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Hiver Noir

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Message par Gear 2nd Dim 18 Mai - 20:36

Hiver Noir 66745817hn



Aventure d'Unholyscream, Eishi et Gear 2nd. En espérant que vous vous plairez à la lire Smile





Une lueur sombre dans la nuit noire, un petit halo. Elle se déplace assez rapidement comme si elle pouvait voir sa direction aussi bien que sous un soleil de midi et ne craignait aucune collision. Elle passe tout d'abord une dense forêt, les animaux sont calmes et se reposent, certains de leur dure journée de chasseur, d'autres de leur dure journée de proie. Certains nocturnes à l'affût, les serres bien accrochées à leur branche, regardent en remuant la tête passer cette faible lueur. Un rayon de lumière dans un monde de ténèbres, c'est comme ça qu'une âme littéraire pourrait se représenter la scène. Inarrêtable, elle continue inlassablement son chemin sans se préoccuper de combien les ténèbres peuvent être profonds, sa lumière peut tout vaincre.

En sortant de la forêt, elle découvre un paysage bien plus triste pour elle, un paysage bien plus urbanisé. Composé de métal, de béton. Elle continue d'avancer puis est obligée de prendre de l'altitude pour gagner l'enceinte. Elle a beaucoup de chance, sans sa vision impeccable et sa capacité à voler elle n'aurait jamais pu avancer plus loin, ce mur gigantesque l'aurait pris par surprise. Surplombant donc cet obstacle, le paysage lui parait encore moins fameux. Un bloc rond et gigantesque de métal qui dépasse du sol apparaît ainsi à sa vue. Se disant que l'endroit ne peux pas être pire qu'un autre, la petite luciole arrête ici son chemin pour y passer le reste de la nuit, et commence petit à petit à s'y endormir.

Malheureusement elle aura mal choisi l'endroit où se blottir, car exténuée, elle n'aura pas entendu le danger arriver. Une explosion retentit alors dans un bruit sourd et perça sur plusieurs mètres de rayon la coque de l'énorme dôme de métal. La pauvre luciole n'avait pas eu le temps de dire au revoir à la vie ni de maudire sa malchance tandis qu'une forme aussi énorme qu'inhumaine surgissait hors du trou qu'elle avait créé. Une main titanesque vint s'agripper à la paroi sans même que la créature à qui elle appartenait ne se préoccupe des morceaux de métaux brisés et coupants qui s'y nichaient. Au moment où cette dernière enjamba les débris, une vague imperceptible de surprise glacée toucha les animaux alentours.
Chacun leva la tête en direction du dôme, qu'ils puissent le voir, ou non. On dit que l'instinct animal est le plus fiable de tous. Celui-ci leur disait que la nuit venait de relâcher un fils, et que les frissons ressentis à son arrivée dans le monde extérieur n'étaient pas de l'excitation. Non, le sentiment était bien plus primaire. La peur. Un filet de sueur froide s'empara d'eux, chacun leur tour, et on entendit des bruits de sabots marteler le sol, des battements d'ailes par dizaine, des courses au bruit plus feutrés évoquant la démarche féline des chasseurs. Ce soir pourtant, il n'y avait qu'un seul chasseur. Les autres n'étaient que des proies, ainsi elle tentèrent de fuir les lieux sans attendre leur reste.

Stoppant quelques instants son élan d'éxode, la créature se retourna lentement. Son visage était à moitié masqué par la nuit, si bien que l'expression de celui-ci fut ineffable. Des fioles renversées et brisées, une table d'opération désormais en deux parties difficiles à recoller, les sangles de celle-ci rongées et détachées... C'est tout ce qu'il restait derrière lui. Retournant une nouvelle fois la tête, il continua d'avancer d'un pas assuré et dépassa le cratère d'acier qu'il avait créé, à l'assaut de ce nouveau monde.



***


Il faisait nuit à bord du Captain Kansas. Tout le monde était endormi, à l'exception de Lina qui profitait du clair de lune. C'était souvent son moment préféré de la journée. Une beauté indescriptible teintée d'un brin de mélancolie, c'était vraiment magnifique. Puis elle se mit à penser à son équipage. Jamais avant eux elle n'avait trouvé quelque chose de comparable, un foyer. Etant pirate, à la fois nomade et sédentaire, elle se rendait compte qu'elle se complaignait dans cette vie, et que ce n'était rien de moins que le début de leurs folles aventures.

Continuant à méditer, elle ferma doucement les yeux et laissa ainsi le bateau suivre son chemin en direction de la prochaine île. Quelques heures plus tard, elle fut également la première réveillée, et pas n'importe comment. Elle se sentait d'un coup frigorifiée et aperçu au loin ce qu'elle pensait être une île, nimbée d'une brume féroce. Il était difficile d'être catégorique tant le brouillard était opaque, si bien qu'elle alla chercher la longue-vue avant de grimper au mât pour en avoir le cœur net. Allant dans la salle principale du navire, elle se rendit compte que l'objet avait disparu de la table. Retournant ainsi sur le pont et levant les yeux, elle aperçu Kaze brandissant la longue-vue devant lui sur la vigie, aux aguets.

Après quelques minutes, il descendit et fit un compte-rendu à Lina, lui disant que le froid l'avait également réveillé (il ne précisa pas que Peter dormait comme une masse et que le congeler ne suffirait probablement pas à le tirer de ses rêves de jeunes femmes). Ils approchaient bien d'une île, qui malgré la logique au vue de la saison ressemblait à une île hivernale. Le Halo de brume autour ne devait rien arranger, aussi les deux nakamas commencèrent à faire un rassemblement d'affaires pour se couvrir. A l'approche de l'île, ils réveillèrent Peter dans un :

Peter: Hein ? J'suis où ? Et pourquoi vous avez des manteaux ? Et pourquoi...

Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase cependant, Lina lui avait donné un coup de son fourreau sur le crâne et l'avait rendormi. Finalement, il valait mieux ne le réveiller qu'une fois arrivés et le laisser se débrouiller tout seul. Kaze pouffa et retourna sur le pont du navire. Plus il la regardait, plus l'île le préoccupait. Elle ne lui disait rien qui vaille, et l'espèce d'ambiance morbide qui y régnait était à coup sûr annonciatrice de dangers. Mais il savait pertinemment que Peter voudrait s'y aventurer en invoquant son goût pour l'aventure. Peut-être qu'ils n'auraient pas à y mettre les pieds si Kaze arrivait à convaincre Peter qu'aucune jolie fille ne devait habiter cette île? Non même avec ça, c'était cuit de chez cuit. De toute façon, une aventure sans inconnue n'en est pas une.
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Message par Unholyscream Dim 8 Juin - 0:18

Nelila : Si vous essayez de m'arrêtez, je tire une balle dans la tête du piaf ! Vous m'entendez ?! J'hésiterais pas à le faire ! Donc si vous voulez pas qu'on en arrive à cette triste éventualité, vous allez gentiment me laisser partir. Et je prends Malphas avec moi, je le relâcherais une fois que je serais sur que vous ne m'avez pas suivi !
Rashek : Bon voyage ?
Dameon : Tu peux te casser personne t'en empêches hein. flemme

Un éclair de rage passa furtivement dans les yeux de Nelila. Tout ne se passait pas comme prévu... Pourquoi ne se jetaient-ils pas à ses pieds en lui implorant de rester ? Le rouge lui monta aux joues, alors qu'elle prenait conscience de la puérilité de ses actes. Mais pas questions de se débiner, elle allait aller jusqu'au bout de ses paroles, peu importe les conséquences. Elle resserra la chaînette en granit marin autour des ailes du corbeau et le jeta dans un sac en toile. Puis, tournant le dos aux autres membres de l'équipage, elle marcha d'un pas ulcéré vers le canon spécial qu'elle avait monté sur le navire. Pfff ils allaient bien voir, ils seront bien tristes quand ils constateront à quel point elle leur manquait ! Un court instant, la jeune femme se dit qu'elle n'avait pas besoin d'emmener Malphas avec elle... Oh et puis si. Ils allaient souffrir ! è_é
Elle balança le sac sur ses épaules puis, posant les pieds dans les harnais mis sur la roquette à cet effet, Nelila cracha ses dernières paroles à l'équipage.

Nelila : Pas question que je m'agenouille devant un nabot, je suis libre ! Ciao les nazes !

Sur ce, elle se contorsionna pour allumer la mèche. Alors, une détonation fit éclater l'air et l’anarchiste fusa à toute vitesse vers l'horizon, surfant sur un missile géant. Elle éclata d'un rire suraigu hystérique : cette sensation n'avait nul pareil ! Il lui semblait tout à fait impossible de ressentir d'une autre manière autant de plaisir, d'extase et d'adrénaline. (Auteur : si seulement elle savait blabla). Le vent faisait voler l'imposante crinière de la jeune femme tout autour d'elle. De loin, elle devait probablement ressembler à une étoile filante écarlate... Malphas semblait gigoter dans le sac, mais Nelila n'y fit pas attention. Après tout il était son otage il n'avait pas son mot à dire. C'est à peu près à ce moment que la jeune terroriste réalise à quel point cet otage pouvait se révéler mortel. Bah, elle trouverait bien un moyen de le calmer... Du moins elle l'espérait. Mais rapidement la sensation grisante de la vitesse lui fit oublier tout cela. Elle s'amusait comme une folle, et c'est ce qui comptait le plus à ses yeux.
Son vol dura trois bonnes heures. Elle avait préparé sa petite fugue, et avait mis suffisamment de poudre à canon pour que le missile la porte le plus loin possible. De plus, elle avait également emporté tout son stock d'explosifs, qui était répartis sur son corps, mais également dans une sorte de coffre qu'elle avait aménagé sur la roquette. Ainsi, même lorsqu'il sera tombé à l'eau, elle pourra toujours le propulser. Et oui, le Sky Squale était également étanche, en plus d'être capable de flotter. Sa plus grande oeuvre, indubitablement. Toujours est-il que le soleil commençait à se coucher quand son missile s'écrasa brutalement dans la mer. Elle ouvrit alors la petite trappe qui servait à remettre de la poudre et vida son stock dedans. Encore trois heures de navigation normalement. Malphas avait réussi à transformer le sac en un ramassis de lambeaux de tissu en quelques heures à peine. Aussi Nelila le tenait-elle en laisse avec sa petite chaînette de granit marin, ce qui avait le don de la faire rire aux éclats. Le corbeau quant à lui ne cessait de siffler et de croasser de colère, même si au fond, il semblait apprécier la jeune fille puisqu'il ne l'avait pas encore attaqué directement. Un sourire moqueur sur le visage, la jeune femme lui ébouriffa les plumes du crâne. Puis elle poussa un petit cri de douleur alors que le bec acéré du rapace lui entaillait profondément les doigts.

Il faisait nuit quand ils croisèrent un imposant navire de la marine... Mais plus les deux pirates se rapprochaient, plus le navire semblait en mauvais état, comme si la coque avait été attaqué à plusieurs reprises par des mâchoires gigantesques... L'emblème de la marine était presque effacée, et les voiles étaient en bien piètre état. Mais le vent était suffisamment fort pour faire avancer le bâtiment. Mais plus ils avançaient, plus le vent semblait s'amenuiser. Abandonnant son Sky Squale à la flotte, Nelila usa de ses bombes Aho pour se hisser jusque sur le pont du navire, sur lequel elle se posa avec fracas. Autour d'elles se réveillaient des marins, mais qui, vu leurs tenues, n'appartenait certainement pas à la marine. Des pirates, ou autres criminels peut-être... C'est à alors qu'elle entendit quelqu'un s'approcher dans son dos, l'une de ses jambes résonnant fortement contre les planches. La jeune femme se retourna tranquillement, Malphas sur son bras droit, et le gauche tenant son pistolet dans son dos. Face à elle se tenait un vieux loup de mer, habillé d'une large cape miteuse, d'un tricorne délavé, et dont l'une des jambes était faite de bois. L'air songeur, il caressa son épaisse barbe noire où apparaissaient ici et là des poils gris. Puis il finit par lâcher :

Vieux loup de mer : Que me vaut l'honneur de votre visite, m'sieur ?

Nelila ne répondit pas tout de suite, préférant scruter le regard de son interlocuteur. S'il avait parlé poliment, elle lisait bien dans ses yeux une certaine agressivité, tempérée par un appât du gain, une avidité certaine. Un homme dont il fallait se méfier. De plus, les autres criminels s'était déployés autour d'elle et avaient la main sur la poignée de leurs sabres, quand ils ne l'avaient pas déjà dégainé. Décidant d'annoncer la couleur, l'anarchiste arma Poiscaille, une arme capable de cracher de petites bombes au lieu de balles normales. Aussitôt tous les hommes qui l’encerclaient se rapprochèrent d'un pas, lames au clair. Alors Nelila se racla la gorge puis pris une voix un poil plus grave, celle de Nel' :

Nel' : Où se rend ce navire ?
Vieux loup de mer : Nous nous rendons à South Blue. Mais ce ne sera pas gratuit vous savez, voler un navire de la marine pour effectuer de la contrebande entre GrandLine et les Blues ça peut coûter cher. Nous ne prenons que les voyageurs les plus fortunés... Qu'avez vous à nous offrir ?
Nel' : Un corbeau capable de se changer en serpent !

Sur ce, elle libéra Malphas qui, ayant compris les intentions de Nelila, se changea aussitôt en serpent, avant de prendre sa forme hybride. Effrayés, tous les contrebandiers bondirent en arrière, ou tombèrent à la renverse. Probablement la première fois qu'ils voyaient un utilisateur de Fruit du démon... Mais le capitaine lui, avait les yeux qui brûlaient d'envie. Il avait compris la valeur d'un tel animal, aussi s'empressa-t-il d'accepter. Toutefois, la terroriste parvint à négocier pour que Malphas reste avec elle le temps du trajet. Elle ne voulait pas se faire rouler. De mauvaise grâce, le vieux loup de mer s'en alla et retourna dans sa cabine, après avoir ordonné à dix de ses hommes de surveiller constamment le nouveau passager. Les ignorant royalement, la jeune femme alla s'asseoir contre le bastingage.

Il faisait encore nuit le matin où Nelila vit de la neige. Le soleil était toujours derrière l'horizon, et la température avait bien chuté depuis quelques jours déjà. La neige fine tombait avec grâce et délicatesse, portée par un vent frais et doux. Du vent ?! Ils avaient fini de traverser Calm Belt ! La traversée s'était passée relativement sans encombre (si on exceptait la venue de quelques monstres marins curieux)... Visiblement ils avaient atteint la partie la plus froide de South Blue. Ou alors c'était tout simplement l'hiver... N'ayant vécu que sur Grand Line, Nelila s'y perdait dès que cela concernait le climat des îles des Blues. Regardant partout autour d'elle, Nel' distingua une île non loin de là, à travers la neige et la brume. C'était le meilleur moment de prendre la poudre d'escampette... Elle prononça alors d'une voix forte :

Nel' : Merci pour ce voyage messieurs, mais je me dois de vous quitter. Ca fait plaisir de rencontrer d'honnêtes criminels prêts à aider gratuitement leur prochain.
Vieux loup de mer : Tuez le !

Sur ce, la terroriste fit exploser sa poudre d'escampette sur le pont, répandant un épais nuage de fumée, puis après avoir ordonné à Malphas de porter l'homme qui avait tenté de la tuer, elle s'éleva sur un gros missile qu'elle avait pu confectionner pendant le voyage. Surgissant de l'épais panache de fumée, elle pointa Rascasse sur le capitaine des criminels et l'exécuta d'une balle en pleine tête. Cet homme l'avait sous-estimé et elle n'aimait pas ça. Puis elle fonça en direction de l'île, propulsé par les explosions désordonnés de son moyen de transport. Les flocons de neige fouettaient son visage. Elle sourit.
Elle se sentait tellement vivante !



Dernière édition par Unholyscream le Dim 17 Aoû - 22:17, édité 1 fois
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Message par Eishi Dim 15 Juin - 11:22

Eishi – Garami – Hossan – Kusuri
A bord de l’Indomptable

Hossan : Échec et mat.

Kusuri baissa les yeux sur le plateau de jeux en fronçant les sourcils. Elle n’avait rien vu venir cette fois-ci, la tactique de l’Homme-Poisson l’avait totalement prise en dépourvu. Elle releva la tête et croisa les bras en affichant un air boudeur, un peu vexée de s’être encore fait battre si facilement à un jeu où d’ordinaire elle était plutôt douée. Mais Hossan s’était révélé être un adversaire des plus coriaces et malins qu’elle eut rencontré.

Kusuri : Bien joué, bien joué. Une revanche ?

Hossan se contenta d’opiner du chef puis il balaya le plateau de jeu du revers de la main avant de replacer les pièces à leurs positions de départ. Pendant qu’il s’exécutait Kusuri leva les yeux vers le ciel. Une couche de nuages grisâtres obscurcissait la lueur du jour, ne laissant plus au soleil le loisir de n’apparaitre que comme un disque lumineux faible et blafard. La température s’était également beaucoup rafraichie, jusqu’à devenir presque glaciale. Des volutes de vapeurs accompagnaient désormais les respirations et les membres de l’équipage avaient dus se recouvrir de vêtements plus chauds que ceux qu’ils portaient habituellement. Même Hossan,   d’ordinaire torse nu contre vent et marée, s’était enroulé dans une large fourrure, faute de vêtements à sa taille sur le navire. De plus une brume persistante s’était levée depuis plusieurs heures, ajoutant davantage de morosité à l’ambiance.

La sabreuse soupira et passa les mains derrière la tête pour refaire le nœud qui maintenait ses cheveux attachés. Il ne s’était rien passé de passionnant pour l’équipage depuis un moment et l’ennui commençait à se faire ressentir. Un roulis plus fort que les autres fit tanguer le pont et plusieurs pièces chutèrent de l’échiquier. Hossan en attrapa une partie au vol et retrouva rapidement les autres qu’il plaça avec dextérité sur le plateau de jeu. Une nouvelle partie débuta, plutôt serrée et équilibrée entre les deux adversaires qui rivalisaient d’ingéniosité pour arracher la victoire.
Soudain, alors que Kusuri allait déplacer une pièce maitresse dans sa stratégie, une mouette atterrie en plein centre du plateau, dérapa quelque peu sur la surface lisse et agita les ailes, projetant toutes les pièces de l’échiquier au sol. Pendant une fraction de seconde Kusuri resta immobile, la main tenant la pièce qu’elle allait déplacer suspendue dans les airs. Puis de son autre main elle saisit la poignée de son sabre et, sans sortir l’arme du fourreau, l’abatis sur la mouette dans un geste de rage.

Kusuri : Saloperie d’oiseau ! Hurla-t-elle en brandissant le poing vers le ciel où l’animal s’enfuyait à tire d’aile après avoir esquivé le courroux de la princesse. Bon, Hossan, tu te souviens où étaient tes pièces ? Demanda-t-elle  en s’asseyant de nouveau. Puis, levant les yeux elle constata que l’Homme Poisson s’était levé et regardait au loin en fronçant les sourcils. Hossan ?
Hossan : Là où il y a des mouettes, il y a la terre. On doit être proche d’une île.
Kusuri se leva brusquement, les mains posées sur le plateau dont elle se fichait désormais éperdument. Une île était bien plus intéressante qu’une banale partie d’échec.
Kusuri : Je me demande pourquoi Garami ne nous en a pas déjà informés.

En évoquant la tireuse, le regard de la princesse se porta vers le sommet du mat où se trouvait le poste de vigie. A cause de sa vision extraordinaire surpassant le reste de l’équipage Garami avait automatiquement hérité du rôle de vigie. C’est à peine si elle avait besoin d’une longue-vue. Kusuri se dirigea vers le mat et se transforma en pétales qui se mirent à tourbillonner en spirale le long du mat jusqu’à son sommet où elle se reconstitua. Dans un premier temps elle crûe que Garami n’était pas là. Puis elle avisa un tas de vêtements chauds. Elle donna un coup de pied dedans.

Garami : AÏE !

La tireuse émergea du tas d’un air grognon, les cheveux en bataille.

Kusuri : Je peux savoir ce que tu fabrique là-dessous ?
Garami : Je beux protège du broid !
Kusuri : Hein ?
Garami : Je … SNIRF … me protège du … SNIF … froid !

Effectivement elle semblait avoir pas mal souffert de la chute de température à en juger par son nez rouge et enrhumé. Elle frissonna au vent et s’enfonça de nouveau sous la pile de vêtement, seule sa tête dépassait désormais.

Kusuri : Il ne fait pas si froid que ça quand même.
Garami : Je bien d’une île aride, j’ai jabais eu aussi broid de ma bie !
Kusuri : Est-ce que tu pourrais tout de même jeter un œil aux environs ? On a vu une mouette donc il doit y avoir un rivage non loin.

Garami se leva en maintenant contre elle le maximum de couverture et observa rapidement l’horizon en grelottant, avant de lourdement se laisser retomber au sol et de s’enfoncer dans ses frippes.

Garami : Trop de brouillard. Beaucoup plus qu’il y a deux beures. Rien pu boire. Elle se moucha ensuite bruyamment.
Kusuri, les épaules s’affaissant de dépit : Je m’en doutais.
Garami, le nez libéré quelques instants : Tu pourrais me monter quelques bouteilles d’alcool, j’ai déjà tout fini ici.

En observant le sol de la vigie Kusuri constata en effet la présence de nombreuses bouteilles vides éparpillées. Elle songea un instant à s’énerver mais conserva son calme. Garami avait toujours eut un faible pour l’alcool, heureusement elle le tenait très bien. Néanmoins cette fois-ci il s’agissait probablement plus d’un moyen de se réchauffer qu’autre chose alors la sabreuse laissa couler.

Kusuri : Puisque on ne peut rien voir d’ici, tu devrais redescendre en cabine et te faire un bon plat chaud.

A peine sa phrase terminée que la tireuse jaillie de ses couvertures comme un éclair, se laissa glisser jusque sur le pont et courut s’enfermer dans les compartiments internes du navire. Kusuri resta un instant en haut, rassembla les bouteilles dans un coin en vue de les évacuer plus tard, observa le panorama morne, puis descendit à son tour afin de se diriger vers le poste de pilotage. Elle y trouva Eishi, les mains et la tête posées sur la barre, ronflant bruyamment. « Il dort debout ». Elle s’approcha de lui et lui envoya un coup de pied magistral aux fesses.

Eishi, se réveillant en sursaut : JE NE DORS PAS. JE NE DORS PAS. Comme pour se donner un air convainquant il se mit à tourner la barre dans tous les sens.
Kusuri : Tu me prends pour une idiote ? Et arrête ça, tu vas dévier de la route.
Eishi : Quelle route ?
Kusuri : Le cap. Notre itinéraire.
Eishi, se grattant le crâne d’un air embarrassé : Ah. Ça. A ce propos, on en a plus.
Kusuri, écarquillant les yeux : Pardon ?
Eishi : Avec le brouillard et tout je voyais plus rien, alors voilà. On voyage au hasard. Excitant non ?
Kusuri : Et la boussole ?
Eishi, se curant le nez d’un air indifférent à la discussion : Difficile à consulter en dormant.

BAM

Kusuri dont la patience était arrivée à son terme venait de frapper le crâne d’Eishi avec le fourreau de son sabre. L’homme au bandeau écarlate se recroquevilla en se massa la tête. Elle se tient au-dessus de lui, le bras levé prête à frapper de nouveau. Du point de vue d’Eishi elle avait le visage dans l’ombre, seuls brillaient ses prunelles presque écarlates et emplis de fureur. Une vision proprement terrifiante.

Eishi : Aïe aïe aïe ! Ça va, ça va, j’ai compris.
Kusuri : Il y a une île dans les parages. Donc des récifs. Essaye de ne pas nous couler.
Eishi, sur un ton sarcastique : Ah ouais, et je fais comment ? Je consulte une boule de cristal pour voir à travers la brume ? J'envois une lettre à "l'amicale des récifs sympas" pour qu'ils s'écartent comme des gentlemans ?

BAM

Eishi : Aïe aïe aïe ! Ok, je vais trouver un moyen !

BAM

Eishi : Aïe aïe aïe ! C’était pour quoi cette fois ?
Kusuri, souriant d’un air diabolique : Pour ma satisfaction personnelle.
Eishi : Tyrante !

BAM

Cette fois Eishi était parvenu à esquiver le coup et il ne se priva pas de fanfaronner comme un idiot jusqu’à ce qu’elle le frappe de nouveau.

Eishi : Je t’ordonne d’arrêter de me frapper, c’est moi qui commande ici.
Kusuri : C’est déjà un miracle qu’on ait survécu jusqu’ici sous ta direction. Je continuerais de te frapper tant que tu feras n’importe quoi.
Eishi : Si tu me frappe trop je vais devenir encore plus bête.
Kusuri : Ça ne peut pas empirer de toutes manières.

Ils se défièrent du regard quelques instants, puis éclatèrent tous deux de rire. Ces disputes étaient monnaie courante entre eux et ces chamailleries n’avaient jamais entamées durablement leur complicité. Kusuri trouvait Eishi trop laxiste, et lui en retour la trouvait trop stricte. Au final ils s’équilibraient.

Eishi, se frottant le menton, songeur : Hossan pourrait plonger pour repérer les récifs, il n’y a pas de brouillard sous l’eau.

L’idée sembla plaire à Kusuri qui transmit l’ordre à l’homme-poisson. Aussitôt dit, aussitôt fait, Hossan plongea dans les flots calmes et se mit à nager en avant du navire, remontant pour indiquer les changements de direction à Kusuri, qui les relayait à Eishi plus loin. Garami refit son apparition sur le pont, emmitouflée dans un épais manteau, une tasse de café fumante à la main et se mit à discuter avec Eishi pour passer le temps. A un moment ils crurent entendre des explosions au loin, ils établirent quelques hypothèses mais la discussion tourna court, faute de pouvoir les vérifier.  Un peu plus tard la brume se dissipa furtivement sans crier gare et la tireuse tendit son bras dans une direction précise en poussant une exclamation de surprise, projetant involontairement au passage son café bouillant dans le dos d’Eishi.

Eishi, se roulant par terre : Ça brûûûûle !
Garami, l’ignorant superbement : L’île, je viens de la voir, là-bas !
Eishi, oubliant sa douleur : En avant toutes !

Il tourna énergétiquement sa barre de sorte à orienter le navire dans la direction de l’île et laissa le bâtiment fendre les flots. Kusuri se retourna pour connaitre les raisons de ce revirement de cap et esquissa un sourire en entendant la nouvelle. Une vingtaine de minutes plus tard et le navire accosta sur une plage. L’ancre fût jetée, la rampe de débarquement déployée  et l’équipage mis le pied sur la terre ferme.

Hossan : Une idée d’où on est ?
Eishi, souriant largement : Aucune idée.
Kusuri : Il y a des villes vous croyez ?
Eishi, souriant encore plus : Aucune idée.
Garami : Aaaatcha ! Saloberie de rhube. C’est une île danbereuse ?
Eishi : Aucune idée !

Une nouvelle île. Une nouvelle aventure. Que demander de plus ?
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Message par Gear 2nd Mer 23 Juil - 20:43

Peter: Je te jure que je m'en souviendrais ! Bougonna ce dernier.

Lina restait indifférente aux menaces boudeuses de son capitaine et termina enfin leur sac de voyage en y enfournant plusieurs paniers repas. Peter n'avait pas aimé se réveiller avec une énorme bosse sur le crâne alors que tout le monde était prêt, et qu'ils étaient presque sur le point d'accoster sur l'île. Il se souvenait d'un flash, d'un réveil, puis plus rien. Kaze lui avait raconté l’histoire et Peter avait fulminé contre Lina, sans grand succès autre que de se prendre un deuxième coup.

Le capitaine des Kansa's Pirates entreprit de prendre le lourd sac aussitôt celui-ci bouclé et fermé par sa navigatrice, peut-être dans un espoir inconscient de redorer son honneur qui de toute évidence en prenait un sacré coup chaque fois qu'il se sentait faible face à Lina.

Peter: Tout le monde sur le pont ! Cria-t-il en levant le poing en l'air avec un énorme sourire de gamin.

Kaze esquissa un sourire à son tour, et chacun emboitèrent le pas de leur capitaine sur cette île glaciale qu'ils étaient prêts à affronter. Lina était couverte d'une chaude doudoune en fourrure tandis que même Kaze, d'habitude torse nu, avait enfilé une veste marron clair sur sa toge habituelle. N'ayant jamais vraiment pris le temps de s'intéresser à la mode, cette dégaine ne le gênait donc pas le moins du monde. Le petit dernier du groupe, enfin plutôt le grand premier, n'était vêtu que d'une chemise. Quel inconscient irait porter une simple chemise dans un environnement où la température est inférieure à -20°C ? Les hommes et leur ego...

Descendant donc du bateau, Peter commença à avancer le cœur léger, pensant que les autres le suivaient. Ce ne fut cependant qu'après une trentaine de mètres que l'homme au mètre quatre-vingt-quinze se rendit compte qu'il était tout seul à marcher. Un air médusé apparut alors sur son visage.

Se retournant vers ses compagnons et semblant sur le point d'exploser, quelque chose de non-identifié le précéda cependant. Un énorme "BOUM" gronda dans les airs à seulement quelques mètres de la côte. Le souffle de l'explosion obligea les pirates à se mettre à terre, tandis que Kaze avait déployé son bouclier au-dessus de Lina et lui dans un automatisme qui le surprit lui-même. Avec tous les dangers qu'il avait récemment traversé aux côtés de ses compagnons, il se sentait plus vif, plus fort, plus agile et en était plutôt heureux. Le sentiment d’être utile à ses amis et d’être capable de les protéger lui donnait un sentiment rassérénant qui le fit une fois de plus sourire. Il souriait de plus en plus, ces derniers temps.
Une fois l'explosion passée, chacun chercha à en comprendre la cause. Le premier opta avec des yeux brillants pour un ovni, la seconde pour un bâtiment de guerre qui les attaquait et qui allait enfin amener un peu d’action, et le troisième, qui trouvait ces idées aussi improbables qu’impossible, finit par refermer sa bouche et ne rien dire, attendant de le découvrir par lui-même. Un plouf plus gros que les autres se fit entendre dans la mer désormais parsemée de débris, et une personne sortit de l'eau, complètement trempée et ne cessant de jurer.

Nelila: Bordel ! C'était pas censé exploser cette connerie, mais me mener sur une île bien sagement ! Je vais repartir comment moi hein !? Et toi espèce de corbac, t'aurais pas pu t'envoler plutôt que de me forcer à te traîner dans la flotte ? Tu pèses ton poids tu sais ! S’énerva t’elle en tirant le malheureux Zoan de son bras droit.

Apercevant la présence de trois personnes qui la scrutait d'un air ébahi – Avec un Kaze qui se félicitait intérieurement de ne pas avoir parié - Nelila resta stoïque et imagina les diverses possibilités qui s'offraient à elle dans un très court laps de temps. Solution 1: Tous les buter. Elle semblait cependant compromise, car la posture de la femme au sabre indiquait qu'elle n'était pas là pour plaisanter et qu’elle n’attendait qu’un bon combat à l’ancienne. Ce fut cependant plutôt la décontraction des deux autres face à la situation qui la poussa à ne pas considérer cette option. Solution 2 : Partir en courant. Même pas la peine d'essayer. Fuir ? Et puis quoi encore ? La pirate opta donc pour la solution 3 et, après avoir vérifié que ses bandages étaient tous bien en place et ne laissaient pas son secret se trahir à cause de la baignade forcée, prit la voix de Nel pour s'adresser aux étrangers :

Nel': Euh... Salut. Moi humain, vous pas vous inquiéter.

Peter: Hey, il a l'air marrant ! Nous pirates ! Continua-t-il en s'adressant à l'inconnu bizarre. Nous pacifiques, quoi être cette explosion ?

Nel': En fait je faisais de l'humour... Je parle très bien. Cette explosion était le fruit d'une de mes expériences. Une expérience que je croyais jusqu'ici aboutie, cracha-t-elle. Il s'agissait d'un missile qui m'a transporté depuis un bateau.

Kaze: Il devait avoir sacrément de puissance, ce missile ! Je ne vois pas un seul bateau à l'horizon.

Nel': Eh oui, c'est un de mes petits secrets ! Répondit-elle dans un ton qui se voulait mystérieux.

Peter: Et donc, que fais-tu ici en fait ?

Nel': Eh bien... C'est une bonne question au final. Rien de spécial. Ah tenez, voici Malphas !

Le corbeau donna un coup de bec à sa maîtresse pour l'avoir présenté si tard puis inclina la tête, dans un "Oooh" général.

Peter: La jeune fille qui a l'air de s'être toujours levé du pied gauche là, c'est Lina. Celui qui a des boucles d'oreilles bizarres, c'est Kaze. Quant à moi, je m'appelle Peter. Nous sommes un équipage de pirates en simple visite... Aventure plutôt, sur cette île.

Nel': Une aventure sur une île par cette température ? En plus elle est moche l'île ! Des grands arbres tout morts, un ciel presque noir, regardez, même la berge donne l'impression d'avoir envie de se barrer ! Je suis sûre que cette île n'a aucun habitant de toute façon, c'est bien trop moche.

Voyant que personne ne l'écoutait, Nelila lâcha l'affaire et se contenta de répondre oui à Peter lorsque celui-ci, après avoir discuté avec ses compagnons, lui proposa de les accompagner plutôt que de rester seul à visiter cette île qui avait l'air "d'une sacré aventure". Se demandant dans quoi elle avait encore pu tomber et se méfiant plus que tout de ce capitaine aux allures de macho (ce qu'elle détestait le plus), l'accro des dynamites emboîta le pas des autres pirates et tous s'enfoncèrent dans la dense forêt, sombre et enneigée.

***

Garami: De veux bas aggoster !

Eishi: Mais si, allez Garami ! C’est pas un petit peu de fraîcheur qui va t’avoir ! Regarde-moi, juste avec une chemise, contre vents et marées ! Et froid aussi, évidemment.

Garami: Z’arrivais bêbe pas à denir sur le badeau, maindenant gon a aggoster c’est engore bire ! Je resde là, on se redroubera blus dard.

Hossan: Laissons-là Eishi, de toute façon elle ne craint rien ici. On essaiera de ne pas rester trop longtemps sur l’île.

Eishi: Pas question, une aventure ça se vit jusqu’au bout !

Kusuri: Je parie qu’elle va vider notre réserve de rhum.

Eishi: Mais t’as raison :koa : Bon on va se dépêcher de visiter cette île alors.

Hossan pouffa, et les trois aventuriers prirent la route en direction de la forêt à l’apparence marécageuse. Eishi se demandait si des villageois pouvaient avoir élu domicile sur une telle île. Il faudrait être cinglé. Hossan examinait les arbres et les plantes avec fascination au fur et à mesure qu’il avançait. C’était la première fois qu’il voyait des marécages et malgré l’apparence peu attractive que pouvaient avoir les environs, l’homme-poisson semblait ravi de ses découvertes. Discutant tranquillement de leurs aventures sur l’île précédente et espérant pour leur bien ne pas croiser un rhinocéros dans cette forêt (il fallait dire qu’avec la neige, les chances étaient minces), l’équipage arriva dans une clairière enneigée.

Le spectacle était à couper le souffle. Un lac d’une trentaine de mètres se tenait au centre, gelé, entouré par des dizaines de bosquets et cerisiers couverts de neige. La neige qui continuait toujours de tomber relativement doucement ne gâchait en rien ce magnifique spectacle, et après l’avoir admiré pendant plusieurs minutes sans un mot, Hossan demanda à Eishi de prendre une pause ici. Il semblait impensable que l’artiste qui aimait par-dessus tout ce genre de panorama reparte de cette endroit sans même l’immortaliser de ses pinceaux. Sortant sa toile qui de loin devait se confondre avec les environs de son blanc immaculé, l’homme-poisson entreprit son œuvre dans un silence des plus total.

Eishi: Bon du coup, va falloir qu’on trouve un truc à faire nous, proposa le capitaine en s’adressant à Kusuri.

Kusuri: T’as raison. Je peux continuer de te frapper, c’était plutôt marrant, railla cette dernière.

Les joues déjà rouges à cause du froid, Eishi s’empourpra de plus belle suite à cette attaque basse et ne répondit rien. Kusuri l’avait refroidit, mais pas encore assez pour l’empêcher de partir explorer les environs le temps qu’Hossan termine sa toile. Il commença donc à avancer, prévoyant de faire un cercle autour de la clairière et de revenir un peu plus tard. Après avoir dépassé plusieurs arbres, il se rendit compte que Kusuri marchait sur ses talons, silencieuse. Décidément, comprendre une femme était bien plus difficile que n’importe quoi d’autre.

***


Un bruit d’explosion lointaine avait réveillé Garami alors qu’elle s’était écroulée dans la cuisine, une bouteille à la main.

Garami: Hey, moins de bruit !

S’apercevant que personne n’était dans la cabine et se rappelant qu’ils étaient partis explorer l’île -l’abandonnant à son sort - Garami sorti la tête de la cuisine pour regarder dehors. Grâce à sa vue perçante, elle arrivait à distinguer de la fumée au bord de la plage lointaine, probablement dur à l’explosion qui l’avait réveillée en sursautant. Elle hésita à aller voir, puis revenir aussitôt au bateau. Elle détestait l’idée de passer son temps dans le bateau alors même que ses amis s’amusaient, risquaient leur vie peut-être.
Cette dernière raison fut celle qui la poussa à se lever. S’armant de multiples couches de vêtements, de plus de paquets de mouchoirs qu’elle pensait ne pouvoir en porter, et de tout son courage, Garami ouvrit la porte du bateau, et commença à marcher en direction de l’explosion.
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Message par Unholyscream Mar 26 Aoû - 12:16

Nel : J'ai froid ! Z'avez pas des fringue à me prêter ? J'avais pas prévu de m'écraser sur cette île pourrie...
Peter : Je suis désolé, je ne me déshabille que pour les membres de la gente féminine.

Pff... L'espace d'un instant, Nel envisagea de trahir sa couverture pour pouvoir se vêtir un peu plus, mais au final c'était pas cette chemise en toile qui l'aiderait. Elle jeta donc un regard noir à ce don juan de pacotille et garda le silence. La jeune terroriste grelottait en avançant dans la neige, à la suite du groupe de pirates. Au moins ses grosses chaussures étaient étanches et la neige ne rentrait pas dedans (Nelila avait daigné faire ses lacets, de manière exceptionnelle). Sa grande veste rapiécée ne lui était d'aucun secours contre le vent mordant, elle arrivait à peine à la garder contre elle. Au final la seule chose qui pouvait l'aider un tant soit peu c'était son imposante crinière écarlate. Enroulant ses cheveux autour de ses bras nues, Nelila avançait en râlant, Malphas enroulé autour de son cou. Même si elle regrettait d'être venu sur cette île et qu'elle ne cessait de pester, il fallait dire que le décor était joli, bien que monotone. De fins flocons de neige tombaient au coeur de cette forêt de sapins, dont les aiguilles embaumait l'air d'un parfum agréable. Non c'était pas agréable, elle crevait de froid ! Soudain, comme la lumière au bout du tunnel, la jeune fille aperçut entre les troncs une silhouettes emmitouflée dans des dizaines de couches de vêtements chauds. Une lueur machiavélique étincela dans les yeux de l'anarchiste, et elle se mit à courir, dépassant rapidement les trois pirates. La neige la ralentissait, mais l'urgence de la situation la galvanisait. Alors elle bondit pour s'affaler de tout son poids contre une jeune femme engoncée dans plusieurs doudounes, la faisant tomber à la renverse. En un éclair, Nelila dépouilla sa victime d'un premier manteau et l'enfila aussitôt.

Nel : Voilà qui est mieux ! Je te remercie de ta générosité.
Garami : Bonstre ! De vais bourir de froid maidenant !
Nel : Allons allons, ne sois pas si triste, je te passe la mienne ! Ajouta Nelila en tendant sa propre veste.
Garami : Du de fous de ba gueule ?!
Nel : Mais non voyons ! Rétorqua l'anarchiste en éclatant de rire. niark

Les trois pirates finirent enfin par arriver à leur hauteur, et tous semblaient plus ou moins surpris. L'un par l'odieux vol de manteau, une autre par la quantité de vêtement que portait la nouvelle arrivante et le dernier était surpris qu'une femme avec un visage aussi fin soit obèse. Peter se pencha vers Lina et lui demanda discrètement pourquoi l'autre grosse avait des traits aussi délicats. Son amie ne put réprimer un éclat de rire, ce qui ne fut certainement pas le cas de "l'autre grosse". Elle bondit (maladroitement) sur ses pieds et hurla :

Garami : L'autre grosse ?!

La jeune femme faillit se mettre à hurler puis parvint à se contenir juste avant d'exploser. Décidément ce rhume et cette fichue île ne lui réussissait pas. Elle en avait perdu son sang.... froid. Sa colère devint alors glaciale et elle dégaina l'un de ses colt et le pointa sur la tête de celui qui venait de l'insulter. Nel ricana de la situation ce qui poussa alors la tireuse d'élite à mettre en joue l'anarchiste avec un deuxième pistolet. Aussitôt, Nel sortit Rascasse de son étui et en dirigea le canon vers la tête de Garami. La situation était brusquement devenue tendue. Le silence était elle que l'on pouvait apprécier le doux bruits des flocons se mêlant à la neige déjà tombée au sol. Ce fut Kaze qui rompit le silence :

Kaze : Voyons, pas la peine d'en arriver là. Veuillez excuser mon capitaine, il n'a que bien peu d'intelligence et il n'a pas compris que vous étiez très chaudement habillée. Quand à celui qui vous a dérobé un manteau, j'suis sur qu'il vous le rendra...
Nel : Que dalle.
Garami : Qui êdes vous et que faîdes vous ici ? Demanda finalement Garami, le regard fermé.
Kaze : Mes amis et moi même venons d'accoster ici, et avons rencontré ce taré en chemin. Nous étions en train d'explorer l'île, rien de plus...
Peter : Bien entendu tu es la bienvenue dans notre groupe !

Et c'est ainsi que le groupe compta un nouveau membre en la personne de Garami. Distante, elle n'avait plus reparlé aux autres depuis qu'ils avaient repris leur marche, et se contentait de fermer la marche, la main sur la crosse d'un de se colt. Elle ne faisait absolument pas confiance à ces inconnus, et encore moins dans cet espace de malade qui lui avait pris de force un manteau bien chaud ! Au fond, cela ne changeait rien puisqu'elle avait toujours aussi froid qu'avant mais bon, elle ne supportait pas qu'on la prenne de haut ainsi. Hélas, il lui semblait que ce voleur de vêtements était allié aux trois autres pirates, aussi Garami ne tenta rien de risqué. Mais elle était au moins sure d'une chose : il fallait qu'elle retrouve le reste de son équipage au plus vite. Un mauvais pressentiment la hantait, mais elle n'aurait su dire de quoi il s'agissait...

Environ une heure plus tard, la neige s'intensifia et ce fut désormais des flocons gros comme des fruits qui se mirent à tomber sur nos 5 explorateurs. La forêt s'était toutefois éclaircie et entre les troncs des conifères on pouvait apercevoir une clairière ou peut-être même une plaine. Au final, ils débouchèrent sur les rives d'un énorme lac gelé, dont la surface était recouverte d'un doux linceul... Et plus loin, se dressait les silhouettes d'un village sur pilotis. Les plateformes étaient supportées par des piliers de bois aussi larges que les arbres de la forêt, et les maisons semblaient se coller les unes aux autres, comme pour essayer de se réchauffer mutuellement. D'un commun accord, les pirates, l'anarchiste et la tireuse d'élite décidèrent de s'y rendre. Fait étrange, malgré le fait qu'il s'en rapprochaient, ils n'entendaient pas le bruit de la vie de toute bourgade normale. Comme si celle-ci était endormie, engourdie par le froid... De sa vue perçante, Garami aperçut quelques formes humaines, mais celles-ci se hâtèrent de se cloîtrer chez elles.

Garami : On dirait que les gens ont peur.
Peter : Je demande de quoi ils pourraient avoir peur au point de fuir les étrangers...

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Message par Eishi Jeu 11 Sep - 17:34

Eishi : Prends ça !

Le son d'une boule de neige s'écrasant mollement sur la peau humaine suivit d'un bruit de chute et d'un glapissement indigné brisèrent la douce quiétude des lieux endormis. Le silence aurait pu retomber sans le rire enjoué d'Eishi alimenté par le regard courroucé que lui lançait l'escrimeuse attitrée de l'équipage. D'ordinaire Kusuri savait terrifier le plus valeureux des hommes en le fixant avec une fureur glaciale, cependant elle perdait beaucoup de son air menaçant une fois tombée les fesses dans la neige et une boule de neige accrochée dans les cheveux. Elle-même avait d'ailleurs bien du mal à simuler une véritable colère et elle finit par se fendre d'un sourire amusé.

D'un geste élégant elle dégaina son sabre et planta la pointe dans la neige, avant de soudainement relever l'arme, projetant la poudreuse au visage de son capitaine, lequel riant à gorge déployée en ingurgita une forte quantité contre son grès. Il s'étouffa à moitié et se mit à crachoter devant une Kusuri aux anges qui riait doucement en frappant dans ses mains. Elle n'eut cependant pas le loisir de se moquer longuement car l'homme au bandeau rouge s'empara d'une stalactite sur une branche de sapin, et glissa une extrémité brisée dans le cou de sa camarade. Surprise par le froid intense du glaçon improvisé, et ne pouvant se l'enlever à cause de ses vêtements, elle se retrouva à sautiller ici et là en se tortillant sous la morsure glaciale. Puis, jetant un regard à la fois mutin et assassin à Eishi, elle laissa filtrer entre ses fines lèvres une menace à peine voilée :

Kusuri : Tu vas le regretter.

Avec une vivacité serpentine elle se rapprocha de son ami et, usant le fourreau de son épée, lui faucha les genoux par l'arrière avec aisance pour le faire tomber à la renverse. Puis d'une simple impulsion elle l'envoya rouler dans la faible pente menant jusqu'au lac gelé. C'est un Eishi blanc comme neige, c'est le cas de le dire, qui se releva en râlant d’un air grognon. Il se secoua et se frappa les membres et le torse pour déloger la neige qui s'était insinuée et fixée contre son corps, non sans fixer d'un œil torve sa camarade. Désormais frigorifié le jeune homme commençait à regretter de ne pas avoir écouté les conseils prodigués par ses compagnons et de ne pas s'être vêtu plus chaudement.
Un sourire mauvais éclaira son visage alors qu'il concentrait le pouvoir de son Fruit du Démon dans sa main droite puis libéra une puissante bourrasque de vent qui vint s'écraser juste devant Kusuri. La poudreuse, légère et volatile, se trouva soulevée par ces vents tumultueux et une grande quantité frappa Kusuri de plein fouet. Elle resta un instant totalement immobile, bras écartés, puis au ralenti essuya son visage tout en fixant Eishi.

Hossan de son côté était en passe de terminer sa peinture. Ses coups de pinceaux transformaient peu à peu la vierge toile en une stupéfiante image de la réalité quelque peu sublimée par sa vision artistique de la scène. Le thème de son tableau était centré sur le décor neigeux environnant et les fins flocons chutant paresseusement du ciel sur lesquels se reflétaient en toute délicatesse les rayons diaphanes d'un timide soleil, donnant à l'ensemble un caractère propice à la mélancolie. Il était en train d'affiner les détails d'un reflet sur le lac gelé  lorsque les premières clameurs de ses compagnons commencèrent à s'élever derrière lui. Il les ignora dans un premier temps mais le bruit allant en enflant il finit par se détourner quelques instants de son travail pour jeter un coup d'oeil dans son dos. Et se figea instantanément, stupéfait par le spectacle qu'il voyait désormais.

La plaine neigeuse, si paisible à peine quelques minutes auparavant, s'était transformée en véritable champ de bataille. Des gerbes de neiges s'envolaient haut sous les bourrasques que générait Eishi tandis que Kusuri, armée d'une longue stalagmite s'amusait à esquiver ces assauts pour ensuite venir lui coller une boule de neige en plein visage au corps à corps, lui piquant au passage les fesses de son arme improvisée avant de s'évaporer purement et simplement en utilisant son propre Fruit du Démon. A un moment, profitant d'un sapin proche, il lui suffit de donner un grand coup dans le tronc pour faire chuter une grosse quantité de neige sur Eishi, qui en émergea tout frissonnant et la morve au nez.
Mais si l'escrimeuse domina le duel sur la durée, la victoire finale revient au facétieux capitaine qui finit par soulever une prodigieuse gerbe de neige. "Dites-moi que je rêve." eut tout juste le temps de penser Kusuri avant que l'immense chape neigeuse ne s'abatte sur elle, l'ensevelissant complètement. Elle n'avait pu se disperser en pétale à temps cette fois-ci.

Hossan : Elle risque de prendre froid et de tomber malade, ou pire de s'étouffer.
Eishi : Mais non, c'est Kusuri, rien ne peut abattre cette fille-là.

Au moment où il termina sa phrase, un poing fermé transperça la couche de neige, suivi de peu par la sabreuse qui s'extirpait du piège glacé en fulminant. Hossan haussa les épaules sans commenter davantage. Il était bon de voir ces deux-là s'amuser et se détendre après leur dernière aventure éprouvante. L'Homme-Poisson s'interrogea furtivement sur ce que pouvait être en train de faire les Marines qu'ils avaient rencontrés à cette occasion. Probablement la chasse au pirate. Il revint au présent lorsque Kusuri passa à côté de lui, la tête haute, tâchant de conserver un air digne après la façon peu gracieuse dont elle s'était libérée de sa tombe enneigée. Elle remit de l'ordre dans sa chevelure désordonnée, lissa ses vêtements tellement couverts de neige que leurs couleurs d'origine devenaient difficiles à deviner puis utilisa son reflet à la surface du lac gelé pour admirer le résultat et apporter les dernières touches d'ajustement.

Kusuri : A charge de revanche. Lâcha-t'elle à Eishi.
Eishi : Quand tu veux.
??? : Il s'est passé quoi ici ?

Les aventuriers pivotèrent comme un seul homme pour faire face au nouvel arrivant. L'homme, qui semblait âgé, aurait fait une tête de moins qu'Eishi même parfaitement redressé mais comme il se tenait courbé en avant il paraissait encore plus petit. Pour tout vêtement il portait un long manteau de fourrure blanche, le visage en grande partie couvert par une épaisse capuche polaire. Il les observa un moment, puis jeta un œil au ciel nuageux.

??? : Il ne va pas tarder à grêler, vous feriez mieux de vous mettre au chaud chez moi.
Kusuri : Merci, mais on a un bateau.
??? : Et vous savez y retourner ?
Eishi : On a qu'à suivre nos traces, c'est simple.

Le vieil homme éclata brièvement de rire.

??? : Vos traces ? Une brillante idée. Le seul problème c'est qu'ici, les traces, ça ne reste pas très longtemps.

Pour illustrer son propos il pointa sa main gantée sur ses propres traces qui commençaient déjà à disparaitre au fur et à mesure des chutes de flocons. Hossan se détourna et regarda aux alentours en espérant trouver leur chemin de retour, mais effectivement il n'en restait rien. Et tous les arbres se ressemblaient. Impossible dans ces conditions de retrouver le bateau rapidement, et entre ses compagnons frigorifiés par leur bataille de neige et l'annonce d'une grêle imminente ...

Eishi, qui était arrivé aux mêmes conclusions : Très bien grand-père, on te suit.
Kusuri : Tu es sûr que c'est bien prudent ? On ne sait rien des habitants de cette île.
Eishi : Oh allez, regarde le ! C'est un mini-papy. Tu as peur de quoi ? Qu'il cache un monstre sous son lit ? Et Eishi de s'esclaffer avant d'emboiter le pas au vieil homme.

L'inconnu s'autorisa un sourire sous sa capuche, le visage dissimulé dans l'ombre. "Si tu savais ..." pensa-t'il en cheminant, la troupe à sa suite. Trois personnes, c'était un de plus que les derniers étrangers qu'il avait trouvé. S'il les donnait tous les trois à la Chose, le village connaîtrait un répits de quelques jours, peut-être même une semaine ! Les nouveaux arrivants étaient si faciles à berner ...


-----------------


Garami avançait avec son groupe improvisé depuis un long moment ce qui lui avait permis de faire rapidement le tour des personnes présentes. Tout d'abord il y avait Peter qui semblait croire être un genre de parfait Don Juan. Il avait essayé à plusieurs reprises de lui décocher un sourire ravageur, auxquels elle avait répondu par une glaciale indifférence. D'ordinaire elle aimait s'amuser à flirter un peu, mais là ce n'était vraiment pas dans son humeur du jour. En plus elle commençait à manquer d'alcool.
Venait ensuite Lina, une femme très belle aux cheveux de feu qui n'avait pas décoché un mot depuis des lustres, ce qui la rendait d'autant plus difficile à cerner mais c'était toujours plus supportable que le babillage incessant que lui servait Peter pour essayer de la séduire. Le seul point positif était qu'il dégageait une odeur vraiment agréable et enivrante, parfum dont Garami avait bien du mal à comprendre la nature.
Ensuite il y avait Kaze, un homme à la peau d’ébène qui semblait plus intéressé par la faune locale que par les autres humains du groupe. Au vu de son accoutrement il lui faisait l'effet d'un sauvage, mais un sauvage discipliné apparemment.
Et enfin pour terminer Nel qu'elle détestait déjà cordialement pour lui avoir subtilisé un de ses manteaux, manteau qu'elle comptait d'ailleurs reprendre avec ou sans l'accord du chapardeur en question. Nel était accompagné d'un animal des plus étranges, mais elle n'eut pas l'occasion de l'observer de près.

Garami aurait bien aimé reprendre son manteau par la force, puis s'enfuir jusqu'au bateau et attendre les autres. Elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pouvait tirer de plus de la compagnie de cette bande de pirates. Mais force lui était de constater que c'était impossible, la neige tombait trop lourdement pour lui laisser le moindre espoir de remonter sa propre piste. Et puis les autres pouvaient la suivre jusqu'au bateau, et là si ses camarades étaient encore absents la situation aurait risquée d'être bien trop dangereuse.

Elle rongeait donc son frein en silence tout en buvant directement au goulot les quelques bouteilles d'alcool qui lui restait. La chaleur de la liqueur lui permettait de tenir le coup mais à force d'user et abuser de cette astuce elle commençait à voir un peu flou. "Ce n'est pas le moment de se murger la tronche, Garami. Pas entourée d'inconnus dans un lieu inconnu" songea-t'elle. Le seul bon point était que son nez ne coulait plus : la morve avait littéralement gelée en cours de route. Elle respirait donc principalement par la bouche, libérant de grandes volutes de vapeur à chaque inspiration et ayant dans la foulée l'impression que des centaines d'aiguilles glacées lui perçaient les poumons. A ce rythme elle allait attraper une pneumonie. Cette pensée la déprima et elle s'envoya une nouvelle rasade d'alcool pour se changer les idées.

Après ce qui lui sembla une éternité, ils arrivèrent dans ce qui semblait être soit un grand village, soit une toute petite ville. Elle remercia le ciel pour cette aubaine, elle qui en avait plein les pieds de marcher dans le froid et la glace. Elle s'imaginait déjà dans un bar, assise à côté d'un bon feu en train de déguster un bon plat chaud et de refaire ses réserves d'alcool. Rêve qui s'évanouie en fumée lorsque tous les habitants des lieux, non content de les ignorer, fermèrent portes et fenêtre pour bien signifier qu'ils ne voulaient pas avoir affaire avec eux.

Peter : Quelle bande de malpolis, laisser deux jeunes femmes dans la détresse. Impardonnable. Les habitants de cette île doivent avoir un cœur de … glace.

Garami se demanda si elle devait applaudir ou fondre en larme après un tel jeu de mot. Dans le doute elle se contenta de boire c*l sec une bouteille entière. Suite à quoi elle se mit à chanceler quelque peu. "Houlà, je vais devoir ralentir les doses si je veux pas finir les quatre fers en l'air dans la neige". Peter de son côté faisait le tour des maisons, frappait au porte et braillait qu'on leur ouvre mais personne ne sembla accorder d'attention à sa requête. Il tenta vaillamment un "Allez quoi !" suivi d'arguments aussi percutants que "Si vous nous laissez entrer Lina vous laissera la tripoter" sans plus de succès. Il ne récolta que des bosses sur le crâne de la part de la jeune rousse. Cette dernière soupira en croisant les bras, dégagea un peu la neige sur un muret et s'y assis en croisant les jambes. Kaze observait un étrange piquet au centre de la place principale. Quel pouvait bien être sa fonction ? Garami de son côté commençait à songer de plus en plus fortement à tout simplement entrer par effraction.

Mais si pour Garami une telle pensée n'en était encore qu'au stade de vague ébauche, pour Nel il s'agissait là d'une décision déjà réglée. Elle s'était discrètement esquivée du groupe dès leur arrivée au village, après tout pourquoi devrait-elle rester avec cette bande de ploucs ? Elle n'en avait aucune envie, et encore moins de partager avec eux la moindre ressource qu'elle pourrait découvrir. Elle vagabonda un moment, Malphas sous le bras, observant avec attention les lumières derrière les volets. Elle finit par découvrir une bâtisse dont les volets étaient ouverts et aucune lumière ne filtrait au travers des épais rideaux qu'elle apercevait de l'autre côté de la vitre.

Nel resta quelques minutes à l'affût, tel un félin observant l'antre de sa proie, et fini par acquérir la certitude que la maison était vide. A petits pas elle se faufila à l'arrière de la maison après avoir agilement escaladé les pilotis. Malphas s'agita et émit un croassement qui résonna dans l’air. Nel se figea, aux aguets. Comme personne ne vint elle recommença à se déplacer jusqu'à une fenêtre. Sans hésiter elle plaça une petite charge explosive et fit purement et simplement sauter la fenêtre. Il y eu bien une petite détonation et un flash lumineux accompagnant cette action mais rien qui ne la menace d'être repérée. La terroriste se hissa par l'ouverture nouvellement créée et se laissa retomber au sol comme un chat dans la pénombre, les yeux brillants de malice.

Visiblement elle était entrée par la cuisine. Son ventre gronda à cette simple évocation et elle se mit en tête de fouiller les placards mais ils étaient vides. Dépitée et désireuse de fuir le froid insidieux qui la poursuivait à travers la fenêtre brisée, elle ouvrit la porte et s'engagea dans le couloir. Elle dépassa les cabinets et ignora l'escalier montant à l'étage. Elle finit par trouver le salon et se laissa tomber dans un fauteuil moelleux en poussant un cri de ravissement. Elle s'étira longuement, puis avisant une buche dans l'âtre de la cheminée se releva pour allumer un feu. Elle s'approcha ensuite de la fenêtre et pouffa en voyant les autres idiots toujours dehors en train de se geler les miches.
Elle aurait bien profité du spectacle plus longtemps mais elle songea qu'ils risquaient de la remarquer à la fenêtre, aussi ferma-t'elle rapidement les volets. Maintenant qu'elle avait du temps elle inspecta un peu les lieux, plus pour lutter contre l'ennui que par intérêt pour le mobilier. La poussière sur les meubles était épaisse et une famille d'araignées avait eu le temps d'investir le plafond en tissant des toiles partout. Personne n'avait dû venir ici depuis un moment.
Nel repris place dans le fauteuil et avisa une boite de biscuits secs sur la table à côté, boite qu'elle vida sans réfléchir. Elle remarqua également un carnet qu'elle ouvrit par curiosité.

"Ce matin le monstre est venu prendre Papa."
Nel haussa un sourcil. Un monstre ? C'était peut-être une histoire marrante à lire.
"Les gens disent que la semaine prochaine ça sera maman. J'ai pas envie."
"Ça y est, il a pris Papa et ma sœur aussi cette fois. J'ai peur et personne ne veut m'aider."
"Il est venu pour moi cette fois. Je vais essayer de m'enfuir par les toits, je suis sûre que les autres ne me bloqueront pas par là. Je dois jus…"

Pas de description du monstre, rien. Et en plus le texte s'arrête en plein milieu d'un mot. "Quel livre ch**nt" maugréa Nel en le balançant dans les flammes avant de se rouler en boule et de s'endormir.
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