le petit groupe composé de deux Freely’s Pirates ainsi que deux compagnons, si l’on pouvait dire, d’Isaia.
Aux milieux de tout cela se trouvait une femme-Reptile du nom de Charlotte, révélée comme une ex-pirate prise dans la toile du piège sournois des représentants de la justice.
Contrairement au précédent monde, ils se étaient regroupés.
Ils se trouvaient tous dans un monde remplit de miroirs flottants qui, par on ne sait quel miracle, ne reflétaient rien. L’air y était sec, rare.
On pouvait entendre des raclements de gorge. On pouvait aussi distinguer des sanglots, provenant en grande majorité de la pauvre Charlotte, sonnés par la découverte de la perte de ses précieux compagnons de voyage, ses amis, sa famille.
De leurs côté, Ohpélia et Lilith essayèrent du mieux qu’elles purent de réconforter la malheureuse. Tout ces monstres qu’ils combattaient depuis le début, toute cette mascarade pour au final se rappeler que c’étaient des amis qu’elle perdait, un à un.
Ophélia, les entrailles tiraillés par la colère qui la rongeait contre les deux êtres sans cœurs qui l’avait jusqu’ici accompagné et même aidé et la tristesse qu’elle partageait avec une femme qui, comme elle, savait ce que le mot « Capitaine » signifiait, serrait dans ces bras la femme écailleuse.
Lilith quant à elle, même si elle faisait preuve de moins de démonstration n’en était pas moins bouleversée.
A côté de cela tranchait la froideur des deux autres prisonniers de ce monde. Le jeune Shane se tenait debout, droit le regard fixe, ne laissant transparaître aucunes émotions. Etait-il fier de son geste ? Le regrettait-il ? Etait-il même capable de ressentir de quelconques émotions ?
Pas une seule personne présente ne pouvait le dire, à l’instar de Charline qui regardait avec insistance l’ex pirate.
-Tu seras la prochaine. Affirma avec aplomb la scientifique
Un regard noir, plein de haine fixa Charline. C’était le regard d’Ophélia. La froideur dont faisait preuve Charline commençait à l’exaspérer au plus haut point. Se croyait-elle au dessus de tout ? Se croyait-elle parfaite ? Croyait-elle tout savoir ?
Ophélia voulu laisser une chance à celle-ci mais dans sa tête les réponses à ces questions étaient claires.
Elle se leva brusquement, laissant Charlotte avec la Rose, puis se dirigea, au milieu de cette atmosphère aussi lourde et pesante que la situation entre le groupe, à la rencontre de Charline.
-Carla ! Je t’interdis de dire des choses pareilles ! L’invectiva-t-elle vivement
-Je n’ai pas d’ordres à recevoir d’une imbécile. Lui répondit-elle calmement
Le terme peu flatteur qu’utilisa Charline eu alors le don d’échauffer quelque peu la capitaine des Freely’s Pirate mais se fut la réaction d’une personne extérieure à la dispute qui se préparait qui pris de court tout le monde.
-Vous êtes toutes les deux des idiotes ! Hurla une voix derrière Charline
Toutes s’arrêtèrent comme si le temps avait cessé de s’écouler. Celui qui éleva la voix, c’était Shane, l’un des plus jeunes présent ici.
Pourtant son assurance et, il faut le dire, son arrogance l'amenait sans aucun problème à prendre des décisions, peu importait la situation.
-Vous êtes là à ne rien faire quand nous manquons de temps… Nous ne savons même pas depuis combien de temps nous sommes là dedans ! Désespéra le jeune garçon
-Mais pourtant vous vous déchirer après avoir parfaitement collaboré, et pour des choses futiles !
Ophélia laissa Charline pour Shane.
-Tu n’es pas un capitaine, tu ne peux même pas imaginer ce qu’on peut ressentir à la perte de son équipage ! Et je ne suis même pas sûre que tu pleurerais la perte de Carla si elle disparaissait !
- Tu as raison. Admit-il sous l’indifférence de Charline
-Mais tu sais au fond de toi que Charline a et avait raison sur tout… Si tu es un vrai leader, tu te dois de prendre les meilleurs décisions pour le groupe, et non pas pour une personne.
Le silence régnait. Charlotte sanglotait toujours un peu mais les paroles du jeune garçon debout, inébranlable, l’avait atteinte.
Il en était de même pour les trois autres qui l’écoutaient.
-Nous ne savons pas à quoi ressemble une entente avec un groupe avec Charline mais après vous avoir vu, je sais que si j’étais à votre place, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour revoir tout mes compagnons… Quitte à devoir outrepasser mes sentiments.
Le discours de Shane avait eu le don d’apaiser les esprits échaudés. Ophélia, bien que toujours désolé pour Charlotte, venait d’ouvrir les yeux.
Lilith, elle, trouvait pour la première fois depuis qu’elle le connaissait que ce Thomas, Lucas, Oussama ou elle ne savait quoi d’autre était finalement pas si pénible que ça.
Cependant, malgré le calme qui revenait, au grand dam de Camilla qui enrageait et pestait contre ce maudit gamin derrière son écran, Ophélia releva deux fautes qu’avait commis Shane, fautes que Charline laissa passer volontairement.
-Attend Sacha - si c’est bien ton vrai nom – mais tu viens de dire « Charline » à la place de Carla, non ?!
-Quoi ? Heu… Non c’est juste que c’est… Son surnom… ? Tenta-t-il de se justifier sans succès
-Bon, après tout, je n’ai plus aucune raison de cacher quoique ce soit, ni toi d’ailleurs, Shane. Avoua Charline
-Heu… Il se passe quoi ? Demanda la Garce
-Et bien… Nous ne sommes pas vraiment des saltimbanques aventuriers… Et nos noms ne sont ni Carla, ni Sacha. Nous nous appelons Charline et Shane.
Depuis l’évocation du prénom « Charline » par le seule garçon du groupe Ophélia était plongée dans une intense réflexion, persuadée d’avoir déjà entendu ce nom en quelque part.
Soudainement elle se souvint brièvement d’avoir déjà vu dans les nouvelles ce nom en quelque part.
-Vous avez caché vos véritables identités et vous vous êtes fait prendre au piège… Et par-dessus tout, ce prénom, Charline… Me dit pas que tu es la Charline qui voyage avec ce sabreur… Isaia je crois qu’il s’appelle.
Charline acquiesça sans un mot sous le regard quelque peu jaloux de Shane. Lilith elle ne comprenait pas vraiment, mais se fichait bien du nom ou des occupations de ces derniers. Restée silencieuse depuis tout à l’heure, elle fut la première à remarquer une anomalie avec l’un des miroirs plus loin.
Alors qu’Ophélia et Charline se révélaient leurs véritables identités, signe d’un nouveau début d’entente, Lilith et Charlotte s’écrièrent en pointant leur doigt en direction d’un miroir qui, chose étonnante ici, reflétait quelque chose et ce déplaçait vers eux.
Tous se mirent en garde. Regonflés à bloc, ils feraient ce qu’il faut pour sortir d’ici, même si cela impliquait de prendre de dures décisions.
Charlotte se montrait elle aussi plus compréhensive.
Lorsqu’ils virent le reflet complet sur le miroir, quelle ne fut pas leur réaction à la vision de ce qui était apparemment le maître des lieux.
En effet, ce n’était pas un monstre à proprement parler mais plutôt une entité, une ombre qui se dessinait sur la glace.
Cette ombre noire et inquiétante se déplaçait sur la surface polie jusqu’à former des lettres, puis des phrases.
La stupéfaction laissa rapidement place à l’horreur. L’entité par le biais des ses lettre laissa un message des plus terrible pour un groupe.
« Je suis le maître de ce monde. Si vous voulez sortir d’ici, il n’y a qu’un seul et unique moyen : L’un d’entre vous doit rester à tout jamais dans ce miroir. Il suffira de toucher le reflet qui se dessinera dessus pour cela..»
Ces mots ne laissèrent place à aucun espoir. Ce n’était pas une énigme, ce n’était pas un monstre à battre pour s’en sortir, ce n’était rien de tout cela, c’était une décision.
Plus ils s’enfoncèrent dans cette dimension imaginaire pourtant si réelle et plus ils se retrouvèrent confronté à la perspective de ne jamais ressortir d’ici.
Tandis que Lilith tempêtait vivement, Charline, Ophélia et Charlotte se mettaient d’accord sur la décision à prendre.
Pour le groupe, la meilleure décision était de laisser Charlotte. Bien qu’elle fût encore en pleine possession de ses moyens, sa transformation ainsi que le fait qu’elle n’ait plus personne dehors facilitait ce choix douloureux.
L’intéressée elle-même s’était résolue, encore ragaillardit par le discours de Shane. Parce qu’elle voulait au moins être utile à tous une dernière fois, parce qu’elle voulait remercier celle qui l’avait défendu, Ophélia, parce qu’elle ne voulait être une entrave, elle approuva.
Alors qu’elle fit ses adieux à tout le monde, Shane se posta devant le miroir. Toutes furent surprise et inquiète de ce que faisait le jeune garçon.
-Qu’est-ce que tu fous Sacha ?! Lança la Rose, la voix un peu tremblante
-Ne vous approchez pas ! Sinon vous ne me reverrez plus jamais !
-Et c’est Shane, Lilith.Ajouta-t-il sereinement
-Qu’est-ce que tu veux faire Shane ? demanda posément Charline
-Un pari. Dit-il en lançant une pièce qu’il possédait encore dans une de ses poches en direction de Charline Vouloir se sacrifier c’est bien mais là où Charline est elle aussi une imbécile, c’est quand elle pense qu’il est trop tard pour Charlotte. Révéla-t-il Moi je suis persuadé qu’il reste un espoir pour elle. C’est pour ça que je vais prendre sa place et rester dans ce monde.
-Mais c’est de la folie ! Je veux dire, tu n’as personne qui t’attends ? Tu n’as pas un rêve à accomplir ? S’énerva Lilith, à deux doigt de coller son poing dans la figure du jeune garçon
-Je vous l’ai dit, c’est un pari. J’espère que tu comprendras Charline… Dit-il avant de toucher le miroir
Le calme apeurant, la stupeur, laissèrent place peu de temps après à la tristesse. Seule la scientifique blonde, resta impassible, ce qui lui valut les remontrances de la jeune Freely’s pirate qui certes n’appréciait au premier abord pas du tout Shane mais qui finalement le trouvait pas si antipathique.
-Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Se désola Charlotte
-Il a fait ce qu’il fallait faire. Pleurer ne nous mènera nulle part. Répondit-elle sans émotion pendant qu’un nouvel artéfact montrait le bout de son nez et qu'une lumière emplissait les lieux.
-Maintenant allons de l'avant. Nous y sommes presque. finit-elle
Dans la salle de contrôle où se trouvaient Camilla et le Lieutenant, l’ambiance n’était pas au beau fixe, surtout pour la petite marine.
-Vous avez vu ? On a perdu sa trace parce qu’il détruit toutes les caméras
-Bah on peut retracer son itinéraire par rapport aux caméras qu’on perd non ?
-Oui mais il les détruit trop rapidement. Et puis c’est beaucoup moins précis, il se cache vraiment bien l'enflure...
-Où est Oakwood ?
-Bah… Il traîne dans les couloirs parce qu’il « voulait faire le deuil de ce jeu qu’il n’a pas pu achever», mais je crois juste qu’il se console avec… Vous savez quoi :no :
-Hum… Je vois hélas… Regretta-t-il Les prisonniers sont-ils toujours visibles ?
-Oui ! Regardez ! Je bascule sur l’écran n°4. Ils devraient y être maintena-
A peine eut-elle le temps de finir qu’elle s’étouffa en voyant les images là où le Lieutenant fut partagé entre haine et satisfaction.
En effet, l’image la caméra qui filmait une grande allée censé être le point de passage des trois prisonniers en direction de la prison mais seule une vaste hécatombe faite corps tranché agonisants était visible.
Les murs, pourtant éloigné des corps, étaient couvert de sang. La cinquantaine de marines s'étaient fait surprendre et massacrer. Une grande partie des marines étaient apparemment vivant, mais sur le point de mourir. Isaia s'était amusé avec eux avant de libérer les captifs.
-Voilà où nous ont mener vos lubies... Comment avez-vous seulement pu laisser vos hommes aux mains de ce criminel ?
-Mais regarde ! Il n'a pas perdu de temps de temps et a sauvé l'un de ses compagnons de voyage ! C'est un comportement encourageant !
Le Lieutenant, bien que d'accord avec les propos de sa jeune subordonné, était devenu comme obnubilé par les actions d'Isaia.
Camilla le savait, depuis le moment il entre aperçut une once d'humanité dans un être qu'il détestait, son supérieur c'était posé comme un observateur incapable de prendre des décisions logiques.
Par chance, elle savait comment rattraper les énormes erreurs de son chef...
Alors qu’Ohpélia et Charline se déchiraient, défendant chacune leur idées, une lame fusa vers l’être difforme qui était autrefois le compagnon de voyage la femme reptile.
Parant l’attaque de son archer, cette dernière se planta juste à ses pieds. Tous s’arrêtèrent, se figèrent.
-Mais qu’est ce que tu fous, Lucas ! Hurla la jeune Rose, des trémolos dans la voix
Tandis que Charlotte, sans s’en rendre compte, se transformait un peu plus, voyant son corps se recouvrir de plus en plus d’écailles, elle entreprit d’arrêter le jeune garçon.
-Mon nom n’est pas Lucas… Corrigea Shane en empoignant une de ses lames sans même prêter attention à celle se ruait sur lui
Charline, regardait la scène sans sourciller contrairement à Ophélia quelque peu dépassée par ce qui se déroulait.
Alors que Charlotte était sur le point d’arracher la tête du jeune garçon dans un accès de rage et de tristesse, ce dernier disparu devant elle, se substituant à un couteau, celui qu’il avait lancé plus tôt.
Il réapparut à côté du maître des lieux, traversant toutes les lignes protégeant leur ticket pour la liberté.
D’une rapidité et d’une vivacité surprenante, il neutralisa le monstre abasourdi avant de lui planter sans sommation sa lame dans le cou. Sous la frayeur et les regards médusés, il déchiqueta le corps du pauvre ex-pirate.
Le sang ne giclait pas. Oui, le monstre était vide de l’intérieur. Cependant la sauvagerie dont faisait preuve Shane tétanisait les deux freely’s Pirate.
Une fois qu’il fut sûr et certain d’avoir neutralisé l’abomination, il se tourna vers le reste du groupe, encore sous le choc d’une telle barbarie. Charlotte, elle, s’était effondrée sur le sol, accablée par la nouvelle perte d’un de ses compagnons.
Une faible lueur étrange brillait dans les restes du maître des lieux. Elle tournoya près du tueur avant de révéler sa véritable nature : c’était le troisième artefact.
Après s’en être emparé, Shane s’avança vers l’ex capitaine pirate sanglotante, le visage dur.
-C’est comme… Carla nous l’a dit : Il n’y avait qu’un seul moyen.
Alors qu’une douce lumière emplissait la pièce, avertissement du changement de monde, une scission au sein du groupe venait de s’entrouvrir, ne présageant rien de bon pour la suite…
Pendant ce temps, Yvan, Eliott et Pearl tentaient tant bien que mal de résister aux assauts du sergent, pourtant tout seul.
Ils s’étaient séparés, tentant à chaque fois des attaques frontales, toujours sans succès. Ils se heurtaient toujours aux petites ruses de celui qu’ils nommaient maintenant « le Pervers ».
De plus en plus irrités par les petites piques que le Pervers s’amusait à leur envoyer sur leur inefficacité, les trois participants forcés s’étaient finalement décidés à employer les grands moyens pour éviter de perdre leur bras droit, trouver un moyen de s’enfuir et retrouver leurs compagnons.
-Hey Oakwood ! J’ai un truc qui t’appartient, tu veux savoir c’est quoi ? S’époumona Yvan en agitant une photo qu’il avait ramassé quelques minutes plus tôt
Le sergent, caché dans un arbre plus loin, eu l’œil intéressé - et peut-être autre chose d’intéressé aussi - mais resta planqué, deux ballons dans les mains.
-Toi, je vais vite t’éliminer, même si c’est évident que t’es qu’un leurre ! S’énerva-t-il tout seul contre celui qui possédait l’une de ses photos les plus rares
Il visa alors le tronc d’un faux arbre à l'opposé d’Yvan. Comme s’il calculait exactement la trajectoire, il se prépara à tirer. Les muscles de son bras gauche se raidirent, puis au bout de quelques secondes, il envoya la balle d’une rapidité mais pourtant d’un silence ahurissant.
Cette dernière disparue en ricochant de tronc en tronc dans la fausse jungle. De son côté Oakwood sorti enfin de sa cachette, répondant à la provocation du puissant jeune homme.
-Tu te montres enfin Pervers ! Annonça-t-il, un ballon dans la main droite
-Tu vas me rendre cette photo mon garçon, sinon…
-Sinon quoi ? Se mis en garde le jeune homme
-Sinon ça.
Yvan senti alors frapper sur sa tête une chose ronde. Comme si une grosse masse l’avait percuté de plein fouet, il resta sonné l’espace d’un instant.
Pearl et Eliott qui se trouvaient plus loin, à guetter une opportunité d’attaquer le Sergent en se servant d’Yvan comme appât n’eurent le temps de réagir.
En effet, c’était le ballon qu’il avait lancé plus tôt qui venait de frapper sa véritable cible après plusieurs ricochets.
Un bip sonore venant des poignets d’Yvan retentit : Il était hors jeu.
-Un de moins ! Les autres ne doivent pas être loin Dit-il fièrement en reprenant sa photo fétiche
-On a été trop négligeant ! S’inquiéta Eliott
-Oui… Il doit connaitre parfaitement tout cet environnement, c’est plutôt impressionnant. Ou alors il triche mais je n’en ai pas l’impression… continua Pearl
-Ce qui veut dire qu’il peut nous atteindre de n’importe où du moment qu’il connait notre position… On doit le mettre hors d’état de nuire physiquement si on veut gagner… Lança-t-il en se préparant à la bataille
-Je vais essayer de le neutraliser, tu le toucheras avec un ballon dès que tu en auras l’occasion.Continua le Chevalier
-Très bien, bonne chance Elio-
Pearl ne pu finir sa phrase : L’arbre artificiel sur lequel ils étaient plongea dans le sol.
Toute la machinerie s’était remise en route. Les deux pirates eurent juste le temps de sauter de celui-ci avant de se faire broyer par les engrenages.
Oakwood ouvrait de grands yeux. Ce n’était pas prévu. Il lui fallait finir son petit jeu. Ne comprenant rien de ce qui se passait, il interrogea à voix haute Camilla.
-Hey ! Qu’est-ce qu’il se passe ? Je n’en ai pas fini !
Mais au lieu de la petite voix de la jeune marine, ce fut une voix plus grave, plus calme qui se fit entendre.
-Le petit jeu est terminé Oakwood. On va envoyer ces criminels en prison au plus vite.
Le sergent fut surpris. C’était son chef, le chef de la base marine de l’île, le Lieutenant qui venait de lui parler. Il n’eut d’autre choix que d’obéir, l’air dépité.
-Parce que vous croyez qu’on va se laisser faire, bande d’imbéciles ?! Clama haut et fort Yvan, qui venait de reprendre ses esprits
Comme réponse, une décharge électrique parcouru le mastodonte. Il tomba à genoux, quelque peu éprouvé par le choc.
-Voilà ce qui vous arrivera si vous résistez. Je préfèrerais donc que vous vous rendiez sans faire d’histoire je n’aime pas la violence. Prévint le Lieutenant par le biais des hauts parleurs
A ces mots la porte qui les enfermait s’ouvrit, laissant une cinquantaine de soldats pénétrer à l’intérieur. Ils menottèrent solidement les trois hors-la-loi, et avec du granit marin pour Pearl, avant de les escorter.
-Au moindre mouvement suspect, ne réfléchissez pas, arrêtez-les. ordonna le Lieutenant
Oakwood n’accompagna pas le petit groupe, jugeant cela inutile. Mais une question le tracassait. Plutôt que d’interroger son chef directement et à haute voix, il préféra sortir son escargophone.
-Allô ? Lieutenant ?
-Oui ? Pourquoi m’appelles-tu alors que tu peux me parler sans ça?
-Je voulais vous demander ça en privé… Mais par hasard où se trouve le criminel Acciaro Isaia ?
Un silence gêné s’installa. Le sergent, qui connaissait bien son supérieur, pris un air affligé, lâchant un râle de désespoir.
-Vous l’avez laissé s’enfuir c’est ça ?
-Eh bien… Disons que je lui ai laissé une chance de prouver qu’il reste encore humain…
-Mais ?! Faut arrêter avec cette manie chef ! Tout le monde n’a pas du bon en lui !
-Je sais… Se lamenta faussement le Lieutenant
-Et puis là il n’y a que vous que vous voulez convaincre !
Le Lieutenant, pourtant si charismatique d’ordinaire, se retrouvait sermonné par son subordonné, à se confondre en excuse.
Comme si cela ne suffisait pas, la voix perçante de la petite Camilla se moquait de son patron, constatant qu’Isaia avait déjà tué une dizaine de marines dans le bâtiment et qu’il avait en plus réussi à échapper à leur surveillance malgré l'alerte qu'ils venaient de lancer.
-Je vais me mettre à sa recherche de mon côté mais avant dites moi ce qu’il s’est passé.
-Très bien je vais essayer de faire court… commença le Lieutenant
*Quelques minutes auparavant, au début de la balle aux prisonniers*
-Si vous voulez tant le savoir, je vous le dirais mais à une condition…
C’était les mots d’Isaia pour le curieux Lieutenant dans sa cellule. L’intérêt qu’il lui portait pouvait lui servir, il le sentait.
-Qui ne tente rien n’a rien, n’est-ce pas ? Dit le marine, amusé de l’arrogance du sabreur
-Très bien, dites moi votre condition.
-Eh bien… Libérez Charline et Yvan et rendez-moi mon sabre.
En entendant ces mots, le Lieutenant souffla de soulagement.
-Et l’autre, Shane, vous ne voulez pas le libérer ? Parce que je l’ai espionné avec Charline quand ils pensaient être bien déguisés et d’après mes sources, je sais qu’il voyage avec vous.
-Ce sale gamin ne m’intéresse pas.
Le marine se mit à rire avant de finalement répondre.
-Je ne vais pas les libérer, mais si vous voulez vraiment les sauver, alors faites le par vos propres moyens.
-Ce qui veut dire ?
-Ce qui veut dire que je vous rendrais votre sabre et vous laisserais quitter cet endroit. Si vous voulez les sauver, vous êtes libre de le faire.
Isaia resta sans voix. Etait-il sérieux ? Allait-il vraiment le laisser partir, en sachant que plusieurs de ses hommes seraient à même de s’exposer à la fureur meurtrière qui le traversait ?
Eh bien oui. Le Lieutenant lui apporta son précieux sabre, avant de le détacher.
-Aurais-je droit à ma réponse ? Où essaieriez-vous de me tuer dans la seconde ? demanda-t-il doucement
Isaia prit son sabre, puis tenta de le trancher sans même attendre. Cependant, malgré toute la vitesse et toute la précision possible, il frappa dans le vide. Il n’eut même pas le temps de voir que son opposant s’était déplacé derrière lui en un clin d’œil.
« Cet homme est un monstre. » pensa Isaia en rengainant lentement son sabre
-Vous ne pouvez pas gagner. Donc allez faire ce que vous avez à faire tant que vous le pouvez. Lui conseilla le Lieutenant
-Ah ! C’est bien la première fois que je suis d’accord. Mais avant ça je vais vous répondre.
Le Lieutenant prêta une oreille attentive. Isaia le regarda droit dans les yeux avant de commencer.
-Je me suis plongé corps et âme dans mon art. Plongé trop profondément pour pouvoir en sortir un jour. Mais à quoi bon s’entraîner si l’on ne peut récolter les fruits de son dur labeur ? Tout simplement à rien. Donc j’ai voulu voir de mes propres yeux. J’ai tué, encore et encore, je m’améliorais bien plus vite et j'ai vu que j’adorais sentir la vie quitter ceux qui m’aidaient à devenir plus fort alors j’ai continué. Alors ai-je si peu de considération pour la vie humaine ? Oui.
Après tout, tout le monde meurt un jour, alors autant que ça serve, que ça me serve.
Le Lieutenant soupira longuement la tête basse, avant de la relever en direction du tueur.
-Un amour indéfectible pour votre art… Vous êtes un fléau pour ce monde là où vous auriez pu devenir un bienfaiteur…
-Si vous le dites. Lâcha Isaia en s’en allant, bien décider à semer mort et destruction sur son passage
Camilla qui suivait la scène depuis son poste de contrôle, appela son supérieur sur son escargophone.
-Pourquoi avez-vous fait ça ? Me dites pas que vous penser pouvoir le remettre dans le droit chemin comme pour Oakwood ?!
-Camilla… Je peux en faire quelque chose de bien pour le monde. Il se soucie encore d’autre chose que son sabre, il y a encore de l’humain en lui.
-Encore votre fascination pour les cas désespérés… Mais j’imagine que j’y peux rien ! Je garde un œil sur le criminel ?
-Oui. Mais attend moi pour lancer l’alerte.
-Très bien... Mais je continue de croire que c’est de la folie !
Dans le monde où l’imaginaire se voyait contrôlé par la fourberie des marines, le petit groupe composé de deux Freely’s Pirates ainsi que deux compagnons, si l’on pouvait dire, d’Isaia.
Aux milieux de tout cela se trouvait une femme-Reptile du nom de Charlotte, révélée comme une ex-pirate prise dans la toile du piège sournois des représentants de la justice.
Contrairement au précédent monde, ils se étaient regroupés.
Ils se trouvaient tous dans un monde remplit de miroirs flottants qui, par on ne sait quel miracle, ne reflétaient rien. L’air y était sec, rare.
On pouvait entendre des raclements de gorge. On pouvait aussi distinguer des sanglots, provenant en grande majorité de la pauvre Charlotte, sonnés par la découverte de la perte de ses précieux compagnons de voyage, ses amis, sa famille.
De leurs côté, Ohpélia et Lilith essayèrent du mieux qu’elles purent de réconforter la malheureuse. Tout ces monstres qu’ils combattaient depuis le début, toute cette mascarade pour au final se rappeler que c’étaient des amis qu’elle perdait, un à un.
Ophélia, les entrailles tiraillés par la colère qui la rongeait contre les deux êtres sans cœurs qui l’avait jusqu’ici accompagné et même aidé et la tristesse qu’elle partageait avec une femme qui, comme elle, savait ce que le mot « Capitaine » signifiait, serrait dans ces bras la femme écailleuse.
Lilith quant à elle, même si elle faisait preuve de moins de démonstration n’en était pas moins bouleversée.
A côté de cela tranchait la froideur des deux autres prisonniers de ce monde. Le jeune Shane se tenait debout, droit le regard fixe, ne laissant transparaître aucunes émotions. Etait-il fier de son geste ? Le regrettait-il ? Etait-il même capable de ressentir de quelconques émotions ?
Pas une seule personne présente ne pouvait le dire, à l’instar de Charline qui regardait avec insistance l’ex pirate.
-Tu seras la prochaine. Affirma avec aplomb la scientifique
Un regard noir, plein de haine fixa Charline. C’était le regard d’Ophélia. La froideur dont faisait preuve Charline commençait à l’exaspérer au plus haut point. Se croyait-elle au dessus de tout ? Se croyait-elle parfaite ? Croyait-elle tout savoir ?
Ophélia voulu laisser une chance à celle-ci mais dans sa tête les réponses à ces questions étaient claires.
Elle se leva brusquement, laissant Charlotte avec la Rose, puis se dirigea, au milieu de cette atmosphère aussi lourde et pesante que la situation entre le groupe, à la rencontre de Charline.
-Carla ! Je t’interdis de dire des choses pareilles ! L’invectiva-t-elle vivement
-Je n’ai pas d’ordres à recevoir d’une imbécile. Lui répondit-elle calmement
Le terme peu flatteur qu’utilisa Charline eu alors le don d’échauffer quelque peu la capitaine des Freely’s Pirate mais se fut la réaction d’une personne extérieure à la dispute qui se préparait qui pris de court tout le monde.
-Vous êtes toutes les deux des idiotes ! Hurla une voix derrière Charline
Toutes s’arrêtèrent comme si le temps avait cessé de s’écouler. Celui qui éleva la voix, c’était Shane, l’un des plus jeunes présent ici.
Pourtant son assurance et, il faut le dire, son arrogance l'amenait sans aucun problème à prendre des décisions, peu importait la situation.
-Vous êtes là à ne rien faire quand nous manquons de temps… Nous ne savons même pas depuis combien de temps nous sommes là dedans ! Désespéra le jeune garçon
-Mais pourtant vous vous déchirer après avoir parfaitement collaboré, et pour des choses futiles !
Ophélia laissa Charline pour Shane.
-Tu n’es pas un capitaine, tu ne peux même pas imaginer ce qu’on peut ressentir à la perte de son équipage ! Et je ne suis même pas sûre que tu pleurerais la perte de Carla si elle disparaissait !
- Tu as raison. Admit-il sous l’indifférence de Charline
-Mais tu sais au fond de toi que Charline a et avait raison sur tout… Si tu es un vrai leader, tu te dois de prendre les meilleurs décisions pour le groupe, et non pas pour une personne.
Le silence régnait. Charlotte sanglotait toujours un peu mais les paroles du jeune garçon debout, inébranlable, l’avait atteinte.
Il en était de même pour les trois autres qui l’écoutaient.
-Nous ne savons pas à quoi ressemble une entente avec un groupe avec Charline mais après vous avoir vu, je sais que si j’étais à votre place, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour revoir tout mes compagnons… Quitte à devoir outrepasser mes sentiments.
Le discours de Shane avait eu le don d’apaiser les esprits échaudés. Ophélia, bien que toujours désolé pour Charlotte, venait d’ouvrir les yeux.
Lilith, elle, trouvait pour la première fois depuis qu’elle le connaissait que ce Thomas, Lucas, Oussama ou elle ne savait quoi d’autre était finalement pas si pénible que ça.
Cependant, malgré le calme qui revenait, au grand dam de Camilla qui enrageait et pestait contre ce maudit gamin derrière son écran, Ophélia releva deux fautes qu’avait commis Shane, fautes que Charline laissa passer volontairement.
-Attend Sacha - si c’est bien ton vrai nom – mais tu viens de dire « Charline » à la place de Carla, non ?!
-Quoi ? Heu… Non c’est juste que c’est… Son surnom… ? Tenta-t-il de se justifier sans succès
-Bon, après tout, je n’ai plus aucune raison de cacher quoique ce soit, ni toi d’ailleurs, Shane. Avoua Charline
-Heu… Il se passe quoi ? Demanda la Garce
-Et bien… Nous ne sommes pas vraiment des saltimbanques aventuriers… Et nos noms ne sont ni Carla, ni Sacha. Nous nous appelons Charline et Shane.
Depuis l’évocation du prénom « Charline » par le seule garçon du groupe Ophélia était plongée dans une intense réflexion, persuadée d’avoir déjà entendu ce nom en quelque part.
Soudainement elle se souvint brièvement d’avoir déjà vu dans les nouvelles ce nom en quelque part.
-Vous avez caché vos véritables identités et vous vous êtes fait prendre au piège… Et par-dessus tout, ce prénom, Charline… Me dit pas que tu es la Charline qui voyage avec ce sabreur… Isaia je crois qu’il s’appelle.
Charline acquiesça sans un mot sous le regard quelque peu jaloux de Shane. Lilith elle ne comprenait pas vraiment, mais se fichait bien du nom ou des occupations de ces derniers. Restée silencieuse depuis tout à l’heure, elle fut la première à remarquer une anomalie avec l’un des miroirs plus loin.
Alors qu’Ophélia et Charline se révélaient leurs véritables identités, signe d’un nouveau début d’entente, Lilith et Charlotte s’écrièrent en pointant leur doigt en direction d’un miroir qui, chose étonnante ici, reflétait quelque chose et ce déplaçait vers eux.
Tous se mirent en garde. Regonflés à bloc, ils feraient ce qu’il faut pour sortir d’ici, même si cela impliquait de prendre de dures décisions.
Charlotte se montrait elle aussi plus compréhensive.
Lorsqu’ils virent le reflet complet sur le miroir, quelle ne fut pas leur réaction à la vision de ce qui était apparemment le maître des lieux.
En effet, ce n’était pas un monstre à proprement parler mais plutôt une entité, une ombre qui se dessinait sur la glace.
Cette ombre noire et inquiétante se déplaçait sur la surface polie jusqu’à former des lettres, puis des phrases.
La stupéfaction laissa rapidement place à l’horreur. L’entité par le biais des ses lettre laissa un message des plus terrible pour un groupe.
« Je suis le maître de ce monde. Si vous voulez sortir d’ici, il n’y a qu’un seul et unique moyen : L’un d’entre vous doit rester à tout jamais dans ce miroir. Il suffira de toucher le reflet qui se dessinera dessus pour cela..»
Ces mots ne laissèrent place à aucun espoir. Ce n’était pas une énigme, ce n’était pas un monstre à battre pour s’en sortir, ce n’était rien de tout cela, c’était une décision.
Plus ils s’enfoncèrent dans cette dimension imaginaire pourtant si réelle et plus ils se retrouvèrent confronté à la perspective de ne jamais ressortir d’ici.
Tandis que Lilith tempêtait vivement, Charline, Ophélia et Charlotte se mettaient d’accord sur la décision à prendre.
Pour le groupe, la meilleure décision était de laisser Charlotte. Bien qu’elle fût encore en pleine possession de ses moyens, sa transformation ainsi que le fait qu’elle n’ait plus personne dehors facilitait ce choix douloureux.
L’intéressée elle-même s’était résolue, encore ragaillardit par le discours de Shane. Parce qu’elle voulait au moins être utile à tous une dernière fois, parce qu’elle voulait remercier celle qui l’avait défendu, Ophélia, parce qu’elle ne voulait être une entrave, elle approuva.
Alors qu’elle fit ses adieux à tout le monde, Shane se posta devant le miroir. Toutes furent surprise et inquiète de ce que faisait le jeune garçon.
-Qu’est-ce que tu fous Sacha ?! Lança la Rose, la voix un peu tremblante
-Ne vous approchez pas ! Sinon vous ne me reverrez plus jamais !
-Et c’est Shane, Lilith.Ajouta-t-il sereinement
-Qu’est-ce que tu veux faire Shane ? demanda posément Charline
-Un pari. Dit-il en lançant une pièce qu’il possédait encore dans une de ses poches en direction de Charline Vouloir se sacrifier c’est bien mais là où Charline est elle aussi une imbécile, c’est quand elle pense qu’il est trop tard pour Charlotte. Révéla-t-il Moi je suis persuadé qu’il reste un espoir pour elle. C’est pour ça que je vais prendre sa place et rester dans ce monde.
-Mais c’est de la folie ! Je veux dire, tu n’as personne qui t’attends ? Tu n’as pas un rêve à accomplir ? S’énerva Lilith, à deux doigt de coller son poing dans la figure du jeune garçon
-Je vous l’ai dit, c’est un pari. J’espère que tu comprendras Charline… Dit-il avant de toucher le miroir
Le calme apeurant, la stupeur, laissèrent place peu de temps après à la tristesse. Seule la scientifique blonde, resta impassible, ce qui lui valut les remontrances de la jeune Freely’s pirate qui certes n’appréciait au premier abord pas du tout Shane mais qui finalement le trouvait pas si antipathique.
-Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Se désola Charlotte
-Il a fait ce qu’il fallait faire. Pleurer ne nous mènera nulle part. Répondit-elle sans émotion pendant qu’un nouvel artéfact montrait le bout de son nez et qu'une lumière emplissait les lieux.
-Maintenant allons de l'avant. Nous y sommes presque. finit-elle
Dans la salle de contrôle où se trouvaient Camilla et le Lieutenant, l’ambiance n’était pas au beau fixe, surtout pour la petite marine.
-Vous avez vu ? On a perdu sa trace parce qu’il détruit toutes les caméras
-Bah on peut retracer son itinéraire par rapport aux caméras qu’on perd non ?
-Oui mais il les détruit trop rapidement. Et puis c’est beaucoup moins précis, il se cache vraiment bien l'enflure...
-Où est Oakwood ?
-Bah… Il traîne dans les couloirs parce qu’il « voulait faire le deuil de ce jeu qu’il n’a pas pu achever», mais je crois juste qu’il se console avec… Vous savez quoi :no :
-Hum… Je vois hélas… Regretta-t-il Les prisonniers sont-ils toujours visibles ?
-Oui ! Regardez ! Je bascule sur l’écran n°4. Ils devraient y être maintena-
A peine eut-elle le temps de finir qu’elle s’étouffa en voyant les images là où le Lieutenant fut partagé entre haine et satisfaction.
En effet, l’image la caméra qui filmait une grande allée censé être le point de passage des trois prisonniers en direction de la prison mais seule une vaste hécatombe faite corps tranché agonisants était visible.
Les murs, pourtant éloigné des corps, étaient couvert de sang. La cinquantaine de marines s'étaient fait surprendre et massacrer. Une grande partie des marines étaient apparemment vivant, mais sur le point de mourir. Isaia s'était amusé avec eux avant de libérer les captifs.
-Voilà où nous ont mener vos lubies... Comment avez-vous seulement pu laisser vos hommes aux mains de ce criminel ?
-Mais regarde ! Il n'a pas perdu de temps de temps et a sauvé l'un de ses compagnons de voyage ! C'est un comportement encourageant !
Le Lieutenant, bien que d'accord avec les propos de sa jeune subordonné, était devenu comme obnubilé par les actions d'Isaia.
Camilla le savait, depuis le moment il entre aperçut une once d'humanité dans un être qu'il détestait, son supérieur c'était posé comme un observateur incapable de prendre des décisions logiques.
Par chance, elle savait comment rattraper les énormes erreurs de son chef...
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ji-san- Infatigable dessinateur
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Re: D'un monde à l'autre
Isaia courrait, suivit de près par Yvan et les deux autres pirates. Ces derniers avaient toujours leurs menottes, puisque qu’ils avaient décidé de ne pas tenter le diable, en se faisant trancher par mégarde par Isaia quand ce dernier tenterait de couper les menottes de son sabre. Il Demonio devait donc ralentir son rythme de course pour ne pas perdre ses compagnons. Il avait décidé qu’ils partiraient à la recherche des clés pour les délivrer des menottes, puis à la recherche de la salle ou se trouvaient les quatre personnes manquantes, pour enfin s’en aller de cette salle des songes maudite. Simple comme bonjour à premier lieu, mais Pearl savait que ce programme allait être plus qu’ardu. Le sabreur fou prévint en criant qu’ils allaient passer dans un couloir un peu spécial, et que par conséquent ils allaient devoir se boucher le nez pour cause d’odeur nauséabonde. Il finit son avertissement d’un rire sinistre et fit voler les deux portes battantes se trouvant devant lui, ne ralentissant pas sa course pour le moins du monde. Pearl porta ses mains entravées à son visage, totalement outrée par le massacre qu’elle venait de voir. Eliott grimaça de dégout, peiné par tous ces marines qui s’étaient faits exterminés, bien qu’il fasse parti du clan opposé. Le sang sur le mur n’était même pas sec entièrement. Quelques gouttes coulaient lentement le long des parois. Yvan soupira et commença à sermonner Isaia de sa voix grave :
-Yvan : Isaia, tu as recommencé, quand t’arrêteras-tu, bon sang ?
-Isaia : Jamais ! Hahaha tu devrais laisser tomber tes principes parfois Yvan, tu verras, c’est si simple de vivre ainsi !
-Yvan : Jamais je ne serais comme toi, meurtrier.
Eliott restait attentif à l’échange des deux hommes. Pearl quant à elle était mutée dans un silence profond. Elle se rendait compte que la folie de cet homme dépassait de loin les rumeurs qu’elle avait entendu à son sujet.
Une fois le corridor franchi, le groupe des quatre criminels bifurqua à gauche, à la recherche des clés. D’après eux, ça serait Camilla, la petite marine qui en serait la détentrice. Ils la voyaient un peu comme l’organisatrice, la planificatrice de toute cette mascarade. Sachant qu’Oakwood « jouait » avec eux, il ne pouvait pas détenir les clés, alors il ne restait plus qu’une seule personne à la liste. Ils entreprirent donc de chercher la salle de contrôle, là ou Camilla pouvait tout voir, tout entendre et tout savoir. « Il faut bien commencer quelque part. » avait dit Yvan.
Tandis qu’ils avançaient, Il Demonio continuait de détruire les caméras de surveillance afin que l’ennemi ne repère pas leurs traces. Il enfonça pratiquement toutes les portes qu’il croisait, provoquant un souk mémorable dans le bâtiment.
Pendant ce temps là, Camilla fulminait derrière ses écrans de contrôle. Elle tapait frénétiquement du poing sur son tableau de bord tandis que le Lieutenant observait les écrans s’éteindre un à un, d’un calme légendaire, dans une posture droite, les mains dans le dos.
-Camilla : Non mais ce n’est pas possible ça ! Ces escargots caméras sont des bijoux ! Ils coutent une fortune.
-Lieutenant : Ce n’est que matériel, ce n’est pas le plus grave. Nous avons perdu des hommes avant tout.
-Camilla : Dixit celui qui à libéré le fauve en toute âme et conscience , ironisa la fillette.
-Lieutenant : Ma petite Camilla, tu ne cesseras jamais de m’impressionner. Ta fascination sur la technologie est-elle vraiment plus importante que l’intérêt que tu portes aux hommes ?
-Camilla : Parlez pour vous… Dans tout les cas, il faut qu’on intervienne. On ne va pas déclencher le plan noir quand même ? Ca serait le déshonneur pour notre base.
-Lieutenant : Non, nous ne nous trouvons pas dans un cas extrême. Nous allons régler ça avec nos effectifs, au calme.
Les hors–la-loi arrivèrent vite vers un carrefour aux couloirs étroits et peint uniquement de blanc. Des plantes vertes par-ci par-là ajoutaient de la couleur au décor, mais elles étaient rares. Tous se posaient la même question. Ou aller ? Seulement, chacun avait sa propre vision de la chose…
-Isaia : Au milieu !
-Eliott : A gauche !
-Yvan : A droite ! Braillèrent les trois hommes en même temps.
-Isaia : Non, au milieu, c’est moins prise de tête. Si on bifurque à droite à gauche, impossible de retourner sur nos pas. Et puis, plus t’as d’élan pour éclater les marines, mieux c’est ! Tu ne vas pas le briser en tournant, simple loi de physique, ironisa le démon.
-Eliott : Pearl, tranches pour nous.
-Yvan : Non, elle est dans ton équipage, c’est évident qu’elle va être-
-Pearl : En haut.
-Eliott : Pardon ? Demanda-t-il, complètement interloqué.
-Pearl : En haut, répéta calmement la seule femme du groupe.
Les trois hommes regardèrent l’index des mains encore menottées de Pearl pointer le plafond. Ou plutôt pointer la bouche d’aération au plafond. Yvan et le chevalier regardèrent la cuisinière de travers, tandis qu’Isaia avait compris ou elle voulait en venir. Il appréciait l’idée, beaucoup même. Elle expliqua aux deux ahuris qu’ils allaient devoir ramper menottés, que ça leur plaise ou non. Passer par les conduits d’aération impliquait de ne plus détruire les escargots caméras, et donc de masquer leur présence chez l’ennemi. Pearl espérait provoquer un effet d’incompréhension de leur part, voire même plus : une panique générale.
Après qu’elle ait expliqué son idée à tous, Isaia trancha les barreaux de la grille protégeant le conduit, avant de s’y faufiler et d’aider les menottés à y monter à leur tour. Une fois ça de fait, ils se mirent en route, à la recherche de la salle de contrôle, là ou se trouvait Camilla et le lieutenant.
***
Ophélia cligna plusieurs fois des yeux, avant de grelotter. Face à elle, un grand ciel gris, avec des nuages épais. Elle bougea ses épaules lentement. Elle était allongée sur quelque chose de froid et d’assez consistant en même temps. Au dessus d’elle une branche d’arbre, sans aucune feuille et couverte par une bonne dizaine de centimètres de neige. Lentement, elle se releva et entendit, la voix aigue de Lilith :
- Lilith : Bordel, mais qu’est ce qu’on se les gèle ici !
Les quatre femmes étaient subjuguées par le paysage qui se dressait devant elles. Du blanc, une vaste étendue de blanc. De la neige à perte de vue. Elles avaient atterri dans une forêt totalement pure. Charlotte l’avait dit au début de leur aventure, les sensations étaient décuplées dans ce monde. Elles ressentaient donc d’autant plus le froid sur chaque parcelle de leur corps. Autour d’elles, des arbres, plein d’arbres. Charline avait repéré un grand château au loin. De son bleu ciel, il semblait être fait de glace. Elle prévint les autres de sa découverte. Toutes dirigèrent leur regard vers le beau palais, sauf Lilith. Elle regardait le ciel fixement, les traits du visage durci par son intuition. D’une voix sérieuse, elle déclara :
-Lilith : On a pas le choix je pense, il va falloir qu’on aille se terrer dans le château là-bas.
-Charlotte : Pourquoi ça ?
-Liltih : Vu la gueule des nuages, on va se farcir un blizzard dans pas longtemps. Donc pas trop le choix, faut s’abriter si tu veux pas perdre quelques membres. Déjà qu’il caille sans blizzard alors j’ose même pas imaginer avec…
Ophélia jugea bon d’écouter les prédictions de la rose. Elle n’était pas sa navigatrice pour rien, après tout. Les quatre filles coururent difficilement vers le palais de glace. La neige au sol devait être épaisse d’au moins une cinquantaine de centimètres, ralentissant considérablement le rythme de l’équipe. Charlotte repensa au brave Shane qui s’était littéralement sacrifié à sa place. C’était à elle de mourir. Elle était déjà condamnée de toute façon. Mais le jeune garçon avait vu un espoir en elle. Elle trouvait ça tout autant admirable que ridicule. Elle secoua frénétiquement la tête. Non, elle devait chasser ces idées noires et se battra pour lui, vivre en son honneur. Ce groupe de pirates l’avait tant aidé… il fallait qu’elle fasse quelque chose pour eux en échange. Oh que oui, il le fallait absolument.
La jeune capitaine pirate était en tête suivie de près par sa navigatrice. La brune regardait du coin de l’œil Charline, l’air mauvais. Comment pouvait-elle rester aussi calme alors que l’un de ses compagnons venait de mourir sous ses yeux ? Elle en déduit que la scientifique était un monstre dénué de sentiments, auquel il fallait faire attention.
Elles parvinrent à accéder au château en peu de temps. Entre temps, il s’était mis à neiger faiblement. De petits flocons dégringolaient des nuages gris voire noirs du ciel. Les filles arrivèrent aux pieds d’un large escalier de glace. Prenant garde de ne pas glisser, elles le montèrent pour parvenir à la grande double porte d’entrée, faite de glace elle aussi. Charline poussa les deux portes et s’engouffra dans le palais, suivie des autres et d’un gros courant d’air qui fit frissonner tout le monde.
Elles arrivèrent dans un grand hall, avec des lustres de cristal accrochés au plafond. Plafond, décoré de vitraux formant un flocon de neige gigantesque. Au centre du hall, une fontaine gelée, comme si le temps s’était arrêté. A droite et à gauche, deux grands escaliers courbés se reliaient, montrant ainsi l’accès à une autre porte, moins grande que celle de l’entrée, mais néanmoins imposante. Les quatre femmes réussirent à oublier la sensation de froid qu’elles pouvaient ressentir pour admirer la beauté des lieux.
Soudain, nos protagonistes entendirent des coups. Des coups brusques, donnés dans la porte : comme si quelqu’un voulait l’enfoncer. Elles se mirent toutes en garde, prêtes à contre-attaquer. La porte vola en éclats et un dent de sabre ayant le même pelage qu’un loup surgit. De la bave coulait le long de ses grandes canines. Il semblait affamé plus que jamais. Il se précipita sur les hors-la-loi la gueule grande ouverte. Charlotte esquiva de justesse et donna un coup de faux maladroit, loupant de loin le fauve. Charline observa ses pieds : elles étaient sur de la glace, donc clairement désavantagées. La bête chargea sur Ophélia. Cette dernière tira sur le dent de sabre mais recula de plusieurs mètres en arrière. « Le recul de son canon n’est plus le même sur la glace » pensa la scientifique. Lilith sépara sa lance et visa la gorge de l’animal en une impulsion. Seulement, elle dérapa sur la glace, et la trajectoire de son arme fut biaisée.
-Lilith : J’y crois pas, on a l’air d’une belle bande de bras cassés ! Fulmina la navigatrice.
Charline voulut tenter le tout pour le tout. Elle ignorait quelle logique gouvernait ce monde. Mais elle n’avait pas le temps de tergiverser à réfléchir des heures et des heures. Elle prit une pince et préleva un morceau de glace au sol avec. Puis elle sortit un petit tube à essai et mit le morceau de glace dedans. Il fondit rapidement, provoquant quelques bulles et le tube changea de couleur, formant un précipité vert pomme.
-Charline : Reflex drug booster, scalpel.
La scientifique ingéra le contenu du tube, avant de sortir deux scalpels. Ni une ni deux, elle fondit vers la bête, qui était en garde. Tournoyant autour telle une danseuse, elle lui infligea ici et là des coups de bistouri, visant les points vitaux de l’animal. La glace ne lui faisait aucun effet. Malgré celle-ci, elle réussissait à éviter les coups de pates et de gueule du dent de sabre. Au bout de cinq secondes, Charline fit un grand bond en arrière, mettant une distance de sécurité entre le fauve et elle-même. Ophélia fut impressionnée, elle qui pensait que la blonde n’était bonne qu’a rester en retrait. La bête saignait et haletait fortement, allongée au sol. Elle n’allait pas tarder à mourir. Charline baissa sa garde et commença à contourner l’animal en laissant tout de même une distance raisonnable. Soudain le fauve mit ses dernières forces dans une faible charge vers la blonde. Il lui mordit la cuisse, et un cri de douleur s’échappa de la scientifique. Par réflexe, Charlotte accouru vers la blonde tandis que Lilith trancha la gorge de l’animal, sa tête tombant lourdement au sol dans une giclée d’hémoglobine.
Une porte s’ouvrit devant les quatre protagonistes et un flash blanc les aveuglèrent toutes. Le froid laissa place à une chaleur intense. Le soleil tapait sur la peau basanée d’Ophélia qui commençait à mourir de chaud. Charlotte, perplexe, se questionna elle-même à voix haute :
-Charlotte : A-t-on battu le maître des lieux ?
-Lilith : Et surtout qu’est ce qu’on fout dans le désert ?!
-Charline : Il n’y a pas d’artéfact, haleta la blonde. Je pense que le maître des lieux se cache, et se joue de nous. Il doit contrôler la météo à sa guise également.
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
Exigüe, crasseux, tout ce qu’il y avait de moins rassurant. Le petit groupe s’avançait non sans mal à travers les différents conduits. Le silence était de mise. Le moindre bruit suspect pouvait alerter les marines qui s’activaient encore juste en dessous d’eux.
La respiration s’y faisait rare et lente. Mais l’avancée était rapide. Disparu des couloirs de l’immense bâtiment, les quatre hors-la-loi bifurquaient à l’aveuglette. Tantôt à droite, tantôt à gauche, il n’y avait que peu de place à l’orientation.
Isaia, d’apparence calme, bouillait intérieurement. Le sang qu’il avait fait couler l’avait réveillé. Il n’y avait plus de place à la retenue depuis un moment.
Chuchotant et d’une voix plus que calme, il prit la parole.
-Vous voulez sauver vos amis non ? Lança-t-il à l’attention des deux Freely’s pirates
-Oui, mais à voir ton carnage, toi tu es motivé par autre chose… Même si ton aide est la bienvenue, hélas… Répliqua Pearl
Isaia esquissa un léger sourire. Il faisait froid dans le dos avec sa lueur malsaine dans le regard. Puis il continua.
-Ne vous méprenez pas. J’ai deux motivations et l’une d’elles m’a permis de sortir de ma prison. D’ailleurs, moi seul connais le danger qui nous guette dans cette base…
Eliott fut plus attentif, tout comme Yvan.
-Le Lieutenant de cette base… Il m’a laissé le « droit » de partir, la raison je ne vous la dirais pas, mais sachez qu’il est extrêmement fort. Bien plus fort que ce que j’ai déjà vu. Bien plus fort que nous tous.
Yvan ressentit alors le frisson qui parcourait la voix du démoniaque sabreur. C’était la première fois qu’il voyait ce monstre, si sûr de lui, ne craignant personne, non pas par présomption mais plutôt par absence totale de ce qu’il pouvait lui arriver, être à ce point troublé.
Inquiet par cette réaction, il questionna brièvement Isaia.
-Il n’est pas que fort pour que tu sois dans cet état, je me trompe ? Y a autre chose.
Isaia s’arrêta. Les autres sentaient eux aussi que l’atmosphère devenait pesante.
-Je n’aime simplement pas cet homme et il est très fort, c’est tout. Reprit-il en même temps que qu’il reprenait le pas
Quelques minutes passèrent tandis qu’ils avançaient toujours sans trouver la fameuse salle où était Camilla. De plus, l’annonce d’Isaia à propos de cet ennemi au demeurant surpuissant ajoutait à la tension déjà très forte.
Dans ce cinquième monde, à la météo aussi instable que pénible, le petit groupe se déplaçait. Elles se trouvaient maintenant dans un désert, et ce depuis ce qui leur semblait être plusieurs heures. La chaleur presque insoutenable les avait forcée à avancer avec précaution.
Elles avaient beau être dans un monde imaginaire, certaines sensations étaient toujours là.
La vaste étendue de sable ne laissait place à l’espoir, l’espoir de trouver un salut dans une oasis miracle. Car oui, elles ressentaient la soif, aussi étrange que cela pouvait paraître dans ce monde. Mais là n’était pas le problème. Il leur fallait trouver le maître des lieux, là encore et sans doute un compagnon de voyage malchanceux de Charlotte.
-J’en ai marre de ce sable, marre de cette chaleur, marre de cet endroit, j’en ai maaaaaarreeeeeeee ! S’excita la Rose
-Du calme Lilith… C’est épuisant pour tout le monde et ce n’est pas en gaspillant tes forces que ça ira mieux. Prévint sa capitaine
Alors que Charlotte et Charline, plus en avant, virent le sable onduler, les deux Freely’s Pirates fermaient la marche, l’une s’efforçant de calmer l’autre.
Ophélia eu juste le temps de remarquer le changement d’attitude des deux femmes avant de comprendre qu’un nouveau danger les guettait.
D’un bond en arrière, la femme reptile et la scientifique esquivèrent un énorme mouvement qui fit soulever un monticule de sable.
Une fois la poussière retombée, un énorme serpent se dévoila, les écailles rugueuses, une tête démoniaque, les yeux rouges comme s’il pouvait cracher des flammes à tout moment. Une véritable abomination.
Pour autant, elles en étaient sûres, ce n’était pas leur cible, c’était juste une autre créature comme précédemment.
Charline, qui ne cherchait qu’à s’échapper de ce monde qui commençait à légèrement lui taper sur le système, ne se préoccupait guère de l’animal au sang froid. Elle préféra laisser ce monstre aux vraies combattantes.
Sans crier gare, le gigantesque serpent laissa s’abattre sa tête sur le petit groupe. L’attaque rata mais l’animal ne se démonta pas en continuant sa chasse, tordant son corps de mille et une manières. Cependant, trop de cibles lui compliquaient la tâche et même si sa peau le protégeait des assauts de Lilith, Charlotte et Ophélia en même temps, il n’en était pas moins plus efficace.
-Raaaah, j’en ai marre de ce truc ! Il veut pas juste crever ? S’excita Lilith en esquivant une énième attaque du reptile
-C’et vrai qu’il ne semble pas avoir de failles niveau défensif et rien ne pénètre sa cuirasse… On va essayer une autre méthode alors. Lança Ophélia, La gâchette dorée
Elle sorti une de ses grenades avant de viser la tête du monstre qui s’en prenait à Lilith et Charlotte.
D’un puissant avertissement, elle somma aux deux filles de s’écarter avant de lancer sa bombe. Celle-ci explosa à sa face, laissant un nuage d’une couleur inquiétante l’entourer.
L’attaque surprit le monstre quelques secondes. Le temps qu’il se remette de l’attaque, tout le monde se regroupa derrière Ophélia.
Hors de lui, il la chargea d’une rage sans équivalent, cependant elle ne bougea pas.
-Ne craignez rien, ne bougez pas. Ordonna la jeune Capitaine
Alors qu’il était sur le point de les gober, sa tête dévia. Il tomba à côté d’eux, inconscient, ou mort. Ophélia regarda le monstre. Le poison de sa grenade semblait être encore plus effective ici. Ce dernier se dispersa d’ailleurs assez rapidement dans l’air, loin du groupe.
Encore une fois, ce n’était pas le maître qu’elles recherchaient. Mais comment se sortir d’un endroit dont l’aspect changeait à chaque fois ? Comment trouver ce maudit détenteur du précieux artefact ? Au fur et à mesure que le temps, distendu dans cet univers si particulier, passait, l’espoir s’amoindrissait. L’amputation d’un membre au sein de l’équipe, bien que ce dernier fût de prime abord pleuré mais rapidement oublié, n’aidait en rien.
Charline, d’ailleurs, ne cessa de jouer avec la pièce, seul souvenir que laissa Shane avant de leur permettre d’avancer dans ce monde hostile.
« Cet endroit est comme un jeu, une course contre la montre, mais aussi une manière bien singulière d’emprisonner des criminels. »
C’était ce qu’elle pensait tandis que les autres filles continuaient malgré tout à avancer dans cette chaleur torride.
D’un coup, la voix de la jeune Rose vint la troubler dans sa réflexion.
-Heu… Tout à l’heure on a été transporté ici après avoir vaincu le fauve là, maintenant on a vaincu une nouvelle bête mais on a pas bouger, c’est normal ?
Sa capitaine la regarda, inquiète.
-J’ai remarqué ça aussi… Qu’est-ce que vous en dites ?
Charlotte exposa son point de vu, mais celui n’était guère plus pertinent que celui de la Rose. Charline quant à elle, resta muette.
Le précédent maître n’était pas un monstre, une présence physique que l’ont pouvait battre par la force. Non. C’était une entité intangible qui les força à faire un choix, un choix fatal sans même un quelconque espoir de ruse pour contourner cette issue tragique. Il leur en coûta donc Shane.
C’est pour cette raison que Charline redoutait le prochain maître.
-Au final même si ce n’est qu’un jeu, ça reste une prison. Déclara-t-elle Et une prison est contrôlée par des geôliers. Les épreuves physiques, les épreuves logiques, tout ceci pour que finalement on se trouve dans des situations qui, inévitablement, nous amène vers un emprisonnement certain.
Charline regarda vers le ciel, ce ciel imaginaire si semblable au notre. Il n’y avait là encore aucuns nuages. Puis elle continua, prenant vivement toute l’attention des autres.
-Insérer l’espoir de pouvoir partir, puis commencer à l’anéantir en enlevant un membre… Je dirais que nous sommes proches de la fin, mais justement, si nous étions proches de la fin, c’est là que je couperais court à tout espoir, en nous demandant d’accomplir quelque chose d’impossible.
Ophélia scruta aux alentour, mais le sable était toujours là. Lilith et Charlotte tentait de se persuader que Charline avait tort, mais il était vrai qu’en y réfléchissant, ce qu’elle disait pouvait parfaitement se passer.
Pendant ce temps, tapis dans sa fameuse salle de contrôle, Camilla grimaçait sous le regard plus qu’intéressé de son supérieur.
-La même manière de penser n’est ce pas ? La taquina-t-il
-Lieutenant, vous m’insultez en me comparant à cette criminelle ! Se vexa la petite marine
-Pardon Camilla. Mais pourtant là elles se trouvent si je ne me trompe, dans le monde le plus cruel, celui que jamais personne n’a pu passer, non ?
La petite fille ne broncha pas mais se contenta de sourire, le regard rivé sur l’écran en face d’elle.
Et ce qu’elle y vit ne la fit rire que davantage, d’un rire amusée, presque innocent, mais teinté d’une pointe de cruauté certaine.
Il y avait en effet de quoi rire pour un défenseur de la justice, cette justice que l’ont appelait « La Marine ». A l’intérieur du monde imaginaire, les quatre filles étaient prisent dans une tempête de sable, non pas si violente, mais aveuglante ça oui. Celle-ci sembla durer plusieurs minutes alors que la réalité était tout autre, puis se calma, laissant au groupe réduit le loisir d’ouvrir leurs yeux qu’elles protégeaient tant bien que mal avec leur bras.
Leur première réaction fut un bref étonnement, suivit finalement par un regard de désespoir pour trois d’entres elles.
Elles se trouvaient toujours dans le désert, mais la nuit y était tombée sans prévenir. La lune y était aussi rouge que le sang. Elle éclairait d’une lueur malsaine toute la mer de sable.
Dans le ciel se trouvait désormais des nuages. Mais ceux si, dessinèrent une face effrayante, aux traits brumeux, l’air menaçant. Il y avait cinq faisceaux lumineux qui descendaient des cieux. Chacun des faisceaux frappaient les prisonnières de ce monde. L’un d’entre eux cependant ne baigna pas le cinquième membre disparu de sa douce lueur chaude et rougeâtre.
Ophélia regardait l’étrange nuage qui ne semblait dire mot. Elle lança un regard à ses compagnonnes d’un jour avant de soupirer.
-Nous y voilà…
-De quoi ? Demanda Lilith prête à même en découdre avec l’énorme nuage
-C’est comme tu l’as dit Charline je pense… On va devoir faire quelque chose d’impossible je le sens… continua Ophélia en ignorant sa jeune équipière
Avant même qu’un mot puisse sortir de la bouche d’une des quatre, le nuage géant se mit à parler d’une voix puissante, une voix qui réveilla les vents les plus glacials.
-Vouuuuuuus… Seuls cinq sont habilités à recevoir l’artefact… Vous n’êtes que quatre…
A ces mots, il souffla une pluie torrentielle. Mais ce n’était ni de l’eau, ni du liquide : C’était une pluie de véritable stalactites effilées.
Cette dernière manqua de percer net nos quatre fuyardes mais ses dernières esquivèrent d’un pas assuré. Lilith elle-même, malgré sa qualité de logia en venait les éviter, de peur de voir ses mouvements trop ralentir à cause de l’eau. C’était une sensation qu’elle n’appréciait pas vraiment.
Charline était la moins agile. Elle esquivait du mieux qu’elle pouvait mais n’était pas vraiment une combattante sans ses drogues.
-Shane vous manque non ? S’écria une voix mystérieuse, une voix venant de loin, très loin
Ophélia et surtout Lilith bondirent de surprise, pas loin l’espace d’un instant de se faire embrocher vive.
-CAMILLA !!! Vociféra La Rose qui sentait sa patience, si tant est qu’elle en avait une, disparaître
L’évocation du nom de Shane parut avoir ravivé la mémoire et le cœur de trois des filles. Il avait essayé de sauver Charlotte, alors très certainement condamnée, envers et contre tout, il avait agit quand tout se disloquait, il avait droit à plus de reconnaissances que celle dont elles avaient fait preuve. Elles l’avaient presque oublié. Charline seule semblait encore n’en avoir rien à faire.
-Shane ne nous manque pas, il nous manque seulement une cinquième personne. Balança-t-elle
Lilith et Charlotte sentirent alors une colère monter en elles. Elles ne comptaient pas le laisser se faire insulter et ce même si elles commençaient à connaitre Charline.
Cependant, Charline n’en avait pas terminé. Elle lança la pièce qu’elle gardait précieusement dans sa main depuis tout à l’heure en s’adressant à Camilla.
-Une situation dont il est impossible de s’échapper n’est-ce-pas ? Ça se voit que tu ne connais pas tout sur nous.
A la fin de ses mots, la pièce tomba violemment sur le sable. C’est alors que celle-ci disparut, laissant place à une silhouette masculine, une silhouette que le groupe ne pensait plus revoir, c’était Shane.
Camilla elle-même failli s’étouffer en voyant le jeune garçon. Ophélia, Lilith et Charlotte furent déstabilisés, tant et si bien qu’elles en oublièrent les piques de glace qui leur tombaient dessus dangereusement l’espace d’un court instant.
-Change ! Cria celui qui était revenu de loin
La puissance de ses doigts de la main gauche, déjà colossale, s’échangea avec celle de ses deux jambes. Il tira alors des salves de ses pièces fétiches, avec une force telle qu’elles firent exploser en morceaux de glace fragiles, donnant l'occasion aux membres de sa nouvelle équipe de se défendre.
Le Nuage, jusqu’alors menaçant, se radoucit à la vue des cinq. Il arrêta son souffle gelé, puis les cinq faisceaux lumineux allèrent se placer directement sur les élus.
Camilla dernière son écran était à deux doigts de s’arracher les cheveux. Une situation qui jamais n’était arrivé venait de se produire. Elle se mordit les lèvres. Elle n’en savait pas assez sur ce Shane et ses pouvoirs à l’évidence.
Tandis que le monde s’affaissait, que le Nuage se dispersait et que l’artefact descendait du ciel, Shane dû faire face à la stupeur la plus totale, ainsi qu’à l’envie intenable de la garce de le rouer de coups.
-Comment c’est possible ?! On pensait ne plus te revoir ! Cracha la Rose
Shane eut un sourire narquois. Il répondit brièvement, donnant une explication quant à ce miracle pendant que tout autour d’eux marquait le passage d’un nouveau voyage vers un nouveau monde.
-Hum… Disons que j’ai parié et que j’ai eu raison. Mon pouvoir me permet d’intervertir ma place avec celle d’un objet sous certaines conditions.
-J’ai pensé que ça marcherait très bien dans cette situation et j’ai eu raison ! Se congratula-t-il alors qu’il parlait dans le vide
Baigné dans la lumière vive, ils changeaient tous de monde, un nouvel artefact dans la poche.
Toujours à ramper à l’aveuglette, l’autre partie du groupe avançaient. La chance seule à ce stade les guidait. Ce n’était assurément pas une bonne chose.
Mais aussi hasardeuse qu’était cette méthode, c’était la plus discrète et celle qui permettait de retenir cette abomination qu’était Isaia.
Yvan pouvait sentir l’animosité au sein des deux Freely’s Pirates, surtout Eliott. Il paraissait avoir un sens de l’honneur et de la justice assez développé. Très certainement quelqu’un de plus fréquentable qu’Il Demonio.
Pourtant, et c’était une chose assez rare pour le souligner, Yvan coopérait presque de bon cœur avec Isaia. Et ce parce qu’il apercevait un léger changement depuis qu’ils avaient atterrit sur cette île. Alors certes il était toujours aussi carnassier et sanglant, mais il paraissait paradoxalement, plus « humain ». Peut-être était-ce juste son imagination mais c’était ce qu’il pensait.
Un bruit sourd vint soudain tirer tout le monde de leurs pensées.
-Qu’est-ce que c’est ? Chuchota Eliott
Sa réponse fut le conduit qui s'écroula, et eux avec. Dans un grand fracas, tous dégringolèrent mais avec habileté pour certain et force pour d’autres, ils se réceptionnèrent sur le sol.
Les débris de ce qui leur avait servi de passage secret s’abattirent eux aussi. Lorsqu’ils relevèrent les yeux, ils vinrent un groupe de marines, avec en son centre le lubrique sergent Oakwood.
-Bien, bien, bien ! S’écria-t-il Vous êtes vraiment naïf si vous pensiez pouvoir m’échapper comme ça !
-Bah c’est plutôt que l’on vous prenait pour un simple d’esprit. Répliqua Pearl Mais on s’est trompé, c’est plutôt Camilla la simple d’esprit.
Oakwood éclata de rire, un rire franc et amusé.
-Laisser les conduits d’aérations sans surveillance, c’est vrai qu’elle n’est pas maligne sur ce coup là, quelle négligence de sa part, elle qui est si intelligente ! Se moqua allègrement le Sergent, ce qui ne manqua pas d’agacer encore plus la jeune marine dernière son écran
-Mais maintenant, fini de jouer ! Ajouta-t-il Je vais devoir me débarrasser de vous, peut importe les ordres du Lieutenant, vous avez fait trop de dégâts et je dois remettre de l’ordre !
Le Lieutenant, qui était avec Camilla, ne dit mot. Oakwood défia du regard les renégats avant de terminer.
-C’est mon devoir d’aider mon supérieur et de veiller sur mes hommes et mes équipiers, coûte que coûte, peu importe que je doive lui désobéir pour cela.
Oakwood fit signe à ses braves soldats de rester en retrait puis s’avança devant les quatre criminels.
-Je serais votre adversaire. Venez tous en même temps si vous le voulez, je vous arrêterais de toute façon !
Force était de constater que ce n’était plus le même sergent qu’ils avaient en face d’eux. Le Lieutenant, qui observait la scène depuis la salle de contrôle avec Camilla ne pu retenir un sentiment de fierté.
Isaia sentait l’appel du sang. Il ne consulta personne et tenta de se ruer sur son nouvel opposant mais trouva sur sa route un corps solide. C'était Eliott. Ce dernier ne pouvait permettre à un démon de se battre contre un homme qui se révélait finalement si honorable. Eliott empoigna difficilement son épée avec ses deux mains solidement menottés avant de continuer.
-Lui… Il mérite autre chose qu’une lame de meurtrier comme adversaire. C’est moi qui le combattrais. Trancha-t-il sans peur
Isaia ne paru pas le moins du monde gêné par cette intervention même s'il s’en voulait de ne pas profiter de cette occasion pour croiser le fer avec ce chevaleresque garçon. Cependant, il ne fallu pas longtemps pour rappeler au fier guerrier, que des entraves l'empêcherait de mener à bien ce combat.
-C'est dommage, tes liens t'empêcherons de te battre correctement. Se moqua Isaia
-S’il est là, peut-être que la salle où se trouve Camilla n’est pas loin. Lança Pearl Et Isaia a raison, hélas. Soupira-t-elle
-On a juste à passer derrière ces marines ! Cria Yvan en fonçant comme un forcené vers l’ennemi
Oakwood tenta de l’attaquer mais rencontra la lame du Chevalier nommé Eliott Wilson.
-C’est moi ton adversaire !
-Toi ? Mais tu ne peux même pas te battre gamin ! Gloussa Oakwood
Le jeune homme resta, le regard plein de détermination sans broncher. Ce regard amusait le Marine tout en lui inspirant un certain respect.
"Ce gamin... Il a du cran et du courage, j'aime ça !" pensa Oakwood
-Très bien alors il semblerait que je n’ai pas le choix… Je vais t’expédier en enfer gamin ! Prévint-il en assénant un coup de poing qui envoya l’autre au loin, près de son groupe de hors-la-loi.
-Ça va pas être facile… Même impossible sûrement... Bougonna Eliott Mais je vais le garder ici le plus longtemps possible. Dit-il tout bas en se relevant aux autres
-Tu sais que le seul en pleine possession de ses moyens, c'est Isaia, laisse le se battre. Insista finalement Pearl
Alors qu'Oakwood se décida à bouger, Yvan se jeta littéralement à corps perdu dans la mêlée, tournoyant sur lui-même tel une toupie tout en hurlant comme un barbare.
-Allez-y vous deux, j'reste avec Eliott, on va s'occuper d'eux ! Ordonna le jeune mastodonte
Pearl eu quelques réticences mais Eliott acheva de plier sa décision lorsqu'il brandit haut son épée avec ses deux mains menottés, non sans mal puis lui ordonna à son tour de partir.
-Partez ! On gère la situation ici ! Crièrent-ils en chœur, face à leurs adversaires.
Tandis qu'Isaia et Pearl entreprirent de passer derrière les lignes ennemis en faisant confiance à leur deux coéquipiers pour retenir l'attention du Sergent de la marine, Oakwood ne se préoccupait plus que de ces deux imbéciles devant lui.
-Les deux gamins sont à moi, vous autres ne les laissez pas passer, coûte que coûte !
La respiration s’y faisait rare et lente. Mais l’avancée était rapide. Disparu des couloirs de l’immense bâtiment, les quatre hors-la-loi bifurquaient à l’aveuglette. Tantôt à droite, tantôt à gauche, il n’y avait que peu de place à l’orientation.
Isaia, d’apparence calme, bouillait intérieurement. Le sang qu’il avait fait couler l’avait réveillé. Il n’y avait plus de place à la retenue depuis un moment.
Chuchotant et d’une voix plus que calme, il prit la parole.
-Vous voulez sauver vos amis non ? Lança-t-il à l’attention des deux Freely’s pirates
-Oui, mais à voir ton carnage, toi tu es motivé par autre chose… Même si ton aide est la bienvenue, hélas… Répliqua Pearl
Isaia esquissa un léger sourire. Il faisait froid dans le dos avec sa lueur malsaine dans le regard. Puis il continua.
-Ne vous méprenez pas. J’ai deux motivations et l’une d’elles m’a permis de sortir de ma prison. D’ailleurs, moi seul connais le danger qui nous guette dans cette base…
Eliott fut plus attentif, tout comme Yvan.
-Le Lieutenant de cette base… Il m’a laissé le « droit » de partir, la raison je ne vous la dirais pas, mais sachez qu’il est extrêmement fort. Bien plus fort que ce que j’ai déjà vu. Bien plus fort que nous tous.
Yvan ressentit alors le frisson qui parcourait la voix du démoniaque sabreur. C’était la première fois qu’il voyait ce monstre, si sûr de lui, ne craignant personne, non pas par présomption mais plutôt par absence totale de ce qu’il pouvait lui arriver, être à ce point troublé.
Inquiet par cette réaction, il questionna brièvement Isaia.
-Il n’est pas que fort pour que tu sois dans cet état, je me trompe ? Y a autre chose.
Isaia s’arrêta. Les autres sentaient eux aussi que l’atmosphère devenait pesante.
-Je n’aime simplement pas cet homme et il est très fort, c’est tout. Reprit-il en même temps que qu’il reprenait le pas
Quelques minutes passèrent tandis qu’ils avançaient toujours sans trouver la fameuse salle où était Camilla. De plus, l’annonce d’Isaia à propos de cet ennemi au demeurant surpuissant ajoutait à la tension déjà très forte.
Dans ce cinquième monde, à la météo aussi instable que pénible, le petit groupe se déplaçait. Elles se trouvaient maintenant dans un désert, et ce depuis ce qui leur semblait être plusieurs heures. La chaleur presque insoutenable les avait forcée à avancer avec précaution.
Elles avaient beau être dans un monde imaginaire, certaines sensations étaient toujours là.
La vaste étendue de sable ne laissait place à l’espoir, l’espoir de trouver un salut dans une oasis miracle. Car oui, elles ressentaient la soif, aussi étrange que cela pouvait paraître dans ce monde. Mais là n’était pas le problème. Il leur fallait trouver le maître des lieux, là encore et sans doute un compagnon de voyage malchanceux de Charlotte.
-J’en ai marre de ce sable, marre de cette chaleur, marre de cet endroit, j’en ai maaaaaarreeeeeeee ! S’excita la Rose
-Du calme Lilith… C’est épuisant pour tout le monde et ce n’est pas en gaspillant tes forces que ça ira mieux. Prévint sa capitaine
Alors que Charlotte et Charline, plus en avant, virent le sable onduler, les deux Freely’s Pirates fermaient la marche, l’une s’efforçant de calmer l’autre.
Ophélia eu juste le temps de remarquer le changement d’attitude des deux femmes avant de comprendre qu’un nouveau danger les guettait.
D’un bond en arrière, la femme reptile et la scientifique esquivèrent un énorme mouvement qui fit soulever un monticule de sable.
Une fois la poussière retombée, un énorme serpent se dévoila, les écailles rugueuses, une tête démoniaque, les yeux rouges comme s’il pouvait cracher des flammes à tout moment. Une véritable abomination.
Pour autant, elles en étaient sûres, ce n’était pas leur cible, c’était juste une autre créature comme précédemment.
Charline, qui ne cherchait qu’à s’échapper de ce monde qui commençait à légèrement lui taper sur le système, ne se préoccupait guère de l’animal au sang froid. Elle préféra laisser ce monstre aux vraies combattantes.
Sans crier gare, le gigantesque serpent laissa s’abattre sa tête sur le petit groupe. L’attaque rata mais l’animal ne se démonta pas en continuant sa chasse, tordant son corps de mille et une manières. Cependant, trop de cibles lui compliquaient la tâche et même si sa peau le protégeait des assauts de Lilith, Charlotte et Ophélia en même temps, il n’en était pas moins plus efficace.
-Raaaah, j’en ai marre de ce truc ! Il veut pas juste crever ? S’excita Lilith en esquivant une énième attaque du reptile
-C’et vrai qu’il ne semble pas avoir de failles niveau défensif et rien ne pénètre sa cuirasse… On va essayer une autre méthode alors. Lança Ophélia, La gâchette dorée
Elle sorti une de ses grenades avant de viser la tête du monstre qui s’en prenait à Lilith et Charlotte.
D’un puissant avertissement, elle somma aux deux filles de s’écarter avant de lancer sa bombe. Celle-ci explosa à sa face, laissant un nuage d’une couleur inquiétante l’entourer.
L’attaque surprit le monstre quelques secondes. Le temps qu’il se remette de l’attaque, tout le monde se regroupa derrière Ophélia.
Hors de lui, il la chargea d’une rage sans équivalent, cependant elle ne bougea pas.
-Ne craignez rien, ne bougez pas. Ordonna la jeune Capitaine
Alors qu’il était sur le point de les gober, sa tête dévia. Il tomba à côté d’eux, inconscient, ou mort. Ophélia regarda le monstre. Le poison de sa grenade semblait être encore plus effective ici. Ce dernier se dispersa d’ailleurs assez rapidement dans l’air, loin du groupe.
Encore une fois, ce n’était pas le maître qu’elles recherchaient. Mais comment se sortir d’un endroit dont l’aspect changeait à chaque fois ? Comment trouver ce maudit détenteur du précieux artefact ? Au fur et à mesure que le temps, distendu dans cet univers si particulier, passait, l’espoir s’amoindrissait. L’amputation d’un membre au sein de l’équipe, bien que ce dernier fût de prime abord pleuré mais rapidement oublié, n’aidait en rien.
Charline, d’ailleurs, ne cessa de jouer avec la pièce, seul souvenir que laissa Shane avant de leur permettre d’avancer dans ce monde hostile.
« Cet endroit est comme un jeu, une course contre la montre, mais aussi une manière bien singulière d’emprisonner des criminels. »
C’était ce qu’elle pensait tandis que les autres filles continuaient malgré tout à avancer dans cette chaleur torride.
D’un coup, la voix de la jeune Rose vint la troubler dans sa réflexion.
-Heu… Tout à l’heure on a été transporté ici après avoir vaincu le fauve là, maintenant on a vaincu une nouvelle bête mais on a pas bouger, c’est normal ?
Sa capitaine la regarda, inquiète.
-J’ai remarqué ça aussi… Qu’est-ce que vous en dites ?
Charlotte exposa son point de vu, mais celui n’était guère plus pertinent que celui de la Rose. Charline quant à elle, resta muette.
Le précédent maître n’était pas un monstre, une présence physique que l’ont pouvait battre par la force. Non. C’était une entité intangible qui les força à faire un choix, un choix fatal sans même un quelconque espoir de ruse pour contourner cette issue tragique. Il leur en coûta donc Shane.
C’est pour cette raison que Charline redoutait le prochain maître.
-Au final même si ce n’est qu’un jeu, ça reste une prison. Déclara-t-elle Et une prison est contrôlée par des geôliers. Les épreuves physiques, les épreuves logiques, tout ceci pour que finalement on se trouve dans des situations qui, inévitablement, nous amène vers un emprisonnement certain.
Charline regarda vers le ciel, ce ciel imaginaire si semblable au notre. Il n’y avait là encore aucuns nuages. Puis elle continua, prenant vivement toute l’attention des autres.
-Insérer l’espoir de pouvoir partir, puis commencer à l’anéantir en enlevant un membre… Je dirais que nous sommes proches de la fin, mais justement, si nous étions proches de la fin, c’est là que je couperais court à tout espoir, en nous demandant d’accomplir quelque chose d’impossible.
Ophélia scruta aux alentour, mais le sable était toujours là. Lilith et Charlotte tentait de se persuader que Charline avait tort, mais il était vrai qu’en y réfléchissant, ce qu’elle disait pouvait parfaitement se passer.
Pendant ce temps, tapis dans sa fameuse salle de contrôle, Camilla grimaçait sous le regard plus qu’intéressé de son supérieur.
-La même manière de penser n’est ce pas ? La taquina-t-il
-Lieutenant, vous m’insultez en me comparant à cette criminelle ! Se vexa la petite marine
-Pardon Camilla. Mais pourtant là elles se trouvent si je ne me trompe, dans le monde le plus cruel, celui que jamais personne n’a pu passer, non ?
La petite fille ne broncha pas mais se contenta de sourire, le regard rivé sur l’écran en face d’elle.
Et ce qu’elle y vit ne la fit rire que davantage, d’un rire amusée, presque innocent, mais teinté d’une pointe de cruauté certaine.
Il y avait en effet de quoi rire pour un défenseur de la justice, cette justice que l’ont appelait « La Marine ». A l’intérieur du monde imaginaire, les quatre filles étaient prisent dans une tempête de sable, non pas si violente, mais aveuglante ça oui. Celle-ci sembla durer plusieurs minutes alors que la réalité était tout autre, puis se calma, laissant au groupe réduit le loisir d’ouvrir leurs yeux qu’elles protégeaient tant bien que mal avec leur bras.
Leur première réaction fut un bref étonnement, suivit finalement par un regard de désespoir pour trois d’entres elles.
Elles se trouvaient toujours dans le désert, mais la nuit y était tombée sans prévenir. La lune y était aussi rouge que le sang. Elle éclairait d’une lueur malsaine toute la mer de sable.
Dans le ciel se trouvait désormais des nuages. Mais ceux si, dessinèrent une face effrayante, aux traits brumeux, l’air menaçant. Il y avait cinq faisceaux lumineux qui descendaient des cieux. Chacun des faisceaux frappaient les prisonnières de ce monde. L’un d’entre eux cependant ne baigna pas le cinquième membre disparu de sa douce lueur chaude et rougeâtre.
Ophélia regardait l’étrange nuage qui ne semblait dire mot. Elle lança un regard à ses compagnonnes d’un jour avant de soupirer.
-Nous y voilà…
-De quoi ? Demanda Lilith prête à même en découdre avec l’énorme nuage
-C’est comme tu l’as dit Charline je pense… On va devoir faire quelque chose d’impossible je le sens… continua Ophélia en ignorant sa jeune équipière
Avant même qu’un mot puisse sortir de la bouche d’une des quatre, le nuage géant se mit à parler d’une voix puissante, une voix qui réveilla les vents les plus glacials.
-Vouuuuuuus… Seuls cinq sont habilités à recevoir l’artefact… Vous n’êtes que quatre…
A ces mots, il souffla une pluie torrentielle. Mais ce n’était ni de l’eau, ni du liquide : C’était une pluie de véritable stalactites effilées.
Cette dernière manqua de percer net nos quatre fuyardes mais ses dernières esquivèrent d’un pas assuré. Lilith elle-même, malgré sa qualité de logia en venait les éviter, de peur de voir ses mouvements trop ralentir à cause de l’eau. C’était une sensation qu’elle n’appréciait pas vraiment.
Charline était la moins agile. Elle esquivait du mieux qu’elle pouvait mais n’était pas vraiment une combattante sans ses drogues.
-Shane vous manque non ? S’écria une voix mystérieuse, une voix venant de loin, très loin
Ophélia et surtout Lilith bondirent de surprise, pas loin l’espace d’un instant de se faire embrocher vive.
-CAMILLA !!! Vociféra La Rose qui sentait sa patience, si tant est qu’elle en avait une, disparaître
L’évocation du nom de Shane parut avoir ravivé la mémoire et le cœur de trois des filles. Il avait essayé de sauver Charlotte, alors très certainement condamnée, envers et contre tout, il avait agit quand tout se disloquait, il avait droit à plus de reconnaissances que celle dont elles avaient fait preuve. Elles l’avaient presque oublié. Charline seule semblait encore n’en avoir rien à faire.
-Shane ne nous manque pas, il nous manque seulement une cinquième personne. Balança-t-elle
Lilith et Charlotte sentirent alors une colère monter en elles. Elles ne comptaient pas le laisser se faire insulter et ce même si elles commençaient à connaitre Charline.
Cependant, Charline n’en avait pas terminé. Elle lança la pièce qu’elle gardait précieusement dans sa main depuis tout à l’heure en s’adressant à Camilla.
-Une situation dont il est impossible de s’échapper n’est-ce-pas ? Ça se voit que tu ne connais pas tout sur nous.
A la fin de ses mots, la pièce tomba violemment sur le sable. C’est alors que celle-ci disparut, laissant place à une silhouette masculine, une silhouette que le groupe ne pensait plus revoir, c’était Shane.
Camilla elle-même failli s’étouffer en voyant le jeune garçon. Ophélia, Lilith et Charlotte furent déstabilisés, tant et si bien qu’elles en oublièrent les piques de glace qui leur tombaient dessus dangereusement l’espace d’un court instant.
-Change ! Cria celui qui était revenu de loin
La puissance de ses doigts de la main gauche, déjà colossale, s’échangea avec celle de ses deux jambes. Il tira alors des salves de ses pièces fétiches, avec une force telle qu’elles firent exploser en morceaux de glace fragiles, donnant l'occasion aux membres de sa nouvelle équipe de se défendre.
Le Nuage, jusqu’alors menaçant, se radoucit à la vue des cinq. Il arrêta son souffle gelé, puis les cinq faisceaux lumineux allèrent se placer directement sur les élus.
Camilla dernière son écran était à deux doigts de s’arracher les cheveux. Une situation qui jamais n’était arrivé venait de se produire. Elle se mordit les lèvres. Elle n’en savait pas assez sur ce Shane et ses pouvoirs à l’évidence.
Tandis que le monde s’affaissait, que le Nuage se dispersait et que l’artefact descendait du ciel, Shane dû faire face à la stupeur la plus totale, ainsi qu’à l’envie intenable de la garce de le rouer de coups.
-Comment c’est possible ?! On pensait ne plus te revoir ! Cracha la Rose
Shane eut un sourire narquois. Il répondit brièvement, donnant une explication quant à ce miracle pendant que tout autour d’eux marquait le passage d’un nouveau voyage vers un nouveau monde.
-Hum… Disons que j’ai parié et que j’ai eu raison. Mon pouvoir me permet d’intervertir ma place avec celle d’un objet sous certaines conditions.
-J’ai pensé que ça marcherait très bien dans cette situation et j’ai eu raison ! Se congratula-t-il alors qu’il parlait dans le vide
Baigné dans la lumière vive, ils changeaient tous de monde, un nouvel artefact dans la poche.
Toujours à ramper à l’aveuglette, l’autre partie du groupe avançaient. La chance seule à ce stade les guidait. Ce n’était assurément pas une bonne chose.
Mais aussi hasardeuse qu’était cette méthode, c’était la plus discrète et celle qui permettait de retenir cette abomination qu’était Isaia.
Yvan pouvait sentir l’animosité au sein des deux Freely’s Pirates, surtout Eliott. Il paraissait avoir un sens de l’honneur et de la justice assez développé. Très certainement quelqu’un de plus fréquentable qu’Il Demonio.
Pourtant, et c’était une chose assez rare pour le souligner, Yvan coopérait presque de bon cœur avec Isaia. Et ce parce qu’il apercevait un léger changement depuis qu’ils avaient atterrit sur cette île. Alors certes il était toujours aussi carnassier et sanglant, mais il paraissait paradoxalement, plus « humain ». Peut-être était-ce juste son imagination mais c’était ce qu’il pensait.
Un bruit sourd vint soudain tirer tout le monde de leurs pensées.
-Qu’est-ce que c’est ? Chuchota Eliott
Sa réponse fut le conduit qui s'écroula, et eux avec. Dans un grand fracas, tous dégringolèrent mais avec habileté pour certain et force pour d’autres, ils se réceptionnèrent sur le sol.
Les débris de ce qui leur avait servi de passage secret s’abattirent eux aussi. Lorsqu’ils relevèrent les yeux, ils vinrent un groupe de marines, avec en son centre le lubrique sergent Oakwood.
-Bien, bien, bien ! S’écria-t-il Vous êtes vraiment naïf si vous pensiez pouvoir m’échapper comme ça !
-Bah c’est plutôt que l’on vous prenait pour un simple d’esprit. Répliqua Pearl Mais on s’est trompé, c’est plutôt Camilla la simple d’esprit.
Oakwood éclata de rire, un rire franc et amusé.
-Laisser les conduits d’aérations sans surveillance, c’est vrai qu’elle n’est pas maligne sur ce coup là, quelle négligence de sa part, elle qui est si intelligente ! Se moqua allègrement le Sergent, ce qui ne manqua pas d’agacer encore plus la jeune marine dernière son écran
-Mais maintenant, fini de jouer ! Ajouta-t-il Je vais devoir me débarrasser de vous, peut importe les ordres du Lieutenant, vous avez fait trop de dégâts et je dois remettre de l’ordre !
Le Lieutenant, qui était avec Camilla, ne dit mot. Oakwood défia du regard les renégats avant de terminer.
-C’est mon devoir d’aider mon supérieur et de veiller sur mes hommes et mes équipiers, coûte que coûte, peu importe que je doive lui désobéir pour cela.
Oakwood fit signe à ses braves soldats de rester en retrait puis s’avança devant les quatre criminels.
-Je serais votre adversaire. Venez tous en même temps si vous le voulez, je vous arrêterais de toute façon !
Force était de constater que ce n’était plus le même sergent qu’ils avaient en face d’eux. Le Lieutenant, qui observait la scène depuis la salle de contrôle avec Camilla ne pu retenir un sentiment de fierté.
Isaia sentait l’appel du sang. Il ne consulta personne et tenta de se ruer sur son nouvel opposant mais trouva sur sa route un corps solide. C'était Eliott. Ce dernier ne pouvait permettre à un démon de se battre contre un homme qui se révélait finalement si honorable. Eliott empoigna difficilement son épée avec ses deux mains solidement menottés avant de continuer.
-Lui… Il mérite autre chose qu’une lame de meurtrier comme adversaire. C’est moi qui le combattrais. Trancha-t-il sans peur
Isaia ne paru pas le moins du monde gêné par cette intervention même s'il s’en voulait de ne pas profiter de cette occasion pour croiser le fer avec ce chevaleresque garçon. Cependant, il ne fallu pas longtemps pour rappeler au fier guerrier, que des entraves l'empêcherait de mener à bien ce combat.
-C'est dommage, tes liens t'empêcherons de te battre correctement. Se moqua Isaia
-S’il est là, peut-être que la salle où se trouve Camilla n’est pas loin. Lança Pearl Et Isaia a raison, hélas. Soupira-t-elle
-On a juste à passer derrière ces marines ! Cria Yvan en fonçant comme un forcené vers l’ennemi
Oakwood tenta de l’attaquer mais rencontra la lame du Chevalier nommé Eliott Wilson.
-C’est moi ton adversaire !
-Toi ? Mais tu ne peux même pas te battre gamin ! Gloussa Oakwood
Le jeune homme resta, le regard plein de détermination sans broncher. Ce regard amusait le Marine tout en lui inspirant un certain respect.
"Ce gamin... Il a du cran et du courage, j'aime ça !" pensa Oakwood
-Très bien alors il semblerait que je n’ai pas le choix… Je vais t’expédier en enfer gamin ! Prévint-il en assénant un coup de poing qui envoya l’autre au loin, près de son groupe de hors-la-loi.
-Ça va pas être facile… Même impossible sûrement... Bougonna Eliott Mais je vais le garder ici le plus longtemps possible. Dit-il tout bas en se relevant aux autres
-Tu sais que le seul en pleine possession de ses moyens, c'est Isaia, laisse le se battre. Insista finalement Pearl
Alors qu'Oakwood se décida à bouger, Yvan se jeta littéralement à corps perdu dans la mêlée, tournoyant sur lui-même tel une toupie tout en hurlant comme un barbare.
-Allez-y vous deux, j'reste avec Eliott, on va s'occuper d'eux ! Ordonna le jeune mastodonte
Pearl eu quelques réticences mais Eliott acheva de plier sa décision lorsqu'il brandit haut son épée avec ses deux mains menottés, non sans mal puis lui ordonna à son tour de partir.
-Partez ! On gère la situation ici ! Crièrent-ils en chœur, face à leurs adversaires.
Tandis qu'Isaia et Pearl entreprirent de passer derrière les lignes ennemis en faisant confiance à leur deux coéquipiers pour retenir l'attention du Sergent de la marine, Oakwood ne se préoccupait plus que de ces deux imbéciles devant lui.
-Les deux gamins sont à moi, vous autres ne les laissez pas passer, coûte que coûte !
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Re: D'un monde à l'autre
-Lilith : Aie. Ils devraient mettre des coussins, ou ralentir nos arrivées dans chaque monde, c’est la moindre des choses…
Les cinq piégés avaient maintenant atterri dans une grande salle, pavée d’une mosaïque de carreaux aux couleurs pales et pastels, virant du bleu au vert tout en passant par un gris chiné. Ils se relevèrent doucement, se massant le postérieur pour certains ; la chute avait été douloureuse. Charlotte, la femme-reptile jeta un rapide coup d’œil aux alentours. Quatre murs faits de pierre les entouraient. Des trous de la taille d’un avant bras les parsemaient à divers endroits. D’ailleurs les rayons du soleil y passaient : l’unique éclairage de la salle. La seule échappatoire de cette grande pièce était une porte massive faite de pierre, se tenant devant eux. Malheureusement, elle était fermée, et impossible pour nos protagonistes de l’ouvrir par la force. Tous avaient essayé, mais en vain. « Il va falloir se creuser la cervelle » avait déclaré Charline, toujours dans un grand calme à la limite du flippant. Shane s’avança juste devant la porte infranchissable et posa ses deux mains dessus, tout en fermant les yeux. Dès que Lilith le vit, elle ne put s’empêcher de lui lancer une pique :
-Lilith : Dis, tu joues à quoi au juste ?
-Shane : J’essaye de trouver un moyen de nous sortir de là, et tu devrais faire pareil, répliqua le jeune homme.
-Lilith : L’homme qui murmurait à l’oreille des cailloux, on aura tout vu !
-Ophélia : Sésame, ouvre-toi !
-Lilith : Puis toi aussi, tu nous fais quoi là ?
-Ophélia : Je ne sais pas, j’avais lu ça dans un livre un jour, je pensais que ça marcherait…déclara-t-elle un peu déçue.
Charlotte était mi-amusée par le comportement de ses camarades, mi-irritée par la situation dans laquelle ils se trouvaient. Charline continuait d’observer les alentours, silencieusement. Ophélia leva les yeux au plafond : au dessus de la porte de pierre était sculptée une tête de serpent. Deux rubis éclatants faisaient office d’yeux, et la jeune fille aux cheveux de jais se sentait épiée, et pas du tout en sécurité. Elle avait beau changer de place dans la pièce, elle avait l’impression que les deux yeux rouges regardaient toujours en sa direction. Tous cherchaient en vain. La rose commençait à s’impatienter et donna un violent coup de lance dans le sol. Un carreau de couleur jade de la mosaïque vola en éclat, laissant apparaître un rouge en dessous. Intriguée, Lilith en cassa d’autre tout autour. Il devrait y avoir de la pierre brute en dessous, alors pourquoi un deuxième carrelage ? Lilith héla ses compagnons et leur intima de faire la même chose qu’elle. Après des grognements pour certains, ils s’attelèrent tous à la tâche. Après cinq minutes de « chantier » (Ophélia avait surnommé ça ainsi), Une deuxième mosaïque était dessinée au sol. Juste une flèche rouge géante qui indiquait la direction d’un trou des dans le mur. Charline avança tout doucement et mit sa main dans l’embrasure, puis son bras. A l’aveuglette, elle ne savait même pas ce qu’elle cherchait elle-même. Sa main tomba sur une poignée de pierre qu’elle bascula vers le bas.
-Ophélia : Oh regardez, les yeux du serpent là-haut sont devenus verts !
Ses compagnons regardèrent dans la même direction. Tandis que la porte s’ouvrait, une voix lente et grave, dont aucun ne savait d’où elle venait leur adressa la parole :
-Bienvenue à vous cinq, aventuriers.
-Lilith : Aventuriers de quoi, on a pas vraiment eu le choix, imbécile…
-Vous avez réussi le test d’entrée. Vous êtes donc aptes et vous méritez de pénétrer l’antre du serpent. Mais méritez-vous d’en ressortir ? La réponse à cette question ne dépend que de vous, chers amis en soif de périples… Le dieu reptilien détient l’artéfact. A vous de parvenir jusqu’à lui, puis de le récupérer, ou pas…
La porte avait maintenant fini de s’ouvrir sur un grand couloir de forme cylindrique et assez étroit. La même mosaïque de petits carreaux était toujours présente, sauf que cette fois-ci, elle tapissait, le sol, les murs et le plafond. La différence entre ces trois éléments était d’ailleurs non notable. L’éclairage du couloir était juste constitué de quelques torches dont les flammes brûlaient faiblement. Le corridor était oppressant, et nos protagonistes décidèrent d’accélérer le pas pour vite en sortir. Il virait à droite et à gauche de temps à autre, et la pente montait et descendait également.
-Charlotte : On se croirait à l’intérieur d’un serpent géant, ça fait froid dans le dos… déclara-t-elle sur un ton peu rassuré.
La fin du couloir débouchait vers la tête d’un serpent gigantesque sculpté dans la pierre. Ses yeux et sa gueule étaient fermés. Il n’y avait pas d’autres issues, puisque les cinq alliés se trouvaient sur un pont. Donc à leur droite, comme à leur gauche et comme en dessous d’eux se trouvait une eau claire. Mais juste avant la tête de serpent était placé un pilier de roche finement sculpté d’environ un mètre de hauteur. Ophélia s’en approcha intriguée, et vit qu’au dessus était placé une sorte d’interrupteur avec une main gravée dessus. Elle y mit sa main droite : elle s’emboîtait parfaitement ! Elle appuya dessus : le sol se mit soudainement à trembler et la grande tête de serpent à ouvrir les yeux. Deux rubis fixèrent les humains et la gueule s’ouvrit lentement, laissant tomber des petits gravats. Au sol, une inscription apparut, cachée auparavant par la pierre.
-Lilith : Super, on pige que dalle.
-Charline : Ce sont des runes. Il suffit de trouver l’alphabet correspondant.
Shane prit soin de recopier le message sur une feuille de papier avant de la plier de façon brouillonne et de la ranger dans sa poche, tandis que les autres s’aventuraient dans la gueule de l’animal de pierre. Ils débouchèrent un peu plus tard dans une pièce gigantesque circulaire. Le plafond devait se trouver à une vingtaine de mètre du sol. Sur plusieurs niveaux, des plateformes de pierre étaient disposées de façon à former un vrai labyrinthe sur plusieurs étages. Certaines de ces plateformes étaient reliées par des escaliers et des ponts, d’autres non, formant des c*ls-de-sac. Ils remarquèrent tous qu’au niveau le plus haut de l’autre côté de la pièce se trouvait une porte massive, comme celle qu’ils avaient rencontrés au début avec quatre panneaux représentant chacun un serpent de couleur différente. Au même niveau d’où ils étaient se trouvait de l’eau, dans toute la pièce. Charline remarqua trois autres petites portes à droite et à gauche ouvertes cette fois. Ils décidèrent de se rendre devant la grande porte et grimpèrent les plateformes en vitesse. Un autre message était gravé sur le sol.
-Lilith : Pas la peine de nous faire des romans comme ça, on comprend rien hein !
Shane nota aussi ces trois lignes avant de tourner vivement la tête vers Ophélia qui venait de crier. Elle avait vu un pilier comme précédemment avec un interrupteur. Elle voulut y mettre sa main, seulement l’empreinte était trop petite.
-Ophélia : Hé Lilith, toi qui a des petites mains, vient appuyer dessus !
La rose s’exécuta, malgré la réticence de Charlotte et Shane. Le sol trembla à nouveau, comme la dernière fois et le niveau de l’eau monta d’un seul coup. Shane et Lilith reculèrent, surpris et se sachant vulnérables à l’élément. Ophélia plaqua une main sur sa bouche tandis que Charlotte lui criait sur la tornade rose.
-Charline : C’est pas très malin maintenant une des trois portes est totalement submergée… annonça-t-elle faussement outrée, les bras croisés sur sa poitrine.
-Shane : On a assez perdu de temps, allons voir la porte là-bas.
Lilith lança un regard curieux en direction du jeune homme. Son visage affichait des traits on ne peut plus sérieux. Avait-il peur, ou était-ce de l’appréhension ? Elle n’arrivait pas à le savoir. Elle le suivit sans faire d’histoire, comme tous les autres.
Après avoir franchi un petit corridor, ils se retrouvèrent dans un autre plus large, assez incliné vers le bas. Ils observèrent les alentours : aucune autre issue, ils devaient aller tout droit. Ils commencèrent à marcher dans la descente quand un bruit de craquement se fit entendre. Ils se retournèrent vers la source : un rocher sphérique géant tombait et se dirigeait droit sur eux !
-Lilith : Non, la boule qui roule c’est tellement cliché là, s’il vous plait…
-Charlotte : Courrez, vite !
Le groupe des cinq piégés courra droit devant. Ils ne savaient pas du tout ou ils allaient mais c’était ça ou finir en crêpe. Charline, la moins athlétique du groupe commençait à fatiguer et à ralentir la cadence. Ophélia le vit du coin de l’œil et tira la scientifique par la main de toutes ses forces. Ils ne savaient pas depuis combien de temps ils courraient, mais ils le ressentaient comme une éternité. Malgré le gros rocher qui roulait derrière, ils entendirent un bruit assez familier : un courant d’eau. Et vu l’intensité du bruit il avait l’air puissant.
-Shane : m**de, il y a un trou dans le sol droit devant, il va falloir sauter !
Tous suivirent le seul homme du groupe et sautèrent par-dessus le gouffre. Il devait y avoir plusieurs mètres en dessous et un courant rapide. « Voilà d’où venait le bruit. » pensa la rose tout en franchissant le précipice. Charline ne se sentait pas capable de passer et la capitaine pirate le vit. Elle tira la blonde par le bras et la lança en criant un « Attrapes ! » à Shane. Le jeune homme réceptionna la scientifique avant de voir Ophélia atterrir à ses côtés. Le rocher se coinça dans le gouffre, stoppant ainsi sa course folle. Tous reprirent leur souffle avant de remarquer un panneau au sol devant eux, ainsi qu’une porte fermée. Charline remarqua qu’il était identique à l’un des quatre qui était au dessus de la grande porte dans la salle d’eau. Elle se positionna dessus. Ce dernier s’alluma : il était de couleur jaune et la porte s’ouvrit. Elle se dirigea vers la porte mais cette dernière se referma aussi sec. Le panneau s’était éteint au moment ou ses pieds l’avaient quitté.
-Charline : Je vois, il faut que quelqu’un reste dessus.
-Lilith : Sauf que j’aimerais d’autant que ça soit quelqu’un d’autre que toi qui reste dessus. Ca me fait mal de le dire, mais tu pourrais nous être utile.
Charline adressa un sourire narquois à la rose, ce qui l’énerva de plus belle. Il fut décidé que ça serait Charlotte qui resterait sur le panneau jaune. A vrai dire, la femme-reptile s’était proposé et personne n’y avait vu d’inconvénient. Les quatre restants passèrent la porte, laissant un regard de soutien à la volontaire. Ils se retrouvèrent à nouveau dans la salle d’eau.
-Ophélia : Hé regardez, le panneau à gauche au dessus de la grande porte est allumé !
-Shane : Ouais, et il est jaune comme celui de Charlotte.
-Charline : Continuons à trouver les autres panneaux alors.
-Lilith : Là-bas il y a un autre interrupteur, il va peut être faire baisser le niveau de l’eau ? S’enquit la rose.
-Charline : Ou le faire monter… Mais il faut prendre le risque.
-Ophélia : Tiens, l’empreinte est plus grosse cette fois-ci…Remarqua la jeune fille aux cheveux de jais une fois arrivée au pilier.
-Shane : Je pense que celui-là est pour moi.
Oblivious posa sa main sur le bouton tandis que Lilith priait pour ne pas finir sous les eaux. Le sol trembla et le niveau de l’eau descendit encore plus bas qu’ils ne l’avaient trouvé initialement, laissant découvrir une quatrième porte ou se trouvait une autre inscription dessus :
Ils arrivèrent dan une pièce étroite avec un trou au fond, dans le sol, laissant apparaître une eau un peu verdâtre. Rien d’autre, mis à part une grosse flèche rouge indiquant la direction dudit trou.
-Ophélia : Ok, ça peut pas être plus clair…
-Shane : Il faut aller sous l’eau ? On sait même pas ce qu’il y a en dessous, déclara-t-il en se penchant pour essayer de voir.
-Lilith : Je passe mon tour. Sérieusement je… Ophélia ?
La jeune pirate était en train d’enlever le canon de son bras droit et de s’attacher les cheveux. « De toute façon il n’y a que moi pour y aller pour celui-là. Retournez dans la salle d’eau et attendez qu’un des panneaux s’allume. » avait elle déclaré. Malgré quelques réticences, la rose obéit et s’en alla avec les deux autres.
La capitaine plongea et vit qu’elle avait atterri dans un véritable salon. Des canapés étaient au sol, avec des meubles en bois finement travaillé autour. Un tapis flottait même au centre. Ophélia remarqua un fil rouge le long du mur. Elle décida de le suivre et nagea jusqu’à la prochaine pièce. Le fil passait par une porte, qu’Ophélia s’empressa de franchir. Elle arriva dans une cuisine et vit que l’eau ne montait pas jusqu’au plafond. Elle remonta à la surface pour prendre sa respiration et redescendit, suivant toujours le fil. Elle passa une autre porte qui la mena dans une salle de bain. Elle vit que le fil s’engouffrait dans les conduits d’aération. « C’est vachement étroit là par contre… » pensa la nageuse. Elle prit sa respiration pendant quelques minutes et pénétra le conduit, en espérant qu’il ne soit pas très long. Elle le passa calmement néanmoins rapidement, afin de ne pas paniquer et rester coincée dans le tuyau. Elle en vit assez rapidement le bout : le fil rouge l’avait maintenant amené dans une chambre. La capitaine des Freely’s Pirates vit que le lien l’amenait vers le plafond de la pièce. Ce dernier était très haut : le fil était enroulé autour d’une échelle fixé au mur. Ophélia grimpa avec labeur les marches et arriva sur un sol dépourvu d’eau. Elle marcha jusqu’à la prochaine porte. La jeune femme écarquilla les yeux : elle se trouvait dans une bibliothèque ! Elle parcourut vite fait les rayons de livres avant de trouver l’interrupteur recherché au centre de la pièce. Il était juste à côté d’une table de chevet portant une sorte de grimoire. Intriguée, Ophélia le feuilleta vite fait avant de s’écrier :
-Ophélia : Mais c’est ce qu’on recherche ! La traduction des runes ! Mais comment l’envoyer aux autres…
Elle vit une petite flèche rouge sur le chevet qui indiquait le mur d’en face. Une trappe s’y trouvait, avec un levier juste à côté. Elle y mit le livre et tira sur la manette. Il disparut. Elle espérait qu’il arriverait à bon port pendant qu’elle se positionna assise sur le panneau qui s’alluma en rouge, une pile de livre à côté d’elle.
-Ophélia : Non pas que je vais m’ennuyer avec toute cette lecture, mais j’espère qu’ils vont se dépêcher, on n’a pas tout notre temps, puis je me les gèle un peu…
De l’autre côté, dans la salle d’eau, les trois alliés sourirent dès qu’ils virent le panneau rouge s’allumer, mais furent surpris lorsque ce dernier pivota et glissa vers le haut pour faire tomber un bibelot. Ils se précipitèrent dessus et l’ouvrirent. Un sourire collectif se dessina sur leurs visages.
-Lilith : Elle gère, merci capitaine.
***
Eliott voyait l’assassin et Pearl s’enfoncer dans le tas de marines derrière Oakwood. Il pria intérieurement pour que ce dernier n’ait pas une envie soudaine de dépecer la doyenne de son équipage. En effet, elle n’était pas taillée pour le combat, alors déjà d’une ; foncer dans une masse d’hommes armés qui ne voulaient que la mort des criminels, forcément ce n’était pas sa tasse de thé, et de deux se défendre contre un monstre assoiffé de sang encore moins.
Il ne restait plus que lui et Yvan face au sergent. Les marines se mirent en joue, mais Oakwood leur ordonna de baisser leurs armes. Il voulait être seul. Il leur ordonna également de ne pas s’occuper d’Il Demonio. Totalement déboussolés, les hommes en bleu et blanc ne savaient plus quoi faire.
De leur côté, les deux criminels étaient toujours menottés. Ils le savaient, se battre ainsi allait être tendu. Les mouvements d’Eliott allaient être ralentis et moins précis, et Yvan… aurait tout simplement l’air d’un clown. Ce dernier eut une requête envers le chevalier aux cheveux argentés :
-Yvan : Dis moi, tu sais trancher l’acier ?
-Eliott : En théorie. Je n’ai jamais pratiqué en revanche.
-Yvan : Il y a un début à tout alors !
-Eliott : Ne sois pas ridicule, tu risquerais d’y perdre gros si je rate, déclara-t-il.
-Yvan : En ce moment, notre défaite est assurée. Je préfère que l’on tente quelque chose plutôt que de se laisser mourir comme ça, et je sais que tu es de mon avis.
-Oakwood : Haha ! Serais-ce le désespoir qui mène à ces actes de folie ? Seulement je ne vous laisserais pas faire !
Le sergent fondit sur les deux hommes qui s’écartèrent d’un bond. Cet homme n’était bête qu’en apparence : il décida de s’acharner sur Eliott, ne lui laissant aucun répit et l’empêchant ainsi de trancher les menottes d’Yvan. Le chevalier parait du mieux qu’il pouvait à l’aide d’Ascalon, mais un bon nombre de coups arrivait dans le métal froid de son armure. Yvan se précipita vers les deux hommes s’interposant entre eux. Il décida de se prendre les coups du sergent, le temps qu’Eliott se concentre. Il savait qu’il n’allait pas tenir très longtemps, mais le chevalier lui inspirait confiance bizarrement. Les encouragements des marines derrière pour Oakwood avait don de l’agacer aussi. Si seulement il était libre de ses mouvements, il leur aurait fait manger le sol ! Eliott se mit en position de garde, la pointe de l’épée levée en direction du ciel. Oakwood enchaînait les coups de poings dans les bras et les cuisses du colosse. Yvan jeta un coup d’œil en direction du chevalier. Une sorte d’aura émanait de lui. Une légère brise venait faire voler ses cheveux au rythme des battements de son cœur. Il sourit et encouragea intérieurement son allié. Le sergent se retourna et vit un Eliott les yeux fermés totalement concentré. Il fondit sur ce dernier, oubliant totalement Yvan. Le jeune homme ouvrit subitement ses yeux bleus et se décala vers la gauche d’un bond. Il héla l’homme aux mains rocheuses et lui ordonna de tendre ses poignets en avant : ce qu’il fit. Eliott lança une lame d’air en direction de ce dernier avant de se réceptionner sur ses deux jambes. Le bruit du métal heurtant le sol fit tiquer le sergent. Eliott grimaça en voyant Yvan : son attaque avait généré une entaille assez profonde allant de l’espace entre l’index et le majeur gauche jusqu’au poignet. Il saignait, mais adressa un signe encourageant à Eliott. Ils encerclèrent Oakwood.
-Yvan : Là, t’es mal barré !
-Oakwood : Ne me sous-estimez pas, ni la marine d’ailleurs, c’est loin d’être terminé.
Le sergent décida d’abord de s’occuper d’Eliott, pensant que ses menottes le rendraient plus facile à éliminer. Yvan se mit en position de garde, les poings serrés devant son visage.
-Yvan : Brise garde !
Il chargea sur son adversaire en lui assénant un puissant coup du droit. Oakwood l’esquiva au dernier moment, et la roche présente sur le gant du colosse entailla sa joue finement. Le sergent eut un regard noir : il avait déjà entendu parler du criminel. Et ce n’était pas parce qu’il voyageait avec Il Demonio qu’il fallait l’effacer derrière ce dernier. Seulement, il ne pensait pas qu’il arriverait à le toucher. Il devait se méfier encore plus de lui.
-Eliott : Little Slash !
Le chevalier en profita pour lancer une lame d’air qui provoqua une petite bourrasque en direction du sergent. Il l’esquiva de justesse. Le jeune homme en armure tiqua : ses menottes l’empêchaient d’être aussi précis qu’il le voulait. Eliott chargea sur lui et commença à enchainer les coups de lame qu’Oakwood réussissait à parer on ne sait comment avec ses poings.
-Yvan : Roc Gun !
Yvan en profita pour surgir de derrière Eliott et inter-changer sa place avec lui. Il envoya un puissant et rapide coup de poing en direction du visage du sergent, seulement ce dernier mit son poing en avant à son tour. Ils étaient dorénavant poing contre poing et la puissance du coup d’Yvan aussi rapide qu’une balle de revolver fit trembler l’air autour d’eux dans un espace très restreint. Seulement le poing d’Oakwood ne faiblissait pas. Il avança d’un pas et le colosse accompagnant Il Demonio recula vivement. « C’est pas vrai, il a failli me briser les phalanges… » pensa le jeune homme. Le sergent regardait les deux d’un air supérieur, un fin sourire en coin. Il ramena son poing, toujours serré vers son visage, pour le montrer à ses adversaires, et prononça lentement et en insistant sur chaque syllabe :
-Oakwood : Tekkai.
Une clameur de la part de tous les marines en arrière plan apparu faisant limite sursauter les deux criminels. Ils braillaient tous le nom d’Oakwood, les bras levés, fêtant déjà sa victoire future. Le sergent était devenu sérieux. Il ne comptait pas laisser repartir ces hors-la-loi vivants, quitte à désobéir à son supérieur. Le sergent était en train d’appliquer sa propre vision de la justice parce que d’après lui, c’était aussi ça d’être marine.
***
Pearl trouvait ça très étrange que les marines les ait laissé passer tous les deux. Elle était quand même avec Isaia, un homme assez recherché pour les actes et fautes passées. Ils continuèrent de s’enfoncer dans le couloir d’un blanc immaculé. La doyenne pensait que la salle de contrôle n’était pas loin puisqu’Oakwood était là avec toute une armée de marines. Elle suivait Il Demonio qui courrait en lui tournant totalement le dos. Elle espérait sincèrement qu’Eliott et Yvan s’en sortiraient. La voix grave de son allié la fit sortir de sa réflexion :
-Isaia : Je crois que nous y sommes. Il n’y a plus qu’une porte dans le fond.
Ils stoppèrent leur course et s’approchèrent lentement de la porte, sur leur garde de peur de voir surgir un nouveau piège. Isaia posa sa main délicatement sur la poignée de la porte et l’ouvrit dans un geste lent. Elle grinça et s’ouvrit sur une petite pièce sombre. Des écrans de tailles différentes étaient accrochés au mur avec un clavier étrange avec plein de symboles compliqués juste en dessous. Au sol des câbles trainaient. On aurait dit un vrai bazar organisé. Pearl leva la tête sur un écran et écarquilla les yeux :
-Pearl : Ophélia ? Lilith ?
-Je ne bougerais pas si j’étais toi, lui dit une voix enfantine après un clic de revolver.
-Pearl : Camilla !
La jeune femme s’avança, sortant de l’ombre, un pistolet en main pointant la tempe de Pearl. Isaia lui, était resté silencieux jusque là et fixait un point derrière Camilla. Pearl l’avait remarqué et s’interrogeait sur ce calme anormal venant de la part d’un démon.
-Isaia : Tu peux sortir tu sais. Tu ne provoqueras plus aucun effet de surprise.
-Lieutenant : Oh mince, moi qui pensais vous faire peur ! S’indigna-t-il de façon théâtrale.
Isaia ne répondit rien, à la grande déception du Lieutenant. Il s’avança lentement vers Pearl, Camilla la menaçant toujours de son arme à feu. Il lui prit les mains et inséra une clé dans ses menottes faites en granite marin. Puis il lui tourna le dos pour se positionner aux côtés de la jeune marine. Pearl resta bouche-bée. Elle commençait à comprendre les paroles de l’assassin plus tôt dans le conduit. D’habitude elle arrivait à prévoir les réactions et les actions de ses ennemis rien qu’en les observant ou en parlant un peu avec. Mais là, cet homme était tout simplement impénétrable spirituellement. Ses actions n’avaient tout bonnement aucun sens ! La jeune femme leva les yeux en direction du Lieutenant, en lui adressant un regard noir. En temps normal, Pearl restait une véritable façade au niveau des expressions de ses émotions, mais cet homme avait réussi à la déstabiliser. Elle lui demanda d’un ton cassant :
-Pearl : Est-ce un test ?
-Lieutenant : Le test a déjà commencé depuis longtemps, ma chère. J’attends maintenant les résultats. N’est ce pas Acciaro Isaia ? Il se tourna vers l’intéressé. J’attends toujours de voir comment vous allez sauver vos amis. A moins que ce ne soit plus une priorité pour vous ?
PS : Le grimoire pour ceux qui veulent (Utilisez la colonne du milieu pour traduire)
Perona Sama- Puella Magi
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Re: D'un monde à l'autre
Isaia ne dit mot. Pour autant son aura meurtrière ne faiblissait pas. C’était même le contraire.
Sa main ne se crispa pas pour autant sur son sabre. La poigne plus ferme que d’ordinaire, la respiration plus lente, plus régulière, les yeux rivés sur le lieutenant.
Pearl analysait la situation du mieux qu’elle pouvait. Camilla la menaçait toujours mais sans menottes, la donne avait changé.
Pourtant devant le chef des marines, elle ne pensa même pas un instant à tenter un quelconque mouvement.
Isaia laissa alors échapper quelques mots, sans même faire attention à Camilla.
-Je compte tous vous donner à ma lame.
Visiblement Camilla frissonna. Pearl fit de même. Seul le Lieutenant resta impassible. En réponse à cet instinct débordant de sang, il fit un geste presque imperceptible de la main.
Camilla baissa son arme et se rapprocha de son supérieur.
Pearl fut légèrement troublée par ce changement soudain. Le temps de comprendre, Isaia lui fit signe de regarder au plafond.
Des milliers d’oiseaux de papier planaient dans le vaste espace avant de s’abattre finalement telle une pluie harassante.
« C’est dangereux »
Voilà ce que dictait l’instinct des deux hors-la-loi. Sans plus attendre, ils parèrent les origamis. Les mouvements d’Il Demonio étaient aussi gracieux que mortels. Il para toutes les lames de papier sous le regard amusé du Lieutenant.
Pearl quant à elle avait plus de mal. Elle esquivait tant bien que mal, essuyant de multiples blessures légères.
L’agencement des deux duos s’était retrouvé chamboulé. C’était maintenant les deux marines qui se trouvaient près de la porte et seule sortie.
-Va à la salle. Tu contrôleras tout directement à partir de là bas. Ici tu risques d’être prise dans le combat.
-Compris ! Mais s’il vous plait, ne cédez pas à vos lubies étrange, ce sont des criminels bon sang ! S’il faut les tuer, tuez-les ! Ordonna-t-elle presque
-Va Camilla, je sais ce que je dois faire.
A ces mots, il plia d’une rapidité effarante plusieurs feuilles de papiers. Il en fit des avions d’une forme sophistiquée avant de les laisser tournoyer autour de lui. Camilla sortit. Pearl maudissait l’attaque du Lieutenant.
-Il faut qu’on la suive… Et pour ça, on doit se débarrasser de lui… Annonça-t-elle non sans une pointe de frayeur
Isaia ne la regarda pas. Il resta figé même pas une seconde sur le ballet aérien proposé par son adversaire.
-Des feuilles aussi aiguisées que des lames de rasoirs... La légèreté du vent… La vitesse du son…
Remarquable. Lança le Sabreur à l’intention du Marine
D’un air plus sérieux et il s’adressa, pourtant à voix audible par tous, à Pearl.
-Retrouve la petite. Elle ne doit pas être trop loin mais promet moi une chose.
-Quoi ? Demanda-t-elle un peu sur ses gardes
-Sauve ceux qui étaient sur mon équipage, à part le gamin, tu peux le laisser crever.
Pearl ne pu en croire ses oreilles. L’humanité semblait exister dans ce monstre. Mais celui qu’il devait retenir semblait être un mur insurmontable. Si insurmontable que la mort pourrait être au rendez-vous…
-Je vais ouvrir la voie, tu vas te dépêcher. Dis à Charline et Yvan de ne pas m’attendre, je me débrouillerais pour les rejoindre.
Pearl ne dit mot mais savait ce que cela voulait dire.
Isaia pressa sa main contre le manche de son sabre. Il enserra sa main plus que d’ordinaire. La moindre erreur serait punie, et ce lourdement. Sa poigne devait être ferme. Lorsqu’il fut en confiance, il se focalisa entièrement sur son ennemi.
Pearl guettait l’occasion et le temps manquait.
Tout à coup, Isaia fonça sur le Lieutenant. D’une vélocité et d’une dextérité hors pair, il entreprit de tout donner dès le début.
La Danza del Fiore
Il repoussa tous les avions de papiers sans aucune exception puis attira l’attention du marine. Il n’en fallut pas plus pour que Pearl se rue vers la porte à la recherche de Camilla. Isaia occupait son opposant de son attaque la plus fulgurante.
Pearl jeta un dernier coup d’œil au démoniaque sabreur, un regard comme ceux que l’on vous lance lors d’un dernier au revoir. Puis elle regagna sa course.
Une fois la membre des Freely’s Pirates hors de porté, Isaia s’arrêta.
Le Lieutenant se mit en garde.
-Tu es prêt à mourir alors ?
Isaia le regarda de haut, un sourire narquois aux lèvres.
-Pas aujourd’hui.
Yvan et Eliott étaient aux prises avec le vaillant mais néanmoins pervers Oakwood. Cependant la réalité fut plus difficile à affronter que prévu. En effet, même à deux et au mieux de leurs capacités, ils faisaient jeux égal avec le Sergent.
Pire encore, ils étaient couverts de blessure là où Oakwood ne souffrait que de quelques contusions légères.
-Sa défense est parfaite et la puissance dans ses mains est phénoménale… Même s’il ne peut bouger lorsqu’il utilise sa défense d’acier, il difficile de l’attaquer… Déplora Eliott
Oakwood ne leur laissa pas un instant de répit pourtant. Il claqua ses mains l’une contre l’autre, avec une force telle qu’une vague de choc accompagnée d’un bruit de claquement si puissant que les deux jeunes hommes vacillèrent.
D’un bond il s’approcha d’eux et les projeta violemment contre un mur non loin. Eliott prit appui contre ce dernier puis arma son épée avant de se ruer vers le sergent à toute vitesse.
Gigantic Slash !
Un énorme coup tranchant vertical vint à la rencontre d’Oakwood.
Tekkai !
Il encaissa sans broncher, non sans un petit rictus, avant de fondre vers Eliott, prêt à l’empoigner pour lui broyer les os.
Le chevaleresque épéiste esquiva de justesse d’un pas sur le côté, révélant derrière lui Yvan, qui s’était relevé et se tenait de manière à être hors du champ de vision du Sergent.
Brise Garde !
Oakwood réagit au dernier instant, esquivant une fois de plus sur le fil. Il lui attrapa le bras puis l’enserra avant d’attraper le visage d’Yvan mais le jeune mastodonte profita de la proximité pour riposter avant de voir son visage écraser.
Perforeuse !
Yvan frappa 5 fois le Sergent au plexus solaire, avec une violence et une rapidité inouïe, lui faisant relâcher prise.
Pourtant Yvan même avec ses gants, eut l’impression de frapper du béton armé. Profitant de cette ouverture, Eliott tournoya sur lui-même avant de fracasser sa grosse épée sur son ennemi.
Ce dernier voltigea sur plusieurs mètres mais l’assaut n’était pas terminé.
Yvan le rattrapa. Le maintenant au sol avec sa main droite, il écrasa de toute sa force son poing gauche avec une rage sans égale.
Bienvenu !
Il imprima un effet de rotation si puissant qu’Oakwood s’enfonça solidement dans le sol.
-Eliott, on continue !
Eliott acquiesça, changea de place avec Yvan et enfonça, pointe en avant, sa lame. La puissance du choc fit soulever la poussière. Il voulu la retirer mais elle resta bloqué. Lorsque la poussière retomba, il remarqua que sa lame était bloquée par les muscles du sergent.
Le sergent lui attrapa la cheville avant de la broyer salement. Il le balança ensuite à travers l’immense couloir dévasté sur quelques mètres.
Yvan tenta de le prendre de vitesse mais Oakwood dévia son coup de poing et lui brisa en retour son bras.
Souffrant atrocement, Yvan et Eliott restèrent à terre. Le visage du Sergent n’était clairement plus le même. Il avait à présent une aura malsaine, une aura dérangeante, une aura de tueur, une aura qu’Yvan connaissait bien.
Regardant les deux pauvres perdants, Oakwood se débarrassa de la poussière qui s’était logée sur lui d’un revers de la main. Il cracha également des gerbes de sang.
-Vous avez réussi à me sonner un instant… Votre force brute est incroyable ! Votre fougue également ! Vous pouvez être fier de vous, vous avez amoché le grand Oakwood et pas qu’un peu !
Yvan lui jeta un regard noir. Il avait le poing serré, plus serré que d’ordinaire. Eliott s’aida de sa fidèle arme pour se relever non sans mal.
-Venez mes chers ! Venez et mourrez comme des hommes !
A ces mots, les deux criminels se ragaillardirent. « Une jambe ou un bras, c’est rien si on gagne, on pourra se soigner ! » pensèrent-il avant de charger.
Oakwood ramassa deux gros débris qu’il envoya avec une force démentielle sur ses assaillants. Yvan brisa le projectile tandis qu’Eliott l’esquiva de justesse. Oakwood en profita pour s’immiscer entre les deux combattants avant de faire claquer les paumes de ses mains sur leurs flans gauche et droit.
Eliott contra avec sa lame mais ne pu empêcher la force colossale du marine de le faire reculer. De l’autre côté Yvan eux juste le temps de réduire l’impact en reculant.
Oakwood se précipita vers Yvan, le plus fort physiquement, afin de le mettre rapidement hors d’état de nuire.
Alors qui s’apprêtait à lui écraser la paume contre son visage, Yvan lui balança de la poussière aux yeux.
Aveuglé, le marine rata sa cible, qui en profita pour lui faire le plus de dégâts possible.
Sulfateuse du Rocher !
De son poing restant, il enchaîna à portée nulle des coups qui firent gronder l’air. Oakwood activa son tekkai mais la fureur était telle qu’il commençait à briser ledit tekkai.
Bienvenu !
Après une série ravageuse, il termina avec son coup de poing rotatif, envoyant valser le Sergent dans les airs pour arriver, comme en suspension dans le temps, près d’Eliott.
Ce dernier tint son épée horizontalement avant de la lever au dessus de sa tête. Une fois le sergent juste en face lui, il abaissa celle-ci dans un souffle mortel :
Babylon no Tornado
Oakwood fut aplati au sol, dans une tornade épique. Les débris et la poussière se mêlèrent à elle, réduisant la visibilité inexistante.
Yvan resta sur ses gardes, prêt à bondir si le besoin s’en faisait ressentir. Il fallut deux bonnes minutes avant que tout retombe.
Apercevant une très vague silhouette, il plissa les yeux pour essayer de la distinguer un peu mieux.
La pression retomba lorsqu’il entendit une voix maintenant familière.
-C’est bon, on a gagné…
Eliott se tenait la tête haute, au dessus de son adversaire. Amochés et mal en point, les deux jeunes hommes ne pouvaient tout de même pas se reposer.
-Pearl ! Il faut aller la retrouver ! S’exclama Eliott
-Ouais, continuons notre route, on tombera surement sur eux… Mais ce qui m’inquiète c’est qu’ils ne sont pas revenu depuis le temps… Soit Isaia a fait son… Isaia, soit ils ont rencontré plus de problème que prévu…
Yvan regretta rapidement ses paroles. Il vit devant lui une vague de soldat lui faire face avec, pour les diriger, une petite fille arborant les couleurs de la marine et brandissant un pistolet.
-Oakwood… On ne peut rien te laisser franchement ! Allez vous tous, tuez-les on ne peut pas se permettre de laisser en vie des criminels aussi fort !
-OUI MADEMOISELLE !!! Crièrent-ils en chœur avant de les charger férocement
-Ils sont trop nombreux pour nous dans cet état… Mais nous ne pouvons pas fuir… S’amusa Yvan
-Même dans la mort, jamais je ne fuirais, retiens bien ça Yvan ! Maintenant si on comptait le nombre de marine qu’on arrive à battre avant de tomber définitivement ?
-Celui qui en a le plus gagne c’est ça ? Ok !
Tandis que la confrontation allait avoir lieu, quelque chose retint l’attention de tous. Des hommes flottèrent dans tout le couloir, au gré du vent, aussi délirant qu’irréaliste, tel des plumes.
Yvan et Eliott, qui écrasaient à tour de bras les soldats ne comprirent pas, de même que Camilla qui s’était retournée quand elle vit leur visages hagards. Eliott le réalisa par la suite :
-C’est Pearl !
Entendant cela, la petite marine se fraya un chemin entre les deux forbans et continua sa route, discrètement.
Pearl réduisait au silence la petite armée grâce à son pouvoir, Yvan et Eliott terminait ceux qui se trouvaient plus en avant.
Lorsqu’elle arriva à leur niveau elle ne pu s’arrêter, sa poursuite étant capitale. Elle donna néanmoins un papier à Eliott et leur souhaita brièvement bonne chance.
Elle repartie aussi vite qu’elle vint, mais bien décidé à mettre hors d’état de nuire Camilla et à retrouver ses amis.
Curieux de savoir ce que contenait le mot et bien aidés par le pouvoir du Wei Wei no mi, ils redoublèrent d’effort pour déblayer le passage.
Le fait de voir Oakwood profondément inconscient ébranlait le moral des marines, un bon point pour les deux combattants qui en finirent au bout d’une vingtaine de minutes.
Une fois tous à terre, ils prirent quelques minutes pour lire la note.
-Voyons donc… Commença Eliott avant de lire à haute voix
« Nous n’avons pas de temps à perdre. Vous devez vous débarrasser de tout les marines que vous croiserez, n’en laissez aucun en bon état. Je vais chercher les autres, ne vous occupez pas d’Isaia, il retient un ennemi bien plus dangereux que n’importe lequel ici. Cherchez juste la sortie au plus vite, on se rejoint là bas.
On doit être prêt à partir dès que tout le monde est là. »
-Ça s’arrête là. Conclue Eliott
Yvan eu du mal à y croire mais Isaia semblait montrer une facette pourtant perdue en lui. Puis lorsqu’il réalisa que Pearl les avait prévenues qu’il « retenait » et ne se « battait » pas, il prit conscience non seulement de la force de l’adversaire mais non seulement de l’issue qui paraissait déjà écrite.
-Allons y alors… On va sortir de ce guêpier… Non on le doit ! Annonça l’homme aux mains rocheuses non sans une once d’émotion dans la voix
Dans la salle de contrôle, l’odeur du sang, de la ferraille, du papier brûlé embaumait l’espace. Un homme, le manteau simplement vissé sur les épaules s’érigeait. Il avait une éraflure sur la joue gauche, les cheveux ébouriffés par la rude bataille qui avait fait rage ici.
Il se lécha les lèvres avant de se retourner vers les écrans brisés.
Derrière lui, par terre face contre le sol, devant la seule porte qui permettait de s’échapper, gisait Isaia, le sabre rengainé sur le côté.
-Acciaro Isaia… Un tel monstre se battant non pas pour me tuer mais pour protéger… Je le savais.
L’intéressé se releva finalement, la mine patibulaire, puis s’assis en tailleur. Le sourire plus intense que nulle autre fois, le regard aussi froid que le pire des hivers, Il Demonio s’exprima.
-Humanité par ci, humanité par là… Te montrer ce que je veux pour t’amener à faire ce que je veux que tu fasses… Maintenant je vais pouvoir me déchaîner !
Le Lieutenant le dévisagea, perplexe.
-Comment ça ce que vous vouliez que je fasse ?
Isaia se mit à rire.
-Tu aurais pu nous garder ici, la fille et moi. Mais parce que tu croyais que je voulais vraiment juste les sauver, tu as été plus laxiste, tu l’as laissé s’échapper.
Le Lieutenant eut un air gêné. Isaia se leva alors et se mit en position de dégainer.
-Oh et une chose… Personne sur cette île ne survivra !
Sa main ne se crispa pas pour autant sur son sabre. La poigne plus ferme que d’ordinaire, la respiration plus lente, plus régulière, les yeux rivés sur le lieutenant.
Pearl analysait la situation du mieux qu’elle pouvait. Camilla la menaçait toujours mais sans menottes, la donne avait changé.
Pourtant devant le chef des marines, elle ne pensa même pas un instant à tenter un quelconque mouvement.
Isaia laissa alors échapper quelques mots, sans même faire attention à Camilla.
-Je compte tous vous donner à ma lame.
Visiblement Camilla frissonna. Pearl fit de même. Seul le Lieutenant resta impassible. En réponse à cet instinct débordant de sang, il fit un geste presque imperceptible de la main.
Camilla baissa son arme et se rapprocha de son supérieur.
Pearl fut légèrement troublée par ce changement soudain. Le temps de comprendre, Isaia lui fit signe de regarder au plafond.
Des milliers d’oiseaux de papier planaient dans le vaste espace avant de s’abattre finalement telle une pluie harassante.
« C’est dangereux »
Voilà ce que dictait l’instinct des deux hors-la-loi. Sans plus attendre, ils parèrent les origamis. Les mouvements d’Il Demonio étaient aussi gracieux que mortels. Il para toutes les lames de papier sous le regard amusé du Lieutenant.
Pearl quant à elle avait plus de mal. Elle esquivait tant bien que mal, essuyant de multiples blessures légères.
L’agencement des deux duos s’était retrouvé chamboulé. C’était maintenant les deux marines qui se trouvaient près de la porte et seule sortie.
-Va à la salle. Tu contrôleras tout directement à partir de là bas. Ici tu risques d’être prise dans le combat.
-Compris ! Mais s’il vous plait, ne cédez pas à vos lubies étrange, ce sont des criminels bon sang ! S’il faut les tuer, tuez-les ! Ordonna-t-elle presque
-Va Camilla, je sais ce que je dois faire.
A ces mots, il plia d’une rapidité effarante plusieurs feuilles de papiers. Il en fit des avions d’une forme sophistiquée avant de les laisser tournoyer autour de lui. Camilla sortit. Pearl maudissait l’attaque du Lieutenant.
-Il faut qu’on la suive… Et pour ça, on doit se débarrasser de lui… Annonça-t-elle non sans une pointe de frayeur
Isaia ne la regarda pas. Il resta figé même pas une seconde sur le ballet aérien proposé par son adversaire.
-Des feuilles aussi aiguisées que des lames de rasoirs... La légèreté du vent… La vitesse du son…
Remarquable. Lança le Sabreur à l’intention du Marine
D’un air plus sérieux et il s’adressa, pourtant à voix audible par tous, à Pearl.
-Retrouve la petite. Elle ne doit pas être trop loin mais promet moi une chose.
-Quoi ? Demanda-t-elle un peu sur ses gardes
-Sauve ceux qui étaient sur mon équipage, à part le gamin, tu peux le laisser crever.
Pearl ne pu en croire ses oreilles. L’humanité semblait exister dans ce monstre. Mais celui qu’il devait retenir semblait être un mur insurmontable. Si insurmontable que la mort pourrait être au rendez-vous…
-Je vais ouvrir la voie, tu vas te dépêcher. Dis à Charline et Yvan de ne pas m’attendre, je me débrouillerais pour les rejoindre.
Pearl ne dit mot mais savait ce que cela voulait dire.
Isaia pressa sa main contre le manche de son sabre. Il enserra sa main plus que d’ordinaire. La moindre erreur serait punie, et ce lourdement. Sa poigne devait être ferme. Lorsqu’il fut en confiance, il se focalisa entièrement sur son ennemi.
Pearl guettait l’occasion et le temps manquait.
Tout à coup, Isaia fonça sur le Lieutenant. D’une vélocité et d’une dextérité hors pair, il entreprit de tout donner dès le début.
La Danza del Fiore
Il repoussa tous les avions de papiers sans aucune exception puis attira l’attention du marine. Il n’en fallut pas plus pour que Pearl se rue vers la porte à la recherche de Camilla. Isaia occupait son opposant de son attaque la plus fulgurante.
Pearl jeta un dernier coup d’œil au démoniaque sabreur, un regard comme ceux que l’on vous lance lors d’un dernier au revoir. Puis elle regagna sa course.
Une fois la membre des Freely’s Pirates hors de porté, Isaia s’arrêta.
Le Lieutenant se mit en garde.
-Tu es prêt à mourir alors ?
Isaia le regarda de haut, un sourire narquois aux lèvres.
-Pas aujourd’hui.
Yvan et Eliott étaient aux prises avec le vaillant mais néanmoins pervers Oakwood. Cependant la réalité fut plus difficile à affronter que prévu. En effet, même à deux et au mieux de leurs capacités, ils faisaient jeux égal avec le Sergent.
Pire encore, ils étaient couverts de blessure là où Oakwood ne souffrait que de quelques contusions légères.
-Sa défense est parfaite et la puissance dans ses mains est phénoménale… Même s’il ne peut bouger lorsqu’il utilise sa défense d’acier, il difficile de l’attaquer… Déplora Eliott
Oakwood ne leur laissa pas un instant de répit pourtant. Il claqua ses mains l’une contre l’autre, avec une force telle qu’une vague de choc accompagnée d’un bruit de claquement si puissant que les deux jeunes hommes vacillèrent.
D’un bond il s’approcha d’eux et les projeta violemment contre un mur non loin. Eliott prit appui contre ce dernier puis arma son épée avant de se ruer vers le sergent à toute vitesse.
Gigantic Slash !
Un énorme coup tranchant vertical vint à la rencontre d’Oakwood.
Tekkai !
Il encaissa sans broncher, non sans un petit rictus, avant de fondre vers Eliott, prêt à l’empoigner pour lui broyer les os.
Le chevaleresque épéiste esquiva de justesse d’un pas sur le côté, révélant derrière lui Yvan, qui s’était relevé et se tenait de manière à être hors du champ de vision du Sergent.
Brise Garde !
Oakwood réagit au dernier instant, esquivant une fois de plus sur le fil. Il lui attrapa le bras puis l’enserra avant d’attraper le visage d’Yvan mais le jeune mastodonte profita de la proximité pour riposter avant de voir son visage écraser.
Perforeuse !
Yvan frappa 5 fois le Sergent au plexus solaire, avec une violence et une rapidité inouïe, lui faisant relâcher prise.
Pourtant Yvan même avec ses gants, eut l’impression de frapper du béton armé. Profitant de cette ouverture, Eliott tournoya sur lui-même avant de fracasser sa grosse épée sur son ennemi.
Ce dernier voltigea sur plusieurs mètres mais l’assaut n’était pas terminé.
Yvan le rattrapa. Le maintenant au sol avec sa main droite, il écrasa de toute sa force son poing gauche avec une rage sans égale.
Bienvenu !
Il imprima un effet de rotation si puissant qu’Oakwood s’enfonça solidement dans le sol.
-Eliott, on continue !
Eliott acquiesça, changea de place avec Yvan et enfonça, pointe en avant, sa lame. La puissance du choc fit soulever la poussière. Il voulu la retirer mais elle resta bloqué. Lorsque la poussière retomba, il remarqua que sa lame était bloquée par les muscles du sergent.
Le sergent lui attrapa la cheville avant de la broyer salement. Il le balança ensuite à travers l’immense couloir dévasté sur quelques mètres.
Yvan tenta de le prendre de vitesse mais Oakwood dévia son coup de poing et lui brisa en retour son bras.
Souffrant atrocement, Yvan et Eliott restèrent à terre. Le visage du Sergent n’était clairement plus le même. Il avait à présent une aura malsaine, une aura dérangeante, une aura de tueur, une aura qu’Yvan connaissait bien.
Regardant les deux pauvres perdants, Oakwood se débarrassa de la poussière qui s’était logée sur lui d’un revers de la main. Il cracha également des gerbes de sang.
-Vous avez réussi à me sonner un instant… Votre force brute est incroyable ! Votre fougue également ! Vous pouvez être fier de vous, vous avez amoché le grand Oakwood et pas qu’un peu !
Yvan lui jeta un regard noir. Il avait le poing serré, plus serré que d’ordinaire. Eliott s’aida de sa fidèle arme pour se relever non sans mal.
-Venez mes chers ! Venez et mourrez comme des hommes !
A ces mots, les deux criminels se ragaillardirent. « Une jambe ou un bras, c’est rien si on gagne, on pourra se soigner ! » pensèrent-il avant de charger.
Oakwood ramassa deux gros débris qu’il envoya avec une force démentielle sur ses assaillants. Yvan brisa le projectile tandis qu’Eliott l’esquiva de justesse. Oakwood en profita pour s’immiscer entre les deux combattants avant de faire claquer les paumes de ses mains sur leurs flans gauche et droit.
Eliott contra avec sa lame mais ne pu empêcher la force colossale du marine de le faire reculer. De l’autre côté Yvan eux juste le temps de réduire l’impact en reculant.
Oakwood se précipita vers Yvan, le plus fort physiquement, afin de le mettre rapidement hors d’état de nuire.
Alors qui s’apprêtait à lui écraser la paume contre son visage, Yvan lui balança de la poussière aux yeux.
Aveuglé, le marine rata sa cible, qui en profita pour lui faire le plus de dégâts possible.
Sulfateuse du Rocher !
De son poing restant, il enchaîna à portée nulle des coups qui firent gronder l’air. Oakwood activa son tekkai mais la fureur était telle qu’il commençait à briser ledit tekkai.
Bienvenu !
Après une série ravageuse, il termina avec son coup de poing rotatif, envoyant valser le Sergent dans les airs pour arriver, comme en suspension dans le temps, près d’Eliott.
Ce dernier tint son épée horizontalement avant de la lever au dessus de sa tête. Une fois le sergent juste en face lui, il abaissa celle-ci dans un souffle mortel :
Babylon no Tornado
Oakwood fut aplati au sol, dans une tornade épique. Les débris et la poussière se mêlèrent à elle, réduisant la visibilité inexistante.
Yvan resta sur ses gardes, prêt à bondir si le besoin s’en faisait ressentir. Il fallut deux bonnes minutes avant que tout retombe.
Apercevant une très vague silhouette, il plissa les yeux pour essayer de la distinguer un peu mieux.
La pression retomba lorsqu’il entendit une voix maintenant familière.
-C’est bon, on a gagné…
Eliott se tenait la tête haute, au dessus de son adversaire. Amochés et mal en point, les deux jeunes hommes ne pouvaient tout de même pas se reposer.
-Pearl ! Il faut aller la retrouver ! S’exclama Eliott
-Ouais, continuons notre route, on tombera surement sur eux… Mais ce qui m’inquiète c’est qu’ils ne sont pas revenu depuis le temps… Soit Isaia a fait son… Isaia, soit ils ont rencontré plus de problème que prévu…
Yvan regretta rapidement ses paroles. Il vit devant lui une vague de soldat lui faire face avec, pour les diriger, une petite fille arborant les couleurs de la marine et brandissant un pistolet.
-Oakwood… On ne peut rien te laisser franchement ! Allez vous tous, tuez-les on ne peut pas se permettre de laisser en vie des criminels aussi fort !
-OUI MADEMOISELLE !!! Crièrent-ils en chœur avant de les charger férocement
-Ils sont trop nombreux pour nous dans cet état… Mais nous ne pouvons pas fuir… S’amusa Yvan
-Même dans la mort, jamais je ne fuirais, retiens bien ça Yvan ! Maintenant si on comptait le nombre de marine qu’on arrive à battre avant de tomber définitivement ?
-Celui qui en a le plus gagne c’est ça ? Ok !
Tandis que la confrontation allait avoir lieu, quelque chose retint l’attention de tous. Des hommes flottèrent dans tout le couloir, au gré du vent, aussi délirant qu’irréaliste, tel des plumes.
Yvan et Eliott, qui écrasaient à tour de bras les soldats ne comprirent pas, de même que Camilla qui s’était retournée quand elle vit leur visages hagards. Eliott le réalisa par la suite :
-C’est Pearl !
Entendant cela, la petite marine se fraya un chemin entre les deux forbans et continua sa route, discrètement.
Pearl réduisait au silence la petite armée grâce à son pouvoir, Yvan et Eliott terminait ceux qui se trouvaient plus en avant.
Lorsqu’elle arriva à leur niveau elle ne pu s’arrêter, sa poursuite étant capitale. Elle donna néanmoins un papier à Eliott et leur souhaita brièvement bonne chance.
Elle repartie aussi vite qu’elle vint, mais bien décidé à mettre hors d’état de nuire Camilla et à retrouver ses amis.
Curieux de savoir ce que contenait le mot et bien aidés par le pouvoir du Wei Wei no mi, ils redoublèrent d’effort pour déblayer le passage.
Le fait de voir Oakwood profondément inconscient ébranlait le moral des marines, un bon point pour les deux combattants qui en finirent au bout d’une vingtaine de minutes.
Une fois tous à terre, ils prirent quelques minutes pour lire la note.
-Voyons donc… Commença Eliott avant de lire à haute voix
« Nous n’avons pas de temps à perdre. Vous devez vous débarrasser de tout les marines que vous croiserez, n’en laissez aucun en bon état. Je vais chercher les autres, ne vous occupez pas d’Isaia, il retient un ennemi bien plus dangereux que n’importe lequel ici. Cherchez juste la sortie au plus vite, on se rejoint là bas.
On doit être prêt à partir dès que tout le monde est là. »
-Ça s’arrête là. Conclue Eliott
Yvan eu du mal à y croire mais Isaia semblait montrer une facette pourtant perdue en lui. Puis lorsqu’il réalisa que Pearl les avait prévenues qu’il « retenait » et ne se « battait » pas, il prit conscience non seulement de la force de l’adversaire mais non seulement de l’issue qui paraissait déjà écrite.
-Allons y alors… On va sortir de ce guêpier… Non on le doit ! Annonça l’homme aux mains rocheuses non sans une once d’émotion dans la voix
Dans la salle de contrôle, l’odeur du sang, de la ferraille, du papier brûlé embaumait l’espace. Un homme, le manteau simplement vissé sur les épaules s’érigeait. Il avait une éraflure sur la joue gauche, les cheveux ébouriffés par la rude bataille qui avait fait rage ici.
Il se lécha les lèvres avant de se retourner vers les écrans brisés.
Derrière lui, par terre face contre le sol, devant la seule porte qui permettait de s’échapper, gisait Isaia, le sabre rengainé sur le côté.
-Acciaro Isaia… Un tel monstre se battant non pas pour me tuer mais pour protéger… Je le savais.
L’intéressé se releva finalement, la mine patibulaire, puis s’assis en tailleur. Le sourire plus intense que nulle autre fois, le regard aussi froid que le pire des hivers, Il Demonio s’exprima.
-Humanité par ci, humanité par là… Te montrer ce que je veux pour t’amener à faire ce que je veux que tu fasses… Maintenant je vais pouvoir me déchaîner !
Le Lieutenant le dévisagea, perplexe.
-Comment ça ce que vous vouliez que je fasse ?
Isaia se mit à rire.
-Tu aurais pu nous garder ici, la fille et moi. Mais parce que tu croyais que je voulais vraiment juste les sauver, tu as été plus laxiste, tu l’as laissé s’échapper.
Le Lieutenant eut un air gêné. Isaia se leva alors et se mit en position de dégainer.
-Oh et une chose… Personne sur cette île ne survivra !
ji-san- Infatigable dessinateur
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Date d'inscription : 03/07/2012
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