[Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
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[Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Mesdames messieurs et autres abominations tentaculaires, je vous souhaite la bienvenue au Foutoir du Flemmard !
Plus qu'une échoppe, c'est une véritable cave aux milles trésors que je vous présente là. Enfin, plutôt une bien étrange bibliothèque. Ce n'est un secret pour personne, je ne suis pas foutu de terminer une fic en bonne et due forme : j'ai du en commencer une demi-douzaine, sans jamais parvenir à y mettre décemment un terme. Pourquoi ? Et bien la réponse est que toujours j'ai commencé l'écriture sur un coup de tête, sans jamais rien prévoir. Donc dès que l'engouement de la nouveauté retombe, je me retrouvais sans cesse dans l'incapacité de continuer l'écriture. C'est pourquoi je crée aujourd'hui un topic sur lequel je posterais différents écrits, des courtes fan-fictions, des nouvelles, voire des poèmes etc. Cette fois-ci j'ai déjà prévu ce qu'il se passera du début à la fin, donc je ne risque pas de m'arrêter en cours de route ! Puis ce ne sera pas de longues fics. Pour le titre j'ai failli prendre "Unhocronomicon" pour faire une petite référence à Lovecraft, mais finalement le troll qui est en moi en a décidé autrement !
Mon premier projet d'écriture et de renouer avec mes premières amours et de partir sur une fan fiction se déroulant dans l'univers de Monster Hunter. Mais cette fois-ci je vais l'écrire de sorte à ce qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir joué au jeu pour comprendre et apprécier. Je ferais des référence à d'autres oeuvres (notamment des mangas), écrirais de jolies descriptions, illustrerais de temps à autre... Par souci d'originalité, cette "fan fiction" est censé se découper en sept parties différentes, chacune avec son propre héros qui représente un des péchés (ou pas forcément les péchés, mais on verra). Les différentes parties seront de tailles inégales, tout comme les différents chapitres qui les composeront. Et enfin pour le rythme de parution je ne me prononcerais pas, il peut être assez aléatoire.
Nous commencerons par l'orgueil.
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Chapitre 1er : Ruine
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Voili voilà, c'était le premier chapitre. J'ai conscience qu'il n'est pas très bien écrit, il me faut prendre mes marques avec ce personnage, ça devrait être mieux pour le prochain chapitre... J'espère tout du moins que le contenu vous a plu. Rien de bien original. L'univers Monster Hunter se fera plus ressentir avec les chapitres suivants ! N'hésitez pas à commenter, à me dire si vous avez aimé et dans le cas contraire expliquez moi pourquoi. J'accepte toutes les critiques, dès lors qu'elles sont constructives.
La suite devrait arriver assez vite :p
Plus qu'une échoppe, c'est une véritable cave aux milles trésors que je vous présente là. Enfin, plutôt une bien étrange bibliothèque. Ce n'est un secret pour personne, je ne suis pas foutu de terminer une fic en bonne et due forme : j'ai du en commencer une demi-douzaine, sans jamais parvenir à y mettre décemment un terme. Pourquoi ? Et bien la réponse est que toujours j'ai commencé l'écriture sur un coup de tête, sans jamais rien prévoir. Donc dès que l'engouement de la nouveauté retombe, je me retrouvais sans cesse dans l'incapacité de continuer l'écriture. C'est pourquoi je crée aujourd'hui un topic sur lequel je posterais différents écrits, des courtes fan-fictions, des nouvelles, voire des poèmes etc. Cette fois-ci j'ai déjà prévu ce qu'il se passera du début à la fin, donc je ne risque pas de m'arrêter en cours de route ! Puis ce ne sera pas de longues fics. Pour le titre j'ai failli prendre "Unhocronomicon" pour faire une petite référence à Lovecraft, mais finalement le troll qui est en moi en a décidé autrement !
Mon premier projet d'écriture et de renouer avec mes premières amours et de partir sur une fan fiction se déroulant dans l'univers de Monster Hunter. Mais cette fois-ci je vais l'écrire de sorte à ce qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir joué au jeu pour comprendre et apprécier. Je ferais des référence à d'autres oeuvres (notamment des mangas), écrirais de jolies descriptions, illustrerais de temps à autre... Par souci d'originalité, cette "fan fiction" est censé se découper en sept parties différentes, chacune avec son propre héros qui représente un des péchés (ou pas forcément les péchés, mais on verra). Les différentes parties seront de tailles inégales, tout comme les différents chapitres qui les composeront. Et enfin pour le rythme de parution je ne me prononcerais pas, il peut être assez aléatoire.
Nous commencerons par l'orgueil.
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Partie I : Orgueil
Chapitre 1er : Ruine
Il avait tout gagné, et pourtant aujourd'hui il réalisait qu'il n'avait rien. Et la seule chose qu'il désirait plus que tout lui semblait refusée. Hidenaga, du haut de la falaise, contemplait la vaste vallée de Yahegara. Nichée entre deux montagnes aux flancs verdoyants, elle n'était désormais qu'un gigantesque cimetière, héritage d'une violente guerre qui avait opposé les deux plus grand seigneurs du pays. Les corps et le sang avaient disparu depuis des années, mais de petites stèles avaient été érigées par les familles des victimes, transformant un champ de bataille en un lieu sacré. Les paupières closes, Hidenaga se revit au coeur de la tempête, sabre au poing. Virevoltant entre les ennemis, ils tranchait les gorges, perçait les armures et achevait les mourants. Un véritable dieu de la guerre il était. Le plus âgé de toute son armée, il n'en restait pas moins le guerrier le plus habile... De mercenaire, il était devenu général, et il était invaincu en combat singulier comme sur le champ de bataille. Et pourtant il ne prenait plus aucun plaisir à manier le katana. Cela faisait bien longtemps qu'Hidenaga n'avait pas ressenti la peur de mourir, le frisson du combat. Tout était devenu si facile pour lui. Il avait désormais presque quarante ans, ses plus belles années étaient derrière lui, et l'âge n'allait pas tarder à faire courber son échine, il le sentait dans chacun de ses os. La mort l'appelait, il appelait la mort. Mais qui en ce monde pourrait la lui donner ? De toute sa vie entière, il n'avait pas encore rencontré un guerrier qui soit capable de lui asséner une blessure mortelle... Ce pays ne pouvait plus lui offrir ce à quoi il aspirait. Il était né, avait grandi et fait couler le sang dans les terres de l'Est verdoyant, mais ce n'était pas ici qu'il mourrait. Le dieu de la guerre qu'il était ne pouvait pas mourir de vieillesse, non, il devait mourir au combat, lors d'une dernière étreinte mortelle avec un autre grand guerrier. Et c'est ainsi que le général Hidenaga déserta, s'enfonçant vers l'ouest, à la recherche de sa propre fin.
Une année d'errance amena le vieux guerrier aux portes d'un immense désert au sable brûlant, et au soleil meurtrier. Ah, loin étaient ses montagnes émeraude... Mais Hidenaga ne doutait pas que dans un environnement aussi rude il rencontrerait les meilleurs guerriers du monde. Du moins il l'espérait de tout son coeur. Après avoir piétiné parmi les dunes pendant de longs jours, une oasis apparut enfin devant le vétéran. Un village, dont les huttes semblaient construites en os et en bois, se dressait tout autour de l'étendue d'eau fraîche. Sans adresser un mot aux habitants des lieux, Hidenaga se rua vers l'étang et but de longues minutes, jusqu'à ce que sa terrible soif soit étanchée. Alors il dégaina son sabre et, d'un pas mesuré, se rapprocha d'une jeune femme à la peau noire qui le regardait avec des yeux ronds. Les étrangers à la peau de porcelaine comme lui ne devaient pas être légion dans ces terres arides... La pointe du katana s'enfonça légèrement dans la délicate gorge de la fille, et son sang se mit à perler. Un sourire las étira les lèvres du vieux guerrier qui lança d'une voix forte :
"- Habitants du désert ! Je n'ai qu'une chose à vous demander : un combat ! Que le meilleur guerrier de votre village de sauvages se présente devant moi, armé. Sinon j'égorge cette fille."
Aussitôt la population du village se massa autour de lui, et des cris et injures fusèrent. Des pleurs et des murmures aussi... Mais Hidenaga était sourd à tout cela. Une seule chose comptait pour lui : le guerrier qui fendait la foule pour lui faire face. Un géant, une force de la nature. Mesurant plus de deux mètres, sa peau noire marquée d'innombrables tatouage tribaux et de cicatrices, son adversaire le toisait avec une rage indicible dans le regard. C'était assurément un homme qui se battait pour protéger les siens... Peuh. Contrairement à ce que l'on dit sur les héros, cela n'aide en rien au combat. Seul le corps compte lorsque l'on se bat ! Qui a la meilleure allonge, qui est le plus rapide, qui est le plus puissant ? L'habitant du désert cracha plus qu'il ne parla, sa voix grave faisant vibrer l'air :
"- Comment oses-tu t'en prendre à une innocente, étranger ?!
- Je ne lui veux aucun mal. Je ne désire que la mort. Pourrais-tu me l'apporter, sauvage des sables ?
- J'exaucerais ton voeu."
Le guerrier noir, bondit en avant, sa lance transperçant l'air à toute vitesse. Mais l'oeil du vétéran avait suivi le moindre mouvement de son adversaire. Il effectua un pas sur le côté, esquivant de justesse la pointe du pieu osseux et contre-attaqua en plongeant son sabre vers la cuisse droite de l'homme du désert. Mais ce dernier venait de se mettre hors de portée d'un saut en arrière. Puis il frappa à nouveau d'estoc, visant cette fois si la poitrine d'Hidenaga. Le rônin parvint à dévier la puissante attaque qui ne fit que lui entailler l'épaule et se fendit vers l'avant, déjouant la garde du lancier pour tracer un profond sillon écarlate sur son flanc. Pendant d'interminables minutes, les deux hommes s'échangeaient coup sur coup, et l'âge avancée du vétéran n'était en rien un handicap, au contraire. Sa vie de guerre lui avait conféré suffisamment d'expérience pour pouvoir anticiper et réagir à chaque offensive... D'un léger bond il évita un faucha rapide et ré-atterrit en enfonçant profondément sa lame dans l'épaule du noir qui poussa un hurlement de douleur. Puis ce dernier braqua ses prunelles sombres sur le visage impassible de l'étranger. Et il lui cracha une gerbe de sang dans les yeux avant de l'empaler, au creux de l'estomac. Mortellement blessé, Hidenaga posa un genou dans le sable, un large sourire s'épanouissant sur ses lèvres. Enfin ! Enfin il quittait ce monde l'arme au poing ! Mais il ne partirait pas seul, ça non. Sa fierté le lui interdisait. Poussant un cri de guerre rageur, il se releva et effectua un rapide revers du bras en direction du cou dénudé de son bourreau. L'acier vorace du rônin s'enfonça dans la chair comme elle l'aurait fait dans l'onde pure d'un lac puis trancha l'os avec une facilité macabre. L'écarlate explosa et la tête couverte de tatouages du guerrier noir tomba dans la poussière sans un bruit. Un silence de mort s'était abattu dans l'oasis... Alors que les larmes, de joie, inondaient le visage d'Hidenaga, il prit le visage de son adversaire entre ses mains, lui referma les paupières et s'effondra en avant, serrant presque amoureusement la tête de celui qui l'avait tué. Monstre d'égoïsme, le vétéran ne se souciait pas une seule seconde de la vie qu'il avait prise. Les choses devaient être ainsi : un dieu de la guerre tel que lui ne pouvait que mourir en combattant.
"- Merci..."
Si une quelconque puissance divine existait, alors cette dernière avait puni Hidenaga. Le rônin rouvrit les yeux quelques jours plus tard. Il était dans une tente aux soies colorése, sur de confortables coussins et son corps était bandé de toutes parts. Silencieusement, il hurla de désespoir en constatant qu'il avait échoué. Il n'était même pas capable de mourir dignement... Une vieille femme portant un plateau chargée de nourriture et de linge propre entra alors et s'approcha de lui sans bruit. Sans dire mot, elle changea les bandages du vétéran et vérifia que les herbes médicinales qu'elles avaient plaquées contre ses blessures étaient toujours bien en place. Puis elle lui fit ingurgiter une mixture à la couleur verdâtre avant de lui tendre un quignon de pain dur. Hidenaga fit non de la tête, il n'avait certainement pas la force de croquer dedans. Il revenait d'entre les morts après tout... Celle qui l'avait sauvé poussa un léger soupir :
"-Il vous faut manger si vous voulez vous rétablir.
- Je ne le souhaite pas." Rétorqua le vieux guerrier, le regard vague.
"- Vous avez la chance inouïe de survivre et vous voudriez cracher dessus ! Non non non. Je ne vous laisserais pas mourir, tout simplement car j'aurais perdu du temps à vous soigner et, à mon âge, le temps est compté, héhé. " Asséna alors la vieille femme avec un sourire bienveillant.
"- Alors je vivrais je crois. Donnez moi ce morceau de pain."
Lorsqu'elle s'exécuta, le rônin la remercia, mal à l'aise puis se rendormit une fois son repas terminé. C'était un sommeil lourd, sans rêve qui l'attendait. Un sommeil qui lui rappela la mort... Comment se faisait-il ? Pourquoi n'avait-il pas succombé à cette attaque ? Lui qui désirait tant une mort noble, et ce à n'importe quel prix, pourquoi ne pouvait-il pas être heureux ?
Le lendemain, la vieille femme vint à nouveau le soigner et changer ses bandages. Pendant qu'elle s'exécutait, Hidenaga décida de l'interroger. Il devait savoir comment il avait pu survivre, où il était et qui était cette étrange femme qui semblait vivre seule dans un environnement aussi dangereux.
"- Une question à la fois, jeune homme.
- Moi, jeune ?" Ricana Hidenaga. "Vos yeux semblent en bien piètre état, vieille femme.
- Vous êtes plus jeune que moi, non ? Bon je vais tout de même répondre à toute vos interrogations, au nom du droit à l'information du patient héhé. Mon nom est Yokki'n, et je ne vis pas seule non. C'est juste que cette tente est mienne et je ne supporte pas d'être dérangée, encore plus lorsque j'ai quelqu'un à soigner ! Je suis la guérisseuse d'une caravane de marchands qui traverse ces immenses étendues couvertes de sable pour faire la liaison entre les différents villages du pays du Soleil et Loc Lac, capitale de tous les déserts. Nous vous avons trouvé pourrissant au soleil, entouré de crabes hermitaurs qui attendaient le bon moment pour vous dévorer. J'ai forcé toute la troupe à faire une halte le temps de vous accorder les premiers soins. D'ailleurs, j'espère que vous vous sentez mieux, car nous partons demain, hé.
- Merci Yokki'n." Murmura le rônin, sincère. "Je devrais vous haïr pour m'avoir sauvé la vie vous savez, vous avez bien de la chance d'être encore plus âgée que moi. Je... Je ne souhaite que la mort, mais il semblerait que personne en ce monde ne soit capable de me la donner...
- Accompagnez nous jusqu'à Sekh, vous pourriez y trouver votre bonheur... Héhé." Lança la guérisseuse d'un ton amusé.
Une année d'errance amena le vieux guerrier aux portes d'un immense désert au sable brûlant, et au soleil meurtrier. Ah, loin étaient ses montagnes émeraude... Mais Hidenaga ne doutait pas que dans un environnement aussi rude il rencontrerait les meilleurs guerriers du monde. Du moins il l'espérait de tout son coeur. Après avoir piétiné parmi les dunes pendant de longs jours, une oasis apparut enfin devant le vétéran. Un village, dont les huttes semblaient construites en os et en bois, se dressait tout autour de l'étendue d'eau fraîche. Sans adresser un mot aux habitants des lieux, Hidenaga se rua vers l'étang et but de longues minutes, jusqu'à ce que sa terrible soif soit étanchée. Alors il dégaina son sabre et, d'un pas mesuré, se rapprocha d'une jeune femme à la peau noire qui le regardait avec des yeux ronds. Les étrangers à la peau de porcelaine comme lui ne devaient pas être légion dans ces terres arides... La pointe du katana s'enfonça légèrement dans la délicate gorge de la fille, et son sang se mit à perler. Un sourire las étira les lèvres du vieux guerrier qui lança d'une voix forte :
"- Habitants du désert ! Je n'ai qu'une chose à vous demander : un combat ! Que le meilleur guerrier de votre village de sauvages se présente devant moi, armé. Sinon j'égorge cette fille."
Aussitôt la population du village se massa autour de lui, et des cris et injures fusèrent. Des pleurs et des murmures aussi... Mais Hidenaga était sourd à tout cela. Une seule chose comptait pour lui : le guerrier qui fendait la foule pour lui faire face. Un géant, une force de la nature. Mesurant plus de deux mètres, sa peau noire marquée d'innombrables tatouage tribaux et de cicatrices, son adversaire le toisait avec une rage indicible dans le regard. C'était assurément un homme qui se battait pour protéger les siens... Peuh. Contrairement à ce que l'on dit sur les héros, cela n'aide en rien au combat. Seul le corps compte lorsque l'on se bat ! Qui a la meilleure allonge, qui est le plus rapide, qui est le plus puissant ? L'habitant du désert cracha plus qu'il ne parla, sa voix grave faisant vibrer l'air :
"- Comment oses-tu t'en prendre à une innocente, étranger ?!
- Je ne lui veux aucun mal. Je ne désire que la mort. Pourrais-tu me l'apporter, sauvage des sables ?
- J'exaucerais ton voeu."
Le guerrier noir, bondit en avant, sa lance transperçant l'air à toute vitesse. Mais l'oeil du vétéran avait suivi le moindre mouvement de son adversaire. Il effectua un pas sur le côté, esquivant de justesse la pointe du pieu osseux et contre-attaqua en plongeant son sabre vers la cuisse droite de l'homme du désert. Mais ce dernier venait de se mettre hors de portée d'un saut en arrière. Puis il frappa à nouveau d'estoc, visant cette fois si la poitrine d'Hidenaga. Le rônin parvint à dévier la puissante attaque qui ne fit que lui entailler l'épaule et se fendit vers l'avant, déjouant la garde du lancier pour tracer un profond sillon écarlate sur son flanc. Pendant d'interminables minutes, les deux hommes s'échangeaient coup sur coup, et l'âge avancée du vétéran n'était en rien un handicap, au contraire. Sa vie de guerre lui avait conféré suffisamment d'expérience pour pouvoir anticiper et réagir à chaque offensive... D'un léger bond il évita un faucha rapide et ré-atterrit en enfonçant profondément sa lame dans l'épaule du noir qui poussa un hurlement de douleur. Puis ce dernier braqua ses prunelles sombres sur le visage impassible de l'étranger. Et il lui cracha une gerbe de sang dans les yeux avant de l'empaler, au creux de l'estomac. Mortellement blessé, Hidenaga posa un genou dans le sable, un large sourire s'épanouissant sur ses lèvres. Enfin ! Enfin il quittait ce monde l'arme au poing ! Mais il ne partirait pas seul, ça non. Sa fierté le lui interdisait. Poussant un cri de guerre rageur, il se releva et effectua un rapide revers du bras en direction du cou dénudé de son bourreau. L'acier vorace du rônin s'enfonça dans la chair comme elle l'aurait fait dans l'onde pure d'un lac puis trancha l'os avec une facilité macabre. L'écarlate explosa et la tête couverte de tatouages du guerrier noir tomba dans la poussière sans un bruit. Un silence de mort s'était abattu dans l'oasis... Alors que les larmes, de joie, inondaient le visage d'Hidenaga, il prit le visage de son adversaire entre ses mains, lui referma les paupières et s'effondra en avant, serrant presque amoureusement la tête de celui qui l'avait tué. Monstre d'égoïsme, le vétéran ne se souciait pas une seule seconde de la vie qu'il avait prise. Les choses devaient être ainsi : un dieu de la guerre tel que lui ne pouvait que mourir en combattant.
"- Merci..."
Si une quelconque puissance divine existait, alors cette dernière avait puni Hidenaga. Le rônin rouvrit les yeux quelques jours plus tard. Il était dans une tente aux soies colorése, sur de confortables coussins et son corps était bandé de toutes parts. Silencieusement, il hurla de désespoir en constatant qu'il avait échoué. Il n'était même pas capable de mourir dignement... Une vieille femme portant un plateau chargée de nourriture et de linge propre entra alors et s'approcha de lui sans bruit. Sans dire mot, elle changea les bandages du vétéran et vérifia que les herbes médicinales qu'elles avaient plaquées contre ses blessures étaient toujours bien en place. Puis elle lui fit ingurgiter une mixture à la couleur verdâtre avant de lui tendre un quignon de pain dur. Hidenaga fit non de la tête, il n'avait certainement pas la force de croquer dedans. Il revenait d'entre les morts après tout... Celle qui l'avait sauvé poussa un léger soupir :
"-Il vous faut manger si vous voulez vous rétablir.
- Je ne le souhaite pas." Rétorqua le vieux guerrier, le regard vague.
"- Vous avez la chance inouïe de survivre et vous voudriez cracher dessus ! Non non non. Je ne vous laisserais pas mourir, tout simplement car j'aurais perdu du temps à vous soigner et, à mon âge, le temps est compté, héhé. " Asséna alors la vieille femme avec un sourire bienveillant.
"- Alors je vivrais je crois. Donnez moi ce morceau de pain."
Lorsqu'elle s'exécuta, le rônin la remercia, mal à l'aise puis se rendormit une fois son repas terminé. C'était un sommeil lourd, sans rêve qui l'attendait. Un sommeil qui lui rappela la mort... Comment se faisait-il ? Pourquoi n'avait-il pas succombé à cette attaque ? Lui qui désirait tant une mort noble, et ce à n'importe quel prix, pourquoi ne pouvait-il pas être heureux ?
Le lendemain, la vieille femme vint à nouveau le soigner et changer ses bandages. Pendant qu'elle s'exécutait, Hidenaga décida de l'interroger. Il devait savoir comment il avait pu survivre, où il était et qui était cette étrange femme qui semblait vivre seule dans un environnement aussi dangereux.
"- Une question à la fois, jeune homme.
- Moi, jeune ?" Ricana Hidenaga. "Vos yeux semblent en bien piètre état, vieille femme.
- Vous êtes plus jeune que moi, non ? Bon je vais tout de même répondre à toute vos interrogations, au nom du droit à l'information du patient héhé. Mon nom est Yokki'n, et je ne vis pas seule non. C'est juste que cette tente est mienne et je ne supporte pas d'être dérangée, encore plus lorsque j'ai quelqu'un à soigner ! Je suis la guérisseuse d'une caravane de marchands qui traverse ces immenses étendues couvertes de sable pour faire la liaison entre les différents villages du pays du Soleil et Loc Lac, capitale de tous les déserts. Nous vous avons trouvé pourrissant au soleil, entouré de crabes hermitaurs qui attendaient le bon moment pour vous dévorer. J'ai forcé toute la troupe à faire une halte le temps de vous accorder les premiers soins. D'ailleurs, j'espère que vous vous sentez mieux, car nous partons demain, hé.
- Merci Yokki'n." Murmura le rônin, sincère. "Je devrais vous haïr pour m'avoir sauvé la vie vous savez, vous avez bien de la chance d'être encore plus âgée que moi. Je... Je ne souhaite que la mort, mais il semblerait que personne en ce monde ne soit capable de me la donner...
- Accompagnez nous jusqu'à Sekh, vous pourriez y trouver votre bonheur... Héhé." Lança la guérisseuse d'un ton amusé.
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Voili voilà, c'était le premier chapitre. J'ai conscience qu'il n'est pas très bien écrit, il me faut prendre mes marques avec ce personnage, ça devrait être mieux pour le prochain chapitre... J'espère tout du moins que le contenu vous a plu. Rien de bien original. L'univers Monster Hunter se fera plus ressentir avec les chapitres suivants ! N'hésitez pas à commenter, à me dire si vous avez aimé et dans le cas contraire expliquez moi pourquoi. J'accepte toutes les critiques, dès lors qu'elles sont constructives.
La suite devrait arriver assez vite :p
Dernière édition par Unholyscream le Mar 24 Fév - 16:01, édité 1 fois
Unholyscream- Great Old One
- Grade spécial : Rejeton du Néant
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Bien, le format de topic que tu proposes est intéressant. Histoire courte, inspiration d'un soir, petite fan-fiction. Peu importe le nom, du moment que ça te permette d'être actif, c'est l'essentiel.
Pour ce premier chapitre, j'apprécie l'environnement. Le désert est un lieu qui m'est agréable et que j'aime m'imaginer. Le principe des sept péchés est intéressant, il est surprenant de commencer par le "maître péché" en effet l'orgueil est généralement gardé pour la fin - FMA, par exemple -
Connaissant un peu Monster Hunter, en effet, les références sont quasiment inexistantes dans ce premier chapitre. Un katana par ci et un désert par là.
Je pense néanmoins saisir tes intentions quant à la suite des événements, j'attends de voir.
Si j'avais une seule critique à faire - parce que j'aime beaucoup ton style d’écriture - ce serait de supprimé certaines descriptions inutiles. Par exemple le passage de description des deux montagnes au début avec l'histoire des morts etc... C'est bien fait, mais c'est inutile ? - a moins que j'ai raté une symbolique, faudrait que je te relise. -
Voila, n'oublions pas que c'est un avis à chaud. Donc, je pourrais penser légèrement différent demain, quand j'aurai plus de recul.
Bonne continuation.
Pour ce premier chapitre, j'apprécie l'environnement. Le désert est un lieu qui m'est agréable et que j'aime m'imaginer. Le principe des sept péchés est intéressant, il est surprenant de commencer par le "maître péché" en effet l'orgueil est généralement gardé pour la fin - FMA, par exemple -
Connaissant un peu Monster Hunter, en effet, les références sont quasiment inexistantes dans ce premier chapitre. Un katana par ci et un désert par là.
Je pense néanmoins saisir tes intentions quant à la suite des événements, j'attends de voir.
Si j'avais une seule critique à faire - parce que j'aime beaucoup ton style d’écriture - ce serait de supprimé certaines descriptions inutiles. Par exemple le passage de description des deux montagnes au début avec l'histoire des morts etc... C'est bien fait, mais c'est inutile ? - a moins que j'ai raté une symbolique, faudrait que je te relise. -
Voila, n'oublions pas que c'est un avis à chaud. Donc, je pourrais penser légèrement différent demain, quand j'aurai plus de recul.
Bonne continuation.
Nicozeyo- Kage
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Unho...Unho...Unho, bon tu le dis toi même ton texte est pas terrible.
Non plus sérieusement j'ai beaucoup aimé.
Le début est super mais j'ai commencé à adorer lorsque Hidenaga arrive dans le désert. Le combat est bien cool aussi, puis le moment que j'ai préféré je crois, c'est lorsqu'il se réveille, toujours vivant.
Voilà, si je devais faire une critique négative, je te dirais de faire des noms plus simple à lire et à se rappeler.
Ah oui et c'est pas mal ton idée de regrouper tes textes.
Non plus sérieusement j'ai beaucoup aimé.
Le début est super mais j'ai commencé à adorer lorsque Hidenaga arrive dans le désert. Le combat est bien cool aussi, puis le moment que j'ai préféré je crois, c'est lorsqu'il se réveille, toujours vivant.
Voilà, si je devais faire une critique négative, je te dirais de faire des noms plus simple à lire et à se rappeler.
Ah oui et c'est pas mal ton idée de regrouper tes textes.
Master of Madness- Master of Reality
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Yolo Unho !
Monster Hunter
J'aime beaucoup ton personnage principal. Classe, puissant, samourai : Tout est là pour un bon perso
Ton style d'écriture est toujours aussi cool et contrairement à Nico je n'est pas ressentie de description inutile. Enfin, c'est totalement subjectif tout ça. Le combat est bien mit en scène bien que je trouve la fin étrangement écrit, je ne saurais trop te dire pourquoi Peut-être trop rapide.
Je me doute un peu de la manière dont tu vas introduire l'environnement de la licence (enfin je crois ) et je l'attend avec impatience.
Sinon, je n'ai pas parlé du format de tes écrits. Je trouve que c'est plutôt cool de faire des écrits plus court pour quelqu'un qui nous vend du rêve sans nous donner la fin
Monster Hunter
J'aime beaucoup ton personnage principal. Classe, puissant, samourai : Tout est là pour un bon perso
Ton style d'écriture est toujours aussi cool et contrairement à Nico je n'est pas ressentie de description inutile. Enfin, c'est totalement subjectif tout ça. Le combat est bien mit en scène bien que je trouve la fin étrangement écrit, je ne saurais trop te dire pourquoi Peut-être trop rapide.
Je me doute un peu de la manière dont tu vas introduire l'environnement de la licence (enfin je crois ) et je l'attend avec impatience.
Sinon, je n'ai pas parlé du format de tes écrits. Je trouve que c'est plutôt cool de faire des écrits plus court pour quelqu'un qui nous vend du rêve sans nous donner la fin
Monkey D Kurama- Flemmard émérite
-
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Bon désolé mais j'ai finalement décidé de ne pas continuer cette fan-fiction. Non j'déconne, voilà la suite.
Chapitre 2 : Chasse
Le voyage à travers le désert fut assez long, mais tout à fait confortable. Malgré ses blessures, Hidenaga avait insisté pour monter au lieu de rester allongé dans la charrette qui contenait les marchandises à vendre. Mais s'il avait vu qu'elles étaient les montures en question, peut-être aurait-il préféré passer le voyage dans la voiture. Il s'agissait d'étranges créatures qu'il n'avait jamais vu auparavant. Très hautes sur pattes, leurs cuisses massives supportaient un large corps surmonté de deux énormes bosses. Une petite tête ornée de deux massives cornes se balançait au sommet d'un cou long de deux bon mètres. Assis au creux des deux bosses, Hidenaga avait l'impression de chevaucher une véritable montagne vivante... Mais au final, il fallait avouer que la selle et les épais poils qui tapissaient son "dossier" étaient d'une douceur surprenante. Mieux, de l'air frais semblait s'échapper de petits trous qui parsemaient les bosses de la créatures. Pas de doute, elles étaient faites pour vivre dans le désert et traverser de grandes étendues. D'un coup de talon, il fit avancer sa monture jusqu'à celle de la guérisseuse, la seule personne de la caravane à qui il adressait la parole
"- Comment appelle-t-on ces bêtes ?
- Ce sont des Cahmesis." Répondit Yokki'n. "De toute ma vie, je n'ai jamais trouvé de meilleures montures. En plus d'être extrêmement pratiques pour traverser de grandes étendues de sables, ce sont des animaux loyaux et déterminés, hé ! Ils t'amèneront à destination, peu importe la difficulté du chemin, héhé. D'ailleurs en parlant de ça, prépare à toi, nous sommes proches du nid d'une Diablos...
- Une qu..."
Hidenaga n'eut pas besoin de poser sa question. Le sol troubla sous ses pieds et, une vingtaine de mètres plus loin, une énorme silhouette surgit du sable. Couvert d'une carapace noire hérissée de piquants, le nouvel arrivant balaya furieusement le sol de sa queue, fixant les marchands de ses petits yeux rouges. Un frisson parcourut l'échine du rônin lorsqu'il imagina les dégâts que pouvaient causer les cornes torsadées qui surmontaient son crâne. Une fumée noire menaçante s'échappait de sa gueule alors qu'elle piétinait le sol, prête à charger. Rapidement Hidenaga retrouva son sang-froid. Il ne s'agissait que d'un animal après tout, probablement une mère qui protégeait ses petits. Pas de quoi s'inquiéter tant que l'on ne se montrait pas agressif. Et comme le vétéran l'avait prédit, la créature ne s'approcha pas plus, se contentant de surveiller la caravane. Probablement était-elle également habitué à les voir passer... Mais les paroles de Yokki'n se furent pas vraiment rassurantes.
"- Nous avons eu beaucoup de chance, hé. Elle devait probablement être épuisée des suites d'un autre combat, sinon elle nous aurait attaqué. Et pas sur que les chasseurs de la caravane soient capables de la tuer... Héhé."
Hidenaga garda le silence. Une idée germait dans son esprit... Puisqu'il n'existait plus dans ce monde d'être humain capable de le battre, peut-être pourrait-il trouver la mort en combattant des monstres, dragons et démons. Mais encore faudrait-il qu'il soit capable de mourir. Et si c'était bien le cas, était-ce honorable de mourir entre les crocs d'une bête sauvage ?
Le reste du voyage se déroula sans encombre. Mais les mugissements qui survolaient les dunes, les tremblements de la terre et les silhouettes monstrueuses excitaient le coeur du vieux rônin. Au bout d'une semaine, la caravane de marchands atteint enfin le village de Sekh. Niché au pied d'une abrupte falaise de pierre ocre, la bourgade semblait former une frontière entre les infinies dunes de sables et un canyon rouge et aride. La moitié de la ville avait été creusée à même la roche, dans le versant de la montagne, tandis que l'autre reposait sur sable et poussière. Du haut de sa dune, Hidenaga put admirer le style architectural des lieux. Point d'élégance ni de beauté : dans cet environnement hostile, il fallait s'adapter à la nature et non la soumettre. Une très légère pointe d'admiration se mit à poindre dans le coeur du vieux samouraï, mais il la balaya aussitôt. Ce qu'il cherchait n'était pas un nouveau peuple à intégrer, mais un bel endroit pour mourir. Suivant le reste de la troupe, il fit avancer sa monture qui semblait heureuse à l'idée de ne plus fouler le sable brûlant. Des pavés avaient été encastrés dans le sol entre les habitations, pour former une sorte de route qui n'était emprunté que par quelques rares passants. Yokki'n se plaça à ses côtés et lança d'un ton enjoué :
- "Bienvenue à Sekh, jeune homme ! Le village qui a vu naître les plus grands chasseurs de notre ère, héhé. Et accessoirement mon village d'origine. Tu cherches à mourir comme un guerrier ? Désolé de te l'annoncer tu ne trouveras personne pour t'affronter ici, la vie est bien trop dure pour que l'on gaspille des vies humaines dans de telles broutilles, hé. Ici tu as une chance de devenir chasseur, de te repentir de tout le sang que tu as versé...
- Je ne cherche pas la rédemption, seulement le repos.
- Oh ne crois pas pouvoir te reposer aussi facilement, jeune meurtrier, héhé. Tu as fait la guerre, ton âme est souillée par ses horreurs, la mort elle-même ne saurait te délivrer. Hé, il n'existe pas de mort digne lorsque l'on a tant péché."
Vexé, Hidenaga bondit à terre et s'en fut sans dire mot. De quel droit cette vieille femme osait-elle le juger ? Elle avait vécu une vie paisible, protégée par d'autres, et elle osait dire de lui qu'il était souillé ?! C'était là ses ancêtres et leurs traditions qu'elle insultait, il ne pouvait pas en supporter davantage. La route pavée amena le vétéran samouraï jusque sur une grande place au coeur de laquelle trônait un autel. Un nodachi était posé dessus... Cela lui rappela aussitôt la vallée de Yahegara, et Hidenaga ressentit le besoin irrépressible de se recueillir. Peu importe son lieu d'origine, un noble guerrier tombé au combat méritait le respect de tous les vivants. Le samouraï tira son sabre au clair, puis lame vers le haut, posa un genou à terre. Après de longues minutes, le vétéran se releva sous les regards curieux des habitants. Peut-être ne comprenaient-ils pas ce geste de prière, peut-être étaient-ils surpris de voir un étranger agir de la sorte. Mais aucun d'entre eux ne pouvait se douter de la terrible jalousie qu'éprouvait alors le rônin à l'égard de ce mort. Après avoir s'être incliné une dernière fois devant l'autel, Hidenaga entra doucement dans le deuxième plus grand bâtiment du village, l'auberge du Beau Mirage.
Le lendemain, le vétéran pénétra dans l'édifice central de Sekh. Le hall de la guilde des chasseurs... A l'intérieur, des hommes et femmes en armure conversaient activement, parlant de toutes sortes de créatures. Une grande table était dressée au centre de la pièce, et quelques chasseurs étaient justement en train de se remplir la panse. D'un pas résolu, Hidenaga se rendit vers l'immense tableau sur lequel était affiché les différentes quêtes et en prit une au hasard. Il allait leur montrer à tous qui il était, et plus jamais ils n'oseraient le juger. Piqué au vif dans son orgueil par la vieille Yokki'n, le rônin en avait oublié la raison de sa présence dans le village du désert... Lorsque l’hôtesse de la guilde l’interpella et lui expliqua qu'il ne pouvait pas aller chasser sans équipement, il cracha :
- "Peuh. Vous ne savez pas à qui vous vous adressez, je n'ai nul besoin de vos armes et armures de basse fracture.
- La chasse n'a rien à voir avec la guerre.
- Et que savez vous de la guerre ?" rétorqua Hidenaga avec véhémence.
- "Je sais que combattre des hommes est plus facile que de combattre des monstres" déclara posément la jeune femme. "Mais... si vous méprisez autant la chasse, pourquoi vous être recueilli devant la tombe du héros de Sekh, plus grand traqueur de dragons que le monde ait porté ? Vous mourrez aujourd'hui, un Barroth n'est certainement pas tuable par un novice."
Ces paroles résonnèrent longuement aux oreilles d'Hidenaga. Cette tombe était celle d'un chasseur ? Alors pourquoi était-elle autant mise en valeur ? Il n'y comprenait rien, seul les guerriers méritaient ce genre de sépulture ! Toutefois le vétéran ne pouvait pas le nier, la vue de la Diablos noire avait éveillé en lui curiosité et désir de combattre. Il voulait plus que tout se mesurer aux seigneurs, aussi bestiaux soient-ils, du désert. De plus, les mots de la jeune femme avaient fait mouche : ils lui avaient rappelé pourquoi il était venu ici. Il se calma aussitôt et lâcha :
- "Si je puis mourir alors je serais heureux."
Et il s'en fut, laissant l'employée de la guilde des chasseurs interdite et troublée. Seul, le vétéran chevaucha à travers les dunes en direction du nord pendant une bonne semaine, avant d'atteindre le nid de la créature. Il s'agissait de plaines à moitié ensevelies sous les sables, et à moitié couvertes de broussailles sèches et d'arbres secs.. Un petit massif montagneux trônait dans la région, et de nombreuses oasis permettaient aux voyageurs et animaux de se désaltérer. Le lendemain il trouva par hasard un camp, où étaient placé un bon lit confortable, ainsi que du matériel de survie tels que des herbes médicinales, un breuvage contre la chaleur ou encore des aiguisoirs à lame. Hidenaga vérifia sa position sur la carte qu'il avait prise en quittant le hall de la guilde et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Pas de doute, il avait trouvé le terrain de chasse.
____________________________
Merci à vous trois pour vos commentaires, ça m'a vraiment fait plaisir. Nico : pour les descriptions inutiles, c'est possible qu'il y en ait vu que j'écris pas mal au feeling. Sinon pourquoi avoir commencé par l'orgueil ? Déjà pour moi il ne serait pas le maître péché, je les placerais tous sur un pied d'égalité. Et si je devais en choisir un qui serait au dessus des autres, ce serait l'envie pour moi. J'ai commencé par l'orgueil car j'ai déjà élaboré toute l'histoire dessus, et je suis pas sur du tout de faire les 7 péchés alors autant commencer par les meilleurs. Désolé pour les noms Madness, j'essaie de donner des inspirations japonaises (Hidenaga est un véritable prénom) ou orientales (ici Sekh qui fait un peu égyptien à mon gout, ou Yokki'n qui avec son apostrophe fait légèrement africain). Kura : c'est vrai que j'avais peur que le combat s'éternise, d'autant plus que cette partie sera très riche en action. En tout cas, content que vous ayez aimé !
Pour ce second chapitre, j'en ai chié pour l'écrire (j'ai failli l'appeler ch(i)asse), car c'est un chap' de transition assez ch**nt. Promis, au prochain on rentre dans le vif du sujet !
Chapitre 2 : Chasse
Le voyage à travers le désert fut assez long, mais tout à fait confortable. Malgré ses blessures, Hidenaga avait insisté pour monter au lieu de rester allongé dans la charrette qui contenait les marchandises à vendre. Mais s'il avait vu qu'elles étaient les montures en question, peut-être aurait-il préféré passer le voyage dans la voiture. Il s'agissait d'étranges créatures qu'il n'avait jamais vu auparavant. Très hautes sur pattes, leurs cuisses massives supportaient un large corps surmonté de deux énormes bosses. Une petite tête ornée de deux massives cornes se balançait au sommet d'un cou long de deux bon mètres. Assis au creux des deux bosses, Hidenaga avait l'impression de chevaucher une véritable montagne vivante... Mais au final, il fallait avouer que la selle et les épais poils qui tapissaient son "dossier" étaient d'une douceur surprenante. Mieux, de l'air frais semblait s'échapper de petits trous qui parsemaient les bosses de la créatures. Pas de doute, elles étaient faites pour vivre dans le désert et traverser de grandes étendues. D'un coup de talon, il fit avancer sa monture jusqu'à celle de la guérisseuse, la seule personne de la caravane à qui il adressait la parole
"- Comment appelle-t-on ces bêtes ?
- Ce sont des Cahmesis." Répondit Yokki'n. "De toute ma vie, je n'ai jamais trouvé de meilleures montures. En plus d'être extrêmement pratiques pour traverser de grandes étendues de sables, ce sont des animaux loyaux et déterminés, hé ! Ils t'amèneront à destination, peu importe la difficulté du chemin, héhé. D'ailleurs en parlant de ça, prépare à toi, nous sommes proches du nid d'une Diablos...
- Une qu..."
Hidenaga n'eut pas besoin de poser sa question. Le sol troubla sous ses pieds et, une vingtaine de mètres plus loin, une énorme silhouette surgit du sable. Couvert d'une carapace noire hérissée de piquants, le nouvel arrivant balaya furieusement le sol de sa queue, fixant les marchands de ses petits yeux rouges. Un frisson parcourut l'échine du rônin lorsqu'il imagina les dégâts que pouvaient causer les cornes torsadées qui surmontaient son crâne. Une fumée noire menaçante s'échappait de sa gueule alors qu'elle piétinait le sol, prête à charger. Rapidement Hidenaga retrouva son sang-froid. Il ne s'agissait que d'un animal après tout, probablement une mère qui protégeait ses petits. Pas de quoi s'inquiéter tant que l'on ne se montrait pas agressif. Et comme le vétéran l'avait prédit, la créature ne s'approcha pas plus, se contentant de surveiller la caravane. Probablement était-elle également habitué à les voir passer... Mais les paroles de Yokki'n se furent pas vraiment rassurantes.
"- Nous avons eu beaucoup de chance, hé. Elle devait probablement être épuisée des suites d'un autre combat, sinon elle nous aurait attaqué. Et pas sur que les chasseurs de la caravane soient capables de la tuer... Héhé."
Hidenaga garda le silence. Une idée germait dans son esprit... Puisqu'il n'existait plus dans ce monde d'être humain capable de le battre, peut-être pourrait-il trouver la mort en combattant des monstres, dragons et démons. Mais encore faudrait-il qu'il soit capable de mourir. Et si c'était bien le cas, était-ce honorable de mourir entre les crocs d'une bête sauvage ?
Le reste du voyage se déroula sans encombre. Mais les mugissements qui survolaient les dunes, les tremblements de la terre et les silhouettes monstrueuses excitaient le coeur du vieux rônin. Au bout d'une semaine, la caravane de marchands atteint enfin le village de Sekh. Niché au pied d'une abrupte falaise de pierre ocre, la bourgade semblait former une frontière entre les infinies dunes de sables et un canyon rouge et aride. La moitié de la ville avait été creusée à même la roche, dans le versant de la montagne, tandis que l'autre reposait sur sable et poussière. Du haut de sa dune, Hidenaga put admirer le style architectural des lieux. Point d'élégance ni de beauté : dans cet environnement hostile, il fallait s'adapter à la nature et non la soumettre. Une très légère pointe d'admiration se mit à poindre dans le coeur du vieux samouraï, mais il la balaya aussitôt. Ce qu'il cherchait n'était pas un nouveau peuple à intégrer, mais un bel endroit pour mourir. Suivant le reste de la troupe, il fit avancer sa monture qui semblait heureuse à l'idée de ne plus fouler le sable brûlant. Des pavés avaient été encastrés dans le sol entre les habitations, pour former une sorte de route qui n'était emprunté que par quelques rares passants. Yokki'n se plaça à ses côtés et lança d'un ton enjoué :
- "Bienvenue à Sekh, jeune homme ! Le village qui a vu naître les plus grands chasseurs de notre ère, héhé. Et accessoirement mon village d'origine. Tu cherches à mourir comme un guerrier ? Désolé de te l'annoncer tu ne trouveras personne pour t'affronter ici, la vie est bien trop dure pour que l'on gaspille des vies humaines dans de telles broutilles, hé. Ici tu as une chance de devenir chasseur, de te repentir de tout le sang que tu as versé...
- Je ne cherche pas la rédemption, seulement le repos.
- Oh ne crois pas pouvoir te reposer aussi facilement, jeune meurtrier, héhé. Tu as fait la guerre, ton âme est souillée par ses horreurs, la mort elle-même ne saurait te délivrer. Hé, il n'existe pas de mort digne lorsque l'on a tant péché."
Vexé, Hidenaga bondit à terre et s'en fut sans dire mot. De quel droit cette vieille femme osait-elle le juger ? Elle avait vécu une vie paisible, protégée par d'autres, et elle osait dire de lui qu'il était souillé ?! C'était là ses ancêtres et leurs traditions qu'elle insultait, il ne pouvait pas en supporter davantage. La route pavée amena le vétéran samouraï jusque sur une grande place au coeur de laquelle trônait un autel. Un nodachi était posé dessus... Cela lui rappela aussitôt la vallée de Yahegara, et Hidenaga ressentit le besoin irrépressible de se recueillir. Peu importe son lieu d'origine, un noble guerrier tombé au combat méritait le respect de tous les vivants. Le samouraï tira son sabre au clair, puis lame vers le haut, posa un genou à terre. Après de longues minutes, le vétéran se releva sous les regards curieux des habitants. Peut-être ne comprenaient-ils pas ce geste de prière, peut-être étaient-ils surpris de voir un étranger agir de la sorte. Mais aucun d'entre eux ne pouvait se douter de la terrible jalousie qu'éprouvait alors le rônin à l'égard de ce mort. Après avoir s'être incliné une dernière fois devant l'autel, Hidenaga entra doucement dans le deuxième plus grand bâtiment du village, l'auberge du Beau Mirage.
Le lendemain, le vétéran pénétra dans l'édifice central de Sekh. Le hall de la guilde des chasseurs... A l'intérieur, des hommes et femmes en armure conversaient activement, parlant de toutes sortes de créatures. Une grande table était dressée au centre de la pièce, et quelques chasseurs étaient justement en train de se remplir la panse. D'un pas résolu, Hidenaga se rendit vers l'immense tableau sur lequel était affiché les différentes quêtes et en prit une au hasard. Il allait leur montrer à tous qui il était, et plus jamais ils n'oseraient le juger. Piqué au vif dans son orgueil par la vieille Yokki'n, le rônin en avait oublié la raison de sa présence dans le village du désert... Lorsque l’hôtesse de la guilde l’interpella et lui expliqua qu'il ne pouvait pas aller chasser sans équipement, il cracha :
- "Peuh. Vous ne savez pas à qui vous vous adressez, je n'ai nul besoin de vos armes et armures de basse fracture.
- La chasse n'a rien à voir avec la guerre.
- Et que savez vous de la guerre ?" rétorqua Hidenaga avec véhémence.
- "Je sais que combattre des hommes est plus facile que de combattre des monstres" déclara posément la jeune femme. "Mais... si vous méprisez autant la chasse, pourquoi vous être recueilli devant la tombe du héros de Sekh, plus grand traqueur de dragons que le monde ait porté ? Vous mourrez aujourd'hui, un Barroth n'est certainement pas tuable par un novice."
Ces paroles résonnèrent longuement aux oreilles d'Hidenaga. Cette tombe était celle d'un chasseur ? Alors pourquoi était-elle autant mise en valeur ? Il n'y comprenait rien, seul les guerriers méritaient ce genre de sépulture ! Toutefois le vétéran ne pouvait pas le nier, la vue de la Diablos noire avait éveillé en lui curiosité et désir de combattre. Il voulait plus que tout se mesurer aux seigneurs, aussi bestiaux soient-ils, du désert. De plus, les mots de la jeune femme avaient fait mouche : ils lui avaient rappelé pourquoi il était venu ici. Il se calma aussitôt et lâcha :
- "Si je puis mourir alors je serais heureux."
Et il s'en fut, laissant l'employée de la guilde des chasseurs interdite et troublée. Seul, le vétéran chevaucha à travers les dunes en direction du nord pendant une bonne semaine, avant d'atteindre le nid de la créature. Il s'agissait de plaines à moitié ensevelies sous les sables, et à moitié couvertes de broussailles sèches et d'arbres secs.. Un petit massif montagneux trônait dans la région, et de nombreuses oasis permettaient aux voyageurs et animaux de se désaltérer. Le lendemain il trouva par hasard un camp, où étaient placé un bon lit confortable, ainsi que du matériel de survie tels que des herbes médicinales, un breuvage contre la chaleur ou encore des aiguisoirs à lame. Hidenaga vérifia sa position sur la carte qu'il avait prise en quittant le hall de la guilde et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Pas de doute, il avait trouvé le terrain de chasse.
____________________________
Merci à vous trois pour vos commentaires, ça m'a vraiment fait plaisir. Nico : pour les descriptions inutiles, c'est possible qu'il y en ait vu que j'écris pas mal au feeling. Sinon pourquoi avoir commencé par l'orgueil ? Déjà pour moi il ne serait pas le maître péché, je les placerais tous sur un pied d'égalité. Et si je devais en choisir un qui serait au dessus des autres, ce serait l'envie pour moi. J'ai commencé par l'orgueil car j'ai déjà élaboré toute l'histoire dessus, et je suis pas sur du tout de faire les 7 péchés alors autant commencer par les meilleurs. Désolé pour les noms Madness, j'essaie de donner des inspirations japonaises (Hidenaga est un véritable prénom) ou orientales (ici Sekh qui fait un peu égyptien à mon gout, ou Yokki'n qui avec son apostrophe fait légèrement africain). Kura : c'est vrai que j'avais peur que le combat s'éternise, d'autant plus que cette partie sera très riche en action. En tout cas, content que vous ayez aimé !
Pour ce second chapitre, j'en ai chié pour l'écrire (j'ai failli l'appeler ch(i)asse), car c'est un chap' de transition assez ch**nt. Promis, au prochain on rentre dans le vif du sujet !
Unholyscream- Great Old One
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Chapitre 3 : Brise-Os
D'abord lent, il ne tarda pas à accélérer brutalement et Hidenaga ne dut la vie sauve qu'à un sursaut de lucidité : il avait plongé sur le coté quelques secondes avant l'impact. Ramassant son arme, le vieux guerrier se retourna pour voir que le monstre revenait, tête baissée. Nul doute que cette énorme masse osseuse lui briserait tous les os d'un coup. D'un bond sur la droite le ronin esquiva l'attaque et entendit un effroyable craquement. Le Barroth venait de déraciner un arbre d'un simple coup de tête...
Alors que la bête s'acharnait furieusement sur le pauvre végétal, Hidenaga fit le vide en lui. Il avait commis une grave erreur en venant ici sans information. Lui, si grand stratège, avait commis la plus impardonnable des erreurs : sous-estimer son adversaire. Le cri sauvage du Barroth le ramena à la réalité. La bête revenait à la charge ! D'un rapide pas sur le coté, l'ancien samourai se plaça hors de portée de l'attaque ennemie et entailla profondément le mollet du monstre. Un sang chaud s'en échappa et la créature poussa un mugissement de rage. De la vapeur s'échappait désormais du haut de son crâne... Soudain, elle leva son épaisse jambe et la laissa tomber lourdement sur Hidenaga qui se jeta en arrière. Le soldat vétéra poussa un grand cri en voyant les massives griffes de la bête le manquer de peu puis planta son katana jusqu'à la garde dans le pied du monstre, l'enfonçant également dans la terre sèche. N'importe quel être humain aurait été cloué sol, mais le Barroth n'eut qu'à faire un pas en arrière pour se libérer. Et c'est avec un bruit presque cristallin que l'épée d'Hidenaga se brisa en deux...
Le vieux guerrier fixa un court instant la lame qui gisait, inutile, dans le sable. Puis un sourire faible apparut sur son visage : à quelques mètres de là, le Barroth tentait en vain de se débarasser du morceau de sabre toujours fiché dans sa patte. Fou de rage, le monstre fracassait tout ce qui l'entourait, sans faire de distinction. Toujours étendu au sol, le ronin éclata de rire. Le soleil de plomb l'éblouissait, la chaleur lui faisait perdre toute lucidité. Et pourtant il trouvait que c'était un temps idéal pour quitter ce monde. Riant de plus belle, il ne fit pas attention à la silhouette qui obscurcit son champ de vision et...
Bordel, mais à quoi pensait-il ?! Roulant sur le coté, Hidenaga évita de justesse un coup de tête qui l'aurait applati comme une crèpe puis se releva rapidement. Il vida un breuvage frais tout droit sorti de sa bouche puis, alors que la boisson raffraichissait son corps et son esprit, tenta de trouver une solution. Faute de mieux, il dégaina un tanto. Une lame d'une vingtaine de centimètres, mais il n'avait rien de mieux sous la main. Il eut un nouvel éclat de rire, mais cette fois ci ce n'était pas le désert qui lui faisait perdre la tête. Non, il s'amusait. Mieux, le vétéran Hidenaga, venu trouver sa fin parmi les sables chauds, rajeunissait.
En poussant un cri de guerre inhumain, le ronin chargea le Barroth. La situation était tellement incongrue que la bête elle-même sembla surprise. Si surprise qu'elle réagit trop tard lorsque le vieux guerrier bondit sur sa jambe et planta son couteau entre deux plaques osseuses. Ruant et trépignant comme un forcéné, le monstre du désert essayait sans succès de se débarasser de cet importun. Mais, centimètre après centimètre, le chasseur novice escladait la cuisse du Barroth, se servant de ses plaques comme prises, et de son poignard comme piolet. Littéralement fou de rage, le monstre se mit à charger dans le vide, écrasant son crane contre le sol et contre des rochers. Bientôt le cuirassé avait quitté son oasis, pour courir sans but parmi les dunes, Hidenaga désormais fièrement cramponnés à ses vertèbres, qui saillaient de son dos. Si rester sur la bête relevait du rodéo, le ronin ne tarda pas à tomber sur un problème, plus insurmontable que le précédent. En séchant, la boue avait formé une deuxième carapace au monstre, et ce poignard ne pouvait certainement pas la briser... Une ruade particulièrement brutale faillit éjecter le cavalier fou, mais il se retint du bout des doigts. S'il chutait il serait piétiné et réduit en bouillie... Depuis des années qu'il essayait de mourir, et maintenant qu'il en avait la possibilité, il refusait d'abandonner ! Un sourire franc sur les lèvres, Hidenaga raffermit sa prise sur son couteau, et sauta en arrière... Avant de se rattraper in extremis à la queue de la créature. Par chance, la vase n'avait pas recouvert les plaques osseuses ici. Avec un hurlement de dément, le vieux ronin commença à arracher sauvagement des morceaux de carapace du monstre, se servant de sa lame comme levier. Mais, ses jambes ballant dans le vide, il commença à relacher son étreinte... Il était épuisé, et le sang qui recouvrait maintenanr la queue du monstre la rendait glissante... Sentant qu'il perdait connaissance, il écarta les bras et s'écrasa lourdement sur le ventre, dans le sable chaud. C'était la fin cette fois, il s'était battu comme un lion, mais il avait perdu. Enfin... Son sourire héroïque s'effaça aussitôt lorsqu'il vit le Barroth s'enfuir en titubant, laissant derrière lui une trainée écarlate. Un cri rageur écorcha la gorge du vieux guerrier :
- Ah que je maudis les dieux, de me refuser la mort ainsi !
Mais, au fond de lui, Hidenaga remerciait le ciel. En recherchant la mort, il avait trouvé une nouvelle vie, et il ne voulait pas qu'elle s'arrête si vite... Mais ses mains et ses bras étaient couverts d'entailles sanguinolentes, causées par la carapace rugueuse du Barroth. Pire que tout, la chaleur l'accablait tant qu'il lui semblait que des tonnes et des tonnes d'acier lui écrasait les épaules. À court de breuvages frais, il savait que ses chances de survies étaient maigres... Avec un effort surhumain, il se retourna sur le dos, et les yeux plissés, chercha une issue à ce cauchemar. Était-ce de l'ombre là-bas ? Mieux, ne serait-ce pas une grotte ?! Mu par l'énergie de l'espoir, Hidenaga parvint à ramper jusqu'à l'entrée du souterrain, et se laisser rouler du haut de la dune jusque dans la gueule noire de la caverne. Il s'endormit avant même de s'arrêter de tomber, et même son atterissage dans une mare d'eau fraiche ne le réveilla pas.
Hidenaga reprit connaissance deux heures plus tard. La mare où il barbotait avait pris une légère teinte rouge. En revanche la douleur le frappa de plein fouet, lui coupant le souffle. L'adrénaline l'avait tenu éloignée lors du combat et maintenant elle revenait au galop. Gémissant, le ronin parvint à s'extirper du point d'eau pour s'adosser contre le mur rocheux de la caverne. Avec un soin méticuleux, il lava ses plaies avant de les bander, plaçant les herbes sous les larges morceaux de tissu. Puis il vida le contenu d'une bouteille verte et sentit aussitôt que le médicament combattait sa douleur. Après avoir laché un soupir de soulagement, Hidenaga ferma les yeux et se rendormit.
Lorsqu'il quitta la grotte, le soleil était sur le point de se coucher, donnant au désert une teinte orangée, presque rouge. La température était devenue beaucoup plus supportable désormais, Hidenaga sut qu'il n'aurait pas besoin de breuvage frais. Rapidement, il retrouva l'endroit de sa chute, qui était constellée de petite tache sombre, presque noire. Le sang du Barroth, s'il avait séché, était toujours bien visible... Une chance que le vent n'ai pas complètement retourné le sable. Pendant deux longues heures, le vieux ronin dut arpenter les dunes, en regardant l'astre solaire disparaitre petit à petit derrière l'horizon. Et la température de baisser graduellement. Une fournaise le jour, un désert glacia la nuit.
- Bienvenue dans les plaines ensablées... Maugréa Hidenaga.
Au moins la piste était facile à suivre, et à force d'effort, il finit par quitter cette enfer de dunes. Tout d'abord il vit quelques broussailles ici et là, puis des buissons épineux et finalement quelques arbres fins et secs. Passant entre d'immenses termitières, il ne s'autorisa une courte pause que pour se désalterer à une petite oasis, qu'il savait proche du camp. Il pourrait y retourner pour se ravitailler en rations de survie, mais il tenait à en finir rapidement avec ce monstre cuirassé. Il n'avait que trop attendu, et la bête elle aussi avait eu le temps de se reposer... Le ronin connaissait le chemin jusqu'au marais boueux pour l'avoir emprunté le matin même. Tendu, il tira son tanto hors de son fourreau et se jeta à plat ventre. L'herbe dure et rêche lui fouettait le visage, mais il se força à avancer ainsi, dans l'espoir de prendre sa proie par surprise. Ignorant ses blessures qui le lancinaient, l'ancien samourai rampa jusqu'à être en vue du nid du Barroth.
Le monstre était là, étendu sur le coté, en plein milieu de la mare boueuse. Il respirait laborieusement, et l'eau autour de lui avait une légère teinte rouge. Il souffrait atrocement mais ne pouvait rien faire, ni pour son pied, ni pour sa queue. Pour la première fois de sa vie, Hidenaga fut pris de pitié pour son adversaire. Cette noble créature méritait une fin digne de ce nom, pas une lente agonie ! Le ronin se leva d'un bond, et marcha, en boitant légèrement vers le Barroth, qui se relevait lentement. Puis, après un rugissement assourdissant il fit claquer ses grosses machoires et s'ébroua. La boue, humide cette fois, se mit à voler dans tous les sens pour retomber en pluie autour de la bête. Courant entre les projectiles, le vétéran devinait que la vase gluante le collerait au sol si jamais il était touché. Il allait enfoncer son poignard dans le ventre mou du cuirassé, mais ce dernier repoussa l'assaut avec ses petites pattes avant. La lame rebondit sur la carapace de la bête, laissant le vieux guerrier démuni pendant une fraction de secondes. Suffisant pour que le Barroth enchaine en tournant sur lui-même, projetant sa queue sanguinolente dans la poitrine d'Hidenaga.
L'impact fut d'une violence extrème. L'effroyable craquement qui avait retentit provenait sans nul doute des côtes du chasseur, mais il préférait croire que c'était le bruit de son armure qui se brisait. Tout air banni de ses poumons, le vétéran parvint tout de même à s'accrocher à cette masse de chair, de sang et de carapace, se retrouvant bientôt à deux mètres au-dessus du sol. Mu par l'énergie du désespoir, le Barroth semblait doté d'une force surnaturelle. D'une ruade particulièrement brutale il parvint à désarçonner le chasseur qui effectua un vol plané... Pour atterrir sur le cou épais du monstre. Son bras gauche se brisa contre les vertèbres rugueuses mais il parvint à planter profondément sa lame dans la nuque de la bête. La boue molle n'arrêta en rien le tanto qui s'enfonça jusqu'à la garde, soulevant une gerbe écarlate. Mugissant de douleur, le Barroth s'ébroua une nouvelle fois, mais avec bien peu de vigueur... Les cuisses du ronin étaient verrouillée autour d'une solide vertèbres, lui permettant de retirer son arme avant de la replanter, dans le coté du cou du cuirassé cette fois. Avec un hurlement belliqueux, Hidenaga se jeta une dernière fois dans le vide, avant de se rattraper au manche de son poignard avec sa seule main valide. La gravité l'attira vers le sol, forçant la lame d'acier à descendre elle aussi, le long de la gorge du Barroth. Et c'est en poussant un dernier râle d'agonie que le tyran au crâne épais s'écroula au sol, égorgé. Puis ce fut au tour d'Hidenaga de crier de douleur. Dans un dernier élan, le Barroth avait happé le bras gauche de l'ancien samourai pour le broyer entre des mâchoires. La dernière chose que ressentit le ronin fut le choc de son corps contre la boue sèche qui recouvrait le sol.
- Spoiler:
D'abord lent, il ne tarda pas à accélérer brutalement et Hidenaga ne dut la vie sauve qu'à un sursaut de lucidité : il avait plongé sur le coté quelques secondes avant l'impact. Ramassant son arme, le vieux guerrier se retourna pour voir que le monstre revenait, tête baissée. Nul doute que cette énorme masse osseuse lui briserait tous les os d'un coup. D'un bond sur la droite le ronin esquiva l'attaque et entendit un effroyable craquement. Le Barroth venait de déraciner un arbre d'un simple coup de tête...
Alors que la bête s'acharnait furieusement sur le pauvre végétal, Hidenaga fit le vide en lui. Il avait commis une grave erreur en venant ici sans information. Lui, si grand stratège, avait commis la plus impardonnable des erreurs : sous-estimer son adversaire. Le cri sauvage du Barroth le ramena à la réalité. La bête revenait à la charge ! D'un rapide pas sur le coté, l'ancien samourai se plaça hors de portée de l'attaque ennemie et entailla profondément le mollet du monstre. Un sang chaud s'en échappa et la créature poussa un mugissement de rage. De la vapeur s'échappait désormais du haut de son crâne... Soudain, elle leva son épaisse jambe et la laissa tomber lourdement sur Hidenaga qui se jeta en arrière. Le soldat vétéra poussa un grand cri en voyant les massives griffes de la bête le manquer de peu puis planta son katana jusqu'à la garde dans le pied du monstre, l'enfonçant également dans la terre sèche. N'importe quel être humain aurait été cloué sol, mais le Barroth n'eut qu'à faire un pas en arrière pour se libérer. Et c'est avec un bruit presque cristallin que l'épée d'Hidenaga se brisa en deux...
Le vieux guerrier fixa un court instant la lame qui gisait, inutile, dans le sable. Puis un sourire faible apparut sur son visage : à quelques mètres de là, le Barroth tentait en vain de se débarasser du morceau de sabre toujours fiché dans sa patte. Fou de rage, le monstre fracassait tout ce qui l'entourait, sans faire de distinction. Toujours étendu au sol, le ronin éclata de rire. Le soleil de plomb l'éblouissait, la chaleur lui faisait perdre toute lucidité. Et pourtant il trouvait que c'était un temps idéal pour quitter ce monde. Riant de plus belle, il ne fit pas attention à la silhouette qui obscurcit son champ de vision et...
Bordel, mais à quoi pensait-il ?! Roulant sur le coté, Hidenaga évita de justesse un coup de tête qui l'aurait applati comme une crèpe puis se releva rapidement. Il vida un breuvage frais tout droit sorti de sa bouche puis, alors que la boisson raffraichissait son corps et son esprit, tenta de trouver une solution. Faute de mieux, il dégaina un tanto. Une lame d'une vingtaine de centimètres, mais il n'avait rien de mieux sous la main. Il eut un nouvel éclat de rire, mais cette fois ci ce n'était pas le désert qui lui faisait perdre la tête. Non, il s'amusait. Mieux, le vétéran Hidenaga, venu trouver sa fin parmi les sables chauds, rajeunissait.
En poussant un cri de guerre inhumain, le ronin chargea le Barroth. La situation était tellement incongrue que la bête elle-même sembla surprise. Si surprise qu'elle réagit trop tard lorsque le vieux guerrier bondit sur sa jambe et planta son couteau entre deux plaques osseuses. Ruant et trépignant comme un forcéné, le monstre du désert essayait sans succès de se débarasser de cet importun. Mais, centimètre après centimètre, le chasseur novice escladait la cuisse du Barroth, se servant de ses plaques comme prises, et de son poignard comme piolet. Littéralement fou de rage, le monstre se mit à charger dans le vide, écrasant son crane contre le sol et contre des rochers. Bientôt le cuirassé avait quitté son oasis, pour courir sans but parmi les dunes, Hidenaga désormais fièrement cramponnés à ses vertèbres, qui saillaient de son dos. Si rester sur la bête relevait du rodéo, le ronin ne tarda pas à tomber sur un problème, plus insurmontable que le précédent. En séchant, la boue avait formé une deuxième carapace au monstre, et ce poignard ne pouvait certainement pas la briser... Une ruade particulièrement brutale faillit éjecter le cavalier fou, mais il se retint du bout des doigts. S'il chutait il serait piétiné et réduit en bouillie... Depuis des années qu'il essayait de mourir, et maintenant qu'il en avait la possibilité, il refusait d'abandonner ! Un sourire franc sur les lèvres, Hidenaga raffermit sa prise sur son couteau, et sauta en arrière... Avant de se rattraper in extremis à la queue de la créature. Par chance, la vase n'avait pas recouvert les plaques osseuses ici. Avec un hurlement de dément, le vieux ronin commença à arracher sauvagement des morceaux de carapace du monstre, se servant de sa lame comme levier. Mais, ses jambes ballant dans le vide, il commença à relacher son étreinte... Il était épuisé, et le sang qui recouvrait maintenanr la queue du monstre la rendait glissante... Sentant qu'il perdait connaissance, il écarta les bras et s'écrasa lourdement sur le ventre, dans le sable chaud. C'était la fin cette fois, il s'était battu comme un lion, mais il avait perdu. Enfin... Son sourire héroïque s'effaça aussitôt lorsqu'il vit le Barroth s'enfuir en titubant, laissant derrière lui une trainée écarlate. Un cri rageur écorcha la gorge du vieux guerrier :
- Ah que je maudis les dieux, de me refuser la mort ainsi !
Mais, au fond de lui, Hidenaga remerciait le ciel. En recherchant la mort, il avait trouvé une nouvelle vie, et il ne voulait pas qu'elle s'arrête si vite... Mais ses mains et ses bras étaient couverts d'entailles sanguinolentes, causées par la carapace rugueuse du Barroth. Pire que tout, la chaleur l'accablait tant qu'il lui semblait que des tonnes et des tonnes d'acier lui écrasait les épaules. À court de breuvages frais, il savait que ses chances de survies étaient maigres... Avec un effort surhumain, il se retourna sur le dos, et les yeux plissés, chercha une issue à ce cauchemar. Était-ce de l'ombre là-bas ? Mieux, ne serait-ce pas une grotte ?! Mu par l'énergie de l'espoir, Hidenaga parvint à ramper jusqu'à l'entrée du souterrain, et se laisser rouler du haut de la dune jusque dans la gueule noire de la caverne. Il s'endormit avant même de s'arrêter de tomber, et même son atterissage dans une mare d'eau fraiche ne le réveilla pas.
Hidenaga reprit connaissance deux heures plus tard. La mare où il barbotait avait pris une légère teinte rouge. En revanche la douleur le frappa de plein fouet, lui coupant le souffle. L'adrénaline l'avait tenu éloignée lors du combat et maintenant elle revenait au galop. Gémissant, le ronin parvint à s'extirper du point d'eau pour s'adosser contre le mur rocheux de la caverne. Avec un soin méticuleux, il lava ses plaies avant de les bander, plaçant les herbes sous les larges morceaux de tissu. Puis il vida le contenu d'une bouteille verte et sentit aussitôt que le médicament combattait sa douleur. Après avoir laché un soupir de soulagement, Hidenaga ferma les yeux et se rendormit.
Lorsqu'il quitta la grotte, le soleil était sur le point de se coucher, donnant au désert une teinte orangée, presque rouge. La température était devenue beaucoup plus supportable désormais, Hidenaga sut qu'il n'aurait pas besoin de breuvage frais. Rapidement, il retrouva l'endroit de sa chute, qui était constellée de petite tache sombre, presque noire. Le sang du Barroth, s'il avait séché, était toujours bien visible... Une chance que le vent n'ai pas complètement retourné le sable. Pendant deux longues heures, le vieux ronin dut arpenter les dunes, en regardant l'astre solaire disparaitre petit à petit derrière l'horizon. Et la température de baisser graduellement. Une fournaise le jour, un désert glacia la nuit.
- Bienvenue dans les plaines ensablées... Maugréa Hidenaga.
Au moins la piste était facile à suivre, et à force d'effort, il finit par quitter cette enfer de dunes. Tout d'abord il vit quelques broussailles ici et là, puis des buissons épineux et finalement quelques arbres fins et secs. Passant entre d'immenses termitières, il ne s'autorisa une courte pause que pour se désalterer à une petite oasis, qu'il savait proche du camp. Il pourrait y retourner pour se ravitailler en rations de survie, mais il tenait à en finir rapidement avec ce monstre cuirassé. Il n'avait que trop attendu, et la bête elle aussi avait eu le temps de se reposer... Le ronin connaissait le chemin jusqu'au marais boueux pour l'avoir emprunté le matin même. Tendu, il tira son tanto hors de son fourreau et se jeta à plat ventre. L'herbe dure et rêche lui fouettait le visage, mais il se força à avancer ainsi, dans l'espoir de prendre sa proie par surprise. Ignorant ses blessures qui le lancinaient, l'ancien samourai rampa jusqu'à être en vue du nid du Barroth.
Le monstre était là, étendu sur le coté, en plein milieu de la mare boueuse. Il respirait laborieusement, et l'eau autour de lui avait une légère teinte rouge. Il souffrait atrocement mais ne pouvait rien faire, ni pour son pied, ni pour sa queue. Pour la première fois de sa vie, Hidenaga fut pris de pitié pour son adversaire. Cette noble créature méritait une fin digne de ce nom, pas une lente agonie ! Le ronin se leva d'un bond, et marcha, en boitant légèrement vers le Barroth, qui se relevait lentement. Puis, après un rugissement assourdissant il fit claquer ses grosses machoires et s'ébroua. La boue, humide cette fois, se mit à voler dans tous les sens pour retomber en pluie autour de la bête. Courant entre les projectiles, le vétéran devinait que la vase gluante le collerait au sol si jamais il était touché. Il allait enfoncer son poignard dans le ventre mou du cuirassé, mais ce dernier repoussa l'assaut avec ses petites pattes avant. La lame rebondit sur la carapace de la bête, laissant le vieux guerrier démuni pendant une fraction de secondes. Suffisant pour que le Barroth enchaine en tournant sur lui-même, projetant sa queue sanguinolente dans la poitrine d'Hidenaga.
L'impact fut d'une violence extrème. L'effroyable craquement qui avait retentit provenait sans nul doute des côtes du chasseur, mais il préférait croire que c'était le bruit de son armure qui se brisait. Tout air banni de ses poumons, le vétéran parvint tout de même à s'accrocher à cette masse de chair, de sang et de carapace, se retrouvant bientôt à deux mètres au-dessus du sol. Mu par l'énergie du désespoir, le Barroth semblait doté d'une force surnaturelle. D'une ruade particulièrement brutale il parvint à désarçonner le chasseur qui effectua un vol plané... Pour atterrir sur le cou épais du monstre. Son bras gauche se brisa contre les vertèbres rugueuses mais il parvint à planter profondément sa lame dans la nuque de la bête. La boue molle n'arrêta en rien le tanto qui s'enfonça jusqu'à la garde, soulevant une gerbe écarlate. Mugissant de douleur, le Barroth s'ébroua une nouvelle fois, mais avec bien peu de vigueur... Les cuisses du ronin étaient verrouillée autour d'une solide vertèbres, lui permettant de retirer son arme avant de la replanter, dans le coté du cou du cuirassé cette fois. Avec un hurlement belliqueux, Hidenaga se jeta une dernière fois dans le vide, avant de se rattraper au manche de son poignard avec sa seule main valide. La gravité l'attira vers le sol, forçant la lame d'acier à descendre elle aussi, le long de la gorge du Barroth. Et c'est en poussant un dernier râle d'agonie que le tyran au crâne épais s'écroula au sol, égorgé. Puis ce fut au tour d'Hidenaga de crier de douleur. Dans un dernier élan, le Barroth avait happé le bras gauche de l'ancien samourai pour le broyer entre des mâchoires. La dernière chose que ressentit le ronin fut le choc de son corps contre la boue sèche qui recouvrait le sol.
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Unho
Le barroth, mon premier véritable adversaire sur MHTri
Pour être honnête je trouve ça vachement bien foutu. Le combat est bien représentatif du monstre et en même temps bien différent de ce que l'on fait dans le jeu. Je ne sais pas si c'est moi mais j'ai même reconnu l'environnement du jeu.
Combat bien épique et bien mit en scène. J'attend la suite avec impatience
Le barroth, mon premier véritable adversaire sur MHTri
Pour être honnête je trouve ça vachement bien foutu. Le combat est bien représentatif du monstre et en même temps bien différent de ce que l'on fait dans le jeu. Je ne sais pas si c'est moi mais j'ai même reconnu l'environnement du jeu.
Combat bien épique et bien mit en scène. J'attend la suite avec impatience
Monkey D Kurama- Flemmard émérite
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Quel chapitre, j'ai adoré.
Le Barroth, il m'a fait penser à un mélange de deux Pokémon, Charkos et Crabaraque.
Je connais pas du tout MH, alors merci pour l'image au début, puis à la limite tu l'as tellement bien décrit qu'elle n'est pas forcément nécessaire.
Le combat de Hidenaga contre ce monstre, je l'ai vraiment aimé, bien plus que celui contre l'homme dans ton premier chapitre alors que déjà j'avais aimé l'affrontement.
Ce que je veux te dire là c'est que c'était un supeeeeerrr chapitre.
Le Barroth, il m'a fait penser à un mélange de deux Pokémon, Charkos et Crabaraque.
Je connais pas du tout MH, alors merci pour l'image au début, puis à la limite tu l'as tellement bien décrit qu'elle n'est pas forcément nécessaire.
Le combat de Hidenaga contre ce monstre, je l'ai vraiment aimé, bien plus que celui contre l'homme dans ton premier chapitre alors que déjà j'avais aimé l'affrontement.
Ce que je veux te dire là c'est que c'était un supeeeeerrr chapitre.
Master of Madness- Master of Reality
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Merci vous deux pour vos commentaires, ça m'a vraiment fait plaisir.
J'espère que la suite sera à la hauteur de vos attentes ! Ce chapitre 4 est un chapitre de transition, mais il est plutôt important. L'action (épique j'espère) arrivera au chapitre 5 !
Chapitre 4 : Rencontres souterraines
J'espère que la suite sera à la hauteur de vos attentes ! Ce chapitre 4 est un chapitre de transition, mais il est plutôt important. L'action (épique j'espère) arrivera au chapitre 5 !
Chapitre 4 : Rencontres souterraines
Hidenaga rouvrit ses paupières pour voir qu'il était allongé dans un lit confortable, sous un plafond de pierre. Alors comme ça il était en vie hein... Voilà qui ne le surprenait guère. Il essaya de se relever mais une douleur fulgurante lui transperça le bras gauche.
- Ne bougez pas. Lui intima une voix féminine.
La femme en question entra dans son champ de vision, et le ronin vit qu'elle portait une blouse blanche tachée de sang. Son sang à lui probablement.
- Vous savez comment vous vous appelez ?
- Hidenaga, articula le vétéran malgré sa gorge sèche.
- Vous vous rappelez du moment où vous avez subi ces blessures ?
Hochement de tête.
- Dernière question... Vous savez ou vous êtes ?
- Haha, j'allais vous le demander justement.
L'infirmière sourit et, recommença à recoudre le bras de son patient comme s'il était toujours inconscient. Ce dernier grimaça mais ne protesta pas, c'était là un mal nécessaire. Tout en continuant son ouvrage, la femme médecin répondit à la question d'Hidenaga :
- Vous êtes à Sekh bien sur ! L'équipe médicale vous a ramené ici le plus rapidement possible après votre combat contre le Barroth et...
Pic de douleur. La souffrance explosa et le vieux guerrier replongea dans l'inconscience. Il rêva que l'on était en train de reconstruire son corps comme s'il s'agissait d'un puzzle. Ce qui n'était peut-être pas si loin de la réalité...
Il ouvrit les yeux sur un visage qu'il reconnut aussitôt. Ces joues roses, ces boucles noires et ce regard pétillant de fraicheur, c'était bien l'hotesse de la guilde à qui il avait parlé avant de partir en chasse. Elle avait un petit sourire en coin, dans lequel on pouvait lire un subtil "je vous l'avais bien dit". Mais elle lança plutôt :
- Alors comme ça vous n'avez pas réussi à mourir ? Vous m'en voyez désolée...
- Enfin un visage familier, grogna Hidenaga. Non, il semblerait qu'un Barroth soit une proie trop facile pour moi. La prochaine sera la bonne je suppose.
- Je dois avouer que je suis impressionnée, ce doit être la première fois qu'un Barroth est chassé de cette façon, avec un petit couteau...
- Un instant, comment le savez vous ?! S'exclama Hidenaga en se levant brusquement, juste avant de se rallonger, terrassé par la douleur.
- L'équipe médicale, constituée de felynes, est chargée d'observer de loin le déroulement de la chasse. Ils ont pour obligation d'évacuer et de soigner les chasseurs blessés, du moins lorsque c'est possible... En cas de danger de mort, ils peuvent faire diversion et en profiter pour récupérer le chasseur, mais ça ne marche jamais plus de trois fois.
- Et quand j'étais en train de me vider de mon sang dans cette petite mare, elle foutait quoi votre équipe médicale ?!
La jeune femme éclata de rire et lança :
- Les Felynes sont des chats bipède aussi intelligents que des humains. Et comme tout félin qui se respecte, ils ont une peur bleue de l'eau ! Je vous laisse vous reposer, chasseur, à plus tard !
- Au revoir... Quel pays de tarés. Marmonna Hidenaga en suivant des yeux la silhouette de l'hotesse de la guilde.
L'infirmière revient quelques minutes plus tard et s'approcha de son bras. Son air grave était annonciateur de mauvaises nouvelles... Elle déclara finalement :
- Vu les dégats subis, il existe un risque important que vous perdiez l'usage de votre bras gauche.
A ces mots, la main valide du vieux samouraï fusa pour saisir le poignet de la femme médecin. Sur un ton froid et inquiétant, il cracha :
- Je perds mon bras, vous perdez la vie.
Comme si la menace avait permis à la guerrisseuse de faire des miracles, cette dernière parvint à sauver le bras d'Hidenaga. Il ne savait pas comment, mais seul le résultat importait. Il put quitter l'hopital deux semaines plus tard, avec une écharpe pour tenir immobile son membre blessé. Comme il n'avait rien de mieux à faire, il décida de se rendre à la grande forge du village, l'un des batiments les plus imposants, et sans aucun doute le moins engageant. Des armes en tous genre étaient suspendus aux murs, aux fenêtres et même au toit ! Un paradis pour un amoureux des lames et de l'acier tel qu'Hidenaga. L'intérieur n'était pas plus rangé et les quelques meubles de la pièce croulaient sous des plaques de métal, des ossements, des morceaux de carapace... Le coeur de la forge, un puits rempli de flammes et de braises ardente vomissait une chaleur épouvantable qui envahissait tout l'édifice. C'est alors qu'une toute petite personne à la peau rouge et ridée surgit de derrière une enclume, un marteau ridiculement grand sur l'épaule. Lorsque le nabot comprit à qui il avait à faire, il lança simplement :
- Alors c'est vous le suicidaire. Chapeau pour votre première chasse au Barroth, du jamais vu !
- Merci, merci, rétorqua le ronin sur un ton neutre. Je suis venu dans l'espoir de faire forger une nouvelle lame, j'ai égaré l'ancienne dans le pied d'un monstre.
Le nain, qui ne devait pas dépasser un mètre, éclata soudainement de rire.
- Je dois avouer que je vous attendais. Je me suis permis de vous forger un katana pendant votre convalescence. J'ai utilisé la poignée de votre ancien sabre, mais pour la lame j'ai utilisé des vertèbres de Barroth, ainsi que mon meilleur acier. S'il n'est pas aussi grand qu'un véritable katana de chasse, il sera tout même adapté car plus grand que votre ancienne épée. Je l'espère en tout cas.
Sur ce, le forgeron lança l'arme en question au vétéran qui l'attrapa de sa main droite. Malgré son mètre et demi de lame, l'arme était d'une légereté surprenante. S'apparentant plus au nodachi qu'au katana, le sabre n'était tout de même pas aussi ridiculement long que ceux qui jonchaient le sol de la forge. Un équilibre plutôt parfait... S'inclinant bien bas, l'ancien samourai remercia le maître artisan qui, encore une fois éclata de rire.
- Attendez, j'ai pas fini. Le Barroth que vous avez chassé était énorme, suffisamment pour que j'vous fasse une armure héhé ! J'me suis inspiré de votre ancien équipement, venez voir.
Le ronin suivit l'artisan nain dans une sorte de remise, et resta coi devant l'oeuvre d'art qui s'y trouvait. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire cette armure. Très inspiré des protections samouraï, il s'agissait d'un assemblage complexe de plaques de Barroth et de métal, qui se superposaient. Pour tenir le tout, de fines cordes blanches et bandes de tissu rouge. S'emparant des gantelets, Hidenaga fut encore une fois surpris par la légereté de l'objet. À croire que ce forgeron était un génie... Oubliant toute fierté l'espace d'un instant, le vétéran s'agenouilla devant l'artisan et posa son front contre le sol. Ce dernier se mit encore une fois à rire avant d'aider le guerrier blessé à se relever.
- Bien sur, je vous offre le tout ! Cela fait longtemps qu'un chasseur de talent ne s'est pas installé à Sekh, vous le méritez bien. Mais attention, c'est la première et dernière fois.
Deux mois plus tard, Hidenaga se tenait devant son hotesse de guilde préférée, un avis de quête entre les mains. Il avait rêvetu son armure Barroth flambant neuve, et son katana de chasse était posé entre ses omoplates.
- Alors, dis moi ce que j'ai besoin de savoir sur le Pariapuria. Si j'ai bien compris, il est de rang 4, soit juste au-dessus du Barroth...
La jolie brune fit mine de réfléchir avant de lancer :
- Mmmmh... Oui il est dans vos cordes. Vous avez au moins 15% de chances de survie ! Plus sérieusement, c'est un wyvern assez faible, il est classifié rang 4 surtout à cause de son régime alimentaire. Il mange absolument tout, et en quantités telles qu'il peut détruire des écosystèmes entiers ! C'est un genre de poisson monstrueux, vous ne pouvez pas le rater. De toute manière ce sera probablement lui qui vous trouvera.
- J'ai lu qu'il vivait dans la région des canyons... Il y fait aussi chaud que dans le désert ? Demanda le ronin.
- Oui. Mais le Pariapuria habite plutôt les grottes souterraines de la région, et il y fait très froid, prenez des breuvages chauds.
- Rien de plus à savoir ?
- Prenez de quoi nettoyer votre armure, il a une capacité plutôt salissante, acheva la jeune femme en riant.
- Merci, Lamya. Lança le vétéran en prenant le chemin de la sortie.
- De rien vieillard, bonne chasse !
La région des canyons... Pas de sable mais une chaleur sèche et étouffante, comme en plein désert. D'énormes montagnes rouges crevaient le sol, pour former de labyrinthiques gouffres et vallées, au fond desquelles le soleil lui-même ne pouvait aller... Des cavernes, noires comme des gueules béantes, menaient à un gigantesque réseau de galeries souterraines. Le camp de chasse se trouvait sur le versant d'un immense cratère, uniquement accessible à l'aide d'un pont naturel de pierre. Après s'être reposé une nuit, Hidenaga remplit ses sacoches de rations de survies, de trousses de premiers soins et d'aiguisoirs. Le forgeron lui avait expliqué que les armes de chasse avait tendance à s'émousser rapidement... Une fois paré, l'ancien samouraï pénétra dans un étroit canyon, au fond duquel serpentait un mince filet d'eau. Suspendu à deux bonnes centaines de mètres, le ronin marchait sur un "chemin" de quelques centimètres de largeur. Mais c'était la voie la plus rapide pour aller en bas, sans compter la chute. La lumière autant que la température semblait descendre au même rythme qu'Hidenaga. Au bout de deux interminables heures, il finit par atteindre le fond. Ce qu'il avait pris pour un ruisseau était en réalité une rivière large de quelques mètres, qui coulait paisiblement.
Soudain il aperçut un mouvement sous la surface et vit une silhouette noire disparaitre dans les profondeurs. Un poisson monstrueux ? Prudent, le vétéran dégaina sa longue épée et suivit le cours de la rivière, qui s'engouffrait dans une large grotte.
L'air y était froid. Si froid qu'un long frisson parcourut l'échine d'Hidenaga jusqu'à ce qu'il boive un breuvage chaud. Tandis que boisson brûlante lui réchauffait les muscles, il sortit un petit briquet et alluma sa torche. La caverne était très peu éclairée, seuls quelques minces rais de lumière filtrait par des trous dans la roche. Dans cette endroit de ténèbres, tous les rochers ressemblaient à des monstres... Soudain l'un d'eux s'anima et une créature semblable à une larve bondit sur lui. D'un mouvement souple, Hidenaga la trancha en deux puis approcha sa torche de la chose. Elle mesurait une cinquantaine de centimètres et était d'un blanc laiteux et gras. Comme si la larve était le prélude à l'horreur, un répugnant bruit de succion se fit entendre et la mère tomba du plafond. Sa tête aveugle se résumait à une gueule circulaire et son large corps était protégée par une peau élastique veinée. De la même taille qu'un humain, l'horreur sans yeux était bien moins impressionnante que le Barroth... La créature étira son cou comme pour hurler mais le cri vint de la rivière. Une énorme masse noire sortait du cours d'eau pataudement, en faisant claquer des machoires remplis de crocs. Le monstre aveugle laissa échapper un couinement plaintif et tenta de s'enfuir de sa démarche pitoyable et lente. Beaucoup trop lente... L'autre bête s'était enfin extirpé de la rivière et glissait plus qu'elle ne courrait sur la pierre lisse. Passant à coté du chasseur comme s'il n'existait pas, le Pariapuria bondit sur sa proie, abattant ses lourdes pattes sur le cou visqueux de la chose aveugle. Alors le glouton referma sa gueule sur la nuque blanchâtre et arracha un énorme morceau de chair avant de l'avaler tout rond. Toujours vivante, la proie poussait des cris horribles, qui résonnait contre les murs de la grotte. Imperturbable, le Pariapuria continuait son repas, ne faisait pas la moindre différence entre viande vivante et viande morte. Sa gueule dégoulinait d'une bave sanguinolente lorsqu'il se tourna enfin vers Hidenaga. La créature était plus basse mais tout aussi longue que le Barroth. Ses écailles noires luisaient comme celles d'un poisson, et semblaient encore plus visqueuses. Ses massives pattes avant se muaient en ailes qui ressemblaient à s'y méprendre à des nageoires et sa tête pointue était recouverte de cornes et ailerons, qui s'entassaient pêle-mêle jusqu'au milieu de son dos. Et enfin une queue massive hérissée d'aiguilles rouges terminait le glouton. Après l'avoir fixé quelques secondes avec curiosité, le monstre vomit sur le chasseur.
- Ne bougez pas. Lui intima une voix féminine.
La femme en question entra dans son champ de vision, et le ronin vit qu'elle portait une blouse blanche tachée de sang. Son sang à lui probablement.
- Vous savez comment vous vous appelez ?
- Hidenaga, articula le vétéran malgré sa gorge sèche.
- Vous vous rappelez du moment où vous avez subi ces blessures ?
Hochement de tête.
- Dernière question... Vous savez ou vous êtes ?
- Haha, j'allais vous le demander justement.
L'infirmière sourit et, recommença à recoudre le bras de son patient comme s'il était toujours inconscient. Ce dernier grimaça mais ne protesta pas, c'était là un mal nécessaire. Tout en continuant son ouvrage, la femme médecin répondit à la question d'Hidenaga :
- Vous êtes à Sekh bien sur ! L'équipe médicale vous a ramené ici le plus rapidement possible après votre combat contre le Barroth et...
Pic de douleur. La souffrance explosa et le vieux guerrier replongea dans l'inconscience. Il rêva que l'on était en train de reconstruire son corps comme s'il s'agissait d'un puzzle. Ce qui n'était peut-être pas si loin de la réalité...
Il ouvrit les yeux sur un visage qu'il reconnut aussitôt. Ces joues roses, ces boucles noires et ce regard pétillant de fraicheur, c'était bien l'hotesse de la guilde à qui il avait parlé avant de partir en chasse. Elle avait un petit sourire en coin, dans lequel on pouvait lire un subtil "je vous l'avais bien dit". Mais elle lança plutôt :
- Alors comme ça vous n'avez pas réussi à mourir ? Vous m'en voyez désolée...
- Enfin un visage familier, grogna Hidenaga. Non, il semblerait qu'un Barroth soit une proie trop facile pour moi. La prochaine sera la bonne je suppose.
- Je dois avouer que je suis impressionnée, ce doit être la première fois qu'un Barroth est chassé de cette façon, avec un petit couteau...
- Un instant, comment le savez vous ?! S'exclama Hidenaga en se levant brusquement, juste avant de se rallonger, terrassé par la douleur.
- L'équipe médicale, constituée de felynes, est chargée d'observer de loin le déroulement de la chasse. Ils ont pour obligation d'évacuer et de soigner les chasseurs blessés, du moins lorsque c'est possible... En cas de danger de mort, ils peuvent faire diversion et en profiter pour récupérer le chasseur, mais ça ne marche jamais plus de trois fois.
- Et quand j'étais en train de me vider de mon sang dans cette petite mare, elle foutait quoi votre équipe médicale ?!
La jeune femme éclata de rire et lança :
- Les Felynes sont des chats bipède aussi intelligents que des humains. Et comme tout félin qui se respecte, ils ont une peur bleue de l'eau ! Je vous laisse vous reposer, chasseur, à plus tard !
- Au revoir... Quel pays de tarés. Marmonna Hidenaga en suivant des yeux la silhouette de l'hotesse de la guilde.
L'infirmière revient quelques minutes plus tard et s'approcha de son bras. Son air grave était annonciateur de mauvaises nouvelles... Elle déclara finalement :
- Vu les dégats subis, il existe un risque important que vous perdiez l'usage de votre bras gauche.
A ces mots, la main valide du vieux samouraï fusa pour saisir le poignet de la femme médecin. Sur un ton froid et inquiétant, il cracha :
- Je perds mon bras, vous perdez la vie.
Comme si la menace avait permis à la guerrisseuse de faire des miracles, cette dernière parvint à sauver le bras d'Hidenaga. Il ne savait pas comment, mais seul le résultat importait. Il put quitter l'hopital deux semaines plus tard, avec une écharpe pour tenir immobile son membre blessé. Comme il n'avait rien de mieux à faire, il décida de se rendre à la grande forge du village, l'un des batiments les plus imposants, et sans aucun doute le moins engageant. Des armes en tous genre étaient suspendus aux murs, aux fenêtres et même au toit ! Un paradis pour un amoureux des lames et de l'acier tel qu'Hidenaga. L'intérieur n'était pas plus rangé et les quelques meubles de la pièce croulaient sous des plaques de métal, des ossements, des morceaux de carapace... Le coeur de la forge, un puits rempli de flammes et de braises ardente vomissait une chaleur épouvantable qui envahissait tout l'édifice. C'est alors qu'une toute petite personne à la peau rouge et ridée surgit de derrière une enclume, un marteau ridiculement grand sur l'épaule. Lorsque le nabot comprit à qui il avait à faire, il lança simplement :
- Alors c'est vous le suicidaire. Chapeau pour votre première chasse au Barroth, du jamais vu !
- Merci, merci, rétorqua le ronin sur un ton neutre. Je suis venu dans l'espoir de faire forger une nouvelle lame, j'ai égaré l'ancienne dans le pied d'un monstre.
Le nain, qui ne devait pas dépasser un mètre, éclata soudainement de rire.
- Je dois avouer que je vous attendais. Je me suis permis de vous forger un katana pendant votre convalescence. J'ai utilisé la poignée de votre ancien sabre, mais pour la lame j'ai utilisé des vertèbres de Barroth, ainsi que mon meilleur acier. S'il n'est pas aussi grand qu'un véritable katana de chasse, il sera tout même adapté car plus grand que votre ancienne épée. Je l'espère en tout cas.
Sur ce, le forgeron lança l'arme en question au vétéran qui l'attrapa de sa main droite. Malgré son mètre et demi de lame, l'arme était d'une légereté surprenante. S'apparentant plus au nodachi qu'au katana, le sabre n'était tout de même pas aussi ridiculement long que ceux qui jonchaient le sol de la forge. Un équilibre plutôt parfait... S'inclinant bien bas, l'ancien samourai remercia le maître artisan qui, encore une fois éclata de rire.
- Attendez, j'ai pas fini. Le Barroth que vous avez chassé était énorme, suffisamment pour que j'vous fasse une armure héhé ! J'me suis inspiré de votre ancien équipement, venez voir.
Le ronin suivit l'artisan nain dans une sorte de remise, et resta coi devant l'oeuvre d'art qui s'y trouvait. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire cette armure. Très inspiré des protections samouraï, il s'agissait d'un assemblage complexe de plaques de Barroth et de métal, qui se superposaient. Pour tenir le tout, de fines cordes blanches et bandes de tissu rouge. S'emparant des gantelets, Hidenaga fut encore une fois surpris par la légereté de l'objet. À croire que ce forgeron était un génie... Oubliant toute fierté l'espace d'un instant, le vétéran s'agenouilla devant l'artisan et posa son front contre le sol. Ce dernier se mit encore une fois à rire avant d'aider le guerrier blessé à se relever.
- Bien sur, je vous offre le tout ! Cela fait longtemps qu'un chasseur de talent ne s'est pas installé à Sekh, vous le méritez bien. Mais attention, c'est la première et dernière fois.
Deux mois plus tard, Hidenaga se tenait devant son hotesse de guilde préférée, un avis de quête entre les mains. Il avait rêvetu son armure Barroth flambant neuve, et son katana de chasse était posé entre ses omoplates.
- Alors, dis moi ce que j'ai besoin de savoir sur le Pariapuria. Si j'ai bien compris, il est de rang 4, soit juste au-dessus du Barroth...
La jolie brune fit mine de réfléchir avant de lancer :
- Mmmmh... Oui il est dans vos cordes. Vous avez au moins 15% de chances de survie ! Plus sérieusement, c'est un wyvern assez faible, il est classifié rang 4 surtout à cause de son régime alimentaire. Il mange absolument tout, et en quantités telles qu'il peut détruire des écosystèmes entiers ! C'est un genre de poisson monstrueux, vous ne pouvez pas le rater. De toute manière ce sera probablement lui qui vous trouvera.
- J'ai lu qu'il vivait dans la région des canyons... Il y fait aussi chaud que dans le désert ? Demanda le ronin.
- Oui. Mais le Pariapuria habite plutôt les grottes souterraines de la région, et il y fait très froid, prenez des breuvages chauds.
- Rien de plus à savoir ?
- Prenez de quoi nettoyer votre armure, il a une capacité plutôt salissante, acheva la jeune femme en riant.
- Merci, Lamya. Lança le vétéran en prenant le chemin de la sortie.
- De rien vieillard, bonne chasse !
La région des canyons... Pas de sable mais une chaleur sèche et étouffante, comme en plein désert. D'énormes montagnes rouges crevaient le sol, pour former de labyrinthiques gouffres et vallées, au fond desquelles le soleil lui-même ne pouvait aller... Des cavernes, noires comme des gueules béantes, menaient à un gigantesque réseau de galeries souterraines. Le camp de chasse se trouvait sur le versant d'un immense cratère, uniquement accessible à l'aide d'un pont naturel de pierre. Après s'être reposé une nuit, Hidenaga remplit ses sacoches de rations de survies, de trousses de premiers soins et d'aiguisoirs. Le forgeron lui avait expliqué que les armes de chasse avait tendance à s'émousser rapidement... Une fois paré, l'ancien samouraï pénétra dans un étroit canyon, au fond duquel serpentait un mince filet d'eau. Suspendu à deux bonnes centaines de mètres, le ronin marchait sur un "chemin" de quelques centimètres de largeur. Mais c'était la voie la plus rapide pour aller en bas, sans compter la chute. La lumière autant que la température semblait descendre au même rythme qu'Hidenaga. Au bout de deux interminables heures, il finit par atteindre le fond. Ce qu'il avait pris pour un ruisseau était en réalité une rivière large de quelques mètres, qui coulait paisiblement.
Soudain il aperçut un mouvement sous la surface et vit une silhouette noire disparaitre dans les profondeurs. Un poisson monstrueux ? Prudent, le vétéran dégaina sa longue épée et suivit le cours de la rivière, qui s'engouffrait dans une large grotte.
L'air y était froid. Si froid qu'un long frisson parcourut l'échine d'Hidenaga jusqu'à ce qu'il boive un breuvage chaud. Tandis que boisson brûlante lui réchauffait les muscles, il sortit un petit briquet et alluma sa torche. La caverne était très peu éclairée, seuls quelques minces rais de lumière filtrait par des trous dans la roche. Dans cette endroit de ténèbres, tous les rochers ressemblaient à des monstres... Soudain l'un d'eux s'anima et une créature semblable à une larve bondit sur lui. D'un mouvement souple, Hidenaga la trancha en deux puis approcha sa torche de la chose. Elle mesurait une cinquantaine de centimètres et était d'un blanc laiteux et gras. Comme si la larve était le prélude à l'horreur, un répugnant bruit de succion se fit entendre et la mère tomba du plafond. Sa tête aveugle se résumait à une gueule circulaire et son large corps était protégée par une peau élastique veinée. De la même taille qu'un humain, l'horreur sans yeux était bien moins impressionnante que le Barroth... La créature étira son cou comme pour hurler mais le cri vint de la rivière. Une énorme masse noire sortait du cours d'eau pataudement, en faisant claquer des machoires remplis de crocs. Le monstre aveugle laissa échapper un couinement plaintif et tenta de s'enfuir de sa démarche pitoyable et lente. Beaucoup trop lente... L'autre bête s'était enfin extirpé de la rivière et glissait plus qu'elle ne courrait sur la pierre lisse. Passant à coté du chasseur comme s'il n'existait pas, le Pariapuria bondit sur sa proie, abattant ses lourdes pattes sur le cou visqueux de la chose aveugle. Alors le glouton referma sa gueule sur la nuque blanchâtre et arracha un énorme morceau de chair avant de l'avaler tout rond. Toujours vivante, la proie poussait des cris horribles, qui résonnait contre les murs de la grotte. Imperturbable, le Pariapuria continuait son repas, ne faisait pas la moindre différence entre viande vivante et viande morte. Sa gueule dégoulinait d'une bave sanguinolente lorsqu'il se tourna enfin vers Hidenaga. La créature était plus basse mais tout aussi longue que le Barroth. Ses écailles noires luisaient comme celles d'un poisson, et semblaient encore plus visqueuses. Ses massives pattes avant se muaient en ailes qui ressemblaient à s'y méprendre à des nageoires et sa tête pointue était recouverte de cornes et ailerons, qui s'entassaient pêle-mêle jusqu'au milieu de son dos. Et enfin une queue massive hérissée d'aiguilles rouges terminait le glouton. Après l'avoir fixé quelques secondes avec curiosité, le monstre vomit sur le chasseur.
- Spoiler:
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Chapitre 5 : Régurgitation
Un torrent d'eau et de sang jaillit de la gueule du Pariapuria pour frapper le torse d'Hidenaga de plein fouet. La puissance du jet le propulsa plusieurs mètres en arrière, où il alla s'écraser contre un mur. L'armure avait très bien encaissé le choc, mais le vétéran, un peu sonné, se releva en titubant. Alors qu'il pataugeait dans le contenu des entrailles du Pariapuria, une violente odeur de putréfaction lui saisit les narines, et le ronin ne put réprimer un haut-le-coeur. Mais il n'avait pas le temps de s'arreter pour vomir tripes et boyaux, car le glouton chargeait déjà. La bave dégoulinait de sa gueule alors qu'il se laissait glisser et déraper sur le sol pierreux de la caverne à une vitesse folle. Lorsqu'il fut assez proche, il propulsa son corps massif avec ses pattes arrières et abattit ses griffes sur Hidenaga. Ce dernier effectua une roulade rapide pour éviter l'assaut ennemi et, tout en se relevant, donna un coup ascendant dans l'aile de la créature. La lame glissa sur les écailles, telle une anguille entre des mains mouillées. Comme pour chasser un opportun moustique, le monstre agita son bras, balayant facilement le chasseur déséquilibré. Il laissa échappa un cri de douleur alors qu'une des pointes rouges du monstre s'enfonçait entre les plaques de son armure. Un mince filet de sang se mit à couler... De plus en plus excité, le Pariapuria se mit à sautiller sur place comme un poisson qui serait sorti de l'eau. Sans crier gare, la bête se retourna et abattit sa queue épaisse à l'endroit exact où se trouvait Hidenaga une seconde plus tôt : il s'était jeté sur le coté au dernier moment. Après s'être remis debout, l'ancien samourai tenta un coup d'estoc qui fut à nouveau dévié... La peau de la créature était si visqueuse est dure qu'il n'arrivait pas à la percer ! Il lui fallait absolument trouver un endroit où les écailles du poisson monstrueux étaient plus molles, sans quoi il ne tarderait pas à être digéré dans le gosier de la bête. Un éclair de génie traversa son esprit et il rengaina sa lame. Alors le vétéran se mit à courir comme un dératé. Affamé, le glouton se lança aux trousses de sa proie, sa gueule béante projetant de la bave tout autour de lui. Après une course-poursuite effrénée de plus de cinq minutes, le vieux samourai fit enfin une pause, à bout de souffle. En face de lui, le monstrueux semblait lui aussi se reposer légèrement, en haletant bruyamment...
Ce fut l'humain qui rompit le statu quo en chargeant et hurlant comme un possédé. Rugissant à son tour, le Pariapuria brisa une stalagmite d'un simple coup de griffe, la projetant droit sur le chasseur. Mais Hidenaga évita facilement le bloc de roche : couché sur le dos, il glissait à toute vitesse sur le sol grâce à une énorme flaque de bave. La lame de son sabre s'enfonça profondément dans le ventre mou de la bête, l'entaillant de la gorge à la queue. Une véritable pluie de sang s'abattit sur le ronin. Puis l'énorme nageoire caudale du glouton écrasa le chasseur. Une gerbe écarlate s'échappa de sa bouche, tandis qu'il sentait plusieurs de ses côtes ployer pour finalement se fêler. Le Pariapuria poussa alors une série de petits cris, comme s'il riait, et s'enfonça dans un boyau obscur.
Hidenaga gémit de douleur en enlevant son armure. La peau de son torse était devenue violacée, et un petit trou dans son flanc crachait du sang. A l'aide d'herbes, il se fit un gros pansement, puis massa vigoureusement sa chair meurtrie avec une pommade verdâtre. Malgré l'odeur épouvantable - du vomi de la bête - qui s'était installé dans son nez, il se força à manger quelques rations de survie. Il les régurgita aussitôt tant c'était mauvais... Bah, il mangerait un filet de Pariapuria plus tard. Une fois soigné, le vétéran s'engouffra dans le souterrain, sa torche à la main.
La flamme projetait des ombres dansantes tout autour de lui, ses bottes résonnaient dans tout le tunnel. Hidenaga renonça rapidement à la discrétion et avança d'un bon pas, non sans faire attention où il posait les pieds. Comme il put l'expérimenter plusieurs fois, le dédale était truffé de pièges souterrains, avec ses trous sans fonds, ses éboulements, ses fosses tapissées de stalagmites... Complètement perdu, le vieux samourai perdait sang-froid et concentration. Il haïssait ce monstre répugnant et lâche, qui l'avait attiré dans cet obscur labyrinthe. Hidenaga pestait encore quand son pied dérapa sur quelque chose de visqueux et il s'étala de tout son long sur le dos.
Il eut le temps d'apercevoir deux lueurs jaunes étinceler dans le noir, puis les griffes du Pariapuria s'enfoncèrent dans son ventre. Sous le poids du monstre, les plaques de Barroth gémirent et trois larges trous furent creusés dans la chair du ronin. Il poussa un cri de douleur qui résonna dans le boyau pendant de longues minutes, tandis que le sang le fuyait de plus en plus rapidement. La gueule dégoulinante du glouton apparut juste au-dessus de la tête du vieux samourai, les mâchoires légèrement entrouvertes... Animé par une colère sourde, son bras frappa. Son katana s'abattait sans interruption sur la tête du monstre, bien incapable de se rapprocher davantage sous ce déluge d'acier. Lorsque le monstre recula d'un pas, Hidenaga saisit cette occasion pour se remettre debout et enfin il empoigna son épée à deux mains. Alors il lança une dernière attaque, de haut en bas. Le sang gicla et le Pariapuria hurla en se tordant de douleur. D'un seul mouvement, le vieux samourai avait sectionné la moitié des nageoires et ailerons qui ornait la tête du glouton. Sans cesser de pleurer, ce dernier se remit sur pattes pataudement et s'enfuit précipitemment dans le noir couloir. Sans perdre un seul instant, le ronin banda sa blessure à la va-vite et s'élança à la suite de sa proie.
Terrassé la par douleur, le Pariapuria faisait de grands écarts en courant, se cognant sans arrêt contre les parois rocheuses. Luttant lui aussi contre sa souffrance, Hidenaga courrait à en perdre haleine. Il avait laissé sa torche en arrière mais la sombre silhouette du monstre, et tout le vacarme qu'il faisait le rendait facile à pister.
Il finit par le retrouver dans une large caverne innondée de lumière. Des centaines de petits trous créaient autant de rais lumineux, qui allaient ensuite se refléter sur de gros cristaux qui poussaient ici et là comme des champignons. Au fond, la silhouette inquiétante du glouton qui s'abreuvait gouluement. S'il avait remarqué la présence du chasseur, il n'en montrait rien, trop occupé à engloutir des litres et des litres d'eau. Hidenaga s'avançait à pas de loup, son sabre tiré au clair quand le monstrueux poisson se retourna d'un bond. Sa tête et son ventre saignait encore un peu, mais une fine membrane visqueuse recouvrait les plaies. Le Pariapuria rugit quelques secondes puis chargea, sa gueule grande ouverte pour happer le chasseur.
D'une roulade sur la gauche Hidenaga évita l'assaut et leva sa lame, mais lorsqu'il vit le monstre effectuer un rapide demi-tour, il se jeta sur le coté. Les crocs acérés du glouton finirent par se refermer sur un gros cristal transparent, le faisant littéralement exploser. Ignorant toutes les échardes minérales qui tapissaient sa langue bleue, il croqua à nouveau dans un gisement de cristal et l'avala tout rond. Profitant de ce moment d'inattention, Hidenaga bondit sur la queue massive du Pariapuria et enfonça la pointe de son katana devant. Sèche, les écailles ne glissaient plus assez pour dévier l'acier. Mais sa peau restait quasi-impénétrable. Tout en poussant un cri de colère, le monstre agita sa queue de droite à gauche, balayant violemment le ronin. Lorsque le pommeau de son sabre - toujours fiché dans la chair du glouton - s'enfonça dans son foie, il hurla. Les plaques de son armure avaient déjà été brisées à cet endroit, et une douleur inimaginable explosa en lui.
Luttant contre l'inconscience qui tentait de l'emporter, Hidenaga titubait. Le coup avait réouvert certaines de ses plaies et il saignait abondamment... Il devait terminer ce combat au plus vite sinon il y resterait. Devant lui, le stupide Pariapuria avait encore une fois oublié sa présence et essayait de se défaire de la lame qui était encore plantée dans sa queue. Couvrant la distance qui les séparait en quelques enjambées, le vieux samourai sauta et rattrapa la poignée de son arme in extremis. Son poids l'enfonça plus profondément avant de la faire descendre d'un coup. Un océan rouge se déversa sur Hidenaga alors que l'acier se libérait après avoir tranché la queue du glouton sur presque toute sa hauteur. Sans s'arrêter un seul instant, le vieux ronin fit appel à toute la force de ses bras pour faire remonter sa longue lame et achever de découper le Pariapuria en deux. Un hurlement tonitruant résonna dans la caverne, forçant Hidenaga à retirer son casque pour plaquer ses paumes contre ses oreilles. Abandonnant le bout de sa queue, qui frétillait comme un poisson à l'agonie, le glouton se mit à ramper en direction de la rivière. Non ! Il ne fallait pas qu'il s'enfuie, surtout pas ! Le ronin tenta de courir vers sa proie, mais il glissa sur une flaque de sang et s'écrasa la tête la première. Sonné, il se releva avec difficulté et recommença à avancer. Plus que quelques mètres, plus que quelques secondes ! Mais le Pariapuria ne l'entendait pas de cette oreille... Il tourna sa tête mutilée vers son bourreau et ouvrit grand la gueule. Comprenant ce qu'il s'apprétait à faire, Hidenaga força ses jambes tremblantes à le porter jusqu'à une énorme stalagmite, suffisamment large pour que plusieurs hommes se cachent derrière. Et c'était exactement ce dont avait besoin le vétérant. Un torrent d'une puissance à peine croyable jaillit de la bouche du Pariapuria. Cette fois-ci il ne vomissait pas de sang ou de tripes mais de l'eau claire. De l'eau claire accompagnée de pierres grosses comme la tête d'un enfant et d'éclats de cristaux tranchants comme des rasoirs. Hidenaga entendit ces projectiles exploser contre son abri de fortune, et poussa un soupir de soulagement en constatant que la roche tiendrait bon. Soudain le jet cessa, et un grand bruit d'éclaboussure signala au vieux ronin que le glouton monstrueux s'était enfui. Et cela sonnait comme un échec pour le chasseur : cette fois-ci le Pariapuria ne reviendrait pas. A moins qu'il ne trouve une motivation assez forte pour quitter sa tanière...
Le soleil était à son zénith lorsque l'ancien samourai quitta la caverne, environ trois heures plus tard. La chaleur s'écrasa sur ses épaules telle une chape de plomb, et il fut tenté de fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir. Comme pour chasser cette pensée defaitiste de son esprit, il secoua sa tête vigoureusement afin de boire un breuvage frais. Enfin, il regarda autour et écarquilla les yeux de surprise. Il était dans le grand cratère qu'il avait admiré depuis le camp de chasse. Un troupeau d'herbivores mangeait machinalement l'herbe jaunâtre et sèche qui poussait dans la région, sans préter attention à l'humain qui venait d'apparaître.
Leur dos était protégé par sur solide carapace, mais cette dernière était si lourdes que les reptiles se déplaçaient avec une lenteur maladive, pathétique. Les prenant réellement en pitié, le vieux samouraï s'excusa en dégaina son sabre. Le massacre ne dura pas longtemps, une dizaine de minutes tout au plus. L'odeur épouvantable du sang frais avait envahi l'air, qui semblait plus lourd qu'avant. Un immonde charnier s'étendait au pied du chasseur. Une expression de dégout sur le visage, il prit une grande inspiration et plongea dans la masse sanguinolente qui s'échappait du corps d'une bête éventrée. Pour chasser un monstre aussi sale, il fallait se montrer plus répugnant encore. Invisible, silencieux et sans odeur, Hidenaga tendait l'embuscade parfaite.
Le Pariapuria ne tarda pas à se montrer, marchant à pas lents. Son moignon de queue ne saignait pas, à l'instar de ses autres blessures. L'oeil attentif, le glouton vérifia qu'il n'y avait pas de danger aux alentours. Une fois rassuré, il laissa échapper un petit cri de plaisir et commença son repas. La stupide créature engloutissait d'énormes monceaux de chair, sans même regarder ce qu'elle avalait... Elle ouvrait grand les machoires, prête à prendre une nouvelle bouchée quand le chasseur surgit du tas de cadavres. Son armure ruisselait de sang poisseux et d'entrailles pourissantes. Derrière son casque, il souriait : Hidenaga avait faim de Pariapuria. En poussant un cri de guerre capable de faire palir le plus valeureux des hommes il se jeta en avant. La pointe de son katana transperça la langue bleue du monstre avec une facilité écoeurante avant de se ficher dans son palais. Mu par une voracité digne d'un démon, le vieux samourai poussait sur son sabre, l'enfonçant de plus en plus profondément dans la tête du glouton. Lorsque l'acier rencontra l'os, ce fut le métal qui sortit vainqueur. Avec un craquement ignoble, la lame transperça le crâne du monstre pour enfin ressortir à l'air libre. Le Pariapuria cessa enfin de s'agiter et, après un dernier spasme d'agonie, mourrut.
Lorsque l'équipe chargée de récupérer le cadavre du monstre arriva, Hidenaga venait tout juste de finir son repas, qui se composait d'un filet de Pariapuria, accompagné de dés de viande crue. Le tout était aromatisé avec des herbes sauvages trouvées non loin du camp de chasse.
- Coriace pour un vieux machin ! Lança Lamya, tout sourire, lorsqu'il rentra de chasse. Je vous serrerais bien dans mes bras mais vous puez épouvantablement ! Continua-t-elle. Et... C'est pas du sang séché que vois sur votre armure là ? Pouah !
- Moi aussi je suis content de te revoir Lamya.
- Alors c'était comment cette fois ?
- Sale ! Lança le vieux guerrier en riant. Très sale même, tu ne peux pas imaginer... Mais il faut reconnaitre que pour un monstre aussi répugnant, il a très bon gout.
À ces mots, l'hotesse de la guilde se raidit. Une lueur inquiète habilla son regard et elle demanda :
- Vous en avez mangé ?
- Oui. Il y a un problème ?
- Votre voeu va être exaucé, vieil homme. Soupira la jeune femme, soudain très triste. Sa chair est hautement toxique, et une mort lente vous attend...
Un torrent d'eau et de sang jaillit de la gueule du Pariapuria pour frapper le torse d'Hidenaga de plein fouet. La puissance du jet le propulsa plusieurs mètres en arrière, où il alla s'écraser contre un mur. L'armure avait très bien encaissé le choc, mais le vétéran, un peu sonné, se releva en titubant. Alors qu'il pataugeait dans le contenu des entrailles du Pariapuria, une violente odeur de putréfaction lui saisit les narines, et le ronin ne put réprimer un haut-le-coeur. Mais il n'avait pas le temps de s'arreter pour vomir tripes et boyaux, car le glouton chargeait déjà. La bave dégoulinait de sa gueule alors qu'il se laissait glisser et déraper sur le sol pierreux de la caverne à une vitesse folle. Lorsqu'il fut assez proche, il propulsa son corps massif avec ses pattes arrières et abattit ses griffes sur Hidenaga. Ce dernier effectua une roulade rapide pour éviter l'assaut ennemi et, tout en se relevant, donna un coup ascendant dans l'aile de la créature. La lame glissa sur les écailles, telle une anguille entre des mains mouillées. Comme pour chasser un opportun moustique, le monstre agita son bras, balayant facilement le chasseur déséquilibré. Il laissa échappa un cri de douleur alors qu'une des pointes rouges du monstre s'enfonçait entre les plaques de son armure. Un mince filet de sang se mit à couler... De plus en plus excité, le Pariapuria se mit à sautiller sur place comme un poisson qui serait sorti de l'eau. Sans crier gare, la bête se retourna et abattit sa queue épaisse à l'endroit exact où se trouvait Hidenaga une seconde plus tôt : il s'était jeté sur le coté au dernier moment. Après s'être remis debout, l'ancien samourai tenta un coup d'estoc qui fut à nouveau dévié... La peau de la créature était si visqueuse est dure qu'il n'arrivait pas à la percer ! Il lui fallait absolument trouver un endroit où les écailles du poisson monstrueux étaient plus molles, sans quoi il ne tarderait pas à être digéré dans le gosier de la bête. Un éclair de génie traversa son esprit et il rengaina sa lame. Alors le vétéran se mit à courir comme un dératé. Affamé, le glouton se lança aux trousses de sa proie, sa gueule béante projetant de la bave tout autour de lui. Après une course-poursuite effrénée de plus de cinq minutes, le vieux samourai fit enfin une pause, à bout de souffle. En face de lui, le monstrueux semblait lui aussi se reposer légèrement, en haletant bruyamment...
Ce fut l'humain qui rompit le statu quo en chargeant et hurlant comme un possédé. Rugissant à son tour, le Pariapuria brisa une stalagmite d'un simple coup de griffe, la projetant droit sur le chasseur. Mais Hidenaga évita facilement le bloc de roche : couché sur le dos, il glissait à toute vitesse sur le sol grâce à une énorme flaque de bave. La lame de son sabre s'enfonça profondément dans le ventre mou de la bête, l'entaillant de la gorge à la queue. Une véritable pluie de sang s'abattit sur le ronin. Puis l'énorme nageoire caudale du glouton écrasa le chasseur. Une gerbe écarlate s'échappa de sa bouche, tandis qu'il sentait plusieurs de ses côtes ployer pour finalement se fêler. Le Pariapuria poussa alors une série de petits cris, comme s'il riait, et s'enfonça dans un boyau obscur.
Hidenaga gémit de douleur en enlevant son armure. La peau de son torse était devenue violacée, et un petit trou dans son flanc crachait du sang. A l'aide d'herbes, il se fit un gros pansement, puis massa vigoureusement sa chair meurtrie avec une pommade verdâtre. Malgré l'odeur épouvantable - du vomi de la bête - qui s'était installé dans son nez, il se força à manger quelques rations de survie. Il les régurgita aussitôt tant c'était mauvais... Bah, il mangerait un filet de Pariapuria plus tard. Une fois soigné, le vétéran s'engouffra dans le souterrain, sa torche à la main.
La flamme projetait des ombres dansantes tout autour de lui, ses bottes résonnaient dans tout le tunnel. Hidenaga renonça rapidement à la discrétion et avança d'un bon pas, non sans faire attention où il posait les pieds. Comme il put l'expérimenter plusieurs fois, le dédale était truffé de pièges souterrains, avec ses trous sans fonds, ses éboulements, ses fosses tapissées de stalagmites... Complètement perdu, le vieux samourai perdait sang-froid et concentration. Il haïssait ce monstre répugnant et lâche, qui l'avait attiré dans cet obscur labyrinthe. Hidenaga pestait encore quand son pied dérapa sur quelque chose de visqueux et il s'étala de tout son long sur le dos.
Il eut le temps d'apercevoir deux lueurs jaunes étinceler dans le noir, puis les griffes du Pariapuria s'enfoncèrent dans son ventre. Sous le poids du monstre, les plaques de Barroth gémirent et trois larges trous furent creusés dans la chair du ronin. Il poussa un cri de douleur qui résonna dans le boyau pendant de longues minutes, tandis que le sang le fuyait de plus en plus rapidement. La gueule dégoulinante du glouton apparut juste au-dessus de la tête du vieux samourai, les mâchoires légèrement entrouvertes... Animé par une colère sourde, son bras frappa. Son katana s'abattait sans interruption sur la tête du monstre, bien incapable de se rapprocher davantage sous ce déluge d'acier. Lorsque le monstre recula d'un pas, Hidenaga saisit cette occasion pour se remettre debout et enfin il empoigna son épée à deux mains. Alors il lança une dernière attaque, de haut en bas. Le sang gicla et le Pariapuria hurla en se tordant de douleur. D'un seul mouvement, le vieux samourai avait sectionné la moitié des nageoires et ailerons qui ornait la tête du glouton. Sans cesser de pleurer, ce dernier se remit sur pattes pataudement et s'enfuit précipitemment dans le noir couloir. Sans perdre un seul instant, le ronin banda sa blessure à la va-vite et s'élança à la suite de sa proie.
Terrassé la par douleur, le Pariapuria faisait de grands écarts en courant, se cognant sans arrêt contre les parois rocheuses. Luttant lui aussi contre sa souffrance, Hidenaga courrait à en perdre haleine. Il avait laissé sa torche en arrière mais la sombre silhouette du monstre, et tout le vacarme qu'il faisait le rendait facile à pister.
Il finit par le retrouver dans une large caverne innondée de lumière. Des centaines de petits trous créaient autant de rais lumineux, qui allaient ensuite se refléter sur de gros cristaux qui poussaient ici et là comme des champignons. Au fond, la silhouette inquiétante du glouton qui s'abreuvait gouluement. S'il avait remarqué la présence du chasseur, il n'en montrait rien, trop occupé à engloutir des litres et des litres d'eau. Hidenaga s'avançait à pas de loup, son sabre tiré au clair quand le monstrueux poisson se retourna d'un bond. Sa tête et son ventre saignait encore un peu, mais une fine membrane visqueuse recouvrait les plaies. Le Pariapuria rugit quelques secondes puis chargea, sa gueule grande ouverte pour happer le chasseur.
D'une roulade sur la gauche Hidenaga évita l'assaut et leva sa lame, mais lorsqu'il vit le monstre effectuer un rapide demi-tour, il se jeta sur le coté. Les crocs acérés du glouton finirent par se refermer sur un gros cristal transparent, le faisant littéralement exploser. Ignorant toutes les échardes minérales qui tapissaient sa langue bleue, il croqua à nouveau dans un gisement de cristal et l'avala tout rond. Profitant de ce moment d'inattention, Hidenaga bondit sur la queue massive du Pariapuria et enfonça la pointe de son katana devant. Sèche, les écailles ne glissaient plus assez pour dévier l'acier. Mais sa peau restait quasi-impénétrable. Tout en poussant un cri de colère, le monstre agita sa queue de droite à gauche, balayant violemment le ronin. Lorsque le pommeau de son sabre - toujours fiché dans la chair du glouton - s'enfonça dans son foie, il hurla. Les plaques de son armure avaient déjà été brisées à cet endroit, et une douleur inimaginable explosa en lui.
Luttant contre l'inconscience qui tentait de l'emporter, Hidenaga titubait. Le coup avait réouvert certaines de ses plaies et il saignait abondamment... Il devait terminer ce combat au plus vite sinon il y resterait. Devant lui, le stupide Pariapuria avait encore une fois oublié sa présence et essayait de se défaire de la lame qui était encore plantée dans sa queue. Couvrant la distance qui les séparait en quelques enjambées, le vieux samourai sauta et rattrapa la poignée de son arme in extremis. Son poids l'enfonça plus profondément avant de la faire descendre d'un coup. Un océan rouge se déversa sur Hidenaga alors que l'acier se libérait après avoir tranché la queue du glouton sur presque toute sa hauteur. Sans s'arrêter un seul instant, le vieux ronin fit appel à toute la force de ses bras pour faire remonter sa longue lame et achever de découper le Pariapuria en deux. Un hurlement tonitruant résonna dans la caverne, forçant Hidenaga à retirer son casque pour plaquer ses paumes contre ses oreilles. Abandonnant le bout de sa queue, qui frétillait comme un poisson à l'agonie, le glouton se mit à ramper en direction de la rivière. Non ! Il ne fallait pas qu'il s'enfuie, surtout pas ! Le ronin tenta de courir vers sa proie, mais il glissa sur une flaque de sang et s'écrasa la tête la première. Sonné, il se releva avec difficulté et recommença à avancer. Plus que quelques mètres, plus que quelques secondes ! Mais le Pariapuria ne l'entendait pas de cette oreille... Il tourna sa tête mutilée vers son bourreau et ouvrit grand la gueule. Comprenant ce qu'il s'apprétait à faire, Hidenaga força ses jambes tremblantes à le porter jusqu'à une énorme stalagmite, suffisamment large pour que plusieurs hommes se cachent derrière. Et c'était exactement ce dont avait besoin le vétérant. Un torrent d'une puissance à peine croyable jaillit de la bouche du Pariapuria. Cette fois-ci il ne vomissait pas de sang ou de tripes mais de l'eau claire. De l'eau claire accompagnée de pierres grosses comme la tête d'un enfant et d'éclats de cristaux tranchants comme des rasoirs. Hidenaga entendit ces projectiles exploser contre son abri de fortune, et poussa un soupir de soulagement en constatant que la roche tiendrait bon. Soudain le jet cessa, et un grand bruit d'éclaboussure signala au vieux ronin que le glouton monstrueux s'était enfui. Et cela sonnait comme un échec pour le chasseur : cette fois-ci le Pariapuria ne reviendrait pas. A moins qu'il ne trouve une motivation assez forte pour quitter sa tanière...
Le soleil était à son zénith lorsque l'ancien samourai quitta la caverne, environ trois heures plus tard. La chaleur s'écrasa sur ses épaules telle une chape de plomb, et il fut tenté de fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir. Comme pour chasser cette pensée defaitiste de son esprit, il secoua sa tête vigoureusement afin de boire un breuvage frais. Enfin, il regarda autour et écarquilla les yeux de surprise. Il était dans le grand cratère qu'il avait admiré depuis le camp de chasse. Un troupeau d'herbivores mangeait machinalement l'herbe jaunâtre et sèche qui poussait dans la région, sans préter attention à l'humain qui venait d'apparaître.
Leur dos était protégé par sur solide carapace, mais cette dernière était si lourdes que les reptiles se déplaçaient avec une lenteur maladive, pathétique. Les prenant réellement en pitié, le vieux samouraï s'excusa en dégaina son sabre. Le massacre ne dura pas longtemps, une dizaine de minutes tout au plus. L'odeur épouvantable du sang frais avait envahi l'air, qui semblait plus lourd qu'avant. Un immonde charnier s'étendait au pied du chasseur. Une expression de dégout sur le visage, il prit une grande inspiration et plongea dans la masse sanguinolente qui s'échappait du corps d'une bête éventrée. Pour chasser un monstre aussi sale, il fallait se montrer plus répugnant encore. Invisible, silencieux et sans odeur, Hidenaga tendait l'embuscade parfaite.
Le Pariapuria ne tarda pas à se montrer, marchant à pas lents. Son moignon de queue ne saignait pas, à l'instar de ses autres blessures. L'oeil attentif, le glouton vérifia qu'il n'y avait pas de danger aux alentours. Une fois rassuré, il laissa échapper un petit cri de plaisir et commença son repas. La stupide créature engloutissait d'énormes monceaux de chair, sans même regarder ce qu'elle avalait... Elle ouvrait grand les machoires, prête à prendre une nouvelle bouchée quand le chasseur surgit du tas de cadavres. Son armure ruisselait de sang poisseux et d'entrailles pourissantes. Derrière son casque, il souriait : Hidenaga avait faim de Pariapuria. En poussant un cri de guerre capable de faire palir le plus valeureux des hommes il se jeta en avant. La pointe de son katana transperça la langue bleue du monstre avec une facilité écoeurante avant de se ficher dans son palais. Mu par une voracité digne d'un démon, le vieux samourai poussait sur son sabre, l'enfonçant de plus en plus profondément dans la tête du glouton. Lorsque l'acier rencontra l'os, ce fut le métal qui sortit vainqueur. Avec un craquement ignoble, la lame transperça le crâne du monstre pour enfin ressortir à l'air libre. Le Pariapuria cessa enfin de s'agiter et, après un dernier spasme d'agonie, mourrut.
Lorsque l'équipe chargée de récupérer le cadavre du monstre arriva, Hidenaga venait tout juste de finir son repas, qui se composait d'un filet de Pariapuria, accompagné de dés de viande crue. Le tout était aromatisé avec des herbes sauvages trouvées non loin du camp de chasse.
- Coriace pour un vieux machin ! Lança Lamya, tout sourire, lorsqu'il rentra de chasse. Je vous serrerais bien dans mes bras mais vous puez épouvantablement ! Continua-t-elle. Et... C'est pas du sang séché que vois sur votre armure là ? Pouah !
- Moi aussi je suis content de te revoir Lamya.
- Alors c'était comment cette fois ?
- Sale ! Lança le vieux guerrier en riant. Très sale même, tu ne peux pas imaginer... Mais il faut reconnaitre que pour un monstre aussi répugnant, il a très bon gout.
À ces mots, l'hotesse de la guilde se raidit. Une lueur inquiète habilla son regard et elle demanda :
- Vous en avez mangé ?
- Oui. Il y a un problème ?
- Votre voeu va être exaucé, vieil homme. Soupira la jeune femme, soudain très triste. Sa chair est hautement toxique, et une mort lente vous attend...
Unholyscream- Great Old One
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Salut Unho (Je dis salut car j'étais en pleine réflexion entre mettre Bonjour ou Bonsoir )
J'ai lu ton post et quel post... Mais je dis les mêmes choses à chaque fois, tu vas finir par croire que je ne lis pas tes textes.
Non plus sérieusement, j'ai beaucoup aimé ce combat, en fait ça représente assez bien l'idée de chasse. Avec un Hidenaga poursuivant sa proie et redoublant d'effort afin de la faire sortir de sa tanière et de l'embrocher avec son sabre.
Une fin qui nous laisse penser que ton personnage mourra dans peu de temps... Mais si j'ai compris la mentalité de ce guerrier, il ne se satisfera pas d'une mort lente et sans croiser le fer avec un homme ou un monstre. Mais Lamya parle d'une mort lente, lente ça peut laisser penser à encore plusieurs chapitres, avec l'état de ton personnage se dégradant de plus en plus et lorsqu'il sentira sa fin proche, il ira se battre face au monstre le plus puissant qu'il puisse trouver.
Enfin j'arrête de piétiner l'histoire que tu crées, je vais plutôt me contenter d'attendre avec impatience tes prochains textes.
J'ai lu ton post et quel post... Mais je dis les mêmes choses à chaque fois, tu vas finir par croire que je ne lis pas tes textes.
Non plus sérieusement, j'ai beaucoup aimé ce combat, en fait ça représente assez bien l'idée de chasse. Avec un Hidenaga poursuivant sa proie et redoublant d'effort afin de la faire sortir de sa tanière et de l'embrocher avec son sabre.
Une fin qui nous laisse penser que ton personnage mourra dans peu de temps... Mais si j'ai compris la mentalité de ce guerrier, il ne se satisfera pas d'une mort lente et sans croiser le fer avec un homme ou un monstre. Mais Lamya parle d'une mort lente, lente ça peut laisser penser à encore plusieurs chapitres, avec l'état de ton personnage se dégradant de plus en plus et lorsqu'il sentira sa fin proche, il ira se battre face au monstre le plus puissant qu'il puisse trouver.
Enfin j'arrête de piétiner l'histoire que tu crées, je vais plutôt me contenter d'attendre avec impatience tes prochains textes.
Master of Madness- Master of Reality
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Yo !
Cool tes deux chapitres ! Là j'ai lu en néophyte puisque je ne connais pas ce monstre, et j'dois dire que j'ai beaucoup aimé ! Le combat est bien mis en scène, avec un nouvel équipement pour une nouvelle vie. Même si elle risque de ne pas être très longue
J'attend la suite !
Cool tes deux chapitres ! Là j'ai lu en néophyte puisque je ne connais pas ce monstre, et j'dois dire que j'ai beaucoup aimé ! Le combat est bien mis en scène, avec un nouvel équipement pour une nouvelle vie. Même si elle risque de ne pas être très longue
J'attend la suite !
Monkey D Kurama- Flemmard émérite
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
je tient à applaudir, ce travail, faudrait vraiment que je songe à le lire
Dalora- Vastolorde
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Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Chapitre 6 : Antidote Toxique
A travers les dunes, sous un soleil de plomb, Hidenaga chevauchait à bride abattue. Yuki se démenait, ses pieds touchant à peine le sable chaud tant elle galopait. Il n'avait pas une seconde à perdre, la toxine était en train de le tuer... Après l'horrible révélation de Lamya, le vétéran s'était rué chez le guérisseur du village, un élève de Yokki'n, qui s'était avoué incapable de lui préparer un antidote. Néanmoins il avait évoqué un poison si puissant que, bien manipulé et combiné avec les bons ingrédients, il pouvait neutraliser la plupart des toxines connues. Et c'était sans plus tarder que le vieux rônin avait pris la direction de la région des pics brumeux, loin au nord.
Alors qu'il vidait le contenu d'un breuvage frais et octroyait à sa cahmésis quelques minutes de repos, le guerrier chasseur laissa ses pensées dériver, jusque dans ses contrées. Il avait nommé sa monture Yuki, qui avait été le nom de sa jument dans une autre vie. Un nom qui signifiait "neige" dans sa langue... Hidenaga prit alors conscience que le froid lui manquait. Pas le froid angoissant d'obscures cavernes, mais le froid beau et mordant de l'hiver, le froid doux et apaisant de la neige. En fermant les yeux il s'y croyait presque. Mais en les rouvrant il reprit conscience du mal qui le rongeait. Il pourrait abandonner, après tout il était venu jusque ici pour mourir. Mais il refusait tout simplement de quitter ce monde dans un tel déshonneur, terrassé par un repas toxique ! Remontant en selle prestement, il talonna Yuki qui ne protesta pas, et se remit en route en accélérant progressivement.
Environ une semaine plus tard, le désert touchait à sa fin. Du haut d'une dune, Hidenaga aperçut la vague forme d'une montagne au loin, cachée dans le brouillard, et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Au fur et à mesure qu'il avançait, le sable devenait terre, les broussailles agonisantes laissaient place des touffes d'herbe verte. Et alors il finir par se retrouver en plein coeur d'une plaine battue par les vents, située en contrebas d'un massif de montagnes, couvertes de forêts. Seule ombre au tableau, des brumes épaisses dissimulaient une partie du paysage. Le rônin resta sans voix devant cette scène, des centaines de souvenirs le frappant brusquement. C'était comme si il était revenu des années en arrière. A nouveau, son coeur se serra. Peu importe la vie qu'un homme mène, jamais il n'oublie sa terre natale... Après cette bouffée de nostalgie, Hidenaga s'enfonça sous le couvert des arbres.
C'était sa vallée à lui. Son territoire, son royaume. Le Ludroth Pourpre étira son long corps reptilien, agitant son imposante crinière spongieuse. Long de plus de 6 mètres, il ne connaissait pas la peur ni la défaite. A pas lents, impérieux, il quitta la cascade sous laquelle il se reposait et entreprit de patrouiller. Il connaissait chaque tronc d'arbre, chaque pierre, et chaque cours d'eau du vallon. Alors qu'il s'apprêtait à partir en chasse, une odeur pestilentielle vint lui chatouiller les narines... L'une de ces étranges créatures bipèdes venait de pénétrer ses terres. Une étincelle de colère passa dans les yeux du monstre, qui poussa un retentissant rugissement avant de bondir dans la direction de l'intrus. Souple et agile, ses membres puissants le propulsaient par-dessus tous les obstacles naturels qui se dressaient entre lui et sa proie. Rien ne pouvait l'arrêter ici ! D'un coup de patte, il déracina un petit arbre qui le gênait puis se posta au sommet d'un rocher plat. Les petits yeux de la créatures se rétrécirent pour devenir deux petites billes de haine et de rage lorsqu'il vit l'humain. Ce dernier aussi l'avait vu, et il avait sorti une longue griffe, aussi grande que le reste de son corps. Le Ludroth poussa un nouveau hurlement puis quitta son perchoir, fondant droit vers le chasseur. Ce dernier se jeta sur le côté, manquait de peu de voir tous ses os brisés. A l'endroit où le monstre s'était écrasé, une gerbe d'un liquide violet poisseux avait éclaté dans l'air.
Hidenaga avait eu de la chance, il devait bien l'admettre. Il ne s'attendait pas à ce que ce monstre attaque ainsi... Son regard s'attarda un court instant sur le poison qui tuait instantanément la végétation tout autour de la créature. Sa mort n'était pas pour aujourd'hui. Le poison était l'arme des faibles, et un faible n'avait aucune chance de le tuer. Un sourire franc étirant ses lèvres, le rônin attaqua vivement d'estoc. La pointe de son long sabre s'enfonça légèrement dans la crinière spongieuse, mais son propriétaire ne sembla pas en souffrir. L'instant suivant les griffes acérés du reptile labourait le torse du chasseur qui n'eut la vie sauve que grâce aux solides plaques de Barroth, qui encaissèrent la quasi-totalité du choc. Sans armure, il aurait été coupé en deux. Projeté à terre, il roula sur le côté pour éviter un nouveau coup de patte, et se releva aussi rapidement que possible. Mais avant même qu'il ne puisse lever sa lame, le Ludroth Pourpre était déjà sur lui. D'un bond en arrière il évita in extremis les dents tranchantes de la créature et riposta violemment en abattant son arme sur le crâne écailleux de la bête. L'acier rebondit et, déstabilisé, Hidenaga reçut de plein fouet un autre coup de griffe. L'impact l'avait projeté contre un arbre et il sentit son armure craquer. Tout en crachant une gerbe de sang, le vieux guerrier ne put réprimer un éclat de rire :
- Hahaha ! Hahaha ! Foutu lézard toxique.
Tout en s'aidant du tronc, il se remit en position, son sabre pointé sur le poitrail du monstre. Ce dernier ne se fit pas prier et chargea, avec la brutalité d'un Barroth enragé. Mais cette fois-ci le rônin avait eu le temps de se préparer. Il plongea en avant, son casque frôlant les griffes acérés de la bête. S'aidant de sa propre vitesse, et de celle de son adversaire, le chasseur parvint à enfoncer sa lame dans son flanc, y laissant une profonde estafilade. Le sang gicla, et le Ludroth poussa un hurlement de douleur en s'effondrant sur le côté. Hidenaga changea sa prise sur son arme et s'avança pour la porter le coup de grâce : il frapperait au coeur, afin de lui offrir une mort digne et rapide. Mais à peine fut-il à portée que la créature se contorsionna pour lui administrer un coup de queue d'une puissance phénoménale, qui lui brisa plusieurs côtes et l'envoya plusieurs mètres plus loin. Peinant à se relever, le vétéran pesta contre son arrogance et sa naïveté. Lorsqu'il releva la tête, il vit l'iguane spongieux lui cracher une boule de mucus violâtre qui explosa sur son torse. Il laissa échapper un hurlement inhumain alors qu'il sentait le poison s'infiltrer entre les pièces de son armure pour ronger sa peau. L'espace d'un instant, il crut mourir. Debout, son corps vacilla. Il n'était plus qu'un océan de douleur... Il ne vit pas le Ludroth se jeter sur lui pour lui asséner un coup d'épaule. Il ne réalisa pas que la bête avait mordu son bras gauche. C'est lorsqu'il sentit que ce dernier était sur le point d'être arraché qu'il revint à lui, en gueulant comme un possédé. Avec son bras valide il se mit à taillader la tête et la crinière spongieuse de la bête, faisant pleuvoir sur lui un sang acide et venimeux, qui ne faisait qu'empirer la souffrance qu'il pouvait ressentir. Après quelques secondes qui semblèrent durer des heures, le reptile monstrueux effectua un pas en arrière, en sifflant de colère. Profitant de cette seconde de répit, Hidenaga sortit une petite boule blanche d'une des poches de son armure et la lança sur le museau de la créature. La bombe explosa au contact, créant un épais nuage de fumée odorant, capable de neutraliser la vue et l'odorat de n'importe quel bête. Le chasseur rampa alors piteusement pour se mettre à couvert, derrière le tronc renversé d'un énorme arbre. Il n'avait pas beaucoup de temps, deux ou trois minutes tout au plus. Il lâcha son arme et sortit son kit de soin pour bander rapidement son bras gauche et ralentir un tant soit peu l'hémorragie. Il grimaça en sentant que le venin du Ludroth commençait à consumer ses entrailles, mais il ignora la mort qui battait à ses tempes et avala un breuvage revigorant au goût infect. Il devait en finir le plus rapidement possible, sinon les différentes toxines qui se mêlaient en lui le tueraient.
L'écran de fumée était si épais qu'il n'arrivait même pas à distinguer la silhouette de son mortel adversaire. Mais, fou de rage, le Ludroth Pourpre faisant un boucan d'enfer. A en juger par les sons que le rônin entendait, la bête déracinait tous les arbres et brisaient tous les rochers qui se trouvaient sur sa route. Tout en poussant de longs hurlements. Les volutes blanches commençaient enfin à se dissiper et Hidenaga, qui avançait à pas de loups, put enfin localiser le monstre. Ce dernier était en train de s'acharner contre une souche particulièrement massive, qui était désormais à moitié rongée par un poison corrosif. La crinière spongieuse de la créature était maintenant écarlate, au vu de tout le sang qui l'imbibait. Du sang humain et reptilien... Ignorant son bras blessé, Hidenaga se mit à courir. Il prit appui sur un arbre renversé et sauta au-dessus du monstre. D'un mouvement rapide et mortel il parvint à trancher un énorme morceau d'éponge sanguinolente avant de s'écraser à terre, de l'autre côté. Même si l'armure du chasseur avait encaissé le choc, il en eut le souffle coupé. Alors qu'il se relevait tant bien que mal, son regard croisa celui du monstre. Ce dernier haletait bruyamment, mais on pouvait lire dans ses yeux une détermination sans faille, une colère sans limite. En le défiant sur son propre territoire, Hidenaga avait commis le pire des affronts envers le monarque toxique. Le samuraï esquissa un sourire et raffermit sa prise sur son arme. Il bondit en avant, la pointe de son sabre dirigée vers les écailles molles qui recouvraient le cou de la créature. Mais celle-ci se dressa sur ses pattes arrière, évitant habilement l'assaut du chasseur. Hidenaga poussa un juron en comprenant les conséquences de son échec et tenta de s'enfuir en plongeant sur sa gauche. Un craquement écoeurant retentit alors que le lézard géant se laissait retomber de tout son poids sur la jambe droite du chasseur. L'armure en plaques de Barroth avait éclaté, les os d'Hidenaga avec. Malgré la douleur, presque insoutenable, le rônin réagit instantanément : il se contorsionna pour se mettre sur le dos et frappa. La lame de son katana s'enfonça dans la gorge du Ludroth, libérant un torrent rouge vif. La bête poussa un cri et effectua un mouvement de recul, libérant enfin le vétéran. Se servant de son fourreau comme d'une béquille, il parvint à se relever, avant de se propulser vers le monstre. Il s'écroula une nouvelle fois dans la terre, mais une nouvelle fois son acier avait mordu la chair écailleuse. L'adrénaline lui conférait une force inimaginable, et son épée s'enfonça dans le membre du lézard jusqu'à cogner l'os. Ivre de douleur, la pauvre bête s'écroula au sol, l'herbe sous son corps prenant une teinte de plus en plus sombre. Elle était condamnée, ses plaines ne cicatriseraient pas assez vite et elle allait se vider de son sang. L'honorable chasseur lui apporter la délivrance avec un dernier coup d'estoc, en plein crâne, et s'écroula à terre.
Il souffrait beaucoup trop pour perdre conscience. On était loin de la douleur capable d'assommer le plus valeureux combattant. Non cette fois c'était un mal insidieux qui le rongeait de l'intérieur, le plongeant dans un océan d'acide et d'épines, qui sans cesse le tourmentait. Malgré tout, il rampa jusqu'au cadavre et s'adossa contre le ventre encore chaud du reptile. Hidenaga finit par remettre la main sur un petit sifflet en os, qu'il gardait toujours sous son armure et souffla aussi vivement que son corps endommagé lui permettait. Quelques minutes après, Yuki arrivait en galopant, pour s'allonger devant son maître. Elle semblait apeurée, mais le chasseur n'avait pas vraiment le temps de se poser des questions. Il s'approcha de sa monture et extirpa une fiole d'une des sacoches qui agrémentait sa selle. Il ne lui restait plus qu'à ajouter la toxine d'un Ludroth Royal pour en faire un puissant antidote... Il pressa un morceau spongieux au-dessus du goulot, y laissant tomber quelques gouttes magenta. Dans la recette alchimique, le sang n'était pas prévu. Mais le chasseur n'avait pas le choix... Après avoir secoué un peu la mixture il souffla :
- Combattre le poison... par le poison.
Alors il vida le contenu dans sa gorge et ferma les paupières. Rapidement, il se sentit engourdi, incapable d'esquisser le moindre mouvement. Il avait oublié que l'antidote était censé avoir de puissants effets anesthésiants... Il se sentait lourd et pataud. Autour de lui, il entendait des cris de toute sorte... Après tout le monarque avait chu, les prétendants approchaient pour se disputer son territoire. Hidenaga avait du mal à voir comment il pourrait survivre à la nuit... Dans le ciel il n'y avait aucune étoile, dans le coeur du vétéran, nul espoir.
Après une très longue période, enfin le chapitre 6 ! J'espère que vous apprécierez le lire, malgré l'attente. Cette fic étant vraiment axée sur le combat, je m'étends assez peu sur ce qui peut se passer entre deux chasses, car c'est pas passionnant à lire ni à écrire...
A travers les dunes, sous un soleil de plomb, Hidenaga chevauchait à bride abattue. Yuki se démenait, ses pieds touchant à peine le sable chaud tant elle galopait. Il n'avait pas une seconde à perdre, la toxine était en train de le tuer... Après l'horrible révélation de Lamya, le vétéran s'était rué chez le guérisseur du village, un élève de Yokki'n, qui s'était avoué incapable de lui préparer un antidote. Néanmoins il avait évoqué un poison si puissant que, bien manipulé et combiné avec les bons ingrédients, il pouvait neutraliser la plupart des toxines connues. Et c'était sans plus tarder que le vieux rônin avait pris la direction de la région des pics brumeux, loin au nord.
Alors qu'il vidait le contenu d'un breuvage frais et octroyait à sa cahmésis quelques minutes de repos, le guerrier chasseur laissa ses pensées dériver, jusque dans ses contrées. Il avait nommé sa monture Yuki, qui avait été le nom de sa jument dans une autre vie. Un nom qui signifiait "neige" dans sa langue... Hidenaga prit alors conscience que le froid lui manquait. Pas le froid angoissant d'obscures cavernes, mais le froid beau et mordant de l'hiver, le froid doux et apaisant de la neige. En fermant les yeux il s'y croyait presque. Mais en les rouvrant il reprit conscience du mal qui le rongeait. Il pourrait abandonner, après tout il était venu jusque ici pour mourir. Mais il refusait tout simplement de quitter ce monde dans un tel déshonneur, terrassé par un repas toxique ! Remontant en selle prestement, il talonna Yuki qui ne protesta pas, et se remit en route en accélérant progressivement.
Environ une semaine plus tard, le désert touchait à sa fin. Du haut d'une dune, Hidenaga aperçut la vague forme d'une montagne au loin, cachée dans le brouillard, et son coeur fit un bond dans sa poitrine. Au fur et à mesure qu'il avançait, le sable devenait terre, les broussailles agonisantes laissaient place des touffes d'herbe verte. Et alors il finir par se retrouver en plein coeur d'une plaine battue par les vents, située en contrebas d'un massif de montagnes, couvertes de forêts. Seule ombre au tableau, des brumes épaisses dissimulaient une partie du paysage. Le rônin resta sans voix devant cette scène, des centaines de souvenirs le frappant brusquement. C'était comme si il était revenu des années en arrière. A nouveau, son coeur se serra. Peu importe la vie qu'un homme mène, jamais il n'oublie sa terre natale... Après cette bouffée de nostalgie, Hidenaga s'enfonça sous le couvert des arbres.
C'était sa vallée à lui. Son territoire, son royaume. Le Ludroth Pourpre étira son long corps reptilien, agitant son imposante crinière spongieuse. Long de plus de 6 mètres, il ne connaissait pas la peur ni la défaite. A pas lents, impérieux, il quitta la cascade sous laquelle il se reposait et entreprit de patrouiller. Il connaissait chaque tronc d'arbre, chaque pierre, et chaque cours d'eau du vallon. Alors qu'il s'apprêtait à partir en chasse, une odeur pestilentielle vint lui chatouiller les narines... L'une de ces étranges créatures bipèdes venait de pénétrer ses terres. Une étincelle de colère passa dans les yeux du monstre, qui poussa un retentissant rugissement avant de bondir dans la direction de l'intrus. Souple et agile, ses membres puissants le propulsaient par-dessus tous les obstacles naturels qui se dressaient entre lui et sa proie. Rien ne pouvait l'arrêter ici ! D'un coup de patte, il déracina un petit arbre qui le gênait puis se posta au sommet d'un rocher plat. Les petits yeux de la créatures se rétrécirent pour devenir deux petites billes de haine et de rage lorsqu'il vit l'humain. Ce dernier aussi l'avait vu, et il avait sorti une longue griffe, aussi grande que le reste de son corps. Le Ludroth poussa un nouveau hurlement puis quitta son perchoir, fondant droit vers le chasseur. Ce dernier se jeta sur le côté, manquait de peu de voir tous ses os brisés. A l'endroit où le monstre s'était écrasé, une gerbe d'un liquide violet poisseux avait éclaté dans l'air.
- Spoiler:
Hidenaga avait eu de la chance, il devait bien l'admettre. Il ne s'attendait pas à ce que ce monstre attaque ainsi... Son regard s'attarda un court instant sur le poison qui tuait instantanément la végétation tout autour de la créature. Sa mort n'était pas pour aujourd'hui. Le poison était l'arme des faibles, et un faible n'avait aucune chance de le tuer. Un sourire franc étirant ses lèvres, le rônin attaqua vivement d'estoc. La pointe de son long sabre s'enfonça légèrement dans la crinière spongieuse, mais son propriétaire ne sembla pas en souffrir. L'instant suivant les griffes acérés du reptile labourait le torse du chasseur qui n'eut la vie sauve que grâce aux solides plaques de Barroth, qui encaissèrent la quasi-totalité du choc. Sans armure, il aurait été coupé en deux. Projeté à terre, il roula sur le côté pour éviter un nouveau coup de patte, et se releva aussi rapidement que possible. Mais avant même qu'il ne puisse lever sa lame, le Ludroth Pourpre était déjà sur lui. D'un bond en arrière il évita in extremis les dents tranchantes de la créature et riposta violemment en abattant son arme sur le crâne écailleux de la bête. L'acier rebondit et, déstabilisé, Hidenaga reçut de plein fouet un autre coup de griffe. L'impact l'avait projeté contre un arbre et il sentit son armure craquer. Tout en crachant une gerbe de sang, le vieux guerrier ne put réprimer un éclat de rire :
- Hahaha ! Hahaha ! Foutu lézard toxique.
Tout en s'aidant du tronc, il se remit en position, son sabre pointé sur le poitrail du monstre. Ce dernier ne se fit pas prier et chargea, avec la brutalité d'un Barroth enragé. Mais cette fois-ci le rônin avait eu le temps de se préparer. Il plongea en avant, son casque frôlant les griffes acérés de la bête. S'aidant de sa propre vitesse, et de celle de son adversaire, le chasseur parvint à enfoncer sa lame dans son flanc, y laissant une profonde estafilade. Le sang gicla, et le Ludroth poussa un hurlement de douleur en s'effondrant sur le côté. Hidenaga changea sa prise sur son arme et s'avança pour la porter le coup de grâce : il frapperait au coeur, afin de lui offrir une mort digne et rapide. Mais à peine fut-il à portée que la créature se contorsionna pour lui administrer un coup de queue d'une puissance phénoménale, qui lui brisa plusieurs côtes et l'envoya plusieurs mètres plus loin. Peinant à se relever, le vétéran pesta contre son arrogance et sa naïveté. Lorsqu'il releva la tête, il vit l'iguane spongieux lui cracher une boule de mucus violâtre qui explosa sur son torse. Il laissa échapper un hurlement inhumain alors qu'il sentait le poison s'infiltrer entre les pièces de son armure pour ronger sa peau. L'espace d'un instant, il crut mourir. Debout, son corps vacilla. Il n'était plus qu'un océan de douleur... Il ne vit pas le Ludroth se jeter sur lui pour lui asséner un coup d'épaule. Il ne réalisa pas que la bête avait mordu son bras gauche. C'est lorsqu'il sentit que ce dernier était sur le point d'être arraché qu'il revint à lui, en gueulant comme un possédé. Avec son bras valide il se mit à taillader la tête et la crinière spongieuse de la bête, faisant pleuvoir sur lui un sang acide et venimeux, qui ne faisait qu'empirer la souffrance qu'il pouvait ressentir. Après quelques secondes qui semblèrent durer des heures, le reptile monstrueux effectua un pas en arrière, en sifflant de colère. Profitant de cette seconde de répit, Hidenaga sortit une petite boule blanche d'une des poches de son armure et la lança sur le museau de la créature. La bombe explosa au contact, créant un épais nuage de fumée odorant, capable de neutraliser la vue et l'odorat de n'importe quel bête. Le chasseur rampa alors piteusement pour se mettre à couvert, derrière le tronc renversé d'un énorme arbre. Il n'avait pas beaucoup de temps, deux ou trois minutes tout au plus. Il lâcha son arme et sortit son kit de soin pour bander rapidement son bras gauche et ralentir un tant soit peu l'hémorragie. Il grimaça en sentant que le venin du Ludroth commençait à consumer ses entrailles, mais il ignora la mort qui battait à ses tempes et avala un breuvage revigorant au goût infect. Il devait en finir le plus rapidement possible, sinon les différentes toxines qui se mêlaient en lui le tueraient.
L'écran de fumée était si épais qu'il n'arrivait même pas à distinguer la silhouette de son mortel adversaire. Mais, fou de rage, le Ludroth Pourpre faisant un boucan d'enfer. A en juger par les sons que le rônin entendait, la bête déracinait tous les arbres et brisaient tous les rochers qui se trouvaient sur sa route. Tout en poussant de longs hurlements. Les volutes blanches commençaient enfin à se dissiper et Hidenaga, qui avançait à pas de loups, put enfin localiser le monstre. Ce dernier était en train de s'acharner contre une souche particulièrement massive, qui était désormais à moitié rongée par un poison corrosif. La crinière spongieuse de la créature était maintenant écarlate, au vu de tout le sang qui l'imbibait. Du sang humain et reptilien... Ignorant son bras blessé, Hidenaga se mit à courir. Il prit appui sur un arbre renversé et sauta au-dessus du monstre. D'un mouvement rapide et mortel il parvint à trancher un énorme morceau d'éponge sanguinolente avant de s'écraser à terre, de l'autre côté. Même si l'armure du chasseur avait encaissé le choc, il en eut le souffle coupé. Alors qu'il se relevait tant bien que mal, son regard croisa celui du monstre. Ce dernier haletait bruyamment, mais on pouvait lire dans ses yeux une détermination sans faille, une colère sans limite. En le défiant sur son propre territoire, Hidenaga avait commis le pire des affronts envers le monarque toxique. Le samuraï esquissa un sourire et raffermit sa prise sur son arme. Il bondit en avant, la pointe de son sabre dirigée vers les écailles molles qui recouvraient le cou de la créature. Mais celle-ci se dressa sur ses pattes arrière, évitant habilement l'assaut du chasseur. Hidenaga poussa un juron en comprenant les conséquences de son échec et tenta de s'enfuir en plongeant sur sa gauche. Un craquement écoeurant retentit alors que le lézard géant se laissait retomber de tout son poids sur la jambe droite du chasseur. L'armure en plaques de Barroth avait éclaté, les os d'Hidenaga avec. Malgré la douleur, presque insoutenable, le rônin réagit instantanément : il se contorsionna pour se mettre sur le dos et frappa. La lame de son katana s'enfonça dans la gorge du Ludroth, libérant un torrent rouge vif. La bête poussa un cri et effectua un mouvement de recul, libérant enfin le vétéran. Se servant de son fourreau comme d'une béquille, il parvint à se relever, avant de se propulser vers le monstre. Il s'écroula une nouvelle fois dans la terre, mais une nouvelle fois son acier avait mordu la chair écailleuse. L'adrénaline lui conférait une force inimaginable, et son épée s'enfonça dans le membre du lézard jusqu'à cogner l'os. Ivre de douleur, la pauvre bête s'écroula au sol, l'herbe sous son corps prenant une teinte de plus en plus sombre. Elle était condamnée, ses plaines ne cicatriseraient pas assez vite et elle allait se vider de son sang. L'honorable chasseur lui apporter la délivrance avec un dernier coup d'estoc, en plein crâne, et s'écroula à terre.
Il souffrait beaucoup trop pour perdre conscience. On était loin de la douleur capable d'assommer le plus valeureux combattant. Non cette fois c'était un mal insidieux qui le rongeait de l'intérieur, le plongeant dans un océan d'acide et d'épines, qui sans cesse le tourmentait. Malgré tout, il rampa jusqu'au cadavre et s'adossa contre le ventre encore chaud du reptile. Hidenaga finit par remettre la main sur un petit sifflet en os, qu'il gardait toujours sous son armure et souffla aussi vivement que son corps endommagé lui permettait. Quelques minutes après, Yuki arrivait en galopant, pour s'allonger devant son maître. Elle semblait apeurée, mais le chasseur n'avait pas vraiment le temps de se poser des questions. Il s'approcha de sa monture et extirpa une fiole d'une des sacoches qui agrémentait sa selle. Il ne lui restait plus qu'à ajouter la toxine d'un Ludroth Royal pour en faire un puissant antidote... Il pressa un morceau spongieux au-dessus du goulot, y laissant tomber quelques gouttes magenta. Dans la recette alchimique, le sang n'était pas prévu. Mais le chasseur n'avait pas le choix... Après avoir secoué un peu la mixture il souffla :
- Combattre le poison... par le poison.
Alors il vida le contenu dans sa gorge et ferma les paupières. Rapidement, il se sentit engourdi, incapable d'esquisser le moindre mouvement. Il avait oublié que l'antidote était censé avoir de puissants effets anesthésiants... Il se sentait lourd et pataud. Autour de lui, il entendait des cris de toute sorte... Après tout le monarque avait chu, les prétendants approchaient pour se disputer son territoire. Hidenaga avait du mal à voir comment il pourrait survivre à la nuit... Dans le ciel il n'y avait aucune étoile, dans le coeur du vétéran, nul espoir.
_____________________________________
Après une très longue période, enfin le chapitre 6 ! J'espère que vous apprécierez le lire, malgré l'attente. Cette fic étant vraiment axée sur le combat, je m'étends assez peu sur ce qui peut se passer entre deux chasses, car c'est pas passionnant à lire ni à écrire...
Unholyscream- Great Old One
- Grade spécial : Rejeton du Néant
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Date d'inscription : 03/11/2010
Re: [Fan-fiction] Monster Hunter Abyss
Cool la suite de ta fic !
J'ai beaucoup aimé ton chapitre. Bon après comme tu l'as dit y'a pas mal de baston, mais bon Monster Hunter n'est pas un jeu de pêche et cueillette de champignons donc ça colle à l'univers.
J'ai trouvé le combat bien rendu, j'ai hâte de voir la suite
J'ai beaucoup aimé ton chapitre. Bon après comme tu l'as dit y'a pas mal de baston, mais bon Monster Hunter n'est pas un jeu de pêche et cueillette de champignons donc ça colle à l'univers.
J'ai trouvé le combat bien rendu, j'ai hâte de voir la suite
Monkey D Kurama- Flemmard émérite
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Nombre de messages : 1333
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Date d'inscription : 21/06/2012
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