La traque sans fin
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La traque sans fin
La traque sans fin
Aventure de Perona Sama et de Eishi
Garami- Terre en vue. Pour appuyer ses paroles, elle tendit un doigt dans la direction dans laquelle elle discernait à présent une masse sombre.
Eishi depuis le poste de commande plissa les yeux mais, hormis l’océan se déployant à l’infini sous un ciel d’été, il ne voyait pour sa part absolument rien. Cela ne l’étonna pas outre mesure, il s’était à présent habitué à l’acuité visuelle proprement stupéfiante de Garami. Son regards dériva de l’horizon et passa sur la tireuse en question, debout à l’avant de la proue, une main en visière au-dessus des yeux, l’autre posée sur la hanche. Ses longs cheveux d’un blond presque blanc flottant derrière elle, ainsi que les pans de son poncho, poussés par la brise marine. Un rayon solaire se refléta brièvement sur la crosse d’un des colts. Comme elle était de dos, il ne pouvait pas voir son visage, mais il se le représentait assez aisément : le regard fixe, pupilles étrécies, lèvres pincées dans un sourire figé alors qu’elle tentait toujours plus de pousser sa vision dans ses retranchements pour distinguer plus précisément ce qu’elle observait.
Le regard dérivant encore sur le pont, Eishi fini par repérer Kusuri, assise sur ses genoux à même le sol, les mains sur les cuisses et les yeux fermés. Pour autant qu’il s’en souvienne, elle était déjà dans cette position lorsque il l’avait observé furtivement une heure plus tôt, et elle semblait ne pas avoir bougé ne serait-ce un seul muscle. Mais cela aussi, il ne s’en étonnait plus désormais. Les premiers jours où il avait rencontré la sabreuse, cette étrange habitude de méditer longuement l’avait décontenancé. Eishi l’avait alors pressée de question et elle lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un entrainement spirituel, pour purifier son esprit des pensées néfastes et garder la tête claire. Alors qu’il l’observait, un coup de vent plus fort que les précédents fit voler sa longue chevelure d’un noir d’encre. Ses cheveux s’agitèrent dans le vent et quelques pétales de cerisier s’échappèrent, arrachées par le vent, et tourbillonnèrent un instant avant d’être emportés au loin.
Le capitaine chercha ensuite Hossan du regard, mais l’Homme-Poisson brillait par son absence. Comme il ne se souvenait pas l’avoir vu dans les quartiers intérieurs, Eishi en tira la conclusion que le peintre devait se trouver dans la mer. A cette pensée l’homme au bandeau écarlate eut un pincement au cœur. Lui-même ne connaitrait plus jamais cette sensation, la malédiction du Fruit du Démon qu’il avait ingéré le privant pour toujours du plaisir de nager dans les flots tumultueux. Lorsqu’il y pensait, cela ne manquait jamais de l’attrister, fort peu longtemps grâce à sa nature profondément optimiste heureusement.
Eishi secoua la tête et chassa cette pensée pour se reconcentrer sur la situation présente. Une île était en vue, mais il ne savait pas encore laquelle.
Eishi- Kusuri, tu peux venir me déployer la carte s’il te plait ?
Kusuri entendit les mots d’Eishi, mais atténués, comme s’ils provenaient de très loin. Plongée dans ses pensées, elle se repassait en songe différents souvenirs de sa vie pour analyser ses réactions, actions et les causes qui l’avaient motivée à l’époque. Elle les décortiquait et s’attardait particulièrement sur ses erreurs afin d’en tirer des leçons pour l’avenir. Une méditation introspective comme son maitre nommait cette démarche de remise en question et d’amélioration de soi. C’est pourquoi il fallut à Eishi qu’il réitère sa demande en élevant davantage la voix. Cette fois-ci les paupières de la jeune femme s’ouvrirent, dévoilant son regard ambré.
Kusuri- J’arrive.
Elle s’était exprimée d’un ton neutre, comme un soldat répondant à l’injonction de son supérieur. Le contraste entre sa politesse habituelle envers Eishi dénotait foncièrement des manières de Garami, beaucoup plus directe et … hum … familière.
Elle ramassa son sabre d’une main et se releva avant de lisser ses vêtements soyeux d’un revers de la main. Elle bougea ensuite la nuque pour faire disparaitre quelques raideurs consécutives à son immobilisme prolongé, puis elle passa une main dans ses cheveux pour leur redonner un peu d’ordre. Être une femme combattante ne l’empêchait pas d’être également coquette. Encore une différence avec Garami, qui se fichait généralement de paraitre négligée.
Elle marcha ensuite jusqu’aux escaliers menant au poste de pilotage et les gravit avec grâce, passa derrière Eishi et pénétra dans la cabine, première pièce des appartements intérieurs du navire. Là elle s’approcha d’une table, jonchée de parchemin, journaux, feuilles recouvertes de scribouillis illisibles et, au milieu, plusieurs cartes. Kusuri plongea la main dans le fouillis général, se demandant vaguement comment Eishi pouvait bien se retrouver dans ce fatras et en extirpant la carte de South Blue. Le coin supérieur droit se trouvait orné d’une énorme tâche d’encre rendant une partie de la carte impossible à déchiffrer. Lorsque Eishi s’était aperçu des dégâts après la tempête qui avait fait chuter le pot d’encre, il s’était contenté d’hausser les épaules et de décréter que « de toutes façons cette zone était nulle ».
Elle plia la carte avec soin, mit un peu d’ordre sur la table, puis sortis pour rejoindre Eishi. Elle se plaça à ses côtés et tint la carte à deux mains, grande ouverte, de sorte à permettre à celui qu’elle considérait comme son « Seigneur », non pas à cause d’un héritage de naissance mais à cause de la noblesse de cœur qu’elle percevait en lui. Même si le terme de seigneur n’était pas tout à fait adéquat.
Eishi, conservant une main sur un des barreaux du gouvernail, se tourna à moitié pour jeter un œil sur la carte de South Blue apportée par Kusuri. La nuit précédente avait été particulièrement claire et il avait été en mesure de déterminer leur position ainsi que leur cap en observant la voûte étoilée. Il ne lui restait plus qu’à estimer grossièrement la distance parcourue pour voir quelle île pourrait bien se trouver dans le voisinage. Il plissa les yeux pour mieux discerner les petits caractères.
Eishi- Diane’s Jungle. Énonça-t-il à voix haute. Ça me dit quelque chose.
Il se gratta furtivement la tête alors qu’il tentait de se souvenir en quoi ce nom lui semblait familier, tandis que Kusuri repartait ranger la carte. Mais pas moyen de se rappeler où il avait bien pu lire ou avoir entendu ce nom. Tout ce dont il se souvenait avec certitude, c’est qu’il s’agissait d’une île non-habitée. Cependant quelque chose en lui ne cessait de lui répéter qu’il y avait quelque chose de plus important au sujet de cette île. Il chercha encore un moment, dépité, puis haussa les épaules. Ce n’était probablement qu’une fausse impression.
Eishi- On verra bien sur place. De toutes manières il nous faut des vivres.
Garami se retourna, un sourire prédateur aux lèvres et s’approcha des deux autres. D’une main, elle repositionna son chapeau de sorte à conserver les yeux dans l’ombre.
Garami- Une partie de chasse ? Je commençais justement à me lasser des cibles fixes pour m’entrainer. Dit-elle en faisant référence au stand de tir bricolé à la vas-vite à la poupe.
Kusuri- Je pourrais essayer de voir si on trouve des plantes médicinales utiles. Où se trouve mon encyclopédie des plantes ? Pas moyen de mettre la main dessus depuis hier.
Eishi- Ah ... à ce propos ... Le regard fuyant d’Eishi attira l’attention des deux demoiselles qui le fixèrent avec insistance. Manifestement gêné, il se gratta la joue d’un doigt. Je voulais le lire. Mais j'avais faim aussi. J'ai fais cuir des saucisses. Y a eut une flamme un peu plus grosse que prévue. Il s'est comme qui dirait enflammé. La moitié des pages cramées, un carnage. Foutu pour foutu, je m'en suis servi pour alimenter le feu des saucisses.
Kusuri- ...
Garami- ...
Un silence de mort régna un instant sur le trio. Kusuri pinça les lèvres, livide, le regard braqué sur Eishi. Puis ce fut l’explosion.
Kusuri- POUR FAIRE CUIR DES SAUCISSES ?? DES SAUCISSES ?? MON LIVRE DE MEDECINE BOTANIQUE ??? TU TE FICHE DE MOI ?? Hurla Kusuri, sortant de sa réserve habituelle.
Garami, elle, préféra rester en dehors de cette dispute et s’éloigna à pas discrets alors qu’Eishi subissait de plein fouet un véritable déluge d’insultes en tout genre.
Kusuri- Tu as la MOINDRE idée de la valeur de ce livre ? UNE FORTUNE ! Et toi ... pour des saucisses ! RAAAAAH !
Elle rejeta la tête en arrière et se la tint à deux mains.
Kusuri- Tu m’énerve ! Lui hurla-t-elle finalement dessus à pleins poumons.
L’instant d’après, elle se décomposa en une multitude de pétales qui tourbillonnèrent furieusement devant Eishi, avant de pénétrer dans la cabine par la fenêtre. Elle reprit forme humaine devant la porte de ses quartiers, l’ouvrit, entra dans la pièce et claqua la porte. Elle ouvrit de nouveau la porte, juste pour le plaisir de la claquer à nouveau. Trois fois. Elle se plaça ensuite en position méditative et se mit en devoir de trier ses émotions, afin de les dompter et de retrouver sa sérénité. Ce qui risquait de prendre du temps vu son état émotionnel actuel.
Eishi pour sa part n’avait pas esquissé un mouvement depuis le début des hurlements. Il resta encore un instant immobile, le regard dans le vague, puis cligna des yeux et haussa les épaules. La colère de Kusuri ne l’inquiétait pas outre mesure, comme d’habitude elle finira par se calmer et ferait un trait sur cette histoire. Une détonation lointaine lui indiqua que Garami était parti s’exercer au champ de tir. Ne restait donc plus que lui sur le pont.
Le jeune homme leva les yeux vers le ciel. Son instinct lui disait que le vent allait bientôt changer de direction. Il ne se trompait jamais sur ces choses-là. Était-ce un don naturel ou une conséquence de son fruit, nul ne le savait, mais toujours était-il que cela se révélait fort utile pour naviguer. Il ajusta en conséquence sa direction afin de ne pas dévier de la trajectoire vers l’île.
L’ancre tomba lourdement dans l’eau, avant de s’enfoncer dans la vase puis dans le sol meuble sous-marin. Peu de temps après, la passerelle de débarquement coulissa jusqu’au sol. A peine était-elle en place qu’Eishi l’emprunta pour se rendre sur la terre ferme, le sourire aux lèvres. Derrière lui venait Kusuri, toujours un peu en colère envers l’homme au bandeau écarlate. Venait ensuite Garami, décontractée. Elle surprit tout le monde en tirant plusieurs coups de feu en l’air afin de fêter cette arrivée à terre. Plusieurs créatures volantes présentes dans la canopée s’enfuirent à tir d’ailes, et plusieurs broussailles s’agitèrent alors que de petits animaux s’enfuyaient. Kusuri lui jeta un regard noir, que la tireuse ignora ostensiblement. Le dernier membre d’équipage, Hossan, jaillit de l’eau et se hissa sur la terre ferme pour rejoindre les autres. Ruisselant d’eau de mer, les cheveux plaqués sur son corps, il se contenta d’un sourire des plus discrets en guise de salutation.
Le navire avait accosté dans une petite crique relativement protégée des regards, juste à l’orée d’une immense jungle. D’ailleurs, d’après ce que l’équipage avait pu voir depuis la mer, l’île toute entière semblait recouverte d’une végétation luxuriante et foisonnante. A première vue la jungle était tout ce qu’il y avait de sauvage et même à distance on pouvait entendre de nombreux cris d’animaux. Il leur avait également semblé apercevoir différents plateaux de hauteurs différentes.
Eishi- Que la chasse commence ! Il faut remplir les réserves !
Sans plus de cérémonie, il s’enfonça fougueusement dans la jungle, Kusuri le suivant comme son ombre sans un mot, fidèle à ses habitudes.
Hossan et Garami restèrent un moment en arrière, puis échangèrent un regard.
Garami- Tu n’y va pas ?
Hossan- Je n’ai pas spécialement de goût pour la chasse. Je pense que je vais rester sur le bateau et peindre un peu. Mais … et toi ? Je pensais que tu serais ravie d’y aller.
Garami- Oh, mais je peux très bien chasser d’ici. Répondit-elle d’un air malicieux.
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Quelque part sur South Blue
Quelque part sur South Blue
Garami- Terre en vue. Pour appuyer ses paroles, elle tendit un doigt dans la direction dans laquelle elle discernait à présent une masse sombre.
Eishi depuis le poste de commande plissa les yeux mais, hormis l’océan se déployant à l’infini sous un ciel d’été, il ne voyait pour sa part absolument rien. Cela ne l’étonna pas outre mesure, il s’était à présent habitué à l’acuité visuelle proprement stupéfiante de Garami. Son regards dériva de l’horizon et passa sur la tireuse en question, debout à l’avant de la proue, une main en visière au-dessus des yeux, l’autre posée sur la hanche. Ses longs cheveux d’un blond presque blanc flottant derrière elle, ainsi que les pans de son poncho, poussés par la brise marine. Un rayon solaire se refléta brièvement sur la crosse d’un des colts. Comme elle était de dos, il ne pouvait pas voir son visage, mais il se le représentait assez aisément : le regard fixe, pupilles étrécies, lèvres pincées dans un sourire figé alors qu’elle tentait toujours plus de pousser sa vision dans ses retranchements pour distinguer plus précisément ce qu’elle observait.
Le regard dérivant encore sur le pont, Eishi fini par repérer Kusuri, assise sur ses genoux à même le sol, les mains sur les cuisses et les yeux fermés. Pour autant qu’il s’en souvienne, elle était déjà dans cette position lorsque il l’avait observé furtivement une heure plus tôt, et elle semblait ne pas avoir bougé ne serait-ce un seul muscle. Mais cela aussi, il ne s’en étonnait plus désormais. Les premiers jours où il avait rencontré la sabreuse, cette étrange habitude de méditer longuement l’avait décontenancé. Eishi l’avait alors pressée de question et elle lui avait expliqué qu’il s’agissait d’un entrainement spirituel, pour purifier son esprit des pensées néfastes et garder la tête claire. Alors qu’il l’observait, un coup de vent plus fort que les précédents fit voler sa longue chevelure d’un noir d’encre. Ses cheveux s’agitèrent dans le vent et quelques pétales de cerisier s’échappèrent, arrachées par le vent, et tourbillonnèrent un instant avant d’être emportés au loin.
Le capitaine chercha ensuite Hossan du regard, mais l’Homme-Poisson brillait par son absence. Comme il ne se souvenait pas l’avoir vu dans les quartiers intérieurs, Eishi en tira la conclusion que le peintre devait se trouver dans la mer. A cette pensée l’homme au bandeau écarlate eut un pincement au cœur. Lui-même ne connaitrait plus jamais cette sensation, la malédiction du Fruit du Démon qu’il avait ingéré le privant pour toujours du plaisir de nager dans les flots tumultueux. Lorsqu’il y pensait, cela ne manquait jamais de l’attrister, fort peu longtemps grâce à sa nature profondément optimiste heureusement.
Eishi secoua la tête et chassa cette pensée pour se reconcentrer sur la situation présente. Une île était en vue, mais il ne savait pas encore laquelle.
Eishi- Kusuri, tu peux venir me déployer la carte s’il te plait ?
Kusuri entendit les mots d’Eishi, mais atténués, comme s’ils provenaient de très loin. Plongée dans ses pensées, elle se repassait en songe différents souvenirs de sa vie pour analyser ses réactions, actions et les causes qui l’avaient motivée à l’époque. Elle les décortiquait et s’attardait particulièrement sur ses erreurs afin d’en tirer des leçons pour l’avenir. Une méditation introspective comme son maitre nommait cette démarche de remise en question et d’amélioration de soi. C’est pourquoi il fallut à Eishi qu’il réitère sa demande en élevant davantage la voix. Cette fois-ci les paupières de la jeune femme s’ouvrirent, dévoilant son regard ambré.
Kusuri- J’arrive.
Elle s’était exprimée d’un ton neutre, comme un soldat répondant à l’injonction de son supérieur. Le contraste entre sa politesse habituelle envers Eishi dénotait foncièrement des manières de Garami, beaucoup plus directe et … hum … familière.
Elle ramassa son sabre d’une main et se releva avant de lisser ses vêtements soyeux d’un revers de la main. Elle bougea ensuite la nuque pour faire disparaitre quelques raideurs consécutives à son immobilisme prolongé, puis elle passa une main dans ses cheveux pour leur redonner un peu d’ordre. Être une femme combattante ne l’empêchait pas d’être également coquette. Encore une différence avec Garami, qui se fichait généralement de paraitre négligée.
Elle marcha ensuite jusqu’aux escaliers menant au poste de pilotage et les gravit avec grâce, passa derrière Eishi et pénétra dans la cabine, première pièce des appartements intérieurs du navire. Là elle s’approcha d’une table, jonchée de parchemin, journaux, feuilles recouvertes de scribouillis illisibles et, au milieu, plusieurs cartes. Kusuri plongea la main dans le fouillis général, se demandant vaguement comment Eishi pouvait bien se retrouver dans ce fatras et en extirpant la carte de South Blue. Le coin supérieur droit se trouvait orné d’une énorme tâche d’encre rendant une partie de la carte impossible à déchiffrer. Lorsque Eishi s’était aperçu des dégâts après la tempête qui avait fait chuter le pot d’encre, il s’était contenté d’hausser les épaules et de décréter que « de toutes façons cette zone était nulle ».
Elle plia la carte avec soin, mit un peu d’ordre sur la table, puis sortis pour rejoindre Eishi. Elle se plaça à ses côtés et tint la carte à deux mains, grande ouverte, de sorte à permettre à celui qu’elle considérait comme son « Seigneur », non pas à cause d’un héritage de naissance mais à cause de la noblesse de cœur qu’elle percevait en lui. Même si le terme de seigneur n’était pas tout à fait adéquat.
Eishi, conservant une main sur un des barreaux du gouvernail, se tourna à moitié pour jeter un œil sur la carte de South Blue apportée par Kusuri. La nuit précédente avait été particulièrement claire et il avait été en mesure de déterminer leur position ainsi que leur cap en observant la voûte étoilée. Il ne lui restait plus qu’à estimer grossièrement la distance parcourue pour voir quelle île pourrait bien se trouver dans le voisinage. Il plissa les yeux pour mieux discerner les petits caractères.
Eishi- Diane’s Jungle. Énonça-t-il à voix haute. Ça me dit quelque chose.
Il se gratta furtivement la tête alors qu’il tentait de se souvenir en quoi ce nom lui semblait familier, tandis que Kusuri repartait ranger la carte. Mais pas moyen de se rappeler où il avait bien pu lire ou avoir entendu ce nom. Tout ce dont il se souvenait avec certitude, c’est qu’il s’agissait d’une île non-habitée. Cependant quelque chose en lui ne cessait de lui répéter qu’il y avait quelque chose de plus important au sujet de cette île. Il chercha encore un moment, dépité, puis haussa les épaules. Ce n’était probablement qu’une fausse impression.
Eishi- On verra bien sur place. De toutes manières il nous faut des vivres.
Garami se retourna, un sourire prédateur aux lèvres et s’approcha des deux autres. D’une main, elle repositionna son chapeau de sorte à conserver les yeux dans l’ombre.
Garami- Une partie de chasse ? Je commençais justement à me lasser des cibles fixes pour m’entrainer. Dit-elle en faisant référence au stand de tir bricolé à la vas-vite à la poupe.
Kusuri- Je pourrais essayer de voir si on trouve des plantes médicinales utiles. Où se trouve mon encyclopédie des plantes ? Pas moyen de mettre la main dessus depuis hier.
Eishi- Ah ... à ce propos ... Le regard fuyant d’Eishi attira l’attention des deux demoiselles qui le fixèrent avec insistance. Manifestement gêné, il se gratta la joue d’un doigt. Je voulais le lire. Mais j'avais faim aussi. J'ai fais cuir des saucisses. Y a eut une flamme un peu plus grosse que prévue. Il s'est comme qui dirait enflammé. La moitié des pages cramées, un carnage. Foutu pour foutu, je m'en suis servi pour alimenter le feu des saucisses.
Kusuri- ...
Garami- ...
Un silence de mort régna un instant sur le trio. Kusuri pinça les lèvres, livide, le regard braqué sur Eishi. Puis ce fut l’explosion.
Kusuri- POUR FAIRE CUIR DES SAUCISSES ?? DES SAUCISSES ?? MON LIVRE DE MEDECINE BOTANIQUE ??? TU TE FICHE DE MOI ?? Hurla Kusuri, sortant de sa réserve habituelle.
Garami, elle, préféra rester en dehors de cette dispute et s’éloigna à pas discrets alors qu’Eishi subissait de plein fouet un véritable déluge d’insultes en tout genre.
Kusuri- Tu as la MOINDRE idée de la valeur de ce livre ? UNE FORTUNE ! Et toi ... pour des saucisses ! RAAAAAH !
Elle rejeta la tête en arrière et se la tint à deux mains.
Kusuri- Tu m’énerve ! Lui hurla-t-elle finalement dessus à pleins poumons.
L’instant d’après, elle se décomposa en une multitude de pétales qui tourbillonnèrent furieusement devant Eishi, avant de pénétrer dans la cabine par la fenêtre. Elle reprit forme humaine devant la porte de ses quartiers, l’ouvrit, entra dans la pièce et claqua la porte. Elle ouvrit de nouveau la porte, juste pour le plaisir de la claquer à nouveau. Trois fois. Elle se plaça ensuite en position méditative et se mit en devoir de trier ses émotions, afin de les dompter et de retrouver sa sérénité. Ce qui risquait de prendre du temps vu son état émotionnel actuel.
Eishi pour sa part n’avait pas esquissé un mouvement depuis le début des hurlements. Il resta encore un instant immobile, le regard dans le vague, puis cligna des yeux et haussa les épaules. La colère de Kusuri ne l’inquiétait pas outre mesure, comme d’habitude elle finira par se calmer et ferait un trait sur cette histoire. Une détonation lointaine lui indiqua que Garami était parti s’exercer au champ de tir. Ne restait donc plus que lui sur le pont.
Le jeune homme leva les yeux vers le ciel. Son instinct lui disait que le vent allait bientôt changer de direction. Il ne se trompait jamais sur ces choses-là. Était-ce un don naturel ou une conséquence de son fruit, nul ne le savait, mais toujours était-il que cela se révélait fort utile pour naviguer. Il ajusta en conséquence sa direction afin de ne pas dévier de la trajectoire vers l’île.
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Diane’s Jungle
Diane’s Jungle
L’ancre tomba lourdement dans l’eau, avant de s’enfoncer dans la vase puis dans le sol meuble sous-marin. Peu de temps après, la passerelle de débarquement coulissa jusqu’au sol. A peine était-elle en place qu’Eishi l’emprunta pour se rendre sur la terre ferme, le sourire aux lèvres. Derrière lui venait Kusuri, toujours un peu en colère envers l’homme au bandeau écarlate. Venait ensuite Garami, décontractée. Elle surprit tout le monde en tirant plusieurs coups de feu en l’air afin de fêter cette arrivée à terre. Plusieurs créatures volantes présentes dans la canopée s’enfuirent à tir d’ailes, et plusieurs broussailles s’agitèrent alors que de petits animaux s’enfuyaient. Kusuri lui jeta un regard noir, que la tireuse ignora ostensiblement. Le dernier membre d’équipage, Hossan, jaillit de l’eau et se hissa sur la terre ferme pour rejoindre les autres. Ruisselant d’eau de mer, les cheveux plaqués sur son corps, il se contenta d’un sourire des plus discrets en guise de salutation.
Le navire avait accosté dans une petite crique relativement protégée des regards, juste à l’orée d’une immense jungle. D’ailleurs, d’après ce que l’équipage avait pu voir depuis la mer, l’île toute entière semblait recouverte d’une végétation luxuriante et foisonnante. A première vue la jungle était tout ce qu’il y avait de sauvage et même à distance on pouvait entendre de nombreux cris d’animaux. Il leur avait également semblé apercevoir différents plateaux de hauteurs différentes.
Eishi- Que la chasse commence ! Il faut remplir les réserves !
Sans plus de cérémonie, il s’enfonça fougueusement dans la jungle, Kusuri le suivant comme son ombre sans un mot, fidèle à ses habitudes.
Hossan et Garami restèrent un moment en arrière, puis échangèrent un regard.
Garami- Tu n’y va pas ?
Hossan- Je n’ai pas spécialement de goût pour la chasse. Je pense que je vais rester sur le bateau et peindre un peu. Mais … et toi ? Je pensais que tu serais ravie d’y aller.
Garami- Oh, mais je peux très bien chasser d’ici. Répondit-elle d’un air malicieux.
Dernière édition par Eishi le Sam 19 Avr - 10:16, édité 2 fois
Eishi- Modérateur
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Date d'inscription : 01/03/2010
Re: La traque sans fin
-Pearl : Echec et mat !
-Ophélia : Oh…
La capitaine des Freely’s Pirates et sa cuisinière venaient de terminer leur partie d’échecs. Ca allait faire la cinquième fois d’affilée qu’elle perdait, elle commençait donc à se lasser. Pearl le vit et décida de se hâter en cuisine, afin de préparer un petit en cas pour remonter le moral des troupes.
Lilith était suspendue au filet du mat. La tête en bas, elle faisait des allers retours entre sa boussole et l’horizon du regard. Un bruit régulier de métal frappé commençait à lui taper sérieusement sur le système. Elle regarda en contrebas vers le pont supérieur. Eliott était en train retaper le plastron de son armure. Elle se transforma en coton et se jeta du filet pour atterrir souplement derrière le chevalier.
-Lilith : T’as pas bientôt fini ton ramdam ?
-Eliott : Tu ne dors pas, alors ça va, se contenta-t-il de répondre sans prendre la peine de se tourner vers son interlocutrice.
-Lilith : Tu vas me donner une migraine.
-Eliott : Pauvre petite~ ! Ironisa le jeune homme.
Irritée, la rose préféra s’éloigner du seul homme de l’équipage et se réfugia dans la cuisine, afin de piquer un beignet qui refroidissait sur la table et de mordre vivement dedans.
Ophélia s’était accoudée au bastingage et observait la maintenant la mer d’un regard vide. Elle commençait de nouveau à s’ennuyer. Après avoir fait un rapide tour du navire et avoir vu que tout le monde était occupé, elle avait décidé de se réfugier près du pégase qui servait de figure de proue. Elle l’avait toujours aimé ce pégase. Ses ailes déployées symbolisaient la liberté qu’elle avait tant recherché et c’était un animal mythologique qui l’avait toujours fasciné, et ce depuis toute petite. Elle prit la longue vue qui était à sa droite, surement oubliée par la petite navigatrice et scruta l’horizon. Soudain elle cligna des yeux et se pencha.
-Ophélia : Terre en vue ? Murmura-t-elle. Oui ! Terre en vue ! Cria-t-elle par la suite.
En très peu de temps, le reste de l’équipage se rassembla autour de leur capitaine. Ils décidèrent de manœuvrer le bateau afin de s’en approcher, histoire de voir à quoi ressemblait cette fameuse île, même s’ils n’avaient pas besoin de se ravitailler dans l’immédiat. Ophélia mit sa main en visière : le soleil de South Blue tapait fort, une fois de plus.
D’après ce qu’ils pouvaient voir, l’île était d’un vert émeraude pur tachée par endroits d’un bleu scintillant. En regardant bien, ils pouvaient voir de gros pics rocheux dépasser à certains endroits. Quatre pour être précis. Ils étaient légèrement inclinés, leur pointe regardant vers le ciel et le centre de l’île.
-Lilith : Drôles de montagnes.
-Pearl : Quatre pics rocheux aux quatre points cardinaux et orientés vers le centre de l’île hein ? Ca ne serait pas Diane’s Jungle par pur hasard ?
-Eliott : Diane’s Jungle ?! S’écria-t-il soudainement.
-Pearl : Tu connais ? C’est apparemment une île totalement sauvage, ou il n’y a aucune civilisation. La nature et les animaux en ont fait leur foyer.
-Eliott : C’est surtout la seule île ou l’on trouve le légendaire rhinocéros cuirassé !
-Ophélia : C’est quoi cet animal ?
-Eliott : C’est un rhinocéros qui a la particularité d’avoir une peau aussi dure que du métal d’après ce qu’on raconte. Ses cornes seraient faites d’un ivoire très rare et très résistant, recherché dans le monde entier. Seulement il est carnivore, et non herbivore. J’aimerais tellement récupérer de cet ivoire ! Dit-il, regardant vers le ciel d’un air rêveur.
-Ophélia : Bah on y va alors !
***
Les quatre pirates avaient laissé leur navire non loin d’un pont fait entièrement par mère Nature. Il était constitué de racines géantes appartenant aux arbres qui longeaient la lisière de l’île. Ils avançaient à tâtons, prenant garde de ne pas glisser. Ils arrivèrent vite dans une zone d’herbes hautes leur arrivant au dessus de la taille. Elliot ordonna aux filles de faire attention ou elles mettaient les pieds avant de continuer à avancer. Pearl fermait la marche. Une légère brise soufflait, mais il lui semblait discerner un bruit qu’elle connaissait bien. Distraite, elle se laissait distancer à certains moments par le groupe.
Plus ils avançaient, plus les arbres étaient de plus en plus serrés et l’air se faisait lourd et humide. La cuisinière était toujours troublée par le bruit qu’elle entendait. Elle lâcha un « Je vous rejoins plus tard, je dois aller vérifier quelque chose. » avant de partir en direction de la côte à nouveau. Elle dut marcher un bon quart d’heure dans les herbes hautes. Plusieurs fois, elle manqua de trébucher mais tint bon. Ce bruit de tissu frappé par le vent, elle l’avait entendu mainte et mainte fois. Elle déboucha sur une crique alternant particulièrement roches et arbres exotiques. Une crique occupée par une caravelle. Pearl regarda en haut du mat. Un drapeau blanc flottait au vent. Pas de jolly roger dessus, ni l’insigne de la marine. « Il me semblait bien que j’avais entendu un bruit, je ne suis pas encore folle. » murmura-t-elle pour elle-même.
En attendant, ce navire avait l’air louche. Cette île était censée être dépourvue d’êtres humains. Théoriquement, les Freely’s Pirates devaient être les seuls ici. Un navire de la marine déguisé en bateau neutre ? Mais pour quoi faire sur ce genre d’île ? Pearl décida d’enquêter discrètement. Elle sortit de derrière le tronc ou elle était cachée pour tenter de s’introduire sur la caravelle.
***
Les trois autres pirates s’étaient maintenant enfoncés dans la jungle luxuriante. Eliott était en tête de file et guidait les deux autres en coupant à l’aide d’un canif lianes ou autres obstacles qui gênaient leur progression. La chaleur était en plus en plus oppressante, malgré le fait que les rayons du soleil étaient cachés par le plafond vert que formaient les feuilles des arbres. Tandis que le chevalier étaient concentré sur leur avancée, voulant à tout prix trouver un rhinocéros cuirassé, les deux filles admiraient le paysage. Même si l’atmosphère y était lourde, voir le plumage des perroquets contraster avec le vert de la jungle était tout de même unique et magnifique. Ca ne faisait pas très longtemps qu’ils étaient entrés dans ce havre de paix, mais ils avaient déjà pu voir pas mal de sortes d’animaux qui pourraient être sortis tout droit de la tête de quelqu’un avec une imagination débordante. Petits serpents rayés orange et noir, toucans au bec jaune et bleu, papillons multicolores et gigantesques, et même quelques singes.
Soudain, Ophélia vit un paon magnifique, en train de faire la roue. Toutes ces couleurs chatoyantes l’attirèrent immédiatement, sans prendre la peine de s’inquiéter si son équipage l’avait attendu ou pas (ce qui n’était pas le cas, bien entendu). Elle s’accroupit devant l’animal deux fois plus grand que la normale et commença à caresser son plumage. Totalement subjuguée, elle se mit à parler toute seule à la bête et n’entendit pas tout de suite les bruits de pas arrivant dans sa direction. Deux silhouettes s’approchaient d’elle de plus en plus. Tout à coup, le paon prit peur et s’enfuit, disparaissant dans la jungle. Ophélia observa l’animal partir en trottinant maladroitement, interloquée. Puis elle regarda face à elle et vit un jeune homme accompagné d’une magnifique femme.
L’homme était brun, ni trop grand, ni trop petit. Ses yeux de la même couleur reflétaient une fougue sans pareille. Il était des plus ordinaires, mais il portait un bandeau rouge sur son front. Il semblait aussi étonné qu’Ophélia de voir un humain en ces lieux. En revanche la femme aux cheveux longs d’ébène, presque aussi longs que ceux de la jeune pirate la regardait d’un air médisant. Ses habits et sa posture lui rappelait les nobles qu’Ophélia avait pu croiser durant son enfance. Ces gens qui prennent tout et tout le monde de haut, alors qu’ils ne connaissaient rien à la vie. Elle avait posé sa main sur la garde de son sabre, prête à dégainer dans la seconde qui suivait.
L’expression d’Ophélia changea du tout au tout en voyant la jeune sabreuse à la queue de cheval. Elle se releva et posa sa main sur sa cuisse, là ou était rangé l’un de ses revolvers. Son attitude ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.
-Kusuri : Qui est-tu ? Trancha-t-elle d’un ton sec.
-Ophélia : Je te retourne la question.
-Eishi : Kusuri, ne nous énervons pas voyons, ranges-moi ça. Ordonna-t-il à sa sabreuse. Je suis surpris, je ne savais pas que l’île était habitée. Je pense qu’on est partis sur de mauvaises bases. Refaisons les présentations, tu veux ? Je ne pense pas que tu aies un fond méchant.
***
-Lilith : m**de, on a perdu Ophélia !
-Eliott : Quoi ?! Elle n’est pas croyable, elle ne peut pas se contenter de suivre ? Soupira le chevalier.
-Lilith : C’est de ta faute aussi, t’as vu comment tu traces pour un rhinotruc ?
-Eliott : Ce n’est pas un rhinotruc ! s’écria-t-il, outré. C’est un rhinocéros cuirassé, l’un des animaux les plus recherchés au monde !
-Lilith : Tss, y a pas moyen de discuter avec toi quand t’es dans cet état là… Et on va où là, au juste ?
-Eliott : Aucune idée.
La rose leva les yeux au ciel. « Seigneur, qui m’a refourgué de tels idiots… » Se dit-elle pour elle-même.
***
Pearl était à présent sur le pont principal de la caravelle, cachée derrière un tas de tonneau. Le pont luisait : il venait d’être nettoyé. Il était parfaitement rangé. Seulement, il n’y avait personne. Etrange. Une toile vierge posée sur un chevalet reposait au centre du pont supérieur, avec une chaise et une petite table avec du matériel dessus. Soudain, une porte s’ouvrit délicatement. Un homme-poisson sortit de la cabine. Il était véritablement imposant, torse-nu, montrant sa musculature très développée. Il avait une serviette posée sur la nuque et les cheveux encore humides. Dans la grande main gauche, un tube de gouache. Il s’installa sur la chaise et orienta le chevalet avant de préparer sa palette. Après avoir trempé son pinceau, il hésita, puis commença à tracer des traits plus ou moins épais sur son tableau. Pearl réfléchissait. Il ne pouvait pas être de la marine puisqu’il n’avait pas l’uniforme, mais il se pouvait qu’il soit en mission d’infiltration et l’ait abandonné dans ce cas là. De plus cet homme-poisson avait l’être d’être aussi doux qu’un agneau. Néanmoins, il restait un homme-poisson. Ca ne faisait aucun doute qu’il dominait la jeune femme en force.
Tandis qu’elle était perdue dans ses pensées, la cuisinière fit malencontreusement tomber un carton qui était sur l’un des tonneaux. L’homme-poisson abandonna immédiatement son art et se dirigea à pas de loup vers la zone. Pearl était grillée. Elle sortit de sa cachette, Ibicella : sa liane carnivore en mains. Elle prit son courage à deux mains et s’adressa au titan d’une voix douce, mais restant ferme :
-Pearl : Je ne suis pas là pour vous piller, mais seulement pour me renseigner. Faites-vous partie de la marine ?
La cuisinière regarda entre temps vers la toile. En réalité, l’homme-poisson avait déjà posé les bases du dessin. Elle poussa un « Oh ! » d’étonnement et d’admiration. Ce dernier lui répondit de sa voix grave :
-Hossan : Qu’est-ce-qui vous fait penser une chose pareille ?
-Pearl : Le pavillon vierge. Je vois mal un navire marchant ou autre accoster sur ce genre d’île.
-Hossan : Nous sommes simplement des aventuriers en soif de découvertes.
-Pearl : Oh, je vois. Dans ce cas, navrée d’avoir fait erreur sur vous.
Elle s’inclina légèrement et s’apprêta à faire demi-tour. Mais l’homme-poisson la retint par le poignet, serrant sa poigne de façon à lui faire un mal. La pirate grimaça tandis que le titan la questionnait :
-Hossan : En revanche, j’aimerais bien savoir qui vous êtes, vous.
Perona Sama- Puella Magi
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Re: La traque sans fin
Garami
Diane's Jungle, non loin de l'Indomptable
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BANG.
BANG. BANG.
Les branches éclatèrent sous l’impact des balles, mais le singe parvint contre toute attente à esquiver chacun des tirs meurtriers. Il sauta sur le tronc immense d’un arbre voisin, s’y accrocha et tourna sa tête vers Garami. Une drôle de tête à vrai dire, cette espèce de singe ayant des yeux si grand qu’ils lui dévoraient la moitié du visage, lequel était encadré d’une crinière qui évoquait celle des lions. BANG. BANG.
Comme pour se moquer de la tireuse et de son échec à l’abattre, il bailla ostensiblement en dévoilant ses minuscules crocs, puis se gratta les fesses d’une main. Plusieurs mètres plus bas, Garami fulminait. A ses pieds, un large sac de toile contenant déjà plusieurs autres singes qu’elle avait abattu sans difficulté. Mais celui-là était différent. Plus rapide. Plus agile. Plus malin aussi. Le feuillage épais et l’abondance de branches et d’arbres, offraient au singe tout autant de couverture visuelle que de possibilité de déplacement, ce qui compliquait singulièrement la tâche.
BANG. BANG. BANG.
Nouvelle volée de plomb et nouvel échec. Cette fois l’animal se laissa même pendre à une branche par la queue et lui jeta un fruit au visage. D’un pas chassé la jeune femme esquiva le projectile, qui éclata au sol en répandant un jus jaunâtre nauséabond. La puanteur était telle qu’elle fut prise d’un haut-le-cœur. Là-haut, dans les branchages, le singe émit un son qui ressemblait à s’y méprendre à un ricanement. Alors que tous les autres animaux avait depuis longtemps fuis la zone, apeuré par cette humaine aux cheveux lumineux qui abattait leurs semblables, lui était resté comme pour se moquer de son incapacité à l’attraper.-Garami : Tu ne perds rien pour attendre. Jura-t-elle entre ses dents serrées.
Elle leva de nouveau son colt vers le singe et le visa avec soin. A chaque fois il se décalait à l’ultime moment, de façon imprévisible et elle ne parvenait pas à l’avoir. Elle avait essayé de le toucher pendant qu’il était en l’air, mais il parvenait toujours à se rattraper in extrémis à une branche et à modifier sa trajectoire juste à temps pour esquiver la salve suivante. Il s’agissait donc ici d’un véritable défi pour la tireuse, et si elle était irritée par ses échecs successifs elle n’en était pas moins galvanisé par cette possibilité de s’améliorer.
Alors qu’elle avait l’animale dans sa ligne de mire, elle réfléchissait. Des leçons de tir reçus dans son enfance commencèrent à refaire surface dans sa mémoire. Des leçons presque oubliées, mais pour pouvoir relever ce défi elle allait devoir revenir aux bases, aux fondements de l’art du tir. Son regard acéré glissa de sa cible et observa avec une attention soutenue ses alentours. Pour un tireur, l’analyse du terrain était quelque chose de primordial pour anticiper et contrôler les mouvements adverses. Le contrôle de la respiration aussi, c’est pourquoi elle ferma un instant les yeux et s’obligea à inspirer-expirer profondément, puis de plus en plus doucement mais toujours en conservant un contrôle absolu. Le bras, ferme, ne devait quant à lui pas trembler au moment fatidique. Rouvrant les yeux, elle constata que le singe n’avait pas bougé de sa branche, mais lui montrait ostensiblement son arrière-train en le remuant. Mais la tireuse était à présent dans un état second de concentration tel qu’elle ne se trouva pas distraite par cet énième provocation.
-Garami : Ne faire qu’un avec le pistolet et la balle. Murmura-t-elle comme un mantra.
Le colt de la main droite fit feu en direction de la cible mais la balle siffla dans le vide, tout juste frôlant les poils de la créature, avant d’aller s’enfoncer dans un tronc. Cependant le colt de la main gauche n’était pas resté inactif. Mue par l’instinct Garami l’avait employé pour tirer une salve, mais pas en direction du singe. Chaque balle avait atteint une branche différente et l’avait sectionné net, privant le singe d’une partie de ses possibilités d’esquive. Dès lors, deviner son prochain mouvement était bien plus aisé.
BANG.
La balle atteignit le singe en pleine poitrine, dessinant une rose écarlate sur son torse et le projetant dans le vide. Les yeux grands ouverts figé sur son expression de surprise, il chuta au sol tel une poupée désarticulée. Garami se dirigea vers la bestiole, l’attrapa par la queue et le jeta dans le sac. Elle jeta un rapide coup d’œil à l’intérieur de ce dernier pour estimer la quantité de nourriture qu’elle avait attrapé.-Garami : Ça devrait suffire. Dit-elle pour elle-même.
Elle s’étirant longuement les bras en soupirant d’aise, ajusta son chapeau et passa le sac par-dessus son épaule. Il était lourd, mais Garami n’était pas du genre à rechigner à la tâche. Kusuri se serait probablement indignée de devoir faire quelque chose d’aussi … dégradant que de « servir de mûle de transport » comme elle l’aurait sûrement énoncé. Cependant Garami n’était pas comme la Princesse Pétale. De toutes manières le bateau n’était pas si loin … quoique elle s’était tout de même bien plus éloigné que prévu dans sa chasse.
Il ne lui fallut guère plus d’une dizaine de minutes pour cheminer dans la jungle avec son paquetage, contournant parfois les immenses racines et les zones de végétation trop épaisse pour s’y mouvoir. Elle quitta finalement l’ombre des arbres gigantesques et avisa son navire. Aussitôt son regard accrocha une scène insolite : Hossan en compagnie d’une humaine inconnue. Et manifestement quelque chose clochait car il l’empoigna fermement lorsque elle fit mine de s’en aller.
Garami doubla le pas. « C’est quoi ce bordel ? » Songea-t-elle.
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Eishi – Kusuri
Ophélia
Diane's Jungle
Un peu avant la rencontre avec Ophélia
Eishi – Kusuri
Ophélia
Diane's Jungle
Un peu avant la rencontre avec Ophélia
-Eishi : Tu crois que c’est comestible ?
-Kusuri : Aucune idée.
-Eishi : Hum ...
Cela faisait presque trois minutes qu’il observait un fruit à l’allure cocasse, de la taille d’une gros raisin. Premier détail intriguant, il ne poussait pas sur des branches mais directement sur le tronc de l’arbre, bien que ça ne soit pas un champignon. Deuxièmement, sa forme en étoile à six branches était peu commune. La couleur d’un rouge vif n’avait rien de spécial en soit, mais impossible de rater une telle couleur dans un océan de verdure. Quoique des couleurs, la jungle en avait une multitude : fruits bariolés et perroquets tricolores semblaient abondant sur cette île. Même les singes, majoritairement au pelage grisâtre, avaient des couleurs bleutées au coin des yeux.
Partis pour chasser, Eishi avait changé d’avis, principalement parce que dans leur précipitation ils n’avaient pas pris avec eux de quoi transporter les bêtes qu’ils auraient abattus. Et plutôt que de retourner directement au navire, il avait choisi de flâner un peu dans le coin, retournant lentement sur leurs pas.
-Eishi : Hum ...
Il se tint le menton entre le pouce et l’index, pensif. Ce fruit lui avait l’air vraiment appétissant et excitait sa curiosité, mais il n’avait pas envie de se retrouver avec une colique carabinée, ou pire. Il leva les yeux vers la cime des arbres et avisa un groupe de singe. L’un deux était justement en train de manger le fruit en question. « Ce qu’un singe peut manger, un homme peut le manger aussi ... enfin en général. » pensa Eishi. Il tendit la main et décrocha le fruit, plutôt spongieux au toucher.
Kusuri quant à elle s’était éloignée et, utilisant les spécificités de son fruit, s’était transportée jusque en haut d’une des immenses racines dépassant du sol. Eishi le rejoignit sans grande difficulté en utilisant ses propres pouvoirs pour bondir à une hauteur inhumaine. Il atterrit en mâchonnant aux côté de la Samouraï et essuya d’un revers de la main le jus qui lui coulait sur le menton.
-Eishi : Ché ‘achement bon. Déclara-t-il la bouche pleine. Puis il dégluti et tendit un second fruit à Kusuri. Tu devrais goûter.
Kusuri attrapa le fruit avec délicatesse et mordit dedans avec précaution. Ses yeux s’écarquillèrent alors qu’une saveur délicieuse lui emplit la bouche. Elle dévora le reste du fruit d’une traite et se lécha les doigts couverts de jus.
-Kusuri : Effectivement, c’est … divin ! S’exclama-t-elle en décochant un sourire radieux à son capitaine.
D’un commun accord, ils ramassèrent alors autant de fruit que leurs poches pouvaient en contenir pour pouvoir en faire profiter leurs compagnons. Puis ils reprirent leur route.
Ils marchaient depuis peu de temps lorsque, en écartant quelques feuillages, ils tombèrent nez à nez avec une humaine. Manifestement tout aussi surprise qu’eux-mêmes de rencontrer quelqu’un sur cette île sauvage. Elle était accroupie à leur arrivée, mais se redressa avec vivacité sur la défensive, une main glissant vers sa cuisse où l’on pouvait discerner la présence d’une arme. Aux côtés d’Eishi, Kusuri également se montrait tendue, prête à dégainer au moindre signe d’hostilité. Bref, une belle ambiance.
-Kusuri : Qui est-tu ? Trancha-t-elle d’un ton sec.
-Ophélia : Je te retourne la question.
Eishi leva les mains devant son torse, paumes ouvertes, dans un geste d’apaisement. S’il laissait faire, la situation allait dégénérer à en juger par les regards meurtriers que s’échangeaient les deux femmes. Manifestement ils leur avaient suffi de quelques secondes pour se détester. Les femmes ...
-Eishi : Kusuri, ne nous énervons pas voyons, ranges-moi ça. Ordonna-t-il à sa sabreuse. Je suis surpris, je ne savais pas que l’île était habitée. Je pense qu’on est partis sur de mauvaises bases. Refaisons les présentations, tu veux ? Je ne pense pas que tu aies un fond méchant. Ajouta-t-il avec son sourire le plus diplomatique envers la jeune fille qu’il ne connaissait pas.
Cette dernière faisait approximativement sa taille et possédait de long cheveux dont la longueur rivalisait avec ceux de Kusuri, cependant à la différence de cette dernière elle les laissait détachés. Son visage avait quant à lui un teint hâlé, bien qu’Eishi soit incapable de définir s’il s’agissait là d’un héritage familial ou d’un bronzage, et de grands yeux gris. L’un dans l’autre elle possédait un certain charme et semblait proche en âge d’Eishi et Kusuri.
La jeune inconnue observait tour à tour les deux compagnons, et sembla se détendre un peu lorsque Kusuri relâcha son arme à la demande d’Eishi. La Samouraï croisa les bras sur son torse mais demeurait alerte.
-Eishi : Je suis Shimuro Eishi, et voici Fang Kusuri ma … heu … protectrice. Les autres membres de mon équipage sont restés au navire. Nous sommes des voyageurs en quête d’aventure.
Une fois sa propre présentation faite, il attendit que l’inconnue accepte de se présenter à son tour.
-Ophélia : Je suis Bru-Taig Ophélia, capitaine des Freely's Pirates ! Annonça-t-elle fièrement en bombant le torse.
Eishi et Kusuri échangèrent un regard. Visiblement ce nom de leur disait absolument rien. Eishi se gratta la joue d’un air embarrassé, un rire nerveux lui échappa des lèvres. Vu l’aplomb qu’Ophélia avait mis dans sa déclaration elle s’attendait peut-être à être reconnue. Les épaules de la jeune femme s’affaissèrent de déception.
-Ophélia : Vous... vous ne connaissez pas mon équipage ?
-Eishi : Non, désolé. Répondit-il en se frottant les cheveux.
-Ophélia : Vous vivez dans une grotte ou quoi ? J’ai une prime de XXX Millions ! (RQ : La prime sera mise à jour lorsque les primes des aventures précédentes de Perona auront été attribuées)
Nouvel échange de regard entre Kusuri et Eishi. Ce dernier haussa les épaules.
-Eishi : Non, désolé, vraiment. Jamais entendu parler.
-Kusuri : Donc ... une pirate.
Elle n’en dit pas plus mais plissa imperceptiblement les yeux et Eishi savait parfaitement ce qu’elle en pensait. Kusuri était du genre méfiante envers les inconnus, et les pirates sont majoritairement des personnes indignes de confiance. D’autant plus que la dernière expérience de l’équipage d’Eishi avec des pirates s’était soldée par une bataille en règle. Néanmoins Eishi étant quelqu’un de plutôt optimiste il trouvait Ophélia plutôt sympathique à première vue. L’ambiance n’étant toujours pas au beau fixe, il fouilla dans sa poche et en extirpa plusieurs fruits. Il en porta un à sa bouche et tendit plusieurs autres à Ophélia, tout en s’appuyant le dos contre un tronc.
-Eishi : Soyons amis, ok ?
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Garami – Hossan
Pearl
A bord de l'Indomptable
Garami – Hossan
Pearl
A bord de l'Indomptable
-Pearl : Vous me faites mal !
-Hossan : Qui êtes-vous ? Répéta Hossan.
Néanmoins il desserra un peu son étreinte de sorte à ne plus faire mal, ce qui n’avait jamais été son intention à la base. Il maitrisait parfois encore mal sa force avec les humains et pouvait les blesser sans le vouloir, une vraie tragédie pour quelqu’un d’aussi doux que lui. L’inconnue avait été polie et lui semblait de plus globalement inoffensive
Soudain quelque chose de vraiment bizarre se produisit : tout son poids sembla disparaître. Littéralement. Il l’ignorait mais il s’agissait là du Fruit du Démon de Pearl qui lui permettait de modifier le poids des gens en contact. Avant qu’il ne puisse réagir, elle le projeta par-dessus son épaule avec aisance et, juste avant qu’il ne touche le sol, augmenta son poids au niveau du ventre. Elle s’enfuit à toutes jambes alors que l’Homme-Poisson chutait lourdement au sol et se trouvait incapable de se relever.
Cependant Pearl ne put aller bien loin : alors qu’elle s’approchait de la planche pour débarquer elle se retrouva face à face avec Garami. La tireuse ayant assisté à la scène n’hésita pas à dégainer ses deux colts et à tirer juste devant les pieds de la fuyarde pour la faire stopper, avant de les pointer vers la jeune femme. Elle avait assisté au « combat » contre Hossan et était consciente que Pearl possédait un fruit du démon, ce qui impliquait qu’elle ne pouvait pas fuir en piquant un plongeon par-dessus le bastingage. Profitant de sa stupeur, elle tira une nouvelle fois dans le manche de son arme pour lui faire lâcher. Garami ignorait les propriétés de cette arme à l’allure étrange, mais par prudence autant en priver l’inconnue.
-Garami : Bouge plus ma jolie. Bienvenue sur l’Indomptable. Annonça-t-elle en parodiant le ton des guides touristiques. Tu vas commencer par annuler ce que tu as fait à mon ami, et ensuite on va avoir une petite conversation.
Eishi- Modérateur
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Re: La traque sans fin
Ophélia était visiblement très déçue qu’Eishi n’ait jamais entendu parler d’elle ou de son équipage. Néanmoins, elle devait rester réaliste : elle venait d’avoir sa première prime, ce qui faisait d’elle une cible potentielle pour la marine certes, mais pas une célébrité mondialement reconnue. Faisant la moue, elle s’avança vers l’homme au bandeau grenat et prit le fruit qu’il lui tendait. Sa forme ainsi que sa taille étaient très étrange, et elle eut un moment d’hésitation avant de le manger. Elle leva les yeux sur le Bandeau Écarlate qui mâchait énergiquement son fruit, une expression de satisfaction sur son visage. Bon, il n’avait pas l’air d’être malade. La capitaine pirate croqua avec hésitation dans le met étrange, rouge et juteux. D’un revers de main, elle essuya les gouttes de nectar qui avaient coulé le long de ses lèvres et écarquilla les yeux. C’était exquis pour un fruit à l’allure aussi atypique ! Elle croqua à nouveau dedans, vigoureusement cette fois-ci. Elle prit le temps de vider sa bouche avant de questionner l’aventurier, toujours sous le regard mauvais de Kusuri, la bretteuse.
-Ophélia : Et que fais-tu sur cette île exactement ?
-Eishi : Faire des provisions principalement. Mais je t’avoue que cette jungle m’a intrigué lorsque l’on a amarré. Et en effet, en peu de temps on a pu voir pas mal de choses bizarres, comme ce genre de fruits par exemple, conclut-il en posant les yeux sur ledit fruit. Et toi, que fais-tu ici ? Pour remplir les cales de ton navire aussi je suppose ?
-Ophélia : Pas du tout, on n’a pas besoin de nourriture dans l’immédiat. En fait on a débarqué juste par pure curiosité, et parce qu’un de mes compagnons veut voir un certain animal. Elle posa son index sur les lèvres. C’était quoi déjà ? Le rhinocédur ? Non. Le rhinoféros ? Non. Ah je sais plus ! Ca commence par rhino dans tous les cas.
-Eishi : Dis comme ça, ça ne me parle absolument pas.
-Ophélia : Bah dis donc, tu sais pas grand-chose toi.
-Kusuri : Fais attention à tes paroles, jeta-t-elle froidement.
-Eishi : Du calme Kusuri, ordonna-t-il doucement. Et qu’est-ce que c’est au juste comme animal ? Il a certaines particularités ?
-Ophélia : J’ai pas tout enregistré, mais apparemment c’est un animal très rare. Sa peau serait très dure, résistante au métal même. Et sa corne serait faite d’un ivoire très, très rare. A la base, j’étais partie le chercher avec deux de mes compagnons mais je les ai perdu… soupira-t-elle en retournant.
La bretteuse des New Legend fut intriguée par la bête mentionnée par la jeune capitaine pirate. Un animal résistant à son sabre ? Elle qui avait toujours réussi à tout trancher, ce rhinocéros énigmatique serait-il capable de lui résister ? Un sourire se dessina sur son joli visage. Un sourire dédaigneux. Ses yeux se plissèrent, brillant de défi.
Le jeune homme brun et fougueux lui aussi voulait en savoir plus. Sa curiosité innée le poussait à vouloir voir le fameux bestiau de ses propres yeux. Et puis il était un aventurier après tout. Il proposa à Ophélia de les accompagner à leur navire, afin qu’ils puissent déposer leur maigre butin de fruits et chercher du matériel plus adapté pour partir à la recherche de l’animal légendaire. L’impératrice des fleurs tiqua immédiatement. Elle prit son capitaine à part et lui intima son désaccord pur et dur. D’après elle, conduire une pirate à l’Indomptable était comme se jeter dans la gueule du loup. Mais Eishi la rassura en lui disant qu’il y avait également Hossan sur le navire, et que Garami n’était sûrement pas très loin. A quatre contre une, elle ne pouvait rien faire, pirate ou pas. Et puis, Eishi sentait qu’elle était différente, qu’on pouvait lui faire confiance. Malgré ça, il n’était pas bête, et restait néanmoins sur ses gardes.
Ophélia accepta et ils se mirent en route vers la crique ou était amarré la caravelle des New Legend, Eishi en tête et Kusuri fermant la marche, à la demande de cette dernière à son capitaine, afin de jeter un œil sur la capitaine des Freely’s Pirates.
***
Sur l’Indomptable, Hossan, l’homme poisson était à terre. Son corps et son allure avaient littéralement été transformés : Il était devenu très maigre, voire squelettique. Il était encore sous le choc de l’impact de son corps avec le pont du navire, mais avait les idées assez en place pour fixer l’intruse. Il avait, comme son compagnon de route, deviné que la femme possédait un pouvoir du fruit du démon, ces entités étranges existant en ce monde. Il gracia le ciel de sa présence : en effet, il aurait été bien mal si Garami n’était pas arrivée à temps.
Cette dernière menaçait toujours Pearl de ses deux armes à feux. La cuisinière pirate était prise au piège. Si elle se baissait pour ramasser son fouet, il était évident que la tireuse blonde n’aurait aucun scrupule à la descendre. Seulement, d’un autre côté, elle n’avait pas du tout envie de se dévoiler à ces aventuriers. Au fond, elle savait qu’elle ne pouvait qu’opter pour le second choix. Elle soupira dans un fin sourire, se moquant de sa bêtise et se dirigea vers l’homme-poisson tout en se déclarant à elle-même de sa voix calme :
-Pearl : Je n’aurais pas du user de la force. Ca finit toujours mal pour moi.
-Garami : Sage décision.
Pearl posa sa main délicatement sur le torse du titan toujours allongé au sol et ferma les yeux. En un instant, ce dernier reprit sa corpulence normale. La pirate se retourna vers la grande blonde et la questionna, tandis qu’Hossan se relevait et époussetait son short, tout en surveillant la jolie cuisinière.
-Pearl : Et maintenant ?
-Garami : Maintenant, il va falloir éclaircir tes objectifs. Serais-tu une pirate ?
-Hossan : Son visage me dit quelque chose, déclara-t-il en observant le dos de la jeune femme.
-Pearl : C’est un peu fâcheux tout ça, il va falloir dorénavant que je fasse attention ou que j’aille, je ne pensais pas que c’était comme cela à ce point là, pensa-t-elle à voix haute.
-Garami : Es-tu venue sur notre navire dans le but de nous piller ? Enchaina-t-elle tout en se rapprochant et balayant l’arme de Pearl au sol d’un vulgaire coup de pied, ne voulant pas la toucher.
-Pearl : Si je voulais piller une caravelle de cette taille, je ne serais pas venue seule, soyons un minimum intelligent.
-Garami : Alors donc ? Que fais-tu là ?
-Pearl : Je vais le répéter encore une fois : je suis juste venue ici afin d’assurer mes arrières ainsi que celui de mes compagnons. Rien de plus.
Garami était mi-impressionnée mi-irritée par le comportement de son interlocutrice. Elle était en mauvaise posture, et pour autant elle réussissait à garder son calme. Aucune once de colère ou de panique ne se faisait sentir dans sa voix douce. Son expression du visage restait neutre, ses grands yeux bruns fixant la blonde sans peur. Hossan fit discrètement signe à la tireuse d’élite qu’il faisait confiance à la brune. Pour lui, elle était en infériorité numérique et en terrain ennemi, ses chances de victoire dans un combat frôlaient le zéro. Garami ouvrit la bouche, mais fut interrompu par des rires. Des rires venant d’assez loin. Elle reconnaissait l’un des deux, celui de son capitaine. L’homme-poisson le voyait sortir de la jungle accompagné de Kusuri, ainsi qu’une autre jeune femme aux longs cheveux noirs qu’il n’avait jamais vu auparavant. C’était à elle qu’appartenait l’autre rire cristallin puisque Kusuri ne riait pas. Elle suivait les deux individus à la trace surveillant Ophélia.
Cette dernière vit sa cuisinière pointée par le colt de la tireuse blonde et son expression changea du tout au tout. Elle arrêta de rire d’un coup et sortit son revolver dans un « Hé ! », pointant l’arme de Garami. Heureusement, Eishi intervint à temps, posant sa main sur l’arme à feu de la capitaine pirate tout en faisant un signe négatif de tête. Il ordonna à Kusuri de ramener au navire tous les fruits qu’ils avaient ramassé et cria en direction de sa tireuse d’élite, comprenant vaguement la situation :
-Eishi : Garami, baisses-ton arme !
-Garami : C’est une intruse, elle a attaqué Hossan !
-Ophélia : Pearl ! Mais qu’est-ce que tu fiches ici ?! hurla-t-elle, un peu perdue.
-Pearl : Je pourrais te retourner la question, ou sont les deux autres ?
Un long silence suivit. Ophélia roula des yeux.
-Pearl : Je vois. Tu les as encore perdus…
-Eishi : Elle n’a pas un mauvais fond à mon humble avis.
-Pearl : En effet, il s’agit d’un énorme quiproquo. Elle se tourna vers le titan. Mille excuses.
L’homme-poisson se contenta de la gratifier d’un fin sourire tandis que Garami rangeait ses colts. Pearl alla ramasser Ibicella avant de l’attacher à nouveau à sa ceinture. Après avoir fait rapidement les présentations et expliqué brièvement la situation, Eishi ordonna à son équipage de rassembler du matériel afin de partir à la traque au rhinocéros cuirassé. Les New Legend étaient excités à l’idée de partir à l’aventure. Ophélia eut un petit rire : sur ce point là, ils étaient pareils.
Hossan était le seul de l’équipage à avoir entendu parler de la créature. Seulement, il n’en avait lu que des descriptions. Aucune photo, aucune image. Il prit la décision de peindre cet animal une fois rencontré. Qui sait, il sera peut être le premier à représenter la bête du monde entier ?
Tandis qu’Eishi braillait à son équipage de se dépêcher, et que les deux pirates discutaient à côté, un bruit de battements d’ailes furtif arriva aux oreilles de nos protagonistes. Ils se tournèrent tous les trois simultanément vers la source dudit bruit et virent un perroquet géant arriver droit sur eux. L’animal semblait affolé, fuyant quelque chose ou quelqu’un. Son plumage, majoritairement jaune, était taché de rouge : du sang. L’oiseau continua de voler en piqué, n’ayant visiblement pas vu les trois humains face à lui. Ils eurent le bon réflexe de se baisser, évitant ainsi le perroquet de grande taille. Celui-ci traça tout droit et s’enfonça dans la jungle.
Puis tout s’enchaina d’un coup. Les deux femmes pirates ainsi que l’aventurier n’eurent pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait. Une ombre massive sortit des grandes fougères bordant la crique. Elle se dirigea à toute allure vers les trois alliés. Pearl eut le réflexe de se décaler vers la gauche et Ophélia tira la manche du Bandeau Ecarlate pour s’écarter à leur tour afin d’éviter la grosse bête. Seulement, le tissu glissa de la main de la fille aux cheveux de jais et elle se décala seule. Le reste des New Legend était impuissant sur le pont du navire, les bras chargés d’armes, pièges ou autres bricoles comme leur capitaine leur avait ordonné. L’ombre heurta Eishi de plein fouet qui voltigea sur plusieurs mètres avant de retomber lourdement sur le sol.
Il se tenait juste devant lui. Le majestueux rhinocéros cuirassé. Il regardait l’aventurier de haut et de ses petits yeux noirs. Il abordait une posture prétentieuse, fier du puissant mâle qu’il était. Il piétina le sol frénétiquement avant de se diriger là ou le perroquet avait disparu. Ophélia se précipita vers Eishi, un peu sonné. Elle s’enquit de son état, et soupira de soulagement quand elle vit que celui-ci était encore apte à lui répondre. Kusuri lâcha toutes ses affaires et couru vers son shogun munie de sa trousse de secours. Pearl était choquée, elle ne pensait pas que la bête serait aussi puissante et rapide. Ophélia fit remarquer à Eishi qu’il saignait du visage. La corne de l’animal légendaire avait du riper sur la tempe de ce dernier. Heureusement ça avait l’air superficiel.
Après s’être mis en position assise à l’aide de Kusuri, Eishi porta sa main à son front. Il le tâta doucement, puis brusquement : il lui manquait quelque chose. Après quelques secondes de réflexion, il hurla :
-Eishi : Mon bandeaaaaauuuu !
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Re: La traque sans fin
Eishi - Kusuri – Garami – Hossan
Ophélia – Pearl
A bord de l’Indomptable, navire d’Eishi
Ophélia – Pearl
A bord de l’Indomptable, navire d’Eishi
-Kusuri : Comment tu te sens ?
-Eishi : Comme si un rhinocéros venait de me passer dessus ... oh ... attends ... c’est exactement ce qui s’est passé ! Ironisa le jeune homme.
-Hossan : Alors, il va comment ?
-Kusuri : Étonnamment bien pour quelqu’un qui s’est pris un tel choc. Son manque de cervelle a dû le préserver des dommages cérébraux.
-Eishi : Hé ! S’indigna Eishi.
-Hossan : Je vois. C’est logique.
-Eishi : Comment ça « c’est logique » ?!!
-Garami : Ça explique pas mal de choses en effet.
-Eishi : Toi aussi tu t’y mets ?!!
Eishi croisa les bras sur sa poitrine d’un air bougon, lançant des regards faussement furieux sur ses camarades qui le regardaient avec amusement. Lui assis par terre et les autres debout autour, on aurait dit un petit garçon en train de bouder des adultes qui l’auraient privé de confiserie. Au bout de quelques secondes, n’y tenant plus, ils éclatèrent tous de rire. L’inquiétude et le soulagement s’était succédés si vite que leurs nerfs étaient encore à fleur de peau, et ils avaient bien besoin de se détendre à présent.
-Garami : Si tu avais vu le vol plané que tu as fait mon pauvre. Une vraie comète. Pour bien appuyer ses dires, elle mima le mouvement avec ses bras en faisant « pshhhh » du bout des lèvres.
Les deux autres hochèrent la tête en parfaite synchronisation.
-Eishi : Il m’a arraché mon bandeau, ça me met les nerfs.
-Kusuri : Un peu plus et c’était la tête qu’il t’arrachait, estime toi heureux.
-Garami : Ce n’est pas comme si il en avait vraiment l’usage quand même ...
Eishi attrapa tout ce qui trainait à portée de main, c’est-à-dire des coquillages, et les projeta sur une Garami hilare. Kusuri attendit qu’ils cessent leurs chamailleries et se pencha de nouveau sur le capitaine pour passer avec délicatesse un coton imbibé d’alcool sur la blessure du jeune homme. A présent la blessure ne saignait plus que très faiblement et elle avait repoussé l’idée première de recoudre Eishi, un pansement semblait pouvoir faire l’affaire. Eishi n’avait pas caché son soulagement à l’idée d’échapper aux aiguilles. Garami prit place sur un rocher, les jambes ballantes, tandis qu’Hossan retournait ramasser le matériel qu’ils avaient tous laissé tomber à terre au moment de l’assaut.
Ophélia et Pearl, qui s’étaient éloignées quelques instants pour laisser les amis entre eux, s’approchèrent de nouveau. Eishi voulu se remettre debout pour leur faire face, mais dès qu’il se retrouva sur ses jambes le monde se mit à tanguer autour de lui et il chuta sur ses fesses lourdement.
-Eishi : Wow, j’ai la tête qui tourne.
-Kusuri : C’est normal. Elle approcha son visage du sien et lui souleva une paupière pour regarder ses yeux. Comme je le disais ... Elle bougea les doigts devant ses yeux pour voir s’il arrivait à les suivre du regard. Je ne pense pas que tu ais de traumatisme crânien, tu es juste un peu sonné par le choc. Ça va passer.
Ophélia s’accroupit pour se mettre au niveau d’Eishi tandis que Pearl restait un peu en retrait en observant les allez et venus de l’Homme-Poisson.
-Ophélia : Désolée, j’ai essayé de t’écarter de sa route mais …
-Eishi : Pas d’inquiétude, tout va bien, c’est cool.
Il tenta de nouveau de se relever, chancela, se rattrapa aux cheveux de Kusuri qui lui décocha une baffe-réflexe, le renvoyant aussitôt au sol. Se rendant compte de son geste la sabreuse se couvrit la bouche d’une main en murmurant « Oh m**de » tandis que Garami levait les yeux au ciel d’un air blasé. Étalé face contre terre, le visage dans le sable, Eishi ne bougea pas pendant un moment, puis leva un pouce pour signifier qu’il allait bien.
-Ophélia : Vous avez une drôle de manière de soigner sur votre navire.
-Kusuri : Oh, ça va, hein !
-Ophélia : Moi je dis ça, je ne dis rien. Elle tira furtivement la langue à Kusuri en roulant des yeux pour bien lui montrer qu’elle n’était pas intimidée par ses atours princiers.
-Pearl, intervenant subitement dans la conversation : Le point positif, c’est qu’on sait que l’animal était ici il y a peu. Vu sa corpulence et son poids, il a probablement laissé des traces, des pistes, que nous allons pouvoir remonter pour le retrouver.
Eishi fit une nouvelle tentative pour se remettre sur pied. Laborieusement, en se tenant au rocher de Garami, il parvint à se maintenir debout. Un air satisfait illumina son visage et il se dirigea avec résolution vers le navire d’un pas mal assuré. Tout le monde retint son souffle lorsque il négocia la planche d’embarquement, manqua trois fois de chuter à l’eau mais rétablit à chaque fois de façon miraculeuse son équilibre. Arrivé sur le pont il traça vers sa cabine, le tangage du bateau sous la houle n’étant pas pour lui simplifier la tâche. Il ouvrit la porte et disparu de la vue des gens restés à l’extérieur.
-Garami, sautant sur ses pieds puis s’étirant : La jungle grouille d’animaux, il faudrait tâcher de ne pas trop attendre avant de se lancer à la poursuite du rhinocéros, sinon ses traces ne seront plus fraîches et risques d’être noyées dans une multitude d’autres.
Ophélia prit une longue inspiration en posant les poings sur les hanches, cheveux au vent et le regard porté vers la jungle, manifestement motivée par cette chasse. Nul doute qu’elle souhaitait elle aussi prendre une revanche sur l’animal qui les avait tous pris de court, assaillit et s’était enfuit comme une fleur sans riposte digne de ce nom. Elle sorti son revolver et l’inspecta à la lueur du jour, vérifiant ses munitions et l’état général de l’arme.
-Garami : Sympa le flingue. Dit-elle en s’approchant, un regard expert braqué dessus.
-Ophélia : Merci, tes colts ont l’air pas mal non plus.
S’étant trouvé un point commun, les deux jeunes femmes se lancèrent dans une longue discussion tournant autour de leur amour des armes à feu. Pearl, peu intéressée par cet échange, soupira et s’éloigna d’elles pour monter sur le navire et s’approcher d’Hossan. Ce dernier avait sorti ce qui ressemblait à une hotte géante et était désormais occupé à l’emplir de choses diverses et variés : cordages, pièges à loup, longue-vue et tout ce qui pouvait avoir vaguement une utilité pour chasser. Elle tourna autour de lui avec curiosité, étonnée de la quantité de matériel embarqué.
-Pearl : Ça me semble très lourd, vous allez vraiment transporter tout ça ?
-Hossan : Ma race est à la base bien plus forte que la vôtre. Expliqua-t-il sur un ton poli. Ça ne sera pas un souci pour moi. Il baissa la tête avec humilité, presque pour s’excuser, craignant d’être perçu comme vantard par la jeune femme.
Une fois la hotte remplie, il s’agenouilla et se passa les sangles sur les épaules avant de se relever. Malgré les explications de l’Homme-Poisson Pearl ne put s’empêcher d’être impressionnée par la facilité apparente avec laquelle il soulevait un poids qui aurait probablement laissé sur les genoux trois hommes bien bâtis œuvrant de concert. Hossan roula des épaules et fit quelques gestes un peu brutaux afin de vérifier que le paquetage était bien stable et fixé. Ça aurait été gênant que tout se casse la figure aux premiers mouvements brusques dans la jungle.
Eishi refit son apparition sur le pont, un nouveau bandeau identique au précédent sur le front. Sa démarche semblait désormais bien plus maîtrisée et ses yeux brillaient de combativité. Naturellement ses camarades se regroupèrent autour de lui, suivis d’Ophélia et de Pearl qui suivirent le mouvement général.
Eishi frappa ses poings l’un contre l’autre avec un sourire plein de fougue et d’audace.
-Eishi : Tout le monde est prêt ?
-Les autres, en cœur : Yep !
-Eishi : Tout le monde est motivé ?
-Les autres, en cœur, plus fort : YEP !
-Eishi : Alors c’est parti ! Y a un rhinocéros qui attend qu’on lui botte son immense arrière-train !
C’est dans une cohésion précaire, ou un chaos relatif suivant le point de vue, que tout le monde emprunta la planche de débarquement pour rejoindre la terre ferme. Eishi, Kusuri sur ses talons comme une ombre, prit la tête de l’expédition en compagnie d’Ophélia. Suivait Garami et Pearl, l’une comme l’autre arborant un air détaché, puis Hossan fermait la marche de sa stature imposante amplifiée par son volumineux paquetage. La troupe s’enfonça rapidement dans la jungle et se retrouva aussitôt dans une semi-pénombre, les rayons du soleil ayant quelques difficultés à percer les multiples niveaux de feuillage.
Alors qu’ils cheminaient depuis un moment, les yeux rivés au sol pour suivre les imposantes traces laissées par le rhinocéros, ils arrivèrent à un ruisseau qui coulait doucement au cœur de ce Paradis Vert. Ils traversèrent, mais une fois arrivés de l’autre côté il n’y avait plus aucune trace de l’animal traqué.
-Garami : Il a dû marcher dans le cours d’eau, en amont ou en aval, et ressortir plus loin. C’est une tactique classique de brouillage des traces, mais je doute qu’il l’ait fait sciemment.
Le groupe se scinda alors en deux, l’un remontant le courant et l’autre descendant son cours afin de retrouver les traces. Le premier était constitué d’Eishi, Kusuri et Pearl tandis que le second comprenait Ophélia, Garami et Hossan. Les instructions étaient claires : dès qu’un groupe trouvait les traces, il revenait sur ses pas pour retrouver l’autre groupe et continuer tous ensemble.
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Eishi - Kusuri
Pearl
Eishi - Kusuri
Pearl
Pas de trace du rhinocéros après une heure de recherche pour le groupe d’Eishi, en revanche ils tombèrent nez à nez avec une bande de fauves affamés. De petites tailles, ils étaient néanmoins nombreux et très agressifs. Ils surgirent sans crier gare de l’ombre, crocs et griffes étincelants en avant. Par chance ils avaient pris pour cible Kusuri et ils lui passèrent simplement au travers dans une explosion de pétales de cerisier. Fortement perturbés par cette expérience, ils mirent quelques secondes à réagir, ce qui laissa au groupe le temps de gérer cette menace.
Pearl en colla quatre au sol, littéralement, en faisant tellement grossir leurs ventres que leurs pattes ne pouvaient plus en supporter le poids. Elle en repoussa un cinquième d’un coup de sa plante-fouet hérissée d’épine. La bête écorchée s’écrasa contre un tronc et fila la queue entre les jambes sans demander son reste.
Eishi pour sa part eut recours à sa technique Fafnir consistant à entourer son bras de vents tourbillonnant avec violence. Ses coups de poings s’en trouvaient décuplés et lacéraient sans ménagement la chair des animaux tout en brisant leurs os. Les malheureuses créatures qui tentèrent d’affronter ses poings trouvèrent une mort rapide.
Enfin Kusuri découpa les derniers de quelques coups de sabre bien placés. Fidèle à son style, elle ne fit aucun geste inutile, se déplaçant sans difficulté malgré les obstacles en se dématérialisant, avant de trancher avec une précision chirurgicale ses cibles.
-Eishi : Dommage qu’Hossan ne soit pas là, on ne peut pas trimballer toute cette viande par nous-même. Se lamenta le jeune homme au bandeau écarlate.
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Garami – Hossan
Ophélia
Garami – Hossan
Ophélia
Du côté de l’autre groupe ils arrivèrent à une large grotte où le ruisseau s’enfonçait. De l’extérieur l’antre était d’un noir d’encre. Ils s’immobilisèrent à son entrée et tendirent l’oreille, mais il ne leur parvint rien de plus que le glougloutement de l’eau sur la roche. De la hotte d’Hossan ils sortirent des torches et un briquet. Ophélia s’empressa d’allumer la sienne avec un sourire enfantin.
-Garami : On entre ? Ça ne ressemble pas à une tanière de rhinocéros.
-Hossan : On parle d’un rhinocéros carnivore dans une jungle, je ne pense pas que les règles habituelles de l’espèce s’appliquent à cette bête.
-Garami : Heu … où est passé Ophélia ?
Ils regardèrent autour d’eux, mais la jeune fille s’était comme volatilisée. Quelques secondes après, des coups de feu se firent entendre de l’intérieur de la grotte.
-Garami : On entre !
Les deux compagnons s’élancèrent au pas de course, torches et armes aux poings.
Eishi- Modérateur
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Re: La traque sans fin
Le bandeau écarlate avait jugé qu’il était nécessaire de faire une pause après une heure et demie de marche. Après avoir battu la meute de fauves assez aisément, ils avaient décidé de laisser les cadavres des pauvres animaux sur place, bien trop lourds à transporter. « Tant de viande gâchée… » avait pensé le jeune capitaine.
Kusuri, Pearl et Eishi s’étaient donc assis sur de gros rochers, reprenant leur souffle et leurs forces. Pearl sortit une gourde et commença à boire pour se rafraichir un peu. Elle ne savait pas exactement quelle température il faisait dans cette jungle, mais le fait que les feuillages formaient un toit végétal rendait l’air lourd, à la limite de l’asphyxiant.
Là, ils s’étaient posés dans une sorte de clairière, ou les arbres étaient un peu plus espacés, laissant passer beaucoup plus de rayons de soleil qu’avant. Les fougères y étaient moins nombreuses et plus petite, et pour la première fois, Pearl pouvait observer de l’herbe au sol. Pas de la mousse, ni des hautes herbes non. Un herbage ou on aurait pu marcher pieds nus, comme une pelouse fraichement tondue. Au centre de cette clairière se trouvait un assemblement de grandes roches arrondies, comme des galets géants. De belles fleurs dans les tons jaunes entouraient la roche au sol.
Après s’être désaltérée, Pearl sauta gracieusement de son perchoir de pierre et entreprit de faire le tour du monument rocheux. Pour elle, il était quasiment impossible que cette accumulation de rocs vienne de Mère Nature. L’érosion aurait poli la roche ? Impossible, il n’y a pas d’eau aux alentours.
La cuisinière pirate enjamba le massif de fleurs à ses pieds pour ne pas les écraser et posa délicatement sa main sur la roche. Elle ne s’effritait pas. Elle continua de parcourir le monument de ses doigts, les yeux fermés. Soudain elle sentit des irrégularités. Elle passa plusieurs fois la main sur la zone avant de commencer à frotter le roc. Ce dernier s’effrita peut à peu, laissant place à une gravure. Des traits maladroits, et pas d’ornements. Juste une phrase :
« Ne désespérez pas mes frères, la voix des plantes nous mènera à la victoire. »
Pearl héla ses deux autres compagnons de route pour leur faire part de sa découverte. Pantois pendant un instant, Kusuri brisa le silence :
-Kusuri : Les plantes parlent ?
-Eishi : Bah regardes-toi, t’es un bon exemple non ? Se moqua le jeune homme.
La sabreuse lança un regard noir à son capitaine qui s’esclaffait à pleine dents. Kusuri se tourna vers Pearl et lui demanda si elle avait plus de précisions au sujet de la phrase.
-Kusuri : Il existe vraiment un moyen de communiquer avec les plantes. Tu es mieux placée que quiconque pour ça, déclara-t-elle en fixant Ibicella pendant à sa ceinture.
-Pearl : C’est assez complexe… J’ai déjà entendu dire qu’il y avait une civilisation dans le monde qui était capable de parler aux plantes et de les maîtriser. Seulement personne n’a jamais su si ça relevait de la réalité ou du mythe.
-Eishi : Bah vu la gravure ça relève de la réalité, non ?
-Pearl : L’île est censée être déserte, dénuée de toute vie humaine…
-Kusuri : Donc soit cette civilisation a vécu et s’est éteinte ici…
-Eishi : Soit elle y vit toujours et l’île n’est pas déserte.
***
Garami et Hossan accoururent vers la source de bruit des coups de feu. L’homme-poisson avait eu le loisir d’observer la jeune capitaine pirate : il avait senti qu’elle était imprudente et spontanée, mais pas à ce point là ! Garami était en tête suivie de près par Hossan. Dans la précipitation et leur course, la torche de la tireuse d’élite bougeait dans tous les sens ce qui leur procurait un éclairage de fortune. Ils virent très vite la silhouette de la pirate en face d’eux. Ils s’approchèrent et crièrent son prénom, avant que cette dernière se retourne, un sourire gêné sur le visage.
-Garami : T’aurais pu nous attendre ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?
-Ophélia : Désolée, je pensais que vous m’aviez suivi, s’excusa-t-elle gauchement, se frottant l’arrière de la tête nerveusement.
Hossan baissa les yeux aux pieds de la jeune fille. Il s’approcha et éclaira la zone. Des cadavres de chauves-souris d’au moins un mètre cinquante gisaient au sol.
-Hossan : Tu es tombée la dessus hein ?
-Ophélia : Oui oui, mais ne vous inquiétez pas, tout va bien !
-Hossan : Tu es blessée ?
-Ophélia : Non, il n’y a pas de problème !
Garami remarqua que la jeune fille aux cheveux de jais se dandinait nerveusement, son bras droit dans le dos. La blonde sourit et lui attrapa ledit bras d’un coup sec. Elle vit une coupure allant de son poignet au coude, le sang y coulant encore à certains endroits.
-Garami : C’est fou comment tu ne sais pas mentir, dit-elle dans un sourire.
-Ophélia : Mais c’est rien ça, je vous jure ! Pas la peine de s’inquiéter.
-Hossan : As-tu déjà entendu parler des chauves-souris venimeuses ?
-Ophélia : Non. Elle fit une pause avant de reprendre gaiment. Et puis les petites bêtes ne mangent pas les grosses ! Allez, allons-y !
-Garami : Sur le coup elles n’étaient pas si petites que ça les bêtes…
Le petit groupe contourna les animaux morts au sol et continuèrent leur route. Hossan, à l’arrière, sourit intérieurement. Si elle ne s’était pas présentée, jamais il n’aurait deviné que cette femme pleine d’énergie était pirate…
Le trio marcha pendant au moins une demi-heure, priant ensemble pour que la dernière torche ne s’éteigne pas. En effet, les deux autres avaient rendu l’âme, ce qui fit que la pirate et l’homme-poisson se regroupèrent à Garami, l’éclaireuse en quelque sorte. Hossan tenait le poignet d’Ophélia, pour éviter que cette dernière ne s’échappe une fois de plus. Ils marchèrent tous trois à tâtons jusqu’à ce qu’ils virent une source de lumière bleuâtre-verdâtre. Le tunnel de roche s’élargissait à cet endroit. Garami baissa sa torche et jeta un coup d’œil aux deux autres qui l’accompagnaient. Ils hochèrent la tête à l’unisson et continuèrent leur route. Ils furent surpris par ce qu’ils découvrirent : le tunnel qu’ils venaient de traverser était déjà large mais la véritable grotte l’était encore plus ! Des cristaux de quartz et d’émeraude luminescents ornaient la paroi rocheuse à endroit irréguliers, ce qui donnait l’éclairage faible, néanmoins naturel de la grotte spacieuse. Au centre de celle-ci s’y trouvaient des huttes, fabriquées de la main de l’homme. Les petites habitations n’étaient pas nombreuses, une quinzaine à peine. Garami décida de visiter l’une d’elle, un colt en main. Hossan jugea que le groupe allait rester assez longtemps ici, donc il posa son matériel et commença à peindre la scène qu’il trouvait magnifique.
Ophélia s’était éloignée vers le fond de la grotte. Elle avait repérée une hutte plus grande que les autres. Elle décida de rentrer à l’intérieur par simple curiosité. Il n’y avait plus rien, pas un meuble. Au sol, juste la trace de quatre pieds : la table sans doute. En revanche le mur était orné de brouillons attachés ici et là, de cadres et de peau de bêtes. « Pouah, c’est ça qui pue ? » avait-elle pensé en se plissant le nez. Elle s’intéressa ensuite aux brouillons. Elle arracha l’une des feuilles : un cercle avec des symboles étranges autour.
-Ophélia : Un dodécagramme ? On dirait un cercle de magie noire ou un truc dans le genre…
Ophélia décida de sortir de la hutte, papier en main, afin de montrer sa découverte aux autres. Garami sortit en même temps et parcourut du regard le brouillon trouvé par la jeune pirate. « Mmh, tout s’explique donc. Viens à l’intérieur et regardes ce que j’ai trouvé. » Avait-elle lâché. Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux jeunes femmes entrèrent à nouveau dans l’habitation miniature. Garami indiqua le mur face à Ophélia. Cette dernière écarquilla les yeux et bredouilla :
-Ophélia : Mais… mais c’est le rhinocéros qui nous est rentré dedans tout à l’heure sur la peinture là-bas !
-Garami : Oui je pense aussi. Et d’après ce que tu m’as montré et le nombre peu important de huttes dans cette grotte, il n’y a pas beaucoup d’explications possibles.
-Ophélia : Un petit groupe de personnes qui souhaitaient la mort du rhinocéros cuirassé ? A moins qu’ils le vénéraient, s’enquit la capitaine en croisant les bras.
-Hossan : Je me pencherais sur la deuxième proposition, dit-il au loin mais tout en gardant son calme. Vous n’avez pas vu la statue du rhinocéros là-bas ? Je ne pense pas qu’un groupe qui souhaite la mort de ce monstre érige un monument à celui-ci.
-Ophélia : Dans tous les cas c’est bizarre, parce qu’il n’est censé y avoir personne ici.
Un gros silence enveloppa nos trois protagonistes, perdus dans leur réflexion. Ophélia commença à sentir que sa tête tournait, mais se ressaisit très vite.
***
-Lilith : T’as pas fini de courir ?!
-Eliott : Je ne cours pas, je marche vite !
Lilith peinait à suivre la cadence du chevalier, pressé et excité de pouvoir voir l’animal. Elle ne savait plus du tout depuis combien de temps ils cavalaient dans la jungle maintenant. Ils déboulèrent vite dans une plaine, dépourvue d’arbres aux alentours. Au centre de l’herbe verdoyante qui se couchait face au vent se trouvait un petit lac. L’eau y était claire et scintillait avec le soleil. La rose attrapa Eliott par la taille et freina ce dernier avec ses pieds en hurlant un gros « STOOOOOOOOOP ! » qui fit fuir tous les oiseaux proches. Le chevalier se retourna et fut surpris de voir la jeune fille toute rouge agitant les bras en l’air :
-Lilith : J’en ai marre là, ça suffit ! Je veux une PAUSE ! P-A-U-S-E ! T’as oublié ce que c’est ? Restes là et laisses moi le temps de boire un coup et de reprendre mon souffle bordel ! J’suis humaine quoi !
Le chevalier jugea que ne pas répondre était la meilleure des options. On lui avait toujours dit qu’une femme en colère pouvait tout ravager. Certes, Lilith n’était pas encore une femme, mais on parlait de Lilith quand même, fallait pas l’oublier. Il s’assit dans l’herbe fraiche, appréciant le léger vent qui soufflait sur son visage. Il posa son regard sur la rose qui s’était accroupie et qui se tenait les cheveux pour boire au rebord du lac. Finalement une pause n’était pas une si mauvaise idée.
-Lilith : Tiens regardes, un bandeau rouge par terre.
-Eliott : Hm ? Il a l’air bien déchiqueté.
-Lilith : Ouais, c’est bizarre l’île n’est pas censée être habitée. Mais bon, vu la gueule du bandeau, son propriétaire doit être mort à l’heure qu’il est.
Eliott acquiesça puis ferma les yeux pour mieux sentir la brise secouant ses cheveux d’argents.
Soudainement, un cri de Lilith le tira de sa « mini-rêverie ». Il ouvrit brusquement les yeux et se trouva nez-à-nez avec une rose tentant de se délivrer des serres d’un vautour plus grand qu’elle. Le chevalier ne réfléchit pas à deux fois et sauta sur la rose, qui s’envolait avec l’animal. L’oiseau perdit en altitude au moment ou Eliott s’agrippa à Lilith ; en effet son armure pesait lourd pour le vautour. Mais le rapace ne lâcha rien, il accéléra ses battements d’ailes et s’envola, les deux humains avec.
Ils firent plusieurs mètres. Eliott trouva le temps très long. Agrippé aux jambes de la rose, il sentait qu’il allait lâcher d’un moment à l’autre. Lilith quand à elle était tirée par les poignets par le vautour et par les jambes par le chevalier. Se sentir écartelé était loin d’être une sensation agréable. Après une ascension laborieuse, le vautour se mit à tourner autour d’un nid de grande taille : le sien surement. Il lâcha Lilith de ses serres et les deux humains tombèrent dans le nid. L’oiseau traça sa route. Lilith pesta après l’animal :
-Lilith : Oh ! D’où tu nous laisse comme ça toi ! Reviens ! Comment on descend nous ?
-Eliott : Lilith, regardes ou on est.
-Lilith : J’en ai strictement rien à f- waah ! Haut ! Trop haut !
En effet, le nid se trouvait au sommet de l’un des quatre gros pics rocheux de l’île. Il devait bien y avoir une cinquantaine de mètres en hauteur.
-Eliott : Bien trop haut. Faut qu’on trouve un moyen pour descendre et vite. Parce que cet oiseau de malheur ne va pas tarder à revenir et nous manger tout cru.
-Lilith : Non sans blague ? Je croyais qu’il nous avait invité chez lui ! Ironisa-t-elle.
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Re: La traque sans fin
Eishi & Kusuri
Pearl
Diane’s Jungle - Clairière
Pearl
Diane’s Jungle - Clairière
La pierre intriguait Eishi. Il avait lu de nombreux écrits sur cette île, mais aucun d’entre eux n’avaient ne serait-ce que mentionnés l’existence d’une culture ou d’une civilisation au cœur de la jungle. Diane’s Jungle était d’ailleurs considérée comme inapte à la colonisation à cause de sa faune dense et agressive. Par conséquent ce monument de roche, et surtout les gravures à sa surface, venaient remettre en cause tout ce que l’on croyait au sujet de cette jungle. L’homme au bandeau écarlate posa la main sur la roche, qui se révéla parfaitement lisse sous sa paume à l’exception des écritures inscrites dans la pierre.
Alors qu’il en faisait lentement le tour, la curiosité piquée au vif, Pearl était resté sur place. Les yeux rivés sur le texte, ses lèvres bougeaient silencieusement tandis qu’elle lisait et relisait en boucle l’énigmatique inscription. Bien décidée à percer leur mystère ses pensées fusaient en tous sens, échafaudant des hypothèses qu’elle écartait bien vite sitôt qu’elle les jugeait trop fantaisiste. Alors qu’elle abandonnait sa dernière idée en date, elle se mordit la lèvre inférieure de dépit. Avec si peu de données à sa disposition la tâche se révélait bien trop ardue et un sentiment de frustration accompagnait cet amer constat. Mais la jeune femme n’entendait pas abandonner aussi vite.
Eishi passa une main sur son front en sueur, la gorge sèche. Il avait pourtant bu il n’y a pas si longtemps, mais le lourd climat des lieux épuisait rapidement l’organisme. La transpiration avait rendu ses vêtements collants ce qui ne tarda pas à l’agacer. Il jeta un œil à Pearl qui semblait souffrir autant que lui de la température. Le teint de la fleuriste avait viré pratiquement au rouge et ses longs cheveux s’étaient collés sur son front trempé. Elle aussi puisait souvent dans sa gourde. Kusuri en revanche, bien qu’également ruisselante de sueur, semblait beaucoup plus à l’aise que ses deux compagnons. C’était d’autant plus étonnant qu’elle portait des vêtements amples qui, bien que constitués d’étoffes très légères pour ne pas gêner ses mouvements, devaient conserver la chaleur de façon plus conséquente que les habits des deux autres. Elle se tenait pourtant debout en plein soleil, le regard également fixé sur le monolithe.
-Eishi : Comment tu fais pour supporter cette chaleur ?
-Kusuri : Mon île natale dispose d’un climat assez proche en été. Chaud et humide. Elle haussa les épaules avant d’ajouter : Question d’habitude.
Eishi n’ajouta rien et retourna inspecter les roches. Il avait espéré trouver des textes supplémentaires qui viendraient éclairer davantage cette énigme mais ses recherches furent infructueuses. Manifestement ils avaient déjà découvert tout ce que cette formation de rocs avait à offrir comme information aux explorateurs. Il leva une main à hauteur du visage, paume ouverte vers lui, et utilisa le pouvoir de son fruit pour générer une douce brise d’air frais. La sensation sur sa peau fut si délicieusement agréable qu’il s’étonna de ne pas y avoir songé avant. Une fois rafraîchi il rejoignit les deux femmes et utilisa le même principe pour les soulager également.
-Eishi : Je ne crois pas que nous éclaircirons ce mystère en restant davantage ici. N’oublions pas notre objectif premier qui est de retrouver cette saleté de rhinocéros.
Les deux femmes hochèrent la tête et le trio commença à s’éloigner en direction de la rivière. Mais ils n’avaient pas fait guère plus de quelques pas lorsqu’une ombre immense les survola accompagnée d’un croassement retentissant. Le bruit d’ailes démesurées battant l’air se fit entendre alors que des bourrasques de vent soulevées par ces mêmes ailes commencèrent à balayer les environs. Les trois explorateurs levèrent la tête, juste à temps pour apercevoir un vautour aux dimensions titanesques voler en cercle au-dessus d’eux. Le volatile fit plusieurs cercles, puis plaque ses ailes contre son corps et pique vers le sol. Au dernier moment il déplia de nouveau ses ailes qu’il fit battre frénétiquement, freina sa chute et mis les serres en avant pour se poser sur le monument rocheux que le groupe venait juste de quitter. Le sol trembla un peu sous le choc de l’atterrissage mais la roche ne sembla pas s’effriter. Le vautour poussa un nouveau croissement en direction des cieux, puis fourra son bec dans ses plumes qu’il se mit à lisser avec application. Il n’accorda pas un seul regard aux trois humains qui le fixaient avec incrédulité.
Kusuri et Pearl reculèrent avec prudence. Si elles atteignaient la jungle plus dense elles seraient totalement à l’abri du rapace. Mais Eishi demeura sur place, les yeux rivés sur la créature.
-Kusuri : Eishi ?
L’homme se tourna à moitié et la regarda en levant le pouce. Kusuri vit des étoiles dans ses yeux, et il arborait le sourire de celui qui venait d’avoir une idée géniale. Sauf qu’en général les idées géniales d’Eishi signifiaient surtout qu’il s’apprêtait à faire une énorme bêtise. Kusuri détestait ça.
-Eishi : J’en ai marre de marcher. Et si on prenait un taxi volant ?
« Pile ce que je craignais » songea Kusuri mais elle n’eut pas le temps de répondre « Et comment tu vas le piloter, espèce d’idiot ? » qu’il se précipitait déjà en direction du vautour.
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Garami & Hossan
Ophélia
Diane’s Jungle – Grotte
Garami & Hossan
Ophélia
Diane’s Jungle – Grotte
Il n’y avait décidemment plus rien à récupérer dans ce lieu qui ressemblait à un ancien village. Garami cheminait d’un air blasé entre les tentes, les mains dans les poches. Elle s’ennuyait ferme, mais Hossan ayant décrété que l’endroit l’inspirait, il s’était installé dans un coin avec son attirail de peintre et réalisait un tableau du panorama. C’est pourquoi cela faisait maintenant plus d’une heure qu’elle devait patienter et elle avait rapidement fait le tour de tout ce qu’il y avait à voir. Au moins la grotte était fraîche et disposait d’eau, ce qui en faisait un endroit pour patienter infiniment plus agréable que la jungle étouffante. Las, elle s’assit à même le sol, le dos appuyé contre la paroi rocheuse et baisse son chapeau de sorte à ce qu’il lui couvre les yeux. Une petite sieste ne lui ferait pas de mal et ferait passer le temps plus vite.
Ophélia rencontrait exactement le même problème relatif à l’ennui, elle qui d’habitude ne tenait pas en place. Elle avait songé à les laisser sur place pour continuer seule, mais pour une fois elle s’était montrée un peu responsable et ne s’était pas laissé emporter par un caprice enfantin. La jeune femme frappa du pied dans un caillou, l’envoyant voler à l’autre bout de la grotte. Au fil de ses déambulations dans la grotte elle mit la main sur de nombreux cailloux, de tailles et formes très différentes. « Quitte à s’emmerder, autant faire un truc utile » pensa-t-elle alors qu’elle alignait les cailloux puis se plaçait à bonne distance en dégainant son arme. « Une petite séance d’entrainement, allez, hop ! »
Elle leva son arme et fit feu à cinq reprises, touchant quatre de ses cibles. Elle recula de dix pas et recommença. Toujours quatre touches. Elle recula de nouveau et cette fois ne parvint qu’à en toucher que deux. Elle se fixa donc comme objectif de rester à cette distance jusqu’à ce que là aussi sa précision soit de quatre sur cinq. Comme le sol était rocheux, elle posa sa gourde par terre pour symboliser la limite.
Les bruits de tirs avaient attirés l’attention de Garami, qui d’un doigt releva le bord de son chapeau. La tireuse voyait parfaitement Ophélia de là où elle se trouvait. Elle plissa les yeux. « Cette gamine tire bien. » Jusqu’à présent elle n’avait pu que supposer qu’elle savait se servir de ses armes, ne l’ayant jamais vu à l’œuvre. Certes il y avait eu les cadavres des chauves-souris, autant de cadavre que de coups de feu entendu, ce qui signifiait qu’elle avait fait mouche à chaque fois. Et dans l’obscurité. Un talent inné conjugué à pas mal d’expérience. « Elle tire probablement mieux que moi au revolver. » Jugea Garami en l’observant s’entraîner. Un sourire étira ses fines lèvres et elle se leva, son long manteau l’entourant. S’il y avait bien un point sur lequel elle ressemblait à Eishi, c’était sur son goût des défis.
D’un pas assuré elle rejoignit Ophélia et se plaça à ses côtés, un colt en main.
-Garami : Tu tires plutôt bien. Un petit concours de tir ça te tente ?
Plus loin Hossan en était à la moitié de son œuvre. Il mettait surtout l’accent sur le jeu incroyable de lumière de la grotte, qui étincelait de toute part à cause des cristaux lumineux éparpillés. Il trempa son pinceau dans la peinture, un sourire paisible sur le visage.
Mais si les trois compagnons se pensaient à l’abri dans cette grotte, ils se trompaient. Les bruits de tirs n’avaient pas seulement attirés l’attention de Garami. Un autre être avait entendu ces détonations. Une créature jusqu’à présent endormie. Ancienne. Dangereuse. Et affamée.
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Eishi & Kusuri
Pearl
Diane’s Jungle – Clairière
Eishi & Kusuri
Pearl
Diane’s Jungle – Clairière
Eishi sauta au cou du vautour. Littéralement. Il s’accrocha fermement à son plumage puis, d’une pirouette acrobatique, se plaça à califourchon sur la nuque du volatile. Surpris et apeuré l’animal se mit à battre des ailes en poussant des croassements féroces. Il tenta de désarçonner son cavalier clandestin en bougeant dans tous les sens, mais le Bandeau Écarlate avait une bonne prise, les cuisses serrées de part et d’autre du long cou de l’animal et les mains agrippées sur ses plumes. Il poussa un « YIHAAAA » de rodéo alors que l’animal s’agitait. Soudainement l’animal s’immobilisa et darda un regard mauvais sur les deux femmes immobiles plus loin. Abasourdies par la décision stupide d’Eishi, elles en avaient oublié de se mettre à couvert.
Le volatile déploya son long cou tel un fouet et, en un éclair, agrippa Pearl par ses vêtements, avant de prendre son envol tout aussi soudainement. La fleuriste se mit à pousser des hurlements en battant des bras et des jambes sans parvenir à se dérober à la prise. Eishi de son côté frappait du poing le crâne du vautour, mais les coups ne semblèrent pas affecter la créature qui continua de s’élever dans les airs. Le tout s’était déroulé si vite que Kusuri n’avait même pas eu le temps de sortir son arme. Impuissante, le visage levé vers le ciel, elle ne put que regarder l’oiseau devenir de plus en plus petit jusqu’à n’être plus qu’un point dans le ciel et que les cris de Pearl s’éteignent.
-Kusuri : Mais quel idiot j’ai choisi de suivre moi ?
Incapable de suivre l’oiseau gigantesque, elle nota cependant qu’il se dirigeait vers un des pics rocheux. Elle fit volte-face et remonta la rivière à toute vitesse en utilisant les propriétés de son fruit pour ne pas avoir à contourner les obstacles. Elle devait retrouver les autres au plus vite.
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Lilith & Eliott
Diane’s Jungle – Nid des Vautours en haut d’un des pics rocheux
Lilith & Eliott
Diane’s Jungle – Nid des Vautours en haut d’un des pics rocheux
Eliott se pencha au bord du nid pour regarder en bas, dans l'espoir de trouve un moyen pour descendre mais il recula très vite en constatant le vide immense qui s’étalait devant lui. Un pas de plus, ou un stupide coup de vent, et il aurait chuté sur une bonne cinquantaine de mètre avant de s’écraser comme une crêpe. Il aurait largement eut le temps de méditer sur la stupidité de sa mort.
-Lilith, d’un ton supérieur : J'ai réfléchis. Je pourrais sauter, je suis un logia, ça va pas me tuer.
-Eliott : Et moi, je fais comment ?
-Lilith, toujours sur le même ton : Pas mon problème.
-Eliott : Sale petite peste.
-Lilith, offensée : QUOI ???
Alors qu’ils commençaient à se disputer pour savoir si oui ou non il valait mieux rester ensemble ou laisser Lilith partir seule chercher de l’aide, un des œufs géants du nid se mit à bouger. Trop doucement cependant pour que les deux compères ne le remarquent. En revanche Eliott eut le regard attiré par un mouvement dans les airs. Cessant de se disputer avec Lilith, qui continuait cependant de se moquer de lui en le qualifiant de poule mouillée qui a peur d’être laissé seul, il mit sa main en visière. Les yeux plissés, il discerna un vautour venant dans leur direction. Plus gros que celui qui les avait amenés. « Probablement le mâle » songea-t-il.
En y regardant avec plus d’attention, et en continuant d’ignorer Lilith qui lui donnait des petits coups de pied dans le tibia, il discerna quelqu’un dans le bec de l’animal. Et à bien y regarder il connaissait cette personne !
-Eliott : Ça alors ! Pearl !
-Lilith, décontenancée par ce changement de sujet : Hein ?
-Eliott : Un autre vautour arrive et il a Pearl avec lui, elle s’est fait avoir comme nous. Attends … il y a quelqu’un sur le vautour.
-Lilith : Ophélia ?
-Eliott : Non ... un homme.
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Eishi
Pearl & Lilith & Eliott
Diane’s Jungle – Nid des Vautours en haut d’un des pics rocheux
Eishi
Pearl & Lilith & Eliott
Diane’s Jungle – Nid des Vautours en haut d’un des pics rocheux
Cela faisait un moment qu’Eishi et Pearl étaient sur le vautour. Au départ Eishi avait essayé de forcer l’animal à atterrir en lui frappant le crâne avec des techniques issues de son fruit. Mais lorsque l’animal s’était à moitié évanouit à quarante mètres d’altitude, et qu’ils avaient donc frôlés la mort, il avait laissé tomber cette idée. Il avait ensuite essayé de diriger le volatile : frapper à gauche de sa tête pour le faire tourner à droite, et vice-versa. L’oiseau avait protesté en croassant, ce qui avait relâché brièvement Pearl et faillit la condamner à une chute mortelle, heureusement le rapace l’avait rattrapée aussi sec. Manifestement il tenait à l’emmener avec lui. Eishi se contentait donc à présent d’attendre, accroché au rapace.
De son côté Pearl était passée par plusieurs stade : hurlement de peur, puis déluges d’insultes en tout genre à destination d’Eishi à cause de qui tout ça était arrivé, avant de s’enfermer dans un silence de plomb.
Le vautour se mit à faire des cercles autour d’un pic rocheux, sur lequel on pouvait distinguer un nid contenant des œufs immenses et deux humains en train de faire des grands mouvements de bras. A bien tendre l’oreille Eishi les entendait hurler « Pearl » et cette dernière hurla quelque chose en retour. « Le reste de l’équipage d’Ophélia. » Pensa Eishi.
Soudain le rapace ouvrir son bec, laissant tomber Pearl. Mais il l’avait lâchée de beaucoup trop haut ! Il y avait bien une dizaine de mètres, et elle chutait la tête en avant. Le Bandeau Écarlate n’hésita pas une seconde et se jeta à son tour dans le vide, la tête la première et les bras plaqués le long du corps pour fendre l’air aussi vite que possible. Histoire d’amplifier sa vitesse il utilisa son Fruit pour générer une bourrasque derrière lui et le projeter avec plus de force vers Pearl. Il l’atteignit comme un missile et l’attrapa à la taille. Paniquée, elle lui entoura le cou d’un bras pour s’accrocher à lui, alors qu’il faisait une culbute aérienne pour mettre ses pieds en avant. Deux secondes avant l’impact au sol il réussit à entourer ses pieds d’air tourbillonnant, ce qui amorti très considérablement sa réception dans le nid, en provoquant une forte bourrasque aux alentours alors que l’air se dissipait pour absorber le choc.
Il se tenait là, debout face aux autres, Pearl dans les bras. Il lui adressa son sourire le plus charmeur.
-Eishi : Merci d’avoir fait confiance à la Eishi-Airlines.
-Pearl : Repose-moi tout de suite ou je t’arrache la tête.
Eliott ouvrir la bouche pour demander des éclaircissements à Pearl, lorsque des craquements se firent entendre. Tout le monde pivota vers l’origine du bruit : les œufs. Ils étaient en train d’éclore et des poussins de deux mètres de haut, avec des becs déjà capables de fracasser un crâne humain, commençaient à s’extirper des coquilles.
-Eliott : Ah … si ma mémoire est bonne, eux aussi sont carnivores.
-Eishi, esquivant un coup de bec : Et ils ont l’air d’avoir super faim !
Eishi- Modérateur
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Re: La traque sans fin
Garami s’éclatait comme une folle. Avoir trouvé quelqu’un avec qui rivaliser dans son domaine de prédilection l’enchantait. Hossan ne voyait pas le visage de la blonde de là ou il était, mais il se doutait qu’elle avait troqué son habituel air blasé contre un large sourire plein d’entrain. Ophélia venait de finir sa rangée de cailloux, et elle était contente elle avait enfin réussi à toucher les cinq ! Elle laissa sa place à Garami et s’assit au sol en tailleur, observant sa rivale. Cette dernière prit son colt à deux mains avant de le poser sur son front tout en fermant les yeux, pour se concentrer sans doute. Elle resta comme cela une poignée de secondes avant d’ouvrir ses grands yeux verts. Elle tendit son bras et tira furtivement à cinq reprises. Ophélia s’écria un « Waoh ! » de surprise. Elle avait touchés les cinq petites pierres elle aussi ! La capitaine pirate félicita d’un grand sourire la blonde, avant que cette dernière ne propose de corser la chose.
Garami recula de plusieurs mètres la gourde de la pirate posée au sol et aligna dix cailloux. Elle en prit un onzième dans sa main et se retourna dans la direction d’Ophélia.
-Garami : Nouvel objectif : Tirer de la gourde là-bas, dans les dix cailloux et avant que le onzième ne tombe. Je le vais le mettre au dessus de ma tête et le lâcher. S’il tombe avant que tu aies fini de tirer c’est fini.
-Ophélia : Oh, bonne idée ! Commences tiens, puisque ça vient de toi.
La jeune fille aux cheveux de jais se leva et attrapa au vol la pierre que Garami lui avait lancé. La tireuse d’élite blonde se mit en position comme précédemment. Ophélia leva le bras vers le ciel et cria un « Prête ? Go ! » pour prévenir la Double Gâchette. Dix coups fusèrent. Elle tiqua. Elle n’en avait touché que sept. Ophélia la rejoignit et la rassura, en lui disant que c’était pas mal du tout et que sans s’en rendre compte, leurs yeux fatiguaient avec l’éclairage de la grotte qui était pour le moins particulier.
Pendant ce temps là, Hossan avait presque fini sa toile. Il lui restait quelques finitions par-ci par-là. Ophélia prit la place de Garami pour tirer à son tour. Sa tête lui faisait mal et tournait de plus en plus. De sa main libre (l’autre occupée par son arme), elle se prit le front avant de l’essuyer d’un revers de main. Elle avait chaud. Elle se positionna, et attendit le signal de la blonde. Cette dernière lâcha le caillou et la pirate tira.
-Garami : Seulement quatre ?
-Ophélia : J’ai soif.
La brune, s’asseyant par terre, prit sa gourde et la vida d’une traite. Garami remarqua qu’elle tremblotait légèrement et qu’elle suait à grosses gouttes. Elle s’enquit de son état, légèrement inquiète. Ophélia lui répondit comme à son habitude que tout allait bien, que ce n’était sûrement qu’un coup de chaud qui allait vite passer. Mais Garami ne le voyait pas de cette manière. Elle appela Hossan et regretta intérieurement que Kusuri ne soit pas avec eux.
Entre temps, l’homme-poisson avait rangé son matériel. Il rejoignit les deux filles et haussa un sourcil en voyant une Ophélia fébrile, mais toute souriante. Il posa sa grande main palmée sur le front de la jeune femme.
-Hossan : Tu es brûlante !
-Ophélia : Mais non, ça va je vous dis !
-Garami : Cesses d’être têtue un peu. Elle se tourna vers Hossan. A ton avis elle a choppé quoi ? Un moustique l’a piqué dans la jungle tout à l’heure ou ?
-Hossan : Ne cherches pas bien loin, dit-il en fixant le bras entaillé d’Ophélia. Les chauves-souris de tout à l’heure étaient venimeuses. Le poison doit commencer à faire effet. Cela dit, elle n’est pas tombé raide comme une mouche donc ça ne doit pas être mortel. Après, il est clair qu’elle va bientôt nous tomber dans les bras si elle continue à s’agiter comme ça.
Le sourire d’Ophélia disparaissait au fur et à mesure qu’Hossan parlait. En voyant la tête de celle-ci, l’homme-poisson la rassura quand même en lui disant qu’ils iraient voir Kusuri, la sabreuse et médecin de l’équipage du Bandeau Ecarlate.
Soudain, le sol se mit à trembler à intervalles régulier. Les trois se tournèrent immédiatement vers la source du bruit. Ils se mirent en garde, prêts à parer tout danger. Le grondement se fit de plus en plus sourd. Une ombre apparut devant l’entrée de la grotte, bloquant le tunnel de sortie. Ophélia écarquilla les yeux :
-Ophélia : C’est quoi ce truc ?!
-Hossan : Un tatou.
-Garami : Sauf qu’il doit bien faire deux mètres de haut celui-là, annonça-t-elle, nullement impressionnée.
La grosse bête s’avança vers les trois alliés, les fixant des ses yeux rouges. Sa carapace avait l’air aussi solide et résistante que de la pierre avec ses écailles brunes. Il donna un grand coup de patte transversal, balayant et rasant une habitation de la grotte. Les trois humains se dispatchèrent et se cachèrent chacun derrière une hutte. Garami tira une flopée de balles de ses deux colts en direction de la bête, mais elles ricochèrent sur la carapace. Elle jura. Elle sortit son fusil de précision de sous sa cape et se mit en position.
-Garami : Devil Shot !
Elle tira à nouveau sur la carapace, pensant que son fusil ferait plus d’effet, mais en vain. Hossan, l’interpella en lui chuchotant « Il faut viser les endroits ou il n’y a pas d’écailles. ». Lisant sur ses lèvres, elle comprit vite et rangea son fusil pour ses deux colts. Elle se tourna vers Hossan pour lui faire part de sa stratégie :
-Garami : Il faudrait semer la confusion dans l’esprit de cette bestiole. Pour ça, l’idéal serait de-
-Ophélia : Boom boom shot !
Ophélia, un peu plus au fond de la grotte tira une de ses balles confectionnée par ses soins. Elle explosa au contact du tatou. Elle avait visé un peu en dessous de l’œil droit de la bête et ce dernier se désintégra à cause de souffle de l’explosion. L’animal géant hurla de rage et de souffrance. Sa respiration se fit soudainement rauque et saccadée. Ophélia sourit bêtement « Ce n’est pas vraiment là que je voulais tirer, désolé. » avait-elle dit. Peu importait pour les deux autres, l’agitation que Garami espérait était bel et bien là. Maintenant il fallait passer au plan B. Mais le tatou ne l’entendait pas de cette oreille : malgré son lourd poids, il sauta et se mit en boule. Il fondit vers la hutte de Garami à pleine vitesse. Celle-ci eut juste le temps d’esquiver et exécutant une roulade au sol, rejoignant Hossan. Les deux hochèrent la tête et regardèrent Ophélia. Elle tremblait de plus en plus mais était encore lucide et avait l’air de tenir (difficilement certes) le coup. Elle leva un pouce pour dire que tout était OK.
Deuxième étape : immobiliser l’animal. Hossan sortit de sa cachette et se positionna devant le tatou, toujours en boule. Il ferma les yeux et tendit ses bras vers l’avant, les paumes orientées vers la bête.
-Hossan : Pigment.
L’homme-poisson ouvrit les yeux et ses mains firent plusieurs étincelles. Une onde de choc partit de ses paumes et alla directement sur le tatou. Ce dernier frissonna et sentant qu’il était en danger se serra encore plus en boule. Ophélia surgit de sa cachette, revolver en main, un œil fermé et chancelant légèrement. Elle tira peut après l’attaque d’Hossan, ne voulant pas laisser le tatou riposter.
-Ophélia : Stun Spore shot !
La balle d’Ophélia se brisa suite à la collision avec la carapace. Elle libéra des spores qui provoquèrent des spasmes à l’animal. Il se déplia tout doucement, laissant son poitrail à la portée de tous. Garami décréta qu’il fallait l’aider un peu. Elle sortit son fouet et l’enroula autour du cou du monstre d’un magnifique lancer. Puis elle tira dessus. Seulement il pesait son poids ! Ophélia décida de l’aider en tirant sur le fouet à son tour. Pendant ce temps là, Hossan avait sorti son trident. Il fondit sur le poitrail du tatou, avant d’y enfoncer furtivement son arme. Il ne devait pas rester longtemps, au risque de se faire toucher lui aussi par les spores d’Ophélia. L’animal hurla et se débattit de toutes ses forces. Mais les trois humains ne lâchèrent rien. Après quelques minutes, surement les minutes les plus longues de leur vie, Hossan se retira et l’animal tomba au sol dans un bruit sourd, raide mort.
Les trois alliés soufflèrent en chœur : ils avaient réussi. Ophélia observa l’état de la grotte : sans dessus dessous. Elle était peinée, un si joli endroit détruit à cause d’une bestiole géante…
Soudain la pirate tomba sur les genoux. Sa tête tournait de plus en plus. Les deux compagnons du Bandeau Ecarlate accoururent vers elle, inquiets. Elle n’eut que le temps de dire « Mes paupières sont lourdes… » qu’elle s’effondra sur le sol. Hossan palpa le front de la jeune femme. Il était encore plus chaud qu’avant.
-Hossan : Sortons, avant que son état s’empire, déclara-t-il à la blonde en prenant la concernée sur son dos.
***
Kusuri dévalait une descente à toute vitesse. Elle était retournée dans la jungle afin de chercher l’autre groupe. Elle courrait sur la mousse humide et glissante et manqua de peu de tomber à plusieurs reprises. A chaque fois, elle se transformait en pétales afin de ne pas ralentir sa course. Intérieurement, elle insultait sa capitaine de tous les noms. Malgré le fait que ce soit son shogun et qu’elle le respecte, elle ne pouvait pas s’empêcher de le maudire, lui et sa bêtise. Certes c’était en partie grâce à l’impulsivité de ce dernier qu’elle avait pu voyager autant et qu’elle avait vu et appris tout ce qu’elle sait aujourd’hui, mais certaines situations pouvaient être évitées si son capitaine réfléchissait un peu plus. Elle arriva dans une clairière, mais ce n’était pas la même que celle ou ils avaient fait une pause, du temps ou ils étaient trois encore. Elle prit le temps de s’arrêter, la trouvant étrange.
Des érables étaient plantés à intervalles réguliers. Chaque tronc possédait plusieurs encoches finement sculptées, formant une échelle. Curieuse, la sabreuse en emprunta une. Peut être que ça la mènera au sommet d’un arbre assez haut pour qu’elle puisse repérer Eishi et Pearl. Elle débuta son ascension d’une bonne dizaine de mètres. A sa surprise, la fin de l’échelle conduisit Kusuri dans une cabane de bois, construite dans les branchages des érables. Elle était toute petite, avec des vestiges de meubles en bois. Elle se pencha par la seule fenêtre de l’habitacle et vit qu’au travers le feuillage des autres érables se trouvaient une multitude de cabanes comme celle-ci. Un village entier ! Elle sauta pour atterrir sur une branche adjacente afin d’explorer une autre petite maisonnette. Elle la fouilla de fond en combles mais ne trouva rien d’intéressant. Elle repéra au loin une habitation plus grande que les autres. Elle décida d’y aller, porté par le vent sous sa forme de pétales de fleurs de cerisier.
En effet, elle était plus spacieuse que les autres. Celle-ci contenait même deux pièces, séparées par une fine cloison de bois. Il y avait encore des tabourets, assez bas et une table très amochée par le temps. Sur la table, Kusuri vit quelque chose. Un parchemin. Très vieux parchemin, usé par les années qu’il avait traversé seul, ici-même. La sabreuse le prit délicatement et commença à le lire. Malheureusement, il était jauni et déchiré à certains endroits, rendant ardue sa lecture.
« Mes chers amis, nous ne sommes pas dans l’………… de gagner. Nous avons perdu cette bataille mais pas la guerre. …………………………………………… croire en le vent et en leurs représentants : les oiseaux. ……………… ne pas oublier le mal que ………………………… et réside ………………………………………
……………………………………… ’air vaincra. »
……………………………………… ’air vaincra. »
Kusuri repensa à la gravure qu’ils avaient pu voir plus tôt. Elle tenait un discours qui allait globalement dans le même sens.
-Kusuri : Mais que c’est il passé sur cette île bon sang ?
Perona Sama- Puella Magi
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Re: La traque sans fin
Kusuri
Diane's Jungle
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« Je n’ai pas le temps pour résoudre ce mystère » Songea Kusuri « Je dois retrouver les autres. ». Elle saisit avec une infinie délicatesse l’antique parchemin, craignant qu’il ne s’effrite et ne tombe en poussière à son contact. Puis elle le roula sur lui-même avant de le placer dans l’une des poches intérieures de sa veste. Elle doutait sincèrement de pouvoir le transporter sans l’endommager, mais c’était toujours plus utile que de le laisser abandonné dans cet étrange village au sommet des arbres. Elle fouilla le reste de la pièce mais rien n’attira son attention. N’ayant rien de plus à faire ici la sabreuse se transforma en pétales et se glissa au travers d’une fenêtre, avant de se laisser tomber au sol et de reprendre forme humaine.
Comme elle s’était déplacée depuis les frondaisons, elle eut un peu de mal à s’orienter et retrouver son chemin sur la terre ferme. Elle finit néanmoins par trouver la rivière qui lui servait de point de repère et repris sa route au pas de course.
Après un long moment, Kusuri arriva devant ce qui semblait être une grotte. Elle s’arrêta à l’entrée, bras croisés, s’interrogeant sur ce qu’avaient fait ses compagnons en arrivant au même endroit. « Soit ils sont entrés, soit ils sont allés ailleurs, soit ils ont fait demi-tour » Commença-t-elle à raisonner. « Si ils avaient fait demi-tour je les aurais croisés … à moins que … mon détour par le village … non … ça serait vraiment la poisse ! » Elle se saisit la tête à deux mains en se traitant d’idiote tandis que ce scénario lui sapait le moral. Alors qu’elle était occupée à s’auto-fustiger des bruits de pas se firent entendre en provenance de la grotte.
La sabreuse sorti immédiatement de son apitoiement et porta une main à la garde de son sabre tout en adoptant une posture défensive. Le bruit des pas s’approchait de plus en plus, et bientôt la pénombre laissa entrevoir des silhouettes qui avançaient en direction de la sortie. « Ami ou ennemi ? » songea-t ’elle en plissant les yeux.
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Garami – Hossan
Ophélia
La grotte
Garami – Hossan
Ophélia
La grotte
Garami : Comment elle va ?
Hossan : Toujours aussi fiévreuse.
Garami : Ce n’est pas bon. Pas bon du tout.
Les deux compagnons avançaient rapidement dans les tunnels obscurs, éclairés seulement par une torche mourante à la lueur vacillante. Tout juste pouvaient-ils deviner les parois et s’orienter dans le dédale qui leur semblait désormais interminable. « C’était plus court dans mes souvenirs » Pensa Garami alors qu’ils s’engageaient dans un nouveau tournant. Hossan marchait derrière elle en portant dans ses bras Ophélia dont l’état ne cessait d’inquiéter. Sa fièvre avait tellement augmentée qu’elle n’émergeait plus de son sommeil que pour délirer. Dans ces moments elle s’agitait sans raison mais la force titanesque d’Hossan l’empêchait d’échapper à l’Homme-Poisson malgré ses ruades. Le moral du duo remonta en flèche lorsqu’ils se mirent à patauger dans l’eau, signe qu’ils approchaient de l’entrée. Peu de temps après la pénombre commença à s’éclaircir avant de totalement disparaitre, la sortie lumineuse se découpant au loin.
Après tout ce temps passé sous terre à la lueur capricieuse d’une torche la lumière du Soleil leur fit plisser les yeux et la tireuse se mit une main en visière afin de diminuer l’inconfort soudain de ce changement de luminosité. En s’approchant elle discerna une ombre dans la lumière, à l’extérieure de la grotte. Une silhouette vaguement humanoïde. Par prudence elle tira un colt de sa ceinture et se tint prête à faire feu.
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Kusuri – Hossan – Garami
Ophélia
Extérieur de la grotte
Kusuri – Hossan – Garami
Ophélia
Extérieur de la grotte
Kusuri tenait nerveusement le manche de son sabre en observant les formes approcher mais toute sa tension s’évanouie lorsque les rayons du soleil illuminèrent les visages de ses compagnons. Elle soupira de soulagement et relâcha la poignée de son arme. Garami de son côté écarquilla les yeux en la pointant du doigt tout en donnant un coup de code à Hossan.
Garami : AH ! Kusuri ! Tu tombes à pic Princesse !
Kusuri : Garami !
Garami : Ophélia est dans les pommes, on ne sait pas quoi faire.
Kusuri posa le regard sur le visage rouge et en sueur de la jeune pirate. Elle semblait avoir du mal à respirer, sa poitrine se soulevant et s’abaissant laborieusement alors qu’un sifflement inquiétant s’échappait désormais de ses lèvres. La sabreuse s’approcha et lui toucha le front qui se révéla bouillant.
Kusuri, sur un ton autoritaire : Posez la à terre … ici … non, plutôt là ! Garami, mouille ça. Ajouta-t-elle en lui lançant un mouchoir en soie tiré d’une de ses manches. Hossan, explique-moi ce qui s'est passé.
Hossan : Elle s’est subitement sentie mal alors qu’on explorait la grotte. Elle s’est fait mordre plus tôt par une chauve-souris sauvage, il y a quelques heures, on a supposé que ça devait venir de là. On a voulu la rassurer en lui disant que ce n’était rien, mais maintenant …
Kusuri : Ramène-moi une de ces créatures. Son ton n’admettait aucune réplique.
La jeune sabreuse s’agenouilla ensuite aux côtés d’Ophélia, étendue sur le dos dans l’herbe tandis que ses compagnons exécutaient ses directives. Alors qu’elle se penchait en avant pour lui soulever une paupière et inspecter ses yeux, la pirate commença à s’agiter en délirant. Elle se mit à donner des coups à l’aveuglette, forçant Kusuri à se reculer. Cette dernière se mordit la lèvre inférieure en fouillant dans les poches intérieures de ses vêtements. Elle en tira de nombreux petits sacs fermés par de la ficelle, chacun accompagné d’un étiquette. Elle les déposa au sol puis en prit un et le soupesa dans sa main, avant de l’ouvrir avec délicatesse et de le mettre sous le nez d’Ophélia. Elle faillit plusieurs fois renverser le contenu du sachet à cause des mouvements de sa patiente, mais à force de persévérance elle réussit à lui mettre pratiquement le nez dans la petite bourse.
Kusuri : Tiens, sens moi ça.
Seulement quelques secondes après Ophélia se détendit et cessa de s’agiter, retombant dans un état comateux. Satisfaite Kusuri referma le sachet et le posa à l’écart des autres. Garami s’accroupit à ses côtés en lui tendant le mouchoir trempé.
Garami : Tu as fait quoi ?
Kusuri : Je lui ai fait respirer des graines dégageant un parfum soporifique. Je ne sais pas ce qu’elle a pour l’instant, mais s’agiter m’empêche d’agir convenablement. Répondit Kusuri tout en déposant le linge humide sur le front de la jeune fille. En plus en cas d’infection ou d’empoisonnement, les activités physiques accélèrent la diffusion des agents nocifs dans l’organisme.
Hossan revint en portant l’une des bêtes mortes et la tendit à Kusuri qui s’en saisit d’une main ferme. Sans hésiter elle ouvrit la créature en deux d’un coup de scalpel, écarta la peau et les chairs et se mit à inspecter les environs de la gueule et les crocs. Elle opérait l’autopsie avec des gestes assurés et concentrée sur ce qu’elle cherchait. « Pas de trous dans les crocs, ni de canaux de transport de poison. Pas davantage de glandes productrices. »
Kusuri : Cette chauve-souris n’est pas venimeuse.
Garami : Alors elle a quoi ? Une maladie tropicale ?
Kusuri : Non, je ne pense pas, c’est trop fulgurant alors qu’elle n’est là que depuis quelques heures. Je pense plutôt que la gueule de la chauve-souris contient des bactéries dangereuses et que la plaie a été infectée.
D’une main Kusuri s’empara d’un sachet et commença à le dénouer, avant de se raviser et d’en prendre un second. « Son état est trop avancé, il faut prendre des solutions moins sûres mais plus rapides. » Elle ouvrit le sac et en sortie plusieurs fioles contenant un liquide clair, puis elle plongea la main à l’intérieur de son manteau et en tira une seringue. Elle fit sauter du pouce le bouchon d’une des fioles et y plongea l’aiguille de la seringue pour la charger en produit. Elle tapota ensuite le bout afin de chasser les bulles d’air et planta l’aiguille dans le bras d’Ophélia afin de lui injecter un remède générique contre les infections diverses.
Garami : Et maintenant ?
Kusuri : On attend de voir si son état se stabilise et s’améliore.
La tireuse se laissa tomber dans l’herbe, prévoyant une longue attente. Hossan de son côté tourna la tête sur la gauche, puis la droite. Un froncement de sourcil souligna sa perplexité.
Hossan : Eishi et Pearl étaient avec toi. Où sont-ils passés ?
Kusuri, serrant les dents : Envolés sur un oiseau géant.
Garami : Laisse-moi deviner … Eishi ?
Kusuri : Oui … ce …. Sombre …. Petit … CRETIN ! Hurla-t ‘elle en arrachant des touffes d’herbe autour d’elle pour se calmer les nerfs.
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Eishi
Lillith – Elliot – Pearl
Le nid des oiseaux géants
Eishi
Lillith – Elliot – Pearl
Le nid des oiseaux géants
Eishi éternua bruyamment. « Tiens, on doit parler de moi. Je dois leur manquer. ». Il n’eut pas tellement le temps de s’appesantir sur cette pensée car un des poussins tenta une ruade dans sa direction. Le jeune homme n’esquiva que d’un cheveu cette tentative de renversement. « Oups, c’était juste. »
Pearl : Arrête un peu de rêvasser !
Eishi tourna la tête en direction de la femme, juste à temps pour la voir trébucher et s’effondrer à terre. Un des poussins s’approcha en courant, aussitôt stoppé par Elliot qui le repoussa à grand coup d’épée. Les coups laissèrent de longues balafres sanglantes sur l’animal qui recula en poussant des croassements alarmés. Cependant un second poussin parvint à prendre de vitesse Elliot et se rua sur Pearl, pencha sa tête en arrière puis abattis son bec avec force. Une forme indistincte fusa alors dans un hurlement pour s’interposer entre le coup et la victime.
Lillith : Wool Barrier !
La fillette se transforma alors en une énorme boule de coton dans lequel le bec vint se planter, sans parvenir à la transpercer et atteindre sa cible originelle. Avant que le poussin ne puisse se dégager, Elliot pivota et d’un mouvement large des épaules fit décrire à sa lame un large arc de cercle qui décapita la bête. Pearl se releva et rejoignit ses deux compagnons et ensemble ils se mirent dans une position triangulaire défensive. « Ils sont bien coordonnés et on l’habitude de combattre ensemble » Nota Eishi.
Le poussin qu’il avait évité quelques instants auparavant revint à la charge en battant furieusement de ses embryons d’ailes déplumées, une lueur malfaisante au fond de ses prunelles. Eishi lui fit face sans peur, un sourire de défi flottant sur les lèvres, le corps en position de combat, les poings levés. Il s’élança en direction de son adversaire, se propulsant à toutes vitesses en usant d’impulsions de vent sous ses pieds. Le poussin frappa du bec, Eishi frappa du poing.
Eishi : Fenrir !
L’air tourbillonna furieusement autour de son poing alors qu’il l’écrasa contre le bec de son assaillant. Le vent protégea sa main du choc tout en augmentant significativement la puissance du coup porté et, dans un craquement sinistre, le bec vola en éclat à l’impact. L’animal tituba en arrière, dévasté par la douleur. Eishi ne lui laissa pas de répit et se propulsa de nouveau vers lui de sorte à frapper de la paume de sa main sur le ventre dodu du poussin.
Eishi : Fafnir !
L’air relâché depuis sa paume repoussa violement l’animal. L’impact se propagea probablement à ses organes internes, les endommageant, mais il s’agit là d’un détail sans importance car la puissance du choc propulsa l’oiseau par-delà les limites du nid. Il tenta vainement de battre les airs de ses ailes atrophiées avant de chuter vers une mort certaine.
Eishi ne s’attarda pas sur ce spectacle et fit volte-face, juste à temps pour esquiver un nouvel assaillant. Détail incongru, cet animal-là était exagérément gros et se mouvait avec difficulté. « Probablement un coup de Pearl ça. »
Elliot, criant par-dessus la cohue générée par les poussins : Je n’ai jamais vu des poulets aussi obstinés ! J’ai beau les trancher, il en vient toujours d’autres !
Effectivement le trio n’avait pas chômé. Elliot se trouvait au sommet de trois cadavres entassés les uns sur les autres, battant l’air de sa lame et infligeant de lourds dommages aux adversaires à sa portée. Pearl et Lillith se mouvait autour de l’épéiste, la jeune Logia servant de bouclier à l’humaine tandis qu’elle touchait un à un les poussins pour les rendre gras et maladroits, ce qui simplifiait la tâche d’Elliot. Eishi ne put qu’admirer un travail d’équipe aussi bien huilé faisant intervenir au mieux les capacités de chacun.
De son côté le poussin obèse, qu’il surnomma mentalement « Poulet Gras », tenta de le prendre en tenaille avec un second poussin. Eishi ne pouvait pas esquiver d’un saut en arrière au risque de chuter du nid, et sauter en avant l’amènerait en pleine mêlée. « Il reste la voie des airs. Bifrost ! ». L’air relâché lui permit de faire un saut à plusieurs mètres de hauteur, et il eut la satisfaction de voir ses deux adversaires entrer en collision et s’assommer bruyamment.
Un sourire fleurit sur ses lèvres alors qu’une idée lui venait. Il fit la culbute dans les airs afin de se placer la tête en bas et utilisa Bifrost pour se propulser comme un missile en direction des deux poussins. Il mit les poings en avant et utilisa Fenrir pour les recouvrir d’airs tourbillonnant. Il s’écrasa comme une pierre sur les deux poussins, entourés de vent furieux tranchant et écrasant sous l’impact la chair des poussins. «Il va falloir que je trouve un nom pour cette technique» songea-t'il avec satisfaction. Mais il avait dosé un peu trop fort son coup et il fit un trou dans le nid !
Les corps charcutés des poussins chutèrent par l’ouverture tandis que lui-même se réceptionnait pile à la limite du trou, déséquilibré. Il agita les bras dans tous les sens pour rétablir son équilibre, mais commença à chuter en avant. « Je suis mort » Songea Eishi. Une main ferme le saisit alors au col juste avant sa chute fatidique et le ramena en arrière. Le bandeau rouge se laissa tomber sur les fesses avec un soupir de soulagement. Un coup d’œil en arrière lui permit d’observer son sauveur, Elliot, qui le dominait de sa taille en affichant un sourire. En regardant plus loin Eishi constata que les combats étaient terminés. Le trio avait éliminé les huit autres poussins démoniaques.
Elliot : Tu as un style de combat très … cataclysmique.
Eishi : Tes techniques de lame ne sont pas mal non plus. Hé, vous avez faim ? On a plein de poulet !
Il se tourna vers Pearl en levant le pouce, un sourire éclairant son visage.
Eishi : En plus tu les as fait grossir, bon boulot !
Pearl, claquant des doigts devant les yeux d’Eishi pour les décrocher de sa poitrine : Mes yeux sont plus hauts.
Eishi, d’un sourire contrit : Désolé, je leur disais juste bonjour en passant.
Pearl : Et ce n’est pas le moment de manger.
Eishi : Rôh l’autre, la rabat-joie. Maugréa Eishi sur un air faussement boudeur.
« C’est Ophélia version masculin ou quoi ? » S’interrogea Elliot intérieurement en observant ce drôle de personnage. De son côté Lillith donnait des petits coups de pied rageurs dans le nid. Elle n’aimait pas cet endroit. Elle se mit à inspecter les environs à la recherche d’un moyen de descendre. Un mouvement au loin attira le regard d’Eishi. Il plissa les yeux en mettant sa main en visière pour se prémunir de l’aveuglement du soleil.
Eishi : Hé … y a la maman gros-oiseau qui revient à tire d’aile là. Et je pense qu'elle ne va pas être très contente de notre baby-sitting.
Tout le monde échangea un regard, puis ils redoublèrent d’effort et d’ingéniosité pour essayer de trouver un moyen de s’échapper du nid avant que l’énorme piaf en colère ne les atteignent.
Eishi- Modérateur
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Re: La traque sans fin
-Lilith : Rappelez-moi il y a combien de mètres de hauteur là ?
-Eliott : Je dirais une cinquantaine à tout casser.
-Lilith : On est dans la m**de, bordel.
Le groupe des quatre aventuriers était coincé dans le nid du rapace, pris au piège. Eishi observait le volatile se rapprocher à l’aide de ses ailes puissantes qui battaient l’air à la mesure. Ils fallaient qu’ils trouvent un moyen de descendre, et vite. Pour Lilith, la chute était loin d’être un problème. Grace à son pouvoir de logia, c’était un jeu d’enfant. En revanche, pour les trois autres, finir autrement que comme une crêpe relevait de l’impossible.
Tandis que l’oiseau s’approchait dangereusement du groupe d’humains, une idée germa dans l’esprit de Pearl.
-Pearl : Dis-moi Eishi, d’après le peu que j’ai pu voir, serais-tu capable de créer une sorte de mini tornade sous tes pieds qui ralentiraient ta, enfin notre chute ?
-Eishi : Oui, mais de là à amortir une chute de cette hauteur je ne pense pas… répondit-il légèrement sceptique.
-Pearl : Ne t’en fais pas, tu ne seras pas seul, lui souria-t-elle. Lilith, tu serviras de parachute !
-Lilith : Pardon ?!
-Pearl : Voilà à quoi j’ai pensé. Eishi créera à l’aide de son pouvoir des petits cyclones à ses pieds ce qui ralentira sa chute. Sauf que nous seront quatre à chuter, donc son pouvoir ne suffira pas. Je vais réduire le poids d’Eliott, si tu n’y vois pas d’inconvénient bien entendu, puisque ton armure est lourde, s’adressa-t-elle au chevalier.
-Lilith : Toujours le même qui fait ch**r !
-Eliott : Aucun problème, répliqua le jeune homme, ignorant totalement les remarques acerbes de la rose.
-Pearl : Ainsi, Eliott s’accrochera aux jambes d’Eishi, tandis que moi je monterais sur son dos. Lilith tu ralentiras la chute par le haut en te transformant en toile de coton que je tiendrais de part et d’autre. Quand nous arriverons à une dizaine de mètres du sol, tu te laisseras tomber et tu formeras une grosse boule de coton qui nous permettra d’atterrir sans trop de dégâts.
-Eishi : C’est loin d’être bête, j’approuve totalement.
-Lilith : Bah moi j’approuve rien du tout, d’où je dois jouer le matelas là ?
-Eliott : De toute façon tu n’as pas le choix, trancha son compagnon de route.
Pearl toucha la nuque de son ami Eliott tout en prononçant de sa voix douce et calme un « Feather Body ». Le chevalier devint aussi léger qu’une plume. Il se déplaça avec difficultés vers le bandeau écarlate qui flottait déjà dans les airs et sauta avant d’attraper ses chevilles. Eishi régla la puissance de ses bourrasques afin de ne pas basculer. Puis Pearl grimpa sur le dos de ce dernier et tendit les bras afin d’attraper Lilith de ses deux mains, changée en toile de coton à présent. Eishi diminua un peu la puissance de son pouvoir pour commencer leur descente vertigineuse. Après quelques essais peu fructueux, il réussit à stabiliser tout le monde et descendirent progressivement.
Pendant ce temps là, le vautour était parvenu à son nid et avait constaté l’ampleur des dégâts. Il tourna le regard vers la toile rosée qui descendait et poussa un croassement à en briser les tympans avant de se ruer sur le petit groupe, qui avait maintenant entamé la deuxième moitié de la descente. Pearl vit l’animal charger droit sur eux, et ordonna à Eishi de diminuer la puissance de son pouvoir afin qu’ils descendent plus vite. Comme prévu, à une dizaine de mètres du sol, Lilith lâcha ses camarades et reprit sa forme originelle afin de chuter plus vite, et évitant un coup de bec par la même occasion.
-Lilith : Wool Boing !
Elle se changea de nouveau en boule de coton et Eishi stoppa toute tornade. Les trois humains chutèrent avant de rebondir sur le coton moelleux et de rouler pour esquiver un autre coup de bec qui finit sa course dans le coton rosé. Tous pensaient à la même chose : le volatile n’était pas prêt de leur lâcher la grappe. Il allait encore falloir se battre. Tous les quatre se mirent en position d’attaque, prêts à en découdre avec l’animal. Le vautour s’envola à quelques mètres du sol et battit frénétiquement des ailes, soulevant les cheveux de ses adversaires. Le quatre pensèrent à la même chose : commencer par immobiliser l’animal. Lilith fondit vers l’animal, n’ayant aucune crainte de se faire déchiqueter par ses serres. Elle sépara sa lance et la jeta en direction de la patte de celui-ci.
-Lilith : Spear’s Revolution !
La lance s’enroula autour de cette dernière et Eliott tint la rose par la taille afin qu’elle ne s’envole pas sous la puissance du volatile, suivi par Eishi qui avait vite compris le plan. Tandis que la chaine humaine retenait difficilement le vautour géant Pearl dépassa les trois en trottinant et vint toucher la serre emprisonnée du bout de son index.
-Pearl : Swelling Body.
Elle se recula, vite imité par les compagnons. L’animal s’écrasa au sol. Il tentait vainement d’agiter les ailes afin de s’envoler à nouveau. Eishi eut un large sourire « Il va déguster, le poulet » avait-il pensé. Pearl se recula, hors du champ de bataille : elle avait jugé qu’elle avait fait son boulot et qu’elle laisserait le reste aux autres. Les deux hommes étaient prêts à en découdre, et Lilith voulait juste lui faire payer de l’avoir prise pour un vulgaire bout de viande.
***
Après s’être calmée dans un premier temps, Kusuri avait expliqué dans un second temps en détails ce qu’il s’était passé à partir du moment où Eishi et Pearl l’avaient quitté. Garami n’était même plus étonnée par la bêtise de son capitaine, et Hossan n’avait même pas retenu l’anecdote. Il voulait plus de précision sur ces maisons trouvées dans les arbres, ainsi que ce message gravé dans la roche que la sabreuse avait découvert. Elle avoua qu’elle n’avait pas trop eu le temps de se pencher dessus. Elle ressorti le parchemin qu’elle avait pris là-bas et le déplia avant de le donner à l’homme poisson. Evidemment il s’était abimé à plusieurs endroits de fait par son âge d’une part, et le voyage dans la poche de l’impératrice des fleurs d’autre part. Hossan l’ouvrit délicatement et lu la phrase inscrite dessus. Il grimaça à la vue des morceaux effacés par le temps. Ca ne les aidait guère. Garami s’était levée et avait jeté un œil au bout de papier par-dessus l’épaule du colosse. Elle avait haussé les épaules avant de se réinstaller dans l’herbe fraiche, à l’ombre d’un grand arbre.
-Hossan : Il faut que tu saches qu’on a vu quelque chose de semblable dans la grotte ou nous étions.
-Kusuri : Vous n’avez pas pu ramener quoi que ce soit ?
- Ah bah, ramener une statue c’est pas évident, hein.
-Kusuri : Une statue ? Vous avez vu autre chose ?
- Ouais. Des feuilles avec des espèces de cercles magiques, une peinture du rhinocéros qu’on recherche, des peaux de bêtes séchées, un village de huttes, des trucs comme ça…
-Kusuri : Je vois. Garami, tu crois qu’on aurait le temps d’aller revoir tout ce que tu viens de m’énumérer ?
-Garami : Mais j’ai rien dit moi.
Kusuri écarquilla les yeux et se retourna sur le champ. Ophélia était assise en tailleur, un grand sourire aux lèvres et riait de bon cœur. Hossan affichait un léger sourire : il aimait la fougue de la jeune femme. Ophélia se leva et épousseta son short avant de se diriger vers Kusuri.
-Ophélia : Ben dis donc, c’est comme ça que tu surveilles tes patients toi ? Non je plaisante, je te remercie sincèrement de m’avoir soigné.
-Kusuri : Je, je ne pouvais pas te laisser dans cet état là, bredouilla-t-elle, visiblement touchée par ces remerciements. Bien ! Puisque tu es de nouveau sur pieds, on va pouvoir se mettre à la recherche des autres.
Les autres acquiescèrent et tous se mirent en route afin de retrouver leurs camarades. Kusuri prit la tête de la marche, car au final c’était elle qui avait le plus parcouru cette jungle d’enfer pour le moment.
Après une bonne demi-heure de marche, les quatre alliés entendirent des cris, et sentirent quelques coups de vents, faisant voler les feuilles des arbres. Nul besoin de paroles ; les membres de l’équipage du bandeau écarlate savaient tous que leur capitaine n’était pas bien loin. Ils décidèrent à l’unisson de suivre le sens inverse de la brise. Ainsi, ils remonteraient jusqu’à leur impétueux capitaine. Ils arrivèrent vite dans une clairière avec un lac à l’eau si claire qu’elle paraissait étincelante avec les rayons du soleil qui se reflétaient dedans. En son centre, se trouvaient bien les personnes qu’ils recherchaient : un cascadeur au bandeau rouge qui s’amusait comme un fou, un chevalier qui rangeait son épée après l’avoir nettoyé et enlevé toute trace de sang, une rose hystérique qui criait après la carcasse d’un oiseau déchiqueté de partout et une sage femme qui riait silencieusement sur le côté. Kusuri se rua sur son capitaine, mi-heureuse de le revoir, mi-irritée par son comportement puéril.
-Pearl : Oh vous tombez à pic vous tous, déclara-t-elle dans un grand sourire.
-Kusuri : Eishiiiiiiii ! La prochaine fois que tu décides de faire du rodéo sur un volatile qui fait une fois et demi ta taille, préviens moi au moins, que je n’ai pas à te chercher de fond en comble dans cette jungle maudite !
-Eishi : Oh Kusuri, t’as l’air…hum…en forme, répondit-il un peu sur les talons.
-Garami : Qui sont ces deux types là bas ?
-Hossan : D’autres compagnons d’Ophélia, je suppose.
-Ophélia : Le garçon là-bas c’est Eliott, notre charpentier et forgeron. Il est très gentil. Et la fille, c’est Lilith, navigatrice de mon équipage.
La rose fixa non sans gêne les Garami et Hossan, les bras croisés et un sourcil levé d’interrogation.
-Hossan : Par contre elle, elle a l’air moins sympa…chuchota-t-il à la double gâchette.
Dans tous les cas, une chose était sûre, ils étaient tous heureux de se retrouver sains et saufs. Un brouhaha émanait de là ou ils se trouvaient ; certains riaient, d’autres criaient pour des raisons plus ou moins futiles. Pearl, la doyenne des Freely’s Pirates, interpella sa capitaine voyant le bandage qu’elle avait au bras droit. Elle s’enquit de ce qui s’était passé. Bien entendu, la têtue capitaine ne voulut rien dire et répondit que ce n’était pas majeur, que la blessure allait vite passer. Amusée par l’embarras de la jeune brune, Garami décida de vendre la mèche, expliquant tout ce qu’il s’était passé, de A à Z. Ophélia lui jeta un regard noir, ce qui fit rire de plus belle la double gâchette, contrairement à ce que l’on pourrait penser de son caractère distant. Très vite, Eliott et Lilith se rassemblèrent autour de la jeune femme et lui firent des éternels reproches sur sa pseudo-prudence et son impulsivité. Garami secoua la tête : cette fille avait beau être capitaine, elle se faisait gronder comme une enfant par son équipage.
L’homme poisson repensait au parchemin que Kusuri lui avait montré un peu plus tôt. Cette dernière alla voir Pearl pour lui faire part de sa découverte après qu’elles se soient séparées à cause du volatile dont la carcasse trônait toujours à côté d’eux. Hossan décida de les rejoindre. Il est vrai que l’homme poisson était intrigué par l’histoire de cette île.
-Kusuri : Pearl, après l’incident avec cet oiseau de malheur, je vous ai cherché partout, toi et Eishi.
-Pearl : Je me doute bien, ce n’était pas vraiment prévu…
-Kusuri : Figures-toi que j’ai découvert un endroit assez spécial. Je pense qu’il y a un rapport avec la gravure que l’on a vu plus tôt.
-Pearl : « Ne désespérez pas mes frères, la voix des plantes nous mènera à la victoire » ?
Kusuri lui expliqua les cabanes qu’elle avait découvert dans les érables, les échelles sculptées dans ces arbres faites de la main de l’homme, et lui montra le parchemin. Hossan prit la parole à son tour et décrivit aux deux femmes le village de huttes qu’ils avaient surpris dans la grotte. Entre temps, tout le reste des Freely’s Pirates et des New Legend s’étaient rassemblés autour des trois personnes.
-Ophélia : Donc en gros, on a un village dans les arbres qui prônent les oiseaux, des individus qui s’appuient sur un pseudo pouvoir des plantes et un autre groupe de personnes vivant dans une grotte vouant un culte au rhinocéros cuirassé.
-Kusuri : Et les deux récits que nous avons trouvé parlent de conflit, d’une bataille.
-Eliott : Là on a clairement la terre, l’air et les végétaux comme camps, un peu les trois éléments principaux de l’île.
-Hossan : Je n’aurais pas dit ça personnellement, répliqua-t-il. Pour moi nous avons les végétaux, les oiseaux et le rhinocéros cuirassé.
-Ophélia : Et les trois s’affronteraient ?
-Lilith : Ou on aurait du deux contre un.
-Eishi : Hossan, pour revenir à ton idée, pourquoi tu penses aux oiseaux et au rhinocéros cuirassé, sachant que ce sont des humains qui ont écrit ou construit tout ce que nous avons vu ? Lui demanda le capitaine.
-Hossan : Rien ne prouve que ce soient des humains, après tout.
-Garami : Oh si, vu la taille des huttes que nous avons vu et d’après ce que décrit Kusuri des cabanes dans les arbres, ça m’a l’air purement humain tout ça.
-Ophélia : Ca voudrait dire que ces humains là contrôlaient les plantes et les oiseaux…et encore pire le rhinocéros ?
-Lilith : Ca n’explique pas pourquoi ils sont tous morts. Toute l’assemblée observa la rose d’un regard interrogateur. Bah oui, vous avez croisé quelqu’un à part nous, vous ?
-Pearl : Lilith a raison : cette île est connue pour être inhabitée.
-Lilith : Bien sûr que j’ai raison, tiens !
-Pearl : Ecoutez, j’ai réfléchi à une théorie. En fait-
Un grognement rauque stoppa la douce voix de Pearl, suivit d’un martèlement du sol régulier. Elle tourna sa tête très lentement, voulant voir qui ou quoi se tenait dans son dos. Les huit alliés se dévisagèrent avant de fixer tous la même direction. Il était là, de retour prêt à charger. Il avait sûrement été attiré par l’odeur que le cadavre de l’oiseau dégageait : son déjeuner. Eishi articula lentement :
-Eishi : Quand on parle du rhino…
-Ophélia : On en voit la corne…
Perona Sama- Puella Magi
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Re: La traque sans fin
Un silence de plomb tomba sur le groupe alors que leurs regards convergeaient vers l’imposante créature qui venait de jaillir de la jungle. Elle s’ébroua longuement ce qui laissa aux spectateurs le temps d’admirer son impressionnante physionomie. D’une taille proprement colossale la bête présentait des muscles saillants et puissants recouverts d’une véritable armure naturelle, chaque parcelle de son corps protégée par un cuir épais et visiblement très résistant. Kusuri doutait de pouvoir ne serait-ce qu’entamer cette protection avec sa lame. Elliot de son côté fronça les sourcils alors qu’il remarquait un détail insolite à présent qu’il avait tout le loisir d’observer sa proie, ou son prédateur.
Elliot : Sa corne, elle ne vous semble pas étrange ?
Ophélia : Comment ça ?
Garami : Maintenant que tu le dis, elle semble effilée sur toute la longueur de devant. Tranchante.
Elliot : J’avais entendu dire que cet animal aiguisait sa corne en la frottant contre des rochers mais je pensais que ce n’était qu’une fable.
Eishi : Super, donc non seulement il peut nous empaler mais en plus il peut nous trancher. D’autres bonnes nouvelles à annoncer ?
Elliot : Ses morsures peuvent t’arracher un bras aisément.
Eishi : De mieux en mieux. Lâcha-t’il en grognant.
En mémoire à leur première rencontre catastrophique avec l’animal, chacun adopta une posture de combat instinctivement. Ceux qui avaient des armes s’en emparèrent sans attendre avant de les pointer en direction du danger, les autres levèrent leurs poings. Le rhinocéros darda ses petits yeux noirs sur les humains et orienta ses petites oreilles dans leur direction. La terre se mit à trembler très légèrement alors qu’il piétinait sur place de ses imposantes pattes, soufflant bruyamment par ses naseaux dilatés. Il avait l’air énervé mais pour une raison inconnue semblait à les intimider et les faire fuir plutôt que les affronter. Les pirates et les aventuriers, indécis, restèrent campés sur leur position défensive.
Le face à face sembla s’éterniser jusqu’à ce que l’animal se remette en marche, sans plus accorder le moindre regard aux humains désormais. Il semblait avoir conclu qu’ils ne représentaient pas une menace après leur manque de réaction à ses provocations. D’un pas pesant il fit le tour du groupe et s’approcha du volatile mort. Il ouvrit largement sa gueule, assez grande pour avaler d’un seul coup Lilith s’il le voulait et garnie d’une triple rangée de canines affûtées comme des rasoirs. Eishi émit un rire nerveux à cette vue, se remémorant les paroles d’Elliot.
Garami : Dites, on est bien venu ici pour chasser ce rhino non ?
Kusuri : Yep.
Garami : Alors pourquoi on reste tous plantés comme une rangée de poireaux ?
Quelques échanges de regard fusèrent de part et d’autres.
Eishi, sur un ton de bravade : T’as la trouille Garami ?
Garami : Tu peux parler. Elle lâcha un éclat de rire. Pourquoi tu n’irais pas en premier pour me montrer ton immense courage ?
Eishi : Les dames d’abord.
Suite à cela ils continuèrent à se chamailler affectueusement et à se moquer mutuellement de poule mouillée. Kusuri, coincée entre les deux énergumènes, faisait de son mieux pour les ignorer. A la surprise générale c’est Elliot, pourtant l’un des plus calmes du groupe, qui lança l’assaut pendant que le rhinocéros se repaissait sur le cadavre de l’oiseau géant. Quelqu’un chercha à le retenir par le coude mais la main manqua le jeune homme et se referma dans le vent.
Le chevalier, probablement motivé par son intense désir de s’emparer de l’ivoire, chargea la bête par derrière. Il eut la présence d’esprit de ne rien faire d’aussi débile que de pousser un cri de guerre pour signaler sa présence.
Lancé à pleine vitesse il faillit réussir à placer un coup de son épée, Ascalon, à l’une des pattes arrière. Mais le rhinocéros, probablement alerté par le léger cliquetis de l’armure du chevalier, fit volteface au dernier instant et lui asséna un formidable coup de corne en plein buste. Les pieds d’Elliot quittèrent le sol alors qu’il fût projeté quinze mètres en arrière, tomba au sol lourdement et eut toute les peines du monde à se remettre debout, les jambes flageolantes et son armure enfoncée à l’endroit du choc.
Le reste du groupe n’était cependant pas resté inactif durant cette brève altercation. Garami et Ophélia avaient sauté en arrière, prenant de la distance, tout en libérant un véritable déluge de balles sur le rhinocéros. Des tintements métalliques et de brèves étincelles accompagnaient chacun des impacts tandis les projectiles s’écrasaient sur la solide peau sans parvenir à la déchirer et atteindre la chair tendre en dessous.
Eishi, Kusuri et Hossan quant à eux s’étaient avancés pour lancer une attaque coordonnée sur l’animal. Ils tentèrent de le prendre par les deux flancs à la fois mais le rhinocéros se leva sur ses pattes arrière et, l’espace d’un instant, son ombre enveloppa les assaillants. Puis il se laissa lourdement retomber sur ses pattes avant, brisant le sol sous la puissance de l’impact. Tout autour de lui des morceaux de terre furent projeté en l’air, et par conséquent les trois compagnons se retrouvèrent également brutalement arrachés au sol et frappés par diverses pierres avant de s’écrouler au sol.
Kusuri, de par sa nature de logia, se rétablie rapidement mais n’eut pas le temps de s’interposer lorsque l’animal chargea sauvagement les deux tireuses d’élite. Alors qu’il allait donner un coup de corne probablement fatal à l’une d’entre elle sa course se trouva fortement ralentie par Pearl qui, usant de son étrange fouet, l’enroula autour d’une de ses pattes et tira de toutes ses forces. Juste assez de quoi ralentir le rhinocéros d’une seconde ou deux et diminuer la force de son attaque. Lilith de son côté parvint à se changer en coton à temps et à s’enrouler autour de la corne mortelle, anéantissant totalement son pouvoir tranchant et réduisant grandement la force du coup qu’il porta à Ophélia.
L’animal, surpris par cette brusque apparition d’une matière douce et rose sur sa précieuse corne, recula en remuant avec fougue la tête pour chasser cet étrange parasite. Lilith eut l’impression de faire du véritable rodéo mais tint bon sa position, consciente qu’elle réduisait grandement le pouvoir offensif de la bête. Elliot, Eishi, Kusuri et Hossan revenant au pas de charge comme un seul homme, le rhinocéros se leva de nouveau sur ses pattes arrière afin de réitérer sa technique précédente. Mais l’Homme-Poisson ne l’entendait pas de cette oreille et il saisit à bras le corps la bête, les muscles bandés, afin de l’empêcher de retomber en avant. Mieux encore il la souleva carrément du sol grâce à sa force titanesque, poussant tout de même un grognement sous l’effort. Profitant que l’adversaire soit momentanément immobilisé, Eishi et Elliot sautèrent et frappèrent la créature.
Elliot : Gigantic Slash !
Eishi : Fenrir !
Le poing d’Eishi atteignit le rhinocéros sur le coin de la gueule et, s’il ne lui causa pas de blessure majeure, le choc fut tout de même suffisant pour lui faire pousser un rugissement de douleur. Le gigantic slash d’Elliot frappa la gorge mais ne parvint pas à entailler la peau cuirassée du rhinocéros. Néanmoins il ne s’en fallu que de peux que la trachée de l’animal ne soit mortellement enfoncée.
N’y tenant plus Hossan balança la bête au loin, avant de se courber en deux, les mains sur les genoux afin de reprendre son souffle et ses forces après cet effort. Ce qui ne lui prit guère plus de quelques secondes compte tenu de son exceptionnelle constitution.
Kusuri : Il a des points faibles. Visez les yeux.
Joignant le geste à la parole pour donner l’exemple, elle se décomposa en une myriade de pétales qui fendirent l’air en direction du Rhinocéros. Elle se reconstitua juste au-dessus de la tête et porta une frappe d’estoc vers l’un des yeux de la bête. Elle manqua cependant sa cible de peau et la lame ripa sur la peau renforcée sans même égratigner la bête. L’animal n’eut pas l’occasion de contre-attaquer car Ophélia et Garami, après une brève consultation pour s’attribuer chacune un œil comme cible, tirèrent de concert.
Devant cette résistance acharnée l’animal commença à battre en retraite mais c’était sans compter Lilith qui reprit forme humaine et, assise à califourchon sur son museau, planta ses doigts dans les globes oculaires de l’animal. Pas suffisamment pour les faire éclater, mais tout de même incroyablement douloureux. En réponse de quoi elle se retrouva éjectée de son perchoir par un brusque soubresaut de l’animal. Aveuglé et fou de douleur il se mit à ruer au hasard. Hossan et Eishi vinrent le frapper sur le flanc droit simultanément. La puissance combinée de la force brute de l’homme-poisson et celle du Fruit du Démon de l’humain s’avérèrent suffisant pour renverser le rhinocéros sur le côté.
Pearl saisit sa chance et toucha rapidement les deux pattes avant de la créature, les rendant trop maigres pour supporter son poids et donc l’empêcher de se mouvoir.
L’animal était vaincu.
Elliot : Sa corne, elle ne vous semble pas étrange ?
Ophélia : Comment ça ?
Garami : Maintenant que tu le dis, elle semble effilée sur toute la longueur de devant. Tranchante.
Elliot : J’avais entendu dire que cet animal aiguisait sa corne en la frottant contre des rochers mais je pensais que ce n’était qu’une fable.
Eishi : Super, donc non seulement il peut nous empaler mais en plus il peut nous trancher. D’autres bonnes nouvelles à annoncer ?
Elliot : Ses morsures peuvent t’arracher un bras aisément.
Eishi : De mieux en mieux. Lâcha-t’il en grognant.
En mémoire à leur première rencontre catastrophique avec l’animal, chacun adopta une posture de combat instinctivement. Ceux qui avaient des armes s’en emparèrent sans attendre avant de les pointer en direction du danger, les autres levèrent leurs poings. Le rhinocéros darda ses petits yeux noirs sur les humains et orienta ses petites oreilles dans leur direction. La terre se mit à trembler très légèrement alors qu’il piétinait sur place de ses imposantes pattes, soufflant bruyamment par ses naseaux dilatés. Il avait l’air énervé mais pour une raison inconnue semblait à les intimider et les faire fuir plutôt que les affronter. Les pirates et les aventuriers, indécis, restèrent campés sur leur position défensive.
Le face à face sembla s’éterniser jusqu’à ce que l’animal se remette en marche, sans plus accorder le moindre regard aux humains désormais. Il semblait avoir conclu qu’ils ne représentaient pas une menace après leur manque de réaction à ses provocations. D’un pas pesant il fit le tour du groupe et s’approcha du volatile mort. Il ouvrit largement sa gueule, assez grande pour avaler d’un seul coup Lilith s’il le voulait et garnie d’une triple rangée de canines affûtées comme des rasoirs. Eishi émit un rire nerveux à cette vue, se remémorant les paroles d’Elliot.
Garami : Dites, on est bien venu ici pour chasser ce rhino non ?
Kusuri : Yep.
Garami : Alors pourquoi on reste tous plantés comme une rangée de poireaux ?
Quelques échanges de regard fusèrent de part et d’autres.
Eishi, sur un ton de bravade : T’as la trouille Garami ?
Garami : Tu peux parler. Elle lâcha un éclat de rire. Pourquoi tu n’irais pas en premier pour me montrer ton immense courage ?
Eishi : Les dames d’abord.
Suite à cela ils continuèrent à se chamailler affectueusement et à se moquer mutuellement de poule mouillée. Kusuri, coincée entre les deux énergumènes, faisait de son mieux pour les ignorer. A la surprise générale c’est Elliot, pourtant l’un des plus calmes du groupe, qui lança l’assaut pendant que le rhinocéros se repaissait sur le cadavre de l’oiseau géant. Quelqu’un chercha à le retenir par le coude mais la main manqua le jeune homme et se referma dans le vent.
Le chevalier, probablement motivé par son intense désir de s’emparer de l’ivoire, chargea la bête par derrière. Il eut la présence d’esprit de ne rien faire d’aussi débile que de pousser un cri de guerre pour signaler sa présence.
Lancé à pleine vitesse il faillit réussir à placer un coup de son épée, Ascalon, à l’une des pattes arrière. Mais le rhinocéros, probablement alerté par le léger cliquetis de l’armure du chevalier, fit volteface au dernier instant et lui asséna un formidable coup de corne en plein buste. Les pieds d’Elliot quittèrent le sol alors qu’il fût projeté quinze mètres en arrière, tomba au sol lourdement et eut toute les peines du monde à se remettre debout, les jambes flageolantes et son armure enfoncée à l’endroit du choc.
Le reste du groupe n’était cependant pas resté inactif durant cette brève altercation. Garami et Ophélia avaient sauté en arrière, prenant de la distance, tout en libérant un véritable déluge de balles sur le rhinocéros. Des tintements métalliques et de brèves étincelles accompagnaient chacun des impacts tandis les projectiles s’écrasaient sur la solide peau sans parvenir à la déchirer et atteindre la chair tendre en dessous.
Eishi, Kusuri et Hossan quant à eux s’étaient avancés pour lancer une attaque coordonnée sur l’animal. Ils tentèrent de le prendre par les deux flancs à la fois mais le rhinocéros se leva sur ses pattes arrière et, l’espace d’un instant, son ombre enveloppa les assaillants. Puis il se laissa lourdement retomber sur ses pattes avant, brisant le sol sous la puissance de l’impact. Tout autour de lui des morceaux de terre furent projeté en l’air, et par conséquent les trois compagnons se retrouvèrent également brutalement arrachés au sol et frappés par diverses pierres avant de s’écrouler au sol.
Kusuri, de par sa nature de logia, se rétablie rapidement mais n’eut pas le temps de s’interposer lorsque l’animal chargea sauvagement les deux tireuses d’élite. Alors qu’il allait donner un coup de corne probablement fatal à l’une d’entre elle sa course se trouva fortement ralentie par Pearl qui, usant de son étrange fouet, l’enroula autour d’une de ses pattes et tira de toutes ses forces. Juste assez de quoi ralentir le rhinocéros d’une seconde ou deux et diminuer la force de son attaque. Lilith de son côté parvint à se changer en coton à temps et à s’enrouler autour de la corne mortelle, anéantissant totalement son pouvoir tranchant et réduisant grandement la force du coup qu’il porta à Ophélia.
L’animal, surpris par cette brusque apparition d’une matière douce et rose sur sa précieuse corne, recula en remuant avec fougue la tête pour chasser cet étrange parasite. Lilith eut l’impression de faire du véritable rodéo mais tint bon sa position, consciente qu’elle réduisait grandement le pouvoir offensif de la bête. Elliot, Eishi, Kusuri et Hossan revenant au pas de charge comme un seul homme, le rhinocéros se leva de nouveau sur ses pattes arrière afin de réitérer sa technique précédente. Mais l’Homme-Poisson ne l’entendait pas de cette oreille et il saisit à bras le corps la bête, les muscles bandés, afin de l’empêcher de retomber en avant. Mieux encore il la souleva carrément du sol grâce à sa force titanesque, poussant tout de même un grognement sous l’effort. Profitant que l’adversaire soit momentanément immobilisé, Eishi et Elliot sautèrent et frappèrent la créature.
Elliot : Gigantic Slash !
Eishi : Fenrir !
Le poing d’Eishi atteignit le rhinocéros sur le coin de la gueule et, s’il ne lui causa pas de blessure majeure, le choc fut tout de même suffisant pour lui faire pousser un rugissement de douleur. Le gigantic slash d’Elliot frappa la gorge mais ne parvint pas à entailler la peau cuirassée du rhinocéros. Néanmoins il ne s’en fallu que de peux que la trachée de l’animal ne soit mortellement enfoncée.
N’y tenant plus Hossan balança la bête au loin, avant de se courber en deux, les mains sur les genoux afin de reprendre son souffle et ses forces après cet effort. Ce qui ne lui prit guère plus de quelques secondes compte tenu de son exceptionnelle constitution.
Kusuri : Il a des points faibles. Visez les yeux.
Joignant le geste à la parole pour donner l’exemple, elle se décomposa en une myriade de pétales qui fendirent l’air en direction du Rhinocéros. Elle se reconstitua juste au-dessus de la tête et porta une frappe d’estoc vers l’un des yeux de la bête. Elle manqua cependant sa cible de peau et la lame ripa sur la peau renforcée sans même égratigner la bête. L’animal n’eut pas l’occasion de contre-attaquer car Ophélia et Garami, après une brève consultation pour s’attribuer chacune un œil comme cible, tirèrent de concert.
Devant cette résistance acharnée l’animal commença à battre en retraite mais c’était sans compter Lilith qui reprit forme humaine et, assise à califourchon sur son museau, planta ses doigts dans les globes oculaires de l’animal. Pas suffisamment pour les faire éclater, mais tout de même incroyablement douloureux. En réponse de quoi elle se retrouva éjectée de son perchoir par un brusque soubresaut de l’animal. Aveuglé et fou de douleur il se mit à ruer au hasard. Hossan et Eishi vinrent le frapper sur le flanc droit simultanément. La puissance combinée de la force brute de l’homme-poisson et celle du Fruit du Démon de l’humain s’avérèrent suffisant pour renverser le rhinocéros sur le côté.
Pearl saisit sa chance et toucha rapidement les deux pattes avant de la créature, les rendant trop maigres pour supporter son poids et donc l’empêcher de se mouvoir.
L’animal était vaincu.
Eishi- Modérateur
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Re: La traque sans fin
Les huit alliés se regardèrent avant de lâcher un sourire collectif et un gros soupir de soulagement. Le grand rhinocéros cuirassé était maintenant hors d’état de nuire. Ils pouvaient en faire ce qu’ils voulaient. Eliott avait les yeux brillants d’excitation et le cœur battant à toute allure d’avoir affronté cet animal légendaire. Hossan quant à lui se dirigeait vers son matériel de peinture : il voulait immortaliser le moment. Lilith insultait de tous les noms l’animal en gesticulant, amusant Ophélia et Eishi. Seule Pearl et Kusuri étaient restées en retrait du groupe. Elles observaient l’animal, silencieusement. Il respirait avec difficulté, et un sifflement rauque se faisait entendre lors de chaque expiration. Il avait l’air de souffrir terriblement. Ses paupières étaient secouées de spasmes nerveux, sa fine queue battait l’air dans un faible mouvement de balancier. Kusuri se tourna vers la doyenne de l’équipage, son récit d’avant l’intéressant au plus haut point.
-Kusuri : On a été coupés tout à l’heure… J’aimerais bien que tu reprennes ton hypothèse, ça m’intéresse.
-Pearl : Ah oui, exact. Hé bien, d’après tous les éléments que nous avons rassemblé, je pense que la population de cette île était purement humaine. Elle était divisé en trois groupes ou camps, appelles cela comme tu veux : disons les partisans de l’air, de la terre et des plantes. Elle marqua une pause. Selon moi, les trois peuples étaient croyants en une entité, en quelque sorte. Le peuple de l’air croyait en la puissance des oiseaux et du vent, le peuple des plantes croyait en la puissance de la végétation et des plantes comme son nom l’indique et le peuple de la terre croyait en la puissance du rhinocéros cuirassé. Tu me suis jusque là ?
-Kusuri : Oui. Pour l’instant tout cela coïncide parfaitement avec les phrases que nous avons trouvé. « Ne désespérez pas mes frères, la voix des plantes nous mènera à la victoire », et… Elle sortit le parchemin de sa poche. Ah oui :
« Mes chers amis, nous ne sommes pas dans l’………… de gagner. Nous avons perdu cette bataille mais pas la guerre. …………………………………………… croire en le vent et en leurs représentants : les oiseaux. ……………… ne pas oublier le mal que ………………………… et réside ………………………………………
……………………………………… ’air vaincra. »
-Pearl : C’est ça. Et d’après ce qu’Ophélia et les autres on vu dans la grotte, l’hypothèse de la forte croyance en l’animal légendaire est plus que confirmée. Pour moi, le peuple de l’air et des plantes vivaient en harmonie. Le peuple du rhinocéros cuirassé est arrivé bien après. Elle posa son index sur ses lèvres, l’air songeur. En vérité je n’arrive pas à savoir si c’est l’arrivé seule du rhinocéros qui a tout chamboulé ou si c’est l’arrivée du rhinocéros et de ses partisans.
-Kusuri : Euh, je ne te suis plus là.
-Pearl : En fait à un moment donné dans l’histoire de cette île, le rhinocéros cuirassé est apparu je ne sais comment. Il est connu pour être la seule espèce de rhinocéros carnivores. A son arrivée, il a donc chamboulé tout l’écosystème de l’île, mangeant les oiseaux et les plantes. Il a du déraciner un bon nombre d’arbres en fonçant dedans ou en voulant aiguiser sa corne. Ce que j’ignore, c’est si le peuple de la terre est arrivé avec le rhinocéros, ou s’il était composé d’ex-membres des deux autres peuples qui ont été attirés tout simplement par la puissance de l’animal.
-Kusuri : Ah je vois ! S’exclama la bretteuse. Et c’est là que le parchemin que j’ai trouvé entre en jeu.
-Pearl : Exactement Kusuri. Les deux peuples n’étaient pas du tout d’accord de l’arrivée du rhinocéros. Ils se seraient alors alliés et auraient combattu le troisième clan : celui de la terre. Seulement, d’après les messages que l’on a retrouvé, même à deux contre un, ils auraient eu du mal à vaincre le royaume de la terre.
-Kusuri : Tu penses qu’ils ont perdu ?
-Pearl : Oui, annonça-t-elle sur un ton grave. Pour moi, leur force n’était pas suffisante. Les deux peuples ont été décimés. Le peuple de la terre vivat donc après avec un total monopole sur l’île : ils étaient les seuls humains sur cette terre.
-Garami : Alors comment expliques-tu qu’il n’y ait plus personne à l’heure qu’il est ? S’invita la tireuse d’élite.
-Pearl : J’y viens. Pendant plusieurs années, je serais incapable de mettre un nombre dessus, le rhinocéros cuirassé s’est nourri de plantes en tout genre et d’oiseaux. Mais à un moment donné, il a dégradé l’écosystème entier de l’île. C'est-à-dire que le nombre d’oiseaux aurait fortement diminué au cours du temps. Selon moi, il n’en restait que quelques uns, qui se cachaient afin de survivre. Le nombre d’oiseaux diminuait, mais pas les besoins nutritifs de l’animal légendaire. Il s’est donc redirigé vers les humains du peuple de la terre et les aurait tous mangé.
-Kusuri : Et entre temps les oiseaux ont eu le temps de se raccoupler et de faire fleurir à nouveau leurs espèces.
-Pearl : Exactement. Ainsi le rhinocéros cuirassé a pu s’attaquer de nouveau à eux. Une traque sans fin, en quelque sorte.
-Garami : Mais ces derniers ont su adopter des comportements pour éviter de se faire manger. Autrement dit, la sélection naturelle a fait son boulot.
-Pearl : C’est tout à fait ça, ajouta la cuisinière dans un grand sourire.
Lilith qui s’était calmée entre temps observait le poitrail de la bête se soulever et s’affaisser lentement au fur et à mesure de sa respiration. Soudain, ce dernier se bloqua. La rose eut un brusque mouvement de recul et l’animal ouvrit les yeux. Ils étaient injectés de sang : il devait être dans une colère noire. Il leva la tête vers le ciel et barrit tellement fort que les huit aventuriers se bouchèrent les oreilles de leurs mains. Son cri fit trembler le sol, les oiseaux qui étaient près du site s’envolèrent en direction opposée du prédateur. Il se mit sur ses pattes arrières avec difficulté, fixant d’un regard noir Ophélia et Eishi. Il piétina le sol et chargea en direction des deux capitaines, ventre contre terre dans un cri de rage. Complètement éberlués, ils esquivèrent au dernier moment d’un saut sur le côté. Toujours à l’aide de ses pattes arrières, il fit demi tour et tenta à nouveau de fondre sur les deux capitaines. Seulement la corne de l’animal croisa la lame d’Eliott. Il contra l’avancée du rhinocéros, reculant de quelques mètres. Il sauta et se retira pour atterrir aux côtés de sa capitaine.
-Ophélia : Il a décidé de ne pas lâcher le morceau.
-Eishi : Il va s’épuiser tout seul.
-Eliott : Ou il va nous épuiser nous avant. Ne sous estimes pas son endurance.
-Ophélia : Mais on ne peut pas le blesser avec sa peau aussi dure que l’acier ! S’exclama la fille aux cheveux de jais.
-Lilith : Va falloir viser ses yeux alors, et pour de bon cette fois. Et Pearl va falloir amaigrir ses pattes arrières aussi.
La concernée hocha la tête avant de fixer à nouveau l’animal dangereux. Ophélia ordonna à tout le monde de se reculer. Elle sortit un fumigène de son manteau et le lança en direction de l’animal. Une fumée blanche l’enveloppa. Les huit aventuriers reculèrent avant de se séparer. Le rhinocéros bougeait sa tête dans tous les sens : il était aveuglé par ce brouillard artificiel. Peu à peu, la fumée se dissipait et les huit protagonistes pouvaient entrevoir la forme de la bête. Lilith et Kusuri se changèrent en leurs éléments respectifs avant de se fondre dans le brouillard.
-Kusuri : Un…
L’animal baissa la tête en direction du sol pour reprendre son souffle.
-Lilith : Deux…
Il leva les yeux au ciel avant de barrir puissamment à nouveau.
-Kusuri et Lilith : TROIS !
Les deux logias reprirent leur forme originelle au dessus de la tête de la bête légendaire et plantèrent chacune leur lance et sabre respectifs dans l’œil droit et gauche du rhinocéros, les crevant littéralement. Elles se changèrent à nouveau en coton et pétales de fleurs avant de se faire éjecter violemment par un coup de corne. L’animal bougea dans tous les sens, hurlant de douleur et dissipant le reste de fumée. Ophélia lança une grenade sur le flanc de l’animal afin de le calmer.
Peu après il se débattit de moins en moins. Pearl s’approcha rapidement et toucha les pattes arrières, le corps et la tête de l’animal d’un « Feather Body » afin de le rendre aussi léger qu’une plume. Il sera ainsi plus facile à transporter.
Sa respiration se faisait de plus en plus lente, l’animal allait rendre son dernier soupir. Son poitrail devint immobile. Son cœur avait cessé de battre. Essoufflés, les aventuriers relâchèrent leur pression. Ils se reposèrent cinq minutes avant que Garami s’approche du flanc de l’animal. Elle effleura de ses doigts fins la cuirasse de l’animal et s’aperçut de quelques irrégularités. Eliott s’approcha, lui aussi ayant remarqué ce détail.
-Garami : Ca n’y était pas tout à l’heure.
-Eliott : Non. Je pense que c’est la chaleur qu’a dégagé la grenade qui a fait ça. Ses yeux s’écarquillèrent. Ca veut dire qu’en la chauffant on peut récupérer la peau du rhinocéros ? Faut qu’on le ramène ! Ophélia !
-Ophélia : J’ai entendu ! On le ramène et on se partage la peau, la corne tout ce que tu veux ! Cria gaiment la capitaine.
Pearl sourit ; c’est bien la première fois qu’elle voyait ce regard plein de fougue chez l’épéiste de l’équipage qui d’habitude était si droit et si sérieux. Les autres entendirent les dires du chevalier, et décidèrent à l’unisson d’aller sur le bateau des New Legend pour extraire la peau de l’animal avec de la chaleur, leur caravelle étant la plus proche de là où ils se trouvaient. Ils se mirent donc en route, Hossan et Eliott portant le rhinocéros de part et d’autre, étant allégé auparavant par le pouvoir de Pearl. Durant le voyage, tous parlaient de ce qu’ils allaient faire avec ce que le rhinocéros avait à leur offrir. Hossan, voulait juste peindre l’animal mort avant qu’il soit dépecé, Garami ne voulait rien, elle était juste attirée par la chasse de l’animal. Lilith non plus n’était pas spécialement intéressée par la bête. Kusuri avait entendu parler de certains de ses organes qui auraient des vertus curatives. Eliott voulait la peau pour renforcer que ce soit armes ou bateau et Eishi voulait juste le manger. Pearl et Ophélia acquiescèrent le jeune homme à ses paroles : du rhinocéros fumé, ça pouvait être bon.
Le soleil était en train de se coucher sur Diane’s Jungle. Les deux équipages d’aventuriers s’étaient réunis sur le Shirou Tsubasa. Ils avaient passé le temps précédent à se répartir les richesses qu’ils avaient gagné en tuant la bête mythique. Pearl était dans sa cuisine, chantonnant une douce mélodie tout en préparant un gros morceau de rhinocéros fumé. Dehors, les pirates avaient sorti la grande table sur le pont principal de sorte à faire un grand festin. Garami, assise dans un coin, son chapeau baissé sur ses yeux se reposait de ce dur combat. Lilith coursait Eishi en hurlant, qui lui avait surement fait encore une remarque acerbe. Hossan parlait tranquillement avec le chevalier et Kusuri, tandis qu’Ophélia tentait de piquer un bout de viande dans le gros récipient.
Après une bonne heure de cuisson, les huit aventuriers mangèrent leur butin dans la bonne humeur, sous les rires de certains, et les cris d’autres. Cela plaisait particulièrement à Eishi. En prenant la mer c’est exactement ça qu’il recherchait : découvrir sans cesse de bouveaux horizons, puis de nouvelles richesses et enfin repartir heureux et de bonne humeur. Ophélia partageait aussi ce point de vue, la vie c’était ça en gros. Entre deux insultes, la rose se retourna. « Mais ou est l’homme poiscaille ? » avait-elle demandé. Pearl pointa du doigt le toit de la cabine qui servait de cuisine malgré le fait qu’elle avait plein de plats dans les bras. Hossan était assis et très concentré sur une toile, pinceau à la main. Lilith écarquilla les yeux de surprise. Pearl ria de sa voix claire :
-Pearl : Cela fait maintenant une bonne vingtaine de minutes qu’il vous peint en train de faire les zouaves !
Perona Sama- Puella Magi
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Re: La traque sans fin
- résumé:
- - Sur South Blue, L’équipage du bandeau écarlate accoste l’île portant le nom de « Diane’s Jungle » dans le but de se ravitailler.
- L’équipage des Freely’s Pirates accoste aussi sur cette île, à la recherche du rhinocéros cuirassé, seule espèce de rhinocéros carnivore.
- Eishi, accompagné par Kusuri, débarquèrent sur l’île déserte de vie humaine, à la recherche de nourriture.
- Pearl, cuisinière des Freely’s pirates, après avoir perçu le bruit d’une voile claquer au vent, se retrouva sur l’Indomptable, navire de l’équipage du Bandeau écarlate. Elle y trouve Hossan, l’homme poisson, et Garami, leur tireur d’élite.
- Eishi et Kusuri tombent sur Ophélia dans la jungle, ils décident tous trois de repartir vers l’Indomptable pour y chercher du matériel nécessaire à la capture du rhinocéros cuirassé. Ils y retrouvent Pearl, tenue en joue par Garami, et Hossan, mis à terre par la cuisinière.
- C’est alors qu’il arriva, Le rhinocéros, surgissant de nulle part à la poursuite d’un perroquet géant, charge Eishi qui est alors projeté plusieurs mètres plus loin. Il se relèvera pratiquement indemne, mais son bandeau a disparu, emporté par l’animal.
- Rapidement, le groupe s’organise pour chasser le mammifère. Ils se séparent rapidement en deux : le premier groupe étant constitué d’Eishi, Kusuri et Pearl, le second de Garami, Hossan et Ophélia.
- Eliott et Lillith, après avoir vu un cadavre de bandeau rouge par terre, se font littéralement enlever par un vautour géant qui les amène dans son nid, situé sur l’un des quatre pics rocheux de l’île. Ils sont rapidement rejoints par Eishi et Pearl, déposés dans le nid du vautour de la même façon que les deux premiers.
- Après une rencontre avec des chauves souris géantes et des tatous, le groupe d’Ophélia voit Kusuri les rejoindre. La capitaine des freely’s, fiévreuse suite à une morsure d’une des créatures, est bien chanceuse de tomber sur le médecin de l’équipage d’Eishi. Cette dernière a trouvé d’étranges inscriptions dans la jungle, indiquant que l’île a probablement déjà été habitée par l’homme.
- Coincés dans le nid du vautour, les cinq humains conversaient quand les œufs du volatile ont éclos. Menacés, ils repoussèrent les oiseaux jusqu’à ce que leur parent revienne suite à quoi ils s’échappèrent grâce aux pouvoirs de leur fruit du démon.
- Les protagonistes se retrouvèrent et partagèrent leurs découvertes sur l’histoire de l’île, mais ils furent interrompus par le rhinocéros cuirassé. Après un rapide combat, le mammifère s’incline vaincu, alors que les deux équipages se partagent sa peau tant convoitée.
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Belle aventure ! Très bien écrit, et joli petit scénar', qui comporte sa part de mystère. L’aventure est simple, ça déroule, c’est sympa, drôle, vous avez su utiliser vos persos. C'est toujours un plaisir de lire une aventure basée sur de jolis combats ! Merci à vous. :p
Récompenses :
Ophélia : + 19 000 000
Eliott : + 17 000 000
Pearl : + 19 000 000
Lilith : + 18 000 000
Eishi : + 300 PDR
Kusuri : + 290 PDR
Garami : + 500 PDR (le bonus de première aventure est compris)
Hossan : + 290 PDR
Je vous laisse éditer vos fiches.
Unholyscream- Great Old One
- Grade spécial : Rejeton du Néant
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Date d'inscription : 03/11/2010
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