Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
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Gear 2nd
ji-san
Perona Sama
Contre-amiral Smoker
8 participants
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Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Participants a écrit:
Gear 2nd vs Perona Sama
Thème : Un démon envoyé par erreur au paradis
Longueur : Entre 2 000 et 4 000 mots
Date de rendu : 9 Juin 2014
Informations Supplémentaires : Aucune
Que le meilleur gagne !
Quoi ? Vous attendiez une blague sur Pero ? Ce serait mal me connaître
- Texte 1:
Moi c’est Marco. Ou André, je sais plus trop. Je suis mort, donc dans l’au-delà. Non en fait j’en sais trop rien. D’après le type que j’ai rencontré il y a une bonne dizaine de minutes, ou une bonne demi-heure (ma montre Gucci en or est soudainement tombée en panne), je m’appellerais André, j’aurais cinquante-quatre ans et je serais mort dans un accident de la voie publique. Il a listé tout ce que j’ai fait dans ma vie, enfin sa vie, comme si un film défilait devant mes yeux. Né le trois juillet mille-neuf cent soixante à Toulon, j’aurais eu une vie bien remplie. J’aurais grandi dans une bonne famille, ultra catholique. Le genre qui va à la messe tous les dimanches matins. Puis, à la majorité et après avoir eu le baccalauréat avec excellence je serais parti dans une école d’ingénieur très réputée. Avec le temps j’aurais eu une bonne situation, fondé une famille avec une femme aimante et trois enfants. Deux garçons et une fille, la petite dernière. Je serais mort le quinze mai deux-mille quatorze, me faisant renverser par une voiture à toute vitesse.
Ayant eu la plus angélique des existences, il a été décidé qu’André aille au paradis. Sauf que je suis au paradis. Et que je suis pas André.
Soit. Je suis arrivé je ne sais comment devant les « grilles du paradis » qu’ils disent. En fait c’est juste un gros portail, fait entièrement d’or massif ! Les thunes que j’aurais pu me faire en exploitant ça, enfin, passons : c’est trop tard maintenant. Les barreaux étaient légèrement courbés, et des fleurs et plantes grimpantes étaient enchevêtrées entre ces derniers. Après m’être présenté comme André, les portes s’ouvrirent dans un grand grincement. Il fallait le reconnaître, j’étais impressionné, un petit peu. Je suis rentré avec une dizaine d’autres personnes. Ca y est, j’étais au paradis. Si seulement je pouvais envoyer mon prof de philo ici rien que pour lui faire bouffer sa fameuse question « Existe-il une vie après la mort ? ». Ouais, ce prof de philo qui m’a bien enfoncé à chaque conseil de classe, et qui m’a fait redoubler ma terminale. Mais soit, c’est du passé tout ça.
Ne sachant pas trop où me diriger, je décidai de suivre le petit groupe. Un ange (ouais, ils se prennent pour des anges ici, mais ils n’ont pas une trace d’ailes dans le dos, ni d’auréole) nous a accueilli dans une sorte de minuscule chapelle. On s’assit et il nous expliqua qu’il existait un plan hiérarchique au paradis : comme dans toute société. Au plus haut se trouvait Dieu : le commandant suprême de ce lieu. Il agirait comme un roi ; toutes les décisions importantes seraient prises par cet homme. Une femme du groupe questionna l’ange sur l’identité réelle de Dieu, mais l’ange lui répondit que ça faisait tellement longtemps qu’il était là que personne ne connaissait son nom. Lui-même l’aurait oublié. Personnellement j’y crois pas trop. Pour moi, c’est juste un pauvre type qui a un complexe d’infériorité et un cruel manque d’attention, mais bon.
Ensuite, l’ange nous informa qu’en dessous de Dieu se plaçait les apôtres qui seraient au nombre de douze. Il énuméra leurs noms, mais je m’en souviens déjà plus. Ils seraient reconnaissables au fait qu’ils portent une haute coiffe. Encore en dessous, se trouverait les saints. Il faut avoir fait une certains nombre de bonnes actions ici pour en devenir un d’après ce que j’ai compris. Mais ça ne m’intéresse pas. Puis en dessous, enfin, c’est tout le reste de la population. Nous, moi quoi.
Indépendamment, il existerait le conseil des mages, qui veillerait à la surveillance du paradis. Enfin conseil, c’est vite dit hein, ils ne sont que trois. Et ne me demandez pas pourquoi ils se font appeler « mages », ils n’ont aucun pouvoir surnaturel.
Après avoir fini son speech, l’ange se leva et nous intima de le suivre, pour une visite guidée des lieux. Mais je n’avais aucune envie de suivre ce type barbant. De toute façon, ils se rendront bien compte de leur erreur et ne tarderont pas à venir me chercher. Alors autant en profiter un max. Le type qui nous a servi de guide nous a indiqué que si on voulait grimper les échelons du paradis, il fallait respecter à la lettre les dix commandements, en plus d’avoir un comportement exemplaire. Pff, comme si je les connaissais les dix commandements !
Discrètement, je m’écartai du groupe. J’allais faire ma visite moi-même. Fallait le dire, j’étais quand même curieux de savoir à quoi le paradis ressemblait. En commençant à déambuler, les paroles de mon meilleur ami Tony refirent surface dans mon esprit :
[/color]« Marco, tu serais capable de faire ch**r ton monde jusqu’au paradis. »
Ouais… Sachant que dans tous les cas je ne resterais pas ici éternellement, alors autant faire les choses bien. Autant faire les choses en grand. A la Marco quoi.
Après quelques détours à droite à gauche, j’arrivai dans une grande rue commerçante vu les enseignes plaquées aux murs. Il y avait foule, les gens portaient pour la plupart des sacs de boutiques. Les habitants du paradis faisaient leurs emplettes tranquille quoi. Mais j’avais remarqué ce sac rose poudré récurrent. Un magasin de pâtisseries vu les macarons en décoration dessus. Je ne mis pas beaucoup de temps à trouver ledit magasin en question. Entre temps, de part mon observation, je remarquai que l’argent n’existait pas ici. Peut être qu’ils considéraient ça comme une pêché. J’entrai donc dans la boutique. La dame au comptoir me héla :
- Oh mon bon monsieur, vous venez prendre votre ration quotidienne ?
- Oui, c’est ça, lui répondit-je me prenant au jeu.
- Très bien, alors servez-vous !
« Servez-vous hein… Faut pas me le dire deux fois. » Gardai-je pour moi-même. Accessoirement, je commençais à avoir les crocs. Tous ces gâteaux me donnaient l’eau à la bouche. Je commençai par un petit muffin au chocolat que j’eus fini en trois bouchées. Puis j’attaquai sans scrupules un macaron. Puis deux, puis trois, puis dix. La femme commença à me regarder avec des yeux ronds. Sans faire attention à elle je plongeai mes doigts dans le gâteau au yaourt devant moi dans la vitrine et commença à le déchiqueter sans gêne. La dame cria que j’avais largement dépassé ma ration quotidienne. Je répliquai que j’avais un estomac d’ogre tout en l’insultant et en lui lançant du gâteau dans sa sale tronche. Les autres personnes présentes dans la pâtisserie me regardaient avec un air abasourdi. Moi je me marrais, j’étais de nouveau moi-même. Je pris un sac à l’un des clients avant de le remplir de nourriture en criant « Ceci est un hold-up ! » comme j’avais tellement l’habitude de faire. Je riais, oh que je riais ! La situation était tellement ridicule, mais si comique ! Je sortis un petit carnet de ma poche ainsi qu’un stylo. Je griffonnai sur une feuille avant de l’arracher et de la laisser devant la porte du magasin.Ton prochain, tu voleras.
Quelques minutes plus tard, je m’étais bien éloigné de la boutique. Je ne voulais pas manger les gâteaux, il fallait que j’en fasse quelque chose. Je décidai de me cacher au détour d’une ruelle le temps que cela se calme. En me tournant, je vis au sol deux petits yeux apeurés qui m’observaient. Un gamin, d’environ une dizaine d’années était recroquevillé sur lui-même, entre deux poubelles. Etonné, je me mis à sa hauteur tout en lui demandant ce qu’il faisait là et s’il allait bien. Il me répondit qu’il avait perdu ses parents, avant que son ventre gargouille. Soudain, une idée germa dans mon esprit. Une idée maléfique, une idée made in Marco. J’ouvris mon sac devant les yeux émerveillés du petit tout en lui disant de se servir sans modération. Il hésita, puis voyant mon regard assez insistant il commença à manger, tout en coupant délicatement avec des doigts une part du cake. Je lui décrétai de ne pas faire de manières avec moi en lui disant que quand un homme avait faim, les manières passaient bien après. Pour rire, je lui plongeai la tête dans le gâteau. Il en avait partout ! Hilare je l’observai terminer avant d’entendre une voix féminine. « Conan, Conan ! » appelait-elle. Le garçon leva les yeux soudainement, tout sourire. Il sortit en trombe de la ruelle, tout joyeux en appelant sa mère. Je sortis à mon tour quand la mère poussa un cri horrifié.
- Mon fils est un malpropre ! Notre famille ne fera jamais partie des saints si tu ruines tous nos efforts comme ça, Conan !
- Mais maman… se lamenta le petit garçon.
A moitié satisfait de ma bêtise, je m’approchai de la dame, tout en glissant un petit papier dans le col du jeune garçon. Je mis en place le plan B de mon stratagème. De mon air le plus sérieux, j’abordai la mère du jeune Conan :La pureté, tu détruiras.
- C’est affreux ma chère madame, j’ai vu cet enfant non loin d’ici. Il avait l’air affamé alors je lui ai donné à manger. Mais il s’est jeté sur mes pâtisseries, tel un animal sauvage ! Je jetai un coup d’œil à Conan qui faisait de grands yeux ronds. La technique : enchainer pour qu’il ne puisse pas parler. C’est quand même assez indécent.
- Je suis vraiment navré monsieur, il aura une correction une fois rentré à la maison. Encore toutes mes excuses.
- Sans vouloir paraître impoli ou quoi que ce soit, je me demandais si ce n’était pas la faute de votre mari si l’éducation de votre fils était si leste. Je ne doute aucunement sur vos compétences mais peut être que dans votre dos, votre mari le laisse faire ce qu’il veut.
- Pardon ? Je… la femme commença à bégayer, toute confuse.
- Vous savez, ça arrive à tout le monde de se tromper, lui dis-je à voix basse. Le tout est de rectifier le tir à temps. Il n’est pas trop tard pour faire marche arrière…
- Que voulez-vous dire monsieur ?
- Hé bien, ça aurait été mon fils, je l’aurais corrigé sans sommation. Mais étant donné que là ça n’était pas le cas, j’ai préféré me retenir. Vous méritez dix fois mieux, madame.
Elle évitait mon regard. Ses pommettes commençaient à rosir doucement. Elle était dans mes filets. Prise au piège.L’adultère, tu commettras, ou du moins tu inciteras.
- Vous savez, je connais un très bon restaurant… repris-je.
Je fus coupé par un bruit qui m’était très familier. Un gyrophare : la police. En très peu de temps, une unité d’hommes habillés en bleu ciel nous avait encerclés. Ironiquement on aurait pu croire que la police du paradis était composée d’anges avec des ailes blanches et des arcs et des flèches ventouses en guise d’armes, mais non en vérité. Comme de mon vivant, ils étaient armés de pistolets, matraques et tout le reste. Ca pourrait être très intéressant pour la suite d’ailleurs… Ils nous emmenèrent tous les trois au poste le plus proche pour nous interroger. Il semblerait que tout le paradis soit au courant de mes exploits dans la pâtisserie de tout à l’heure. Il n’y a pas à dire, ça ne traîne pas ici. Mais je ne comptais pas m’arrêter ici, oh que non.
Les forces de l’ordre nous expliquèrent rapidement qu’ils étaient à la recherche d’un homme qui avait fait forcing dans une boutique de gâteaux et après avoir « tout détruit sur son passage et volé ce qu’il restait », se serait enfui on ne sait ou. Je rigolais intérieurement, d’où sortaient ces inepties ? La vendeuse avait bien exagéré quand même. Mais l’homme de la police parla d’autre chose qui m’embêta un peu. Toutes les unités seraient mobilisées pour rechercher un homme qui se ferait passer pour un autre, un homme qui n’aurait rien à faire au paradis. Un certain André. Ils n’avaient donc pas encore mon véritable prénom, j’avais encore une chance.
Après nous avoir expliqué la situation ils nous prirent un par un pour l’incident de Conan, en plus de l’histoire de la pâtisserie. Ils commencèrent par moi. Soit. Mentir à la police, j’avais déjà expérimenté ça encore et encore de mon vivant. J’imagine qu’ici ils doivent fonctionner pareil. Je me présentai comme Marco. Je leur expliquai brièvement la situation avec Conan, le même mensonge que j’avais concocté pour la mère. Ensuite vint le deuxième sujet. Il fallait absolument que je m’en sorte.
- Vous vous dites appeler Marco, mais je n’ai aucun nom figurant sur ma liste, me répliqua le policier en pianotant sur son clavier.
- Peut être qu’elle n’est pas à jour, je viens d’arriver.
- Si si, elle est à jour, notre système est quasi infaillible.
- Permettez moi d’en douter, vu l’homme qui a réussi à s’infiltrer chez vous, ricanai-je. Non plus sérieusement, il doit s’agir d’un oubli. J’irais me présenter au bâtiment administratif le plus proche afin de faire rectifier cette erreur.
- Mmh, vous m’avez l’air d’avoir un comportement exemplaire, mais vous pouvez comprendre que je ne peux pas me fier complètement à vous.
- Bien entendu. Je vais vous raconter tout ce qu’il s’est passé : j’imagine que c’est ça que vous voulez savoir. Hé bien je suis arrivé pour prendre ma ration quotidienne dans cette fameuse pâtisserie. Je suis vite parti puisqu’il n’y avait pas beaucoup de monde, donc peu d’attente. Mais au loin, j’ai entendu crier peu de temps après. J’ai vu un homme courir avec l’un des sacs et le visage sale. Il me semble avoir reconnu le mari de madame qui attend dans la pièce d’à côté, ajoutai-je à voix basse.De faux témoignages pour sauver ta peau, tu feras.
L’homme en bleu ciel m’interrogea encore une bonne dizaine de minutes avant de me faire sortir. Il fit entrer la mère dans l’isoloir tandis que je m’asseyai à côté du petit garçon. Ce dernier eu un regard noir envers moi, que j’ignorai royalement. Maintenant il fallait m’enfuir. Je prétextai une envie pressante pour sortir de la salle d’attente. Aucun des hommes ne m’accompagnait ? Bizarre, ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. L’un d’entre eux m’indiqua juste la direction à prendre. Une fois hors de leur champ de vision c’est évident que je me dirigeai ailleurs.
Après avoir tourné et évité le personnel du commissariat, je tombai enfin devant la pièce que je cherchais. La salle de stockage. Je crochetai habilement la serrure, avant d’entrer dans la caverne d’Ali baba. Tous ces objets illicites entreposés ici me rappelaient un doux parfum de ma vie d’antan… Je me félicitai mentalement d’avoir mis mon manteau à poches intérieures puis je me servis tel un affamé au self de Flunch avant de repartir aussi sec._____
Je m’étais maintenant éloigné le plus possible de l’épicentre des troubles que j’avais causé. Mon temps était dorénavant limité. Il fallait que je vise plus haut, plus grand. Je débouchai sur un carrefour, et un panneau directionnel m’intrigua. « Le Parlement hein ? » me dis-je à moi-même. Il me semble que c’est là où ont lieu les conseils des trois mages, responsables de l’ordre du paradis. Je me dirigeai donc vers le Parlement, une nouvelle idée marcoesque en tête.
Arrivé là bas, je me faufilai dans le bâtiment discrètement : direction les cuisines. Manque de chance, je tombai sur un cuistot un peu trop lourd à mon gout. Ce dernier n’a pas voulu me laisser passer malgré le fait que je lui expliquai que j’étais un nouveau cuisinier ici prenant mes fonctions à partir d’aujourd’hui. Heureusement pour moi, il n’avait pas l’air costaud et peu débrouillard. Je n’avais pas de temps à perdre. Après lui avoir infligé une balayette afin qu’il tombe au sol je le lui assénai un violent coup dans le poitrail puis dans la nuque tout en lui bloquant la bouche afin qu’il ne crie pas. Je le pris sur mes épaules avant de le cacher dans un casier de vestiaire et de lui prendre ses vêtements. Je pris une pochette présente dans l’une de mes poches intérieures avant de me diriger vers mon nouveau lieu de travail.La violence, tu utiliseras et abuseras.
Tous les plats étaient déjà en train de cuire pour la réunion de ce midi des mages. J’étais apprenti, et le chef m’ordonna de surveiller les plats tandis qu’il allait prendre leur pause café, lui et ses collègues. Il ne alors restait plus que moi et le plongeur. Ce dernier étant tellement concentré sur les assiettes qu’il lavait comme s’il jouait à SOS Ouistiti, j’avais le champ libre pour faire ce que je voulais. Je sortis ma pochette et l’ouvris devant les casseroles et poêles chauffantes. Je saupoudrai chacune d’entre elle avec le contenu de mon petit sac récupéré soigneusement au commissariat ; des champignons hallucinogènes. La réunion promettait d’être intéressante.Le politiquement correct tout comme la politique, tu annihileras.
J’en avais pas fini avec le paradis, j’en voulais toujours plus. Après m’être rhabillé dans les vestiaires tout en constatant que le mec que j’avais castagné dormait encore profondément, je sortis du parlement, laissant la suite agir et prendre son cours. En déambulant dans les rues, j’aperçus une sorte d’attraction. Un tour en montgolfière, afin d’observer le paradis du ciel. Regarder le ciel vu du ciel, je me marrais intérieurement. Par chance il n’y avait pas beaucoup de monde. J’eus mon ticket après cinq minutes d’attente. Je m’envolai donc seul avec l’homme qui dirigeait le ballon. En plus de ça, il faisait le guide touristique mais je ne l’écoutais que d’une oreille. Lui répondant à chacune de ses indications par l’affirmatif, je sortis un deuxième sachet, dos à lui. J’attendis que l’on survole la ville. Je la voyais arriver tout doucement. Une fois au dessus, toujours en écoutant vaguement le guide j’ouvris mon manteau et fit tomber une bonne dizaine de sachets plastique dérobés au poste de police. D’un coup sec de dents, je les ouvris tous et renversai leur contenu un à un par-dessus là nacelle du ballon flottant. J’étais mort de rire, des larmes coulant involontairement le long de mes joues :
- Regardes-moi ça Tony ! Je joue au marchand de sable ! Hurlai-je à plein poumons.
Le guide se retourna et me regarda, totalement incrédule, avant de regarder les sacs plastiques étiquetés à mes pieds. Je n’arrivais pas à m’arrêter de rire, je n’en pouvais plus. Au fur et à mesure de sa lecture, je voyais le visage de l’homme blêmir et virer au blanc. Un peu plus et il devenait translucide, ce qui me fit éclater de rire de plus belle.
- Cocaïne, extasy, cannabis… Héroïne, crack… mais monsieur que faites-vous enfin ?!
- Haha ! Je profite de la mort tout simplement, lui répondis-je dans un grand sourire avant de sortir un revolver également piqué là-bas. Maintenant fais-moi descendre.
L’homme prit peur et me fit descendre en catastrophe, ce qui m’arrangeait bien. Nous atterrîmes dans un champ de blé. Le guide tenta de s’enfuir mais je l’assommai d’un coup de crosse. Je me mis en chemin pour retrouver la ville après avoir gravé un petit mot souvenir sur la nacelle du brave homme.Un maximum de monde, tu emmerderas._____
En ville c’était l’agitation totale. La police était débordée. Les habitants n’affichaient plus leur habituel sourire parfait. La vraie panique. Des brins d’herbe illicites tapissaient les trottoirs ici et là, et les pauvres petits résidents du paradis n’osaient pas les toucher ou ne serait-ce que de les frôler, peine d’aller en enfer pour ça. J’en riais. C’est pas possible d’être aussi coincé, ma parole ! Afin de ne pas me faire remarquer, j’imitai les passants qui s’affolaient, prenant ma plus belle voix aigue pour crier comme eux, poussant ainsi la caricature un peu plus loin. Je savais que j’arrivais au bout de mon temps imparti, je restai lucide et réaliste. Il fallait que je me frotte au plus puissant maintenant avant de partir pour l’endroit qui m’a toujours été destiné : l’enfer. Je marchai d’un pas décidé en direction du palais divin, là où se trouvait celui que je devais rencontrer : Dieu.
Arrivé là-bas, j’hésitai à franchir les portes. Je ne pouvais pas me présenter sans cadeau. Je sortis un petite bombe de peinture de ma poche arrière de jean et commençai à tagger le mur d’entrée. Après avoir fini, je m’apprêtai à entrer, mais soudainement je me retrouvai plaqué au sol par au moins cinq hommes. Ils m’informèrent que Dieu souhaitait s’entretenir avec moi, avant mon jugement. Le jugement dernier ? Peut être bien.
Je fus conduit dans une vaste pièce. Les murs étaient tapissés d’un papier dans les tons crème décorés de liserés dorés. Le sol, une moquette rouge écarlate. A ma gauche et ma droite se trouvaient une multitude de livres empilés de manière ordonnée. Face à moi, un bureau fait de marbre devant un grand vitrail qui devait représenter je ne sais qui de je ne sais quelle religion. Et un homme, debout, de dos. A cause du contre-jour, je ne pouvais voir que sa silhouette.
- Bienvenue à toi, jeune homme fougueux. J’imagine que tu sais pourquoi tu es ici.
- Dieu, je suppose ?
- Trouves-tu vraiment amusant de taguer « Hashtag #666 Satan, Lucifer, Belzébuth et toute sa clique te passe le bonjour » sur ma demeure ? Me questionna-t-il sans prendre la peine de me répondre.
- Avouez que c’était drôle quand même !
- Non pas vraiment.Les plus forts, tu provoqueras.
- Je vais vous dire un truc, Dieu. Faudrait se décoincer un peu, profiter de la vie un maximum.
- Ce sont les règles qui régissent le monde. Ce monde pour être exact. Et il fonctionne très bien comme ça.
- Des règles établies par un mec qui ne peut même pas me montrer son visage quand il me parle ? Des règles établies par un lâche ?
- Veuillez arrêter ce genre de propos je vous prie. Vous savez pertinemment que vous n’avez rien à faire ici, en plus. J’ai eu le temps de faire ma petite enquête sur vous.
- Vous avez eu le temps, ou la police l’a faite pour vous ?Insolent et fier, tu seras.
- Peu importe qui l’a faite, je sais tout sur vous, Marco.
- Je suis curieux de voir votre tête en ayant découvert mon passé, je dois l’avouer.
- Vous aviez tout pour vivre parfaitement. Né dans une famille assez aisée, fils unique, parents aimants.
- Je considère que ma vie a été parfaite du début à la fin, je n’ai rien à regretter.
- Vous auriez pu vous confesser à Dieu, afin de laver vos pêchés.
- Voilà qu’il parle à la troisième personne maintenant.
- Vous êtes intelligent, Marco. Vous n’auriez jamais du mal tourner comme cela.
- Ton seul Dieu, tu seras.
- Pardon ?
- Vous avez très bien entendu. Pour moi, vous êtes juste une enflure qui profite des faibles d’esprit. Personne n’a besoin d’un Dieu. Car chaque personne doit être son Dieu.
- C’est d’un ridicule. Tout le monde a besoin d’un Dieu.
- Ah ouais ? Et votre Dieu à vous, c’est qui ?
Un long silence s’installa entre lui et moi. Puis l’intonation de l’homme changea. Il devint plus autoritaire. Il tonna un « Emmenez-le. » de colère avant que des hommes des forces de l’ordre me tirent hors de cette pièce. Les portes se refermèrent juste devant moi. Mais je souriais. Parce que moi, né dans une assez bonne famille, moi tombé dans la drogue étant jeune, moi bourré de défauts comme la cupidité ou l’avarice, moi devenu narcotrafiquant parce j’en voulais toujours plus, moi vivant ma vie à fond, moi mort dans un accident de voiture à cause d’un course poursuite avec un autre gang, moi j’étais et je suis resté Marco. Du début jusqu’à la fin.
- Texte 2:
- - "Bordel, c’est quoi cette connerie ? Des arbres verts, des fruits verts, de l’herbe verte. Du vert en enfer ? Tu m’as pris pour qui ? Un martien ?"
Un air ébahi sur le visage, Lantos regarda autour de lui. Du vert, plein de vert, du vert partout. Un ciel bleu, des gens heureux, des sourires, de la lumière.
- "Bon au moins il fait chaud. J’aurais pas tout perdu."
Marchant lentement et regardant autour de lui, le jeune extraterrestre aux allures de délinquant marchait lentement en direction du lac qui se trouvait un peu plus bas et au bord duquel plusieurs personnes au look impeccable étaient allongées. Peut-être que ces idiots en costumes de pingouins auraient des réponses. Et ils feraient mieux, la patience n’était pas le fort de Lantos, la bagarre un peu plus.
- Hey, vous là ! Héla-t-il la personne qu’il surplombait désormais et à laquelle il faisait momentanément office de parasol.
- Vous recherchez quelque chose de particulier mon cher monsieur ? Je me ferais une joie de vous aider. Déclara l’étranger avec un aimable sourire tout en redressant son chapeau.
Ce dernier, une fois les yeux en face des trous, se mit à crier comme s'il voulait réveiller les morts - ce qui au vu de la situation peut paraître plutôt ironique - et s'enfuit en courant, suivi des autres personnes qui se trouvaient sur la plage en même temps. Bon. Il est vrai que voir un démon à la peau rouge claire, avec de fines rayures noires sur les joues et deux courtes cornes sur le sommet du crâne peut éventuellement causer ce genre de réaction.
Bon. Soit l'enfer n'était pas vraiment l'image qu'il s'en faisait, soit il y avait anguille sous roche. La dégaine des habitants l'étonnait au fur et à mesure qu'il traversait les prairies et observait des foules courir en l'apercevant. Des costumes, des toges, des pagnes, des couleurs claires pour la plupart. Tout était si soigné que Lantos avait envie de vomir. "Beurk, ces blaireaux n'ont vraiment aucun goût", pensa-t-il.
Les derniers souvenirs qu'il avait après son accident de voiture était une file interminable de gens aux apparences plus bizarres les uns que les autres. Au bout de la file se trouvait un petit palais, avec un bureau et un énorme homme dont la taille n'avait d'égal que celle de sa barbe qu'il relevait toutes les trente secondes, la poussant de son manuscrit. Lantos n'avait pas vraiment fait attention à l'endroit où il se trouvait, il avait juste entendu le vieillard dire "jugé" une bonne centaine de fois presque comme un robot, puis une autre une fois son tour arrivé. L'autre ne lui avait même pas jeté un regard que le démon à la peau rosée avait atterri vers ce lac dans un grand éclair de lumière. C'était à n'y rien comprendre.
- Wow ! Saaaluuuuut poupée !
La plantureuse blonde s’enfuit alors en courant après une bonne seconde à être restée stoïque devant cette inqualifiable vulgarité. Soupirant, Lantos se dit alors qu’il aurait bien besoin de se renseigner sur l’endroit bizarre où il se trouvait. Apercevant un grand château au loin, il tenta sa chance, se disant que de toute façon les gens importants se trouvaient toujours dans les grands bâtiments.***
Courant à en perdre haleine, l’homme au costume bleu foncé s’enfonçait de plus en plus dans les tortueux couloirs du Poste. Un dossier à la main, il tenait ses lunettes rondes de l’autre pour les empêcher de tomber durant sa course effrénée. Arrivant à destination, il ralentit le pas le temps de reprendre son souffle, puis s’identifia d’abord avec son empreinte digitale, puis avec son empreinte vocale devant la lourde porte de métal qui barrait son chemin vers le centre de commandement. Celle-ci s’ouvrit alors sans faire le moindre bruit après quelques secondes. Il entra donc, et héla son chef avant de lui tendre le dossier.
- Salinger, si vous pensez que j’ai le temps de...
- Si vous ne regardez pas ça tout de suite, on risque d’aller au-devant de sérieux ennuis monsieur. Sauf le respect que je vous dois, vous n’avez pas une seconde à perdre ! L’interrompit Salinger, cherchant toujours à reprendre son souffle.
L’homme souleva un sourcil avec l’impression de le jauger, puis prit d’un coup sec le dossier. Il se retourna alors pour l’ouvrir, prit le temps de le lire, et se retourna finalement vers Salinger, le teint blanchâtre et la mine déconfite.
- Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda-t-il en essayant de paraître calme et serein.
- Si je le savais je n’aurais pas couru jusqu’ici au point d'avoir failli trébucher une dizaine de fois, monsieur. En tout cas il se balade librement sur la lande d’Azaroth à l’instant où nous parlons. Il faut l’interpeller sans perdre de temps.
- Je sais ce que j’ai à faire officier, merci.
Beuglant des ordres dans un micro, l’homme envoya une équipe appréhender l’individu. S’il y avait bien une chose dont était fière la police de cette région, c’était de sa rapidité à agir et de son efficacité. Souriant donc, il attendit d’avoir un visuel sur l’inconnu et se mit à faire les cent pas.***
Marchant toujours les mains dans les poches, Lantos jouait avec un caillou qu'il avait trouvé sur le chemin. Au départ, il avait commencé par taper seulement dedans sans s'en préoccuper plus que ça, mais son ennui l'avait conduit à faire une simulation de dribbles en tout genre si bien qu'il s'était laissé prendre au jeu, et avançait vers le château en courant, zigzagant, effectuant des figures avec la malheureuse pierre.
Un léger grondement se fit entendre et le jeune démon arrêta net son jeu débile. Une voiture semblait arriver au loin, dans une sorte de fanfare, un gyrophare sur le capot. Plissant les yeux, Lantos se demanda si un cirque avait élu domicile dans le coin.
La voiture s'arrêta à une dizaine de mètres de lui, et quatre hommes habillés de costumes bleu foncé en sortirent.
- Nous sommes la loi de ces contrées, vous avez été jugé dangereux, couchez-vous face contre terre ! Commença un des policiers.
- Lâchez-moi les schtroumpfs, je cherche où je suis, j'ai d'autre chats à fouetter.
Les quatre policiers semblèrent d'un coup effrayé. Personne ne leur avais jamais, au grand jamais, répondu comme ça dans leur carrière. Allumant une radio, le policier qui avait posé la question contactait le QG qui les écoutait et les voyait.
- Chef, le malfrat a répondu par une remarque désobligeante.
- Répétez votre ultimatum sur un ton ferme, et ajoutez le mot "sinon" à la fin ! Répondit ce dernier à travers quelques grésillements.
- Couchez-vous face contre terre, sinon... Répéta le policier d'une voix qui se voulait assurée.
L’œil de Lantos brilla et ses sourcils se froncèrent. Il n'aimait guère les menaces, surtout lancées depuis des clowns qui jouaient aux policiers. Il s'approcha lentement de leur position, et une fois devant le chef incrédule, il lui envoya un direct du droit dans l'estomac. L'homme ne chercha pas une seconde à contrer ou esquiver, et tomba à terre les mains plaquées sur son abdomen.
- C'est quoi cette lavette ? S'étonna le démon.
Les autres se regardèrent alors, un regard qui trahissait leur peur traversa leurs yeux en parallèle. Ils tentèrent de lever les mains devant eux, en position de combat, mais aucun d'entre eux ne semblait vouloir attaquer ni même bouger. Lantos s'occupa alors de chacun d'entre eux, qu'il envoya bouler loin de la voiture avant de la prendre pour aller plus vite jusqu'au château. Pas un n'avait opposé de résistance, à se demander si les gardiens de la paix n'avaient pas abandonné sa garde.
Dans la salle de commandes, tout le monde avait perdu sa voix après avoir assisté à la scène.
- Il... Il... Quelle violence... Je n'ai jamais vu ça ! S'exclama un homme, la bouche et les yeux grands ouverts.
- Il n'y a qu'une seule explication possible. Cet homme... Cette chose n'est pas d'ici. Jamais quelqu'un comme ça n'aurait été admis au paradis. Nous n'avons jamais eu ce genre de problème, tous les brigands vont en enfer. Il s'est surement échappé de l'enfer, il est le premier à avoir réussi. Conclut Salinger avec effroi.
- Vous voulez-dire que... Il n'est peut-être que le premier parmi beaucoup d'autres ?
La salle resta silencieuse. Tous ces hommes et toutes ces femmes s'étaient levés ce matin avec le sourire, comme d'habitude. Jamais ils n'avaient de tracas, leur journée était toujours parfaite, toujours si calme, paisible. Mais aujourd'hui, tous faisaient le souvenir, voire la rencontre pour certains, de ce sentiment primaire qu'est la peur.
« Après tout, la peur n'est rien de plus que le commencement de la sagesse. »***
Avec un air de cow-boy, un brin d'herbe dans la bouche, le coude par la fenêtre, Lantos s'amusait à découvrir les limites de l'engin qu'il conduisait. Les soixante kilomètre-heure semblaient être la vitesse maximale de l'auto, si bien que la frustration du démon grandissait à chaque seconde de plus qu'il passait dans ce monde pourri. Il avait été content de voir des justiciers venir l'arrêter, après tout c'était son quotidien depuis qu'il était gamin. Espérant un bon combat pour se changer le moral, il n'avait eu affaire qu'à des punching-balls. Il avait donc pensé évacuer cette frustration par la vitesse, qui n'avait finalement fait que rajouter de l'huile sur le feu. Il n'avait même pas allumé la radio car il n'aurait pas pu supporter une déception supplémentaire, et la musique d'ici devait à tous les coups se la jouer entre comptines et chansonnettes. Le palais en vue, Lantos délaissa avec mépris la voiture en claquant la porte de toute sa force et entama le chemin pour se rendre à l'entrée.
L'or sur la façade, les vitraux représentants divers divinités sur la gigantesque porte d'entrée, la poignée en diamant et le sol en marbre blanc une fois la porte passée donnèrent à Lantos l'envie de faire exploser ce palais de riche une fois qu'il aurait les réponses à ses questions. Tant de luxure n'abritait en général que les pires bourgeois, du genre qu'on ne peut s'empêcher de frapper lorsqu'ils font exploser leur vénusté et leur vanité aux yeux de tous. Les attacher à un arbre et leur mettre des guêpes dans le slip pouvaient également donner de bons résultats. Arpentant les couloirs, il s'étonna de ne voir personne. Vu la taille du bâtiment, il devrait y avoir un paquet de monde ici. Flemmardant de devoir chercher, une idée lui vint en tête. Allumant un drap qu'il trouva sur une table avec le feu de la cheminée adjacente, il commença à faire brûler un beau feu dans la grande pièce qui devait être un énième salon. Avec un peu de chance, le feu allait s'étendre à toute la maudite baraque et faire rappliquer du monde.
Essuyant la sueur qui s'était accumulé sur son front pour cause d'avoir fait transpirer son cerveau pour faire sortir ce plan génial, Lantos quitta la pièce en sifflotant, les mains dans les poches dans un air de "c'est pas moi". Son idée relativement géniale avait eu le mérite de fonctionner. Une gigantesque alarme retentit dans tout le bâtiment et des dizaines de personnes traversaient les couloirs en courant comme des fous. Tous ceux qui croisaient en sens inverse le chemin de Lantos firent cependant demi-tour, les yeux exorbités. Lui continuait tranquillement son chemin, allant là où le vent le porterai. Enfin c'est ce qu'il pensa au départ, mais l'idée de demander son chemin venait de lui apparaître et ne lui semblait pas totalement idiote. Attrapant un homme qui passait par là par la chemise, Lantos le souleva avant de lui demander d'un air menaçant :
- Hé bouffon, c'est où que j'peux m'adresser au roi des bouffons ?
- Que... Quoi ? Nous n'avons pas ce genre de divertissement ici, nous n'avons qu'un système de politique avancé se basant sur la république et l'égalité, l'idée d'une monarchie est pure hérésie et...
- Me raconte pas ta vie, je cherche celui qui commande, qui dirige, appelle le comme tu veux, je veux juste le boss.
- Tu n'iras nulle part.
La voix venait de derrière le jeune démon qui lâcha sa proie et ne la regarda même pas s'enfuir. Se tournant pour faire face à l’homme dont elle provenait, il s'étonna et pouffa devant le petit homme aux lunettes rondes qui se tenait dans l'encablure d'une des nombreuses portes.
- Je m'appelle Salinger. Retiens-le bien, car moi vivant, jamais je ne te laisserai faire du mal aux pauvres gens que nous défendons. Je ne te laisserai pas tout saccager, beugla-t-il.
D'un coup d’œil, Lantos compris à quel genre d'homme il avait affaire. Un homme qui se tenait debout par et pour la force de ses convictions. C'était le seul genre de type qu'il respectait. Hélas sa mauvaise humeur n'allait pas l'empêcher d'envoyer valdinguer ce pantin comme les autres.
- Je me tue à vous dire que je cherche seulement où je suis et... Commença Lantos en soupirant.
Mais Salinger n'avait pas cherché à l'écouter et l'avait interrompu en courant vers lui pour le plaquer. Surpris, le démon encaissa le choc de plein fouet mais finit par faire basculer le petit homme par-dessus lui. Un néophyte qui n'avait jamais combattu n'avait aucune chance contre quelqu'un qui n'avait passé sa vie qu'à ça. Une fois à terre, Salinger se tint le ventre dans une grimace, mais retenta sa chance. C'était la première fois qu'il se montrait violent envers quelqu'un, mais son devoir lui insufflait une agressivité et un courage sans limite. Il fallait protéger ceux qui ne pouvaient pas l'être par eux-mêmes, c'était le devoir de tout homme de loi et ce n'était pas un échappé des enfers qui allait réussir à dominer le paradis par sa seule malveillance. Animé de justice et de convictions, Salinger enchaîna un nombre incalculables d'attaque qui finissaient toujours de la même façon. Il se retrouvait à terre et avait à chaque fois mal à un nouvel endroit, mais il ne cédait pas et continuait inlassablement.
Lantos commença à s'énerver et, après avoir mis le policier à terre une nouvelle fois, il plaça son pied droit sur son cou pour l'empêcher de parler et de bouger.
- Maintenant écoutes-moi mon gars. Je suis simplement là pour trouver où j'ai atterri. Je tue pas par plaisir, mais si tu continues à me chauffer je me ferai une joie de te trancher la tête, compris ? Maintenant mène moi à ton supérieur, j'ai besoin de réponses.
- Qu'est-ce que tu racontes, démon ? Tu es à l'avant-poste Est du Paradis, le rempart de partie Est. Notre rôle est de...
- T'as dit quoi là ? Le paradis ?
Un monumental s'en suivit. Lantos était complètement médusé de ne pas avoir ne serait-ce qu'envisagé l'idée d'avoir mis les pieds au paradis. L'autre blaireau avec sa longue barbe avait dû se tromper. Vraiment pas doué le gars, soupira Lantos.
- Bon. T'as pas une idée de comment je pourrais me rentre en enfer plutôt ? J'ai aucune envie d'être ici, c'est ch**nt à mourir, personne pour se battre.
L’incrédulité se voyait sur le visage de Salinger. Il était à bout de forces, couvert de blessures, avec une semelle qui l'empêchait de respirer, et pourtant il était heureux.
- Tu n'es pas là pour... Blesser ces honnêtes gens? Je suis heureux, Réussit-il à murmurer avant de s'évanouir.
- Drôle de type... Il avait déjà dépassé sa limite depuis longtemps. Salinger hein ? On se battra à nouveau quand tu auras un peu mieux appris, dit Lantos, aussi bien dans le vide que pour lui-même.
Finalement, il ne lui manquait plus qu'une seule réponse, comment quitter cet endroit et se rendre en enfer ? Le pourquoi du comment il était arrivé ici l'intéressait bien peu, mais il avait du mal à croire que cette malchance soit tombé sur sa pomme. Arpentant donc de nouveau les grands couloirs marbrés, Lantos commença à se lasser de cette quête. Il n'avait jamais eu l'esprit aventurier et préférait en général une bonne solution vite fait bien fait. L'incendie en avait été une parfaite. Il en manquait donc une seconde pour rameuter un des chefs qui saurait comment l'envoyer en enfer directement. Continuant à marcher, le démon réfléchissait à mille et un stratagèmes plus barbares les uns que les autres, incluant la possibilité de faire exploser les chambres une à une, lorsqu'il se posa dos à un vase pour se reposer trente secondes. Aussitôt ceci fait, une entrée secrète coulissa et le mur se déroba sous son dos, si bien qu'il failli tomber.
- Bon, ben... Ça c'est fait.
- Il... Il a trouvé l'entrée secrète
Les hommes peuplant la salle de commande avaient tous crié en chœur, après avoir vu le démon arriver par le mur latéral qui abritait l'entrée secrète que l'on utilisait parfois en cas de dernier recours ou d'atteinte à la sécurité.
- Il est trop rusé ! Il va tous nous tuer, aux abris !
Les forces de l'ordre se mirent à courir dans tous les sens, excepté le chef qui lui, faisait face à Lantos. Il le jaugea du coin de l'oeil et tenta une approche:
-
J'ai vu votre conversation avec l'adjudant Salinger. Alors comme ça vous n'êtes réellement qu'à la recherche d'un moyen d'aller en enfer ? Lui demanda prudemment le général.
- Je me tue à vous l'expliquer, répondit Lantos, prenant le temps de s'arrêter sur chaque mot distinctement comme s'il s'adressait à un demeuré.
- Ainsi soit-il. J'ai contacté le roi Enma, responsable de la répartition des âmes dès leur décès. Il m'a dit que vous envoyer ici n'avait pas été une erreur de sa part. Votre mort a en réalité sauvé un enfant qui passait dans la rue à ce moment-là et qui était sur le point de se faire percuter si vous n'aviez pas pris sa place. Le roi Enma a pris cela pour de l'héroïsme et vous a placé au paradis.
- Vous voulez parler du gamin à qui j'essayais de prendre le ballon pour remplacer le mien que j'avais crevé quelques jours plus tôt ?
- ...
Oui. Disons que oui. En tout cas, j'ai négocié avec le roi Enma votre envoi direct vers l'enfer, vous n'avez simplement qu'à vous placer ici, dit-il au démon en point un siège monté sur une estrade.
Bon vent, et ne revenez pas !
- Eh ben c'est pas trop tôt les gars, bordel vous êtes des longs à la détente hein !
S'asseyant sur la chaise, s'accoudant comme un roi, Lantos repensa à sa mort. Il était censé avoir une grosse bagarre contre la bande rivale la semaine d'après, il ne pourrait jamais la faire. Il soupira, espérant que l'enfer serait un peu plus divertissant, et ferma les yeux le temps du voyage. Passèrent peut-être quelques secondes, quelques minutes voire quelques heures qu'il ne l'aurait pas su. Repassant en mémoire les souvenirs ayant marqué sa vie, il fut interrompu par une voix entre l'aigu et le rauque. Une voix de diablotin comme on peut l'imaginer aisément.
- Un nouvel arrivant, kikikiki. Sois le bienvenu en enfer kikikiki. On va commencer par les présentations : Le gros là c'est Belze, le grand c'est Astor. Ils sont là pour te souhaiter la bienvenue à leur façon avant de te mettre dans les cachots, agonisant, histoire que tu sois prêt à travailler dès la semaine prochaine.
- Y’a pas à dire, on est mieux chez soi, répondit Lantos dans un sourire en craquant ses poings l'un contre l'autre.
Dernière édition par Contre-amiral Smoker le Jeu 12 Juin - 14:05, édité 1 fois
Contre-amiral Smoker- Plume Vagabonde
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Bonne chance mon petit Geagearouchoux
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Bonne chance vous deux !
Je voterais sans prendre en compte que l'un d'entre vous deux peut me bannir s'il le veut ()
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ji-san- Infatigable dessinateur
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Jeux, lettres et match !!!
Que la créativité soit avec vous Perona Sama etGuigui Gear 2nd !!
Que la créativité soit avec vous Perona Sama et
HashiRonan- Vastolorde
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Sans plus attendre, les créations de nos deux concurrents
Bravo à eux et que le(la) meilleur(e) gagne !
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- Texte 1:
Moi c’est Marco. Ou André, je sais plus trop. Je suis mort, donc dans l’au-delà. Non en fait j’en sais trop rien. D’après le type que j’ai rencontré il y a une bonne dizaine de minutes, ou une bonne demi-heure (ma montre Gucci en or est soudainement tombée en panne), je m’appellerais André, j’aurais cinquante-quatre ans et je serais mort dans un accident de la voie publique. Il a listé tout ce que j’ai fait dans ma vie, enfin sa vie, comme si un film défilait devant mes yeux. Né le trois juillet mille-neuf cent soixante à Toulon, j’aurais eu une vie bien remplie. J’aurais grandi dans une bonne famille, ultra catholique. Le genre qui va à la messe tous les dimanches matins. Puis, à la majorité et après avoir eu le baccalauréat avec excellence je serais parti dans une école d’ingénieur très réputée. Avec le temps j’aurais eu une bonne situation, fondé une famille avec une femme aimante et trois enfants. Deux garçons et une fille, la petite dernière. Je serais mort le quinze mai deux-mille quatorze, me faisant renverser par une voiture à toute vitesse.
Ayant eu la plus angélique des existences, il a été décidé qu’André aille au paradis. Sauf que je suis au paradis. Et que je suis pas André.
Soit. Je suis arrivé je ne sais comment devant les « grilles du paradis » qu’ils disent. En fait c’est juste un gros portail, fait entièrement d’or massif ! Les thunes que j’aurais pu me faire en exploitant ça, enfin, passons : c’est trop tard maintenant. Les barreaux étaient légèrement courbés, et des fleurs et plantes grimpantes étaient enchevêtrées entre ces derniers. Après m’être présenté comme André, les portes s’ouvrirent dans un grand grincement. Il fallait le reconnaître, j’étais impressionné, un petit peu. Je suis rentré avec une dizaine d’autres personnes. Ca y est, j’étais au paradis. Si seulement je pouvais envoyer mon prof de philo ici rien que pour lui faire bouffer sa fameuse question « Existe-il une vie après la mort ? ». Ouais, ce prof de philo qui m’a bien enfoncé à chaque conseil de classe, et qui m’a fait redoubler ma terminale. Mais soit, c’est du passé tout ça.
Ne sachant pas trop où me diriger, je décidai de suivre le petit groupe. Un ange (ouais, ils se prennent pour des anges ici, mais ils n’ont pas une trace d’ailes dans le dos, ni d’auréole) nous a accueilli dans une sorte de minuscule chapelle. On s’assit et il nous expliqua qu’il existait un plan hiérarchique au paradis : comme dans toute société. Au plus haut se trouvait Dieu : le commandant suprême de ce lieu. Il agirait comme un roi ; toutes les décisions importantes seraient prises par cet homme. Une femme du groupe questionna l’ange sur l’identité réelle de Dieu, mais l’ange lui répondit que ça faisait tellement longtemps qu’il était là que personne ne connaissait son nom. Lui-même l’aurait oublié. Personnellement j’y crois pas trop. Pour moi, c’est juste un pauvre type qui a un complexe d’infériorité et un cruel manque d’attention, mais bon.
Ensuite, l’ange nous informa qu’en dessous de Dieu se plaçait les apôtres qui seraient au nombre de douze. Il énuméra leurs noms, mais je m’en souviens déjà plus. Ils seraient reconnaissables au fait qu’ils portent une haute coiffe. Encore en dessous, se trouverait les saints. Il faut avoir fait une certains nombre de bonnes actions ici pour en devenir un d’après ce que j’ai compris. Mais ça ne m’intéresse pas. Puis en dessous, enfin, c’est tout le reste de la population. Nous, moi quoi.
Indépendamment, il existerait le conseil des mages, qui veillerait à la surveillance du paradis. Enfin conseil, c’est vite dit hein, ils ne sont que trois. Et ne me demandez pas pourquoi ils se font appeler « mages », ils n’ont aucun pouvoir surnaturel.
Après avoir fini son speech, l’ange se leva et nous intima de le suivre, pour une visite guidée des lieux. Mais je n’avais aucune envie de suivre ce type barbant. De toute façon, ils se rendront bien compte de leur erreur et ne tarderont pas à venir me chercher. Alors autant en profiter un max. Le type qui nous a servi de guide nous a indiqué que si on voulait grimper les échelons du paradis, il fallait respecter à la lettre les dix commandements, en plus d’avoir un comportement exemplaire. Pff, comme si je les connaissais les dix commandements !
Discrètement, je m’écartai du groupe. J’allais faire ma visite moi-même. Fallait le dire, j’étais quand même curieux de savoir à quoi le paradis ressemblait. En commençant à déambuler, les paroles de mon meilleur ami Tony refirent surface dans mon esprit :« Marco, tu serais capable de faire ch**r ton monde jusqu’au paradis. »
Ouais… Sachant que dans tous les cas je ne resterais pas ici éternellement, alors autant faire les choses bien. Autant faire les choses en grand. A la Marco quoi.
Après quelques détours à droite à gauche, j’arrivai dans une grande rue commerçante vu les enseignes plaquées aux murs. Il y avait foule, les gens portaient pour la plupart des sacs de boutiques. Les habitants du paradis faisaient leurs emplettes tranquille quoi. Mais j’avais remarqué ce sac rose poudré récurrent. Un magasin de pâtisseries vu les macarons en décoration dessus. Je ne mis pas beaucoup de temps à trouver ledit magasin en question. Entre temps, de part mon observation, je remarquai que l’argent n’existait pas ici. Peut être qu’ils considéraient ça comme une pêché. J’entrai donc dans la boutique. La dame au comptoir me héla :
- Oh mon bon monsieur, vous venez prendre votre ration quotidienne ?
- Oui, c’est ça, lui répondit-je me prenant au jeu.
- Très bien, alors servez-vous !
« Servez-vous hein… Faut pas me le dire deux fois. » Gardai-je pour moi-même. Accessoirement, je commençais à avoir les crocs. Tous ces gâteaux me donnaient l’eau à la bouche. Je commençai par un petit muffin au chocolat que j’eus fini en trois bouchées. Puis j’attaquai sans scrupules un macaron. Puis deux, puis trois, puis dix. La femme commença à me regarder avec des yeux ronds. Sans faire attention à elle je plongeai mes doigts dans le gâteau au yaourt devant moi dans la vitrine et commença à le déchiqueter sans gêne. La dame cria que j’avais largement dépassé ma ration quotidienne. Je répliquai que j’avais un estomac d’ogre tout en l’insultant et en lui lançant du gâteau dans sa sale tronche. Les autres personnes présentes dans la pâtisserie me regardaient avec un air abasourdi. Moi je me marrais, j’étais de nouveau moi-même. Je pris un sac à l’un des clients avant de le remplir de nourriture en criant « Ceci est un hold-up ! » comme j’avais tellement l’habitude de faire. Je riais, oh que je riais ! La situation était tellement ridicule, mais si comique ! Je sortis un petit carnet de ma poche ainsi qu’un stylo. Je griffonnai sur une feuille avant de l’arracher et de la laisser devant la porte du magasin.Ton prochain, tu voleras.
Quelques minutes plus tard, je m’étais bien éloigné de la boutique. Je ne voulais pas manger les gâteaux, il fallait que j’en fasse quelque chose. Je décidai de me cacher au détour d’une ruelle le temps que cela se calme. En me tournant, je vis au sol deux petits yeux apeurés qui m’observaient. Un gamin, d’environ une dizaine d’années était recroquevillé sur lui-même, entre deux poubelles. Etonné, je me mis à sa hauteur tout en lui demandant ce qu’il faisait là et s’il allait bien. Il me répondit qu’il avait perdu ses parents, avant que son ventre gargouille. Soudain, une idée germa dans mon esprit. Une idée maléfique, une idée made in Marco. J’ouvris mon sac devant les yeux émerveillés du petit tout en lui disant de se servir sans modération. Il hésita, puis voyant mon regard assez insistant il commença à manger, tout en coupant délicatement avec des doigts une part du cake. Je lui décrétai de ne pas faire de manières avec moi en lui disant que quand un homme avait faim, les manières passaient bien après. Pour rire, je lui plongeai la tête dans le gâteau. Il en avait partout ! Hilare je l’observai terminer avant d’entendre une voix féminine. « Conan, Conan ! » appelait-elle. Le garçon leva les yeux soudainement, tout sourire. Il sortit en trombe de la ruelle, tout joyeux en appelant sa mère. Je sortis à mon tour quand la mère poussa un cri horrifié.
- Mon fils est un malpropre ! Notre famille ne fera jamais partie des saints si tu ruines tous nos efforts comme ça, Conan !
- Mais maman… se lamenta le petit garçon.
A moitié satisfait de ma bêtise, je m’approchai de la dame, tout en glissant un petit papier dans le col du jeune garçon. Je mis en place le plan B de mon stratagème. De mon air le plus sérieux, j’abordai la mère du jeune Conan :La pureté, tu détruiras.
- C’est affreux ma chère madame, j’ai vu cet enfant non loin d’ici. Il avait l’air affamé alors je lui ai donné à manger. Mais il s’est jeté sur mes pâtisseries, tel un animal sauvage ! Je jetai un coup d’œil à Conan qui faisait de grands yeux ronds. La technique : enchainer pour qu’il ne puisse pas parler. C’est quand même assez indécent.
- Je suis vraiment navré monsieur, il aura une correction une fois rentré à la maison. Encore toutes mes excuses.
- Sans vouloir paraître impoli ou quoi que ce soit, je me demandais si ce n’était pas la faute de votre mari si l’éducation de votre fils était si leste. Je ne doute aucunement sur vos compétences mais peut être que dans votre dos, votre mari le laisse faire ce qu’il veut.
- Pardon ? Je… la femme commença à bégayer, toute confuse.
- Vous savez, ça arrive à tout le monde de se tromper, lui dis-je à voix basse. Le tout est de rectifier le tir à temps. Il n’est pas trop tard pour faire marche arrière…
- Que voulez-vous dire monsieur ?
- Hé bien, ça aurait été mon fils, je l’aurais corrigé sans sommation. Mais étant donné que là ça n’était pas le cas, j’ai préféré me retenir. Vous méritez dix fois mieux, madame.
Elle évitait mon regard. Ses pommettes commençaient à rosir doucement. Elle était dans mes filets. Prise au piège.L’adultère, tu commettras, ou du moins tu inciteras.
- Vous savez, je connais un très bon restaurant… repris-je.
Je fus coupé par un bruit qui m’était très familier. Un gyrophare : la police. En très peu de temps, une unité d’hommes habillés en bleu ciel nous avait encerclés. Ironiquement on aurait pu croire que la police du paradis était composée d’anges avec des ailes blanches et des arcs et des flèches ventouses en guise d’armes, mais non en vérité. Comme de mon vivant, ils étaient armés de pistolets, matraques et tout le reste. Ca pourrait être très intéressant pour la suite d’ailleurs… Ils nous emmenèrent tous les trois au poste le plus proche pour nous interroger. Il semblerait que tout le paradis soit au courant de mes exploits dans la pâtisserie de tout à l’heure. Il n’y a pas à dire, ça ne traîne pas ici. Mais je ne comptais pas m’arrêter ici, oh que non.
Les forces de l’ordre nous expliquèrent rapidement qu’ils étaient à la recherche d’un homme qui avait fait forcing dans une boutique de gâteaux et après avoir « tout détruit sur son passage et volé ce qu’il restait », se serait enfui on ne sait ou. Je rigolais intérieurement, d’où sortaient ces inepties ? La vendeuse avait bien exagéré quand même. Mais l’homme de la police parla d’autre chose qui m’embêta un peu. Toutes les unités seraient mobilisées pour rechercher un homme qui se ferait passer pour un autre, un homme qui n’aurait rien à faire au paradis. Un certain André. Ils n’avaient donc pas encore mon véritable prénom, j’avais encore une chance.
Après nous avoir expliqué la situation ils nous prirent un par un pour l’incident de Conan, en plus de l’histoire de la pâtisserie. Ils commencèrent par moi. Soit. Mentir à la police, j’avais déjà expérimenté ça encore et encore de mon vivant. J’imagine qu’ici ils doivent fonctionner pareil. Je me présentai comme Marco. Je leur expliquai brièvement la situation avec Conan, le même mensonge que j’avais concocté pour la mère. Ensuite vint le deuxième sujet. Il fallait absolument que je m’en sorte.
- Vous vous dites appeler Marco, mais je n’ai aucun nom figurant sur ma liste, me répliqua le policier en pianotant sur son clavier.
- Peut être qu’elle n’est pas à jour, je viens d’arriver.
- Si si, elle est à jour, notre système est quasi infaillible.
- Permettez moi d’en douter, vu l’homme qui a réussi à s’infiltrer chez vous, ricanai-je. Non plus sérieusement, il doit s’agir d’un oubli. J’irais me présenter au bâtiment administratif le plus proche afin de faire rectifier cette erreur.
- Mmh, vous m’avez l’air d’avoir un comportement exemplaire, mais vous pouvez comprendre que je ne peux pas me fier complètement à vous.
- Bien entendu. Je vais vous raconter tout ce qu’il s’est passé : j’imagine que c’est ça que vous voulez savoir. Hé bien je suis arrivé pour prendre ma ration quotidienne dans cette fameuse pâtisserie. Je suis vite parti puisqu’il n’y avait pas beaucoup de monde, donc peu d’attente. Mais au loin, j’ai entendu crier peu de temps après. J’ai vu un homme courir avec l’un des sacs et le visage sale. Il me semble avoir reconnu le mari de madame qui attend dans la pièce d’à côté, ajoutai-je à voix basse.De faux témoignages pour sauver ta peau, tu feras.
L’homme en bleu ciel m’interrogea encore une bonne dizaine de minutes avant de me faire sortir. Il fit entrer la mère dans l’isoloir tandis que je m’asseyai à côté du petit garçon. Ce dernier eu un regard noir envers moi, que j’ignorai royalement. Maintenant il fallait m’enfuir. Je prétextai une envie pressante pour sortir de la salle d’attente. Aucun des hommes ne m’accompagnait ? Bizarre, ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire. L’un d’entre eux m’indiqua juste la direction à prendre. Une fois hors de leur champ de vision c’est évident que je me dirigeai ailleurs.
Après avoir tourné et évité le personnel du commissariat, je tombai enfin devant la pièce que je cherchais. La salle de stockage. Je crochetai habilement la serrure, avant d’entrer dans la caverne d’Ali baba. Tous ces objets illicites entreposés ici me rappelaient un doux parfum de ma vie d’antan… Je me félicitai mentalement d’avoir mis mon manteau à poches intérieures puis je me servis tel un affamé au self de Flunch avant de repartir aussi sec._____
Je m’étais maintenant éloigné le plus possible de l’épicentre des troubles que j’avais causé. Mon temps était dorénavant limité. Il fallait que je vise plus haut, plus grand. Je débouchai sur un carrefour, et un panneau directionnel m’intrigua. « Le Parlement hein ? » me dis-je à moi-même. Il me semble que c’est là où ont lieu les conseils des trois mages, responsables de l’ordre du paradis. Je me dirigeai donc vers le Parlement, une nouvelle idée marcoesque en tête.
Arrivé là bas, je me faufilai dans le bâtiment discrètement : direction les cuisines. Manque de chance, je tombai sur un cuistot un peu trop lourd à mon gout. Ce dernier n’a pas voulu me laisser passer malgré le fait que je lui expliquai que j’étais un nouveau cuisinier ici prenant mes fonctions à partir d’aujourd’hui. Heureusement pour moi, il n’avait pas l’air costaud et peu débrouillard. Je n’avais pas de temps à perdre. Après lui avoir infligé une balayette afin qu’il tombe au sol je le lui assénai un violent coup dans le poitrail puis dans la nuque tout en lui bloquant la bouche afin qu’il ne crie pas. Je le pris sur mes épaules avant de le cacher dans un casier de vestiaire et de lui prendre ses vêtements. Je pris une pochette présente dans l’une de mes poches intérieures avant de me diriger vers mon nouveau lieu de travail.La violence, tu utiliseras et abuseras.
Tous les plats étaient déjà en train de cuire pour la réunion de ce midi des mages. J’étais apprenti, et le chef m’ordonna de surveiller les plats tandis qu’il allait prendre leur pause café, lui et ses collègues. Il ne alors restait plus que moi et le plongeur. Ce dernier étant tellement concentré sur les assiettes qu’il lavait comme s’il jouait à SOS Ouistiti, j’avais le champ libre pour faire ce que je voulais. Je sortis ma pochette et l’ouvris devant les casseroles et poêles chauffantes. Je saupoudrai chacune d’entre elle avec le contenu de mon petit sac récupéré soigneusement au commissariat ; des champignons hallucinogènes. La réunion promettait d’être intéressante.Le politiquement correct tout comme la politique, tu annihileras.
J’en avais pas fini avec le paradis, j’en voulais toujours plus. Après m’être rhabillé dans les vestiaires tout en constatant que le mec que j’avais castagné dormait encore profondément, je sortis du parlement, laissant la suite agir et prendre son cours. En déambulant dans les rues, j’aperçus une sorte d’attraction. Un tour en montgolfière, afin d’observer le paradis du ciel. Regarder le ciel vu du ciel, je me marrais intérieurement. Par chance il n’y avait pas beaucoup de monde. J’eus mon ticket après cinq minutes d’attente. Je m’envolai donc seul avec l’homme qui dirigeait le ballon. En plus de ça, il faisait le guide touristique mais je ne l’écoutais que d’une oreille. Lui répondant à chacune de ses indications par l’affirmatif, je sortis un deuxième sachet, dos à lui. J’attendis que l’on survole la ville. Je la voyais arriver tout doucement. Une fois au dessus, toujours en écoutant vaguement le guide j’ouvris mon manteau et fit tomber une bonne dizaine de sachets plastique dérobés au poste de police. D’un coup sec de dents, je les ouvris tous et renversai leur contenu un à un par-dessus là nacelle du ballon flottant. J’étais mort de rire, des larmes coulant involontairement le long de mes joues :
- Regardes-moi ça Tony ! Je joue au marchand de sable ! Hurlai-je à plein poumons.
Le guide se retourna et me regarda, totalement incrédule, avant de regarder les sacs plastiques étiquetés à mes pieds. Je n’arrivais pas à m’arrêter de rire, je n’en pouvais plus. Au fur et à mesure de sa lecture, je voyais le visage de l’homme blêmir et virer au blanc. Un peu plus et il devenait translucide, ce qui me fit éclater de rire de plus belle.
- Cocaïne, extasy, cannabis… Héroïne, crack… mais monsieur que faites-vous enfin ?!
- Haha ! Je profite de la mort tout simplement, lui répondis-je dans un grand sourire avant de sortir un revolver également piqué là-bas. Maintenant fais-moi descendre.
L’homme prit peur et me fit descendre en catastrophe, ce qui m’arrangeait bien. Nous atterrîmes dans un champ de blé. Le guide tenta de s’enfuir mais je l’assommai d’un coup de crosse. Je me mis en chemin pour retrouver la ville après avoir gravé un petit mot souvenir sur la nacelle du brave homme.Un maximum de monde, tu emmerderas._____
En ville c’était l’agitation totale. La police était débordée. Les habitants n’affichaient plus leur habituel sourire parfait. La vraie panique. Des brins d’herbe illicites tapissaient les trottoirs ici et là, et les pauvres petits résidents du paradis n’osaient pas les toucher ou ne serait-ce que de les frôler, peine d’aller en enfer pour ça. J’en riais. C’est pas possible d’être aussi coincé, ma parole ! Afin de ne pas me faire remarquer, j’imitai les passants qui s’affolaient, prenant ma plus belle voix aigue pour crier comme eux, poussant ainsi la caricature un peu plus loin. Je savais que j’arrivais au bout de mon temps imparti, je restai lucide et réaliste. Il fallait que je me frotte au plus puissant maintenant avant de partir pour l’endroit qui m’a toujours été destiné : l’enfer. Je marchai d’un pas décidé en direction du palais divin, là où se trouvait celui que je devais rencontrer : Dieu.
Arrivé là-bas, j’hésitai à franchir les portes. Je ne pouvais pas me présenter sans cadeau. Je sortis un petite bombe de peinture de ma poche arrière de jean et commençai à tagger le mur d’entrée. Après avoir fini, je m’apprêtai à entrer, mais soudainement je me retrouvai plaqué au sol par au moins cinq hommes. Ils m’informèrent que Dieu souhaitait s’entretenir avec moi, avant mon jugement. Le jugement dernier ? Peut être bien.
Je fus conduit dans une vaste pièce. Les murs étaient tapissés d’un papier dans les tons crème décorés de liserés dorés. Le sol, une moquette rouge écarlate. A ma gauche et ma droite se trouvaient une multitude de livres empilés de manière ordonnée. Face à moi, un bureau fait de marbre devant un grand vitrail qui devait représenter je ne sais qui de je ne sais quelle religion. Et un homme, debout, de dos. A cause du contre-jour, je ne pouvais voir que sa silhouette.
- Bienvenue à toi, jeune homme fougueux. J’imagine que tu sais pourquoi tu es ici.
- Dieu, je suppose ?
- Trouves-tu vraiment amusant de taguer « Hashtag #666 Satan, Lucifer, Belzébuth et toute sa clique te passe le bonjour » sur ma demeure ? Me questionna-t-il sans prendre la peine de me répondre.
- Avouez que c’était drôle quand même !
- Non pas vraiment.Les plus forts, tu provoqueras.
- Je vais vous dire un truc, Dieu. Faudrait se décoincer un peu, profiter de la vie un maximum.
- Ce sont les règles qui régissent le monde. Ce monde pour être exact. Et il fonctionne très bien comme ça.
- Des règles établies par un mec qui ne peut même pas me montrer son visage quand il me parle ? Des règles établies par un lâche ?
- Veuillez arrêter ce genre de propos je vous prie. Vous savez pertinemment que vous n’avez rien à faire ici, en plus. J’ai eu le temps de faire ma petite enquête sur vous.
- Vous avez eu le temps, ou la police l’a faite pour vous ?Insolent et fier, tu seras.
- Peu importe qui l’a faite, je sais tout sur vous, Marco.
- Je suis curieux de voir votre tête en ayant découvert mon passé, je dois l’avouer.
- Vous aviez tout pour vivre parfaitement. Né dans une famille assez aisée, fils unique, parents aimants.
- Je considère que ma vie a été parfaite du début à la fin, je n’ai rien à regretter.
- Vous auriez pu vous confesser à Dieu, afin de laver vos pêchés.
- Voilà qu’il parle à la troisième personne maintenant.
- Vous êtes intelligent, Marco. Vous n’auriez jamais du mal tourner comme cela.
- Ton seul Dieu, tu seras.
- Pardon ?
- Vous avez très bien entendu. Pour moi, vous êtes juste une enflure qui profite des faibles d’esprit. Personne n’a besoin d’un Dieu. Car chaque personne doit être son Dieu.
- C’est d’un ridicule. Tout le monde a besoin d’un Dieu.
- Ah ouais ? Et votre Dieu à vous, c’est qui ?
Un long silence s’installa entre lui et moi. Puis l’intonation de l’homme changea. Il devint plus autoritaire. Il tonna un « Emmenez-le. » de colère avant que des hommes des forces de l’ordre me tirent hors de cette pièce. Les portes se refermèrent juste devant moi. Mais je souriais. Parce que moi, né dans une assez bonne famille, moi tombé dans la drogue étant jeune, moi bourré de défauts comme la cupidité ou l’avarice, moi devenu narcotrafiquant parce j’en voulais toujours plus, moi vivant ma vie à fond, moi mort dans un accident de voiture à cause d’un course poursuite avec un autre gang, moi j’étais et je suis resté Marco. Du début jusqu’à la fin.
- Texte 2:
- - "Bordel, c’est quoi cette connerie ? Des arbres verts, des fruits verts, de l’herbe verte. Du vert en enfer ? Tu m’as pris pour qui ? Un martien ?"
Un air ébahi sur le visage, Lantos regarda autour de lui. Du vert, plein de vert, du vert partout. Un ciel bleu, des gens heureux, des sourires, de la lumière.
- "Bon au moins il fait chaud. J’aurais pas tout perdu."
Marchant lentement et regardant autour de lui, le jeune extraterrestre aux allures de délinquant marchait lentement en direction du lac qui se trouvait un peu plus bas et au bord duquel plusieurs personnes au look impeccable étaient allongées. Peut-être que ces idiots en costumes de pingouins auraient des réponses. Et ils feraient mieux, la patience n’était pas le fort de Lantos, la bagarre un peu plus.
- Hey, vous là ! Héla-t-il la personne qu’il surplombait désormais et à laquelle il faisait momentanément office de parasol.
- Vous recherchez quelque chose de particulier mon cher monsieur ? Je me ferais une joie de vous aider. Déclara l’étranger avec un aimable sourire tout en redressant son chapeau.
Ce dernier, une fois les yeux en face des trous, se mit à crier comme s'il voulait réveiller les morts - ce qui au vu de la situation peut paraître plutôt ironique - et s'enfuit en courant, suivi des autres personnes qui se trouvaient sur la plage en même temps. Bon. Il est vrai que voir un démon à la peau rouge claire, avec de fines rayures noires sur les joues et deux courtes cornes sur le sommet du crâne peut éventuellement causer ce genre de réaction.
Bon. Soit l'enfer n'était pas vraiment l'image qu'il s'en faisait, soit il y avait anguille sous roche. La dégaine des habitants l'étonnait au fur et à mesure qu'il traversait les prairies et observait des foules courir en l'apercevant. Des costumes, des toges, des pagnes, des couleurs claires pour la plupart. Tout était si soigné que Lantos avait envie de vomir. "Beurk, ces blaireaux n'ont vraiment aucun goût", pensa-t-il.
Les derniers souvenirs qu'il avait après son accident de voiture était une file interminable de gens aux apparences plus bizarres les uns que les autres. Au bout de la file se trouvait un petit palais, avec un bureau et un énorme homme dont la taille n'avait d'égal que celle de sa barbe qu'il relevait toutes les trente secondes, la poussant de son manuscrit. Lantos n'avait pas vraiment fait attention à l'endroit où il se trouvait, il avait juste entendu le vieillard dire "jugé" une bonne centaine de fois presque comme un robot, puis une autre une fois son tour arrivé. L'autre ne lui avait même pas jeté un regard que le démon à la peau rosée avait atterri vers ce lac dans un grand éclair de lumière. C'était à n'y rien comprendre.
- Wow ! Saaaluuuuut poupée !
La plantureuse blonde s’enfuit alors en courant après une bonne seconde à être restée stoïque devant cette inqualifiable vulgarité. Soupirant, Lantos se dit alors qu’il aurait bien besoin de se renseigner sur l’endroit bizarre où il se trouvait. Apercevant un grand château au loin, il tenta sa chance, se disant que de toute façon les gens importants se trouvaient toujours dans les grands bâtiments.***
Courant à en perdre haleine, l’homme au costume bleu foncé s’enfonçait de plus en plus dans les tortueux couloirs du Poste. Un dossier à la main, il tenait ses lunettes rondes de l’autre pour les empêcher de tomber durant sa course effrénée. Arrivant à destination, il ralentit le pas le temps de reprendre son souffle, puis s’identifia d’abord avec son empreinte digitale, puis avec son empreinte vocale devant la lourde porte de métal qui barrait son chemin vers le centre de commandement. Celle-ci s’ouvrit alors sans faire le moindre bruit après quelques secondes. Il entra donc, et héla son chef avant de lui tendre le dossier.
- Salinger, si vous pensez que j’ai le temps de...
- Si vous ne regardez pas ça tout de suite, on risque d’aller au-devant de sérieux ennuis monsieur. Sauf le respect que je vous dois, vous n’avez pas une seconde à perdre ! L’interrompit Salinger, cherchant toujours à reprendre son souffle.
L’homme souleva un sourcil avec l’impression de le jauger, puis prit d’un coup sec le dossier. Il se retourna alors pour l’ouvrir, prit le temps de le lire, et se retourna finalement vers Salinger, le teint blanchâtre et la mine déconfite.
- Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Demanda-t-il en essayant de paraître calme et serein.
- Si je le savais je n’aurais pas couru jusqu’ici au point d'avoir failli trébucher une dizaine de fois, monsieur. En tout cas il se balade librement sur la lande d’Azaroth à l’instant où nous parlons. Il faut l’interpeller sans perdre de temps.
- Je sais ce que j’ai à faire officier, merci.
Beuglant des ordres dans un micro, l’homme envoya une équipe appréhender l’individu. S’il y avait bien une chose dont était fière la police de cette région, c’était de sa rapidité à agir et de son efficacité. Souriant donc, il attendit d’avoir un visuel sur l’inconnu et se mit à faire les cent pas.***
Marchant toujours les mains dans les poches, Lantos jouait avec un caillou qu'il avait trouvé sur le chemin. Au départ, il avait commencé par taper seulement dedans sans s'en préoccuper plus que ça, mais son ennui l'avait conduit à faire une simulation de dribbles en tout genre si bien qu'il s'était laissé prendre au jeu, et avançait vers le château en courant, zigzagant, effectuant des figures avec la malheureuse pierre.
Un léger grondement se fit entendre et le jeune démon arrêta net son jeu débile. Une voiture semblait arriver au loin, dans une sorte de fanfare, un gyrophare sur le capot. Plissant les yeux, Lantos se demanda si un cirque avait élu domicile dans le coin.
La voiture s'arrêta à une dizaine de mètres de lui, et quatre hommes habillés de costumes bleu foncé en sortirent.
- Nous sommes la loi de ces contrées, vous avez été jugé dangereux, couchez-vous face contre terre ! Commença un des policiers.
- Lâchez-moi les schtroumpfs, je cherche où je suis, j'ai d'autre chats à fouetter.
Les quatre policiers semblèrent d'un coup effrayé. Personne ne leur avais jamais, au grand jamais, répondu comme ça dans leur carrière. Allumant une radio, le policier qui avait posé la question contactait le QG qui les écoutait et les voyait.
- Chef, le malfrat a répondu par une remarque désobligeante.
- Répétez votre ultimatum sur un ton ferme, et ajoutez le mot "sinon" à la fin ! Répondit ce dernier à travers quelques grésillements.
- Couchez-vous face contre terre, sinon... Répéta le policier d'une voix qui se voulait assurée.
L’œil de Lantos brilla et ses sourcils se froncèrent. Il n'aimait guère les menaces, surtout lancées depuis des clowns qui jouaient aux policiers. Il s'approcha lentement de leur position, et une fois devant le chef incrédule, il lui envoya un direct du droit dans l'estomac. L'homme ne chercha pas une seconde à contrer ou esquiver, et tomba à terre les mains plaquées sur son abdomen.
- C'est quoi cette lavette ? S'étonna le démon.
Les autres se regardèrent alors, un regard qui trahissait leur peur traversa leurs yeux en parallèle. Ils tentèrent de lever les mains devant eux, en position de combat, mais aucun d'entre eux ne semblait vouloir attaquer ni même bouger. Lantos s'occupa alors de chacun d'entre eux, qu'il envoya bouler loin de la voiture avant de la prendre pour aller plus vite jusqu'au château. Pas un n'avait opposé de résistance, à se demander si les gardiens de la paix n'avaient pas abandonné sa garde.
Dans la salle de commandes, tout le monde avait perdu sa voix après avoir assisté à la scène.
- Il... Il... Quelle violence... Je n'ai jamais vu ça ! S'exclama un homme, la bouche et les yeux grands ouverts.
- Il n'y a qu'une seule explication possible. Cet homme... Cette chose n'est pas d'ici. Jamais quelqu'un comme ça n'aurait été admis au paradis. Nous n'avons jamais eu ce genre de problème, tous les brigands vont en enfer. Il s'est surement échappé de l'enfer, il est le premier à avoir réussi. Conclut Salinger avec effroi.
- Vous voulez-dire que... Il n'est peut-être que le premier parmi beaucoup d'autres ?
La salle resta silencieuse. Tous ces hommes et toutes ces femmes s'étaient levés ce matin avec le sourire, comme d'habitude. Jamais ils n'avaient de tracas, leur journée était toujours parfaite, toujours si calme, paisible. Mais aujourd'hui, tous faisaient le souvenir, voire la rencontre pour certains, de ce sentiment primaire qu'est la peur.
« Après tout, la peur n'est rien de plus que le commencement de la sagesse. »***
Avec un air de cow-boy, un brin d'herbe dans la bouche, le coude par la fenêtre, Lantos s'amusait à découvrir les limites de l'engin qu'il conduisait. Les soixante kilomètre-heure semblaient être la vitesse maximale de l'auto, si bien que la frustration du démon grandissait à chaque seconde de plus qu'il passait dans ce monde pourri. Il avait été content de voir des justiciers venir l'arrêter, après tout c'était son quotidien depuis qu'il était gamin. Espérant un bon combat pour se changer le moral, il n'avait eu affaire qu'à des punching-balls. Il avait donc pensé évacuer cette frustration par la vitesse, qui n'avait finalement fait que rajouter de l'huile sur le feu. Il n'avait même pas allumé la radio car il n'aurait pas pu supporter une déception supplémentaire, et la musique d'ici devait à tous les coups se la jouer entre comptines et chansonnettes. Le palais en vue, Lantos délaissa avec mépris la voiture en claquant la porte de toute sa force et entama le chemin pour se rendre à l'entrée.
L'or sur la façade, les vitraux représentants divers divinités sur la gigantesque porte d'entrée, la poignée en diamant et le sol en marbre blanc une fois la porte passée donnèrent à Lantos l'envie de faire exploser ce palais de riche une fois qu'il aurait les réponses à ses questions. Tant de luxure n'abritait en général que les pires bourgeois, du genre qu'on ne peut s'empêcher de frapper lorsqu'ils font exploser leur vénusté et leur vanité aux yeux de tous. Les attacher à un arbre et leur mettre des guêpes dans le slip pouvaient également donner de bons résultats. Arpentant les couloirs, il s'étonna de ne voir personne. Vu la taille du bâtiment, il devrait y avoir un paquet de monde ici. Flemmardant de devoir chercher, une idée lui vint en tête. Allumant un drap qu'il trouva sur une table avec le feu de la cheminée adjacente, il commença à faire brûler un beau feu dans la grande pièce qui devait être un énième salon. Avec un peu de chance, le feu allait s'étendre à toute la maudite baraque et faire rappliquer du monde.
Essuyant la sueur qui s'était accumulé sur son front pour cause d'avoir fait transpirer son cerveau pour faire sortir ce plan génial, Lantos quitta la pièce en sifflotant, les mains dans les poches dans un air de "c'est pas moi". Son idée relativement géniale avait eu le mérite de fonctionner. Une gigantesque alarme retentit dans tout le bâtiment et des dizaines de personnes traversaient les couloirs en courant comme des fous. Tous ceux qui croisaient en sens inverse le chemin de Lantos firent cependant demi-tour, les yeux exorbités. Lui continuait tranquillement son chemin, allant là où le vent le porterai. Enfin c'est ce qu'il pensa au départ, mais l'idée de demander son chemin venait de lui apparaître et ne lui semblait pas totalement idiote. Attrapant un homme qui passait par là par la chemise, Lantos le souleva avant de lui demander d'un air menaçant :
- Hé bouffon, c'est où que j'peux m'adresser au roi des bouffons ?
- Que... Quoi ? Nous n'avons pas ce genre de divertissement ici, nous n'avons qu'un système de politique avancé se basant sur la république et l'égalité, l'idée d'une monarchie est pure hérésie et...
- Me raconte pas ta vie, je cherche celui qui commande, qui dirige, appelle le comme tu veux, je veux juste le boss.
- Tu n'iras nulle part.
La voix venait de derrière le jeune démon qui lâcha sa proie et ne la regarda même pas s'enfuir. Se tournant pour faire face à l’homme dont elle provenait, il s'étonna et pouffa devant le petit homme aux lunettes rondes qui se tenait dans l'encablure d'une des nombreuses portes.
- Je m'appelle Salinger. Retiens-le bien, car moi vivant, jamais je ne te laisserai faire du mal aux pauvres gens que nous défendons. Je ne te laisserai pas tout saccager, beugla-t-il.
D'un coup d’œil, Lantos compris à quel genre d'homme il avait affaire. Un homme qui se tenait debout par et pour la force de ses convictions. C'était le seul genre de type qu'il respectait. Hélas sa mauvaise humeur n'allait pas l'empêcher d'envoyer valdinguer ce pantin comme les autres.
- Je me tue à vous dire que je cherche seulement où je suis et... Commença Lantos en soupirant.
Mais Salinger n'avait pas cherché à l'écouter et l'avait interrompu en courant vers lui pour le plaquer. Surpris, le démon encaissa le choc de plein fouet mais finit par faire basculer le petit homme par-dessus lui. Un néophyte qui n'avait jamais combattu n'avait aucune chance contre quelqu'un qui n'avait passé sa vie qu'à ça. Une fois à terre, Salinger se tint le ventre dans une grimace, mais retenta sa chance. C'était la première fois qu'il se montrait violent envers quelqu'un, mais son devoir lui insufflait une agressivité et un courage sans limite. Il fallait protéger ceux qui ne pouvaient pas l'être par eux-mêmes, c'était le devoir de tout homme de loi et ce n'était pas un échappé des enfers qui allait réussir à dominer le paradis par sa seule malveillance. Animé de justice et de convictions, Salinger enchaîna un nombre incalculables d'attaque qui finissaient toujours de la même façon. Il se retrouvait à terre et avait à chaque fois mal à un nouvel endroit, mais il ne cédait pas et continuait inlassablement.
Lantos commença à s'énerver et, après avoir mis le policier à terre une nouvelle fois, il plaça son pied droit sur son cou pour l'empêcher de parler et de bouger.
- Maintenant écoutes-moi mon gars. Je suis simplement là pour trouver où j'ai atterri. Je tue pas par plaisir, mais si tu continues à me chauffer je me ferai une joie de te trancher la tête, compris ? Maintenant mène moi à ton supérieur, j'ai besoin de réponses.
- Qu'est-ce que tu racontes, démon ? Tu es à l'avant-poste Est du Paradis, le rempart de partie Est. Notre rôle est de...
- T'as dit quoi là ? Le paradis ?
Un monumental s'en suivit. Lantos était complètement médusé de ne pas avoir ne serait-ce qu'envisagé l'idée d'avoir mis les pieds au paradis. L'autre blaireau avec sa longue barbe avait dû se tromper. Vraiment pas doué le gars, soupira Lantos.
- Bon. T'as pas une idée de comment je pourrais me rentre en enfer plutôt ? J'ai aucune envie d'être ici, c'est ch**nt à mourir, personne pour se battre.
L’incrédulité se voyait sur le visage de Salinger. Il était à bout de forces, couvert de blessures, avec une semelle qui l'empêchait de respirer, et pourtant il était heureux.
- Tu n'es pas là pour... Blesser ces honnêtes gens? Je suis heureux, Réussit-il à murmurer avant de s'évanouir.
- Drôle de type... Il avait déjà dépassé sa limite depuis longtemps. Salinger hein ? On se battra à nouveau quand tu auras un peu mieux appris, dit Lantos, aussi bien dans le vide que pour lui-même.
Finalement, il ne lui manquait plus qu'une seule réponse, comment quitter cet endroit et se rendre en enfer ? Le pourquoi du comment il était arrivé ici l'intéressait bien peu, mais il avait du mal à croire que cette malchance soit tombé sur sa pomme. Arpentant donc de nouveau les grands couloirs marbrés, Lantos commença à se lasser de cette quête. Il n'avait jamais eu l'esprit aventurier et préférait en général une bonne solution vite fait bien fait. L'incendie en avait été une parfaite. Il en manquait donc une seconde pour rameuter un des chefs qui saurait comment l'envoyer en enfer directement. Continuant à marcher, le démon réfléchissait à mille et un stratagèmes plus barbares les uns que les autres, incluant la possibilité de faire exploser les chambres une à une, lorsqu'il se posa dos à un vase pour se reposer trente secondes. Aussitôt ceci fait, une entrée secrète coulissa et le mur se déroba sous son dos, si bien qu'il failli tomber.
- Bon, ben... Ça c'est fait.
- Il... Il a trouvé l'entrée secrète
Les hommes peuplant la salle de commande avaient tous crié en chœur, après avoir vu le démon arriver par le mur latéral qui abritait l'entrée secrète que l'on utilisait parfois en cas de dernier recours ou d'atteinte à la sécurité.
- Il est trop rusé ! Il va tous nous tuer, aux abris !
Les forces de l'ordre se mirent à courir dans tous les sens, excepté le chef qui lui, faisait face à Lantos. Il le jaugea du coin de l'oeil et tenta une approche:
-
J'ai vu votre conversation avec l'adjudant Salinger. Alors comme ça vous n'êtes réellement qu'à la recherche d'un moyen d'aller en enfer ? Lui demanda prudemment le général.
- Je me tue à vous l'expliquer, répondit Lantos, prenant le temps de s'arrêter sur chaque mot distinctement comme s'il s'adressait à un demeuré.
- Ainsi soit-il. J'ai contacté le roi Enma, responsable de la répartition des âmes dès leur décès. Il m'a dit que vous envoyer ici n'avait pas été une erreur de sa part. Votre mort a en réalité sauvé un enfant qui passait dans la rue à ce moment-là et qui était sur le point de se faire percuter si vous n'aviez pas pris sa place. Le roi Enma a pris cela pour de l'héroïsme et vous a placé au paradis.
- Vous voulez parler du gamin à qui j'essayais de prendre le ballon pour remplacer le mien que j'avais crevé quelques jours plus tôt ?
- ...
Oui. Disons que oui. En tout cas, j'ai négocié avec le roi Enma votre envoi direct vers l'enfer, vous n'avez simplement qu'à vous placer ici, dit-il au démon en point un siège monté sur une estrade.
Bon vent, et ne revenez pas !
- Eh ben c'est pas trop tôt les gars, bordel vous êtes des longs à la détente hein !
S'asseyant sur la chaise, s'accoudant comme un roi, Lantos repensa à sa mort. Il était censé avoir une grosse bagarre contre la bande rivale la semaine d'après, il ne pourrait jamais la faire. Il soupira, espérant que l'enfer serait un peu plus divertissant, et ferma les yeux le temps du voyage. Passèrent peut-être quelques secondes, quelques minutes voire quelques heures qu'il ne l'aurait pas su. Repassant en mémoire les souvenirs ayant marqué sa vie, il fut interrompu par une voix entre l'aigu et le rauque. Une voix de diablotin comme on peut l'imaginer aisément.
- Un nouvel arrivant, kikikiki. Sois le bienvenu en enfer kikikiki. On va commencer par les présentations : Le gros là c'est Belze, le grand c'est Astor. Ils sont là pour te souhaiter la bienvenue à leur façon avant de te mettre dans les cachots, agonisant, histoire que tu sois prêt à travailler dès la semaine prochaine.
- Y’a pas à dire, on est mieux chez soi, répondit Lantos dans un sourire en craquant ses poings l'un contre l'autre.
Contre-amiral Smoker- Plume Vagabonde
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
- spoiler:
- Les deux textes sont pas mal bien que totalement différent. Je vote cependant pour le Texte 2 qui a mon humble avis est meilleur, certaines référence m'ont bien fait rire notamment: celle à Dragon Ball avec le Roi Enma et à Eyeshield 21 lorsque le héro joue a taper en zigzagant avec un caillou (ou alors c'était pas voulus et j'ai juste pensé à ça...)
HashiRonan- Vastolorde
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Hum je savais pas qu'on devait expliquer son vote
Et ouais les mecs cette fois c'est moi qui donne mon avis
Je vais dire quelque chose que je rêvais de dire...
Alors bravo à vous deux
Et ouais les mecs cette fois c'est moi qui donne mon avis
Je vais dire quelque chose que je rêvais de dire...
Alors bravo à vous deux
- Spoiler:
- J'ai aimé les deux textes même si au final je vote pour le premier
J'ai trouvé Marco bien classe et rien que l'idée de l'histoire et les commandements étaient cool, je l'ai trouvé super original, je sais pas si j'arrive à bien m'expliquer mais j'ai adoré, le seul fait que je l'ai lu en entier (pour moi c'est un pavé) prouve que j'ai beaucoup aimé.
Pour le second, il était bien lui aussi mais je l'ai trouvé moins original même si le sujet le rend de base je pense mais j'ai aimé aussi, simplement moins que le premier.
Désolé, je n'arrive pas à dire clairement ce que je pense.
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Bravo aux deux participants pour ces deux textes que j'ai bien aimé lire
- Spoiler:
- J'ai beaucoup aimé les deux écrits.
Je dois dire tout de même que le premier texte est bien construit. J'aime bien aimé suivre le parcours de Marco, avec cette histoire de dix commandements plutôt bien trouvé. De plus c'est agréable à lire, une bonne mise en page, chaque situation est racontée de manière rapide et complète. J'ai franchement bien adoré.
Le texte deux m'a moins plu. J'ai trouvé la mise en page moins bonne, un peu plus compliqué à lire, mais j'ai bien aimé les références aux mangas (on est sur un forum de manga après tout )
Bref mon vote va au teste 1 mais le 2 n'était lui aussi pas mal
ji-san- Infatigable dessinateur
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
- Spoiler:
- Le premier texte est manifestement mieux écrit que le deuxième, mais ce dernier est tout autant plaisant à lire.
C’est intéressant de lire ce que pensent les deux auteurs de "l’au-delà", leur description du paradis, et de ses habitants.
J’ai voté pour le texte 1
Dernière édition par pikel999 le Sam 11 Avr - 15:12, édité 1 fois
pikel999- Coloriste Addict
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Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Je suis là pour donner mon vote
- Spoiler:
- Alors sachez tout d'abord que j'ai beaucoup aimé les deux textes
En revanche l'ambiance générale qui se dégageait du second m'a d'avantage plu, même si je l'ai trouvé un peu moins bien écrit. Les références aux mangas m'ont bien plu aussi
Donc voilà, mon vote va pour le second texte.
Monkey D Kurama- Flemmard émérite
-
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Date d'inscription : 21/06/2012
Re: Duel Littéraire n°12 : Gear 2nd vs Perona Sama
Bon je clos ce duel car il n'y aura plus de vote je pense
Félicitations à Perona Sama pour sa victoire et son super texte que j'ai adoré lire !
PS : Le texte de Perona Sama est donc le 1 et le mien le 2
Félicitations à Perona Sama pour sa victoire et son super texte que j'ai adoré lire !
PS : Le texte de Perona Sama est donc le 1 et le mien le 2
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