Le royaume perdu de Siam-Lu
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Le royaume perdu de Siam-Lu
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Un navire voguait paisiblement sur les mers de GrandLine. À son bord, cinq livreurs profitaient du beau temps sur le pont, buvant du café et mangeant des petits gâteaux. Le temps était au beau fixe depuis quelques heures mais malgré leur détente apparente leurs sens étaient en alerte. Ils savaient que le climat de GrandLine pouvait se dérégler en quelques secondes et qu'une tempête pouvait très bien les frapper à tout instant. C'est pourquoi le moindre moment de calme qui régnait sur leur navire était une chance dont il fallait profiter. Néanmoins, Kameo le capitaine du navire était confiant dans le maintien de cette météo favorable. Leur destination était en vue au loin et il s'agissait d'une île estivale, il y avait donc moins de risque de voir le temps se gâter qu'en pleine mer. Le jeune homme attrapât son sac pour en sortir un grand livre, son atlas de GrandLine, qu'il posa sur la table. Il était temps de préparer leur escale à venir, et chacun des membres de l'équipage s'approcha pour en savoir plus.
Maya: Je me demande sur quelle île nous allons atterrir cette fois-ci.
Kameo: Si tu t'étais renseigné comme moi sur l'île que nous venons de quitter, tu le saurais. Nous allons débarquer d'ici peu sur Ko-Prat.
Maya: Quel est l'intérêt de partir à l'aventure si l'on sait où l'on va à l'avance ?
Kameo: Nous ne partons pas à l'aventure, nous faisons marcher notre entreprise è__é
Enfin, c'est ce que j'aurais pu dire sur nos précédentes escales. Mais cette fois-ci nous n'avons absolument aucun contrat à honorer, alors oui c'est de l'aventure pure et dure qui nous attend !
Maya: Et bah voilà ! Alors c'est quoi cette île ?
Kameo: Une île estivale comme vous pouvez sans doute le voir, on ne sera pas embêté avec la pluie, la neige ou le froid au moins. C'est une île assez grande avec de nombreux écosystèmes différents. Tenez, regardez la carte de mon atlas.
Yomi: Ouah, elle est belle ! C'est marrant c'est pas du tout le même style que celles de d'habitude !
Kameo: Oui, cet atlas regroupe les cartes de plusieurs grands cartographes de l'histoire. L'auteur de celle-ci s'appelle... attendez que je retrouve... voilà !
Uno Lartichaut. On raconte qu'il a parcouru le monde volant des moutons sur toutes les îles qu'il accostait. On ne sait pas trop ce qu'il en faisait, mais il en profité pour répertorier et cartographier un grand nombre d'île.
Yomi: Des moutons ? Drôle de type
Hiro: Le monde est peuplé de psychopathes, c'était le cas hier, c'est le cas aujourd'hui et ça le sera toujours demain.
Kameo: En attendant, regardez-moi cette carte ! Des plages de sable blanc, un désert, une forêt, des marais, un archipel aux arbres bleu et jaune, des montagnes immenses, des plaines, des rizières... S'il n'y a pas de quoi faire avec tout ça !
Maya: Moi la plage tout court ça me suffit...
Hiro: Travailler ma maîtrise du sabre sous une cascade dans des montagnes coupées du monde *.*
Yoko: Vous voulez pas m'aider à chercher des légumes et des racines dans la forêt pour le repas de ce soir ?
Équipage: Non !
Kameo: En fait, j'ai peut-être mieux à vous proposer ! Quand j'ai dit que nous n'avions aucun contrat ce n'était pas tout à fait vrai. Vous savez qu'un musée m'a demandé de découvrir et ramener des trésors disparus de notre tour de GrandLine ? Eh bien, le premier se trouve sur cette île !
Maya: Hein ?! On avait dit, pas de travail !
Kameo: Allez, ce sera sympa, nous allons partir à la chasse aux légendes.
Maya: M'en fout. Bronzette.
Kameo: Ko-Prat est une île assez touristique. Et en dehors des personnes comme toi qui viennent chercher le soleil, il y en a quelques-uns qui viennent en quête de trésors perdus.
Maya: Trésors ? Continue, tu m'intéresses
Hiro:
Kameo: Ko-Prat est une grande île, elle est peuplée depuis bien longtemps et a évidemment une longue histoire. Le paysage et même les grandes villes sont jonchés de monuments et vestiges de temps anciens. Nous en verrons forcément pendant notre visite. Mais pourtant, des trésors archéologiques encore plus anciens demeureraient cachés au fin fond de l'île. La légende raconte qu'il y a des siècles et des siècles, un peuple avait élu domicile dans les montagnes, construisant la plus belle cité de l'époque. Cette ville, seule dans les montagnes, prospérait au point d'illuminer les îles alentours de son aura. Isolée du reste de Ko-Prat, on finit par les dissocier et la cité des montagnes prit le nom du Royaume de Siam-Lu.
Les habitants du royaume vivaient en paix, du moins c'est ce qui se dit, car aujourd'hui plus aucun n'est là pour en parler. Le Royaume de Siam-Lu a disparu et tous ceux qui y vivaient avec. Personne ne sait où se trouve la cité des montagnes. Des milliers de curieux ont arpenté les montagnes à sa recherche et personne ne l'a jamais trouvé. Siam-Lu est devenu un royaume légendaire, si bien qu'on se demande même s'il a un jour réellement existé ou s'il ne s'agit pas d'une simple légende attirant les touristes en quête de jolies histoires sur cette île.
Yomi: Tu veux retrouver une cité que personne n'a jamais découvert après des années et des années de recherche ? Mais on ne sait même pas si elle existe ! C'est une perte de temps !
Kameo: En fait, il y a une personne qui l'aurait peut-être trouvé. Il y a une dizaine d'années, un chasseur de trésors a disparu pendant des mois après son départ au fin fond de l'île. Les gens du coin le pensaient mort au fond d'une crevasse, mais il a fini par réapparaître dans un petit village. Totalement délirant. Il était malade, et dans son lit il gesticulait et bafouillait des propos incohérents. Mais dans le flot de paroles, il aurait parlé d'une cité qu'il avait découvert, remplie de trésors. Une cité disparue au milieu des montagnes, le fameux Royaume de Siam-Lu. Selon lui, il n'y avait plus l'ombre d'un humain dans cette ville, une autre espèce en avait pris la place, des singes ! Siam-Lu n'était pas du tout à l'abandon, c'était une ville toujours vivante, peuplée d'une multitude de singes et primates de toute espèce. Le chasseur parla surtout d'une pierre qui avait attiré son attention, une petite statuette en forme de singe ornée de joyaux. C'était un trésor auquel les nouveaux habitants du Royaume semblaient attacher une grande importance.
Malheureusement, le chasseur de trésor avait atteint un stade de non-retour, sa fièvre était beaucoup trop élevée et il n'y avait aucun docteur capable de le soigner dans ce petit village de bord de montagne. Il mourut très rapidement et personne ne put en savoir plus sur ce qu'il avait vu. Dans sa poche, on retrouva un petit médaillon qui semblait dater de temps anciens. Le style artistique du médaillon était assez étrange, car il était proche du style des vestiges de Ko-Prat sans en être totalement identique. Beaucoup de gens conclurent que ce médaillon venait bien de Siam-Lu et que le chasseur avait réellement découvert ce royaume.
Yomi: On cherchait un royaume-fantôme et maintenant on cherche un royaume-fantôme dont la seule personne à en être revenue est morte en quelques heures
Kameo: Eh oui, nous cherchons le Royaume de Siam-Lu, désormais surnommé le royaume des singes, et notre cible principale est la pierre dont parlait ce chasseur de trésor, la Pierre...
Yoko: Des Singes ?
Kameo: Exactement
Yoko: Personnellement, j'ai du mal à croire à ces légendes, je suis certaine qu'on ne trouvera rien. Mais il y aura sans doute des fruits et des plantes intéressantes dans ces montagnes, alors va pour la chasse à la pierre.
Kameo: Ça tombe bien parce que l'île est en vue ! Nous arrivons sur Ko-Prat ! Il va nous falloir trouver une ville où nous pourrons obtenir quelques informations sur notre royaume disparu !
Effectivement, le navire n'était plus qu'à quelques centaines de mètres du rivage. De majestueux rochers sortaient de l'eau et s'élevaient dans les airs rendant le navire des livreurs ridicule en comparaison. La nature était impressionnante. Les livreurs traçaient leur route zigzaguant entre ces quelques blocs de pierre et scrutant la plage qui leur faisait face. Un sable plus blanc et plus fin qu'on ne pouvait le rêver, des cocotiers, quelque petites barques de pêches traditionnelles traînant au sol ou mouillant paisiblement dans les eaux paisibles. Quelques mètres devant eux, un jeune pêcheur était occupé dans une de ces barques à remonter un filet rempli de poisson. Pendant ce temps Yomi observait une dernière fois la carte de l'île.
Yomi: Tiens c'est drôle, dans le coin droite de la carte, y a un espèce de serpent de mer à moitié effacé.
Hiro: Uno Lartichaut était trop occupé avec ses moutons pour finir la carte.
Yomi: Ou alors il existe des serpents pas finis sur l'île x)
Kameo: J'ai un bestiaire de la faune de GrandLine dans ma cabine, regarde-le si tu veux mais l'hypothèse des moutons me plait bien xD
Yomi: Ok
Le livreur chauve-souris partit donc chercher le livre, le feuilletant tranquillement en retournant sur ses pas, il s'arrêta brusquement sur une page, resta perplexe et sortit sur le pont un sourire aux lèvres.
Yomi: Hé les gars, y a vra...
Un immense serpent de mer était sorti de l'eau et s'apprêtait à attaquer la barque du jeune pêcheur qui, tremblant de peur, regardait le monstre prêt à l'attaquer. Le serpent était particulier, il était totalement transparent, seuls ses contours apparaissaient faiblement d'un gris très carbonique. On pouvait voir toute la baie et la plage à travers son corps. C'est comme si un Dieu de la création avait oublié de lui donner une consistance avant de l'envoyer sur terre. Mais dans tous les cas, la bête allait passer à l'attaque. Kameo sauta sur le rebord de son navire et se propulsa vers le monstre. Il lui adressa un énorme coup de pied dans ce qui lui servait de menton et l'envoya dans les airs sur quelques mètres. Kameo rebondit encore plus haut et abaissa violemment son pied sur la tête de son adversaire qui partit se fracasser contre la mer. La bête sonnée se releva, vacillant quelques instants avant de plonger au fin fond de l'eau et s'enfuir à toute vitesse. Kameo se réceptionna sur la barque du jeune pêcheur, le danger était passé.
Yomi: Ça existe vraiment ce genre de bestiole ! Ça s'appelle un serpent-croquis ! C'est écrit qu'ils se servent de leur quasi-inconsistance pour chasser les poissons en toute discrétion. Ce sont des bêtes peureuses et pas très dangereuses, normalement elles n'attaquent pas les humains. Les rares cas, ce sont des créatures isolées, chassées de leur groupe qui ne le font que par faim extrême. Généralement, elles sont peu adaptées à la chasse et survivent seules comme elles le peuvent depuis leur enfance. Ce serpent devait être affamé.
Maya: En fait, c'est vachement triste comme histoire
Kameo: C'est très triste mais on ne pouvait pas le laisser écraser ce pêcheur non plus.
L'équipage et le jeune pêcheur rescapé débarquèrent sur la plage. Le jeune homme s'appelait Tak-Tak, c'était un enfant comme un autre, pêchant pour vivre chaque jour que la vie lui offrait. Un bon petit gars. Et un guide parfait pour Kameo.
Kameo: Est-ce que tu peux nous emmener vers la ville la plus proche ?
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Le royaume perdu de Siam-Lu
Un navire voguait paisiblement sur les mers de GrandLine. À son bord, cinq livreurs profitaient du beau temps sur le pont, buvant du café et mangeant des petits gâteaux. Le temps était au beau fixe depuis quelques heures mais malgré leur détente apparente leurs sens étaient en alerte. Ils savaient que le climat de GrandLine pouvait se dérégler en quelques secondes et qu'une tempête pouvait très bien les frapper à tout instant. C'est pourquoi le moindre moment de calme qui régnait sur leur navire était une chance dont il fallait profiter. Néanmoins, Kameo le capitaine du navire était confiant dans le maintien de cette météo favorable. Leur destination était en vue au loin et il s'agissait d'une île estivale, il y avait donc moins de risque de voir le temps se gâter qu'en pleine mer. Le jeune homme attrapât son sac pour en sortir un grand livre, son atlas de GrandLine, qu'il posa sur la table. Il était temps de préparer leur escale à venir, et chacun des membres de l'équipage s'approcha pour en savoir plus.
Maya: Je me demande sur quelle île nous allons atterrir cette fois-ci.
Kameo: Si tu t'étais renseigné comme moi sur l'île que nous venons de quitter, tu le saurais. Nous allons débarquer d'ici peu sur Ko-Prat.
Maya: Quel est l'intérêt de partir à l'aventure si l'on sait où l'on va à l'avance ?
Kameo: Nous ne partons pas à l'aventure, nous faisons marcher notre entreprise è__é
Enfin, c'est ce que j'aurais pu dire sur nos précédentes escales. Mais cette fois-ci nous n'avons absolument aucun contrat à honorer, alors oui c'est de l'aventure pure et dure qui nous attend !
Maya: Et bah voilà ! Alors c'est quoi cette île ?
Kameo: Une île estivale comme vous pouvez sans doute le voir, on ne sera pas embêté avec la pluie, la neige ou le froid au moins. C'est une île assez grande avec de nombreux écosystèmes différents. Tenez, regardez la carte de mon atlas.
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Yomi: Ouah, elle est belle ! C'est marrant c'est pas du tout le même style que celles de d'habitude !
Kameo: Oui, cet atlas regroupe les cartes de plusieurs grands cartographes de l'histoire. L'auteur de celle-ci s'appelle... attendez que je retrouve... voilà !
Uno Lartichaut. On raconte qu'il a parcouru le monde volant des moutons sur toutes les îles qu'il accostait. On ne sait pas trop ce qu'il en faisait, mais il en profité pour répertorier et cartographier un grand nombre d'île.
Yomi: Des moutons ? Drôle de type
Hiro: Le monde est peuplé de psychopathes, c'était le cas hier, c'est le cas aujourd'hui et ça le sera toujours demain.
Kameo: En attendant, regardez-moi cette carte ! Des plages de sable blanc, un désert, une forêt, des marais, un archipel aux arbres bleu et jaune, des montagnes immenses, des plaines, des rizières... S'il n'y a pas de quoi faire avec tout ça !
Maya: Moi la plage tout court ça me suffit...
Hiro: Travailler ma maîtrise du sabre sous une cascade dans des montagnes coupées du monde *.*
Yoko: Vous voulez pas m'aider à chercher des légumes et des racines dans la forêt pour le repas de ce soir ?
Équipage: Non !
Kameo: En fait, j'ai peut-être mieux à vous proposer ! Quand j'ai dit que nous n'avions aucun contrat ce n'était pas tout à fait vrai. Vous savez qu'un musée m'a demandé de découvrir et ramener des trésors disparus de notre tour de GrandLine ? Eh bien, le premier se trouve sur cette île !
Maya: Hein ?! On avait dit, pas de travail !
Kameo: Allez, ce sera sympa, nous allons partir à la chasse aux légendes.
Maya: M'en fout. Bronzette.
Kameo: Ko-Prat est une île assez touristique. Et en dehors des personnes comme toi qui viennent chercher le soleil, il y en a quelques-uns qui viennent en quête de trésors perdus.
Maya: Trésors ? Continue, tu m'intéresses
Hiro:
Kameo: Ko-Prat est une grande île, elle est peuplée depuis bien longtemps et a évidemment une longue histoire. Le paysage et même les grandes villes sont jonchés de monuments et vestiges de temps anciens. Nous en verrons forcément pendant notre visite. Mais pourtant, des trésors archéologiques encore plus anciens demeureraient cachés au fin fond de l'île. La légende raconte qu'il y a des siècles et des siècles, un peuple avait élu domicile dans les montagnes, construisant la plus belle cité de l'époque. Cette ville, seule dans les montagnes, prospérait au point d'illuminer les îles alentours de son aura. Isolée du reste de Ko-Prat, on finit par les dissocier et la cité des montagnes prit le nom du Royaume de Siam-Lu.
Les habitants du royaume vivaient en paix, du moins c'est ce qui se dit, car aujourd'hui plus aucun n'est là pour en parler. Le Royaume de Siam-Lu a disparu et tous ceux qui y vivaient avec. Personne ne sait où se trouve la cité des montagnes. Des milliers de curieux ont arpenté les montagnes à sa recherche et personne ne l'a jamais trouvé. Siam-Lu est devenu un royaume légendaire, si bien qu'on se demande même s'il a un jour réellement existé ou s'il ne s'agit pas d'une simple légende attirant les touristes en quête de jolies histoires sur cette île.
Yomi: Tu veux retrouver une cité que personne n'a jamais découvert après des années et des années de recherche ? Mais on ne sait même pas si elle existe ! C'est une perte de temps !
Kameo: En fait, il y a une personne qui l'aurait peut-être trouvé. Il y a une dizaine d'années, un chasseur de trésors a disparu pendant des mois après son départ au fin fond de l'île. Les gens du coin le pensaient mort au fond d'une crevasse, mais il a fini par réapparaître dans un petit village. Totalement délirant. Il était malade, et dans son lit il gesticulait et bafouillait des propos incohérents. Mais dans le flot de paroles, il aurait parlé d'une cité qu'il avait découvert, remplie de trésors. Une cité disparue au milieu des montagnes, le fameux Royaume de Siam-Lu. Selon lui, il n'y avait plus l'ombre d'un humain dans cette ville, une autre espèce en avait pris la place, des singes ! Siam-Lu n'était pas du tout à l'abandon, c'était une ville toujours vivante, peuplée d'une multitude de singes et primates de toute espèce. Le chasseur parla surtout d'une pierre qui avait attiré son attention, une petite statuette en forme de singe ornée de joyaux. C'était un trésor auquel les nouveaux habitants du Royaume semblaient attacher une grande importance.
Malheureusement, le chasseur de trésor avait atteint un stade de non-retour, sa fièvre était beaucoup trop élevée et il n'y avait aucun docteur capable de le soigner dans ce petit village de bord de montagne. Il mourut très rapidement et personne ne put en savoir plus sur ce qu'il avait vu. Dans sa poche, on retrouva un petit médaillon qui semblait dater de temps anciens. Le style artistique du médaillon était assez étrange, car il était proche du style des vestiges de Ko-Prat sans en être totalement identique. Beaucoup de gens conclurent que ce médaillon venait bien de Siam-Lu et que le chasseur avait réellement découvert ce royaume.
Yomi: On cherchait un royaume-fantôme et maintenant on cherche un royaume-fantôme dont la seule personne à en être revenue est morte en quelques heures
Kameo: Eh oui, nous cherchons le Royaume de Siam-Lu, désormais surnommé le royaume des singes, et notre cible principale est la pierre dont parlait ce chasseur de trésor, la Pierre...
Yoko: Des Singes ?
Kameo: Exactement
Yoko: Personnellement, j'ai du mal à croire à ces légendes, je suis certaine qu'on ne trouvera rien. Mais il y aura sans doute des fruits et des plantes intéressantes dans ces montagnes, alors va pour la chasse à la pierre.
Kameo: Ça tombe bien parce que l'île est en vue ! Nous arrivons sur Ko-Prat ! Il va nous falloir trouver une ville où nous pourrons obtenir quelques informations sur notre royaume disparu !
Effectivement, le navire n'était plus qu'à quelques centaines de mètres du rivage. De majestueux rochers sortaient de l'eau et s'élevaient dans les airs rendant le navire des livreurs ridicule en comparaison. La nature était impressionnante. Les livreurs traçaient leur route zigzaguant entre ces quelques blocs de pierre et scrutant la plage qui leur faisait face. Un sable plus blanc et plus fin qu'on ne pouvait le rêver, des cocotiers, quelque petites barques de pêches traditionnelles traînant au sol ou mouillant paisiblement dans les eaux paisibles. Quelques mètres devant eux, un jeune pêcheur était occupé dans une de ces barques à remonter un filet rempli de poisson. Pendant ce temps Yomi observait une dernière fois la carte de l'île.
Yomi: Tiens c'est drôle, dans le coin droite de la carte, y a un espèce de serpent de mer à moitié effacé.
Hiro: Uno Lartichaut était trop occupé avec ses moutons pour finir la carte.
Yomi: Ou alors il existe des serpents pas finis sur l'île x)
Kameo: J'ai un bestiaire de la faune de GrandLine dans ma cabine, regarde-le si tu veux mais l'hypothèse des moutons me plait bien xD
Yomi: Ok
Le livreur chauve-souris partit donc chercher le livre, le feuilletant tranquillement en retournant sur ses pas, il s'arrêta brusquement sur une page, resta perplexe et sortit sur le pont un sourire aux lèvres.
Yomi: Hé les gars, y a vra...
Un immense serpent de mer était sorti de l'eau et s'apprêtait à attaquer la barque du jeune pêcheur qui, tremblant de peur, regardait le monstre prêt à l'attaquer. Le serpent était particulier, il était totalement transparent, seuls ses contours apparaissaient faiblement d'un gris très carbonique. On pouvait voir toute la baie et la plage à travers son corps. C'est comme si un Dieu de la création avait oublié de lui donner une consistance avant de l'envoyer sur terre. Mais dans tous les cas, la bête allait passer à l'attaque. Kameo sauta sur le rebord de son navire et se propulsa vers le monstre. Il lui adressa un énorme coup de pied dans ce qui lui servait de menton et l'envoya dans les airs sur quelques mètres. Kameo rebondit encore plus haut et abaissa violemment son pied sur la tête de son adversaire qui partit se fracasser contre la mer. La bête sonnée se releva, vacillant quelques instants avant de plonger au fin fond de l'eau et s'enfuir à toute vitesse. Kameo se réceptionna sur la barque du jeune pêcheur, le danger était passé.
Yomi: Ça existe vraiment ce genre de bestiole ! Ça s'appelle un serpent-croquis ! C'est écrit qu'ils se servent de leur quasi-inconsistance pour chasser les poissons en toute discrétion. Ce sont des bêtes peureuses et pas très dangereuses, normalement elles n'attaquent pas les humains. Les rares cas, ce sont des créatures isolées, chassées de leur groupe qui ne le font que par faim extrême. Généralement, elles sont peu adaptées à la chasse et survivent seules comme elles le peuvent depuis leur enfance. Ce serpent devait être affamé.
Maya: En fait, c'est vachement triste comme histoire
Kameo: C'est très triste mais on ne pouvait pas le laisser écraser ce pêcheur non plus.
L'équipage et le jeune pêcheur rescapé débarquèrent sur la plage. Le jeune homme s'appelait Tak-Tak, c'était un enfant comme un autre, pêchant pour vivre chaque jour que la vie lui offrait. Un bon petit gars. Et un guide parfait pour Kameo.
Kameo: Est-ce que tu peux nous emmener vers la ville la plus proche ?
Samael- Coléoptère
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Age : 33
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Date d'inscription : 03/10/2009
Re: Le royaume perdu de Siam-Lu
La Luciole Ecarlate avait le vent en poupe, et fendait les flots de Grand Line presque avec impatience. Une fois de plus Annabel avait opté pour l’aventure au lieu de l’argent facile… Cette fois-ci elle avait réglé son cap vers la chaude île de Kro-Pat, connue pour ses plages paradisiaques, ses inextricables jungles et ses mystérieuses montagnes. Alors qu’elle pensait aux trésors que l’île gardait encore secrets, le regard de la sirène s’illumina d’une vive lueur. De plus, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas accosté, et la terre ferme lui manquait, un comble pour un membre de son espèce. Mais après tout, elle avait toujours été aussi à l’aise à la surface que sous l’eau. Alors que la silhouette de l’île commençait à se découper sur l’azur de l’horizon, la capitaine ordonna à son équipage de se réunir sur le pont. De bien mauvaise grâce, Nelila se laissa tomber depuis la vigie du navire, où elle venait tout juste de finaliser la mise au point de sa toute nouvelle arme. Les trois hommes arrivèrent l’instant suivant. Personne n’osait faire perdre du temps à l’impitoyable Pieuvre Géante.
Annabel : Comme vous avez vu le pouvoir, nous allons bientôt accoster ! Cette fois-ci c’est l’île de Kro-Pat qui nous tend les bras, et plus particulièrement la cité perdue de Siam-Lu. Lorsque nous repartirons, nous seront plus riches que nous ne l’avons jamais été !
Ren : Une citée perdue… ?
Annabel : En effet. Personne n’a réussi à la trouver depuis des lustres, ce qui signifie qu’elle doit encore regorger de reliques onéreuses. Mais désormais les ruines de la ville seraient habité par des singes, donc il nous faudra peut-être les affronter. Pas sur qu’ils acceptent qu’on les pille.
Khan : C’est quoi de l’eau néreuse ?
Zelion : Oh ouais… ! J’ai mes poings qui me démange, j’ai trop envie de taper du singe ! Mais comment être sur qu’on va réussir à les trouver ?
Annabel : Grâce à notre réseau, j’ai réussi à mettre la main sur une très vieille carte, gravée sur une tablette de pierre. Le temps a fait son œuvre dessus, mais je pense qu’elle indique le chemin vers Siam-Lu… De toute façon nous n’avons rien à perdre à essayer.
Nelila : Pff des ruines… Les seules ruines que j’aime c’est celles que j’ai moi-même créé en faisant tout péter. Hey Ren, ça pourrait être l’occasion de tester notre « projet » en conditions réelles, t’en penses quoi ?
Ren : Hum, pourquoi pas…
Nelila : Yeaaaaaaaaah !
Annabel : Ah dernière chose… Essayons de ne pas trop attirer l’attention.
_______
Une heure plus tard, la jonque longeait les côtes sablonneuses de Kro-Pat. La chaleur était étouffante, et les criminels avaient retiré autant de vêtement que possible. Annabel elle-même avait troquée son long kimono pour une ample jupe rouge nouée autour de sa taille par une bande de tissu violet, le même qui cachait sa poitrine. Ren qui grâce, à sa toute dernière création ne craignait plus le froid, avait conservé ses vêtements habituels, tout comme Khan qui lui était juste stupide. Le navire passa devant un port de commerce, dont l’activité battait son plan en ce milieu de journée. Mais il était trop risqué pour eux d’y amarrer la Luciole Ecarlate : le risque que quelqu’un le reconnaisse et avertisse la marine était trop grand. Aussi la capitaine les guida jusque dans une petite crique encadrée de falaises rocheuses, couvertes de plantes tropicales en tout genre. Après avoir vérifié que l’endroit était sur, ils descendirent enfin et commencèrent à longer l’océan.
Le paysage était d’une beauté à couper le souffle. L’eau était d’un bleu turquoise envouté, et d’immenses rochers hérissaient la ligne de l’horizon. La plage était bordée par une forêt de palmiers et de palétuviers. Fort heureusement la marée était basse et c’est sans mal que les criminels traversèrent la mangrove. Au bout de deux heures harassantes, pendant lesquelles Khan n’avait cessé de se plaindre du sable et de la chaleur, la benjamine de l’équipage explosa :
Nelila : Mais c’est toi l’abruti qui a pas voulu te changer ! Et pourquoi tu marches alors que tu peux flotter au dessus du sol ?!
Khan : C’est bon ça arrive à tout le monde d’oublier !
Nelila : On oublie pas du jour au lendemain un truc qu’on a passé sa vie à faire !
Zelion : Fermez là bon sang où j’vous éclate le crâne !
Nelila : Pfff, jamais tu m’attrapes ! Lança la jeune fille en tirant la langue d’un air moqueur.
Khan : Annabel, ils sont méchants avec moi…
Annabel : Si je t’entends te plaindre une fois de plus, je te jette à la flotte.
Khan : Oui madame.
C’est dans la bonne humeur que la plus étrange mafia du monde arriva aux portes d’Angkan, la plus grande ville de la région. Cette dernière n’était même pas protégée par un mur d’enceinte, et les maisons en bois sur pilotis étaient éparpillées ici et là, de manière totalement aléatoire. Annabel constata que les habitants de ce quartier étaient pauvrement vêtus, probablement des pêcheurs. Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’intérieur des terres, la ville autour d’eux commençait à se densifier. Les bicoques furent peu à peu remplacer par de grandes maisons et temples, tantôt en bois, tantôt en pierre. L’ordonnancement des édifices étaient totalement chaotiques, et de grands arbres tropicaux avaient poussé ici et là, en plein cœur de la ville. Des statues et de grandes banderoles aux couleurs chatoyantes égayaient cet enchevêtrement absurde de bâtiment et de végétation. Des éclats de voix provenaient de tous les côtés, et on pouvait même entendre les mugissements d’imposantes bêtes de trait. C’était un chaos d’une grande beauté, plein de vie et d’animation. Nelila regardait tout autour d’elle avec un petit air malicieux. Elle avait teeeeeellement envie de lancer une bombe. Mais bon, Annabel ne voulait pas… La jeune fille poussa un soupir d’ennui avant de bailler aux corneilles.
Nelila : Bon on va où là en fait ? S’impatienta l’artilleuse.
Annabel : Nous devons traverser le grand désert de Kro-Pat, qui se trouve au nord et à l’ouest de la ville. On devrait trouver des montures en ville…
Ren : « On devrait »…
Annabel : Soit pas rabat joie, cette fois-ci nous partons à l’aventure ! Alors oui y’aura des imprévus, c’est ça qui fait la beauté du voyage ! S’extasia la sirène, les yeux pétillants d’excitation.
Finalement après avoir déambulé pendant une bonne partie de l’après midi dans la tentaculaire cité, l’équipage fini par se retrouver dans le quartier des sables d’Angkan, reconnaissable de loin avec ses bâtiments en grès jaune. On aurait dit qu’il s’agissait d’un autre pays tant la rupture avec le reste de la ville était brutale. Fini l’océan turquoise et les plages, cette fois-ci c’était le désert. Sec, dur et impitoyable. Néanmoins, on retrouvait tout de suite le chaos ambiant si chers aux Angkaniens. Après s’être à nouveau perdu une bonne dizaine de fois, l’équipage de la Luciole Ecarlate finirent par se retrouver devant le grand bazar, un véritable dédale de boutiques vendant absolument tout et n’importe quoi, arnaquant sans vergogne les étrangers et les touristes.
Les voyageurs trouvèrent ce qu’il cherchait à l’extrémité du souk, dans une sorte de grande ferme, située sur le blanc d’une haute dune. Dans les enclos se trouvaient de véritables mastodontes. Plus grand que des éléphants, ils étaient couverts d’un pelage couleur sable, et leur dos était surmonté de deux bosses massives. Leur tête épaisse rappelait celle d’un tapir, avec en prime de petites défenses de sanglier. Les solides pattes des créatures étaient larges et puissantes : idéales pour marcher en plein désert. En s’approchant, l’équipage de criminels découvrit que le marchand était engagé dans une discussion animée avec un groupe de clients qui visiblement souhaitaient faire affaire avec lui. Mais à en juger par le ton, ils n’étaient pas vraiment d’accord sur le prix. Annabel esquissa un sourire : la situation n’aurait pas pu être plus parfaite.
Marchand : Wahahaha ! Vous croyez quand même pas que j’vais louer à des étrangers mes bêtes pour un prix aussi dérisoires ?!
Maya : Oh que si, nous ne débourserons pas un Berry de plus !
Marchand : Peuh ! Cracha le gros bonhomme. Comme si j’avais l’espoir de revoir mes bêtes un jour si je vous les louais !
Kameo : Tu sais Maya au pire…
Maya : Nan c’est mort ! Ce mec est un escroc, je refuse de le laisser nous avoir comme ça !
C’est à ce moment là qu’Annabel décida de s’avancer, flanquée de Zelion et Nelila. Ren et Khan attendaient juste derrière, les yeux rivés sur le marchand. La sirène s’inclina cérémonieusement devant l’autochtone, avant de lancer d’un ton badin :
Annabel : Bonjour je souhaiterais acquérir quelques une de vos montures. Ne vous en faites pas pour le prix j’ai de quoi payer… Parler moi un peu de ces créatures.
Marchand : Oh bonjour à vous, belle étrangère ! S’exclama-t-il, reprenant contenance. Le grossier personnage tourna délibérément le dos à ses autres clients, et continua, avec force gestes et sourire, en parlant fort : Ce que vous voyez là sont des caméléphants. Ce sont les seules bêtes de l’île entière qui sont capables de traverser ce désert d’une traite. Ils n’ont pas besoin de se reposer, ni de s’arrêter pour boire ou manger, il emmagasine tous dans leurs bosses. D’ailleurs vous pouvez même boire l’eau fraiche qu’ils conservent dans la bosse de devant ! Ils n’ont qu’un seul désavantage : leur démarche. Ils peuvent porter jusqu’à trois personnes, en plus de leurs affaires. Cette dernière si chaloupée, que beaucoup de gens sont malades pendant les premières heures. Il marche comme ça parce qu’ils se nourrissent exclusivement de plantes hallucinogènes, de champignons psychotropes et ne boivent que de l’alcool. J’vous assure que vous ne trouverez pas mieux sur toute l’île !
Nelila : Un chameau-éléphant bourré et shooté. Trop cool !
Annabel : Parfait, j’en prends cinq.
Marchand : Cinq ? Très bien, très bien ! Ajouta-t-il en se frottant les mains avec un plaisir non dissimulé. Pour le prix…
Annabel : Je les achète, pour le prix que cette cliente voulait. Fit la sirène en désignant Maya.
Marchand : Vous vous moquez de moi ?
Annabel : Pas le moins du monde.
Marchand : Partez ! Dégagez de ma ferme ! Foutus étrangers !
Annabel laissa échapper un petit rire en voyant la réaction de son interlocuteur. Elle tapota l’épaule de Zelion et fit un pas en arrière. Le boucher somnambule posa sa main sur le torse de l’escroc, et le poussa légèrement. Ce dernier, probablement à cause de sa corpulence, trébucha et s’étala de tout son long dans la poussière en poussant un petit cri. Sans rien dire, Zelion remonta son foulard pour dissimuler son foulard et se dirigea vers la maison, somptueuse, du vendeur et défonça la porte d’entrée d’un coup de batte. Des cris retentirent à l’intérieur, suivis de pleurs. L’instant suivant, le jeune homme ressortait en tenant par les cheveux une femme d’âge mur, qu’il força à s’agenouiller à côté de son mari. Nelila sortit une petite bombe d’une de ses nombreuses poches et l’alluma en riant sous les yeux terrifié du pauvre marchand.
Marchand : Pitié… je vous supplie, ne faites pas de mal à ma femme… J’accepte votre offre, j’accepte !
Nelila : Roooh c’est nul ! J’en ai marre de tomber que sur des lavettes ! Bouda-t-elle en jetant sa bombe de toutes ses forces. Celle-ci explosa dans le sable, à quelques mètres seulement de la riche demeure de l’escroc.
Annabel : c’est très aimable à vous. Nous prenons les caméléphants qui sont déjà préparés. Zelion, je te laisse payer.
La sirène se tourna alors vers les cinq autres clients et les salua, respectueusement, comme à son habitude. Elle tendit une main couverte de tatouages à Maya, croyant que c’était elle la chef de son groupe. Un sourire sincère sur les lèvres, elle se présenta :
Annabel : Bonjour ! Mon nom est Annabel, enchantée de faire votre connaissance. Je vous présente mes amis, Nel, Zelion, Ren et Khan.
Maya : Euh bonjour… Moi c’est Maya, eux c’est Kameo, Yoko, Yomi et Hiro. Lacha-t-elle d’un ton méfiant.
Annabel : J’ai acheté suffisamment de montures pour nos deux groupes, que diriez vous de traverser ce désert ensemble ?
Kameo : Comment avez-vous pu menacer ces pauvres gens ?
Annabel : Oh pitié, vous savez bien qu’il essayait de nous arnaquer. Rétorqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Je suis sur qu’il a fait un bénéfice avec ce que je lui ai donné. Et personne n’a été blessé au final.
Maya : Elle a pas tort pour l’argent…
Annabel : Si cela peut vous rassurer, je ne tenais pas absolument pas faire de mal à qui que ce soit, seulement convaincre.
Kameo : Comment vous faire confiance ?
Annabel : Je pourrais vous révéler quelques secrets sur cette île... Si vous acceptez de nous accompagner. Confia la sirène, avec un petit sourire énigmatique.
Annabel : Comme vous avez vu le pouvoir, nous allons bientôt accoster ! Cette fois-ci c’est l’île de Kro-Pat qui nous tend les bras, et plus particulièrement la cité perdue de Siam-Lu. Lorsque nous repartirons, nous seront plus riches que nous ne l’avons jamais été !
Ren : Une citée perdue… ?
Annabel : En effet. Personne n’a réussi à la trouver depuis des lustres, ce qui signifie qu’elle doit encore regorger de reliques onéreuses. Mais désormais les ruines de la ville seraient habité par des singes, donc il nous faudra peut-être les affronter. Pas sur qu’ils acceptent qu’on les pille.
Khan : C’est quoi de l’eau néreuse ?
Zelion : Oh ouais… ! J’ai mes poings qui me démange, j’ai trop envie de taper du singe ! Mais comment être sur qu’on va réussir à les trouver ?
Annabel : Grâce à notre réseau, j’ai réussi à mettre la main sur une très vieille carte, gravée sur une tablette de pierre. Le temps a fait son œuvre dessus, mais je pense qu’elle indique le chemin vers Siam-Lu… De toute façon nous n’avons rien à perdre à essayer.
Nelila : Pff des ruines… Les seules ruines que j’aime c’est celles que j’ai moi-même créé en faisant tout péter. Hey Ren, ça pourrait être l’occasion de tester notre « projet » en conditions réelles, t’en penses quoi ?
Ren : Hum, pourquoi pas…
Nelila : Yeaaaaaaaaah !
Annabel : Ah dernière chose… Essayons de ne pas trop attirer l’attention.
_______
Une heure plus tard, la jonque longeait les côtes sablonneuses de Kro-Pat. La chaleur était étouffante, et les criminels avaient retiré autant de vêtement que possible. Annabel elle-même avait troquée son long kimono pour une ample jupe rouge nouée autour de sa taille par une bande de tissu violet, le même qui cachait sa poitrine. Ren qui grâce, à sa toute dernière création ne craignait plus le froid, avait conservé ses vêtements habituels, tout comme Khan qui lui était juste stupide. Le navire passa devant un port de commerce, dont l’activité battait son plan en ce milieu de journée. Mais il était trop risqué pour eux d’y amarrer la Luciole Ecarlate : le risque que quelqu’un le reconnaisse et avertisse la marine était trop grand. Aussi la capitaine les guida jusque dans une petite crique encadrée de falaises rocheuses, couvertes de plantes tropicales en tout genre. Après avoir vérifié que l’endroit était sur, ils descendirent enfin et commencèrent à longer l’océan.
Le paysage était d’une beauté à couper le souffle. L’eau était d’un bleu turquoise envouté, et d’immenses rochers hérissaient la ligne de l’horizon. La plage était bordée par une forêt de palmiers et de palétuviers. Fort heureusement la marée était basse et c’est sans mal que les criminels traversèrent la mangrove. Au bout de deux heures harassantes, pendant lesquelles Khan n’avait cessé de se plaindre du sable et de la chaleur, la benjamine de l’équipage explosa :
Nelila : Mais c’est toi l’abruti qui a pas voulu te changer ! Et pourquoi tu marches alors que tu peux flotter au dessus du sol ?!
Khan : C’est bon ça arrive à tout le monde d’oublier !
Nelila : On oublie pas du jour au lendemain un truc qu’on a passé sa vie à faire !
Zelion : Fermez là bon sang où j’vous éclate le crâne !
Nelila : Pfff, jamais tu m’attrapes ! Lança la jeune fille en tirant la langue d’un air moqueur.
Khan : Annabel, ils sont méchants avec moi…
Annabel : Si je t’entends te plaindre une fois de plus, je te jette à la flotte.
Khan : Oui madame.
C’est dans la bonne humeur que la plus étrange mafia du monde arriva aux portes d’Angkan, la plus grande ville de la région. Cette dernière n’était même pas protégée par un mur d’enceinte, et les maisons en bois sur pilotis étaient éparpillées ici et là, de manière totalement aléatoire. Annabel constata que les habitants de ce quartier étaient pauvrement vêtus, probablement des pêcheurs. Au fur et à mesure qu’ils avançaient vers l’intérieur des terres, la ville autour d’eux commençait à se densifier. Les bicoques furent peu à peu remplacer par de grandes maisons et temples, tantôt en bois, tantôt en pierre. L’ordonnancement des édifices étaient totalement chaotiques, et de grands arbres tropicaux avaient poussé ici et là, en plein cœur de la ville. Des statues et de grandes banderoles aux couleurs chatoyantes égayaient cet enchevêtrement absurde de bâtiment et de végétation. Des éclats de voix provenaient de tous les côtés, et on pouvait même entendre les mugissements d’imposantes bêtes de trait. C’était un chaos d’une grande beauté, plein de vie et d’animation. Nelila regardait tout autour d’elle avec un petit air malicieux. Elle avait teeeeeellement envie de lancer une bombe. Mais bon, Annabel ne voulait pas… La jeune fille poussa un soupir d’ennui avant de bailler aux corneilles.
Nelila : Bon on va où là en fait ? S’impatienta l’artilleuse.
Annabel : Nous devons traverser le grand désert de Kro-Pat, qui se trouve au nord et à l’ouest de la ville. On devrait trouver des montures en ville…
Ren : « On devrait »…
Annabel : Soit pas rabat joie, cette fois-ci nous partons à l’aventure ! Alors oui y’aura des imprévus, c’est ça qui fait la beauté du voyage ! S’extasia la sirène, les yeux pétillants d’excitation.
Finalement après avoir déambulé pendant une bonne partie de l’après midi dans la tentaculaire cité, l’équipage fini par se retrouver dans le quartier des sables d’Angkan, reconnaissable de loin avec ses bâtiments en grès jaune. On aurait dit qu’il s’agissait d’un autre pays tant la rupture avec le reste de la ville était brutale. Fini l’océan turquoise et les plages, cette fois-ci c’était le désert. Sec, dur et impitoyable. Néanmoins, on retrouvait tout de suite le chaos ambiant si chers aux Angkaniens. Après s’être à nouveau perdu une bonne dizaine de fois, l’équipage de la Luciole Ecarlate finirent par se retrouver devant le grand bazar, un véritable dédale de boutiques vendant absolument tout et n’importe quoi, arnaquant sans vergogne les étrangers et les touristes.
Les voyageurs trouvèrent ce qu’il cherchait à l’extrémité du souk, dans une sorte de grande ferme, située sur le blanc d’une haute dune. Dans les enclos se trouvaient de véritables mastodontes. Plus grand que des éléphants, ils étaient couverts d’un pelage couleur sable, et leur dos était surmonté de deux bosses massives. Leur tête épaisse rappelait celle d’un tapir, avec en prime de petites défenses de sanglier. Les solides pattes des créatures étaient larges et puissantes : idéales pour marcher en plein désert. En s’approchant, l’équipage de criminels découvrit que le marchand était engagé dans une discussion animée avec un groupe de clients qui visiblement souhaitaient faire affaire avec lui. Mais à en juger par le ton, ils n’étaient pas vraiment d’accord sur le prix. Annabel esquissa un sourire : la situation n’aurait pas pu être plus parfaite.
Marchand : Wahahaha ! Vous croyez quand même pas que j’vais louer à des étrangers mes bêtes pour un prix aussi dérisoires ?!
Maya : Oh que si, nous ne débourserons pas un Berry de plus !
Marchand : Peuh ! Cracha le gros bonhomme. Comme si j’avais l’espoir de revoir mes bêtes un jour si je vous les louais !
Kameo : Tu sais Maya au pire…
Maya : Nan c’est mort ! Ce mec est un escroc, je refuse de le laisser nous avoir comme ça !
C’est à ce moment là qu’Annabel décida de s’avancer, flanquée de Zelion et Nelila. Ren et Khan attendaient juste derrière, les yeux rivés sur le marchand. La sirène s’inclina cérémonieusement devant l’autochtone, avant de lancer d’un ton badin :
Annabel : Bonjour je souhaiterais acquérir quelques une de vos montures. Ne vous en faites pas pour le prix j’ai de quoi payer… Parler moi un peu de ces créatures.
Marchand : Oh bonjour à vous, belle étrangère ! S’exclama-t-il, reprenant contenance. Le grossier personnage tourna délibérément le dos à ses autres clients, et continua, avec force gestes et sourire, en parlant fort : Ce que vous voyez là sont des caméléphants. Ce sont les seules bêtes de l’île entière qui sont capables de traverser ce désert d’une traite. Ils n’ont pas besoin de se reposer, ni de s’arrêter pour boire ou manger, il emmagasine tous dans leurs bosses. D’ailleurs vous pouvez même boire l’eau fraiche qu’ils conservent dans la bosse de devant ! Ils n’ont qu’un seul désavantage : leur démarche. Ils peuvent porter jusqu’à trois personnes, en plus de leurs affaires. Cette dernière si chaloupée, que beaucoup de gens sont malades pendant les premières heures. Il marche comme ça parce qu’ils se nourrissent exclusivement de plantes hallucinogènes, de champignons psychotropes et ne boivent que de l’alcool. J’vous assure que vous ne trouverez pas mieux sur toute l’île !
Nelila : Un chameau-éléphant bourré et shooté. Trop cool !
Annabel : Parfait, j’en prends cinq.
Marchand : Cinq ? Très bien, très bien ! Ajouta-t-il en se frottant les mains avec un plaisir non dissimulé. Pour le prix…
Annabel : Je les achète, pour le prix que cette cliente voulait. Fit la sirène en désignant Maya.
Marchand : Vous vous moquez de moi ?
Annabel : Pas le moins du monde.
Marchand : Partez ! Dégagez de ma ferme ! Foutus étrangers !
Annabel laissa échapper un petit rire en voyant la réaction de son interlocuteur. Elle tapota l’épaule de Zelion et fit un pas en arrière. Le boucher somnambule posa sa main sur le torse de l’escroc, et le poussa légèrement. Ce dernier, probablement à cause de sa corpulence, trébucha et s’étala de tout son long dans la poussière en poussant un petit cri. Sans rien dire, Zelion remonta son foulard pour dissimuler son foulard et se dirigea vers la maison, somptueuse, du vendeur et défonça la porte d’entrée d’un coup de batte. Des cris retentirent à l’intérieur, suivis de pleurs. L’instant suivant, le jeune homme ressortait en tenant par les cheveux une femme d’âge mur, qu’il força à s’agenouiller à côté de son mari. Nelila sortit une petite bombe d’une de ses nombreuses poches et l’alluma en riant sous les yeux terrifié du pauvre marchand.
Marchand : Pitié… je vous supplie, ne faites pas de mal à ma femme… J’accepte votre offre, j’accepte !
Nelila : Roooh c’est nul ! J’en ai marre de tomber que sur des lavettes ! Bouda-t-elle en jetant sa bombe de toutes ses forces. Celle-ci explosa dans le sable, à quelques mètres seulement de la riche demeure de l’escroc.
Annabel : c’est très aimable à vous. Nous prenons les caméléphants qui sont déjà préparés. Zelion, je te laisse payer.
La sirène se tourna alors vers les cinq autres clients et les salua, respectueusement, comme à son habitude. Elle tendit une main couverte de tatouages à Maya, croyant que c’était elle la chef de son groupe. Un sourire sincère sur les lèvres, elle se présenta :
Annabel : Bonjour ! Mon nom est Annabel, enchantée de faire votre connaissance. Je vous présente mes amis, Nel, Zelion, Ren et Khan.
Maya : Euh bonjour… Moi c’est Maya, eux c’est Kameo, Yoko, Yomi et Hiro. Lacha-t-elle d’un ton méfiant.
Annabel : J’ai acheté suffisamment de montures pour nos deux groupes, que diriez vous de traverser ce désert ensemble ?
Kameo : Comment avez-vous pu menacer ces pauvres gens ?
Annabel : Oh pitié, vous savez bien qu’il essayait de nous arnaquer. Rétorqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Je suis sur qu’il a fait un bénéfice avec ce que je lui ai donné. Et personne n’a été blessé au final.
Maya : Elle a pas tort pour l’argent…
Annabel : Si cela peut vous rassurer, je ne tenais pas absolument pas faire de mal à qui que ce soit, seulement convaincre.
Kameo : Comment vous faire confiance ?
Annabel : Je pourrais vous révéler quelques secrets sur cette île... Si vous acceptez de nous accompagner. Confia la sirène, avec un petit sourire énigmatique.
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Re: Le royaume perdu de Siam-Lu
Alors que son caméléphant avançait tranquillement le long des dunes de sable, Kameo était plongé dans ses réflexions. Avait-il bien fait de suivre Annabel et ses compagnons dans cette aventure ?
Après l'incident avec le marchand, ils avaient décidé d'aller boire un verre dans un bar pour mettre les choses au clair entre eux. Qui étaient-ils ? Que venaient-ils faire sur l'île ? L'équipage de la Luciole Écarlate prit bien le soin de menacer le marchand de représailles si des soucis comme la Marine ou des gardes quelconques apparaissaient à leur retour. Les livreurs et les criminels traversèrent alors la ville à la recherche d'un coin sympa où discuter tranquillement, bien qu'ils commencèrent à se questionner les uns les autres déjà sur la route. Il apparut bientôt que les deux équipages avaient le même objectif, retrouver la cité légendaire de Siam-Lu. Mais là où Kameo et les siens étaient partis pour chercher à l'aveugle, les voleurs de trésors avaient un énorme avantage car ils possédaient une carte. Et c'est sans doute cet élément qui poussa le plus le capitaine des livreurs à suivre ses inquiétants interlocuteurs. Ces derniers n'étaient pas inconnus des livreurs, du moins pas d'Hiro qui surveillaient attentivement les criminels apparaissant régulièrement sur les mers. Dans un sens, avoir affaire à des malfaiteurs notoires représentait une certaine assurance, il y avait peu de chances que cette carte soit fausse ou qu'il s'agisse d'un piège, ce genre de personnages ne se déplaçaient en général pas pour rien. Ils étaient certainement persuadés de l'authenticité de leur carte. Restait à savoir en quoi ils avaient besoin des livreurs.
Annabel: C'est simple, on ne sait jamais quels dangers nous pouvons avoir à affronter. Des bras supplémentaires ne peuvent pas être un luxe.
Kameo: Ou des pions à sacrifier en cas de besoin
Annabel: Allons, allons, comme si c'était mon genre
Les deux équipages avaient atteint un bar et étaient désormais en pleine conversation. La ville qu'ils avaient traversés était vraiment magnifique, avec ses bâtiments en pierres blanches, leurs toits pointus colorés en rouge ou en doré. De nombreux temples jalonnaient la ville ainsi que de nombreuses statues dont l'une revenait souvent. Un homme assis en tailleur, la tête ovale et recouverte de petites boules formant ses cheveux. L'une de ses mains reposait sur son ventre tandis que l'autre était remontée au niveau de son pectoral. Il s'agissait de Dabbouh, la divinité principale de l'île, un modèle de sagesse et de calme hérité du passé. La ville était également parcourue de petits canaux dans lesquels étaient amarrées de nombreuses pirogues remplie de fruits et qui les vendaient aux passants. Et à côté de ces bâtiments de pierre, d'autres structures en bois s'élevaient également, donnant un aspect peut-être plus traditionnel encore aux structures. C'était le cas du bar dans lequel ils avaient mis les pieds qui ne comportait qu'un toit en bois soutenu par des piliers. Les murs absents permettaient d'avoir une vue magnifique sur la plage et la mer en contrebas, ainsi que sur l'agitation de la ville. Et l'agitation de cette dernière déteignait sur le bar très fréquenté à ce moment de la journée. Les différentes tables étaient très proches les unes des autres et de nombreux groupes entouraient les livreurs et les criminels. Des personnages assez bizarres d'ailleurs, il n'était pas certain que ce bar soit très bien famé. Un groupe de personnes dont les yeux étaient recouverts d'une bande de peinture mauve et la tête recouverte d'une capuche noire, un autre groupe dont les membres présentaient une peau recouverte d'écailles... Derrière Kameo, Annabel et les autres, un groupe de six personnes discutaient tranquillement à voix trop basse pour être entendu. Là encore, la constitution du groupe semblait sortir de la normale. Une femme aux cheveux noirs et à la peau grise portant un immense manteau de fourrure beige recouvrant ses épaules, un homme noir vêtu d'une toge rouge et d'une ample veste jaune pâle portant une coiffure affro et une moustache ainsi que d'une paire d'ailes sortant de son dos, un homme-poisson à la carrure allongée et tubulaire, un homme aux cheveux verts et courts portant un bandeau sur le front, un grand short, des bandages sur les mains et une cravate sur son torse nu, un gigantesque homme cornu au nez très allongé, la peau rouge et une sorte de crinière blanche descendant jusque dans son dos ainsi qu'un homme portant un chapeau haut-de-forme, des lunettes imposantes en cuir et métal, une veste bleu sombre recouverte de structures métalliques dorées et un pantalon marron recouvert de bottes en cuir jusqu'au niveau des genoux. Ce dernier était assis dos à Kameo et basculait souvent sa chaise en arrière percutant celle du livreur ce qui commençait à l'agacer. Mais il était encore trop plongé dans sa discussion avec l'équipage d'Annabel pour répliquer.
Kameo: J'admet que sans la carte, nous aurions peu de chances de trouver cette cité avant vous, mais je dois dire que je n'aime pas le principe de piller les vestiges anciens.
Annabel: Et pourtant à ce que j'ai compris vous souhaitez mettre la main sur une certaine pierre, qu'est-ce que ça peut bien être si ce n'est pas du pillage ?
Kameo: Il y a une différence sur le fond et sur la forme. Que représente une pierre quand vous êtes partis pour embarquer tout ce que vous pourrez trouver ? Et enfin, cette pierre est destinée à un musée, et non à la revendre au marché noir ou je ne sais où pour notre enrichissement personnel.
Annabel: Et ce fameux musée ne vous finance pas ou ne vous récompenserait pas pour cette découverte ? J'ai du mal à y croire. Enfin, on pourrait rentrer dans des considérations philosophiques mais quelle différence entre voler un objet et en voler plusieurs ? Que ce soit en grande ou en petite quantité, un vol reste un vol. Faire la morale est facile mais vous ne valez pas mieux que nous, sauf que nous, nous ne nous cachons pas derrière des faux-semblants et nous avons l'élégance d'assumer nos activités.
TCHAK
Un couteau venait de se planter sur la table en plein milieu des livreurs et pirates qui se levèrent immédiatement par réflexe. La femme à la peau grise aperçue précédemment se tenait derrière eux, une certaine aura menaçante s'échappant de son regard impassible. Elle réajusta le col de son manteau sur ses épaules, passa sa main dans les mèches noires de la frange recouvrant son front et fixa intensément les deux équipages.
?: Excusez-moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation et j'ai cru comprendre que vous recherchiez une certaine cité. Siam-Lu c'est ça ?
Annabel: Je crois que ça ne vous regarde pas, et je crois aussi qu'il faudrait y réfléchir à deux fois avant de planter un couteau sous mes yeux...
?: Dans ce cas, écoutez-moi bien, Siam-Lu n'existe pas, ce n'est qu'une légende inventée pour les idiots prêts à gober n'importe quelle histoire. Vous feriez mieux de renoncer à ce projet, c'est un conseil.
Kameo: Nous n'avons pas besoin de conseil. Que Siam-Lu existe ou pas importe peu. Celui qui ne croit en rien n'accomplira jamais rien.
?: C'est une belle phrase, mais je réitère mon conseil, les territoires de cette île sont dangereux, la faune, la flore, vous n'avez pas idées d'à quel point elles peuvent être hostiles. Croyez-moi, votre recherche n'a aucun sens, vous chercherez du vent et vous trouverez votre mort. C'est mon conseil, et vous feriez mieux de l'écouter, abandonnez Siam-Lu, les accidents arrivent plus vite que l'on ne le croit sur cette île.
Nelila: Je rêve ou elle nous menace là ?
Zelion: Je crois bien que c'est le cas...
Zelion fit craquer les jointures de ses doigts tandis qu'Hiro commençait à sortir un de ses sabres de son fourreau, la situation s'envenimait. Le patron du bar, sans doute habitué aux bagarres intervint immédiatement avant que les choses n'aillent plus loin demandant aux deux camps de se séparer. L'étrange femme à la peau grise le fixa silencieusement, lourdement, puis reprit la parole.
?: Hmmpf, je n'avais pas l'intention de provoquer une bagarre. Je souhaitais juste prévenir quelques inconscients des dangers qui les menaçaient. Libre à vous de rechercher une fable. Ce serait juste bête de mourir pour elle. Nous allons partir de toutes manières, je ne vois plus l'intérêt de rester ici.
La femme à la peau grise retourna vers son siège, tandis que ses acolytes se levaient également.
Kameo: Très bien, nous allons partir nous aussi. J'ai fait mon choix, nous suivrons Annabel et son équipage et nous retrouverons le royaume de Siam-Lu.
Il y avait comme un air de défi qui résonnait dans la voix du capitaine des livreurs, il n'aimait clairement pas la femme qui les avait interrompu. Et le regard mauvais que lui lança silencieusement cette dernière n'arrangea rien, quelque chose n'allait pas chez cette personne. Kameo sentit que la tension était toujours présente et qu'il valait mieux quitter le bar. Il ramassa son sac, mit sa casquette sur sa tête et fit un signe de tête à ses camarades de les suivre. Tous énervés, ils repartirent en direction du marchand de caméléphants. Siam-Lu n'existait pas ? Ils allaient voir. Et surtout, comment pouvaient-ils se laisser menacer sans répondre. Plusieurs membres du groupe étaient agacés à l'idée de laisser couler l'affaire aussi facilement, mais il ne servait à rien de créer des histoires inutiles. Parfois, il est plus intelligent de savoir prendre sur soi que de répondre vainement à ceux qui n'en valent pas la peine.
Et c'est ainsi que le groupe mit pied dans le désert sur le dos de leurs montures respectives.
Le soleil tapait fort dans le ciel. Yomi, créature nocturne, ne supportait pas la chaleur et il était affalé contre la bosse de son caméléphant transpirant fortement. Il était fatigué et le soleil le mettait à plat. Il était temps que la nuit pointe son nez. À ses côtés, Ren lui servit un verre d'eau. Puisque les deux groupes allaient faire chemin ensemble, il avait été décidé de réunir un membre de chaque équipage sur chaque monture pour que chacun apprenne à mieux se connaître. Si Ren accompagnait Yomi, Yoko était en compagnie de Zelion, Maya aux côtés de Nelila, Hiro de Khan et enfin Kameo d'Annabel. La démarche peu assurée des caméléphants n'était pas de tout confort, mais le marchand apeuré leur avait installé gracieusement des sortes de palanquins qui s'inséraient entre les deux bosses des montures. Ainsi, le voyage était tout de même agréable. Le toit en toile de la cabine protégeait un minimum du soleil, et chaque groupe était en pleine conversation. La bosse avant des caméléphants pouvait s'ouvrir comme un coffre, elle était remplie d'eau dans laquelle les voyageurs avaient ajouté des glaçons. La route commençaient plutôt bien.
Nelila: Je me demande pourquoi ces bestioles ont besoin de boire autant d'alcool et de psychotropes pour survivre.
Maya: En fait, elles ont toujours vécu dans le désert. Ce sont parmi les seuls créatures à pouvoir y vivre car le sol est brûlant le jour. Et contrairement à certaines créatures qui ont réussi à s'y adapter, les caméléphants ont trouvé une autre solution. Ils s'imbibent d'alcool et de drogues au point de ne plus ressentir la douleur. Le sable les brûle atrocement, mais ils sont juste trop perchés pour le sentir...
Nelila: Ça veut dire qu'ils ne ressentiraient même pas une gentille explosion à leurs pieds ?
Maya: Un explosion ?
Le groupe menait tranquillement sa route. Cette dernière était tracée, selon la carte d'Annabel, Siam-Lu était bien sûr dans les montagnes. Il fallait donc traverser le désert et ses ruines, puis les plaines vertes, jalonnées de temples et autres édifices religieux dressés au milieu de points d'eau. C'est dans ces plaines qu'ils passeraient certainement la nuit, peut-être même dans une grande ville si leur rythme était suffisant. Il y aurait ensuite un fleuve à traverser, puis de nouvelles plaines, rizières et autres champs avant d'atteindre les montagnes. À partir de là, la tablette en pierre devenait plus énigmatique, mais ils aviseraient le moment venu.
Autour d'eux, le paysage étalait sa grandeur. Des sables s'étendant à perte de vue. Et pourtant, de nombreux arbres sortaient du sol, comme si le territoire aride ne les perturbait pas le moins du monde. Ce qui était étrange, c'est que chaque arbre était d'une seule et même couleur avec bien sûr des nuances. Les troncs étant par exemple bien plus sombres que les feuilles qu'ils portaient. La botaniste de l'équipe, Yoko, expliqua le phénomène au groupe, il s'agissait d'arbres-minéraux. Des arbres ne nécessitant absolument pas d'eau pour leur croissance, mais uniquement des minéraux qu'ils piochaient dans le sable. Chaque espèce se contentait d'un seul élément. Les arbres roses étaient par exemple des arbres-quartz, quand les arbres verts se nourrissaient d'olivine. Cela donnait un aspect très étrange et poétique à ce désert qu'ils arpentaient. De nombreuses ruines jalonnaient également le territoire des sables. Des statues, des restes de bâtiments anciens, de nombreuses structures s'élevaient du sol. Les bâtiments étaient d'un blanc très clair mais terni par le temps, les ornements certainement précieux avaient été arraché depuis longtemps par quelques pillards. De nombreuses statues dépassaient à peine du sol, on pouvait voir les ailes et le sommet du crâne d'une quelconque sculpture s'échapper du sable. Cela signifiait qu'une grande partie des ruines qui les entouraient étaient ensevelies sous leurs pieds.
Kameo: Oui, j'avais lu un article dans mon atlas à ce sujet. Ces cités sont des villes millénaires, mortes depuis des siècles, vaincues par le temps. Le sable et les vents les ont recouvert petit à petit, forçant leurs habitants à chercher des lieux plus hospitaliers. Avec le temps, les éléments les ont enseveli parfois complètement, et le désert surplombe un nombre très élevé de différentes villes disparues et qui réapparaîtront peut-être dans des milliers d'années avec leurs trésors et leurs secrets si le sable décidait de les libérer.
Annabel: Intéressant, des trésors là-dessous ?
Kameo: Oui, il y avait des passages assez détaillé dans mon livre, je vais le relire.
Kameo mit la main dans son sac à la recherche du fameux ouvrage et en sortit une bombe.
Kameo/Annabel:
Le capitaine des pirates propulsa instantanément la bombe qui alla s'écraser dans le sable, silencieuse.
Nelila: Haha, une bombe n'explose pas si elle n'est pas allumée
Kameo: Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? C'est pas mon sac ça !
Annabel: J'espère bien.
Kameo: À qui... il y a deux parchemins ici.
Le capitaine des livreurs se saisit des feuilles de papier et les déroula pour en prendre connaissance. Le premier représentait une vieille carte de l'île, un tracé rouge la parcourant vers les montagnes. À son dos, une série d'énigmes était notée. Kameo ne se focalisa que sur la dernière phrase, "Et les portes de Siam-Lu s'ouvriront à vous".
La deuxième feuille était une lettre manuscrite que Kameo s'empressa de lire, trop intrigué et même un peu inquiet par sa découverte.
Après de nombreuses et longues recherches, nous sommes enfin parvenus à retrouver les traces de la ville de Siam-Lu. Nous vous en confions donc la carte. Vous remarquerez que quelques énigmes vous barreront le chemin, nous comptons sur vous pour les franchir. N'oubliez pas que vous comptez parmi nos meilleurs agents, cette mission est très importante à nos yeux et aucun échec n'est toléré. Vous savez parfaitement ce qui est attendu de vous. Retrouvez Siam-Lu, faites ce qui doit être fait, assurez-vous que personne ne puisse jamais y mettre les pieds et revenez immédiatement.
Il va sans dire que cette mission est top secrète, nul ne doit être au courant de vos agissements. Si la moindre personne venait à obtenir des informations concernant cette opération, vous avez ordre de vous en débarrasser par tous les moyens.
Nul ne doit découvrir le secret de Siam-Lu.
Kameo et Annabel restèrent silencieux, circonspects avant de se regarder. La carte ressemblait fortement à celle que possédait la criminelle, que se passait-il ?
Annabel: Qu'est-ce que c'est que ça ? Où est-ce que t'as choppé ce sac ? Il faut savoir à qui il appartient maintenant !
Kameo: J'en sais rien moi ! J'étais persuadé d'avoir mon sac depuis le début ! Je l'ai pas lâché !
Annabel: Tu l'as forcément lâché à un moment !
Kameo: Je... oui, dans le bar bien sûr, mais je l'avais posé à mes pieds ! Après... après les tables étaient assez serrées, il y avait ce mec au chapeau haut-de-forme juste derrière moi qui arrêtait pas de cogner ma chaise en se basculant sur la sienne...
Annabel: Il avait un sac ce type ? -__-'
Kameo: Ben... je crois ouais ! Alors... alors, ça veut dire que je me suis trompé de sac et que j'ai pris le sien !
Annabel: Idiot ! Balance-moi ce sac dans les sables et continuons notre route, ils n'ont peut-être pas compris que c'était nous qui l'avions récupéré !
À ce même moment dans une ruelle sombre d'Angkan, un groupe de personne semblait en pleine discussion. Un jeune homme portant un grand chapeau soulevé par une énorme bosse trônant sur son crâne parlait par escargophone à un mystérieux interlocuteur. Ses camarades semblaient visiblement agacés par la situation, à l'exception de la femme-grise parfaitement calme assise sur un petit escalier.
?: Je suis désolé chef, je ne faisais pas attention à mon sac, je regardais Kali s'en prendre à des pauvres types...
Chef: PAS ATTENTION ???
Pas attention à un sac contenant un ordre de mission ultra-secret et la carte menant à la cité où nous ne voulons voir personne mettre les pieds !?!
?: Je suis désolé chef, ça ne se reproduira plus jamais.
Chef: Je me contrefous de tes excuses crétin ! Il n'y a que les faits et les résultats qui comptent pour moi ! Et ce que tu m'apprends, c'est une catastrophe abruti !
La femme-grise se leva alors doucement et se saisit de l'escargophone dans les mains de son compagnon de route.
Kali: Ici Kali. Écoutez monsieur, Bennet a fait une grave erreur et il sera puni en conséquence le moment venu. Mais ce n'est pas le plus important en ce moment. Notre priorité est de remettre la main sur cette carte et de retrouver ceux qui s'en sont emparés.
Chef: Avez-vous seulement la moindre idée de leur identité ?
Kali: Si vous parlez de leurs noms, je n'en ai aucune idée, mais ce n'est pas important. Je connais leur visage, et c'est largement suffisant. Nous allons nous mettre à leur poursuite, nous les rattraperons et nous attendrons vos ordres.
Chef: Les ordres ? Ils sont tout simple, vous avez autorisation et même ordre formel de les faire disparaître !
Très bien, je vais continuer à vous faire confiance comme je l'ai toujours fait. Kali Aranthia, vous êtes responsable de cette unité et de la réussite de cette mission. Retrouvez et disposez de vos cibles, puis poursuivez la mission comme prévu initialement.
Kali: Parfait.
La femme-grise brisa l'escargophone dans sa paume, mettant fin à l'appel. Un sourire carnassier illuminait son visage.
Après l'incident avec le marchand, ils avaient décidé d'aller boire un verre dans un bar pour mettre les choses au clair entre eux. Qui étaient-ils ? Que venaient-ils faire sur l'île ? L'équipage de la Luciole Écarlate prit bien le soin de menacer le marchand de représailles si des soucis comme la Marine ou des gardes quelconques apparaissaient à leur retour. Les livreurs et les criminels traversèrent alors la ville à la recherche d'un coin sympa où discuter tranquillement, bien qu'ils commencèrent à se questionner les uns les autres déjà sur la route. Il apparut bientôt que les deux équipages avaient le même objectif, retrouver la cité légendaire de Siam-Lu. Mais là où Kameo et les siens étaient partis pour chercher à l'aveugle, les voleurs de trésors avaient un énorme avantage car ils possédaient une carte. Et c'est sans doute cet élément qui poussa le plus le capitaine des livreurs à suivre ses inquiétants interlocuteurs. Ces derniers n'étaient pas inconnus des livreurs, du moins pas d'Hiro qui surveillaient attentivement les criminels apparaissant régulièrement sur les mers. Dans un sens, avoir affaire à des malfaiteurs notoires représentait une certaine assurance, il y avait peu de chances que cette carte soit fausse ou qu'il s'agisse d'un piège, ce genre de personnages ne se déplaçaient en général pas pour rien. Ils étaient certainement persuadés de l'authenticité de leur carte. Restait à savoir en quoi ils avaient besoin des livreurs.
Annabel: C'est simple, on ne sait jamais quels dangers nous pouvons avoir à affronter. Des bras supplémentaires ne peuvent pas être un luxe.
Kameo: Ou des pions à sacrifier en cas de besoin
Annabel: Allons, allons, comme si c'était mon genre
Les deux équipages avaient atteint un bar et étaient désormais en pleine conversation. La ville qu'ils avaient traversés était vraiment magnifique, avec ses bâtiments en pierres blanches, leurs toits pointus colorés en rouge ou en doré. De nombreux temples jalonnaient la ville ainsi que de nombreuses statues dont l'une revenait souvent. Un homme assis en tailleur, la tête ovale et recouverte de petites boules formant ses cheveux. L'une de ses mains reposait sur son ventre tandis que l'autre était remontée au niveau de son pectoral. Il s'agissait de Dabbouh, la divinité principale de l'île, un modèle de sagesse et de calme hérité du passé. La ville était également parcourue de petits canaux dans lesquels étaient amarrées de nombreuses pirogues remplie de fruits et qui les vendaient aux passants. Et à côté de ces bâtiments de pierre, d'autres structures en bois s'élevaient également, donnant un aspect peut-être plus traditionnel encore aux structures. C'était le cas du bar dans lequel ils avaient mis les pieds qui ne comportait qu'un toit en bois soutenu par des piliers. Les murs absents permettaient d'avoir une vue magnifique sur la plage et la mer en contrebas, ainsi que sur l'agitation de la ville. Et l'agitation de cette dernière déteignait sur le bar très fréquenté à ce moment de la journée. Les différentes tables étaient très proches les unes des autres et de nombreux groupes entouraient les livreurs et les criminels. Des personnages assez bizarres d'ailleurs, il n'était pas certain que ce bar soit très bien famé. Un groupe de personnes dont les yeux étaient recouverts d'une bande de peinture mauve et la tête recouverte d'une capuche noire, un autre groupe dont les membres présentaient une peau recouverte d'écailles... Derrière Kameo, Annabel et les autres, un groupe de six personnes discutaient tranquillement à voix trop basse pour être entendu. Là encore, la constitution du groupe semblait sortir de la normale. Une femme aux cheveux noirs et à la peau grise portant un immense manteau de fourrure beige recouvrant ses épaules, un homme noir vêtu d'une toge rouge et d'une ample veste jaune pâle portant une coiffure affro et une moustache ainsi que d'une paire d'ailes sortant de son dos, un homme-poisson à la carrure allongée et tubulaire, un homme aux cheveux verts et courts portant un bandeau sur le front, un grand short, des bandages sur les mains et une cravate sur son torse nu, un gigantesque homme cornu au nez très allongé, la peau rouge et une sorte de crinière blanche descendant jusque dans son dos ainsi qu'un homme portant un chapeau haut-de-forme, des lunettes imposantes en cuir et métal, une veste bleu sombre recouverte de structures métalliques dorées et un pantalon marron recouvert de bottes en cuir jusqu'au niveau des genoux. Ce dernier était assis dos à Kameo et basculait souvent sa chaise en arrière percutant celle du livreur ce qui commençait à l'agacer. Mais il était encore trop plongé dans sa discussion avec l'équipage d'Annabel pour répliquer.
Kameo: J'admet que sans la carte, nous aurions peu de chances de trouver cette cité avant vous, mais je dois dire que je n'aime pas le principe de piller les vestiges anciens.
Annabel: Et pourtant à ce que j'ai compris vous souhaitez mettre la main sur une certaine pierre, qu'est-ce que ça peut bien être si ce n'est pas du pillage ?
Kameo: Il y a une différence sur le fond et sur la forme. Que représente une pierre quand vous êtes partis pour embarquer tout ce que vous pourrez trouver ? Et enfin, cette pierre est destinée à un musée, et non à la revendre au marché noir ou je ne sais où pour notre enrichissement personnel.
Annabel: Et ce fameux musée ne vous finance pas ou ne vous récompenserait pas pour cette découverte ? J'ai du mal à y croire. Enfin, on pourrait rentrer dans des considérations philosophiques mais quelle différence entre voler un objet et en voler plusieurs ? Que ce soit en grande ou en petite quantité, un vol reste un vol. Faire la morale est facile mais vous ne valez pas mieux que nous, sauf que nous, nous ne nous cachons pas derrière des faux-semblants et nous avons l'élégance d'assumer nos activités.
TCHAK
Un couteau venait de se planter sur la table en plein milieu des livreurs et pirates qui se levèrent immédiatement par réflexe. La femme à la peau grise aperçue précédemment se tenait derrière eux, une certaine aura menaçante s'échappant de son regard impassible. Elle réajusta le col de son manteau sur ses épaules, passa sa main dans les mèches noires de la frange recouvrant son front et fixa intensément les deux équipages.
?: Excusez-moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation et j'ai cru comprendre que vous recherchiez une certaine cité. Siam-Lu c'est ça ?
Annabel: Je crois que ça ne vous regarde pas, et je crois aussi qu'il faudrait y réfléchir à deux fois avant de planter un couteau sous mes yeux...
?: Dans ce cas, écoutez-moi bien, Siam-Lu n'existe pas, ce n'est qu'une légende inventée pour les idiots prêts à gober n'importe quelle histoire. Vous feriez mieux de renoncer à ce projet, c'est un conseil.
Kameo: Nous n'avons pas besoin de conseil. Que Siam-Lu existe ou pas importe peu. Celui qui ne croit en rien n'accomplira jamais rien.
?: C'est une belle phrase, mais je réitère mon conseil, les territoires de cette île sont dangereux, la faune, la flore, vous n'avez pas idées d'à quel point elles peuvent être hostiles. Croyez-moi, votre recherche n'a aucun sens, vous chercherez du vent et vous trouverez votre mort. C'est mon conseil, et vous feriez mieux de l'écouter, abandonnez Siam-Lu, les accidents arrivent plus vite que l'on ne le croit sur cette île.
Nelila: Je rêve ou elle nous menace là ?
Zelion: Je crois bien que c'est le cas...
Zelion fit craquer les jointures de ses doigts tandis qu'Hiro commençait à sortir un de ses sabres de son fourreau, la situation s'envenimait. Le patron du bar, sans doute habitué aux bagarres intervint immédiatement avant que les choses n'aillent plus loin demandant aux deux camps de se séparer. L'étrange femme à la peau grise le fixa silencieusement, lourdement, puis reprit la parole.
?: Hmmpf, je n'avais pas l'intention de provoquer une bagarre. Je souhaitais juste prévenir quelques inconscients des dangers qui les menaçaient. Libre à vous de rechercher une fable. Ce serait juste bête de mourir pour elle. Nous allons partir de toutes manières, je ne vois plus l'intérêt de rester ici.
La femme à la peau grise retourna vers son siège, tandis que ses acolytes se levaient également.
Kameo: Très bien, nous allons partir nous aussi. J'ai fait mon choix, nous suivrons Annabel et son équipage et nous retrouverons le royaume de Siam-Lu.
Il y avait comme un air de défi qui résonnait dans la voix du capitaine des livreurs, il n'aimait clairement pas la femme qui les avait interrompu. Et le regard mauvais que lui lança silencieusement cette dernière n'arrangea rien, quelque chose n'allait pas chez cette personne. Kameo sentit que la tension était toujours présente et qu'il valait mieux quitter le bar. Il ramassa son sac, mit sa casquette sur sa tête et fit un signe de tête à ses camarades de les suivre. Tous énervés, ils repartirent en direction du marchand de caméléphants. Siam-Lu n'existait pas ? Ils allaient voir. Et surtout, comment pouvaient-ils se laisser menacer sans répondre. Plusieurs membres du groupe étaient agacés à l'idée de laisser couler l'affaire aussi facilement, mais il ne servait à rien de créer des histoires inutiles. Parfois, il est plus intelligent de savoir prendre sur soi que de répondre vainement à ceux qui n'en valent pas la peine.
Et c'est ainsi que le groupe mit pied dans le désert sur le dos de leurs montures respectives.
Le soleil tapait fort dans le ciel. Yomi, créature nocturne, ne supportait pas la chaleur et il était affalé contre la bosse de son caméléphant transpirant fortement. Il était fatigué et le soleil le mettait à plat. Il était temps que la nuit pointe son nez. À ses côtés, Ren lui servit un verre d'eau. Puisque les deux groupes allaient faire chemin ensemble, il avait été décidé de réunir un membre de chaque équipage sur chaque monture pour que chacun apprenne à mieux se connaître. Si Ren accompagnait Yomi, Yoko était en compagnie de Zelion, Maya aux côtés de Nelila, Hiro de Khan et enfin Kameo d'Annabel. La démarche peu assurée des caméléphants n'était pas de tout confort, mais le marchand apeuré leur avait installé gracieusement des sortes de palanquins qui s'inséraient entre les deux bosses des montures. Ainsi, le voyage était tout de même agréable. Le toit en toile de la cabine protégeait un minimum du soleil, et chaque groupe était en pleine conversation. La bosse avant des caméléphants pouvait s'ouvrir comme un coffre, elle était remplie d'eau dans laquelle les voyageurs avaient ajouté des glaçons. La route commençaient plutôt bien.
Nelila: Je me demande pourquoi ces bestioles ont besoin de boire autant d'alcool et de psychotropes pour survivre.
Maya: En fait, elles ont toujours vécu dans le désert. Ce sont parmi les seuls créatures à pouvoir y vivre car le sol est brûlant le jour. Et contrairement à certaines créatures qui ont réussi à s'y adapter, les caméléphants ont trouvé une autre solution. Ils s'imbibent d'alcool et de drogues au point de ne plus ressentir la douleur. Le sable les brûle atrocement, mais ils sont juste trop perchés pour le sentir...
Nelila: Ça veut dire qu'ils ne ressentiraient même pas une gentille explosion à leurs pieds ?
Maya: Un explosion ?
Le groupe menait tranquillement sa route. Cette dernière était tracée, selon la carte d'Annabel, Siam-Lu était bien sûr dans les montagnes. Il fallait donc traverser le désert et ses ruines, puis les plaines vertes, jalonnées de temples et autres édifices religieux dressés au milieu de points d'eau. C'est dans ces plaines qu'ils passeraient certainement la nuit, peut-être même dans une grande ville si leur rythme était suffisant. Il y aurait ensuite un fleuve à traverser, puis de nouvelles plaines, rizières et autres champs avant d'atteindre les montagnes. À partir de là, la tablette en pierre devenait plus énigmatique, mais ils aviseraient le moment venu.
Autour d'eux, le paysage étalait sa grandeur. Des sables s'étendant à perte de vue. Et pourtant, de nombreux arbres sortaient du sol, comme si le territoire aride ne les perturbait pas le moins du monde. Ce qui était étrange, c'est que chaque arbre était d'une seule et même couleur avec bien sûr des nuances. Les troncs étant par exemple bien plus sombres que les feuilles qu'ils portaient. La botaniste de l'équipe, Yoko, expliqua le phénomène au groupe, il s'agissait d'arbres-minéraux. Des arbres ne nécessitant absolument pas d'eau pour leur croissance, mais uniquement des minéraux qu'ils piochaient dans le sable. Chaque espèce se contentait d'un seul élément. Les arbres roses étaient par exemple des arbres-quartz, quand les arbres verts se nourrissaient d'olivine. Cela donnait un aspect très étrange et poétique à ce désert qu'ils arpentaient. De nombreuses ruines jalonnaient également le territoire des sables. Des statues, des restes de bâtiments anciens, de nombreuses structures s'élevaient du sol. Les bâtiments étaient d'un blanc très clair mais terni par le temps, les ornements certainement précieux avaient été arraché depuis longtemps par quelques pillards. De nombreuses statues dépassaient à peine du sol, on pouvait voir les ailes et le sommet du crâne d'une quelconque sculpture s'échapper du sable. Cela signifiait qu'une grande partie des ruines qui les entouraient étaient ensevelies sous leurs pieds.
Kameo: Oui, j'avais lu un article dans mon atlas à ce sujet. Ces cités sont des villes millénaires, mortes depuis des siècles, vaincues par le temps. Le sable et les vents les ont recouvert petit à petit, forçant leurs habitants à chercher des lieux plus hospitaliers. Avec le temps, les éléments les ont enseveli parfois complètement, et le désert surplombe un nombre très élevé de différentes villes disparues et qui réapparaîtront peut-être dans des milliers d'années avec leurs trésors et leurs secrets si le sable décidait de les libérer.
Annabel: Intéressant, des trésors là-dessous ?
Kameo: Oui, il y avait des passages assez détaillé dans mon livre, je vais le relire.
Kameo mit la main dans son sac à la recherche du fameux ouvrage et en sortit une bombe.
Kameo/Annabel:
Le capitaine des pirates propulsa instantanément la bombe qui alla s'écraser dans le sable, silencieuse.
Nelila: Haha, une bombe n'explose pas si elle n'est pas allumée
Kameo: Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? C'est pas mon sac ça !
Annabel: J'espère bien.
Kameo: À qui... il y a deux parchemins ici.
Le capitaine des livreurs se saisit des feuilles de papier et les déroula pour en prendre connaissance. Le premier représentait une vieille carte de l'île, un tracé rouge la parcourant vers les montagnes. À son dos, une série d'énigmes était notée. Kameo ne se focalisa que sur la dernière phrase, "Et les portes de Siam-Lu s'ouvriront à vous".
La deuxième feuille était une lettre manuscrite que Kameo s'empressa de lire, trop intrigué et même un peu inquiet par sa découverte.
Opération P
Après de nombreuses et longues recherches, nous sommes enfin parvenus à retrouver les traces de la ville de Siam-Lu. Nous vous en confions donc la carte. Vous remarquerez que quelques énigmes vous barreront le chemin, nous comptons sur vous pour les franchir. N'oubliez pas que vous comptez parmi nos meilleurs agents, cette mission est très importante à nos yeux et aucun échec n'est toléré. Vous savez parfaitement ce qui est attendu de vous. Retrouvez Siam-Lu, faites ce qui doit être fait, assurez-vous que personne ne puisse jamais y mettre les pieds et revenez immédiatement.
Il va sans dire que cette mission est top secrète, nul ne doit être au courant de vos agissements. Si la moindre personne venait à obtenir des informations concernant cette opération, vous avez ordre de vous en débarrasser par tous les moyens.
Nul ne doit découvrir le secret de Siam-Lu.
Kameo et Annabel restèrent silencieux, circonspects avant de se regarder. La carte ressemblait fortement à celle que possédait la criminelle, que se passait-il ?
Annabel: Qu'est-ce que c'est que ça ? Où est-ce que t'as choppé ce sac ? Il faut savoir à qui il appartient maintenant !
Kameo: J'en sais rien moi ! J'étais persuadé d'avoir mon sac depuis le début ! Je l'ai pas lâché !
Annabel: Tu l'as forcément lâché à un moment !
Kameo: Je... oui, dans le bar bien sûr, mais je l'avais posé à mes pieds ! Après... après les tables étaient assez serrées, il y avait ce mec au chapeau haut-de-forme juste derrière moi qui arrêtait pas de cogner ma chaise en se basculant sur la sienne...
Annabel: Il avait un sac ce type ? -__-'
Kameo: Ben... je crois ouais ! Alors... alors, ça veut dire que je me suis trompé de sac et que j'ai pris le sien !
Annabel: Idiot ! Balance-moi ce sac dans les sables et continuons notre route, ils n'ont peut-être pas compris que c'était nous qui l'avions récupéré !
À ce même moment dans une ruelle sombre d'Angkan, un groupe de personne semblait en pleine discussion. Un jeune homme portant un grand chapeau soulevé par une énorme bosse trônant sur son crâne parlait par escargophone à un mystérieux interlocuteur. Ses camarades semblaient visiblement agacés par la situation, à l'exception de la femme-grise parfaitement calme assise sur un petit escalier.
?: Je suis désolé chef, je ne faisais pas attention à mon sac, je regardais Kali s'en prendre à des pauvres types...
Chef: PAS ATTENTION ???
Pas attention à un sac contenant un ordre de mission ultra-secret et la carte menant à la cité où nous ne voulons voir personne mettre les pieds !?!
?: Je suis désolé chef, ça ne se reproduira plus jamais.
Chef: Je me contrefous de tes excuses crétin ! Il n'y a que les faits et les résultats qui comptent pour moi ! Et ce que tu m'apprends, c'est une catastrophe abruti !
La femme-grise se leva alors doucement et se saisit de l'escargophone dans les mains de son compagnon de route.
Kali: Ici Kali. Écoutez monsieur, Bennet a fait une grave erreur et il sera puni en conséquence le moment venu. Mais ce n'est pas le plus important en ce moment. Notre priorité est de remettre la main sur cette carte et de retrouver ceux qui s'en sont emparés.
Chef: Avez-vous seulement la moindre idée de leur identité ?
Kali: Si vous parlez de leurs noms, je n'en ai aucune idée, mais ce n'est pas important. Je connais leur visage, et c'est largement suffisant. Nous allons nous mettre à leur poursuite, nous les rattraperons et nous attendrons vos ordres.
Chef: Les ordres ? Ils sont tout simple, vous avez autorisation et même ordre formel de les faire disparaître !
Très bien, je vais continuer à vous faire confiance comme je l'ai toujours fait. Kali Aranthia, vous êtes responsable de cette unité et de la réussite de cette mission. Retrouvez et disposez de vos cibles, puis poursuivez la mission comme prévu initialement.
Kali: Parfait.
La femme-grise brisa l'escargophone dans sa paume, mettant fin à l'appel. Un sourire carnassier illuminait son visage.
Samael- Coléoptère
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Date d'inscription : 03/10/2009
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