Le Filet de la Nuit
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Le Filet de la Nuit
Le Filet de la Nuit
« Il courait. Il courait de tout ce qui lui restait de forces. Il voulait trouver une fin à cette prison. A cette forêt dans la quel il s’était retrouvé engagé. Comment aurait-il pu deviner qu’une plaine de verdure pouvait être une utopie ?Les arbres l'emprisonnaient comme les barreaux d’une prison. Une feuille de papier, jaunie par le temps, pendouillait à l’un d’eux.
« Tu n’as aucune issus » Disait-t-elle.
« Non, non, c’est faux ! C’est faux » rugit l’homme avant de continuer sa course. Il ne voulait pas en finir ici… pas maintenant…
Le mortel trébucha. Son visage s’enfonça dans la terre molle du sentier. En tombant, son bras avait heurté une branche récalcitrante. Une douleur intense s’éleva alors de celui-ci. Mais, l’humain ne s’en soucia pas. Il se releva et essuya ses yeux aveuglés par la terre. Une autre feuille de papier lui disait « Laisse-moi seul » cette fois-ci.
L’homme écarquilla les yeux et contourna l’arbre en pressant le pas. C’est là qu’il se retrouva nez-à-nez avec son poursuivant. Il recula et se prit les pieds dans une racine. Son traqueur était beaucoup plus grand que lui. Son visage –si nous pouvions appeler ce voile blanc un visage- était émacié et sans expression. Des tentacules pendaient de son dos, lui donnant l’air d’être une araignée. Portant un costume, ses bras et se jambes anormalement allongés, son poursuivant le toisait de toute sa haute taille.
Il avança sa main vers le visage de l’homme. Vers mon visage. J'étais l'homme traqué.
Je voulus lui crier de s’éloigner, d’arrêter. Mais ma voix n’était qu’un murmure. »
C’est là que j’ouvris les yeux. De la sueur perlait sur mon front. Ma respiration haletante ne faisait qu’accentuer l’effet de mon cœur qui se débattait encore dans ma poitrine. Je fus éblouie par les quelques rayons solaires qui venaient de s’incruster par la fenêtre. Ma poitrine se soulevait et redescendait à intervalle irréguliers.
Pourquoi ce rêve m’avait-il paru si réel ?
Un jour plus tôt….
Nous avions débarqué dans une île assez étrange. Les arbres morts qui recouvraient sa majore partie lui donnait un aspect sinistre. Les forêts étaient si denses que la ville située au centre d’île était assez mal éclairée. Ces habitants étaient particulièrement peureux, je dirais même paranoïaques. Mais, ils avaient de très bonnes raisons. Depuis plusieurs mois, les disparitions mystérieuses se multipliaient. Homme, femme, et même enfant. Personne ne fut épargné. C’est dans ces énigmatiques circonstances que les habitant firent appelle à la marine.
Je fus envoyé avec mon groupe habituel. Mais, quelqu’un d’autre se mêla à nous : Arathim Modray, un soldat de première classe. A notre retour de l’île du dragon, un haut gradé avait demandé à s’entretenir avec moi et Toshiro.
Il parlait de former un groupe, ou plutôt une « flotte » comme il disait. Il ne nous laissa pas vraiment le choix. Il faut dire que ce gradé était particulièrement loufoque. Il nous expliqua alors qu’une évolution commune serait particulièrement appréciable, surtout que nous étions un groupe soudé. C’est là que le nom d’Arathim Modray sortit de ses lèvres. « Laisser des jeunes, je ne pense pas que ça soit une bonne idée. C’est pour cela qu’il vous faudra un adulte qualifié, j’ai tout de suite pensé à Arathim Modray. Modray est un peu plus fort que vous, et surtout, il a de l’expérience. Pas dans la marine, mais dans la vie. Il ne nous parle pas de lui, mais je sais qu’il a dû traverser beaucoup d’épreuves. Je compte sur vous pour bien l’accueillir. » Telle était les paroles du gradé qui nous toisait attentivement à la recherche d’une désapprobation quelconque. Il nous expliqua aussi qu’avoir une « flotte », comme il persistait à dire, n’incluait rien. Il dit que nous restons de simples soldats et que nous allons devoir agir avec d’autres soldats. Enfin, pour le moment. Il finit par nous informer du nom de notre groupe : « La flotte du Hilal Bleu ». Ce nom me plaisait bien. Il avait surement dû choisir bleu en voyant la couleur de cheveux de Toshiro. Pour « hilal » qui voulait dire Croissant De Lune, c’était surement dû au turban qu’il portait sur sa tête et au collier dont le pendentif était un croissant de lune.
La première fois que j’ai vue Modray, il affichait un air renfrogné. Ça ne lui plaisait pas particulièrement de travailler avec des « enfants » comme il disait. Son apparence, elle, ne me gêna point. Il nous avait tout de suite expliqué que c’était dû à son Fruit Du Demon.
En parlant de Fruits, j’ai découvert une nouvelle capacité, il permet de raviver un souvenir. Je ne la maîtrise pas encore, il faut dire que je l’avais découvert par accident. Bien étrange accident, à cause duquel Modray me lança un regard terrifié avant de s’éloigner précipitamment de moi. J’avais juste serré sa main. Ce n’est que bien plus tard que je me rendis compte
Bon, revenons à la mission : Plusieurs marines, dont la flotte du Hilal Bleu –Qu’on pouvait reconnaitre grâce à un petit croissant de lune brodé sur leur verste ont étés envoyés pour enquêter sur place. Je croyais que plusieurs soldats se fichaient de notre groupe –Inutile, qui plus est. Au faite non. Ils étaient plutôt dans l’ignorance totale….
Nous sommes arrivés un jour avant la nuit où j’avais fait ce rêve. La seule ville de l’île se trouvait au milieu de celle-ci. Dû à la pauvreté des lieux et à la sous-population, la marine n’avais pas jugé nécessaire d’y construire une quelconque base avant le commencement des disparitions.
Nous fûmes bien accueillis par les habitants. Ceux-ci dit, certaines se méfiaient de nous. L’endroit était sinistre. Les quelque rayons de soleils qui arrivaient à se frayer un chemin entre la multitude d’arbres morts resplendissaient en se reflétant sur la fontaine présente dans la grande place du village. Cette fontaine entourée de pavés représentait un étrange homme sans visage d’où le dos troué projetait multiples filets d’eaux qui lui donnaient l’air d’avoir des tentacules. Ses bras et ses jambes étaient bizarrement allongés. Cela me rappela le légende de « Slender-man ».Mais, ce qui avait vraiment attiré mon regard était plutôt les plusieurs offrandes déposé autour de cette dite fontaine.
-Excusez-moi ? Dis-je en direction d’un vieil homme venu déposer une longue croix sculpté dans de la pierre.
Ce vieil homme était habillé d’un vieux manteau noir boutonné jusqu’au col. Un long pantalon beige recouvrait ses chaussures dont on ne pouvait noir que la pointe poussiéreuse. Un béret rabaissé jusqu’aux yeux ne me laissa pas voir ceux-ci. Mais je sentais son regard se promenait sur moi comme s’il me jaugeait.
-Oui ? Répondit-il d’une voix posée après m’avoir longuement inspecté.
-Que signifient ces offrandes que vous déposez ?
Il se pinça les lèvres et serra le poing.
-C’est pour que tout ceci d’arrête. Finit-il par dire. C’est lui… C’est de sa faute.
-C’est de sa faute ? Répétais-je interpelé par cette paranoïa. Vous auriez dû arrêter ces imbécilités dès le moment où les offrandes restaient à leur place. Non ? Ajoutai-je en esquissant un sourire.
-Les offrandes disparaissent. Répliqua-t-il sèchement.
-Ce n’est qu’un voleur qui profite de vous. Lui donnais-je comme explication.Vous n'avez jamais posté quelqu’un monter la garde pour en être sûr?
Cette fois si le vieux baissa la tête.
-S-si. M-mais il a disparût. Souffla-t-il la voix tremblante.
Il sera encore plus le poing qui je vis un léger filet de sang couler de la pomme de sa main.
-C’était un mon fils. Ajouta-il.
Une larme coula sur sa joue ridée et il s’empressa de l’essuyer.
-P-pardon, je ne savais pas. Balbutiai-je.
-J’espère que vous serez le prochain ! Dit-il avec colère avec avant de s’éloigner d’un pas pressé.
Je me sentais légèrement coupable. Un air penaud s’afficha sur mon visage et je vis l’homme regagner une grande maison peinte en noir. Je levis les yeux vers le ciel grisâtre. Au moins, j’avais une piste.
Juste après, je regagnais la maison réquisitionnée par la marine pour nous loger.
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Toshiro, déjà en train de s’habiller accourut vers moi –je partageais ma chambre avec lui. -Qu’est-ce qui t’arrive mon vieux ? Demanda-t-il me prenant par les épaules.
Je ne répondis pas tout de suite. J’avais une étrange sensation : celle d’être épié. J’étais sûr que deux yeux étaient posés sur moi. Sur que deux bras était prêts à me saisir à la première occasion. Sur que deux jambes me suivraient où j’irais.
-Heho ! Me cria Toshiro au visage en me secouant de plus en plus fort.
Je substituai mon regard vide par un regard mêlant la honte et l’horreur.
-I-Il me cherche. Réussis-je à dire.
-Qui ça ?
Tout en sachant pertinemment que ce que j’allais dire était ridicule, je soufflai :
-Slender-Man.
Son air dur qu’il avait affiché s’effaça en laissant à sa place à large sourire. D’un coup, il éclata de rire.
Cela avait été évident qu’il ne comprendrait pas. Mais, au fond, moi non plus je n’y comprenais rien….
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Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
Elle était maltraitée par le vent.
La feuille de papier, jaunie par les âges, virevoltaient au gré des bourrasques de vent. Les éléments étaient sans pitié, pas une seconde, ils ne cessèrent de la tourmenter. La pluie s'abattait violemment dessus, la trouant par endroit, la rendant friable. Le vent la tendait brutalement. La page était sur le point de se déchirer. Mais, comme si elle était animée d'une volonté propre, elle tenait bon, résistant à ses cruels tortionnaires. L'encre qui la refusait de se mélanger à l'eau, même les embruns marins ne parvenaient pas à la faire disparaître. On aurait du que la feuille était nimbée d'une aura protectrice... Une aura sombre, de Magie Noire. Quiconque qui l'aurait vu lutter contre le vent aurait pu la croire vivante. Cette façon qu'elle avait de se retourner brutalement, cette façon qu'elle avait de naviguer entre les grosses gouttes de pluie... Tout semblait si surnaturel... Et pourtant, il ne s'agissait que d'une simple page abîmée, sur laquelle était écrit quelques mots à l'encre noire : "Sans cesse il observe. Sans yeux...". La mystérieuse phrase était accompagné d'un dessin des plus dérangeants. Un visage creusé, sans lèvres ni nez. Et, à la place des yeux, deux tâches de sang, qui semblaient vouloir étirer leurs tentacules écarlates sur le reste de la feuille. Le vent hurla et se saisit violemment de sa victime, la prenant entre deux courants contraires. La pauvre page jaunie hurla alors qu'elle se déchirait peu à peu... Une vague lécha le dos de la feuille et faillit l’entraîner dans les profondeurs insondables de l'océan. Puis, une lueur d'espoir apparut pour la feuille : la voile d'un navire approchait. Le calvaire allait-il prendre fin ? Le vent mugit de colère et tenta de l'emporter loin de l'embarcation, mais, la volonté sinistre de la feuille le vainquit.
Alors que, debout sur la proue de l'Angel's Lament, j'admirais la tempête dans laquelle nous étions pris, j'aperçus furtivement quelque chose ballotté par les vents. Je quittai mon perchoir et, d'un bond, attrapa au vol une page jaunie. En mauvais état, il n'en restait pas moins miraculeux qu'elle soit resté entière malgré le déluge qui se déversait des nuages. Je plaçais la feuille dans mes vêtements et me précipitai à l'intérieur. Entourée de bougie, elle ne tarda pas à sécher, nous dévoilant son sinistre contenu. J'esquissai un sourcil en voyant que le sang avait été utilisée en guise d'encre. Mais pourquoi diable l'encre (noire comme rouge...) n'avait-elle pas été nettoyée par la pluie ? Et comment cela se faisait-il que le papier n'ait subi qu'une mince déchirure ? Ma curiosité morbide me poussait à en savoir plus : je me doutais que ces lettres et ce macabre dessin renfermait de terribles secrets.
J'allais rejoindre Pandore et Meridia qui, dans la cabine, luttaient pour sortir le navire de la tempête. A vrai dire, aucune d'elle n'était experte en navigation. Cela ne sera pas facile pour GrandLine... Je secouai la tête pour chasser ces pensées et montra la feuille à Meridia. Cette dernière laissa échapper un petit rire avant de lancer :
"- Tu t'essayes au dessin Dameon ? On dirait l'oeuvre d'un enfant de cinq ans..."
Elle pouffa de rire avant de montrer la page à Pandore. La jeune femme quitta l'océan des yeux quelques secondes puis se reconcentra sur la mer avant de lâcher en souriant :
"- Un enfant de cinq ans morbide, lugubre, aux pulsions meurtrières et aux désirs macabres alors."
Meridia rit de plus belle puis commença à jouer avec Malphas.
"- Mais non, vous n'y êtes pas mesdemoiselles. Cette page, m'a été apporté par le vent, à l'instant. Et ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle a traversé une tempête pour en ressortir presque intacte.
- Vu la couleur et la qualité du papier, j'irais pas jusqu'à dire qu'elle est intacte, rétorqua Meridia en tirant la langue.
- Pandore, t'aurais déjà entendu parler de phénomènes de ce genre ? Je sais que tu te passionnes pour toute sortes d'histoires macabres qui se finissent mal....
- Meridia, remplace moi, faut que je vois la feuille un peu plus en détail."
Sur ce, la jeune faucheuse lâcha la barre et alla s'installer en face de Dameon. Ce dernier, après un bref coup d'oeil à son décolleté (récompensé par un regard noir), tourna la page dans le sens de Pandore. Elle la prit la page entre ses doigts puis se laissa aller en arrière. Un petit sourire étirait ses lèvre et elle avait levé un sourire interrogateur. Puis elle reposa la feuille sur la table, se leva, et alla fouiller une petite bibliothèque à l'autre bout de la pièce. Elle se déplaçait avec tant de grâce qu'on aurait pu croire qu'elle se déplaçait sur la terre ferme. Elle s'empara alors d'un rouleau de papier qu'elle étala sur la table. Il s'agissait de la carte d'une île. Très peu détaillée, on comprenait toutefois que la majeure partie de l'île était couverte de forêt.
"- Voici Omnivium ! C'est l'île la plus proche de notre position et nous étions justement en train de nous y diriger. C'est pour ça que la feuille a survécu jusque là, on ne doit pas être loin de la terre ferme. Il fait jour et pourtant on peut même pas voir à travers ce rideau de pluie et de brouillard... Cette île a longtemps été connu pour être habité par un peuple aux coutumes bien étranges. Ce peuple vénérait un dieu. Mais, il s'agissait d'un dieu obscur, sans visage, aux membres squelettiques et aux longs tentacules. Ce dieu symbolisait la part d'ombre qui noircissait le coeur de chaque homme et qui, peu à peu, étendait son emprise sur le monde. La légende veut que le jour où le Dieu Noir, comme ils l'appelaient, auraient étendu ses tentacules sur le monde entier, la lumière disparaîtrait. Et les hommes pourront laisser leur part d'ombre vivre, au lieu de la cacher derrière des masques. Les premiers habitant d'Omnivium avait pris l'habitude de donner des offrandes à leur dieu, sous la forme de nourriture, mais également d'objets de valeurs : ils s'assuraient que le Dieu Noir laisse le soleil se lever . Et à chaque matin, les offrandes avaient disparu... Récemment, on dirait que des voleurs sont à l'oeuvre... Mais à l'époque, la société était entièrement dédié au Dieu Noir : le moindre vol était impensable. Il n'existait pas de pauvreté, notamment car l'île était isolée des autres et parce que les habitants formaient une communauté soudée. La légende raconte qu'un jour le soleil ne se leva : en lieu et place, un astre rougeoyant ornait le ciel... Les Omniviens ne savaient pas ce qu'était une éclipse... Leur belle société sombra dans le chaos. Des innocents furent donné en offrande. Le matin suivant, le soleil s'était levé normalement mais les quatre offrandes humaines avaient disparues. Depuis ce funeste jour, les Omniviens sacrifiaient quatre des leurs à chaque nouvelle lune.
Des siècles plus tard, la macabre pratique avait cessé. Mais la peur du Dieu Noir était encore ancrée dans tous les coeurs. Chaque soir on offrait nourriture et or, chaque matin les offrandes avaient disparues. Un nom se mit à circuler sur les lèvres : SlenderMan. Un nom qui avait été forgé par des étrangers, qui ne savaient pas que le Dieu Noir n'avait pas de nom puisqu'il était le néant, la nuit, l'ombre éternelle. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, le nom resta. Terrifiée par le passé de l'île, les Omniviens étaient soumis à celui qui était appelé SlenderMan. On pourrait dire que l'île entière est plongée dans un cauchemar... Des légendes plus récentes racontent que SlenderMan se serait mis à chasser les êtres humains, les attirant dans les ténèbres des forêts. Peu en revenaient. Et ceux qui en réchappaient, étaient tellement... différents. Ils n'étaient désormais plus que silence, peur et haine. Au fur et à mesure des disparitions, d'étranges feuilles apparurent sur certains arbres. Des pages au contenu terrifiant, probablement écrite par les pauvres victimes du Dieu Noir. Des pages maudites par le Dieu Noir...
Telle est l'histoire de ce morceau de papier, Dameon."
Plusieurs plus tard, la nuit était tombée. Nous venions enfin de quitter la tempête. Pandore avait repris la barre tandis que Nocturne était partie s'isoler dans la vigie. La pauvre jeune femme était rongée par sa haine envers la vie, et elle préférait rester seule plutôt que de nous détester. Quel cruel destin... Un jour, je parviendrais à la guérir. Mais, il me faudrait d'abord savoir ce qu'elle a... Je décida de reporter ce problème médical à plus tard et de m'intéresser à l'île d' Omnivium. La nuit était sombre, et d'épais nuages noirs cachaient les étoiles. Nous avancions doucement à travers un léger brouillard, longeant la côte à la recherche d'un point d'ancrage. Nous avancions lentement, poussé par un très faible vent... Ce calme était si oppressant... Le brouillard, frais, assombrissait le tableau et rajoutait une note encore plus lugubre. L'île, elle, était envahie par la brume. Les volutes blanches se tordaient l'air, formaient de belles arabesques. Et cette forêt : la majeure partie de l'île était couverte par une forêt composé de gigantesques arbres. Ils devaient bien mesurer presque cent mètres. Leurs troncs étaient fins et leurs branches hautes. Leurs cimes formaient de jolies pointes végétales qui se tendaient vers les cieux. Plus nous nous rapprochions plus je voyais que la brume s'enroulait sournoisement autour des troncs, comme des tentacules... Des branches basses dépourvues de feuilles ornaient les arbres, crochues et pointues comme des lames. Plus nous nous approchions, plus l'île semblait... Malveillante.
Soudain, j'aperçus un mouvement... Une ombre se déplaçait dans la forêt. Une étrange silhouette, grande et élancée. Très rapide aussi. Furtivement, je sentis son regard me glacer les os. Puis tout cela s'évanouit. J'avais l'impression de m'éveiller d'un rêve particulièrement réel... Je massai mes tempes douloureuses et alla rejoindre Pandore à la barre. Je la remplaçai pour quelques heures, lui laissant la possibilité de dormir un peu. La vision que j'avais eu m'avait ôté tout envie de sommeil. Ah qu'il était agréable de naviguer sur une mer aussi calme, se laissant bercer par le clapotis des vagues et le léger tangage. Je fermais les paupières un court instant...
Lorsque je les rouvris, le soleil se levait timidement. Il peinait à traverser la brume et l'aube était plutôt sombre. Je m'étais endormi... Moi qui croyais ne plus avoir envie de dormir, avait finalement rejoint les bras de Morphée. Un sommeil sans rêve, lourd. Et pourtant, je revoyais sans cesse l'étrange silhouette qui m'avait épié à travers les arbres. Devais-je croire à ces légendes ? Une partie de moi refusait de croire que ce genre de chose puisse exister mais, au fond de mon âme, je désirais qu'elles existence. La réalité était triste et grise comparée aux légendes et mythes ! Et, cette douleur qui envahissait mon être ne serait-elle pas plus supportable si ce monde était plus... surprenant ? Je posai une main sur mon coeur, qui battait paisiblement. Il décida pour moi : j'allais croire en l'existence de ce Dieu Noir. SlenderMan ? Ce n'était qu'un nom après tout. Ce qui comptait était la divinité qui se cachait derrière ce mot. Je quittai la cabine et constatai avec stupeur que l'ancre reposait déjà au fond de l'eau, et que le navire avait été amarré à un ponton. J'étais persuadé ne pas l'avoir fait pourtant... Bah, l'une des filles s'en était probablement chargé. Quoiqu'il en soit, nous avions été vraiment chanceux sur le coup. Endormi sur le gouvernail, j'avais laissé le vent nous guider. Et il nous avait mené à bon port. A moins que ce ne soit l'oeuvre d'une force supérieure, qui souhaitait m'attirer sur Omnivium. Pandore rentra alors dans la cabine en baillant, aussi je lui lançai :
"- Salut Pandore ! Merci d'avoir jeté l'ancre et amarré le bateau.
- Quoi ? C'est pas toi qui l'a fait ? J'viens d'me réveiller, j'ai dormi comme une pierre...
- Haha, moi aussi à vrai dire... Tu crois que Nocturne a guidé l'Angel's Lament jusqu'ici ? "
Après un regard noir et quelques insultes, la jeune faucheuse m'avoua qu'elle doutait que Nocturne ait pu être capable de cela. Et j'étais plutôt d'accord... Alors qui ? Qui avait mené le navire ici ? Je ne voyais qu'une seule possibilité, et cette dernière me fit sourire. Le Dieu Noir.
Ce fut au tour de Meridia de venir nous dire bonjour. J'en déduisis que le soleil avait achevé de se lever, malgré la faible luminosité. Malphas endormi autour de mon cou, je racontais aux deux jeunes femmes ce que j'avais cru voir pendant la nuit. Elle rirent de bon coeur, mais, je devinais qu'elles y croyaient, au moins un peu. J'empoignais la feuille jaunie qui avait traversé une tempête pour venir jusqu'à moi et la fourrai dans une poche. Jouant distraitement avec mes dagues, je descendis sur terre, suivie de mes deux amies. Une petite ville se massait sur une colline non loin du port aussi nous nous engageâmes sur le sentier bordé de petits arbres au tronc noir et aux branches pointues. Ceux-ci n'avaient rien à voir avec les géants de bois qui régnaient sur l'île mais ils semblaient donner le ton de l'île en général.
Et ils prouvaient que les hommes avaient peur de la forêt des grands arbres puisqu'il s'établissaient sur une colline bordée par un petit bois. Je passai une main dans mes cheveux avant de pénétrer dans le hameau. Je ne savais pas vraiment ce que je venais y chercher... Mais je trouverais bien de quoi m'amuser. Ah j'avais tellement envie de dialoguer avec ce Dieu Noir.
La feuille de papier, jaunie par les âges, virevoltaient au gré des bourrasques de vent. Les éléments étaient sans pitié, pas une seconde, ils ne cessèrent de la tourmenter. La pluie s'abattait violemment dessus, la trouant par endroit, la rendant friable. Le vent la tendait brutalement. La page était sur le point de se déchirer. Mais, comme si elle était animée d'une volonté propre, elle tenait bon, résistant à ses cruels tortionnaires. L'encre qui la refusait de se mélanger à l'eau, même les embruns marins ne parvenaient pas à la faire disparaître. On aurait du que la feuille était nimbée d'une aura protectrice... Une aura sombre, de Magie Noire. Quiconque qui l'aurait vu lutter contre le vent aurait pu la croire vivante. Cette façon qu'elle avait de se retourner brutalement, cette façon qu'elle avait de naviguer entre les grosses gouttes de pluie... Tout semblait si surnaturel... Et pourtant, il ne s'agissait que d'une simple page abîmée, sur laquelle était écrit quelques mots à l'encre noire : "Sans cesse il observe. Sans yeux...". La mystérieuse phrase était accompagné d'un dessin des plus dérangeants. Un visage creusé, sans lèvres ni nez. Et, à la place des yeux, deux tâches de sang, qui semblaient vouloir étirer leurs tentacules écarlates sur le reste de la feuille. Le vent hurla et se saisit violemment de sa victime, la prenant entre deux courants contraires. La pauvre page jaunie hurla alors qu'elle se déchirait peu à peu... Une vague lécha le dos de la feuille et faillit l’entraîner dans les profondeurs insondables de l'océan. Puis, une lueur d'espoir apparut pour la feuille : la voile d'un navire approchait. Le calvaire allait-il prendre fin ? Le vent mugit de colère et tenta de l'emporter loin de l'embarcation, mais, la volonté sinistre de la feuille le vainquit.
Alors que, debout sur la proue de l'Angel's Lament, j'admirais la tempête dans laquelle nous étions pris, j'aperçus furtivement quelque chose ballotté par les vents. Je quittai mon perchoir et, d'un bond, attrapa au vol une page jaunie. En mauvais état, il n'en restait pas moins miraculeux qu'elle soit resté entière malgré le déluge qui se déversait des nuages. Je plaçais la feuille dans mes vêtements et me précipitai à l'intérieur. Entourée de bougie, elle ne tarda pas à sécher, nous dévoilant son sinistre contenu. J'esquissai un sourcil en voyant que le sang avait été utilisée en guise d'encre. Mais pourquoi diable l'encre (noire comme rouge...) n'avait-elle pas été nettoyée par la pluie ? Et comment cela se faisait-il que le papier n'ait subi qu'une mince déchirure ? Ma curiosité morbide me poussait à en savoir plus : je me doutais que ces lettres et ce macabre dessin renfermait de terribles secrets.
J'allais rejoindre Pandore et Meridia qui, dans la cabine, luttaient pour sortir le navire de la tempête. A vrai dire, aucune d'elle n'était experte en navigation. Cela ne sera pas facile pour GrandLine... Je secouai la tête pour chasser ces pensées et montra la feuille à Meridia. Cette dernière laissa échapper un petit rire avant de lancer :
"- Tu t'essayes au dessin Dameon ? On dirait l'oeuvre d'un enfant de cinq ans..."
Elle pouffa de rire avant de montrer la page à Pandore. La jeune femme quitta l'océan des yeux quelques secondes puis se reconcentra sur la mer avant de lâcher en souriant :
"- Un enfant de cinq ans morbide, lugubre, aux pulsions meurtrières et aux désirs macabres alors."
Meridia rit de plus belle puis commença à jouer avec Malphas.
"- Mais non, vous n'y êtes pas mesdemoiselles. Cette page, m'a été apporté par le vent, à l'instant. Et ce que je ne comprends pas, c'est qu'elle a traversé une tempête pour en ressortir presque intacte.
- Vu la couleur et la qualité du papier, j'irais pas jusqu'à dire qu'elle est intacte, rétorqua Meridia en tirant la langue.
- Pandore, t'aurais déjà entendu parler de phénomènes de ce genre ? Je sais que tu te passionnes pour toute sortes d'histoires macabres qui se finissent mal....
- Meridia, remplace moi, faut que je vois la feuille un peu plus en détail."
Sur ce, la jeune faucheuse lâcha la barre et alla s'installer en face de Dameon. Ce dernier, après un bref coup d'oeil à son décolleté (récompensé par un regard noir), tourna la page dans le sens de Pandore. Elle la prit la page entre ses doigts puis se laissa aller en arrière. Un petit sourire étirait ses lèvre et elle avait levé un sourire interrogateur. Puis elle reposa la feuille sur la table, se leva, et alla fouiller une petite bibliothèque à l'autre bout de la pièce. Elle se déplaçait avec tant de grâce qu'on aurait pu croire qu'elle se déplaçait sur la terre ferme. Elle s'empara alors d'un rouleau de papier qu'elle étala sur la table. Il s'agissait de la carte d'une île. Très peu détaillée, on comprenait toutefois que la majeure partie de l'île était couverte de forêt.
"- Voici Omnivium ! C'est l'île la plus proche de notre position et nous étions justement en train de nous y diriger. C'est pour ça que la feuille a survécu jusque là, on ne doit pas être loin de la terre ferme. Il fait jour et pourtant on peut même pas voir à travers ce rideau de pluie et de brouillard... Cette île a longtemps été connu pour être habité par un peuple aux coutumes bien étranges. Ce peuple vénérait un dieu. Mais, il s'agissait d'un dieu obscur, sans visage, aux membres squelettiques et aux longs tentacules. Ce dieu symbolisait la part d'ombre qui noircissait le coeur de chaque homme et qui, peu à peu, étendait son emprise sur le monde. La légende veut que le jour où le Dieu Noir, comme ils l'appelaient, auraient étendu ses tentacules sur le monde entier, la lumière disparaîtrait. Et les hommes pourront laisser leur part d'ombre vivre, au lieu de la cacher derrière des masques. Les premiers habitant d'Omnivium avait pris l'habitude de donner des offrandes à leur dieu, sous la forme de nourriture, mais également d'objets de valeurs : ils s'assuraient que le Dieu Noir laisse le soleil se lever . Et à chaque matin, les offrandes avaient disparu... Récemment, on dirait que des voleurs sont à l'oeuvre... Mais à l'époque, la société était entièrement dédié au Dieu Noir : le moindre vol était impensable. Il n'existait pas de pauvreté, notamment car l'île était isolée des autres et parce que les habitants formaient une communauté soudée. La légende raconte qu'un jour le soleil ne se leva : en lieu et place, un astre rougeoyant ornait le ciel... Les Omniviens ne savaient pas ce qu'était une éclipse... Leur belle société sombra dans le chaos. Des innocents furent donné en offrande. Le matin suivant, le soleil s'était levé normalement mais les quatre offrandes humaines avaient disparues. Depuis ce funeste jour, les Omniviens sacrifiaient quatre des leurs à chaque nouvelle lune.
Des siècles plus tard, la macabre pratique avait cessé. Mais la peur du Dieu Noir était encore ancrée dans tous les coeurs. Chaque soir on offrait nourriture et or, chaque matin les offrandes avaient disparues. Un nom se mit à circuler sur les lèvres : SlenderMan. Un nom qui avait été forgé par des étrangers, qui ne savaient pas que le Dieu Noir n'avait pas de nom puisqu'il était le néant, la nuit, l'ombre éternelle. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, le nom resta. Terrifiée par le passé de l'île, les Omniviens étaient soumis à celui qui était appelé SlenderMan. On pourrait dire que l'île entière est plongée dans un cauchemar... Des légendes plus récentes racontent que SlenderMan se serait mis à chasser les êtres humains, les attirant dans les ténèbres des forêts. Peu en revenaient. Et ceux qui en réchappaient, étaient tellement... différents. Ils n'étaient désormais plus que silence, peur et haine. Au fur et à mesure des disparitions, d'étranges feuilles apparurent sur certains arbres. Des pages au contenu terrifiant, probablement écrite par les pauvres victimes du Dieu Noir. Des pages maudites par le Dieu Noir...
Telle est l'histoire de ce morceau de papier, Dameon."
Plusieurs plus tard, la nuit était tombée. Nous venions enfin de quitter la tempête. Pandore avait repris la barre tandis que Nocturne était partie s'isoler dans la vigie. La pauvre jeune femme était rongée par sa haine envers la vie, et elle préférait rester seule plutôt que de nous détester. Quel cruel destin... Un jour, je parviendrais à la guérir. Mais, il me faudrait d'abord savoir ce qu'elle a... Je décida de reporter ce problème médical à plus tard et de m'intéresser à l'île d' Omnivium. La nuit était sombre, et d'épais nuages noirs cachaient les étoiles. Nous avancions doucement à travers un léger brouillard, longeant la côte à la recherche d'un point d'ancrage. Nous avancions lentement, poussé par un très faible vent... Ce calme était si oppressant... Le brouillard, frais, assombrissait le tableau et rajoutait une note encore plus lugubre. L'île, elle, était envahie par la brume. Les volutes blanches se tordaient l'air, formaient de belles arabesques. Et cette forêt : la majeure partie de l'île était couverte par une forêt composé de gigantesques arbres. Ils devaient bien mesurer presque cent mètres. Leurs troncs étaient fins et leurs branches hautes. Leurs cimes formaient de jolies pointes végétales qui se tendaient vers les cieux. Plus nous nous rapprochions plus je voyais que la brume s'enroulait sournoisement autour des troncs, comme des tentacules... Des branches basses dépourvues de feuilles ornaient les arbres, crochues et pointues comme des lames. Plus nous nous approchions, plus l'île semblait... Malveillante.
Soudain, j'aperçus un mouvement... Une ombre se déplaçait dans la forêt. Une étrange silhouette, grande et élancée. Très rapide aussi. Furtivement, je sentis son regard me glacer les os. Puis tout cela s'évanouit. J'avais l'impression de m'éveiller d'un rêve particulièrement réel... Je massai mes tempes douloureuses et alla rejoindre Pandore à la barre. Je la remplaçai pour quelques heures, lui laissant la possibilité de dormir un peu. La vision que j'avais eu m'avait ôté tout envie de sommeil. Ah qu'il était agréable de naviguer sur une mer aussi calme, se laissant bercer par le clapotis des vagues et le léger tangage. Je fermais les paupières un court instant...
Lorsque je les rouvris, le soleil se levait timidement. Il peinait à traverser la brume et l'aube était plutôt sombre. Je m'étais endormi... Moi qui croyais ne plus avoir envie de dormir, avait finalement rejoint les bras de Morphée. Un sommeil sans rêve, lourd. Et pourtant, je revoyais sans cesse l'étrange silhouette qui m'avait épié à travers les arbres. Devais-je croire à ces légendes ? Une partie de moi refusait de croire que ce genre de chose puisse exister mais, au fond de mon âme, je désirais qu'elles existence. La réalité était triste et grise comparée aux légendes et mythes ! Et, cette douleur qui envahissait mon être ne serait-elle pas plus supportable si ce monde était plus... surprenant ? Je posai une main sur mon coeur, qui battait paisiblement. Il décida pour moi : j'allais croire en l'existence de ce Dieu Noir. SlenderMan ? Ce n'était qu'un nom après tout. Ce qui comptait était la divinité qui se cachait derrière ce mot. Je quittai la cabine et constatai avec stupeur que l'ancre reposait déjà au fond de l'eau, et que le navire avait été amarré à un ponton. J'étais persuadé ne pas l'avoir fait pourtant... Bah, l'une des filles s'en était probablement chargé. Quoiqu'il en soit, nous avions été vraiment chanceux sur le coup. Endormi sur le gouvernail, j'avais laissé le vent nous guider. Et il nous avait mené à bon port. A moins que ce ne soit l'oeuvre d'une force supérieure, qui souhaitait m'attirer sur Omnivium. Pandore rentra alors dans la cabine en baillant, aussi je lui lançai :
"- Salut Pandore ! Merci d'avoir jeté l'ancre et amarré le bateau.
- Quoi ? C'est pas toi qui l'a fait ? J'viens d'me réveiller, j'ai dormi comme une pierre...
- Haha, moi aussi à vrai dire... Tu crois que Nocturne a guidé l'Angel's Lament jusqu'ici ? "
Après un regard noir et quelques insultes, la jeune faucheuse m'avoua qu'elle doutait que Nocturne ait pu être capable de cela. Et j'étais plutôt d'accord... Alors qui ? Qui avait mené le navire ici ? Je ne voyais qu'une seule possibilité, et cette dernière me fit sourire. Le Dieu Noir.
Ce fut au tour de Meridia de venir nous dire bonjour. J'en déduisis que le soleil avait achevé de se lever, malgré la faible luminosité. Malphas endormi autour de mon cou, je racontais aux deux jeunes femmes ce que j'avais cru voir pendant la nuit. Elle rirent de bon coeur, mais, je devinais qu'elles y croyaient, au moins un peu. J'empoignais la feuille jaunie qui avait traversé une tempête pour venir jusqu'à moi et la fourrai dans une poche. Jouant distraitement avec mes dagues, je descendis sur terre, suivie de mes deux amies. Une petite ville se massait sur une colline non loin du port aussi nous nous engageâmes sur le sentier bordé de petits arbres au tronc noir et aux branches pointues. Ceux-ci n'avaient rien à voir avec les géants de bois qui régnaient sur l'île mais ils semblaient donner le ton de l'île en général.
Et ils prouvaient que les hommes avaient peur de la forêt des grands arbres puisqu'il s'établissaient sur une colline bordée par un petit bois. Je passai une main dans mes cheveux avant de pénétrer dans le hameau. Je ne savais pas vraiment ce que je venais y chercher... Mais je trouverais bien de quoi m'amuser. Ah j'avais tellement envie de dialoguer avec ce Dieu Noir.
Unholyscream- Great Old One
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Re: Le Filet de la Nuit
Nous étions à présent à la lisière de la forêt. Une pluie fine tombaient, se frayant un chemin entre les quelques feuille qui représentaient le dernier souffle de vie de la nature de cette île. Un léger mistral marin fit grincer les branches nues des arbres produisant ainsi un grésillement sinistre qui me fit frissonner.
-Bon, c’est ici que je vous laisse les gamins. Dit Modray en nous adressant un léger signe de la main. Je vais aller faire de vraies recherches, moi. Quand vous aurez fini de raisonner ce trouillard prévenez-moi.
J’étais à présent habitué à être traité de trouillard ou de gamin de la part de Modray. D’ailleurs nous l’étions tous… Sauf Johny.
-Arrête de nous appeler comme ça ! Commença-t-il piqué au vif. Et puis…
-Laisse tomber. L’interrompit Toshiro. Et surtout Modray. Ajouta-t-il en se tournant vers le soldat de première classe.si vous voyez Slender, n’hésitez pas à nous prévenir, on a quelqu’un à qui nous devons le présenter.
- C’est bien ce que je disais…des gamins…
Le soldat de première classe s’enfonça dans la forêt en marmonnant.
-Je me demande pourquoi on a étés collés à ce type là… Soupira Johny.
-Je le trouve assez sympa moi. Intervint Irina.
-Bon, ce n’est pas pourquoi on est ici. Nous sommes ici pour rassurer Ishin et lui montrer qu’il n’y a rien à craindre. Assura Toshi’.
Je n’avais pas osé me mêler à leur discutions. J’étais là, à fixer le sol boueux, n’osant pas demander de faire demi-tour.
Toshiro avait eu la bonne (du moins, d’après lui) idée de m’obliger à explorer la forêt pour me débarrasser de ma paranoïa le joue même ou j’avais fait ce rêve.
-Bon, allons-y !
Je secouai frénétiquement la tête en signe de négation.
-Allons allons, tu es avec nous, tu n’as rien à craindre. Dit Irina d’un air enjoué.
Toshiro me prit le bras et commença à me tirer de force vers les entrailles de la forêt. Plus nous nous enfoncions, plus les arbres devenaient touffus et le vent soufflait de plus en plus fort.
-Au faite Ishin. Dit la lame bleue pour rompre le silence. Tu n’as pas fait des recherches sur cette île, par hasard ?
J'acquiesçai nerveusement la tête.
-Donc, tu as une idée de d’où viens les disparitions ? Demanda Irina.
-Rien de bien exact ; c’est plutôt des légendes. Répondis-je. Mais, on aura une idée bien plus clair de l’auteur des disparitions qu’on ce sera notre tour. Ajoutai-je en espérant que cela les dissuaderait de continuer.
-Il nous arrivera rien. Rétorqua Toshiro. Bon, dis-nous ce que tu sais.
Je repris mon souffle puis je laissai échapper un long soupir.
-L’île où nous nous trouvons, Omnivium, avait Dieu. Un dieu, qui contrairement aux autres, n’incarnait ni bonté, ni pureté, ni sagesse… C’est comme s’ils vénéraient Satan.
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-Ces gamins, impossible de rester sérieux… Modray avait pris un autre sentier, bien plus étroit et sauvage. Il devait utiliser son sabre et ses pouvoirs pour se frayer un chemin entres les branches. Déversant tout son agacement sur nous.
-Aller comme ça, uniquement pour rassurer quelqu’un… drôle de façon de le faire.
Il arracha furieusement une brindille qui avait manqué de lui arracher un œil.
-Je pari que même s’ils le trouvent, ils essayeront de faire ami-ami avec lui… Au moins on ne retrouvera aucun corps à enterrer.
Il continua son chemin, cette fois il trébucha sur un tronc mais se rattrapa juste à temps.
-En plus, un d’entre eux aurait dû mourir il y a 5 ans de cela… et le voilà portant fièrement l’épée qui a tué un grand nombre d’enfants. Peut-être même ses amis.
Il nous haïssait depuis notre première rencontre, particulièrement Toshiro. Il eut un rictus méprisant en pensant à ce dernier. C’est là qu’il entendit un bruit sec derrière lui. Quelque chose ou quelqu’un venait d’écraser une brindille non loin de lui. L’oreille aux aguets, il attendit un peu. C’est là qu’un autre bruit de frottement rompit le silence et qu’un ombre s’éloigna. Deux yeux rouges brillaient dans l’obscurité et Modray se décida à les suivre. Une course effrénée à travers la forêt s’en suivit. Il était persuadé qu’il avait mis la main sur le responsable. Il entendait une respiration saccadé à quelques mètres de lui. Il ne pouvait pas voir à qui elle appartenait, les arbres lui obstruaient la vue. Mais ces derniers ne tardèrent pas à devenir de moins en moins nombreux. Sa proie avait pris plusieurs mètres d’avance mais il pouvait l’entendre haleter et à sa grande stupéfaction, gémir.
Il s’approcha, une soudaine clarté l’éblouit. Il ne pleuvait plus et le ciel s’était légèrement dégagé. Une falaise, fouettée par la mer se trouvait à la lisière de la forêt. Et là, devant lui, ayant le choix entre se jeter à la mer ou foncer vers son opposant, un loup. Un loup, un jeune loup albinos gémissait en voyant Modray s’avancer vers lui avec un regard menaçant. Le mammifère écarquilla ses yeux rouges, horrifié.
-Tout ça pour un loup. Râla le marine.
Il dirigea la main vers son katanas. Cet animal allait regretter amèrement de lui avoir fait perdre du temps. Mais au dernier moment, il se ravisa. Le quadrupède profita de cet hésitation pour s’enfuir la queue entres les jambes.
-Un trouillard. Cracha le soldat de première classe.
Il lança un regard vers le bateau de la marine amarré sur la côte en bas de la falaise puis frappa le sol avec son pied pour y passer sa rage. Ce dernier, au lieu d’être mou et boueux comme celui qui recouvrait la totalité de l’île, était particulièrement dur. Le son qui provenait du choc sonnait faux.
-Qu’est-ce que ?
Modray se baissa et essuya la fine couche de terre et trouva une poigné.
-Une trappe ?
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-Donc, en bref, Slender serait le responsable et tout s’arrêtera quand les offrandes le contenteront. Résuma Johny à la fin du récit que je leur avais fait à propos de l’histoire de l’île. -Pas vraiment Slender, ce n’est qu’un surnom. C’est plutôt le dieu noir. Rectifia Toshi.
-En tous cas ça à l’air excitant, pas vrai ? Chuchota Irina à mon oreille.
Un frisson me parcourra.
-Bon, là, j’en ai marre on doit rentrer.
Ils firent la sourde oreille à ma plainte.
-Hé, m’ignorez pas, on doit rentrer.
Cette fois, seul Toshiro réagi. Un grand sourire narquois ornait son visage.
-Tu peux rentrer seul, nous on reste. Dit-il simplement.
C’est la première fois qu’il disait un truc aussi mesquin.
Il arrêta de marcher et me fixa longuement.
-Bon, d’accord, finit-il par dire. He vous, là-bas ! Avec le visage tout blanc et le costume, oui, vous avec des tentacules, vous pouvez raccompagner notre ami ? Il veut rentrer. Ajouta-t-il en faisant de grands signes adressés à quelqu’un derrière moi.
En voyant ma réaction, il éclata de rire.
- C’est bon Toshiro. Déclara Irina. Laisse-le un peu tranquille.
-Hé, ce n’était pas toi qui venais de lui souffler à l’oreille que c’était excitant ? Je ne veux que son bien, je ne fais que le rassurer. Répondit Toshiro qui se sentait abandonné et trahi.
-Au début d’était drôle, c’est vrai. Mais là faut le laisser un peu.
J’étais légèrement soulagé. J’appuyai alors mon dos sur un arbre. Soudain, un flash jaillit de nulle part.
Je n’entendais et ne voyait plus rien.
Je me sentais tomber…
J’ouvris subitement les yeux. Je ne voyais qu’un flou mélange de noire et de bleu foncé. J’étais allongé sur le sol, les bras en croix, me demandant ce je faisais là. En remarquant que ma vue ne s’éclaircissait pas, je cherchai à tâtons mes lunettes. Je les trouvai tout près de moi. Mais même en les mettant, mon esprit resta confus. Je constatais que j’étais dans un endroit assez différent. Les arbres étaient plus riches en feuilles. Le sol était plus dur. J’étais seul. Je ne savais pas où. Je n’osais pas me relever. Une sensation bizarre m’envahie. C’était silencieux. Le vent ne soufflait plus. Ma montre s’était arrêtée, les aiguilles restaient immobiles…On aurait dit que le temps lui-même s’était figé.
Mon regard se balada un peu entre les arbres. J’attendais que un de mes amis surgissent pour me dire que ce n’était qu’une blague. Mais cela n’arriva pas. Ma vision s’attarda sur une feuille jaunie par le temps. Elle était accrochée là, sur un arbre.
On aurait dit qu’elle était vivante et qu’elle se délectait de mon visage horrifié. Je venais de lire les quelques mots marqué au sang sur sa surface.
« Tu n’as aucune issus »
Disait-elle.
Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
- Quel village de faibles... Ils sont pathétiques.
- Tu as raison Dameon. J'ai du mal à comprendre comment on peut autant se soumettre à une religion. Fin à vrai dire je crois que quelqu'un profite de cette croyance pour voler les offrandes et enlever des gens. Lança Pandore en regardant autour d'elle.
Nous étions sur la place centrale du village, devant la fontaine censé représenter le Dieu Noir. Enfin, je ne sais pas si on pouvait véritablement parler de village. Il s'agissait plutôt de maisons qui s'étaient rassemblées autour de la fontaine... Les habitations étaient étroites et serrées les unes contre les autres, comme si elles essayaient de se rassurer ou de se protéger contre la forêt. Les gens étaient restés cloîtrés dans leurs maisons, probablement effrayés par les étrangers que nous étions. Je m'avançais jusqu'à la statue du Dieu Noir et m'emparai d'une pomme bien rouge. Je la portai jusqu'à ma bouche et eut un moment d'hésitation avant de croquer dedans. Pourquoi voudrais-je offenser le dieu de cette île ? Il n'était pas la cible de mon mépris, au contraire. Je le respectais. Après tout, il m'était supérieur, bien que je sois l'équivalent d'un dieu parmi les hommes. Cette pensée me fit sourire... Ah si seulement je pouvais, d'un geste du doigt, écraser toutes ces vies faibles, misérables, ce serait tellement amusant. Je reposais le fruit là où je l'avais pris et me mit à fixer les troncs noirâtres et épineux tout en caressant distraitement la tête reptilienne de Malphas.
- Pff... Ce village est ennuyeux à mourir. Lâcha Meridia en soupirant.
J’acquiesçai avant de répondre :
- Je vous parie qu'on s'amusera bien plus à la nuit tombée. Allez on retourne au bateau, on reviendra dialoguer avec la Nuit ce soir. Avec un peu de chance, un dieu obscur nous fera l'honneur de sa présence.
Sur ce je retournais jusqu'à l'Angel's Lament. Là bas je me munis d'une plume et d'une grande feuille. Inspiré par l'aura macabre qui se dégageait de l'île, je couchais sur le papier la rencontre que j'avais faite au cours de la nuit. L'écriture... J'avais récemment découvert qu'elle était un moyen de quitter l'affreuse réalité. Un moyen d'oublier ma douleur. Oh toute cette douleur qui pesait sur mes épaules, qui brisait mes os et qui faisait couler mon sang. J'ai longtemps cru que ce Fruit du Démon était une bénédiction. Jamais je ne m'étais aussi lourdement trompé. En croquant dedans, j'avais embrassé un bien funeste destin, jalonné de souffrance et de peines. Mon coeur débordait de douleur, à tel point que j'avais l'impression d'être sur le point d'en mourir... Il m'arrivait même de le vouloir... Et pourtant, la mort me faisait tellement peur, je savais bien qu'au fond de moi je préférais une éternité de douleur au repos éternel. A croire que j'étais tombé amoureux de ma malédiction.
J'étais ivre de douleur. La pointe de la plume se brisa et je renversai mon encrier sur ce que je venais d'écrire. Ce n'était pas en racontant ma vie que je pourrais m'échapper de cette douloureuse vérité. Je pris une nouvelle feuille et une nouvelle plume, puis plongeai dans un autre monde, dans lequel les morts marchent et le sang pleut. Un monde dans lequel j'étais un dieu.
Ce fut Azura qui me tira brutalement de ce monde merveilleusement violent. Elle ricana me voyant la plume à la main puis se ravisa lorsqu'elle croisa mon regard noir. J'éclatai de rire avant de lancer :
- Et bien ma chère. Il semblerait que je vous me jugiez enfin supérieur. Il était temps.
- Détrompez vous, mon cher. Je ne fais mine de me soumettre que pour mieux vous trahir...
Son sourire démontrait qu'elle mentait lorsqu'elle parlait de trahison. Cette femme, aussi folle et tordue, était pourtant une amie. Elle me ressemblait beaucoup à vrai dire, je ne regrettais pas de l'avoir sauvé.
- Mais bien sur.
Après avoir lâché cette dernière réplique sur un ton cinglant, je quittai ma chambre et rejoins Pandore sur le pont, Azura sur mes talons. Le soleil se couchait derrière l'horizon, nous nimbant de rouge sang. Un sourire carnassier éclairait mon visage lorsque je lançai d'une voix amusée :
- Allons assouvir quelques macabres pulsions.
A la lueur de ce soleil couchant, on aurait dit que le hameau était couvert de sang. J'esquissai un léger sourire et le traversa en un coup de vent, sans jeter un oeil aux stupides humains qui se terraient dans leurs petites maisons. Lorsque je m'enfonçai entre les sinistres arbres géants, le soleil avait fini de se coucher. Azura avait laissé place à la terrifiante Nocturne... Elle ralentit le pas, nous laissant nous éloigner d'elle. Je ne réagis pas : après tout, je la comprenais quelque peu. L'obscurité semblait s’accroître au fur et à mesure que nous pénétrions la forêt. Les arbres semblaient être de plus en plus grand, leur écorce était encore plus rugueuse, elle était même constellée de petites épines. Et leur branches ressemblait à des épées de bois tranchantes. Je n'étais pas étonné de voir des gouttes de sang séché sur la pointe de ces lames végétales.
- Dameon... J'ai l'impression que quelque chose nous suit... Murmura Pandore d'une voix peu rassurée.
- Moi aussi.
Un sourire étira mes lèvres et je pris en main mes deux dagues. Jouant distraitement avec, je me mis à siffloter avec légèreté. Puis une petite chanson s'échappa d'entre mes lèvres :
- Slender, Slendy... Où te caches-tu ? Slender, Slendy... Viens avec nous.
Mon amie éclata de rire et je ressentis un grand soulagement en la voyant rassuré. Je n'aimais pas la voir angoisser, elle n'était plus vraiment elle-même et... J'avais peur qu'elle change. Elle entonna alors, sur le même air que moi :
- Slender, Slendy... Nous sommes là. Slender, Slendy... Tu ne viens pas ?
Le vent hurla soudainement en s'engouffrant avec force entre les troncs. On aurait dit que la forêt nous répondait... Je commençais à vraiment aimer cette île. La brume, comme appelée par notre chanson, se leva enfin. Les volutes blanches s'enroulèrent autour des arbres et escaladèrent nos corps en formant des arabesques macabres. Le froid s'intensifia tant que je ne pus réprimer un frisson. Je jetai un oeil en arrière et croisai le regard haineux de Nocturne. Elle nous suivait toujours, même si elle préférait rester à distance pour ne pas nous sauter à la gorge. La pauvre. Je n'osais imaginer quel évènement terrible avait pu la briser au point de donner naissance à trois personnes dans un seul corps... Je frissonnai à nouveau. Puis je me stoppa net en voyant une feuille accroché à une branche basse. Jaunie, racornie et légèrement froissée, le doute n'était pas permis... Il s'agissait bel et bien d'une des feuilles laissées par la créature qui se faisait appelé SlenderMan. Le vent mugit à nouveau dans notre dos, la brume s'éleva formant comme un mur entre nous et Nocturne. Je hurlai aussitôt le nom de mon ami et me rua à travers le brouillard tentaculaire. Je n'y voyais rien, les ténèbres m'entourant et la brume s'accrochait à mon visage comme si elle voulait m'aveugler et m'étouffer... Du coin de l'oeil je vis une silhouette avec une faux passer à mes cotés. Je bondis dans sa direction et parvint enfin à quitter l'épais cocon brumeux qui avait essayé de me tuer. Non c'était impossible. La brume ne pouvait pas tuer, elle n'était même pas matérielle, et elle n'avait pas de conscience... Et pourtant je l'avais bien senti couvrir mon nez et ma bouche, j'avais véritablement commencé à suffoquer. Ici, la brume tuait...
- Elle a disparu... Souffla Pandore.
Je ne répondis pas, mes traits déformés par la colère. Voilà qu'on essayait à nouveau de me prendre ceux que j'aimais. Malphas plongea son regard dans le mien et je compris ce qu'il voulait dire. Je l'envoyai chercher Nocturne et ce qui l'avait enlevé. Mais il revint quelques minutes plus tard pour m'expliquer, à grand renfort de battements d'ailes et de croassement, qu'il ne voyait pas assez bien pour la repérer. Même en forme de crotale il n'arrivait pas à distinguer ses vibrations... Alors que je poussais un cri de rage, un rire macabre résonna à travers la forêt. Le rire d'une déité cruelle.
Le Maîtres des Brumes avançait calmement vers le village nord d'Omnivium. Il l'avait vu là, cette personne. Ses longs cheveux noirs, sa peau aussi pâle que la neige et ses yeux rouges comme le sang. Après ces années d'errance, il l'avait enfin retrouvé... Il allait enfin pouvoir lui parler, il allait enfin pouvoir comprendre. Et peut-être pourrait-il enfin se laisser mourir. Inutile de penser à cela... Seul dans la nuit noire, le jeune homme marchait. La brume s'enroulait autour de lui, caressait sa peau, et tournoyait pour lui. Elle formait comme une sorte de cocon autour de lui, comme si elle désirait le protéger... Les volutes blanches dansaient uniquement pour lui, elles l'aimaient. Pourquoi ? Il ne le saurait probablement jamais. Mais les brumes refusaient de le tuer alors qu'elles massacraient sans pitié tous les imprudents qui osaient les défier. Il se savait pathétique. Jamais il n'avait autant été aimé que par la brume... Il était si pitoyable. Seul sa faiblesse d'âme le maintenant en vie... La vie était si cruelle. Une larme roula sur les joues dévastées du jeune homme qui la laissa choir au sol, où elle disparut parmi les volutes blanchâtres.
Le village était paisible, la brume ne l'envahissait pas. La fontaine représentant le dieu de l'île était chargée d'offrandes. Mais la seule offrande qui l'intéressait lui était cette personne. Elle se tenait là devant lui, seule, un panier de fruit et de bijoux dans les bras. La terreur se lisait sur son visage... Elle était offerte à un dieu après tout. Malheureusement pour elle, ce n'était pas le dieu qu'elle souhaitait apaiser qu'elle allait rencontrer mais il s'agissait toutefois d'un immortel. Alors le Maître des Brumes quitta le couvert des arbres et commença à avancer vers la jeune fille aux yeux rouges. Celle-ci poussa un cri d'épouvante et commença à reculer. Quoi ? Elle ne le reconnaissait ? Après tout ce que cette personne lui avait fait, elle avait osé l'oublier ? Les larmes coulèrent de plus belle. Mais, dissimulées par les volutes éthérées, il n'y avait personne pour les voir et pour compatir. C'est alors que la première lance troua son corps, restant fichée là en travers de son ventre. Un cri d'homme brisa à nouveau le silence de nuit et le Maître des Brumes constata que tous les habitants du petit hameau avait décidé de se rebeller contre le Dieu qui les asservissait. Et il avait conscience de n'être qu'une silhouette sombre au coeur d'un nuage de brume à leurs yeux. Il représentait leur pire cauchemar... Un autre javelot fusa et s'enfonça dans sa gorge. Le Maîtres des Brumes continuait à avancer, les yeux rivés sur cette personne qui, acculée contre la statue, sanglotait. Les projectiles se mirent à pleuvoir... En quelques secondes, le jeune homme se retrouva criblé de flèches et de lances. La douleur n'était rien comparé à ce que son âme subissait... Alors il continuait à avancer. Puis il saisit cette personne par la gorge et la porta à hauteur de son visage.
Elle était paralysée. Ses yeux gris étaient injectés de sang et son visage bien trop juvénile... Elle n'était pas cette personne. Il avait été trompé. Trompé par ses yeux mais aussi par les habitants de ce pathétique village. Il jeta la jeune fille au sol et enfonça sa lame dans son petit corps. Elle mourut rapidement, mais le Maître des Brumes n'était pas apaisé. D'un geste brusque, il dissipa le nuage brumeux qui l'entourait, offrait une vision de cauchemar à ses victimes. Malgré la dizaine de lance qui transperçait son corps, malgré les innombrables flèches fichées dans sa peau, il bondit sur le premier homme et le décapitai d'un rapide mouvement de bras. Le sang coula à flot... Cela lui rappela la couleur des yeux de cette personne. Et il plongea dans une frénésie meurtrière qui ne devait laisser aucun survivant.
- Tu as raison Dameon. J'ai du mal à comprendre comment on peut autant se soumettre à une religion. Fin à vrai dire je crois que quelqu'un profite de cette croyance pour voler les offrandes et enlever des gens. Lança Pandore en regardant autour d'elle.
Nous étions sur la place centrale du village, devant la fontaine censé représenter le Dieu Noir. Enfin, je ne sais pas si on pouvait véritablement parler de village. Il s'agissait plutôt de maisons qui s'étaient rassemblées autour de la fontaine... Les habitations étaient étroites et serrées les unes contre les autres, comme si elles essayaient de se rassurer ou de se protéger contre la forêt. Les gens étaient restés cloîtrés dans leurs maisons, probablement effrayés par les étrangers que nous étions. Je m'avançais jusqu'à la statue du Dieu Noir et m'emparai d'une pomme bien rouge. Je la portai jusqu'à ma bouche et eut un moment d'hésitation avant de croquer dedans. Pourquoi voudrais-je offenser le dieu de cette île ? Il n'était pas la cible de mon mépris, au contraire. Je le respectais. Après tout, il m'était supérieur, bien que je sois l'équivalent d'un dieu parmi les hommes. Cette pensée me fit sourire... Ah si seulement je pouvais, d'un geste du doigt, écraser toutes ces vies faibles, misérables, ce serait tellement amusant. Je reposais le fruit là où je l'avais pris et me mit à fixer les troncs noirâtres et épineux tout en caressant distraitement la tête reptilienne de Malphas.
- Pff... Ce village est ennuyeux à mourir. Lâcha Meridia en soupirant.
J’acquiesçai avant de répondre :
- Je vous parie qu'on s'amusera bien plus à la nuit tombée. Allez on retourne au bateau, on reviendra dialoguer avec la Nuit ce soir. Avec un peu de chance, un dieu obscur nous fera l'honneur de sa présence.
Sur ce je retournais jusqu'à l'Angel's Lament. Là bas je me munis d'une plume et d'une grande feuille. Inspiré par l'aura macabre qui se dégageait de l'île, je couchais sur le papier la rencontre que j'avais faite au cours de la nuit. L'écriture... J'avais récemment découvert qu'elle était un moyen de quitter l'affreuse réalité. Un moyen d'oublier ma douleur. Oh toute cette douleur qui pesait sur mes épaules, qui brisait mes os et qui faisait couler mon sang. J'ai longtemps cru que ce Fruit du Démon était une bénédiction. Jamais je ne m'étais aussi lourdement trompé. En croquant dedans, j'avais embrassé un bien funeste destin, jalonné de souffrance et de peines. Mon coeur débordait de douleur, à tel point que j'avais l'impression d'être sur le point d'en mourir... Il m'arrivait même de le vouloir... Et pourtant, la mort me faisait tellement peur, je savais bien qu'au fond de moi je préférais une éternité de douleur au repos éternel. A croire que j'étais tombé amoureux de ma malédiction.
J'étais ivre de douleur. La pointe de la plume se brisa et je renversai mon encrier sur ce que je venais d'écrire. Ce n'était pas en racontant ma vie que je pourrais m'échapper de cette douloureuse vérité. Je pris une nouvelle feuille et une nouvelle plume, puis plongeai dans un autre monde, dans lequel les morts marchent et le sang pleut. Un monde dans lequel j'étais un dieu.
Ce fut Azura qui me tira brutalement de ce monde merveilleusement violent. Elle ricana me voyant la plume à la main puis se ravisa lorsqu'elle croisa mon regard noir. J'éclatai de rire avant de lancer :
- Et bien ma chère. Il semblerait que je vous me jugiez enfin supérieur. Il était temps.
- Détrompez vous, mon cher. Je ne fais mine de me soumettre que pour mieux vous trahir...
Son sourire démontrait qu'elle mentait lorsqu'elle parlait de trahison. Cette femme, aussi folle et tordue, était pourtant une amie. Elle me ressemblait beaucoup à vrai dire, je ne regrettais pas de l'avoir sauvé.
- Mais bien sur.
Après avoir lâché cette dernière réplique sur un ton cinglant, je quittai ma chambre et rejoins Pandore sur le pont, Azura sur mes talons. Le soleil se couchait derrière l'horizon, nous nimbant de rouge sang. Un sourire carnassier éclairait mon visage lorsque je lançai d'une voix amusée :
- Allons assouvir quelques macabres pulsions.
A la lueur de ce soleil couchant, on aurait dit que le hameau était couvert de sang. J'esquissai un léger sourire et le traversa en un coup de vent, sans jeter un oeil aux stupides humains qui se terraient dans leurs petites maisons. Lorsque je m'enfonçai entre les sinistres arbres géants, le soleil avait fini de se coucher. Azura avait laissé place à la terrifiante Nocturne... Elle ralentit le pas, nous laissant nous éloigner d'elle. Je ne réagis pas : après tout, je la comprenais quelque peu. L'obscurité semblait s’accroître au fur et à mesure que nous pénétrions la forêt. Les arbres semblaient être de plus en plus grand, leur écorce était encore plus rugueuse, elle était même constellée de petites épines. Et leur branches ressemblait à des épées de bois tranchantes. Je n'étais pas étonné de voir des gouttes de sang séché sur la pointe de ces lames végétales.
- Dameon... J'ai l'impression que quelque chose nous suit... Murmura Pandore d'une voix peu rassurée.
- Moi aussi.
Un sourire étira mes lèvres et je pris en main mes deux dagues. Jouant distraitement avec, je me mis à siffloter avec légèreté. Puis une petite chanson s'échappa d'entre mes lèvres :
- Slender, Slendy... Où te caches-tu ? Slender, Slendy... Viens avec nous.
Mon amie éclata de rire et je ressentis un grand soulagement en la voyant rassuré. Je n'aimais pas la voir angoisser, elle n'était plus vraiment elle-même et... J'avais peur qu'elle change. Elle entonna alors, sur le même air que moi :
- Slender, Slendy... Nous sommes là. Slender, Slendy... Tu ne viens pas ?
Le vent hurla soudainement en s'engouffrant avec force entre les troncs. On aurait dit que la forêt nous répondait... Je commençais à vraiment aimer cette île. La brume, comme appelée par notre chanson, se leva enfin. Les volutes blanches s'enroulèrent autour des arbres et escaladèrent nos corps en formant des arabesques macabres. Le froid s'intensifia tant que je ne pus réprimer un frisson. Je jetai un oeil en arrière et croisai le regard haineux de Nocturne. Elle nous suivait toujours, même si elle préférait rester à distance pour ne pas nous sauter à la gorge. La pauvre. Je n'osais imaginer quel évènement terrible avait pu la briser au point de donner naissance à trois personnes dans un seul corps... Je frissonnai à nouveau. Puis je me stoppa net en voyant une feuille accroché à une branche basse. Jaunie, racornie et légèrement froissée, le doute n'était pas permis... Il s'agissait bel et bien d'une des feuilles laissées par la créature qui se faisait appelé SlenderMan. Le vent mugit à nouveau dans notre dos, la brume s'éleva formant comme un mur entre nous et Nocturne. Je hurlai aussitôt le nom de mon ami et me rua à travers le brouillard tentaculaire. Je n'y voyais rien, les ténèbres m'entourant et la brume s'accrochait à mon visage comme si elle voulait m'aveugler et m'étouffer... Du coin de l'oeil je vis une silhouette avec une faux passer à mes cotés. Je bondis dans sa direction et parvint enfin à quitter l'épais cocon brumeux qui avait essayé de me tuer. Non c'était impossible. La brume ne pouvait pas tuer, elle n'était même pas matérielle, et elle n'avait pas de conscience... Et pourtant je l'avais bien senti couvrir mon nez et ma bouche, j'avais véritablement commencé à suffoquer. Ici, la brume tuait...
- Elle a disparu... Souffla Pandore.
Je ne répondis pas, mes traits déformés par la colère. Voilà qu'on essayait à nouveau de me prendre ceux que j'aimais. Malphas plongea son regard dans le mien et je compris ce qu'il voulait dire. Je l'envoyai chercher Nocturne et ce qui l'avait enlevé. Mais il revint quelques minutes plus tard pour m'expliquer, à grand renfort de battements d'ailes et de croassement, qu'il ne voyait pas assez bien pour la repérer. Même en forme de crotale il n'arrivait pas à distinguer ses vibrations... Alors que je poussais un cri de rage, un rire macabre résonna à travers la forêt. Le rire d'une déité cruelle.
Le Maîtres des Brumes avançait calmement vers le village nord d'Omnivium. Il l'avait vu là, cette personne. Ses longs cheveux noirs, sa peau aussi pâle que la neige et ses yeux rouges comme le sang. Après ces années d'errance, il l'avait enfin retrouvé... Il allait enfin pouvoir lui parler, il allait enfin pouvoir comprendre. Et peut-être pourrait-il enfin se laisser mourir. Inutile de penser à cela... Seul dans la nuit noire, le jeune homme marchait. La brume s'enroulait autour de lui, caressait sa peau, et tournoyait pour lui. Elle formait comme une sorte de cocon autour de lui, comme si elle désirait le protéger... Les volutes blanches dansaient uniquement pour lui, elles l'aimaient. Pourquoi ? Il ne le saurait probablement jamais. Mais les brumes refusaient de le tuer alors qu'elles massacraient sans pitié tous les imprudents qui osaient les défier. Il se savait pathétique. Jamais il n'avait autant été aimé que par la brume... Il était si pitoyable. Seul sa faiblesse d'âme le maintenant en vie... La vie était si cruelle. Une larme roula sur les joues dévastées du jeune homme qui la laissa choir au sol, où elle disparut parmi les volutes blanchâtres.
Le village était paisible, la brume ne l'envahissait pas. La fontaine représentant le dieu de l'île était chargée d'offrandes. Mais la seule offrande qui l'intéressait lui était cette personne. Elle se tenait là devant lui, seule, un panier de fruit et de bijoux dans les bras. La terreur se lisait sur son visage... Elle était offerte à un dieu après tout. Malheureusement pour elle, ce n'était pas le dieu qu'elle souhaitait apaiser qu'elle allait rencontrer mais il s'agissait toutefois d'un immortel. Alors le Maître des Brumes quitta le couvert des arbres et commença à avancer vers la jeune fille aux yeux rouges. Celle-ci poussa un cri d'épouvante et commença à reculer. Quoi ? Elle ne le reconnaissait ? Après tout ce que cette personne lui avait fait, elle avait osé l'oublier ? Les larmes coulèrent de plus belle. Mais, dissimulées par les volutes éthérées, il n'y avait personne pour les voir et pour compatir. C'est alors que la première lance troua son corps, restant fichée là en travers de son ventre. Un cri d'homme brisa à nouveau le silence de nuit et le Maître des Brumes constata que tous les habitants du petit hameau avait décidé de se rebeller contre le Dieu qui les asservissait. Et il avait conscience de n'être qu'une silhouette sombre au coeur d'un nuage de brume à leurs yeux. Il représentait leur pire cauchemar... Un autre javelot fusa et s'enfonça dans sa gorge. Le Maîtres des Brumes continuait à avancer, les yeux rivés sur cette personne qui, acculée contre la statue, sanglotait. Les projectiles se mirent à pleuvoir... En quelques secondes, le jeune homme se retrouva criblé de flèches et de lances. La douleur n'était rien comparé à ce que son âme subissait... Alors il continuait à avancer. Puis il saisit cette personne par la gorge et la porta à hauteur de son visage.
Elle était paralysée. Ses yeux gris étaient injectés de sang et son visage bien trop juvénile... Elle n'était pas cette personne. Il avait été trompé. Trompé par ses yeux mais aussi par les habitants de ce pathétique village. Il jeta la jeune fille au sol et enfonça sa lame dans son petit corps. Elle mourut rapidement, mais le Maître des Brumes n'était pas apaisé. D'un geste brusque, il dissipa le nuage brumeux qui l'entourait, offrait une vision de cauchemar à ses victimes. Malgré la dizaine de lance qui transperçait son corps, malgré les innombrables flèches fichées dans sa peau, il bondit sur le premier homme et le décapitai d'un rapide mouvement de bras. Le sang coula à flot... Cela lui rappela la couleur des yeux de cette personne. Et il plongea dans une frénésie meurtrière qui ne devait laisser aucun survivant.
Unholyscream- Great Old One
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Re: Le Filet de la Nuit
La brume se leva, m’entourant comme des liens. Je n’osais pas bouger. J’attendais. J’attendais le Dieu noir. Mais un cri de rage me fit sortir de mon état. Un cri qui s’élevait au loin. Un cri effroyable qui fut suivi d’un rire qui résonnait de plus en plus fort à travers la forêt. Il s’approchait de moi. Je me levai en me mis à courir. Les silhouette macabres de arbres se suivaient…se suivaient…indéfiniment.
Je marchais dans un couloir brumeux sans fin. De temps de temps, je percutais un arbre ou une branche écorchait ma joue sans que je me souciasse. Impossible de sortir d’ici. Une prison. Voilà ce qu’était cette brume et cette forêt.
Je finis par trébucher sur une racine. En tombant, je me disais que tout cela était inutile. A Quoi beau combattre ? J’étais condamné. Assis sur le sol, j’attendis. Un rire macabre raisonna encore une fois dans la forêt et je vis une silhouette se détacher de l’obscurité. Elle était grande, imposante. Son visage impassible était recouvert d’un voile blanc.
-Mon heure est-elle venue ? Demandai-je à celui que je considérais à cet instant comme le Dieu Noir.
La brume entourait le corps De Slender. Sa main s’avança vers mon visage.
-Adieu. Dit une voix absente.
Cette voix était aigue. J’avais l’impression qu’elle venait de la Brume elle-même. Je lançai un dernier, tout dernier regard vers le ciel. Puis je perdis connaissance. L’image d’un ciel étoilé et nuageux centrée par une pleine lune éclatante raisonnait dans mon esprit telle un écho.
***
Modray ne savait pas depuis combien de temps il était là, Dans le noir total. Cette trappe l’avait mené vers des ténèbres. Un labyrinthe de ténèbres. Il devenait fou. Impossible de retrouver la trappe pour remonter. Impossible de trouver un autre sorti. Aucune lumière ne filtrait. Poussant un cri de rage mêlé d’un juron. Il se releva, se dirigeant à tâtons à travers les étroits couloirs.
Il sentait qu’il allait mourir de faim et de soif à ce train-là.
Soudain, il entendit des bruits de pas. L’écho des pas frappait violement ses tympans tandis qu’il resserrait son emprise sur son arme.
Brusquement, une vive lumière se démarqua au coin d’un mur. Cette dite lumière l’éblouit tellement qu’il du aussitôt fermer les yeux. Profitant de cela, son adversaire se jeta sur lui et lui asséna une coupure au bras. La pourriture chancela et se ressaisi grâce à la douleur intense de son biceps. S’habituant difficilement à la lumière, il put apercevoir une lampe à huile posée sur le sol. Levant les yeux, il recula d’un pas en voyant l’apparence de son ennemi. Il avait des tentacules au dos, ces dites tentacules étaient armée avec des lames greffés. Son visage émacié n’avait aucun trait. Ses bras et ses jambes étaient allongés. Il put aussi voir deux silhouettes évanouies sur le sol. Il reconnut l’une d’entre elle ; c’était celle d’Ishin.
-Alors comme ça, ce trouillard s’est fait capturer ? Tss…pitoyable. Ton règne de terreur d’arrête ici, Slender-man, Dieu noire, Ou quel que soit ton nom.
Sur ces mots, il s’élança en dégainant son arme. Slender esquiva amplement le coup de sabre de Modray puis lui assena un coup de tentacule tranchant en plein dos. Laissant échapper un cri de douleur, Modray leva sa jambe vers son ennemi.
-Jambe tempête !
A la vitesse du vent, la jambe de Modray frappa le ventre de son adversaire de plein fouet. Ce dernier reçu le coup sans broncher, mais se plia tout de même un peu, signe qu’il était légèrement amoché.
Satisfait que son coup ait eu son effet, Modray voulu recommencer mais son adversaire l’en empêcha. Slender-man lui tourna le dos et déploya ses tentacules tranchants. Prévoyant ce que son adversaire voulait faire, Modray essaya de reculer mais son dos heurta un mur. Une demi-douzaine de tentacules se dirigèrent vers lui à toute vitesse, lame en avant. Modray ne put toutes les esquiver, et l’une d’entre eux transperça son épaule droite tandis qu’un autre perforait sa cuisse. Un fin filet d’un liquide jaune s’échappa des deux blessures. Gémissant de douleur, il saisit violement le tentacule qui lui avait poignardé l’épaule et commença à activer son pouvoir. Le tentacule dépérissait à vue d’œil. Slender se retourna vivement et essaya de reployer son tentacule, mais Modray le tenait fermement.
Le (faux) dieu noir s’approcha du soldat de première classe. Ce dernier continuait, même s’il savait que ça ne servait à rien puisque ce tentacule se régénérerait avec le temps. Mais un sadisme fou venait de naître en lui. Il savait que son adversaire était bien plus fort que lui, il savait qu’il ne pourrait pas le vaincre. Mais il tenait à le faire souffrir le plus possible. Slender-man approchait de plus en plus et d’un coup sec, il arracha son tentacule planté dans la cuisse arrachant à ce dernier un cri de douleur. La douleur avait était si intense à cette instant qu’il desserra sa prise. Profitant de l’occasion, La tentacule échappa des mains du marine. Haletant, l’ange sans ailes plongea vers son sabre et l’attrapa vivement.
S’appuyant sur son arme, Modray réussi à se relever. La faible lueur de la lampe éclairait le corps grand et maigre du Slender.
-Vas-y, fait-le. Haleta Le marine en fixant son opposant.
C’est là qu’une Brume se leva. Il ne savait pas si c’était une illusion ou si c’était réel. Cette brume entoura son corps. C’est là qu’une fine lame lui transperça le ventre. Une autre lui transperça l’épaule gauche. Et c’est ainsi qu’il fut transpercé de toutes part. Un dernier tentacule le poignarda en pleine gorge. Un fin filet jauni s’écoula du corps mutilé de Modray. Le sang gicla derrière lui. Tous les tentacules s’arrachèrent d’un coup.
L’ange sans aile s’écroula sur le sol. Une expression horrifiée au visage.
Sans prendre la peine de jeter un autre regard au corps sans vie de Modray, Slender prit la torche avec un tentacule et ramassa les deux corps endormis qu’il avait emmenés avec lui.
La Brume disparu d’un coup. Elle n’avait jamais été là, ce n’avait été qu’une illusion. Mais sur cette île. Chaque personne dont la mort était proche voyait la brume s’emparer de lui. Chaque personne trop faible pour y résister.
***
-Merde merde merde !! S’écria Toshiro.
Il tapait violement un arbre. Depuis le matin ils me cherchaient désespérément avec Irina et Johny. Il s’était séparé pour chercher chacun de leur côté, mais rien à faire, je restais introuvable.
- Vous n’avez même pas trouvé Modray ? Demanda Toshiro.
-Non, personne. Répondit Irina.
Toshiro laissa échapper un juron.
-Je persiste à dire. Intervint Johny. Qu’il faudrait aller chercher des gens au village pour nous aider.
-Non, non, non. Rétorqua La lame bleue. C’est NOTRE problème, c’est à NOUS de le régler, je ne veux mêler personne à cette histoire. Si quelqu’un d’autre se fait capturer alors qu’il voulait nous aider, je ne me le pardonnerais pas. C’est au Hilal Bleu de s’en charger. Moi, toi, Irina et Modray, personne de plus ne doit être mêlé à ça.
-Sauf que-. Objecta encore une fois Johny.
-Laisse tomber, il est trop têtu pour pourvoir le convaincre. Souffla Irina.
Elle aussi était très anxieuse. La nuit était déjà tombée et la brume s’était levé, se faufilant entre les arbres.
-Bon, maintenant que la nuit est tombée, on doit rester groupés. On va revenir à l’endroit où Ishin a disparu.
Ils se mirent donc en marche, faisant le moins de bruit possible. Avec l’obscurité et la brume, ils voyaient très difficilement où ils allaient.
En s’approchant de plus de plus de l’endroit où ils avaient perdu de vu leur stratège, des voix devenait de plus en plus distinctes. Toshiro fit signe aux deux autres de s’arrêter. Il se mit donc à marcher furtivement derrière les arbres. Il reconnut alors une silhouette qui parlait.
Il écarquilla les yeux terreur et sentit son cœur chavirer. Sa respiration, elle, explosait.
Ce n’était pas le dieu Noir.
Ce n’était pas le maître des brumes.
Ce n’était pas Slender-Man.
C’était …bien pire.
Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
J'émergeais du rideau brumeux pour tomber nez à nez avec trois marines. Mon sang ne fit qu'un tour : c'était eux. Les responsables... Au fond de moi je savais qu'ils n'y étaient pour rien et que c'était probablement l'oeuvre de ce "SlenderMan". Mais je n'avais ni le temps ni l'envie de plonger au fond de mon âme pour réfléchir. Je lançai aussitôt ma dague droit sur le plus proche de moi. Elle se ficha brutalement dans le bois... A travers la main du jeune homme aux cheveux bleus à l'arbre. Un cri de douleur s'échappa de ses lèvres et ses deux amis se mirent devant lui, comme pour le protéger.
- Pathétique.
Pandore et Malphas surgirent de la brume aussitôt. La jeune femme enfonça son pied dans les côtes de la blonde, la projetant sur le coté. Malphas avait envoyé valser le dernier marine en lui fouettant les jambes avec sa queue. Je m'approchais du jeune marine en jouant distraitement avec mon autre poignard. La rage hurlait dans mes pupilles. Je posai la pointe de ma lame sur sa gorge nue et crachai :
- Où est mon amie ? Que lui avez vous fait ?
La peur se lisait aisément sur son visage. C'est d'une voix mal assurée qu'il répondit :
- Je... Je ne sais pas. On y est pour rien...
Une froide envie de l'égorger m'envahissait peu à peu... Alors que j'étais plongé dans mes pensées macabres, le jeune marine se dégagea brutalement en enfonçant son genou dans mon ventre. Il arracha la dague qui traversait sa main, me bouscula puis s'enfuit entre les arbres en hurlant à ses amis.
- On se sépare ! On se retrouve demain matin au bateau !
Ainsi j'avais vu juste : il était leur capitaine. Il était ma proie. Je jetais un coup d'oeil rapide à Pandore et Malphas et ils comprirent tout de suite ce que j'attendais d'eux. Alors je me lançai à la poursuite du jeune homme aux cheveux bleus. La nuit était une de ces nuits sans lunes, où l'obscurité était telle qu'elle en devenait oppressante et terrifiante. Et la brume était partout, grimpant aux arbres, rampant ou sol, s'enroulant autour des racines... Les branches basses tranchantes comme des épées me couvrirent bientôt de fines blessures... Impossible de le voir de les loin. Et elles étaient trop grandes pour être évitées lorsque je les voyais. Mais il n'y avait rien de plus galvanisant que de voir mon propre sang couler. Et cette douleur... Oh cette douce douleur qui agrandissait mes foulées. Cette douce douleur qui me faisait peu à peu sombrer dans la folie.
Ma proie, je la voyais haleter non loin devant, courant comme si la mort était à ses trousses. Non c'était bien pire qui le pourchassait : une souffrance intolérable. Ce que je subissais, le monde entier allait devoir le supporter... Il n'y avait pas moyen que je sois le seul. Non... Je ne pouvais pas être le seul à souffrir, c'était trop injuste. Après tout, la justice n'était qu'un illusion. Je me baissais brutalement pour éviter de me faire égorger et en perdit de précieuses secondes. Le gibier n'était désormais qu'une silhouette vacillant dans le brouillard... Nulle lumière ne pouvait me guider, les étoiles luisaient faiblement au dessus de la cime des arbres. Je frissonnai malgré moi. Je pris soudainement conscience du froid qui régnait. Ou alors, serait-ce possible que le froid se lève aussi brutalement ? Je tendis la main, et aussitôt les volutes blanches vinrent s'enrouler entre mes doigts. Elles étaient glaciales. C'était ainsi que la brume tuait. Un nouveau frisson parcourut mon échine. Cette fois-ci, j'avais peur... Je secouais la tête pour chasser ces funestes pensées et bondit au dessus de racines noueuses. Je sautais sur ma droite évitant de me faire empaler de justesse avant de sentir mon sang couler de mon épaule. Mon dernier bond m'avait amené droit sur la pointe d'une branche.
- Rage Douloureuse...
Ma proie n'était plus qu'une très légère ombre derrière un rideau brumeux. Je me jetai dans sa direction, un sourire carnassier sur le visage. Les branches qui perçaient ma peau ne faisaient que me rendre plus rapide encore. Il était de plus en plus proche, j'allais enfin enfoncer mon poignard dans sa nuque si fragile. J'éclatai de rire. Un rire profondément fou, un rire des plus dérangeants. Puis, la silhouette de mon gibier disparut soudainement, comme si elle n'avait jamais été là. Comme si j'avais poursuivi une illusion, toute droit sortie de mon esprit avide de meurtre. Je ralentis jusqu'à arrêter de courir avant de m'adosser à un arbre, en prenant bien soin de ne pas m'empaler dessus. Ma proie m'avait échappé... Décidément, je manquais bien d'entrainement. Je soupirais bruyamment :
- Cela fait longtemps que je ne me suis pas senti véritablement vivant. Et ce n'est toujours pas le cas...
- Cela fait longtemps que j'aurais du mourir, me répondit la forêt.
L'humain avait essayé de fuir. Mais il est impossible de fuir ce qui a des ailes et une vue perçante. Malphas fondit sur sa victime, lacérant son pauvre dos de ses serres. Le corbeau constata que l'humain aussi avait des ailes en réalité, un peu comme son maître à lui. Des ailes atrophiées et inutiles... Il n'avait jamais compris pourquoi son maître en avait. Les humains étaient difficilement compréhensibles pour lui à vrai dire. L'homme hurla lorsque les griffes labourèrent sa chair... Comprenant qu'il n'avait pas d'autre issue, il fit face à son bourreau. Le Serpent à Plume était en forme hybride. Ses grandes ailes noires frappaient l'air avec violence, sa queue fouettait le sol et son bec garni de crochets venimeux claquaient avec voracité. Il griffa la brume avant de plonger à nouveau. Sauf que cette fois-ci, l'humain était prêt : il se jeta sur le coté. Se relevant d'un bond, il tenta d'asséner un formidable coup de poing sur le crâne de son adversaire. Peine perdue. Malphas s'était déjà envolé hors de portée.
Johnny émit un rire nerveux avant se placer en position de combat. Il savait que son Fruit du Démon était inutile contre une tel adversaire. Les animaux ne savaient pas rire... Le marine pesta contre l'inutilité de son pouvoir et bondit. Son poing fusa tel une balle vers le corps serpentin de son adversaire. Mais il ne fit que l'effleurer... Il eut tout juste le temps de s'immobiliser et d'utiliser le Tekkai pour éviter que le bec tranchant du Serpent à Plume ne lui ouvre la gorge. Il riposta aussitôt, assénant un formidable coup de tête qui propulsa le monstrueux corbeau à terre. Ce dernier siffla de colère et tourna rapidement sur lui même, soulevant un épais nuage de brume et de poussière. Déjà qu'il n'était pas facile de repérer ce maudit corbeau en pleine nuit, c'était désormais devenu impossible... Johnny recula prudemment et laissa échapper un petit cri lorsque la pointe acérée d'une branche d'arbre s'enfonça dans son dos. Il se pencha vivement en avant puis roula sur le coté. La masse osseuse qui terminait la queue du Serpent à Plume fusa à travers la brume et s'écrasa contre l'arbre, faisant exploser l'écorce. Le marine pâlit devant la puissance de l'attaque mais ne faiblit pas pour autant ! Il était un homme courageux lui ! Il ne pouvait pas abandonner ! Il allait combattre et vaincre ! Mais pour l'instant il ne pouvait qu'esquiver...
Malphas siffla de colère. Cet humain évitait tout. Il fouetta à nouveau l'air de sa queue, mais encore une fois sa victime parvint à l'éviter, toujours en roulant dans la même direction. C'est alors qu'il comprit. L'humain voyait mal, il ne savait pas qu'il se dirigeait vers une branche pointue... Alors le corbeau continua à attaquer sans relâche, forçant le marine à toujours éviter sans pouvoir riposter, jusqu'à ce qu'il se retrouve acculé. Il poussa un cri de douleur lorsque le bois s'enfonça profondément dans son bras... Le sang coula. Beaucoup... Malphas poussa un croassement de plaisir et se rua sur sa victime ensanglantée. Son bec tranchant se referma à quelques centimètres à peine du visage de l'humain. Encore une fois il avait reculé à temps. Ce fut au tour de Malphas de pousser un sifflement de douleur lorsque le gant de fer du marine s'écrasa sur sa tête. Sonné, il reculant vivement à grand coup d'ailes maladroits. Ses mouvements amples et imprécis le firent percuter un tronc et il s'entailla le dos contre une des branches-aiguilles. La queue du Serpent à Plume jaillit alors des ténèbres pour frapper l'humain en plein torse, le projetant quelques mètres en arrière, où il retomba juste en dessous d'une pointe de bois. Il cracha une gerbe de sang et se releva vaillamment. Son regard exprimait une détermination sans borne.
- Je ne perdrais pas !
Malphas croassa à nouveau, comme pour imiter le rire de son maître avant de s'élever dans les airs. Devenu parfaitement invisible au yeux de sa victime, il se laissa tomber droit sur elle.
Le Maître des Brumes était là devant moi. Son corps était nimbé par les volutes blanches qui ne laissaient entrevoir qu'une silhouette vacillante. Une silhouette fine, élancée et... déchiquetée. Le Maître des Brumes reprit alors, sur le même ton las :
- Si seulement je pouvais mourir. Mais je n'en ai pas la force.
Je souris avant de laisser :
- Je peux t'aider si tu le souhaites. Une dague en travers de la gorge et tout sera fini, ta souffrance prendra fin et tu seras enfin libéré de ce fardeau qu'est la vie.
- Si seulement...
La brume qui l'entourait comme un cocon se dissipa et ce que je vis faillit me faire frémir. N'importe qui aurait hurlé de peur devant ce que je voyais... Mais je n'étais pas n'importe qui. Son corps était transpercé de part en part, par une dizaine de lances. L'une d'elles était fichée en travers de sa gorge, d'autres traversaient son torse. Et les dernières étaient plantées dans ses bras et ses jambes. Sa peau était ravagée, couverte d'engelures, de brûlures et de plaies suturées. Aucune cicatrice étrangement... Son dos était couvert de flèches, mais pas une seule goutte de sang ne coulait de toutes ces blessures mortelles.
Celui qui me faisait face ne mentait pas. Il ne pouvait réellement pas mourir. Je souris de plus belle, avant de lancer :
- Que désires-tu alors ?
- Il existe une personne dans ce monde que je souhaite retrouver. Elle m'a trahi, elle m'a brisé... Son seul souvenir me fait tant souffrir que j'aimerais mieux mourir. Mais mon bras est trop faible pour retirer cette lance qui transperce mon coeur... Elle seule peut me tuer.
D'un bond je fus sur lui, les mains serrés autour de la fameuse lance. Différente des autres, elle était plus ancienne, au bords déchiquetés et acérés. Je me coupa la paume en l'empoignant mais ne lâchai pas prise. Le sang qui coulait le long de mes bras renforçait ma détermination. Je lançai d'une voix amusée :
- Choisis. Soit je te tue ici et maintenant, soit tu acceptes de me suivre.
- Pourquoi devrais-je te suivre ? Tu es si petit, tu n'as rien à m'apporter.
J'éclatais de rire avant de refermer mes doigts autour de sa gorge. Et je lui volai toute sa douleur. Son visage caché derrière ses cheveux, il ne réagit pas avant de répondre sur le même ton lancinant :
- Tu ne peux pas faire disparaître ma douleur, peu importe tes pouvoirs...
- Alors dis moi ce que tu veux, je te l'apporterais. Tu parles à celui qui à la force de mettre le monde à genou.
Ce fut à son tour de laisser échapper un petit rire. Je lui envoyai alors une vague de douleur si violente qu'il s'effondra, genoux au sol, respiration saccadée et le corps agité de tremblements. Il releva la tête vers moi et j'entraperçus son regard, empli de surprise. Il se releva d'un bond et recula dans son manteau de brume, se dissimulant à nouveau. Puis il disparut dans les ténèbres nocturnes, sans un mot de plus.
Quelle étrange rencontre je venais de faire... Un immortel souhaitant la mort. Tandis que moi j'étais un mortel souhaitant l'immortalité... Mais que valait une éternité de douleur ? Un cri strident brisa le silence nocturne et me tira de mes pensées. Pas de doute possible, il s'agissait de la voix de ma proie. Malgré la pénombre de la nuit et le brouillard, je m'élançai dans sa direction.
Malphas déchirait les ténèbres avec son bec tranchant, les brumes s'écartaient devant lui... L'humain était perdu. Soudain se dernier leva la tête et aperçut furtivement le prédateur ailé... Il bondit en arrière, évitant ainsi une mort certaine. Les mâchoires de Malphas claquèrent dans le vide, avant de recevoir un violent uppercut qui le projeta droit contre une branche pointue. Il battit furieusement des elles, évitant lui aussi la mort de peu puisque la lance de bois ne s'enfonça que de quelques centimètres dans son dos écailleux. Un sifflement de colère jaillit de la gorge du corbeau monstrueux, et il darda sa langue fourchue sur sa victime... Qui lui faisait toujours face avec le même courage désespérant. Il tenta d'asséner un autre coup de poing mais Malphas dévia l'attaque en lui fouetta le bras avec sa queue. Un craquement écoeurant brisa le silence de la nuit, suivi du hurlement de souffrance de l'humain. Son bras était brisé, l'os était en miette... Son bras cassé tombant mollement de son épaule, il tendit son dernier poing valide en direction de Malphas. Il fusa à toute vitesse sur lui et parvint à attraper sa queue de justesse. Tirant violemment dessus, il était sur le point de ramener le corbeau à terre... Mais le cou de Malphas se détendit brusquement et sa tête fondit sur l'épaule dénudée du marine. Les crochets venimeux s’enfoncèrent facilement dans la chair si tendre et le poison envahit rapidement les veines du dernier bras valide de l'humain.
Il se savait perdu, cela était clair dans son regard. Malphas croassa de joie : son maître et ami allait être très fier de lui ! Le marine tenta un dernier mouvement désespéré : il donna un violent coup de tête à son adversaire, mais rien n'y fit. Il était trop faible pour un tel monstre... Il tomba à genoux, impuissant. Malphas planta alors ses serres tranchantes dans ses épaules sanguinolentes et siffla de plaisir à ses oreilles. Un croassement retentit bruyamment dans la nuit, s'envolant jusqu'aux plus hautes cimes de la forêt. Puis la queue de serpent s'enroula lentement autour de la gorge du pauvre humain. Il tenta bien de se débattre mais il n'arrivait même plus à bouger ses bras... Le venin avait désormais envahi tout son être et il était engourdi comme jamais. La seule chose qui lui restait était de hurler.
Alors il hurla, sans relâche pendant de longues secondes alors que l'étreinte de Malphas se resserrait autour de sa gorge. Les griffes tranchantes comme des lames s'enfonçaient plus profondément dans la chair humaine. La brume rampait sur le corps de plus en plus froid du marine. Les cris faiblissaient au fur et à mesure que la vie s'échappait du dénommé Johnny. Puis le silence reprit ses droits. Le Serpent à Plume desserra enfin sa mortelle étreinte et s'envola, loin du cadavre recouvert de brume de sa victime. Son maître allait être fou de joie !
- Pathétique.
Pandore et Malphas surgirent de la brume aussitôt. La jeune femme enfonça son pied dans les côtes de la blonde, la projetant sur le coté. Malphas avait envoyé valser le dernier marine en lui fouettant les jambes avec sa queue. Je m'approchais du jeune marine en jouant distraitement avec mon autre poignard. La rage hurlait dans mes pupilles. Je posai la pointe de ma lame sur sa gorge nue et crachai :
- Où est mon amie ? Que lui avez vous fait ?
La peur se lisait aisément sur son visage. C'est d'une voix mal assurée qu'il répondit :
- Je... Je ne sais pas. On y est pour rien...
Une froide envie de l'égorger m'envahissait peu à peu... Alors que j'étais plongé dans mes pensées macabres, le jeune marine se dégagea brutalement en enfonçant son genou dans mon ventre. Il arracha la dague qui traversait sa main, me bouscula puis s'enfuit entre les arbres en hurlant à ses amis.
- On se sépare ! On se retrouve demain matin au bateau !
Ainsi j'avais vu juste : il était leur capitaine. Il était ma proie. Je jetais un coup d'oeil rapide à Pandore et Malphas et ils comprirent tout de suite ce que j'attendais d'eux. Alors je me lançai à la poursuite du jeune homme aux cheveux bleus. La nuit était une de ces nuits sans lunes, où l'obscurité était telle qu'elle en devenait oppressante et terrifiante. Et la brume était partout, grimpant aux arbres, rampant ou sol, s'enroulant autour des racines... Les branches basses tranchantes comme des épées me couvrirent bientôt de fines blessures... Impossible de le voir de les loin. Et elles étaient trop grandes pour être évitées lorsque je les voyais. Mais il n'y avait rien de plus galvanisant que de voir mon propre sang couler. Et cette douleur... Oh cette douce douleur qui agrandissait mes foulées. Cette douce douleur qui me faisait peu à peu sombrer dans la folie.
Ma proie, je la voyais haleter non loin devant, courant comme si la mort était à ses trousses. Non c'était bien pire qui le pourchassait : une souffrance intolérable. Ce que je subissais, le monde entier allait devoir le supporter... Il n'y avait pas moyen que je sois le seul. Non... Je ne pouvais pas être le seul à souffrir, c'était trop injuste. Après tout, la justice n'était qu'un illusion. Je me baissais brutalement pour éviter de me faire égorger et en perdit de précieuses secondes. Le gibier n'était désormais qu'une silhouette vacillant dans le brouillard... Nulle lumière ne pouvait me guider, les étoiles luisaient faiblement au dessus de la cime des arbres. Je frissonnai malgré moi. Je pris soudainement conscience du froid qui régnait. Ou alors, serait-ce possible que le froid se lève aussi brutalement ? Je tendis la main, et aussitôt les volutes blanches vinrent s'enrouler entre mes doigts. Elles étaient glaciales. C'était ainsi que la brume tuait. Un nouveau frisson parcourut mon échine. Cette fois-ci, j'avais peur... Je secouais la tête pour chasser ces funestes pensées et bondit au dessus de racines noueuses. Je sautais sur ma droite évitant de me faire empaler de justesse avant de sentir mon sang couler de mon épaule. Mon dernier bond m'avait amené droit sur la pointe d'une branche.
- Rage Douloureuse...
Ma proie n'était plus qu'une très légère ombre derrière un rideau brumeux. Je me jetai dans sa direction, un sourire carnassier sur le visage. Les branches qui perçaient ma peau ne faisaient que me rendre plus rapide encore. Il était de plus en plus proche, j'allais enfin enfoncer mon poignard dans sa nuque si fragile. J'éclatai de rire. Un rire profondément fou, un rire des plus dérangeants. Puis, la silhouette de mon gibier disparut soudainement, comme si elle n'avait jamais été là. Comme si j'avais poursuivi une illusion, toute droit sortie de mon esprit avide de meurtre. Je ralentis jusqu'à arrêter de courir avant de m'adosser à un arbre, en prenant bien soin de ne pas m'empaler dessus. Ma proie m'avait échappé... Décidément, je manquais bien d'entrainement. Je soupirais bruyamment :
- Cela fait longtemps que je ne me suis pas senti véritablement vivant. Et ce n'est toujours pas le cas...
- Cela fait longtemps que j'aurais du mourir, me répondit la forêt.
L'humain avait essayé de fuir. Mais il est impossible de fuir ce qui a des ailes et une vue perçante. Malphas fondit sur sa victime, lacérant son pauvre dos de ses serres. Le corbeau constata que l'humain aussi avait des ailes en réalité, un peu comme son maître à lui. Des ailes atrophiées et inutiles... Il n'avait jamais compris pourquoi son maître en avait. Les humains étaient difficilement compréhensibles pour lui à vrai dire. L'homme hurla lorsque les griffes labourèrent sa chair... Comprenant qu'il n'avait pas d'autre issue, il fit face à son bourreau. Le Serpent à Plume était en forme hybride. Ses grandes ailes noires frappaient l'air avec violence, sa queue fouettait le sol et son bec garni de crochets venimeux claquaient avec voracité. Il griffa la brume avant de plonger à nouveau. Sauf que cette fois-ci, l'humain était prêt : il se jeta sur le coté. Se relevant d'un bond, il tenta d'asséner un formidable coup de poing sur le crâne de son adversaire. Peine perdue. Malphas s'était déjà envolé hors de portée.
Johnny émit un rire nerveux avant se placer en position de combat. Il savait que son Fruit du Démon était inutile contre une tel adversaire. Les animaux ne savaient pas rire... Le marine pesta contre l'inutilité de son pouvoir et bondit. Son poing fusa tel une balle vers le corps serpentin de son adversaire. Mais il ne fit que l'effleurer... Il eut tout juste le temps de s'immobiliser et d'utiliser le Tekkai pour éviter que le bec tranchant du Serpent à Plume ne lui ouvre la gorge. Il riposta aussitôt, assénant un formidable coup de tête qui propulsa le monstrueux corbeau à terre. Ce dernier siffla de colère et tourna rapidement sur lui même, soulevant un épais nuage de brume et de poussière. Déjà qu'il n'était pas facile de repérer ce maudit corbeau en pleine nuit, c'était désormais devenu impossible... Johnny recula prudemment et laissa échapper un petit cri lorsque la pointe acérée d'une branche d'arbre s'enfonça dans son dos. Il se pencha vivement en avant puis roula sur le coté. La masse osseuse qui terminait la queue du Serpent à Plume fusa à travers la brume et s'écrasa contre l'arbre, faisant exploser l'écorce. Le marine pâlit devant la puissance de l'attaque mais ne faiblit pas pour autant ! Il était un homme courageux lui ! Il ne pouvait pas abandonner ! Il allait combattre et vaincre ! Mais pour l'instant il ne pouvait qu'esquiver...
Malphas siffla de colère. Cet humain évitait tout. Il fouetta à nouveau l'air de sa queue, mais encore une fois sa victime parvint à l'éviter, toujours en roulant dans la même direction. C'est alors qu'il comprit. L'humain voyait mal, il ne savait pas qu'il se dirigeait vers une branche pointue... Alors le corbeau continua à attaquer sans relâche, forçant le marine à toujours éviter sans pouvoir riposter, jusqu'à ce qu'il se retrouve acculé. Il poussa un cri de douleur lorsque le bois s'enfonça profondément dans son bras... Le sang coula. Beaucoup... Malphas poussa un croassement de plaisir et se rua sur sa victime ensanglantée. Son bec tranchant se referma à quelques centimètres à peine du visage de l'humain. Encore une fois il avait reculé à temps. Ce fut au tour de Malphas de pousser un sifflement de douleur lorsque le gant de fer du marine s'écrasa sur sa tête. Sonné, il reculant vivement à grand coup d'ailes maladroits. Ses mouvements amples et imprécis le firent percuter un tronc et il s'entailla le dos contre une des branches-aiguilles. La queue du Serpent à Plume jaillit alors des ténèbres pour frapper l'humain en plein torse, le projetant quelques mètres en arrière, où il retomba juste en dessous d'une pointe de bois. Il cracha une gerbe de sang et se releva vaillamment. Son regard exprimait une détermination sans borne.
- Je ne perdrais pas !
Malphas croassa à nouveau, comme pour imiter le rire de son maître avant de s'élever dans les airs. Devenu parfaitement invisible au yeux de sa victime, il se laissa tomber droit sur elle.
Le Maître des Brumes était là devant moi. Son corps était nimbé par les volutes blanches qui ne laissaient entrevoir qu'une silhouette vacillante. Une silhouette fine, élancée et... déchiquetée. Le Maître des Brumes reprit alors, sur le même ton las :
- Si seulement je pouvais mourir. Mais je n'en ai pas la force.
Je souris avant de laisser :
- Je peux t'aider si tu le souhaites. Une dague en travers de la gorge et tout sera fini, ta souffrance prendra fin et tu seras enfin libéré de ce fardeau qu'est la vie.
- Si seulement...
La brume qui l'entourait comme un cocon se dissipa et ce que je vis faillit me faire frémir. N'importe qui aurait hurlé de peur devant ce que je voyais... Mais je n'étais pas n'importe qui. Son corps était transpercé de part en part, par une dizaine de lances. L'une d'elles était fichée en travers de sa gorge, d'autres traversaient son torse. Et les dernières étaient plantées dans ses bras et ses jambes. Sa peau était ravagée, couverte d'engelures, de brûlures et de plaies suturées. Aucune cicatrice étrangement... Son dos était couvert de flèches, mais pas une seule goutte de sang ne coulait de toutes ces blessures mortelles.
Celui qui me faisait face ne mentait pas. Il ne pouvait réellement pas mourir. Je souris de plus belle, avant de lancer :
- Que désires-tu alors ?
- Il existe une personne dans ce monde que je souhaite retrouver. Elle m'a trahi, elle m'a brisé... Son seul souvenir me fait tant souffrir que j'aimerais mieux mourir. Mais mon bras est trop faible pour retirer cette lance qui transperce mon coeur... Elle seule peut me tuer.
D'un bond je fus sur lui, les mains serrés autour de la fameuse lance. Différente des autres, elle était plus ancienne, au bords déchiquetés et acérés. Je me coupa la paume en l'empoignant mais ne lâchai pas prise. Le sang qui coulait le long de mes bras renforçait ma détermination. Je lançai d'une voix amusée :
- Choisis. Soit je te tue ici et maintenant, soit tu acceptes de me suivre.
- Pourquoi devrais-je te suivre ? Tu es si petit, tu n'as rien à m'apporter.
J'éclatais de rire avant de refermer mes doigts autour de sa gorge. Et je lui volai toute sa douleur. Son visage caché derrière ses cheveux, il ne réagit pas avant de répondre sur le même ton lancinant :
- Tu ne peux pas faire disparaître ma douleur, peu importe tes pouvoirs...
- Alors dis moi ce que tu veux, je te l'apporterais. Tu parles à celui qui à la force de mettre le monde à genou.
Ce fut à son tour de laisser échapper un petit rire. Je lui envoyai alors une vague de douleur si violente qu'il s'effondra, genoux au sol, respiration saccadée et le corps agité de tremblements. Il releva la tête vers moi et j'entraperçus son regard, empli de surprise. Il se releva d'un bond et recula dans son manteau de brume, se dissimulant à nouveau. Puis il disparut dans les ténèbres nocturnes, sans un mot de plus.
Quelle étrange rencontre je venais de faire... Un immortel souhaitant la mort. Tandis que moi j'étais un mortel souhaitant l'immortalité... Mais que valait une éternité de douleur ? Un cri strident brisa le silence nocturne et me tira de mes pensées. Pas de doute possible, il s'agissait de la voix de ma proie. Malgré la pénombre de la nuit et le brouillard, je m'élançai dans sa direction.
Malphas déchirait les ténèbres avec son bec tranchant, les brumes s'écartaient devant lui... L'humain était perdu. Soudain se dernier leva la tête et aperçut furtivement le prédateur ailé... Il bondit en arrière, évitant ainsi une mort certaine. Les mâchoires de Malphas claquèrent dans le vide, avant de recevoir un violent uppercut qui le projeta droit contre une branche pointue. Il battit furieusement des elles, évitant lui aussi la mort de peu puisque la lance de bois ne s'enfonça que de quelques centimètres dans son dos écailleux. Un sifflement de colère jaillit de la gorge du corbeau monstrueux, et il darda sa langue fourchue sur sa victime... Qui lui faisait toujours face avec le même courage désespérant. Il tenta d'asséner un autre coup de poing mais Malphas dévia l'attaque en lui fouetta le bras avec sa queue. Un craquement écoeurant brisa le silence de la nuit, suivi du hurlement de souffrance de l'humain. Son bras était brisé, l'os était en miette... Son bras cassé tombant mollement de son épaule, il tendit son dernier poing valide en direction de Malphas. Il fusa à toute vitesse sur lui et parvint à attraper sa queue de justesse. Tirant violemment dessus, il était sur le point de ramener le corbeau à terre... Mais le cou de Malphas se détendit brusquement et sa tête fondit sur l'épaule dénudée du marine. Les crochets venimeux s’enfoncèrent facilement dans la chair si tendre et le poison envahit rapidement les veines du dernier bras valide de l'humain.
Il se savait perdu, cela était clair dans son regard. Malphas croassa de joie : son maître et ami allait être très fier de lui ! Le marine tenta un dernier mouvement désespéré : il donna un violent coup de tête à son adversaire, mais rien n'y fit. Il était trop faible pour un tel monstre... Il tomba à genoux, impuissant. Malphas planta alors ses serres tranchantes dans ses épaules sanguinolentes et siffla de plaisir à ses oreilles. Un croassement retentit bruyamment dans la nuit, s'envolant jusqu'aux plus hautes cimes de la forêt. Puis la queue de serpent s'enroula lentement autour de la gorge du pauvre humain. Il tenta bien de se débattre mais il n'arrivait même plus à bouger ses bras... Le venin avait désormais envahi tout son être et il était engourdi comme jamais. La seule chose qui lui restait était de hurler.
Alors il hurla, sans relâche pendant de longues secondes alors que l'étreinte de Malphas se resserrait autour de sa gorge. Les griffes tranchantes comme des lames s'enfonçaient plus profondément dans la chair humaine. La brume rampait sur le corps de plus en plus froid du marine. Les cris faiblissaient au fur et à mesure que la vie s'échappait du dénommé Johnny. Puis le silence reprit ses droits. Le Serpent à Plume desserra enfin sa mortelle étreinte et s'envola, loin du cadavre recouvert de brume de sa victime. Son maître allait être fou de joie !
Unholyscream- Great Old One
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Re: Le Filet de la Nuit
Irina reçu le coup de la jeune femme en plein dans les côtes mais se releva aussitôt. Le choc avait était assez puissant, une douleur aigue s’éleva de son flanc droit. Elle regarda autour d’elle : Johny et Toshiro avaient disparus de son champ de vision. Il ne restait qu’elle et…
La faux de son adversaire émargea de la brume. Irina reconnu tout de suite ces yeux violets et ses cheveux long tombants jusqu’à la taille, ainsi qu’une stature élancée. Une stature animée par la passion. La passion de la Faux céleste.
La jeune marine sourit. Elle savait qu’elle ne pourrait pas s’enfuir et qu’elle n’avait aucune chance de vaincre la pirate.
-Foutu pour foutu… pensa-t-elle en tapant un poing contre un autre.
Elle sentait le danger de la situation. Mais pour elle le danger était différent. Une occasion d’avoir une montée d’adrénaline. Quitte à mourir, elle profiterait au maximum de son dernier combat.
Le médecin ivre se lança sur son adversaire.
-Shigan. Murmura-t-elle.
Indexe en avant, elle fonça sur la dénommée Pandore, visant son épaule. Celle-ci esquiva amplement. Voyant un coup de faux venir, Irina utilisa son geppou pour monter au-dessus de son adversaire et esquiver son attaque.
-Rankyaku. Murmura la marine en plein vol.
Pandore baissa instinctivement la tête évitant l’onde de l’attaque puis elle asséna un coup de faux en plein dans la hanche de son opposante. Le flanc à vif, Irina tomba violemment sur le sol à quelques mètres de son adversaire.
La douleur était soutenable. Toujours à terre, elle essaya de se ressaisir. La vision embrumée, elle put distinguer son adversaire s’approcher.
-Izanami.
En l’espace d’une seconde, Irina réussir à esquiver l’attaque qui visait son crâne… Mais trop tard. La faux s’était tout de même plantée dans son épaule gauche. La douleur lui fit reprendre totalement ses esprits. Serrant les dents, elle s’élança sur le côté et contourna son adversaire. Son bras gauche était quasi-mutilé mais ça ne l’arrêta pas. Prenant appui sur l’air avec son geppou, elle s’élança une nouvelle fois sur le dos de son adversaire. Elle visait les vertèbres.
La faux céleste s’écarta brutalement au moment où Irina allait atteindre sa cible et lui asséna un autre coup à la hanche. Cette fois-ci le médecin ivre arriva à reprendre aussitôt appuie sur le sol boueux sans tomber à terre. Son bras gauche pendouillait pitoyablement. La respiration haletante elle observa la silhouette élancée de son adversaire. La rapidité, la force, les réflexes. Le membre de l’équipage de Dameon la dépassait dans tous les domaines.
Irina sourit à cette pensée.
-Pour sauver l’honneur. Murmura-t-elle à l’adresse d’elle-même.
Rester debout avec ses deux hanches à vifs était un calvaire, mais elle voulait combattre jusqu’au bout. Jusqu’à voir, ne serait-ce qu’une goutte de sang couler du corps de son adversaire.
-Kali. Murmura à son tour son adversaire.
Sa faux commença à tourbillonner autour d’elle la rendant impossible à approcher. Enfin, impossible, pas pour certains.
Malgré cela Irina fonça sur Pandore. La pirate ne se laissa pas intimider, sa faux toujours virevoltante, elle esquissa un sourire en voyant son adversaire foncer sur elle ainsi.
Puis ….tout se passa en un instant. Irina dévia rapidement sa trajectoire sur la gauche et fonça main droite en avant. Un léger filet de sang coula du bras de Pandore et Irina laissa pousser un gémissement de douleur. Elle avait réussi à saisir la lame en pleine rotation et à la dévier vers le bras de Pandore. Blessée par sa propre arme… Au moins, elle avait réussi à blesser son adversaire.
Irina quant à elle était bien plus esquintée. Sa téméraire entreprise avait beau avoir porté le fruit d’avoir fait couleur le sang de son ennemi, elle avait ni plus ni moins perdu définitivement toute chance de gagner. Sa main droite avait été violemment transpercée par la faux.
Elle n’eut pas le temps de s’éloigner que déjà elle ressentie une violente douleur au ventre. La douleur l’aveugla. Elle osait à peine baisser les yeux pour voir ce qui la faisait souffrir ainsi. Mais elle savait ce que c’était.
La faux de son ennemi s’agita. La douleur augmentait. Un flot de sang s’écoulait de sa bouche. Elle tomba à genou.
La brume se leva. La fumée blanche enveloppa tout. Seule la silhouette de son ennemi et la couleur sombre du sang se singularisaient de la couleur blanche de La brume.
D’un coup sec, Pandore arracha sa faux du ventre de son ennemi et le dirigea cette fois vers sa gorge. Irina, déglutit en sentant la lame chaude de sang toucher sa gorge nue. Elle allait mourir égorgée. Mais la lame après s’être légèrement enfoncée ne continua pas. La faux avait juste découpé une artère de sa gorge. Le sang coulait à flot régulier. Elle ressentait une douleur insurmontable. Elle tomba face contre terre, son précieux liquide rouge s’écoulait sans retenu. Elle eut à peine le temps d’entendre le « Adieu » que ricana Pandore avant de perdre connaissance.
Je me réveillai d’un coup. Haletant, de la sueur perlant sur mon front, je n’arrivais pas à rester calme. J’avais été dans une forêt en pleine nuit, j’avais trouvé une mystérieuse feuille, puis Slender-Man était venu m’emmener. J’étais maintenant dans un lieu inconnu. Sous le sol, en vue de la sensation d’étouffement. Une lampe solidement collé juste au-dessus de moi. Cette lampe éclairait un couloir étroit et sombre, fait de pierres. Il y avait un chemin vers la gauche et un autre vers la droite. Apparemment, c’était un labyrinthe. J’avais peur. Peur de rester à tout jamais prisonnier de cet endroit. De mourir de faim ou de devenir fou à cause du noir si je m’aventurais plus loin. C’est là que j’entendis une respiration juste à côté de moi. Quelqu’un ? Je détournais mon regard en direction du bruit que j’avais entendu. En voyant le visage de la personne (une feme) , je tombai à genou. Ce visage… C’était un visage primé à 20 millions. Le visage d’un membre de l’équipage de Dameon…
Ça voudrait donc dire que ?
J’étais apeuré, sans réfléchir, je me mis à courir à travers les sombres couloirs. Dans ma hâte, j’oubliais mon arme. Mes pas précipités résonnaient avec force et allaient surement réveiller la femme. Je courrais de toutes les forces dans le noir, prenant des couloirs au hasard. Avec de la chance, je pourrais arriver à sortir et je préviendrais tout le monde…Peut être que le pirate Dameon n’était toujours pas passé l’action.
Je percutai un mur de plein fouet. C’est là qu’une vive lumière illumina l’impasse ou j’étais tombé. J’avais surement dû appuyer sur un lumo dial caché. Mais je n’avais pas le temps d’y réfléchir.
J’entendis des pas s’approcher de moi. C’était elle. Je fis alors la chose la plus bête qu’il soit :
Je sorti une feuille de ma veste et en retournant ma poche je trouvai un crayon. Ecrire dans une telle situation ?
Je me mis à griffonner hâtivement ce que j’avais compris en regardant l’endroit où j’étais tombé, en espérant que quelqu’un trouverais mes notes un jour :
« Voici donc l’antre de Slender-Man, Alias le Dieu noir. Mais, ce n’est pas lui, c’est tout simplement un profiteur, peut-être même un homme poisson déguisé.
Il emmène donc ses victimes ici, dans un labyrinthe obscur. Les gens finissent par mourir de faim, ou s’ils ont beaucoup de chance, par trouver une sortie, s’il y en a. Mais, ils reviennent fous. Rendus fous par l’obscurité.
Donc, si vous trouvez ces notes un jour, sachez que vous êtes condamné à un de ses deux destins, aussi funeste l’un de l’autre. Mais, ce ne sont que des suppositions.
Tandis que j’arrondissais d’un sublime point final, je vis l’ombre de la jeune femme apparaitre au coin du mur. L’ombre de la mort.
Toshiro s’appuya sur un arbre. Il regarda derrière lui pour la sixième fois : personne. Il soupira. Il avait préféré ne pas retourner au bateau. Il avait donné cette position à Dameon et en plus, l’attente lui était insoutenable. E si personne ne revenait ? Et s’il avait été le seul à avoir eu la chance de pouvoir s’enfuir. Il ignora la douleur physique de sa main transpercée par la dague et se concentra plutôt sur sa douleur morale.
Il regarda prudemment à sa droite puis à sa gauche. Encore personne. Il s’approchait de plus en plus de l’endroit où ils s’étaient séparés. A cause de la brume, il ne vit par une énorme racine et trébucha dessus. La racine était molle et froide. Au faite ce n’était pas une racine.
-Non … Haleta Toshiro.
Il prit le corps de Johny et commença à le secouer.
-réveille-toi ! Je sais que t’es en vie…je sais….
Sa voix se cassa. Etouffant un sanglot, il lâcha le corps sans vie de son compagnon. Martelant le sol ses poings il cria intérieurement sa rage.
Il avait peur de se lever. Peur d’aller trouver d’autres mauvaises nouvelles. Peur d’être plus seul qu’il ne l’a jamais été.
La faux de son adversaire émargea de la brume. Irina reconnu tout de suite ces yeux violets et ses cheveux long tombants jusqu’à la taille, ainsi qu’une stature élancée. Une stature animée par la passion. La passion de la Faux céleste.
La jeune marine sourit. Elle savait qu’elle ne pourrait pas s’enfuir et qu’elle n’avait aucune chance de vaincre la pirate.
-Foutu pour foutu… pensa-t-elle en tapant un poing contre un autre.
Elle sentait le danger de la situation. Mais pour elle le danger était différent. Une occasion d’avoir une montée d’adrénaline. Quitte à mourir, elle profiterait au maximum de son dernier combat.
Le médecin ivre se lança sur son adversaire.
-Shigan. Murmura-t-elle.
Indexe en avant, elle fonça sur la dénommée Pandore, visant son épaule. Celle-ci esquiva amplement. Voyant un coup de faux venir, Irina utilisa son geppou pour monter au-dessus de son adversaire et esquiver son attaque.
-Rankyaku. Murmura la marine en plein vol.
Pandore baissa instinctivement la tête évitant l’onde de l’attaque puis elle asséna un coup de faux en plein dans la hanche de son opposante. Le flanc à vif, Irina tomba violemment sur le sol à quelques mètres de son adversaire.
La douleur était soutenable. Toujours à terre, elle essaya de se ressaisir. La vision embrumée, elle put distinguer son adversaire s’approcher.
-Izanami.
En l’espace d’une seconde, Irina réussir à esquiver l’attaque qui visait son crâne… Mais trop tard. La faux s’était tout de même plantée dans son épaule gauche. La douleur lui fit reprendre totalement ses esprits. Serrant les dents, elle s’élança sur le côté et contourna son adversaire. Son bras gauche était quasi-mutilé mais ça ne l’arrêta pas. Prenant appui sur l’air avec son geppou, elle s’élança une nouvelle fois sur le dos de son adversaire. Elle visait les vertèbres.
La faux céleste s’écarta brutalement au moment où Irina allait atteindre sa cible et lui asséna un autre coup à la hanche. Cette fois-ci le médecin ivre arriva à reprendre aussitôt appuie sur le sol boueux sans tomber à terre. Son bras gauche pendouillait pitoyablement. La respiration haletante elle observa la silhouette élancée de son adversaire. La rapidité, la force, les réflexes. Le membre de l’équipage de Dameon la dépassait dans tous les domaines.
Irina sourit à cette pensée.
-Pour sauver l’honneur. Murmura-t-elle à l’adresse d’elle-même.
Rester debout avec ses deux hanches à vifs était un calvaire, mais elle voulait combattre jusqu’au bout. Jusqu’à voir, ne serait-ce qu’une goutte de sang couler du corps de son adversaire.
-Kali. Murmura à son tour son adversaire.
Sa faux commença à tourbillonner autour d’elle la rendant impossible à approcher. Enfin, impossible, pas pour certains.
Malgré cela Irina fonça sur Pandore. La pirate ne se laissa pas intimider, sa faux toujours virevoltante, elle esquissa un sourire en voyant son adversaire foncer sur elle ainsi.
Puis ….tout se passa en un instant. Irina dévia rapidement sa trajectoire sur la gauche et fonça main droite en avant. Un léger filet de sang coula du bras de Pandore et Irina laissa pousser un gémissement de douleur. Elle avait réussi à saisir la lame en pleine rotation et à la dévier vers le bras de Pandore. Blessée par sa propre arme… Au moins, elle avait réussi à blesser son adversaire.
Irina quant à elle était bien plus esquintée. Sa téméraire entreprise avait beau avoir porté le fruit d’avoir fait couleur le sang de son ennemi, elle avait ni plus ni moins perdu définitivement toute chance de gagner. Sa main droite avait été violemment transpercée par la faux.
Elle n’eut pas le temps de s’éloigner que déjà elle ressentie une violente douleur au ventre. La douleur l’aveugla. Elle osait à peine baisser les yeux pour voir ce qui la faisait souffrir ainsi. Mais elle savait ce que c’était.
La faux de son ennemi s’agita. La douleur augmentait. Un flot de sang s’écoulait de sa bouche. Elle tomba à genou.
La brume se leva. La fumée blanche enveloppa tout. Seule la silhouette de son ennemi et la couleur sombre du sang se singularisaient de la couleur blanche de La brume.
D’un coup sec, Pandore arracha sa faux du ventre de son ennemi et le dirigea cette fois vers sa gorge. Irina, déglutit en sentant la lame chaude de sang toucher sa gorge nue. Elle allait mourir égorgée. Mais la lame après s’être légèrement enfoncée ne continua pas. La faux avait juste découpé une artère de sa gorge. Le sang coulait à flot régulier. Elle ressentait une douleur insurmontable. Elle tomba face contre terre, son précieux liquide rouge s’écoulait sans retenu. Elle eut à peine le temps d’entendre le « Adieu » que ricana Pandore avant de perdre connaissance.
Je me réveillai d’un coup. Haletant, de la sueur perlant sur mon front, je n’arrivais pas à rester calme. J’avais été dans une forêt en pleine nuit, j’avais trouvé une mystérieuse feuille, puis Slender-Man était venu m’emmener. J’étais maintenant dans un lieu inconnu. Sous le sol, en vue de la sensation d’étouffement. Une lampe solidement collé juste au-dessus de moi. Cette lampe éclairait un couloir étroit et sombre, fait de pierres. Il y avait un chemin vers la gauche et un autre vers la droite. Apparemment, c’était un labyrinthe. J’avais peur. Peur de rester à tout jamais prisonnier de cet endroit. De mourir de faim ou de devenir fou à cause du noir si je m’aventurais plus loin. C’est là que j’entendis une respiration juste à côté de moi. Quelqu’un ? Je détournais mon regard en direction du bruit que j’avais entendu. En voyant le visage de la personne (une feme) , je tombai à genou. Ce visage… C’était un visage primé à 20 millions. Le visage d’un membre de l’équipage de Dameon…
Ça voudrait donc dire que ?
J’étais apeuré, sans réfléchir, je me mis à courir à travers les sombres couloirs. Dans ma hâte, j’oubliais mon arme. Mes pas précipités résonnaient avec force et allaient surement réveiller la femme. Je courrais de toutes les forces dans le noir, prenant des couloirs au hasard. Avec de la chance, je pourrais arriver à sortir et je préviendrais tout le monde…Peut être que le pirate Dameon n’était toujours pas passé l’action.
Je percutai un mur de plein fouet. C’est là qu’une vive lumière illumina l’impasse ou j’étais tombé. J’avais surement dû appuyer sur un lumo dial caché. Mais je n’avais pas le temps d’y réfléchir.
J’entendis des pas s’approcher de moi. C’était elle. Je fis alors la chose la plus bête qu’il soit :
Je sorti une feuille de ma veste et en retournant ma poche je trouvai un crayon. Ecrire dans une telle situation ?
Je me mis à griffonner hâtivement ce que j’avais compris en regardant l’endroit où j’étais tombé, en espérant que quelqu’un trouverais mes notes un jour :
« Voici donc l’antre de Slender-Man, Alias le Dieu noir. Mais, ce n’est pas lui, c’est tout simplement un profiteur, peut-être même un homme poisson déguisé.
Il emmène donc ses victimes ici, dans un labyrinthe obscur. Les gens finissent par mourir de faim, ou s’ils ont beaucoup de chance, par trouver une sortie, s’il y en a. Mais, ils reviennent fous. Rendus fous par l’obscurité.
Donc, si vous trouvez ces notes un jour, sachez que vous êtes condamné à un de ses deux destins, aussi funeste l’un de l’autre. Mais, ce ne sont que des suppositions.
Soka Ishin
Flotte du Hilal bleu
Futur mort»
Flotte du Hilal bleu
Futur mort»
Tandis que j’arrondissais d’un sublime point final, je vis l’ombre de la jeune femme apparaitre au coin du mur. L’ombre de la mort.
Toshiro s’appuya sur un arbre. Il regarda derrière lui pour la sixième fois : personne. Il soupira. Il avait préféré ne pas retourner au bateau. Il avait donné cette position à Dameon et en plus, l’attente lui était insoutenable. E si personne ne revenait ? Et s’il avait été le seul à avoir eu la chance de pouvoir s’enfuir. Il ignora la douleur physique de sa main transpercée par la dague et se concentra plutôt sur sa douleur morale.
Il regarda prudemment à sa droite puis à sa gauche. Encore personne. Il s’approchait de plus en plus de l’endroit où ils s’étaient séparés. A cause de la brume, il ne vit par une énorme racine et trébucha dessus. La racine était molle et froide. Au faite ce n’était pas une racine.
-Non … Haleta Toshiro.
Il prit le corps de Johny et commença à le secouer.
-réveille-toi ! Je sais que t’es en vie…je sais….
Sa voix se cassa. Etouffant un sanglot, il lâcha le corps sans vie de son compagnon. Martelant le sol ses poings il cria intérieurement sa rage.
Il avait peur de se lever. Peur d’aller trouver d’autres mauvaises nouvelles. Peur d’être plus seul qu’il ne l’a jamais été.
Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
J'étais perdu. Plus je m'enfonçais dans la forêt, plus la nuit était sombre. Entre ces larges troncs épineux, la brume était plus épaisse, plus froide... Mes sens ne cessaient de me tromper. Le hurlement que j'avais entendu ? Le vent probablement. Les nombreuses silhouettes que je discernais ? Des images créées de toutes pièces par mon esprit désorienté. A chaque fois que je croyais saisir une branche saisir une branche, celle-ci disparaît soudainement, n'étant qu'une ombre dans la brume. Je sentais peu à peu mon corps s'engourdir, gelé peu à peu par les volutes blanches.
Oui j'étais perdu... Le rire résonnait sans cesse désormais Mais était-ce dans ma tête, ou bien réel ? Cette forme qui se cachait dans ma propre ombre était-elle une illusion ou une déité en colère ? J'avais peur, plus que jamais. Je pouvais sentir l'haleine glacial de la mort sur ma nuque. A moins que ce ne soit le vent froid... Cette tâche sombre sur mon épaule, était-ce une main crochue ? Non, il n'y avait rien sur mon épaule. Du moins je l'espérais... J'étais perdu. J'avais conscience de ne jamais pouvoir m'échapper de ce dédale sans la lumière du soleil. Mais allais-je pouvoir survivre jusqu'à l'aube ? Il me semblait que la forêt elle-même souhaitait me tuer.
Comme pour confirmer mes sombres pensées, Il apparut devant mes yeux. Cette fois il ne s'agissait pas du Maître des Brumes, mais de quelque chose de bien plus terrifiant. Le Dieu Noir était là, devant moi. La nuit déjà obscure devint aussi noire que l'encre. La brume elle-même recula devant cette apparition... Le Dieu Noir n'avait pas de véritable forme. Des tentacules plus noirs que les ténèbres s'agitaient lentement autour de lui. Point de visage. Non, il n'y avait que deux paupières closes qui pleuraient des larmes de sang, flottant dans un manteau noir de nuit. Puis Il ouvrit les yeux, laissant échapper des flots écarlates qui se perdaient dans les ténèbres composant le corps du Dieu Noir. Le rire résonna tout autour de moi. La forêt se moquait de moi, elle riait de me voir pétrifié par la peur. Moi j'avais peur ? Je secouai la tête et chassai ce sentiment humain de mon esprit. Ce n'était pas à moi de trembler mais à mes ennemis ! Je relevai fièrement les yeux, les plongeant dans les orbites sanglants du Dieu Noir. Ces derniers se fermèrent, le peu de visage qu'il y avait disparut pour laisser place à une tête entièrement noire. Puis un unique oeil en amande, les coins en haut et en bas, apparut, couvrant l'intégralité du "visage".
Je ne sais combien de temps je restai là à fixer cette oeil mais lorsque je m'arrachais à cette contemplation, j'avais le sentiment de m'éveiller, de quitter un étrange cauchemar. La nuit était toujours aussi froide et sombre... Mais toute peur m'avait quitté. Seul parmi l'obscurité, la brume me recouvrait... Une froide détermination dans le regard je m'enfonçai entre les troncs. Cette forêt n'était pas si grande, ma proie ne pouvait pas être bien loin... Un sourire prédateur étirait mes lèvres lorsque j'entendis des pleurs déchirer le silence de la nuit. C'était bien la voix de mon gibier.
Je n'étais plus perdu, oh que non.
Ishin se retourna pour faire face à une femme à la peau mat. Ses longs cheveux noirs encadraient son beau visage... Mais ses yeux reflétaient une haine à la fois ancienne et violente. Le jeune homme lâcha la feuille qu'il venait d'écrire et bondit sur son adversaire. La jeune femme, croyant à une attaque sauta en arrière pour éviter, permettant à Ishin de passer derrière elle et s'enfuir à travers le labyrinthe plongé dans l'obscurité. Pour la première fois de sa vie, il avait peur du noir... Ou plutôt de ce qui pouvait s'y cacher, de ce qui le suivait. Les quelques Lumino-Dials dispersés ici et là faisait courir de terrifiantes ombres sur les murs, accroissant bien plus l'angoisse du marine. Ishin courrait à en perdre haleine, la peur au ventre. Tous les couloirs se ressemblaient, mais il ne devait s'arrêter à aucun prix ! Cette femme qu'il avait vu était l'un des monstres de Kaliban... Si elle le trouvait, il n'avait aucune chance de survie. A cet instant, Ishin avait totalement oublié la présence de SlenderMan. A vrai dire, ce dernier ne lui faisait pas vraiment peur à coté de la meurtrière. Les bruits de pas s'éloignaient peu à peu. Sa poursuivante aurait-elle abandonné ? Avait-il réussi à la semer ? Le jeune homme jeta un bref coup d'oeil en arrière avant de pousser un soupir de soulagement : rien. Seulement le noir. Il ne l'aurait jamais cru mais il était heureux de voir les ténèbres. Prudent, il continua sa course sur quelques mètres, avant de bifurquer à droite.
Et il poussa un hurlement de terreur.
SlenderMan était là. Sa maigre silhouette avançait à pas lent vers lui, sa tête touchant presque le haut plafond. Ses six longs tentacules fouettaient l'air férocement, les lames qui les terminaient crissaient contre la pierre des murs. Son visage était recouvert par un voile blanc... Oui c'était bien un imposteur, Ishin en était sur maintenant. Dix membres comme un calamar, un voile blanc pour dissimuler son visage et voir à travers... Mais un imposteur incroyablement puissant et... fou. Pourquoi enlever des humains si ce n'est pour assouvir quelque macabre pulsion ? Ishin déglutit et reprit enfin le contrôle de son corps, que l'épouvante avait paralysé quelques secondes. Puis il se précipita dans la direction opposée. Tout compte fait, SlenderMan était peut-être plus terrifiant que l'amie de Kaliban. S'enfonçant dans les ténèbres d'un étroit boyau, Ishin se demandait lequel des deux monstres lui offrirait la mort la plus rapide.
Nocturne grogna légèrement avant de se lancer à la poursuite de sa future victime. Le marine essayait de la fuir... Il voulait donc vivre, il aimait la vie, il était heureux. Ça, elle ne pouvait le tolérer. Il devait souffrir, connaître le malheur, avant de succomber. Tel était son châtiment pour être heureux. Après de longues minutes de course effrénée, Nocturne décida de changer de tactique de chasse. Elle allait le traquer telle une véritable panthère noire. Avec ses vêtements sombres, elle se fondait parfaitement dans l'obscurité et ses pas souples étaient aussi silencieux que ceux d'une chatte. Sa proie n'était pas blessé mais ses pas étaient bruyants. En outre ses bottes étaient tachées de boue, laissant de larges traces dans les longs couloirs dallés. Pieds nus, la jeune femme ne laissait rien derrière elle, comme le prédateur parfait qu'elle était... Nocturne n'avait aucune idée de qui avait bien pu construire un tel dédale mais après tout elle s'en fichait royalement. Tout ce qui comptait était la souffrance qu'elle allait bientôt infliger à ce petit marine égaré. Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de sa proie, Nocturne sentait son coeur s'emballer : elle avait tellement envie de détruire une vie, de voir la souffrance gravé sur un visage autre que le sien... C'est alors qu'au détour d'une bifurcation, elle le vit. Celui qu'on appelait SlenderMan. Il sentait la mer, son nez humain lui même arrivait à le deviner : il ne s'agissait aucunement d'un dieu mais tout simplement d'un banal homme-poisson. Soudain, il tourna son visage voilé de blanc dans sa direction.
Nocturne recula dans l'ombre lentement. Non elle n'avait pas peur, il ne s'agissait que d'une créature mortelle après tout. Mais si elle était repérée, elle pouvait dire adieu à sa chasse, et elle serait obligé de tuer ce mollusque au lieu de voir la douleur imprégner le virage de l'innocent marine. Plaquée contre le mur, elle s'arrêta de respirer et ordonna à son coeur de battre lentement et silencieusement. Le voile blanc était à quelques centimètres de son visage... Son haleine de poisson empestait tant que la jeune femme faillit avoir un mouvement de recul. Mais elle se contint et souleva une paupière, dévoilant un oeil brûlant de haine. SlenderMan s'éloigna alors à pas lent, ses longs tentacules tranchants fouettant la roche régulièrement. Quel mauvais chasseur, incapable de repérer une proie cachée dans l'ombre... Porter ce voile blanc et vivre dans l'obscurité l'avait probablement rendu quasi-aveugle. En réponse à cette cécité, son corps avait du développer son ouïe. Mais à quoi cela pouvait bien servir de mieux entendre lorsqu'il n'y avait rien à entendre ? Nocturne sourit avant de bondir hors de sa cachette. Elle atterrit sur la pointe de ses pieds sans faire le moindre bruit et s'élança à la poursuite de sa future victime.
Nouveau c*l-de-sac pour Ishin... Ce dernier tomba à genoux, le corps agité de tremblements. C'en était fini maintenant... Il avait cru pouvoir échapper à deux monstres sanguinaires mais il fallait bien se rendre à l'évidence : il était piégé ici et jamais il n'en sortirait vivant. Il venait de parcourir une bonne centaine de mètres sans avoir trouvé d'issue, s'il retournait en arrière il tomberait à coup sur l'un de ses poursuivants...
- Alors c'est comme ça que tout se finit hein ? La flotte du Hilal Bleu disparaît en une nuit... Chacun trouvant une mort différente, l'affrontant seul... Et échouant.
Les larmes inondèrent les joues du jeune marine. Mourir seul, loin de ses amis... Y avait-il pire sort ? Non ! Non il n'était pas encore mort ! Tant que son coeur battait, il y avait toujours de l'espoir, non ? "Il y avait toujours de l'espoir..." Le genre de phrase que Toshiro adorait... Ishin décida de se relever, réfrénant ses sanglots et commença à marcher. Puis il se figea, frappé par l'horreur : ses pas avaient laissé des traces boueuses derrière lui. Cette fois-ci le doute n'était plus permis du tout. Il allait bel et bien mourir sou peu. Et comme pour illustrer ses dernières pensées, Nocturne surgit de l'obscurité, toujours aussi silencieuse. Et c'est ainsi qu'Ishin sut ce que ressentais un lapin acculé devant de un renard affamé. Ou plutôt une véritable lionne...
- Sekhmet.
Nocturne se lécha les lèvres, comme une panthère se lécherait les babines. Puis elle bondit en avant, griffant furieusement l'air avec ses ongles d'or et d'argent. Sa main fusa vers la poitrine du jeune marine. Mu par son instinct de survie, il se jeta en arrière, évitant de peu une mort certaine. Les lames d'air qui prolongeaient les griffes de Nocturne creusèrent toutefois quatre sillons écarlates sur le flanc gauche de sa victime avant de disparaître (les lames d'air hein). Un cri de douleur résonna dans les longs couloirs sombres mais cela n'était pas suffisant. Le jeune homme tenta vainement de l'attaquer, d'un coup de poing imprécis. Sa rapidité montrait qu'il était un bon combattant mais il était évident qu'il ne savait pas se battre à main nues... Elle évita l'attaque aisément et, d'un pas rapide, se déplaça dans son dos pour lui lacérer le dos à grands coups de griffes. Le sang coula, l'homme souffrit. Rampant à terre, il gémissait de douleur tandis que le dos de sa chemise devenait écarlate.
- Es-tu heureux ? Demanda Nocturne.
- Je l'étais, avant de me retrouver ici, seul, loin de mes amis, répondit le marine, des larmes coulant sur son visage.
- Si tu es malheureux, pourquoi essaies-tu de lutter ? Pourquoi essaies-tu de fuir ?
- L'espoir... Murmura alors le jeune homme.
Il se releva d'un bond et, se mit à courir, le plus loin possible de son bourreau. Un fol espoir. Un espoir déçu. Bien plus rapide qu'il ne l'était, la panthère noire le rattrapa et se dressa en travers de sa route. D'un grand mouvement de bras, elle l'éventra. De la gorge au bas ventre, quatre profondes plaies. Le sang gicla, le sang coula. Les yeux flamboyant de haine, un sourire de satisfaction sur les lèvres, Nocturne le regardait souffrir. Son visage était tordu par la douleur alors que la vie s'échappait de lui à gros flots. Son corps était agité de spasmes violents... Jamais il n'avait connu pareil châtiment Penché au dessus de lui, la jeune femme ne perdait pas une seule miette de ce spectacle fascinant. Après tout, c'était la seule chose qui lui donnait, ne serait-ce qu'un peu, l'envie de vivre...
La nuit me paraissait presque clair maintenant que je m'étais débarrassé de toute peur. Le Dieu Noir m'avait béni et je comptais bien lui offrir un sacrifice. Je me guidais à l'aide des pleurs de ma proie. Il avait du trouver le cadavre d'un de ses amis. Preuve que mes amis à moi étaient bien plus doués. Plus doué que moi en matière de chasse aussi... C'est alors que je le vis. Le marine était agenouillé, seul, au milieu d'un lac gelé, pleurant toutes les larmes de son corps. Sur la berge, je pouvais voir deux tombes fraîchement creusées. En le tuant, j'exaucerais probablement son voeu le plus cher finalement.
Oui j'étais perdu... Le rire résonnait sans cesse désormais Mais était-ce dans ma tête, ou bien réel ? Cette forme qui se cachait dans ma propre ombre était-elle une illusion ou une déité en colère ? J'avais peur, plus que jamais. Je pouvais sentir l'haleine glacial de la mort sur ma nuque. A moins que ce ne soit le vent froid... Cette tâche sombre sur mon épaule, était-ce une main crochue ? Non, il n'y avait rien sur mon épaule. Du moins je l'espérais... J'étais perdu. J'avais conscience de ne jamais pouvoir m'échapper de ce dédale sans la lumière du soleil. Mais allais-je pouvoir survivre jusqu'à l'aube ? Il me semblait que la forêt elle-même souhaitait me tuer.
Comme pour confirmer mes sombres pensées, Il apparut devant mes yeux. Cette fois il ne s'agissait pas du Maître des Brumes, mais de quelque chose de bien plus terrifiant. Le Dieu Noir était là, devant moi. La nuit déjà obscure devint aussi noire que l'encre. La brume elle-même recula devant cette apparition... Le Dieu Noir n'avait pas de véritable forme. Des tentacules plus noirs que les ténèbres s'agitaient lentement autour de lui. Point de visage. Non, il n'y avait que deux paupières closes qui pleuraient des larmes de sang, flottant dans un manteau noir de nuit. Puis Il ouvrit les yeux, laissant échapper des flots écarlates qui se perdaient dans les ténèbres composant le corps du Dieu Noir. Le rire résonna tout autour de moi. La forêt se moquait de moi, elle riait de me voir pétrifié par la peur. Moi j'avais peur ? Je secouai la tête et chassai ce sentiment humain de mon esprit. Ce n'était pas à moi de trembler mais à mes ennemis ! Je relevai fièrement les yeux, les plongeant dans les orbites sanglants du Dieu Noir. Ces derniers se fermèrent, le peu de visage qu'il y avait disparut pour laisser place à une tête entièrement noire. Puis un unique oeil en amande, les coins en haut et en bas, apparut, couvrant l'intégralité du "visage".
Je ne sais combien de temps je restai là à fixer cette oeil mais lorsque je m'arrachais à cette contemplation, j'avais le sentiment de m'éveiller, de quitter un étrange cauchemar. La nuit était toujours aussi froide et sombre... Mais toute peur m'avait quitté. Seul parmi l'obscurité, la brume me recouvrait... Une froide détermination dans le regard je m'enfonçai entre les troncs. Cette forêt n'était pas si grande, ma proie ne pouvait pas être bien loin... Un sourire prédateur étirait mes lèvres lorsque j'entendis des pleurs déchirer le silence de la nuit. C'était bien la voix de mon gibier.
Je n'étais plus perdu, oh que non.
Ishin se retourna pour faire face à une femme à la peau mat. Ses longs cheveux noirs encadraient son beau visage... Mais ses yeux reflétaient une haine à la fois ancienne et violente. Le jeune homme lâcha la feuille qu'il venait d'écrire et bondit sur son adversaire. La jeune femme, croyant à une attaque sauta en arrière pour éviter, permettant à Ishin de passer derrière elle et s'enfuir à travers le labyrinthe plongé dans l'obscurité. Pour la première fois de sa vie, il avait peur du noir... Ou plutôt de ce qui pouvait s'y cacher, de ce qui le suivait. Les quelques Lumino-Dials dispersés ici et là faisait courir de terrifiantes ombres sur les murs, accroissant bien plus l'angoisse du marine. Ishin courrait à en perdre haleine, la peur au ventre. Tous les couloirs se ressemblaient, mais il ne devait s'arrêter à aucun prix ! Cette femme qu'il avait vu était l'un des monstres de Kaliban... Si elle le trouvait, il n'avait aucune chance de survie. A cet instant, Ishin avait totalement oublié la présence de SlenderMan. A vrai dire, ce dernier ne lui faisait pas vraiment peur à coté de la meurtrière. Les bruits de pas s'éloignaient peu à peu. Sa poursuivante aurait-elle abandonné ? Avait-il réussi à la semer ? Le jeune homme jeta un bref coup d'oeil en arrière avant de pousser un soupir de soulagement : rien. Seulement le noir. Il ne l'aurait jamais cru mais il était heureux de voir les ténèbres. Prudent, il continua sa course sur quelques mètres, avant de bifurquer à droite.
Et il poussa un hurlement de terreur.
SlenderMan était là. Sa maigre silhouette avançait à pas lent vers lui, sa tête touchant presque le haut plafond. Ses six longs tentacules fouettaient l'air férocement, les lames qui les terminaient crissaient contre la pierre des murs. Son visage était recouvert par un voile blanc... Oui c'était bien un imposteur, Ishin en était sur maintenant. Dix membres comme un calamar, un voile blanc pour dissimuler son visage et voir à travers... Mais un imposteur incroyablement puissant et... fou. Pourquoi enlever des humains si ce n'est pour assouvir quelque macabre pulsion ? Ishin déglutit et reprit enfin le contrôle de son corps, que l'épouvante avait paralysé quelques secondes. Puis il se précipita dans la direction opposée. Tout compte fait, SlenderMan était peut-être plus terrifiant que l'amie de Kaliban. S'enfonçant dans les ténèbres d'un étroit boyau, Ishin se demandait lequel des deux monstres lui offrirait la mort la plus rapide.
Nocturne grogna légèrement avant de se lancer à la poursuite de sa future victime. Le marine essayait de la fuir... Il voulait donc vivre, il aimait la vie, il était heureux. Ça, elle ne pouvait le tolérer. Il devait souffrir, connaître le malheur, avant de succomber. Tel était son châtiment pour être heureux. Après de longues minutes de course effrénée, Nocturne décida de changer de tactique de chasse. Elle allait le traquer telle une véritable panthère noire. Avec ses vêtements sombres, elle se fondait parfaitement dans l'obscurité et ses pas souples étaient aussi silencieux que ceux d'une chatte. Sa proie n'était pas blessé mais ses pas étaient bruyants. En outre ses bottes étaient tachées de boue, laissant de larges traces dans les longs couloirs dallés. Pieds nus, la jeune femme ne laissait rien derrière elle, comme le prédateur parfait qu'elle était... Nocturne n'avait aucune idée de qui avait bien pu construire un tel dédale mais après tout elle s'en fichait royalement. Tout ce qui comptait était la souffrance qu'elle allait bientôt infliger à ce petit marine égaré. Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de sa proie, Nocturne sentait son coeur s'emballer : elle avait tellement envie de détruire une vie, de voir la souffrance gravé sur un visage autre que le sien... C'est alors qu'au détour d'une bifurcation, elle le vit. Celui qu'on appelait SlenderMan. Il sentait la mer, son nez humain lui même arrivait à le deviner : il ne s'agissait aucunement d'un dieu mais tout simplement d'un banal homme-poisson. Soudain, il tourna son visage voilé de blanc dans sa direction.
Nocturne recula dans l'ombre lentement. Non elle n'avait pas peur, il ne s'agissait que d'une créature mortelle après tout. Mais si elle était repérée, elle pouvait dire adieu à sa chasse, et elle serait obligé de tuer ce mollusque au lieu de voir la douleur imprégner le virage de l'innocent marine. Plaquée contre le mur, elle s'arrêta de respirer et ordonna à son coeur de battre lentement et silencieusement. Le voile blanc était à quelques centimètres de son visage... Son haleine de poisson empestait tant que la jeune femme faillit avoir un mouvement de recul. Mais elle se contint et souleva une paupière, dévoilant un oeil brûlant de haine. SlenderMan s'éloigna alors à pas lent, ses longs tentacules tranchants fouettant la roche régulièrement. Quel mauvais chasseur, incapable de repérer une proie cachée dans l'ombre... Porter ce voile blanc et vivre dans l'obscurité l'avait probablement rendu quasi-aveugle. En réponse à cette cécité, son corps avait du développer son ouïe. Mais à quoi cela pouvait bien servir de mieux entendre lorsqu'il n'y avait rien à entendre ? Nocturne sourit avant de bondir hors de sa cachette. Elle atterrit sur la pointe de ses pieds sans faire le moindre bruit et s'élança à la poursuite de sa future victime.
Nouveau c*l-de-sac pour Ishin... Ce dernier tomba à genoux, le corps agité de tremblements. C'en était fini maintenant... Il avait cru pouvoir échapper à deux monstres sanguinaires mais il fallait bien se rendre à l'évidence : il était piégé ici et jamais il n'en sortirait vivant. Il venait de parcourir une bonne centaine de mètres sans avoir trouvé d'issue, s'il retournait en arrière il tomberait à coup sur l'un de ses poursuivants...
- Alors c'est comme ça que tout se finit hein ? La flotte du Hilal Bleu disparaît en une nuit... Chacun trouvant une mort différente, l'affrontant seul... Et échouant.
Les larmes inondèrent les joues du jeune marine. Mourir seul, loin de ses amis... Y avait-il pire sort ? Non ! Non il n'était pas encore mort ! Tant que son coeur battait, il y avait toujours de l'espoir, non ? "Il y avait toujours de l'espoir..." Le genre de phrase que Toshiro adorait... Ishin décida de se relever, réfrénant ses sanglots et commença à marcher. Puis il se figea, frappé par l'horreur : ses pas avaient laissé des traces boueuses derrière lui. Cette fois-ci le doute n'était plus permis du tout. Il allait bel et bien mourir sou peu. Et comme pour illustrer ses dernières pensées, Nocturne surgit de l'obscurité, toujours aussi silencieuse. Et c'est ainsi qu'Ishin sut ce que ressentais un lapin acculé devant de un renard affamé. Ou plutôt une véritable lionne...
- Sekhmet.
Nocturne se lécha les lèvres, comme une panthère se lécherait les babines. Puis elle bondit en avant, griffant furieusement l'air avec ses ongles d'or et d'argent. Sa main fusa vers la poitrine du jeune marine. Mu par son instinct de survie, il se jeta en arrière, évitant de peu une mort certaine. Les lames d'air qui prolongeaient les griffes de Nocturne creusèrent toutefois quatre sillons écarlates sur le flanc gauche de sa victime avant de disparaître (les lames d'air hein). Un cri de douleur résonna dans les longs couloirs sombres mais cela n'était pas suffisant. Le jeune homme tenta vainement de l'attaquer, d'un coup de poing imprécis. Sa rapidité montrait qu'il était un bon combattant mais il était évident qu'il ne savait pas se battre à main nues... Elle évita l'attaque aisément et, d'un pas rapide, se déplaça dans son dos pour lui lacérer le dos à grands coups de griffes. Le sang coula, l'homme souffrit. Rampant à terre, il gémissait de douleur tandis que le dos de sa chemise devenait écarlate.
- Es-tu heureux ? Demanda Nocturne.
- Je l'étais, avant de me retrouver ici, seul, loin de mes amis, répondit le marine, des larmes coulant sur son visage.
- Si tu es malheureux, pourquoi essaies-tu de lutter ? Pourquoi essaies-tu de fuir ?
- L'espoir... Murmura alors le jeune homme.
Il se releva d'un bond et, se mit à courir, le plus loin possible de son bourreau. Un fol espoir. Un espoir déçu. Bien plus rapide qu'il ne l'était, la panthère noire le rattrapa et se dressa en travers de sa route. D'un grand mouvement de bras, elle l'éventra. De la gorge au bas ventre, quatre profondes plaies. Le sang gicla, le sang coula. Les yeux flamboyant de haine, un sourire de satisfaction sur les lèvres, Nocturne le regardait souffrir. Son visage était tordu par la douleur alors que la vie s'échappait de lui à gros flots. Son corps était agité de spasmes violents... Jamais il n'avait connu pareil châtiment Penché au dessus de lui, la jeune femme ne perdait pas une seule miette de ce spectacle fascinant. Après tout, c'était la seule chose qui lui donnait, ne serait-ce qu'un peu, l'envie de vivre...
La nuit me paraissait presque clair maintenant que je m'étais débarrassé de toute peur. Le Dieu Noir m'avait béni et je comptais bien lui offrir un sacrifice. Je me guidais à l'aide des pleurs de ma proie. Il avait du trouver le cadavre d'un de ses amis. Preuve que mes amis à moi étaient bien plus doués. Plus doué que moi en matière de chasse aussi... C'est alors que je le vis. Le marine était agenouillé, seul, au milieu d'un lac gelé, pleurant toutes les larmes de son corps. Sur la berge, je pouvais voir deux tombes fraîchement creusées. En le tuant, j'exaucerais probablement son voeu le plus cher finalement.
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Re: Le Filet de la Nuit
Toutes joies, tous sentiments de chaleur, tous bonheurs l’avaient abandonné. Il pleurait des larmes aussi froides que le gel sur la quel il était agenouillé. Tout été détruit …tout ça à cause de…
Il serra les poings et les frappa violemment contre la glace du lac sur lequel il était assis. Il lui ferait payer... Mais comment ? Il était impuissant. Totalement impuissant. Une goutte d’eau face à un brasier. Il s’évaporerait, il se transformerait en vapeur montante. Montante telle une âme quittant le corps de son propriétaire.
Il était assis-là, attendant l’arrivée de la mort. La mort avait un nom : Dameon. Irina, Johny… Il avait été si bête !
Son sentiment changea et devint soudainement de la culpabilité. Il n’aurait pas dû leurs dire de se séparer, c’était pourtant évident qu’ils ne faisaient pas le poids ! Il revit l’image du corps mutilé et sanglant d’Irina. Son adversaire l’avait laissée se vider de son sang. Tout était de sa faute…
-Tout, absolument tout… Sanglota-t-il.
À nouveau, son poing vint frapper la surface verglas, la fissurant un peu.
Des pas sonnèrent derrière lui. Un petit fracas régulier sur la glace. Il se retourna. Ses yeux larmoyants rencontrèrent ceux de son ennemi. Des yeux sans pitié.
La culpabilité et la tristesse disparurent laissant place à un feu ardent. La rage et la colère bouillonnaient en lui. Plus qu’une seule chose comptait : le faire souffrir le plus possible. Ses larmes ne lui servaient plus à rien, donc il les essuya.
Il porta la main à son fourreau et dégaina son épée. Elle était parsemée de terre, il s’en était servi pour creuser la dernière demeure de ses compagnons.
Il souleva ses genoux engourdis et se tint debout, face à son ultime adversaire.
Dameon sourit ironiquement et méprisamment.
-Je ne compte pas essayer de te vaincre. Cracha Toshiro en faisant balancer son épée à bout de bras. Boredo No Kyori !
Sans attendre, il enfonça sa main dans sa cape et en sorti 4 kunai sur son ennemi. L’ange de la douleur ne cilla pas, esquivant toutes les lames sauf une qui lui entailla légèrement le bras.
Toshiro avait profité de cette diversion pour tenter de s’approcher et d’attaquer au corps à corps cette fois. Avec son pas de lune, il monta et tenta d’asséner un coup aérien avec son épée, mais Dameon se déplaça sur le côté au dernier moment.
La glace se brisa sous le choc. Un lourd liquide gelé glissa autour de son corps. L’eau glacée pénétrait en lui comme si elle essayait d’atténuer sa colère. Mais ça ne marcha pas. Sa colère persistait. Il ouvrit les yeux. Il était à quelques centimètres en dessous de la surface de l’eau et il voyait la silhouette floue de son opposant. Malgré les hachures des ondes de l’eau, il put voir que son adversaire le toisait, attendant surement la sortie du marine. Toshiro ne devait pas laisser passer l’occasion de faire une attaque surprise en se propulsant hors de l’eau. Mais il était à cours d’air. Il posa discrètement sa main gauche sur le rebord du trou qu’il avait formé et attrapa son épée avec sa main droite. Il devait choisir le bon moment. Le moment où…
Il poussa un cri léger de douleur qui fut étouffé par l’eau. Sa main venait d’être écrasée. Son attaque surprise était gâchée. Dameon prit appuie sur le pied qui écrasait la main de Toshiro et posa son autre pied sur la tête de ce dernier, l’empêchant de remonter.
La lame bleue essaya de pousser un cri de rage mais ses poumons n’en étaient pas capables. Il devait essayer de se dégager coûte que coûte… Le pied de son adversaire lui écrasait la tête. Mais… Tant pis, ça ne pouvait pas être bien grave, l’important était de reprendre son souffle.
Sa nuque craqua légèrement lorsque qu’il activa son Geppou. Sa main elle aussi se brisa. Mais au moins, il était sorti. Un frissonnait de froid le parcouru. Ses poumons avait autant de mal à aspirer l’air qu’à aspirer l’eau. Son cou le faisait atrocement souffrir. Son adversaire, lui, ne fut pas ébranlé. Il avait uniquement basculé lorsque sa proie avait échappé de sous ses pieds. Il avança et lança une dague qui se planta dans l’épaule de son ennemi. Toshiro haleta bruyamment et ignora la douleur. En quelque secondes, son adversaire était arrivé devant lui. La lame bleue se releva et resserra sa prise sur son arme. Dameon sourit et arracha la dague d’un coup sec. Toshiro regarda son adversaire dans les yeux. Une détermination farouche était née en lui.
L’ange de la douleur attaqua. Une longue aiguille lui transperça le flan avant qu’il ait pu réagir. Il devait de ressaisir. Il lança un Rankyaku que, à sa grande stupéfaction, Dameon n’esquiva pas. L’onde tranchante l’avait légèrement blessé à la jambe. Légèrement… Pourquoi son coup est-il devenu si faible ? La peur ? La Fatigue ? Le froid ? Cette question heurta son esprit au même moment où un coup de pied heurtait son flanc déjà blessé par l’aiguille qui s’enfonça encore plus. La lame bleue vacilla et frappa l’air avec son épée, espérant que cela toucherais son ennemi. Un maigre effort qui se solda par une chute qui fit encore une fois craquer la glace. Roulant de côté, il put éviter de tomber une nouvelle fois à l’eau. Dameon en profita pour lancer une autre aiguille qui s’arrêta juste devant le visage de Toshi’ qui s’était arrêté juste à temps. L’ange de la douleur s’approcha de lui. D’un coup, Toshiro saisi son épée et se releva d’un bond. Ao (le nom de l’épée) fondit l’air verticalement en direction du pirate. Dameon esquiva de justesse et une fine entaille se dessina sur le bras de ce dernier. Une autre chose heurta l’esprit de Toshiro. C’était la troisième fois que son adversaire aurait pu esquiver totalement un coup sans pourtant le faire…
Sa réflexion se dissipa lorsque qu’un bruit siffla à son oreille. Une dague venait de fendre son épaule. Un gémissement s’échappa de ses lèvres tandis qu’il dirigeait sa main gauche à moitié cassée vers le ventre de son adversaire. Celui-ci, au lieu d’esquiver, se contenta de mettre son avant-bras sur la trajectoire du Shigan qu’avait lancé Toshiro. Le coup n’avait pas été violent : Le corps de Dameon était robuste, en plus de ça, la main du marine était affaiblie. Toshiro se baissa subitement. La dague qui lui avait poignardé l’épaule était toujours tenue par le Pirate , ainsi, elle s’arracha violement. Ao No Buredo tenta de faire tomber son ennemi en lui faisant un coup circulaire de la jambe.
Dameon, en voyant son adversaire se baisser, prévint le coup. Il sauta en arrière. Toshiro ne s’arrêta pas là. Il prit appui sur sa jambe et se propulsa vers son adversaire. L’épée scinda l’air juste à l’endroit où s’était trouvé la gorge de l’ange de la douleur quelques dizaines de secondes auparavant. Quelques dizaines de secondes… Un délai trop long pour un combat face à un grand pirate. Il glissa légèrement en reprenant son équilibre sur la glace. Il empoigna bien fortement son épée et se mit à ruer de coups son adversaire. Ce dernier, malgré ses réflexes, esquivait au dernier moment. Petit à petit plusieurs égratignures se formèrent sur le corps du pirate. Des égratignures sans importance mais assez douloureuse. Toshiro continua à attaquer frénétiquement en s’essoufflant : Plus qu’une chose comptait pour lui : Continuer à blesser Le pirate. Il lui vouait une haine qu’il avait ressenti qu’une seule foi…envers une seule personne… Une personne qu’il s’était juré de tuer (voir histoire de Toshiro).
D’un coup, tout perdit son sens. Pourquoi il voulait mourir ? Pourquoi se vouer maintenant à une vengeance qu’il aurait pu remettre à plus tard ?Une vengeance qu’il aurait pu accomplir en même temps qu’une autre. Mais c’était trop tard…
-Le jeu est fini.
Dameon avait cessé d’esquiver et avait attrapé violement Toshiro par la gorge. Lâchant son épée, il essaya d’écarter la prise du pirate mais sans succès.
D’un coup, il ressentie une vive douleur le long de son corps. Comme si son avant-bras avait perforé et que son corps soit parsemé de blessure. Il croyait qu’en un instant, son adversaire lui avait fait tout cela. Mais, baissant les yeux, que son avant-bras n’avait rien et que son corps n’avait que les blessures qu’il avait reçues. Il comprit. L’ange de la douleur pouvait transférer son mal à autrui. C’était pour cela qu’il avait fait exprès de recevoir de légères blessures. Mais sa douleur mêlée à celle de Toshiro était peu soutenable. Toshiro se débattait avec force pour se dégager, mais la douleur le paralysait et l’affaiblissait. Dameon lui donna un coup de genou en plein ventre, le calmant un peu.
Le marine abandonna. Après tout, les coups qu’il avait affligé à son adversaire était uniquement car ce dernier avait fait exprès de les encaisser. Il ne pourrait pas survivre. Ça ne servait plus à rien.
-Sache que ta douleur physique qui me cisèle le corps n’est rien à côté de ce que ressent mon cœur. Tu l’as détruit, tu l’as déchiqueté. Finit par dire Toshiro après avoir regardé Dameon dans les yeux. Que comptes-tu faire maintenant ? Me tuer ?
Dameon eu un ricanement méprisant.
-Te tuer ? Et exaucer ton vœu le plus cher ?
De sa main libre, Dameon prit sa dague et transperça avec le ventre de Toshiro. A partir de cela, tout devint flou dans son esprit. La douleur se multipliait, son sang coulait… Il lança un cri de douleur qui n’arrêta pas le pirate. Il était aveuglé… Il allait perdre connaissance… Une autre douleur perçante enveloppa sa jambe. Il s’abattit violement sur le sol. Un coup frappa sa nuque… Tout devenait noir… Il vit quelque chose. Quelque chose qui se démarqua d’un noir persistant. Une chose à qui il commença à vouer une dernière haine. Un autre coup lui fit perdre connaissance.
Ce qu’il avait vu ? Un voile blanc émergeant des profondeurs de la nuit.
Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
Je l'entendis au dernier moment. Le bruit de l'acier contre l'acier retentit tandis que je repoussai l'assaut de deux de ses tentacules avec mes poignards. Les lames froides qui terminaient ses appendices tranchèrent l'air autour de moi, comme furieux de m'avoir raté. Je reculai aussitôt d'un pas, laissant la dague de SlenderMan s'enfoncer dans la glace et, d'un large mouvement de bras, trancha le tentacule en question. Un cri retentit et à nouveau la glace rougit. C'est alors que, sous mes yeux, il repoussa... Au moins il était dépourvu de lame. Comme pour me contredire, il me fouetta le bras avec rage, y laissant une multitude de sillons ensanglantés. Des crochets hein... Encore de la douleur. Je bondis en avant, évitant une première attaque puis me baissai pour en éviter une seconde. Emporté par mon élan, je me laissai glisser sur la surface gelée du lac et enfonçai ma dague dans la jambe de mon adversaire. Il ne broncha pas et m'envoyer valser jusqu'à la berge d'un formidable coup de poing. J'essuyai le sang qui perlait de mes lèvres avec le dos de ma main et lançai :
- Pourquoi vouloir l'imiter ? J'avoue que je suis curieux.
- Hoho. Imiter ? Ne vois-tu donc pas que je suis un dieu, simple mortel ?
- Je ne vois qu'un imposteur, crachai-je avec mépris.
Un mépris teinté d'une arrogance divine. Après tout, n'avais-je pas été béni par le Dieu Noir en personne ? Il voulait que je sacrifie ce faux dieu en son nom. Et j'en avais plutôt envie moi aussi. Car il avait emmené Nocturne... A cette pensée, je perdis contrôle. La souffrance sembla exploser en moi, aussi bien physique que psychologique. Je la sentis qui renforçai mes muscles aussi je bondis en avant, non sans projeter des poignées de fines aiguilles. Les épines de métal constellèrent le corps de mon adversaire, l'empêchant ainsi de me voir venir. Lorsqu'il tenta d'esquiver, j'étais bien trop près. Mes deux dagues mordirent avidement son flanc gauche, y creusant deux trous desquels coulaient un sang sombre. SlenderMan tituba et se mit à reculer à pas lent, légèrement déséquilibré par le sol glissant. Et c'est là que je vis sa chair se mettre à se reconstituer... Lentement certes mais déjà la plaie saignait moins. Je me jetai alors sur ma victime, saisissant sa gorge d'une main, le plaquant contre la glace froide. Je lui projetai de terribles vagues de douleur tout en mutilant son corps à l'aide de mes aiguilles. Je me délectai quelques instant de ses gémissements avant de murmurer avec haine :
- Où as-tu emmener Nocturne ?
Sa voix d'outre tombe résonna comme si ce n'était pas lui mais la nuit qui me répondait . Ses tentacules s'agitaient dans l'air, mais je les savais impuissants : au moindre mouvement suspect, je lui tranchais la gorge ou lui transpercerais le coeur. Il me répondit donc, à travers le voile blanc qui couvrait son visage d'homme-poisson :
- Ho. Tu parles de cette femme au regard haineux ? Elle se trouve dans le dédale qui parcourt les souterrains d'Omnivium. Elle est condamnée à y mourir de faim. Tu n'as qu'à la rejoindre, une trappe se trouve juste à coté de ces deux mignonnes tombes...
Un léger rire s'échappa de sa gorge et je levai le bras pour lui asséner le coup de grâce mais... Le vent hurla et la nuit sembla s'assombrir. J’arrêtai mon mouvement pour regarder tout autour de moi.
C'est à ce moment que la brume décida enfin de s'aventurer au dessus des eaux gelées. Car il arrivait. Le Maître des Brumes... Sa silhouette empalée fit parcourir un léger frisson le long de mon échine. Même après lui avoir parlé, il était terrifiant. Le temps sembla se figer lorsqu'il posa le pied sur la glace. A pas lents, il avançait vers nous sans se soucier du sang qui souillait les lieux, ni du corps inanimé du marine. Lorsqu'il se fut placé à quelques mètres de nous, il dissipa les volutes blanches qui l'enlaçaient et, d'un mouvement de bras extrêmement rapide, il m'attaqua. Mes deux poignards s’entrechoquèrent violemment contre ses épées déchiquetées, et la force du choc me propulsa plusieurs mètres en arrière. Ainsi le Maître des Brumes voulait affronter l'imposteur nocturne ? A sa guise. Il me fallait retrouver ma chère Nocturne... Je m'enfonçais dans les noires ténèbres, juste après avoir trouvé la trappe. Ainsi l'imposteur n'avait pas menti.
Des couloirs sombres s'ouvraient à moi, vers les quatre points cardinaux, comme l'indiquait des dalles gravées. Celui qui avait construit ce labyrinthe semblait être des plus méthodiques. Retrouver mon ami s'annonçait mal... Et si je ne retrouvais jamais la sortie, je serais condamner à mon tour. Je secouai la tête pour chasser ses funestes pensées et m'enfonçais une aiguille dans la paume de ma main. Je regardai quelques secondes mon sang s'écouler puis me mit enfin en marche. La fine traînée rouge que je laissais derrière moi me sauverait la vie lorsque j'aurais à chercher la sortie. C'est à tâtons que j'avançais dans l'obscurité, faiblement éclairée toutefois par des Dials disséminées ici et là. La pierre était froide, et le clapotis de mon sang sur les dalles était le seul son qui parvenait à mes oreilles. Je venais d'entrer dans le dédale mais j'avais l'impression d'y être depuis des heures... C'est alors que sous mes doigts, je sentis que l'épais bloc de pierre qui composait le mur avait été gravé. Je revins sur mes pas et décrocha un Lumo-Dial afin de l'approcher des inscriptions. Il n'y avait que deux mots, deux noms à vrai dire. "Zihal'enmaje. Ded'aljsira." Le premier nom était celui d'un vieil empire, sur une île de GrandLine, Pandore m'en avait parlé... Le second devait forcément y être lié. Et si c'était une personne ? C'est alors que j'entendis un son, presque imperceptible. On aurait dit le vent... Sauf qu'il n'y avait nul vent dans ces souterrains. J'oubliai tout le reste et me focalisa sur ce léger bruit, un sourire sur les lèvres.
- Tu es la Brume, je suis la Nuit. Lâcha SlenderMan. Il ne peut y avoir qu'un seul dieu sur cette île...
- Je ne suis pas la Brume, je ne suis pas un dieu. Les brumes aiment simplement mon corps privé de chaleur, après tout je ne suis rien de plus qu'un cadavre. Un vieil épouvantail abandonné.
D'un bond, celui que l'on surnommait Maître des Brumes couvrit la distance qui le séparait de son adversaire et abattit ses deux lames droit sur lui. Mais ce dernier venait de se mettre hors de portée. La plaie qui déchirait son flanc ne saignait plus... Certes il devait souffrir atrocement, mais c'est comme s'il n'était plus blessé. Quel pouvoir de régénération digne d'un mollusque des fonds marins ! SlenderMan agita ses tentacules dans l'air et les fit plonger droit sur l'épéiste, lame vers l'avant. Ce dernier se baissa et, tournant rapidement sur lui même, dévia chacune des attaques. Il souffla alors en se relevant :
- Argent... Étain.
Il lâcha l'un de ses sabres et se saisit de la longue chaîne métallique qu'il portait autour du cou, avant de fouetter l'air avec violence. Les maillons de fer s'enroulèrent autour de la jambe de l'imposteur. Et le Maître des brumes tira. Alors que SlenderMan était encore en l'air, le jeune homme lâcha sa chaîne et, après avoir repris sa deuxième épée, frappa le flanc déjà blessé avec ses deux lames.
-Acier.
Le sang gicla et l'homme-poisson fut projeter à toute vitesse contre un arbre. Le bois craqua bruyamment : hélas les os étaient intact. L'épéiste ne s'arrêta pas là, fonçant vers son ennemi, pointe vers sa gorge. Mais il ne rencontra qu'écorce. Un cri s'échappa des lèvres du Maître des Brumes tandis qu'une demi-douzaine de lame s'enfonçaient dans son dos... Le rire terrifiant de l'imposteur résonna jusqu'aux confins de la forêt. Puis il retira brusquement ses poignards... Et cessa aussitôt de rire. Des plaies ne coulaient aucun sang. Tout au plus quelques brins de pailles tombèrent au sol. SlenderMan pâlit devenant aussi blanc que le voile qui dissimulait son visage. Il recula d'un pas mal assuré et glissa, tombant à la renverse sur la glace.
- Qu... Quel est ce maléfice ? Pourquoi ne saignes-tu pas ? Ces... Ces lances et ces flèches... Elles traversent vraiment ton corps ? Balbutia la créature tentaculaire, la voix déformée par la peur.
- Oh ? Je croyais faire face à un dieu. Ce genre d'immortalité te serait-elle étrangère ? Imposteur...
Le Maître des Brumes leva son bras droit, prêt à achever sa pitoyable proie, quand celle ci bondit soudainement vers l'avant comme mu par un instinct de survie. Il parvint à tracer une grande entaille en travers du ventre de son adversaire, un endroit épargné par lances et flèches. Le jeune homme grimaça en sentant la paille quitter son corps, l'affaiblissant peu à peu. Laissant tomber une épée, il ferma la plaie à l'aide de sa main gauche et, d'un mouvement circulaire, trancha la moitié des tentacules noirs en guise de représailles. Cet imposteur n'était pas si faible que ça après tout. Mais il n'était certainement pas assez fort pour vaincre le Maître des Brumes... Un flot écarlate jaillit alors qu'une épée à la lame déchiquetée sortait du dos de SlenderMan... Lorsque ce dernier cracha du sang, le voile blanc qui dissimulait son visage inhumain se teinta de rouge. Il lança, mu par un fol espoir :
- Attends ! Je... Je sais où est la personne que tu cherches !
- Tu... Tu le sais ?
Il arrêta d'enfoncer son sabre, comme pétrifié. Était-ce un mensonge ? Comment pouvait-il savoir ? Il lâcha la poignée de son épée et utilisa sa chaîne pour le ligoter à un arbre. Le sang de l'imposteur coulait lentement au sol, la vie s'échappait peu à peu de lui... Il souffla, comme pour essayer de survivre le plus longtemps possible :
- Cette personne n'est pas sur cette île... Elle ne l'a jamais été. Quitte cette île et laisse moi en paix, je t'en supplie... Je suis un dieu ici, tu n'imagine pas ce que ma mort provoquerais ! Sans croyance, les hommes dépérissent, se retournent les uns contre les autres. Tout ce que je fais c'est pour leur bien ! Je suis leur dieu...
Un élan de pitié traversa le coeur empalé du Maître des Brumes. Cette créature était tout simplement folle à lier, elle ne réalisait pas véritablement le mal qu'elle avait causé : elle était persuadée de faire le bien ! Le jeune épéiste se surprit à compatir... N'était-il pas fou lui aussi ? Il désirait la mort et refusait de se la donner, il pourchassait une personne sans relâche, mais refusait de se venger. C'est sur un ton las et fatigué qu'il répliqua :
- Je ne demande pas où elle n'est pas. Ce que je veux savoir c'est où elle se trouve. Et il semblerait que tu ne le saches pas plus que moi...
- S.. Si ! Des rumeurs courent, on dit qu'elle serait allé sur GrandLine.
- Et pourquoi n'ai-je pas entendu ces rumeurs ? Gronda le Maître des Brumes.
S'affaiblissant de minute en minute, SlenderMan était gagné par la panique. Il se savait perdu désormais, il ne pouvait continuer à mentir. S'il avait réussi à l'entendre parler de celle qu'il recherchait, il ne savait rien de plus... Il décida de garder le silence. Il allait mourir certes, mais de la même façon qu'il a vécu : seul, oublié et dans le silence le plus total.
- L'aube jugera pour moi... Murmura alors l'épéiste. Si tu survis jusque là.
Le bruit ressemblait de moins en moins au vent. Le bruit devenait peu à peu des voix... Mais il ne s'agissaient pas d'éclats de rire ou de voix fortes, oh non. On aurait dit une sorte d'halètement, ou de gémissement. Un son lancinant qui semblait ne jamais devoir s'arrêter. Au fur et à mesure que je me rapprochais, je constatai qu'il s'agissait bel et bien de gémissements, entrecoupés de faibles sanglots. Un mot fit aussitôt irruption dans mon esprit... Agonie. Je savais que jamais Nocturne ne montrerais sa douleur, même au porte de la mort. Un sourire étira mes lèvres. En revanche, elle était bien du genre à donner une mort extrêmement lente à ses proies, uniquement pour avoir la joie de contempler leur douleur, le plaisir de les regarder mourir... C'est alors que je la vis, cette sublime silhouette penchée au dessus d'un corps. Ah ma chère Nocturne... Lorsqu'elle m'entendit, elle releva la tête dardant sur moi ses prunelles brûlantes de haine et son sourire sadique.
- Capitaine. Vous arrivez au bon moment, il s'apprête tout juste à quitter ce monde dans la souffrance.
Je souris avant de l'achever rapidement d'un coup en plein coeur.
- On a pas le temps.
La panthère noire siffla de colère mais ne protesta pas plus. Après tout elle s'était déjà amusé à le voir mourir pendant des heures. Cette femme était bien plus folle que moi. Mais je l'aimais, elle était mon amie. Je lui montrai le sang qui coulait doucement de ma main et nous nous mîmes en route pour la sortie de ce dédale, suivant cet écarlate fil d’Ariane.
Lorsque j'émergeais enfin de ces souterrains, la nuit s'était éclaircie L'aube était là, et elle colorait la lugubre forêt de rose, de mauve et d’indigo. Le Maître des Brumes était là, assis sur l'eau gelé, les yeux rivés sur l'imposteur, enchaîné à un arbre, une épée dans le ventre. Sans un regard vers moi, l'épéiste lança :
- L'aube est arrivée. Quel va être son jugement ?
- Oh, tu attendais ton capitaine ? Ricanai-je en avançant vers celui qui avait cru être un dieu.
Je chatouillai sa gorge avec mes poignards et lui posai une dernière question :
- Es-tu celui qui a amené l'Angel's Lament à bon port ?
- De... De quoi ? Je... Ne comprend... pas...
Il était à bout de force, sur le point de mourir. Tant de morts sur cette île, j'en frissonnai presque. Mais cela ne me dérangeait nullement. Après tout, j'étais si souvent devenu la mort elle même. Je jetai un coup d'oeil au Maître des Brumes qui me fixait à travers ses cheveux. Il acquiesça avant de se détourner... Azura s'esclaffa derrière moi :
- Tues ce faible petit insecte. Il ne ment pas, je le vois bien. Il est donc inutile.
- Haha tes désirs sont des ordres, chère Azura.
Un léger mouvement de bras et ce fut finit. Laissant son cadavre ici, afin que les habitants de l'île puissent voir que leur dieu était mort, atrocement mutilé. L'épéiste récupéra ses armes et me suivit sans un mot jusqu'à mon navire, où Pandore et Malphas nous attendait. La jeune femme se jeta dans non bras à Azura et moi, tandis que le corbeau volait autour de nous en croassant joyeusement. Quel soulagement, tout le monde était sauf ! J'étais si heureux entouré de mes amis.
Le soleil levant dardait toujours ses rayons colorés sur la forêt qui, de nuit si sinistre, en devenait presque enchanteresse. Et pourtant je la voyais, l'étrange silhouette sombre qui ondulait entre les troncs, son corps grouillant de tentacules d'ombres, son absence de véritable visage, ces yeux s'ouvrant au hasard sur sa masse ténébreuses... Le Dieu Noir m'avait guidé sur cette île depuis le début : la feuille, le port, la bénédiction. Ou peut-être tout cela avait été le fruit du hasard ? Je sortis le dessin macabre de ma poche et le contempla une dernière fois, avant de le laisser s'envoler, emportée par le vent. Elle se rapprochait de l'île, rejoignant son maître et auteur. Ou était-ce encore le hasard ? Je souriais en pensant à tous les mystères de ce monde lorsque le Maître des Brumes s'approcha de moi. Je réalisai que je ne savais rien de lui mais que je l'avais enrôlé dans mon équipage : oui j'étais bel et bien fou moi aussi. Je lançai sur un ton nonchalant :
- Comment t'appelles-tu ?
- Rashek.
- Bienvenue sur l'Angel's Lament, navire de Dameon Kaliban, l'Ange de la Douleur. Je jure de t'aider dans ta quête, Rashek l'Immortel... Nous retrouverons cette personne qui t'as tant fait souffrir.
- Merci... Souffla l'épéiste, des larmes chaudes coulant sur ses joues. Merci !
Il tomba à genoux, les yeux rivés sur l'astre solaire qui s'était enfin levé.
Il s'agissait pour lui de l'aube d'une nouvelle vie...
- Pourquoi vouloir l'imiter ? J'avoue que je suis curieux.
- Hoho. Imiter ? Ne vois-tu donc pas que je suis un dieu, simple mortel ?
- Je ne vois qu'un imposteur, crachai-je avec mépris.
Un mépris teinté d'une arrogance divine. Après tout, n'avais-je pas été béni par le Dieu Noir en personne ? Il voulait que je sacrifie ce faux dieu en son nom. Et j'en avais plutôt envie moi aussi. Car il avait emmené Nocturne... A cette pensée, je perdis contrôle. La souffrance sembla exploser en moi, aussi bien physique que psychologique. Je la sentis qui renforçai mes muscles aussi je bondis en avant, non sans projeter des poignées de fines aiguilles. Les épines de métal constellèrent le corps de mon adversaire, l'empêchant ainsi de me voir venir. Lorsqu'il tenta d'esquiver, j'étais bien trop près. Mes deux dagues mordirent avidement son flanc gauche, y creusant deux trous desquels coulaient un sang sombre. SlenderMan tituba et se mit à reculer à pas lent, légèrement déséquilibré par le sol glissant. Et c'est là que je vis sa chair se mettre à se reconstituer... Lentement certes mais déjà la plaie saignait moins. Je me jetai alors sur ma victime, saisissant sa gorge d'une main, le plaquant contre la glace froide. Je lui projetai de terribles vagues de douleur tout en mutilant son corps à l'aide de mes aiguilles. Je me délectai quelques instant de ses gémissements avant de murmurer avec haine :
- Où as-tu emmener Nocturne ?
Sa voix d'outre tombe résonna comme si ce n'était pas lui mais la nuit qui me répondait . Ses tentacules s'agitaient dans l'air, mais je les savais impuissants : au moindre mouvement suspect, je lui tranchais la gorge ou lui transpercerais le coeur. Il me répondit donc, à travers le voile blanc qui couvrait son visage d'homme-poisson :
- Ho. Tu parles de cette femme au regard haineux ? Elle se trouve dans le dédale qui parcourt les souterrains d'Omnivium. Elle est condamnée à y mourir de faim. Tu n'as qu'à la rejoindre, une trappe se trouve juste à coté de ces deux mignonnes tombes...
Un léger rire s'échappa de sa gorge et je levai le bras pour lui asséner le coup de grâce mais... Le vent hurla et la nuit sembla s'assombrir. J’arrêtai mon mouvement pour regarder tout autour de moi.
C'est à ce moment que la brume décida enfin de s'aventurer au dessus des eaux gelées. Car il arrivait. Le Maître des Brumes... Sa silhouette empalée fit parcourir un léger frisson le long de mon échine. Même après lui avoir parlé, il était terrifiant. Le temps sembla se figer lorsqu'il posa le pied sur la glace. A pas lents, il avançait vers nous sans se soucier du sang qui souillait les lieux, ni du corps inanimé du marine. Lorsqu'il se fut placé à quelques mètres de nous, il dissipa les volutes blanches qui l'enlaçaient et, d'un mouvement de bras extrêmement rapide, il m'attaqua. Mes deux poignards s’entrechoquèrent violemment contre ses épées déchiquetées, et la force du choc me propulsa plusieurs mètres en arrière. Ainsi le Maître des Brumes voulait affronter l'imposteur nocturne ? A sa guise. Il me fallait retrouver ma chère Nocturne... Je m'enfonçais dans les noires ténèbres, juste après avoir trouvé la trappe. Ainsi l'imposteur n'avait pas menti.
Des couloirs sombres s'ouvraient à moi, vers les quatre points cardinaux, comme l'indiquait des dalles gravées. Celui qui avait construit ce labyrinthe semblait être des plus méthodiques. Retrouver mon ami s'annonçait mal... Et si je ne retrouvais jamais la sortie, je serais condamner à mon tour. Je secouai la tête pour chasser ses funestes pensées et m'enfonçais une aiguille dans la paume de ma main. Je regardai quelques secondes mon sang s'écouler puis me mit enfin en marche. La fine traînée rouge que je laissais derrière moi me sauverait la vie lorsque j'aurais à chercher la sortie. C'est à tâtons que j'avançais dans l'obscurité, faiblement éclairée toutefois par des Dials disséminées ici et là. La pierre était froide, et le clapotis de mon sang sur les dalles était le seul son qui parvenait à mes oreilles. Je venais d'entrer dans le dédale mais j'avais l'impression d'y être depuis des heures... C'est alors que sous mes doigts, je sentis que l'épais bloc de pierre qui composait le mur avait été gravé. Je revins sur mes pas et décrocha un Lumo-Dial afin de l'approcher des inscriptions. Il n'y avait que deux mots, deux noms à vrai dire. "Zihal'enmaje. Ded'aljsira." Le premier nom était celui d'un vieil empire, sur une île de GrandLine, Pandore m'en avait parlé... Le second devait forcément y être lié. Et si c'était une personne ? C'est alors que j'entendis un son, presque imperceptible. On aurait dit le vent... Sauf qu'il n'y avait nul vent dans ces souterrains. J'oubliai tout le reste et me focalisa sur ce léger bruit, un sourire sur les lèvres.
- Tu es la Brume, je suis la Nuit. Lâcha SlenderMan. Il ne peut y avoir qu'un seul dieu sur cette île...
- Je ne suis pas la Brume, je ne suis pas un dieu. Les brumes aiment simplement mon corps privé de chaleur, après tout je ne suis rien de plus qu'un cadavre. Un vieil épouvantail abandonné.
D'un bond, celui que l'on surnommait Maître des Brumes couvrit la distance qui le séparait de son adversaire et abattit ses deux lames droit sur lui. Mais ce dernier venait de se mettre hors de portée. La plaie qui déchirait son flanc ne saignait plus... Certes il devait souffrir atrocement, mais c'est comme s'il n'était plus blessé. Quel pouvoir de régénération digne d'un mollusque des fonds marins ! SlenderMan agita ses tentacules dans l'air et les fit plonger droit sur l'épéiste, lame vers l'avant. Ce dernier se baissa et, tournant rapidement sur lui même, dévia chacune des attaques. Il souffla alors en se relevant :
- Argent... Étain.
Il lâcha l'un de ses sabres et se saisit de la longue chaîne métallique qu'il portait autour du cou, avant de fouetter l'air avec violence. Les maillons de fer s'enroulèrent autour de la jambe de l'imposteur. Et le Maître des brumes tira. Alors que SlenderMan était encore en l'air, le jeune homme lâcha sa chaîne et, après avoir repris sa deuxième épée, frappa le flanc déjà blessé avec ses deux lames.
-Acier.
Le sang gicla et l'homme-poisson fut projeter à toute vitesse contre un arbre. Le bois craqua bruyamment : hélas les os étaient intact. L'épéiste ne s'arrêta pas là, fonçant vers son ennemi, pointe vers sa gorge. Mais il ne rencontra qu'écorce. Un cri s'échappa des lèvres du Maître des Brumes tandis qu'une demi-douzaine de lame s'enfonçaient dans son dos... Le rire terrifiant de l'imposteur résonna jusqu'aux confins de la forêt. Puis il retira brusquement ses poignards... Et cessa aussitôt de rire. Des plaies ne coulaient aucun sang. Tout au plus quelques brins de pailles tombèrent au sol. SlenderMan pâlit devenant aussi blanc que le voile qui dissimulait son visage. Il recula d'un pas mal assuré et glissa, tombant à la renverse sur la glace.
- Qu... Quel est ce maléfice ? Pourquoi ne saignes-tu pas ? Ces... Ces lances et ces flèches... Elles traversent vraiment ton corps ? Balbutia la créature tentaculaire, la voix déformée par la peur.
- Oh ? Je croyais faire face à un dieu. Ce genre d'immortalité te serait-elle étrangère ? Imposteur...
Le Maître des Brumes leva son bras droit, prêt à achever sa pitoyable proie, quand celle ci bondit soudainement vers l'avant comme mu par un instinct de survie. Il parvint à tracer une grande entaille en travers du ventre de son adversaire, un endroit épargné par lances et flèches. Le jeune homme grimaça en sentant la paille quitter son corps, l'affaiblissant peu à peu. Laissant tomber une épée, il ferma la plaie à l'aide de sa main gauche et, d'un mouvement circulaire, trancha la moitié des tentacules noirs en guise de représailles. Cet imposteur n'était pas si faible que ça après tout. Mais il n'était certainement pas assez fort pour vaincre le Maître des Brumes... Un flot écarlate jaillit alors qu'une épée à la lame déchiquetée sortait du dos de SlenderMan... Lorsque ce dernier cracha du sang, le voile blanc qui dissimulait son visage inhumain se teinta de rouge. Il lança, mu par un fol espoir :
- Attends ! Je... Je sais où est la personne que tu cherches !
- Tu... Tu le sais ?
Il arrêta d'enfoncer son sabre, comme pétrifié. Était-ce un mensonge ? Comment pouvait-il savoir ? Il lâcha la poignée de son épée et utilisa sa chaîne pour le ligoter à un arbre. Le sang de l'imposteur coulait lentement au sol, la vie s'échappait peu à peu de lui... Il souffla, comme pour essayer de survivre le plus longtemps possible :
- Cette personne n'est pas sur cette île... Elle ne l'a jamais été. Quitte cette île et laisse moi en paix, je t'en supplie... Je suis un dieu ici, tu n'imagine pas ce que ma mort provoquerais ! Sans croyance, les hommes dépérissent, se retournent les uns contre les autres. Tout ce que je fais c'est pour leur bien ! Je suis leur dieu...
Un élan de pitié traversa le coeur empalé du Maître des Brumes. Cette créature était tout simplement folle à lier, elle ne réalisait pas véritablement le mal qu'elle avait causé : elle était persuadée de faire le bien ! Le jeune épéiste se surprit à compatir... N'était-il pas fou lui aussi ? Il désirait la mort et refusait de se la donner, il pourchassait une personne sans relâche, mais refusait de se venger. C'est sur un ton las et fatigué qu'il répliqua :
- Je ne demande pas où elle n'est pas. Ce que je veux savoir c'est où elle se trouve. Et il semblerait que tu ne le saches pas plus que moi...
- S.. Si ! Des rumeurs courent, on dit qu'elle serait allé sur GrandLine.
- Et pourquoi n'ai-je pas entendu ces rumeurs ? Gronda le Maître des Brumes.
S'affaiblissant de minute en minute, SlenderMan était gagné par la panique. Il se savait perdu désormais, il ne pouvait continuer à mentir. S'il avait réussi à l'entendre parler de celle qu'il recherchait, il ne savait rien de plus... Il décida de garder le silence. Il allait mourir certes, mais de la même façon qu'il a vécu : seul, oublié et dans le silence le plus total.
- L'aube jugera pour moi... Murmura alors l'épéiste. Si tu survis jusque là.
Le bruit ressemblait de moins en moins au vent. Le bruit devenait peu à peu des voix... Mais il ne s'agissaient pas d'éclats de rire ou de voix fortes, oh non. On aurait dit une sorte d'halètement, ou de gémissement. Un son lancinant qui semblait ne jamais devoir s'arrêter. Au fur et à mesure que je me rapprochais, je constatai qu'il s'agissait bel et bien de gémissements, entrecoupés de faibles sanglots. Un mot fit aussitôt irruption dans mon esprit... Agonie. Je savais que jamais Nocturne ne montrerais sa douleur, même au porte de la mort. Un sourire étira mes lèvres. En revanche, elle était bien du genre à donner une mort extrêmement lente à ses proies, uniquement pour avoir la joie de contempler leur douleur, le plaisir de les regarder mourir... C'est alors que je la vis, cette sublime silhouette penchée au dessus d'un corps. Ah ma chère Nocturne... Lorsqu'elle m'entendit, elle releva la tête dardant sur moi ses prunelles brûlantes de haine et son sourire sadique.
- Capitaine. Vous arrivez au bon moment, il s'apprête tout juste à quitter ce monde dans la souffrance.
Je souris avant de l'achever rapidement d'un coup en plein coeur.
- On a pas le temps.
La panthère noire siffla de colère mais ne protesta pas plus. Après tout elle s'était déjà amusé à le voir mourir pendant des heures. Cette femme était bien plus folle que moi. Mais je l'aimais, elle était mon amie. Je lui montrai le sang qui coulait doucement de ma main et nous nous mîmes en route pour la sortie de ce dédale, suivant cet écarlate fil d’Ariane.
Lorsque j'émergeais enfin de ces souterrains, la nuit s'était éclaircie L'aube était là, et elle colorait la lugubre forêt de rose, de mauve et d’indigo. Le Maître des Brumes était là, assis sur l'eau gelé, les yeux rivés sur l'imposteur, enchaîné à un arbre, une épée dans le ventre. Sans un regard vers moi, l'épéiste lança :
- L'aube est arrivée. Quel va être son jugement ?
- Oh, tu attendais ton capitaine ? Ricanai-je en avançant vers celui qui avait cru être un dieu.
Je chatouillai sa gorge avec mes poignards et lui posai une dernière question :
- Es-tu celui qui a amené l'Angel's Lament à bon port ?
- De... De quoi ? Je... Ne comprend... pas...
Il était à bout de force, sur le point de mourir. Tant de morts sur cette île, j'en frissonnai presque. Mais cela ne me dérangeait nullement. Après tout, j'étais si souvent devenu la mort elle même. Je jetai un coup d'oeil au Maître des Brumes qui me fixait à travers ses cheveux. Il acquiesça avant de se détourner... Azura s'esclaffa derrière moi :
- Tues ce faible petit insecte. Il ne ment pas, je le vois bien. Il est donc inutile.
- Haha tes désirs sont des ordres, chère Azura.
Un léger mouvement de bras et ce fut finit. Laissant son cadavre ici, afin que les habitants de l'île puissent voir que leur dieu était mort, atrocement mutilé. L'épéiste récupéra ses armes et me suivit sans un mot jusqu'à mon navire, où Pandore et Malphas nous attendait. La jeune femme se jeta dans non bras à Azura et moi, tandis que le corbeau volait autour de nous en croassant joyeusement. Quel soulagement, tout le monde était sauf ! J'étais si heureux entouré de mes amis.
Le soleil levant dardait toujours ses rayons colorés sur la forêt qui, de nuit si sinistre, en devenait presque enchanteresse. Et pourtant je la voyais, l'étrange silhouette sombre qui ondulait entre les troncs, son corps grouillant de tentacules d'ombres, son absence de véritable visage, ces yeux s'ouvrant au hasard sur sa masse ténébreuses... Le Dieu Noir m'avait guidé sur cette île depuis le début : la feuille, le port, la bénédiction. Ou peut-être tout cela avait été le fruit du hasard ? Je sortis le dessin macabre de ma poche et le contempla une dernière fois, avant de le laisser s'envoler, emportée par le vent. Elle se rapprochait de l'île, rejoignant son maître et auteur. Ou était-ce encore le hasard ? Je souriais en pensant à tous les mystères de ce monde lorsque le Maître des Brumes s'approcha de moi. Je réalisai que je ne savais rien de lui mais que je l'avais enrôlé dans mon équipage : oui j'étais bel et bien fou moi aussi. Je lançai sur un ton nonchalant :
- Comment t'appelles-tu ?
- Rashek.
- Bienvenue sur l'Angel's Lament, navire de Dameon Kaliban, l'Ange de la Douleur. Je jure de t'aider dans ta quête, Rashek l'Immortel... Nous retrouverons cette personne qui t'as tant fait souffrir.
- Merci... Souffla l'épéiste, des larmes chaudes coulant sur ses joues. Merci !
Il tomba à genoux, les yeux rivés sur l'astre solaire qui s'était enfin levé.
Il s'agissait pour lui de l'aube d'une nouvelle vie...
Unholyscream- Great Old One
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Re: Le Filet de la Nuit
Le ciel pleurait…
Il était gris, sombre, larmoyant.
Cette beauté mélancolique était admirée par un cœur allongé sur la glace. Un cœur mutilé par la tristesse et par la haine. Un cœur qui ne pourrait plus jamais ressentir de vraie joie. Sa joie était noyée dans le sang. Le sang de ceux qui lui étaient chers. Ce cœur battait encore dans la poitrine de Toshiro.
Le marine reprit connaissance soudainement mais garda les yeux fermés. Il avait peur de les ouvrir et d’affronter la vérité en face. Il aurait tout donné pour se réveiller dans son lit à la base de South Blue et constater que c’était un mauvais rêve. Tout donné… Mais, il n’avait rien de tel à offrir. Il avait tout perdu… Sauf sa vie cruellement épargnée. Une vie insignifiante.
Enfin, il se décida. Ses paupières se levèrent doucement : Un ciel gris… Il était bien sur le lac. Son espoir d’évanouit. Ils étaient morts… réellement morts. Il ne les reverrait plus jamais ! Son âme sombra…
Comme si elle s’était sournoisement caché pour surgir au meilleur moment, la douleur de ses blessures l’envahie, se mêlant cruellement à la tristesse.
Toshiro poussa un cri plaintif. Le ciel avait cessé de faire tomber ses larmes sur la terre des hommes. Seul Toshiro pleurait.
Un cri déchirant scinda à nouveau l’air.
-Pourquoi….Pourquoi m’as-tu laissé en vie… ? Sanglota-t-il en regardant le soleil se lever. Pourquoi ne m’as-tu pas tué comme tu l’as fait avec les autres ???!!!
Il avait crié la dernière phrase. Il voulait une réponse, même s’il l’avait déjà.
« Te tuer ? Et exaucer ton vœu le plus cher ? »
Ces mots impitoyables retentissaient dans sa tête à chaque que son corps était en proie à un autre élancement de douleur. Il saisit sa tête et commença à se tortiller énergiquement. Il se haïssait, tout était de sa faute, c’était à cause de lui qu’ils étaient allés dans la forêt. En vérité, il avait provoqué son propre malheur, il ne méritait plus de vivre.
La brume se leva.
-Dégage ! Lui cria Toshiro.
La brume ne l’écouta pas. Ses volutes blanchâtres continuèrent à flotter gracieusement autour du lac, se rapprochant petit à petit de la lame bleue. Le marine arrêta ses gesticulations et regarda la Brume s’approcher et finir par l’entourer .Il eut un sentiment d’étouffement, comme si la brume essayer de s’emparer de lui. Il aurait voulu se laisser faire, mais lorsque qu’il commença son abandon, un sentiment de chaleur l’enveloppa. Cette chaleur ne pouvait pas venir de la brume …. Mais comment ?
Toshiro tendit la main, comme pour saisir la fumée, mais celle-ci s’était éloignée. Elle se dirigeait vers la forêt.
Ce sentiment… C’était le sentiment qu’il ressentait en pensant à ses amis. Et si ?
Il se releva en trombe et commença à suivre la brume en fuite. A peine avait-il fait 3 pas que le sol de glace céda sous ses pieds. Il se retrouva encore une fois dans l’eau. Après tout, c’était que son imagination, à quoi bon suivre la brume ?
Le froid l’envahie, un froid qui ne faisait qu’accentuer le contraste entre la sensation agréable qu’il avait ressentie un peu plus tôt. Une lueur d’espoir s’enflamma en lui. Une flamme qui lui donna la force nécessaire pour remonter à la surface. Il se projeta hors de l’eau. La brume venait de disparaître derrière un arbre. Il se précipita en sa direction. La douleur qui se multipliait au fil des pas lui donnait de plus en plus de volonté. Ses amis étaient prisonniers de la brume, il en était sûr.
-Attends sale lâche ! Cria Toshiro en perdant la brume de vue.
Son pied heurta un relief du sol boueux et il trébucha. Poussant un juron, Toshiro jeta un coup d’œil précipité sur ce qui l’avait fait tomber. La lame bleue se figea. C’était la tombe qu’il avait creusé pour Johny. Pourquoi suivre désespérément la brume ? Ce n’était que fuir les faits. Il avait lui-même creusé la tombe de ses deux amis, il ne pouvait pas le nier.
-Pourtant. Murmura Toshiro.
Il détourna son regard de la tombe et il se remit à la recherche de la brume. Il aperçut les volutes blanchâtres se lover autour d’un arbre.
-Redescend ! Lui cria Ao Buredo.
La brume entreprit une descente vertigineuse et s’éloigna au pas de course, suivie de près par la lame bleue qui ne lâchait pas l’affaire.
-Arrête ! Reviens ! Lâche ! Tu n’es qu’un lâche ! Rugit Toshiro.
Il courait de toutes ses forces à travers la forêt. Il heurta une branche en plein ventre, mais elle ne l’arrêta pas. Une autre branche lui écorcha le bras avec force. On aurait dit que la forêt voulait le ralentir, mais sa détermination ne céda pas. Il devait la rattraper coute que coute. Il tremblait de peur et d’excitation.
La volute blanche perdait du terrain, il finirait par la rattraper. Soudain, la brume s’arrêta net. Toshiro, ne voulant pas perdre l’occasion, sauta sur elle. Il fut entouré par le sentiment de chaleur. Plus rien comptait pour lui. Il voulait que cela dure éternellement. Vivre entouré par la fumée blanchâtre ne le dérangeait pas.
Soudain, il entendit des voix. Des voix apeurées, demandant grâce…la grâce du dieu noir. Elles étaient désespérées. L’agréable sensation se dissipa. Après tout, ils étaient morts…à quoi bon continuer…
D’autres voix s’élevèrent, plus puissantes que les autres, mais elles n’étaient pas craintifs. C’était des voix assurés, rayonnantes de bonheur. Ses voix lui étaient familière…C’était celle de ses amis…Ainsi ils étaient heureux ? Le bonheur l’envahie.
Il aurait tout donné pour être avec eux….Au faite, il pouvait tout donner !
-Tu as capturé leurs âme, c’est bien cela, brume ? Demanda Toshiro d’une voix assuré en se relevant.
Il était aveuglé par le bonheur. Il caressa sa lame…
-Brume, ça ne te dérange pas si je me mêle aux autres Questionna Toshiro.
Ao Buredo sourit. Il dégaina son épée. Son sang coula…
Il était heureux. Il comprit alors que la mort n’était pas la pire des choses, il l’avait accueilli à bras ouvert. Il s’était laissé emmener par elle.
Son rêve avait été exaucé.
Et tout est bien qui finit bien
(Ou pas puisque la brume n’était que le fruit de son imagination)
(Ou pas puisque la brume n’était que le fruit de son imagination)
Mayoua- Mini-Démon
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Re: Le Filet de la Nuit
Résumé de l'aventure :
-Toshiro et ses kids débarquent sur une ile accompagné d’une nouvelle recrue a la recherche de slenderman (c’est lui qui va vous trouver )
-Les anges de la douleur ayant récupéré une mystérieuse page font route vers Omnium, poussé par la mystérieuse légende du dieu sombre. Et Dameon voit une grande silhouette sans visage sur la côte aussi
...
Oh bordel
-Modray qui n’a peur de rien part en chasse du Slender tout seul. Ses collègues marines en font de même de leur côté, mais Ishin disparait et se réveille seul dans une forêt noire avec un notre de papier devant lui. Let the game begin !
-Les anges de la douleur son attaqué pendant leur petite promenade nocturne et Nocturne (justement) se fait enlever par la brume.
-Ishin se fait avoir, Modray aussi ; et les trois marines restant font une découverte encore pire que slenderman
-Après une brève altercation avec les anges de la douleur, les marines prennent la fuite. Dameon par en chasse de Toshiro mais fait en chemin une rencontre à laquelle il ne s’attendait pas. D’un autre côté, le serpent à plume réussit à tuer Johnny après un bref affrontement.
-Irina connait elle aussi un sort tragique sous la faux de Pandore tandis que Toshiro revenu sur ses pas retrouve le corps sans vie de ses compagnons. Ishin se réveille dans un labyrinthe sous terrain ou il est enfermé en compagnie de Nocturne.
-Tentant de fuir les deux prédateurs à ses trousses, Nocturne et Slender, Ishin se perd dans le labyrinthe. Et c’est Nocturne qui aura le plaisir de savourer sa chasse. A la surface, Dameon retrouve lui aussi sa proie qui vient d’enterrer ses deux compagnons.
-Dameon finit par mettre à mort Toshiro après un combat palpitant et est rejoint par (le faux) dieu Noir.
-Le combat entre Dameon est interrompu par le maitre des brumes. L’ange de la douleur descend dans les sous terrain à la recherche de Nocturne tandis que les deux dieux s’affrontent à la surface. Après leur combat, Dameon décide d’achever l’imposteur vaincu et est rejoint par Rashek.
-Toshiro encore en vie retrouve la brume dans la forêt et se fait harakiri pour rester avec les ames de ses amis dans la brume, c’est beau
FIN
Récompenses :
Unho :
Dameon : +7.000.000 Berry’s
Pandore : +6.000.000 Berry’s
Malphas : +6.000.000 Berry’s
Pandore : +6.000.000 Berry’s
Rashek : +6.000.000 Berry’s x2 (première aventure) = 12.000.000 Berry’s
Mayou :
Toshiro : 0 Dourikis (mort)
Johnny : 0 Dourikis (mort)
Irina : 0 Dourikis (mort)
Ishin : 0 Dourikis (mort)
Modray 0 Dourikis (mort) x2 (première aventure) = 0 Dourikis (j’aime les maths )
Pensez à éditer vos fiche (enfin pas toi Mayoua )
Commentaire :
Tout d’abord super aventure, une ambiance juste géniale, bien glauque et oppressante que vous maitrisez vraiment
Mais l’aventure a quand même des points négatifs, cette pu**** de narration a la première personne
Ce qui fait que en lisant on passe d’une narration a la première personne (point de vue de Ishin), puis d’une narration a la troisième personne de mayou puisque Ishin n’est pas présent. Avant de passer à une narration à la première personne (point de vue Dameon) suivit par une narration à la troisième puisque post de Unho ou Dameon n’est pas présent.
Autant cette narration à la première personne renforce l’immersion dans le récit, autant les changements trop nombreux entre les posteurs ou entre différents protagonistes cassent un peu le rythme et son quelques peu déroutant.
Mais une très bonne aventure quand même dans l’ensemble, félicitation a vous deux
Lockation de l'aventure !
-ED-- Conquérant de l'univers
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